[Commerce] Au Loyal Paladin, Tome II

[Elzen]

Elza plongea la main dans une poche et déposa cinq pieces d'or sur le comptoir
"Je ne pense pas que mon petit frêre vous pose trop de problèmes de ce genre. Tout ce dont il a besoin c'est d'une chambre calme, et je pense que ce que vous proposez conviendra parfaitement. Quant à moi... Je pense que je pourrais trouver mieux à faire de ma nuit que dormir, sans pour autant causer préjudice à vos clients"
Elle gratifia la demi-orquesse d'un clin d'oeil et se pencha vers Bryan, pour lui parler à mi-voix dans une langue que personne autour d'eux ne connaissait.

[Althéa]

Dryade était partie en haussant les épaules. Qu’ils parlent donc entre eux et quand ils auraient fini, ils viendraient la chercher. En attendant, elle pouvait vaquer à ses trépidantes occupations. Tout d’abord regarder les passants, puis essayer un nouveau vêtement et mettre de l’ordre dans sa chambre. Après cela, sa journée serait bien remplie. Ensuite, elle pourrait s’acquitter de ses obligations envers le Loyal.

Car contrairement à ce que Titoeil croyait, c’était elle et elle seule la figure de proue de l’établissement. Et elle avait la force de faire renoncer à cette place quiconque voudrait l’en détrôner.

[Drydo]

Quête : Les Caves du Loyal

- Plutôt inquiétante, non ? murmura Drydo en désignant Dryade.

La petite silhouette qui s'était approchée de la jeune elfe et de son frère semblait amical.
Il sembla à la jeune elfe qu'une grimace venait de s'afficher dans l'ombre de la capuche de la nouvelle arrivante...

- C'est bizarre, mais tu me fais penser à quelqu'un, avoua-t-elle. Nous nous sommes déjà vues ? Je suis Drydo....

Elle dévisagea un instant le visage qui lui semblait familier et en même temps étranger. Elle s'était peut-être trompée, après tout ?

[Elzen]

Elza se tourna vers la drow et la dévisagea un instant
"Je suis désolée, mais ça ne me dit rien. Vous devez faire erreur..."

[Drydo]

Quête : Les Caves du Loyal

Elle haussa les épaules.

- Oui, sans doute....désolée pour le dérangement.

Elle lui jeta un dernier regard en coin puis retourna s'asseoir avec Saiko, Titoeil et le paladin dont elle ne connaissait pas encore le nom.

[Althéa]

Quête : les caves du Loyal

La jeune drow allait reporter son regard sur le groupe quand un détail attira son attention. Là, dans l’encadrement de la porte se tenait le vieil homme qui avait disparu sous la trappe. Les yeux tournés de son coté, il semblait lui sourire. Elle eût soudain l’impression qu’il était revenu simplement pour la narguer. Oui, c’était cela, il la narguait effrontément.

Il lui adressa même un petit signe de la main comme pour l’inviter à le suivre. Si elle osait sommes toutes. Encore fallait il qu’elle ait le temps d’en avertir ses compagnons.

[Elzen]

Le gamin s'approcha de l'Elfe Noire et se planta en face d'elle "Drydo c'est un drôle de prénom."
Elza s'élança à sa suite "Bryan!" Elle le prit dans ses bras et lui dit un mot à l'oreille, puis se tourna vers Drydo
"Excusez-le, je... D'habitude il ne parle pas beaucoup, surtout aux étrangers..."

[Drydo]

Quête : Les Caves du Loyal

Oui, elle avait bien vu. C'était lui.

Il savait sans doute plus de choses qu'elle ne l'avait suspecté. Et d'ailleurs, peut-être que cette apparition n'était rien d'autre qu'une illusion pour se jouer d'elle.

Elle répondit distraitement à la jeune elfe et son frère :

- Personellement, je trouve Bryan beaucoup plus étrange, mais tout change selon le point de vue, pas vrai ?

