La Couronne de Cuivre

" Si je puis me permettre... Je pense toujours que les mages avaient tout intérêt à semer la zizanie entre les elfes... Nous les avons vues à l'oeuvre... en partie, du moins. Elles sont redoutables, parfaitement adaptées à leur environnement, qu'elles connaissent comme leur poche. Avec leurs hommes... Leur tribu devait former une armée redoutable. Les mages pourraient les avoir perçus comme un danger et oeuvré à leur destruction afin d'avoir les mains libres. Je ne sais pas si les hommes sont vraiment à la solde des mages, c'est difficile à savoir avant de les avoir trouvés... et j'imagine que cela ne tardera plus... Mais quelle qu'en soit la cause, cette scission a clairement fragilisé leur peuple."
Il se tut, surpris d'avoir parlé autant. Les encouragements d'Elwen semblaient porter quelques fruits.

S'il se contenta de hocher la tête à la réponse de Kasumi ; Damant arbora un large sourire en entendant Arthur prononcer plus de trois mots d'affilés sans bafouiller s'excuser ou rentrer la tête entre les épaules.

C'est intéressant, en effet il se pourrait comme le dit notre ami que la scission aie pu être provoquée par les mages, mais qu'aujourd'hui, aucun des deux camps ne soit gouverné magiquement... Mais ayant peur de trouver des ennemis chez leurs pairs, chacun des groupe se défie de l'autre sans se laisser de chance de retrouver leur unité sous la crainte d'une nouvelle traitrise meurtrière...
... Finement pensé l'ami!

Se tournant vers Zaïu qui lui avait posé une question, avec un sourire en coin.

Damant pense comme cela parce que Damant, s'il apprécie la compagnie de valeureux compagnons, ne fait confiance qu'au fait de pouvoir se tenir debout sur ses jambes tout les matins et que pour cela, il ne faut négliger aucune alternative, même celle qui dit que les personnes les plus sympathiques peuvent êtres celles qui lèverons une lame dans votre dos.
Avec un haussement d'épaules, suivit d'un nouveau sourire en coin. Mais je t'avouerais que je préfèrerais que cette alternative là ne soit pas la bonne cette fois-ci! Cela m'ennuerais terriblement d'avoir à priver les royaumes d'aussi charmantes créatures.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi jugea bon d'intervenir à ce moment, un peu piqué au vif par la dernière remarque de Damant.

- J'ignore s'il faut croire nos hôtesses sur qui a provoqué la scission. Ce qui est certain c'est qu'elles ont en grandement souffert. Sans compter que la perte des hommes condamne leur communauté à terme. Bien sûr, les elfes vivent longtemps et certaines d'entre elles sont très jeunes. Mais sans nouvelle naissance, elles finiront par disparaître. Moi non plus, je ne voudrais pour rien au monde les affronter. Non seulement, je pense qu'il s'agirait d'une injustice mais nous aurions toutes les chances de perdre. Elles sont bien plus redoutables qu'elles le donnent à penser. Et même si nous survivions, nous n'aurions toujours pas de moyen de rentrer chez nous. que nous agissions par conviction ou nécessité, il faudra coopérer avec elles.

Il haussa un sourcil à l'attention du rôdeur.

Je n'ai jamais dit le contraire l'ami. Juste que je n'aurait aucun remord à me défendre efficacement contre quiconque sur cette île lèvera son arme contre moi.

Après une gorgée d'eau

Cette guerre les à mis dans une grande difficultée quant à leur avenir, mais elle continuent de vivre en harmonie avec la nature malgré tout, avec sérénité même. Cela force le respect et j'espère bien qu'à défaut d'arranger les choses nous pourrons les préserver avec ce que nous allons faire...

