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Posté : dim. 29 mars 2015, 13:49
par Voyageuse
La vieille femme ne répondit par immédiatement, réfléchissant à ses paroles. Puis elle secoua lentement la tête.
" Je crains que votre quête ne soit vaine... Comprenez-moi bien : je vous aiderais si cela était possible. Mais hélas, vous courez après des chimères. Il n'y a pas de bosquet près de Peyregorde. Il y en avait un autrefois, mais il n'existe plus."
Son ton était empreint d'une tristesse infinie.
" Je suis désolée que vous ayez fait cette route pour rien..."

Posté : dim. 29 mars 2015, 14:21
par Kasumi
Mais Kasumi n'était pas certainement pas du genre à se laisser décourager aussi facilement et il ne laissa pas le temps au silence de s'installer :

- C'est ce que le sylvanien craignait et c'est pourquoi il m'a confié un objet qui pourrait parvenir à ranimer ce qui n'aurait jamais dû disparaître. Il m'a chargé de planter un gland d'un chêne ancestral à l'emplacement de l'ancien bosquet. Vous semblez le connaître. Est-ce que vous pourriez m'aider à le trouver ?

Posté : dim. 29 mars 2015, 19:18
par Voyageuse
La vieille femme resta silencieuse un moment, perdue dans ses pensées. Il sembla à Kasumi qu'elle avait pali.
" Vous croyez vraiment..."
Elle secoua la tête.
" J'ai peine à y croire. Et puis... c'est tellement tard. Vous ne pouvez pas imaginer... Oh, Mielikki..."
Sur ces paroles un peu incohérentes, elle chancela, visiblement sur le point de faire un malaise.

Posté : dim. 29 mars 2015, 19:37
par Kasumi
Inquiet et s'en voulant d'avoir amené sa requête aussi brutalement, Kasumi se leva aussitôt pour rattraper la vieille dame si elle s'effondrait de sa chaise ou au moins l'aider à boire pour qu'elle reprenne quelque couleur.

- Je suis vraiment désolé : ça doit vous paraître cruel... Mais je suis certain qu'il reste encore une chance de contrer la noirceur qui s'étend sur ces bois. Avec votre aide.

Posté : dim. 29 mars 2015, 20:02
par Voyageuse
La vieille femme ne répondit pas. Elle ne l'avait probablement même pas entendu. Elle s'appuya machinalement sur le bras de Kasumi et se laissa tomber dans un fauteuil, incapable de parler.
Elle ne vit même pas qu'il lui tendait un verre, et il dut la faire boire comme un enfant pour qu'elle déglutisse et reprenne ses esprits.

" Je... Je suis désolée... Ces émotions... Après tout ce temps... J'ai tant prié, autrefois, en vain..."
Elle saisit enfin le verre dans ses propres mains, et but lentement, cherchant à ressembler ses pensées.
" Pourquoi maintenant ? Et Pourquoi vous ? Êtes-vous prêtre ?"

Posté : dim. 29 mars 2015, 20:11
par Kasumi
Le demi-elfe ne chercha pas à s'éloigner et répondit avec douceur, compréhensif du désespoir qui avait dû être celui de l'ancienne prêtresse et de l'ironie cruelle de la situation. Non, il n'était même pas prêtre, qu'un simple rôdeur :

- Je suis désolé : je n'ai malheureusement pas d'explications à vous fournir. J'aurais agi plus tôt si je l'avais pu...

C'était un bien piètre réconfort et il en était bien conscient mais il ne pouvait rien dire ou faire pour changer le passé.

Posté : dim. 29 mars 2015, 20:30
par Voyageuse
La vieille femme ne répondit pas. Elle était perdue dans un océan de pensées qu'elle ne pouvait pas partager, où il n'avait pas sa place.
Au bout d'un temps infini, elle leva à nouveau les yeux vers lui.

" Je n'imaginais pas que ce soit possible, de le faire revivre. Et... Je crois que j'aimerais prier... Ce que je n'ai pas fait depuis tant d'années... mais pas ici. Non, je dois être en pleine nature. Pourriez-vous... m'emmener dans les bois ? Et m'y laisser seule un petit moment ? J'en ai besoin, je le sens... Je dois encore savoir monter à cheval..."
Elle semblait faible et désemparée, et il n'était pas sûr qu'elle tienne sur ses jambes.

Posté : dim. 29 mars 2015, 20:40
par Kasumi
Et pourtant il n'hésita pas un seul instant : sans vraiment le chercher, il avait ranimé un espoir et une flamme dans le cœur de la vieille femme et il ne voulait pas la moucher alors qu'elle semblait sur le point de renouer avec les émotions de son passé. Il lui offrit son bras pour qu'elle s'y appuie en se levant et répondit d'un ton prévenant :

- Bien sûr ! Laissez-moi vous aider !