Elle rendit le signe de la main au vieillard, une lueur de défi dans les yeux, et un sourire ravageur sur les lèvres. Il se jouait d'elle ? Eh bien, elle aussi pouvait jouer.

Ce ne serait pas prudent d'aller voir le vieil homme seule. Et c'est sans doute pour cette raison que l'elfe noire se dirigea vers lui, après avoir laissé échapper un sifflement à l'adresse de Saiko. Elle craignait que l'image disparaisse, alors qu'elle commençait seulement à s'amuser. Mais au fond d'elle, elle avait déjà l'impression que le vieillard allait disparaître encore une fois, emportant avec lui de nouveaux mystères, et elle avait du mal à s'y résigner.

Elle se rapprocha encore....tout en se demandant où était passé le peu de prudence qu'elle avait un jour possédé.

[Saiko]

Quete : Les Caves du Loyal

Saiko n'avait pas remarque le vieillard, mais il comprit tout de suite au signe de Drydo que le vieillard etait de retour. Au lieu de regarder en direction de Drydo ou de la porte d'entree, il fixa du coin de l'oeil l'emplacement de la trappe mysterieuse. Et il attendit, pret a bondir en cas de probleme ou a la rescousse de Drydo.

[Arthurius le Paladin]

Pouvant enfin placer une phrase, entre les paroles des deux aventuriers, il trouva enfin le temps de répondre aux deux questions qui lui avaient été posées.

"Je me nomme Arthurius Taranis, paladin errant... Enchanté de vous connaitre."

Cependant, il resta distant de la drow... Il n'avait pas l'habitude d'en voir, et ce n'est pas toutes les histoires sur les elfes noirs et l'ombreterre qu'on lui a appris qui pouvait lui donner envie de les fréquenter. (hormis le célèbre drizzt) Mais son côté innocent et avide d'apprendre parvint a surmonter son côté ideologique, et sa méfiance vis-a-vis de la drow se transforma en curiosité.

Ensuite, il répondit a la question que Titoeil lui avait posée, attendant toujours son hydromel.


"A vrai dire, mon voyage fut plus calme que je le pensais. J'ai eu pricipalement affaire à des petits humanoïdes du style "xvarts", parfois à des bandits en quète de mon or, mais généralement, on me laisse tranquille, sans doute a cause de l'aspect que mon armure et mon épée me donnent."

Il se tourna alors vers l'homme pantère et la drow, leur posant une question.

"Je viens de la côte des épées. Et vous? D'où venez-vous?"

[Saiko]

(HRP = Drydo n'est plus assise a la table... Je sais que c'est un peu confus mais en lisant les deux posts precedents on pouvait s'en rendre compte :fleur: )

Quete : Les Caves du Loyal

Aie... Et oui forcement quand on pose des questions aux gens on est souvent obliges de leur rendre la pareille quand ils nous repondent. Cela ne pose pas trop de problemes a Saiko en general mais lorsqu'il s'agissait de ses origines il devenait nerveux.

Les origines de Saiko, il s'en souvenait tres bien, comme si cela ne remontait qu'a... qu'a trois ou quatre ans, en fait...

- Moi ? Oh... Rien de bien original, je viens d'ici et je viens d'ailleurs. Forets, cites, je ne sais pas encore trop ou je vais. Quoiqu'il en soit je suis a Manost et je m'y plais bien pour le moment. Mais rien ne dit que ce sera eternel.

Cela va surement vous surprendre, mais je tiens la forge de Manost, ce grace a des cours "forces" dans mon passe. Passez-y quand vous voudrez si vous voulez repeindre votre carrosserie.

Tout en parlant, Saiko restait aux aguets. Mais cela etait bien difficile dans l'ambiance tumultueuse de la taverne. Drydo foncait une nouvelle fois dans le tas. "Quel pietre predateur elle ferait", pensa le rodeur. Ne jamais chasser une proie de face. Tous les animaux savent que la discretion est la clef de tout. Ceux qui ne le savaient pas sont morts de faim depuis longtemps.