Venant de Damant, la déclaration était plutôt bienvenue. Arthur était soulagé de voir qu'apparemment, les elfes avaient gagné le respect de tous ses compagnons. Il jeta un oeil aux lits qui les attendaient. Le ciel s'était obscurci, on entendait le crissement des gros insectes tropicaux à l'extérieur. Il songea avec un sourire à ses piqûres qui avaient cessé de le démanger, grâce au baume d'Elwen. Il ne se sentait pas fatigué : il avait dormi tout l'après-midi.
Il enviait Damant de s'être entraîné, même s'il n'aurait troqué sa journée contre la sienne pour rien au monde. Le terrain ne lui permettrait pas de se servir de son épée, et même s'il savait manier la plupart des armes courantes, il aurait aimé pouvoir se refamiliariser avec l'une ou l'autre avant que les choses sérieuses ne commencent.
" Je me demande comment nous allons aborder la suite." dit-il finalement à voix haute. " Finalement, nous ne savons toujours pas où en sont les mages, ce qu'ils préparent, s'ils sont encore sur l'île... "

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Le rôdeur tourna la tête vers Arthur qui était resté plutôt discret jusqu'ici. Les interrogations du paladin faisaient écho à ses propres incertitudes et il répondit le premier, d'un ton calme :

- Nous avons perdu l'essentiel de notre matériel lors du naufrage. Sans compter les hommes qui n'y ont pas survécu. Nos chances de réussite si nous attaquons ouvertement les mages sont des plus minces. La situation n'est pas bien reluisante mais nous n'avons guère le choix. Il va nous falloir le maximum d'informations sur l'île et les forces en présence. Nous ne pouvons plus nous permettre d'avancer en aveugle. J'espère que les elfes pourront nous fournir un guide pour nous permettre d'avancer discrètement...

C'est alors qu'on toqua à leur porte, doucement. L'instant suivant, elle s'ouvrait, et Elwen, la jeune elfe qui avait mis à l'épreuve Arthur, fit son apparition. Sa mine était vaguement embarrassée, ce qui ne l'empêcha pas d'adresser un sourire discret au paladin.
-Je suis désolée de vous déranger, mais une de nos escouades vient de rentrer de sa longue patrouille. Durant celle-ci, elle a longé la côte nord et a trouvé, échoués sur la plage, des objets qui semblaient s'y trouver depuis peu de temps. Nous avons pensé... qu'ils pourraient appartenir à certains d'entre vous.
Elle s'écarta, laissant la place à deux de ses sœurs qui virent déposer les trouvailles en question. Kasumi et Zaiu reconnurent aussitôt les biens que leur groupe avait été contraint d'abandonner sur le Rivage aux Ossements, lieu de sinistre mémoire. Rien n'y manquait, pas même la petite sacoche de cuir que le capitaine Longuehune avait remise à son fils avant que les chaloupes ne s'éloignent de la Nébuleuse.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi n'en croyait pas ses yeux. Les objets que les elfes avaient déposés sur la table avaient été emportés par la houle, il en aurait juré. D'ailleurs, certaines trace laissées par l'eau de mer confirmaient cette hypothèse. Mais, fort heureusement, l'essentiel du matériel avait peu souffert. Il inspecta brièvement son épée magique qui paraissait toujours aussi tranchante. Le couteau qu'il avait laissé dans son sac avait davantage souffert pour avoir baigné dans l'eau tout comme les herbes et les pansements qui s'y trouvaient complètement fichus. En revanche, le sac lui-même ne portait que peu de stigmates de la mésaventure ce qui réjouissait le rôdeur. Il tenait beaucoup à ce cadeau de sa bienaimée mais ne s'attendait pas à ce que le cuir résiste aussi bien. Peut être fallait-il d'ailleurs en remercier les elfes. Son arc était lui aussi intact mis à part la corde qui devait absolument être changée.

- Ce sont effectivement les affaires que nous avions perdues sur la plage. Je vous en remercie. C'est presque un miracle de les retrouver dans cet état. Je me demandais juste si je pourrais emprunter une de vos cordes pour remplacer celle de mon arc...

Damant hocha la tête en direction de l'elfe qui avait tenue compagnie à Arthur et ses soeurs lorsqu'elle entra.
Regrettant qu'il ne se trouve pas parmis les affaires la dague qu'il avait confiée à Arya du Varden.

A Kasumi, avec un regard pour les amazones.