La hisser sans mal sur le dos d'Ombrage ne serait probablement pas une mince affaire mais il savait que le cheval ne renâclerait pas : il ne montrait son mauvais caractère que lorsque cela n'avait pas d'importance...

Posté : dim. 29 mars 2015, 20:54
par Voyageuse
Ombrage se montra aussi coopératif que possible. Mais il était évident que la vieille femme tenait difficilement en selle, et Kasumi dut se décider à monter en croupe derrière elle pour la maintenir en équilibre.
Ils prirent la route sous les regards médusés d'un fermier travaillant aux champs, et du jeune berger que Kasumi avait aperçu en arrivant. Celui-ci, inquiet, se précipita à leur suite.

" Où est-ce que vous l'emmenez ? Vous êtes qui, d'abord ?"

Posté : dim. 29 mars 2015, 21:04
par Kasumi
Kasumi se tourna légèrement vers le fermier sans relâcher sa prise autour de la taille de la vieille femme. Il répondit d'un ton calme et patient comme il comprenait bien l'inquiétude de l'humain devant cette situation pour le moins étrange et inédite :

- Je suis Kasumi, un rôdeur, et j'emmène Hortense dans la forêt à sa demande.

Il aurait bien ajouté quelque chose de nature à rassurer le fermier mais il sentait sa méfiance et que seules les paroles de la vieille femme pourraient éventuellement l'apaiser.

Posté : dim. 29 mars 2015, 21:26
par Voyageuse
Mais la vieille femme semblait à peine capable de parler. Ou peut-être ne réalisait-elle pas vraiment ce qui se passait. Elle semblait complètement ailleurs.
" Hortense, qu'est-ce qui se passe ??!", cria l'homme, alarmé.
Cette interpellation directe finit par tirer l'ex-prêtresse de son mutisme.

" Ne t'en fais pas, Jacquot, je reviens", fit-elle d'une voix faible.
L'homme dut comprendre le sens de ses paroles car il ralentit sa course, et les laissa partir en direction des bois sans les suivre.

Ils parvinrent en une vingtaine de minutes à la forêt toute proche, et il sentit la vieille femme se raidir sur la selle, tendue, anxieuse peut-être.

" Je préfère ne pas aller trop loin... Trouvez-moi juste un chêne proche de la bordure... ou bien une petite clairière...", murmura-t-elle d'une voix sourde. Et laissez-moi seule. Au moins une demi-heure, une heure même... Et vous reviendrez me chercher ensuite..."

Posté : dim. 29 mars 2015, 21:33
par Kasumi
Kasumi sentait la tension qui animait la vieille femme et il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour elle, malgré le rendez-vous qu'elle lui avait fixé une heure plus tard. Il s'efforça toutefois de rechercher un endroit idéal avec application et mena Hortense jusqu'à un petit espace dégagé où se trouvait plusieurs vieux chênes. Il l'aida alors à descendre de selle avec délicatesse et sans se soucier de convenance et la mena doucement jusqu'à l'arbre le plus proche avant de s'éloigner en murmurant lui-même une prière à la déesse pour qu'elle veille sur son ancienne clerc.

Posté : lun. 30 mars 2015, 20:41
par Voyageuse
La forêt était calme et paisible, et Kasumi n'y sentait nulle menace, nulle souillure. C'était une forêt ordinaire comme il y en a partout, et les vieux arbres près desquels il avait laissé la prêtresse étaient des chênes tout aussi ordinaires. L'ancienne prêtresse s'était rapprochée de l'un d'eux, et s'appuyait à son tronc lorsque Kasumi s'éloigna.
Il ne lui restait plus qu'à patienter, sous l'ombre bienfaisante des arbres alentours, à écouter les chants des oiseaux, respirer le parfum du sous-bois. Attendre.
Lorsqu'il jugea l'heure écoulée et revint sur ses pas, il trouva la vieille femme assise au pied du vieux chêne, adossée contre son tronc, les yeux fermés. Endormie, peut-être. Sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration, très lentement.

Posté : lun. 30 mars 2015, 21:01
par Kasumi
En la voyant dans cette position, il ne put s'empêcher d'être tout d'abord terriblement inquiet mais, en s'approchant, il avait repéré le mouvement lent et régulier de sa poitrine et s'était un peu rassuré pour approcher finalement moins précipitamment. Il resta d'ailleurs à bonne distance avant de s'éclaircir doucement la voix pour qu'elle puisse l'entendre au travers de sa rêverie. Si elle ne réagissait pas, il recommencerait une nouvelle fois un peu plus fort avant de s'approcher.