Enfin bon, Drydo avait peut-etre d'autres ressources dans sa poche. Saiko risqua un bref mouvement de rotation qui lui permit de reperer le vieillard. Ce dernier avait-il vu le rodeur ? Il ne pouvait pas le dire.

Le rodeur, mine de rien, reengagea Arturius dans la conversation.

- Des Xvarts ? Vous avez de la chance je dirai. Rien n'est aussi meprisable et vulgaire qu'une bande de gobelins vicieux. N'est-ce pas Titoeil ?

Personne n'aurait pu ne pas remarquer le ton de haine calme et froide employe par le rodeur.

[Arthurius le Paladin]

"Ils sont surtout énervants... Mais je dois admettre qu'ils ont un sacré courage pour attaquer sans cesse des guerriers armés jusqu'au dents et deux fois plus grands qu'eux... Cependant, il est nécessaire d'éradiquer ce fleau, afin que les voyageurs innocents puissent circuler librement et sans crainte..."

Il regarda alors la drow, a la fois méfiant et curieux... La première fois qu'il en rencontrait un... Elle ne semble pas si méchante que cela... En tout cas, il l'imagine mal dans ces sombres histoires qu'il a apprises sur les drows... Mais les apparences sont souvent trompeuses...

[Althéa]

Quête : les caves du Loyal

Pendant qu’ils parlaient, le vieil homme dans l’encadrement de la porte avait dardé le petit groupe de ses yeux moqueurs. Il laissa Drydo s’approcher de lui les bras croisés. Mais au moment où celle-ci allait être assez près de lui pour engager la conversation, il recula de dix pas. Il eût le même manège quand la jeune drow tenta de s’approcher de lui. Même manège quand elle tenta à nouveau de s’approcher de lui sans qu’il se départisse de son sourire. Mais chaque fois, il restait à portée de regard. Visiblement, il avait envie qu’on le suive. Peut être par jeu, peut être pour une autre raison.

Mais une chose était sûre, si on ne le suivait pas, il finirait par disparaître irrémédiablement.

[Elzen]

Bryan avait glissé sa petite main dans celle de Drydo et l'accompagnait. Quant à Elza, elle avait disparue pendant que personne ne faisait attention à elle.

[Drydo]

Quête : les caves du Loyal

Il allait la rendre folle !

Elle détestait plus que tout se jeter volontairement dans un piège aussi grossier. Et en même temps, si elle le laissait faire, il s'en irait....et c'était tout aussi innaceptable à ses yeux.

Et puis, il y avait Bryan. Elle avait été légèrement émue quand il lui avait pris la main....et maintenant, elle se sentait mal à l'aise. Elle n'avait pas l'habitude de se promener dans une auberge à la poursuite d'un vieillard cinglé avec un gamin dans les pattes. Bien sûr, d'habitude, elle aimait assez bien les enfants....


Je suis complètement cinglée, pensa-t-elle alors qu'elle continuait à le suivre. Où était la discrétion dont elle aurait du faire preuvre ? Et la confiance en elle qu'elle devait garder ? Elle se sentait vulnérable face au vieil homme, et ça la rendait furieuse. Le sourire que ses lèvres esquissaient était de plus en plus crispé, et ses yeux s'assombrissaient petit à petit. Pourtant, elle continua à jouer au jeu de l'inconnu....

[Saiko]

Quete : les Caves du Loyal

Visiblement, le vieillard etait en train de faire tourner les Drydo en bourrique, et rien ne laissair supposer combien de temps ce petit jeu allait encore durer.

- Excusez-moi...