Adara pourra surement te fournir cela et voir si l'eau n'a pas abimée le bois. Ces arcs sont remarquables.

L'arrivée inopinée d'Elwen laissa Arthur désemparé. Inquiet de commettre un impair, craignant de se rendre ridicule, il ne parvint pas à articuler le moindre son et s'empourpra lorsqu'il croisa le regard de la jeune femme. Il ne s'intéressa que très peu à ce qu'elle leur annonça et demeura pétrifié tandis qu'elle échangeait avec ses compagnons. Il avait l'impression qu'il aurait dû se lever, dire quelque chose d'amical ou de spirituel, mais rien ne vint. Malgré lui, il dévisagea rapidement Damant et Kasumi, à la recherche de quelque chose dans leur expression, sans savoir vraiment ce dont il s'agissait...

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La tension du paladin était palpable mais Kasumi n'aurait probablement rien remarqué s'il n'avait par hasard tourné la tête dans sa direction au moment où Arthur le dévisageait. Se méprenant sur la cause de ce regard, le rôdeur haussa un sourcil avant de détourner son attention vers les elfes. Il leur adressa un sourire chaleureux, conscient qu'il leur devait bien des remerciements pour la découverte de ses affaires qu'il croyait perdues.

- Le bois de mon arc n'a pas souffert apparemment. Encore une fois merci pour ce geste.

Heureusement que Zaiu était là !
En effet, il remarqua le faible d'Arthur pour la femelle elfe dont le physique expliquait cet état. Mais, la pétrification personnelle pour une quelconque raison ne fera pas avancer le schmilblik (mot que je vous mets au défi de bien écrire) ! Zaiu tira donc violemment la chaise d'Arthur pour provoquer, au mieux son redressement, au pire son écroulement. Mais ce garçon avait des ressources et des réflexes, cela n'arriverait pas !

Allez Garçon ! C'est à toi d'enchainer !

Le regard mi tétanisé, mi affolé que leur adressa Arthur à lui et Kasumi, fit hausser un sourcil au bretteur également.
Après que Kasumi eu pris la parole, Damant dévisagea l'elfe qui était entrée en première, sans voir ce que Zaïu était en train de commettre. puis, la reconnaissant, pense tenir la cause de l'émoi du paladin.

N'étiez vous pas l'hôtesse de notre valeureux mais timide Arthur?

Sourit et tourne le regard vers l'apostrophé, dont la chaise était en train d'être tirée de sous ses fesses.

Décidément, les compagnons du paladin n'en manquaient pas une quand il s'agissait de le mettre dans des situations embarrassantes. La remarque de Damant, conjuguée à l'initiative douteuse de Zaiu, faillit l'envoyer les quatre fers en l'air, mais un réflexe bienheureux (sans doute inspiré par Lathandre lui-même) le sauva de l'humiliation terminale et il parvint à se redresser in extremis, vacillant. Son regard croisa une seconde celui d'Elwen et il lui sourit, penaud.
" Dame Elwen m'a mis à l'épreuve, oui." articula-t-il finalement. " Je vais la raccompagner, peut-être ?"
A moins qu'elle ait quelque chose à rajouter, cela semblait la meilleure chose à faire pour ne pas empirer la situation. Il craignait franchement les prochains commentaires ou mouvements d'au moins deux de ses compagnons.

Elwen avait observé Zaiu avec incrédulité, les sourcils froncés, puis s'était tournée vers Damant pour lui répondre. Devancée par Arthur, elle reporta son attention sur celui-ci.
-Bien volontiers, fit-elle simplement.
Enfin, elle s'adressa à Kasumi.
-Il n'y aura aucun problème pour que vous obteniez une nouvelle corde. De manière générale - et c'est valable pour chacun d'entre vous -, nous vous fournirons tout le nécessaire, tout ce dont aurait pu vous priver votre naufrage.
L'instant suivant, elle les saluait d'un geste et, précédée par ses sœurs, regagnait l'extérieur.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi secoua la tête et fit la moue en constatant combien ses camarades trouvaient amusant d'embarrasser Arthur. Zaiu eut droit à un nouveau regard noir qui n'aurait probablement aucun effet bénéfique sur sa loufoquerie pathologique. Se sentant un peu à l'étroit avec ses compagnons, il attendit que les elfes se retirent pour quitter la pièce sur une vague explication :

- Je vais prendre des nouvelles de ma louve. Je suis sûr qu'on s'en est bien occupé mais j'aimerais la voir.