Posté : lun. 30 mars 2015, 21:10
par Voyageuse
Elle ne réagit pas, et ce n'est que lorsqu'il posa la main sur son bras qu'elle ouvrit enfin les yeux.
" Oh... j'ai dû m'endormir. Je ne vous ai pas entendu. Mais je suis un peu dure d'oreille."
Elle sourit, et prit appui sur son bras pour se redresser.
" Je vous remercie de m'avoir amenée ici. Ça m'a fait du bien. Vraiment. Ce n'est pas comme autrefois, certes... Mais j'ai senti une paix que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. Un équilibre."
Elle secoua la tête.
" Enfin, vous ne pouvez peut-être pas comprendre..."

Posté : lun. 30 mars 2015, 21:17
par Kasumi
Il lui sourit calmement tout en lui offrant son bras comme appui et répondit d'un ton doux :

- Sans doute que non - je suis un simple rôdeur - mais j'entretiens tout de même un lien avec les bois et je crois que je comprends la sérénité que vous y trouvez. Et je suis content que ce soit le cas... Que ça vous ait fait du bien. C'était bien le but !

S'il la sentait prête, il l'aiderait à retourner doucement vers Ombrage mais, au fond, rien ne pressait : ce cadre était bien agréable et s'y attarder encore un peu n'était pas pour lui déplaire si c'est ce qu'Hortense souhaitait.

Posté : lun. 30 mars 2015, 21:29
par Voyageuse
" Nous pouvons poursuivre la discussion chez moi... ou bien ici, proposa Hortense, comme si elle lisait dans ses pensées. C'est comme vous préférez. J'avoue que je n'ai pas été en forêt depuis des années. Et je me sens presque revivre ici. Donc je ne serais pas contre discuter là. Il faudrait juste m'aider à trouver une vieille souche ou un tronc renversé comme siège : mes jambes ne sont plus ce qu'elles étaient... Et puis vous m'en direz plus sur ce que vous a dit ce sylvanien. J'aimerais comprendre..."

Posté : lun. 30 mars 2015, 21:37
par Kasumi
Le rôdeur était tout à fait satisfait de cet arrangement et il mena la vieille femme jusqu'à une vieille souche située non loin et entourée de beaux arbres. Il s'assura qu'elle était à son aise avant de s'accroupir à ses côtés, assis sur ses talons.

- Que voudriez-vous savoir à propos de ce sylvanien : je vous préviens, on me taxe parfois d'être bavard pour un rôdeur !

Posté : mar. 31 mars 2015, 08:44
par Voyageuse
La vieille femme réfléchit un instant, puis planta son regard droit sur le sien, un peu inquisiteur, et répondit d'un ton paisible.
" Et bien... Ce qui s'est passé. Comment vous l'avez rencontré. En fait... Tout ce qui me permettrait de comprendre pourquoi un Sylvanien confierait une mission d'une telle importance vitale à un simple rôdeur... Car je n'aurais pas cru possible, sauf peut-être par l'action d'un druide ou un clerc appuyé par Mielikki ou Sylvanus, de faire renaître un bosquet. Et c'est quelque chose qui ne m'a pas été accordé autrefois malgré mes prières. Alors pourquoi vous ? Qu'a-t-il donc pu voir ou lire en vous, pour vous charger d'une telle mission ?"
Quelque chose avait changé dans son ton, dans son attitude. Elle semblait plus énergique, remplie d'une volonté qui rendait son regard brillant et son ton plus assuré. Elle semblait sincèrement curieuse de comprendre.

Posté : mar. 31 mars 2015, 18:20
par Kasumi
Le demi-elfe aurait été bien en peine de fournir des explications à la vieille dame car il n’en avait pas vraiment… Il entreprit donc d’exposer les faits depuis le début : sa première rencontre avec le Sylvanien alors qu’il s’était lancé à la recherche de son père et qu’il l’avait aidé à y voir plus clair sur les origines de son mal puis sa seconde rencontre, après le périple qui l’avait mené dans le bosquet sombre et jusqu’au lointain désert d’Anauroch.

- A cette occasion, je lui ai amené deux glands pour le compte d’une druidesse de la région d’Everaska. Nous en avons planté un ensemble à un endroit qui venait d’être ravagé par un incendie puis j’ai fait un rêve étrange. Une dryade et même une licorne ont cherché à connaître mes motivations en tant que rôdeur après que j’aie dissuadé un faune de se lancer à la poursuite des agresseurs de sa famille. C’est au réveil que Celd m’a demandé de trouver le bosquet de Peyregorde et de tenter d’y faire pousser le second gland.