Il laissa Arthurius et Titoeil discuter ensembles et le rodeur entra dans la danse autour du vieillard. L'agencement des tables et des chaises ne permettrait pas au vieillard de s'enfuir pendant longtemps. Le rodeur songea un instant a lancer enchevetrement, mais quelquechose lui disait qu'il ne fallait pas declencher une colere sous-estimee de la part du vieillard, et que Titoeil n'apprecierait pas. Le rodeur allait juste aider Drydo a cerner le vieillard.

Le vieillard avait surement deja repere Saiko, mais il ne se doutait pas de l'existence de Shadji et Norak. Saiko leur donna des instructions precises par telepathie sur la facon dont les quatre allaient se deplacer.

Malheureusement, meme si cela pouvait sembler logiquement impossible, le vieillard trouvait toujours de maniere naturelle un echappatoire.

Ce petit jeu ne dura pourtant pas longtemps. Le vieillard sembla etre surpris (tres momentanement bien sur) de la presence d'un enfant accroche au bras de Drydo. S'il semblait se jouer de Drydo et Saiko, il ne semblait pas vouloir entrainer le jeune garcon dans la danse.

Il y eut un bref moment d'hesitation, et le vieillard fit la chose la plus inattendue qui soit.

[Althéa]

Quête : les caves du Loyal

Le viellard avait regardé le petit garçon tenant l’elfe noire par la main. Il ne semblait pas s'être apperçu de la présence des deux créatures postées à coté de lui qui lui interdisaient le passage. Une expression étrange passa dans son regard. Une sorte de menace tascite. Il fouilla dans une de ses poches. Allait il sortir un objet dangereux, une baguette magique capable d’envoyer une boulle de feu d’un simple geste de la main ? Mais au lieu de ça, il sortit une carotte à moitié mâchouillée, s'avança Drydo et le petit garçon et lança le légume en direction du duo. Puis, profitant de la surprise suscitée par son geste, il passa du coté du petit garçon et s'en fut en courant. Malgré son grand âge, il se déplaçait avec célérité et grâce comme aidé par quelque sort de vitesse.

Il se débrouillait toujours pour rester dans leur champ de vision, mais malgré cela ils risquaient de le perdre de vue s’ils ne le suivaient pas. Et celui-ci avait l’air de partir en direction des docks.

[Elzen]

Quête : les caves du Loyal édit: Il se trouve que c'est elle-même qui m'a proposé cette quête.. J'ai effectivement omis de lui confirmer explicitement ma participation, et j'en suis sincèrement désolé. Toutes mes excuses, ça ne se reproduira pas. :fleur:

[Drydo]

Quête : Les Caves du Loyal

Drydo lâcha un juron qui aurait sans doute choquer ses compagnons et en particulier Bryan s'il avait été dans la langue commune.
Devait-elle encore poursuivre le vieillard ? Oui, peut-être. Elle ramassa la carotte qui était à terre, encore un peu surprise. Mais non, c'était juste un légume tout ce qu'il y a de plus innocent....elle le donna à Bryan, ne savant que faire, et lui dit :

- Je vais suivre l'homme, là-bas, peut-être faut-il mieux que tu attends ta soeur, je ne sais pas où il va nous emmener.

Elle lui sourit gentiment puis se détourna, repéra le vieil homme et, en poussant un soupir, elle aussi se mit à courir. Elle savait qu'elle était rapide, plus que la normale, mais la course du vieillard l'étonna. Elle savait que s'il n'y avait eu personne, elle aurait sans doute pu le rattraper ; mais hélas, il y avait du monde...

[Saiko]

Quete : Les Caves du Loyal

Saiko s'etait elance a la suite de Drydo dans la foule. Le soleil se trouvait a son apogee et les rues etaient au zenith de leur animation. Saiko indiqua a ses creatures de monter sur les toits. Le soleil se trouvant a la verticale, aucune ombre ne venait perturber la vue que Drydo et Saiko avaient des deux creatures. Celles-ci suivaient le vieillard du regard, tandis que Saiko et Drydo suivaient les deux creatures.