Bien qu'il en avait effectivement l'intention, il entendait surtout prendre l'air et le calme, ne se sentant pas de tenir une conversation pour l'instant.

Si Kasumi eu l'intention de se promener seul, il en fut pour ses frais. Quoi que la compagnie qui s'annonça bientôt n'était peut-être pas pour lui déplaire : il y eut un bruissement dans une ruelle voisine, une ombre pâle qui se déplace, un jappement ténu, et Première-Neige se tenait à ses côtés. A voir son poil lustré, son air paisible, il était évident qu'on s'était bien occupée d'elle... et qu'elle ne s'était pas trop inquiétée pour son maître. Sans doute le lien qui les unissait avait-il suffit à lui apprendre que les choses ne tournaient pas trop mal pour lui.

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Kasumi se réjouit de revoir Première Neige. Il n'avait pas douté un seul instant qu'elle avait été bien traitée mais n'aurait pas pensé la retrouver aussi vite et facilement. Laissant transparaître sa bonne humeur pour la première fois depuis les trop brèves retrouvailles avec Astrée, il flatta la louve et la gratta abondamment derrière les oreilles. Ils gambadèrent quelques minutes dans le village avant que le rôdeur ne trouve à s'asseoir sur une sorte de banc à l'écart de la plupart des maisonnées. Bien que la lumière fasse presque complètement défaut, il profita de ce moment de quiétude pour polir les deux petites statuettes qu'il avait déjà préparées. L'une représentait un ours et la seconde un mammouth d'après l'idée qu'il s'en faisait.

Arthur, de son côté, avait gagné la sortie sur les traces d'Elwen, un pas en retrait plus exactement, ne sachant pas très bien pourquoi il avait proposé quelque chose d'aussi manifestement galant. Il allait se récolter une réprimande bien sentie, baisser dans l'estime de l'elfe, sans parler des railleries immanquables qui salueraient son retour à table. Peut-être parviendrait-il à tracer une tangente de la porte à un lit au hasard, sans repasser à portée des quolibets elfico-bretteux des deux drôles qui ne pouvaient manquer de l'attendre au tournant.

Autour de Kasumi, le village était paisible mais pas endormi, bruissant encore de l'activité du milieu de soirée. Au chant des insectes et des oiseaux nocturnes se mêlaient le murmure de voix, le pas d'amazones dans les rues, l'écho de leurs occupations. Deux trois vinrent à passer près de lui et le saluèrent, plus ou moins chaleureusement. Aucune, en tout cas, ne manifesta la moindre hostilité.

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Quand Arthur rejoignit Elwen, les deux autres elfes s'éclipsaient, non sans jeter à cette dernière des regards en coin.
-Je suis désolée, fit-elle de but en blanc, presque rougissante. Je ne voulais pas te mettre dans une situation embarrassante, ou te gêner en présence de tes compagnons. Je n'aurais pas pensé qu'ils seraient si... enfin... Et puis, quand la patrouille est rentrée, je me suis dit que c'était l'occasion de... Je veux dire... De te montrer que ce que je t'avais dit n'était pas que des paroles en l'air, que nous n'allions pas brusquement redevenir des inconnus....

" Ne t'excuse pas." murmura Arthur. " Je ne sais pas pourquoi... Ça n'a pas d'importance. Ça m'a fait plaisir de te voir et..."
Il jeta un regard un peu inquiet derrière son épaule.
" Tu n'as rien à me prouver. Je sais bien que tu ne vas pas faire semblant de ne jamais m'avoir rencontré..."
Il sourit.
" Je vais y retourner. Bonne nuit."