L’histoire avait été longue à raconter et il y avait certainement beaucoup de zones d’ombre qui avaient échappé à l’ancienne prêtresse aussi lui laissa-t-il enfin la parole.

Posté : mar. 31 mars 2015, 19:36
par Voyageuse
La prêtresse avait écouté le récit avec attention, sans l'interrompre.
" Tout cela ne me dit pas vraiment pourquoi vous et pas un autre... mais il est évident que vous avez été sondé, d'une façon ou d'une autre, pendant la nuit, à travers ce songe... qui n'en était peut-être pas un, d'ailleurs, même s'il en avait l'apparence. Et que Mielikki a lu quelque chose en vous, dans votre coeur, dans vos motivation, qui fait qu'elle vous a jugé apte à remplir cette mission."
Elle sourit.
" Ce n'est pas donné à tout le monde, d'attirer ainsi l'attention d'une divinité ! Vous pouvez vous considérer comme l'un des favoris de la Dame... Et si vous réussissez votre mission, vous mériterez le respect de tout le clergé de Mielikki."
Son ton se fit plus grave, et son regard plus soucieux.
" Mais comment comptez-vous vous y prendre ?"

Posté : mar. 31 mars 2015, 20:05
par Kasumi
Considérer les choses sous cet angle avait un côté grisant mais cela augmentait d'autant le poids de la responsabilité qui lui incombait : il ne pouvait décidément pas se permettre d'échouer et de décevoir tant d'espoirs : ceux des villageois, ceux de ses pairs et - plus encore - ceux de sa déesse.

- Celd m'a montré comment choisir un endroit assez dégagé pour que le plant puisse bénéficier de lumière et comment planter le gland. Je comptais chercher un endroit au cœur de l'ancien bosquet pour le faire puis veiller sur la croissance de la jeune pousse si elle prend comme nous l'espérons...

Il marqua une pause pour observer la réaction de son interlocutrice avant tout de même d'ajouter d'un ton confiant :

- Et si cela fonctionne, je pense que je chercherais à avertir les rôdeurs et les druides de la région pour essayer de trouver des bonnes volontés. Le bosquet, s'il renait, ne pourra pas se défendre seul contre la noirceur qui s'est enraciné dans la forêt.

Posté : mar. 31 mars 2015, 20:16
par Voyageuse
L'ex-prêtresse acquiesça.
" Il faut faire cela, oui. Mais ce n'est pas suffisant. Il faut retrouver l'ancien bosquet et y jouer les jardiniers, mais pas n'importe où. Bien sûr, il faut repérer un endroit dégagé, ensoleillé, pour que le chêne puisse croître, l'arroser, le protéger. Et pouvoir demander de l'aide aux Bras et aux Epines, le clergé et les rôdeurs, ce serait une bonne chose. Mais ça n'est pas aussi simple."
Elle hésita un instant, paraissant rassembler ses idées.
" Un bosquet ne renaît pas comme cela. Il faut un gland, oui, un gland particulier provenant d'un de ces chênes ancestraux qui savent puiser dans l'énergie divine pour étendre sa bénédiction sur ce qui les entoure. Ce gland, vous l'avez. Mais ce que vous n'avez pas, c'est le lieu. Et le lieu, même si je vous explique précisément où se trouvait l'ancien bosquet, vous ne l'aurez pas. Parce qu'en réalité, c'est un lieu que vous ne pouvez pas choisir seul. Vous ne pouvez pas agir en simple jardinier. Vous devez agir... comment dire... en instrument des dieux. Vous devez vous laisser guider par Mielikki, comme saurait le faire un clerc ou un druide lorsqu'il prie et se trouve en communion avec la déesse. Si vous ne savez pas l'entendre et la laisser vous guider, alors vous choisirez le mauvais endroit et le gland ne poussera pas."

Posté : mar. 31 mars 2015, 20:35
par Kasumi
Le rôdeur avait écouté l'ancienne prêtresse avec une grande attention et avait mis de côté - pour l'occasion - la perte de son lien avec la déesse pour se concentrer sur son expérience intime avec le divin. Son regard se fit perçant alors qu'il envisageait peut-être une possibilité :

- Me conseillez-vous de chercher un prêtre ou un druide pour mener à bien cette mission ? Je crois pouvoir en contacter mais ce n'est pas dit qu'ils acceptent ou puissent arriver suffisamment vite : je sens que le temps presse.