[Althéa]

(Les posts qui vont suivre se passent plusieurs heures après le départ des aventuriers occupés pendant ce temps là à poursuivre un drôle de petit bonhomme)

La journée était passée à pas de loup sans grands incidents notoires. Il était à présent près de minuit. Il ne restait dans la taverne que quelques piliers de comptoir et quelques voyageurs préférant fréquenter la salle commune que la solitude de leur chambre. Deux d’entre eux dormaient affalés sur leur table. Un autre, totalement ivre faisait la cour à Dryade qui tout en riant lui tapait amicalement dans le dos ce qui le faisait reculer à chaque fois de près de trois mètres. Mais celui-ci, trop saoul pour sentir la douleur revenait inlassablement.

Titoeil quant à lui parlait encore avec Arthurius. Le paladin et lui échangeaient leurs expériences. La vie de tavernier et celle d’aventurier semblaient se compléter à merveille autour d’une table. A présent, ils dissertaient sur les bienfaits de l’hydromel durant les combats. Titoeil en était convaincu et le paladin moins.

« [color= #EE6A25]Je vous promets que les gestes sont mille fois plus précis avec l’hydromel. Ce n’est pas n’importe quelle boisson[/color] ! »

[Arthurius le Paladin]

Le paladin répondit alors à l'argument de Titoeil sur les bienfaits de l'Hydromel au combat.

"Mh... C'est étrange, car ceux qui boivent de l'hydromel en quantités astronomiques hors combat ont déja du mal a bien coordonner leurs gestes... Mais peut-être que cela change au combat...

En tout cas, l'hydromel apporte le courage et rend moins sensible a la douleur en combat, ça c'est sur.

Cependant, je ne suis pas convaincu de ses effets bénefiques sur la dexterité.

[Althéa]

Titoeil hocha la tête d’un air entendu. L’hydromel était de loin sa boisson préférée. Elle avait pour lui toutes les vertus : soigner les petits tracas de la vie quotidienne, apporter du courage avant une lourde besogne ou un combat et soigner les blessures. Quant à la dextérité :

«Oh si, l’hydromel décuple la dextérité et la force autant que les réflexes. Tenez moi, après une bouteille, j’arrive à porter trois plateaux : deux à bout de bras et l’autre sur ma tête »

A vrai dire, il n’avait pas menti. Mais ce qu’il n’osa pas avouer et que c’est le fait d’avoir bien bû qui lui avait donné l’audace de relever ce défi là.

[Lothringen]

Quête: Rapports diplomatiques

Connu pour être l'un des plus vivants de Manost, le quartier des Arcades perdait néanmoins beaucoup de son charme après le coucher du soleil. C'était l'heure où les échoppes fermaient prudemment leurs devantures, où les passants s'en retournaient chez eux, où les mendiants et leurs inévitables chiens galeux reprenaient avec un soulagement souvent odorifère possession de l'espace. Quelques heures plus tard, c'étaient les patrouilles de la garde, les veilleurs, le silence.

Le seul endroit à faire exception à cette règle était la rue donnant sur le Loyal Paladin. Après avoir résonné tout le jour au rythme des marteaux de la forge, elle profitait la nuit durant des animations bibitives. Illumination quasiment jusqu'à l'aube, rires et chansons, bribes de plaisanteries fines: il ne faisait pas bon être riverain dans cette rue-là, à moins d'être soi-même un assidu client.

Ce n'était que deux ou trois heures après la mi-nuit que le volume sonore redevenait supportable, tandis que les habitués regagnaient enfin leurs pénates ou se faisaient remonter manu dryadii vers les chambres. Le semi-drow se remémorait parfaitement tout cela. Rien n'avait réellement changé en si peu de temps: seulement lui-même.