-Bonne nuit, Arthur.
Elle lui sourit.
-Mais, juste avant... Honnêtement, tes compagnons taquins et mes chipies de consœurs... On les emm... ennuie ! Ils riront moins, quand ils nous verront terrasser, duo mortel, jusqu'au dernier de nos ennemis !
Son sourire s'élargit, elle lui pressa l'épaule puis fit demi tour et s'éloigna.

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Kasumi répondait avec courtoisie aux salutations des elfes qui passaient à proximité de son banc. Il ne songea pas un seul instant qu'il les gênait peut être. En tous cas, aucune d'entre elles ne lui en donna l'impression. La louve s'était allongée devant le banc, chauffant agréablement ses pieds. Il n'aurait probablement pas le loisir de rester longtemps dehors et il ferait mieux de chercher à se reposer en prévision des jours à venir. Cependant, le doux bruissements du village sur le point de somnoler étaient apaisants tout comme l'air frais et doux du soir.

Et pendant ce temps, il ne restait plus que Damant et Zaiu dans la cahute. Comme si bien narrer quelques posts plus bas, le regard noir de Kasumi se perdit dans le néant puisque, bien évidemment, le jeune elfe mirait dans une autre direction : la direction de leurs hôtes qui s'avançaient dans la ruelle avec une démarche autant chaloupée que sauvage.

Miaaaaaouuuuuuuuu !

Visitez le village n'est peut-être pas une si mauvais idée après tout. Si par malchance nous devons nous battre ici, autant savoir où se trouve l'infirmerie ...

Puis Kasumi et Arthur ne devraient pas rentrer de si tôt hin hin !

Oooh ! Que ce genre d'allusion graveleuse est disgracieuse ! Et alors ?
Zaiu porta son attention sur le paquetage ramené de la plage. Il trouva bien vite l'épée courte qu'il avait utilisé durant la bataille contre les pirates. En revanche, au vu de son état, le fait de l'avoir emportée relevait plus du soucis écologique qu'autre chose... Ou pas. Après tout, Zaiu ne s'y connaissait rien en métal et en rouille. Il la tira néanmoins pour la placer à la lumière non sans une moue réprobatrice.

Tu crois qu'elle marche encore ?

Mais, concentré sur les elfes, demi-elfes et humains qui quittaient les lieux, puis sur son épée, Zaiu avait oublié un fait marquant, essentiel, ontologiquement paradigmatique sinon même transcendantal : il n'y avait pas que lui et Damant, dans la cabane. Il y avait aussi Joon, le Coq et le mage nommé Salazar. Leur discrétion et leur silence, lesquels avaient dû renforcer l'impression de quasi solitude du jeune elfe, s'expliquaient aisément : ils dormaient, sans doute épuisés par les heures précédentes.

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Il y eut un bruit, au-dessus de Kasumi. Presque imperceptible, mais ses sens de rôdeur ne le trompaient pas. Quelque chose avançait sur la branche qui le dominait.
Le quelque chose en question était un petit animal ; un écureuil, plus exactement. Et un écureuil dénommé Prince des Frelons, pour être tout à fait précis et exhaustif quant à sa description. L'intéressé lorgna le demi-elfe du coin de l'œil, laissa négligemment dégringoler une petite noix sur sa tête - une sorte de salut, peut-être ? - puis s'éloigna paisiblement.
Il semblait que les amazones aient rendu sa liberté à toute leur ménagerie...

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Kasumi esquissa un sourire et remercia malicieusement l'écureuil à haute voix pour lui avoir apporté de quoi manger. Il décortiqua la noix et la goûta tandis que le compagnon d'Astrée disparaissait à nouveau à la vue du rôdeur. Ce faisant, il songea à la jeune femme avec une pointe d'amertume. Il ne pouvait qu'espérer qu'ils se reverraient le lendemain matin. Elle lui manquait. Il s'inquiétait aussi pour Léo qui devait mal vivre cette situation si tôt après avoir perdu son père. Sa quiétude envolée, le demi-elfe songeait à retourner vers la cabane qui leur était dévolue pour prendre un peu de repos. D'ici quelques minutes du moins...