Deux ou trois heures après la mi-nuit: c'était à peu près l'heure qu'il était lorsque Lothringen et Mornagest parvinrent devant la façade du Loyal. Une fois guéris, ils avaient marché rapidement depuis les portes, parlant à peine, accablés de fatigue. Ils avaient des bottes boueuses, des vêtements déchirés, des lambeaux de chair verte, de la terre et du sang jusque sur le visage, ainsi que le regard extrêmement loquace du guerrier taciturne à qui ce n'est pas vraiment l'heure de venir chercher noise.

Lothringen jeta un coup d'oeil à la forge et la montra d'un geste à son compagnon:

- Je connais bien cet endroit. Avant d'accéder au conseil, j'habitais en face, à la forge.

Pourquoi racontait-il cela? Qu'est-ce que l'ambassadeur de Melandis pouvait bien en avoir à faire? Pourtant, sur le moment, il avait eu envie de partager ce souvenir avec lui, voilà tout. Hochant la tête devant le mystère de son bavardage, Lothringen poussa la porte.

[Althéa]

Quête : rapports diplomatiques

Derrière la porte, l’atmosphère du Loyal ressemblait à celle des fins de soirées ordinaires. Il ne restait dans la taverne que de rares clients à moitié endormis et des ivrognes somnolant déjà au pied du comptoir. Quand la porte s’ouvrit, Titoeil qui débattait encore sur les vertus de l’hydromel avec Arthurius le paladin leva la tête. Cela faisait quelques heures qu’Althéa était partie sans raison apparente et il guettait son retour. Encore une mission de la Vierge d’Argent?

Mais ce fut Lothringen et un guerrier de style nordique l’accompagnant. Tous les deux étaient dans état qu’il situa entre le déplorable et le critique. En une seconde, l’absence de sa jeune collègue fut oubliée laissant place à la fois à la joie de revoir le conseiller mêlée à la surprise de le voir ainsi dépenaillé.

Depuis qu’il avait quitté la forge, il s’était attendu à ne plus le revoir au Loyal. Mis à part Saladrex ou Saiko, il était le seul voisin qu’il n’avait jamais eu. Mais c’était lui qu’il était le plus content de voir traverser la rue pour venir pousser sa porte. Leurs discussions lui manquaient. Un autre temps, d’autres obligations, une autre vie, d’autres lieux. Et à présent, il revenait, fatigué et sale comme au premier jour comme si la boucle venait de se boucler. Mais d’où venait t’il donc ? Et qui était donc cet homme qui l’accompagnait ? Il vint à eux de son pas chaloupé et le visage fendu d’un sourire d’une oreille à l’autre :

« Bien le bonjour conseiller. Ou plutôt bonne nuit ! Je ne m’attendais pas à vous voir. A cette heure … aussi matinale d’autant plus. C’est un plaisir de vous revoir dans tous les cas. Et je suis heureux de constater que votre fonction ne vous ait pas ôté le goût pour ... l'aventure ... Mais dites moi, que puis je donc pour vous. Et pour monsieur … »

[Mornagest]

[Quête : rapports diplomatiques]

Le "monsieur" en question se sentait mieux, à présent. Guéri de ses blessures, et sa douleur physique disparue, il pouvait goûter pleinement l'ambiance calfeutrée et enfumée de la taverne, même si ce n'était pas tant cela qui lui plaisait, que le sentiment de réconfort inhérent à l'ambiance calme et sans heurts de toute taverne sachant se tenir.

Il regarda l'homme qui venait d'accoster Lothringen comme un vieil ami, puis se remémora les parols du drow : il avait longtemps vécu dans la rue. Guère étonnant que son choix se soit porté sur cet endroit, sympathique qui plus était.

Peu habitué aux mondanités, Mornagest ne savait trop s'il devait se présenter au tenancier, ou laisser ce soin à son hôte. Il se sentit curieusement décalé de ce monde, comme flottant sur une voie parallèle à celui-ci, tant ses connaissances acquises durant son existence lui semblaient inutiles dans une cité civilisée comme Melandis, ou Manost. Les rudes habitudes nordiques ne se chargeaient pas de ces salamalecs futiles.

Le guerrier resta donc silencieux, prenant le part de laisser parler Lothringen à sa place. De toute façon il était exténué, et peu enclin à la conversation avec un parfait inconnu.

[Lothringen]

Quête: Rapports diplomatiques

- ...Mornagest, ambassadeur de Melandis.

Cela jeta un froid que le conseiller troubla d'un air railleur.

- Quand il ne grogne pas, c'est un charmant compagnon, fort apprécié.
Au lieu de vous extasier sur notre allure, si vous preniez notre commande?
- J'attends?
- Vous me parliez de notre première rencontre... Qu'ai-je demandé ce jour-là?
- Un repas, une chambre et un baquet d'eau chaude.
- La même chose, mais en double.
- ça va prendre du temps de faire chauffer tout ça. La bière ne vous tente pas?
- Si. Deux aussi. Mais pas de vin, par pitié.
- Oh?

Le tenancier du Loyal en parut franchement outré. Sans y prendre garde, Lothringen se mit à fouiller dans son havresac et en ressortit une bouteille couverte d'une épaisse couche de poussière.

- Tenez, c'est cadeau.
- J'espère que ce n'est pas la quête de cette dive bouteille qui vous a mis dans cet état?
- Pas tout à fait...

Titoeil examina l'étiquette à moitié illisible.

- Une cuvée de la nouvelle Artryl? Il n'y en a plus! Où avez-vous déniché ça?
- Mystère, mystère, persifla le semi-drow. Une avance sur services rendus, on va dire. Il s'interrompit un instant, comme il voyait Titoeil s'affaler sur son comptoir, à l'écouter. Et nos bières?
- Elles arrivent. Il ajouta à voix plus basse. Et pour l'eau chaude, il n'y aura qu'à, hem... Réveiller Dryade. Un peu d'aide serait bienvenue. Vous savez, elle n'est pas très contente quand on la dérange dans son sommeil...
- Vous êtes... certain... que vous voulez que j'intervienne? Vous savez, je ne suis pas très content quand je dois me déranger pour qu'on fasse le service.
- Non, euh, bon, je vais me sacrifier, soupira le héros avec résignation. Après tout, je suis sans doute le seul à avoir le tact nécessaire. Il leur désigna enfin une table. Asseyez-vous là, je vous prie, votre commande arrive.

L'aubergiste leur servit deux bières, se recommandant à Waukyne, et disparut dans les cuisines.

[Arthurius le Paladin]

Acablé par la fatigue, Arthurius se décida à se reposer un peu. Il parla alors a Titoeil.

"Vous auriez une chambre?"

[Althéa]

Quête : Rapports diplomatiques

"Je reviens, dit il bravement, si je suis toujours en vie"

Il eût à peine refermé la porte des cuisines derrière lui qu’un grognement féroce se fit entendre. Quelques secondes plus tard, Titoeil revint en courant presque, l’air franchement embarrassé. Et Dryade fit son entrée dans la salle commune simplement vêtue d’une chemise et d’un bonnet de nuit. Vision si saisissante qu’un des clients s’en fut en courant sans demander son reste en la voyant arriver.

« Oui, mugit –elle avec sa douceur habituelle, c’est à quel sujet ? »

Son regard s’arrêta sur les nouveaux arrivants.

« De l’eau chaude je suppose … »

Et Titoeil de hocher la tête d’un air entendu. La semi-orque eût un soupir. Il profita de cet instant d'accalmie pour tendre les clefs d'une chambre au paladin.
« Bien sûr, si elle avait été là, vous n’auriez pas été obligé de me déranger une fois de plus. A croire que je fais tout dans cet établissement … »

Tout en pestant contre son sort de pièce maîtresse de l’établissement, elle retourna en cuisine chercher de l’eau et des seaux pour s’acquitter de sa besogne. Titoeil, loin de l’écouter s’était assis en face de Lothringen et de son compagnon.