Mais ! Comme quand on dort, le niveau de conscience s'abaisse autant que la participation active aux débats qu'il y eut, Zaiu avait quand même un peu raison de considérer qu'il ne restait plus que lui et Damant. En effet, selon le vieil adage de son tonton Kant ErBrau : " Quand t'es pas là, c'est qu't'es pas là ... Ou qu'tu dors" Ben voila !

Zaiu sorti donc, menton haut, pour ne plus déranger les dormeurs, et s'aventura au hasard dans le village. Satisfait : c'est pas tous les jours qu'on se ballade dans un village de femme

Damant avait regardé la lame de Zaïu avant qu'ils ne sortent tous deux. La lame était en bon état mais le manche de cuir et de bois était spongieux et déformé, consécutivement au naufrage et au second naufrage de l'elfe certainement. Il le lui dit avant de laisser tomber l'arme sur la table avec un haussement d'épaule puis sortit dans son sillage, marchant tranquillement et à son rythme, laissant son compagnon voleter à droite et à gauche quelques pas en avant.
L'humeur morose de la cabane lui tapait sur le système, il avait passé une excellente nuit, une excellente journée et ne se sentait pas de dormir le moins du monde.
Après un regard en coin vers la cabane d'Adara dont l'arbre surplombait la majeure partie du village, il tourna au coin de ce que l'on aurait pu appeler une rue pour rejoindre Zaïu, un sourire en coin.

On s'arrête là !

Fin stratège, Zaiu venait de débusquer ce qui devait être la place centrale (elle ressemblait à celle où ils avaient été jugé). Et qui dit place centrale, dit lieu de passage. Et qui dit lieu de passage dans un village de femmes ... Et bien les visites se font d'autant plus agréables.

Zaiu a du mal à comprendre la mauvaise humeur des autres ... Après tout, nous sommes toujours en vie malgré tout !

Après un coup d'œil circulaire pour s'imprégner de l'"architecture" locale :

Oh ! 18/20 !

Puis, le temps qu'une certaine silhouette s'éloigne.

Allez Damant ! Racontes à Zaiu tes aventures ! Tes semelles ont l'air d'avoir vu bien des sols ! D'où viens-tu ? Où vas-tu ? Comment t'es-tu retrouvé sur la Nébuleuse ?

Damant haussa les épaules de résignation en réponse au regard dubitatif que leur lança "18/20" puis s'assit sur la margelle d'un des braséros éteints en ce début de soirée.
Après un instant à regarder passer les elfes lui aussi, il tourna enfin les yeux (enfin, quand je dis "les"... ) vers Zaïu qui semblait attendre sérieusement une réponse à ses questions que le bretteur avait cru n'être qu'une forme de politesse pour rompre le silence.

Il lui sourit et croisa les bras en s'adossant au montant de bois qui supportait un toit de feuilles sans doute destinées à empécher de fortes pluies d'éteindre les foyers.

Je viens du Calimshan, un immense désert de sable dans les terres du Sud. Il ya parfois des oasis au mileu de cette fournaise, généralement, les villes poussent autour comme des mauvaises herbes, je viens de l'une d'elles, mais il y fait toujours si chaud qu'on pourrait cuire un oeuf à même le sol.

tout en parlant, il ouvrit sa besace et sortit un morceau de jambon cru qu'il avait emmené de leur cahute, préférant manger sans déranger les dormeurs, ou inversement. Après en avoir coupé quelques lanières, il continua, en tendant une au jeune elfe.

J'avais besoin de voir autre chose, alors je suis parti. J'ai voyagé un peu partout, navigué avec des pirates, exploré des ruines, rencontré des tribues de toutes sortes et connu pas mal d'aventures.

Pour la suite, je n'ai pas d'idées précises, j'était venu chercher quelque chose à Luménis quand j'ai été contacté pour faire partie de cette "expédition"...

écartant les bras

Et nous voila rendu ici, une nouvelle chose à vivre et de nouveaux mystères sur lesquels se pencher!

La Couronne de Cuivre

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