« Vous m’avez pourtant l’air d’avoir meilleure mine que lors de votre dernier passage, dit il en observant son vis à vis, mais qu’est-ce donc qui vous préoccupait à ce point ?

Lothringen plissa à demi les yeux, le temps de se ressouvenir. La dernière fois qu’il était venu au Loyal… C’était après l’attaque de la Place du Temple, et avant un conseil pour le moins mouvementé.

- Hum… j’étais sur le point d’annoncer au Grand Emissaire et au Haut prélat du Cœur Radieux qu’ils venaient de porter un renégat au conseil de Manost.
- Fichtre ! Cela n’a pas dû leur faire très plaisir, je suppose.
- Bien vu.

Lothringen s’engloutit le nez dans sa bière, signe très sûr de ce qu’il ne voudrait plus en parler. Un bref silence s’installa, Titoeil s’étant lui aussi plongé dans la hale pour oublier ce souvenir pénible qu’il n’avait pas vécu. Comme pour faire diversion, la porte s’ouvrit sur une Althéa dans un état presque aussi déplorable que les deux derniers arrivants : le tricorne anarchiquement posé sur sa tête masquant à peine une grosse bosse au milieu du front, les yeux hagards et les vêtements partiellement crottés comme si elle était tombée dans la boue. En la voyant, le tavernier faillit lui demander si elle n’était pas non plus partie faire la tournée des caves.

« Avant que vous disiez quoi que ce soit … » commença-t-elle avant de s’interrompre. Elle venait d’apercevoir Lothringen derrière sa chope de bière. Cela faisait assez longtemps que leurs chemins ne s’étaient pas croisés et malgré le fait qu’il était toujours à gratifier ses débordements d’humeur d’une pique acérée, il était une personne qu’elle avait plaisir à voir. Mais bien loin d’elle l’idée de le montrer. Elle retint donc un sourire qu’elle transforma sans mal en une grimace un tantinet moqueuse et lui demanda :

« Ne me dites rien. La relique aurait-elle de nouveau disparu ? »

[Mornagest]

[Quête : rapports diplomatiques]

Il semblait que la nuit était loin d'être terminée, du moins en émotions fortes, pour le malheureux mélandien, qui, non content d'avoir combattu corps et âme contre un tas d'infâmes bestioles répugnantes, devait maintenant faire face à une troupe de manostiens dont les préoccupations quotidiennes étaient au-dessus de sa compréhension. Entre une demi-orque dont la seule vue suffisait à reléguer le combat contre le freyeur au rang de joyeuse bourrade entre amis, un tenancier qui était curieux de nature à l'encontre du drow, et une jeune fille aussi crasseuse que Mornagest et Lothringen réunis, et qui posait des questions étranges au sujet d'une relique mystérieuse, le guerrier se sentait las et dépassé par les évènements.

Presque timidement, il posa doucement la question au conseiller :

"Je peux savoir dans quel traquenard vous m'avez piégé ? Je saurai me défendre !" ajouta-t-il en souriant.

Il se rendait compte qu'il avait perdu une partie de son amertume, en disant cela. Il n'avait plus pratiqué d'humour, même facile et stupide, depuis des années. A nouveau, ses pensées se tournèrent vers son état d'esprit chamboulé par les récents évènements.

Mais, désireux de ne pas afficher ouvertement les vicissitudes de son âme malheureuse, il regarda plutôt la jeune femme qui venait d'entrer et lui déclara avec un air qu'il voulait détaché :

"Bonsoir, mademoiselle. Je vois que vous connaissez le conseiller, mais il n'a pas eu l'occasion de nous présenter l'un à l'autre..."

Il se sentit aussitôt ridicule, mais ne pas savoir ce qu'il se tramait en ces lieux l'intriguait au plus haut point.