Posté : mar. 31 mars 2015, 20:49
par Voyageuse
La vieille femme haussa un sourcil.
" Hum... Tout d'abord, il me semble que si cette mission vous a été confiée, c'est que vous avez en vous ce qu'il faut pour la mener à bien, sans avoir besoin de l'aide d'un clerc ou d'un druide. Sinon, c'est à l'un d'eux qu'elle aurait été confiée. Mais dites-moi, qu'est-ce qui vous fait dire que le temps presse ? Rien ne vous empêche, après tout, d'attendre l'automne, qui est une saison propice aux plantations en tout genre, surtout si vous choisissez le solstice... Votre gland se conservera jusque-là, il est protégé magiquement. Pourquoi, dans ce cas, estimez-vous qu'il y a urgence?"

Posté : mar. 31 mars 2015, 21:06
par Kasumi
Ce fut à son tour d'être surpris, tant par ce qu'elle suggérait que par l'idée tellement évidente de patienter jusqu'à l'automne et de profiter de l'intervalle pour choisir le lieu idéal et le sécuriser.

- J'ignorais que le gland pouvait se conserver sans mal jusqu'à l'automne... Quant au reste, cela n'entre-t-il pas en contradiction avec ce que vous disiez plus tôt ? A savoir qu'une simple Epine ne pourrait pas trouver l'endroit idéal pour le gland ? Me suggérez vous d'embrasser une autre voie ?

Posté : mar. 31 mars 2015, 21:16
par Voyageuse
Hortense haussa les épaules.
" Je n'ai pas à suggérer quoi que ce soit. Je sais juste que Mielikki vous a choisi, vous et pas un autre. Et que si elle vous a choisi, c'est que vous avez en vous ce qu'il faut pour mener à bien cette mission. Je ne sais pas exactement quoi... mais il va falloir que vous soyez capable de percevoir l'énergie divine de façon plus intense que ne le peut un rôdeur, que vous sachiez vous laisser guider. Et donc ressentir, au fond de votre être, ce qu'Elle attend de vous. Cela, en général, seul un druide ou un clerc le peut, lorsqu'il prie. Pas un simple rôdeur. Donc peut-être y a-t-il en vous des capacités, ou une sensibilité plutôt, différente de celle des autres rôdeurs, plus forte. Peut-être que les temps de méditation au cours desquels vous priez sont déjà plus intenses qu'ils ne le sont chez les autres, ou qu'ils vont encore s'intensifier au fur et à mesure que vous avancerez dans cette mission. Alors disons que pour le moins, vous n'êtes pas un rôdeur ordinaire. "
Elle sourit.
" Mais projetons-nous un peu plus loin. Supposons que vous sachiez entendre cette injonction qui vous indiquera où planter ce gland, que vous parveniez donc à le planter. Que ferez-vous ensuite ?"

Posté : mar. 31 mars 2015, 21:27
par Kasumi
Kasumi prit un temps de recul nécessaire avant de répondre après avoir pris en compte l'ensemble de ses aspirations :

- Je m'installerai non loin du bosquet pour y abriter ma famille et, comme je le disais tout à l'heure, je tâcherai d'unir les bonnes volontés autour de ce lieu sacré : j'ai gardé des liens avec ma précédente communauté et ils m'ont encouragé à tenter de fonder un nouveau cercle quand je m'estimerai prêt à le faire. Et je crains que la nécessité ne l'impose : je soupçonne que des fidèles du Traqueur bestial aient profité de l'extinction du bosquet pour s'installer en ces contrées. l'Arbre ne pourra donc pas rester sans protection permanente tant qu'il n'aura pas acquis toute sa vigueur.

Posté : mar. 31 mars 2015, 21:49
par Voyageuse
" Malar..."
Elle frissonna.
" Bon, il faudra que vous m'expliquiez ce que vous avez vu. Mais qu'il y ait ou non des adeptes de son clergé, il faudra effectivement protéger ce bosquet. Même s'il a en lui la puissance divine, sans intervention humaine, il sera vulnérable."
Elle hésita.
" Mais... Il faut que vous compreniez... que puisque c'est vous qui avez ce gland, puisque c'est à vous qu'il revient de le planter... alors c'est à vous qu'il reviendra aussi de le protéger. En vous entourant, en cherchant de l'aide si vous le pouvez, bien sûr, mais ce sera avant tout votre responsabilité. Je vous dit cela pour que vous ayez conscience de la tâche qui vous attend, de ce dans quoi vous vous engagez. Car ce n'est pas une décision qu'on prend à la légère. Celui qui plante un gland d'un chêne ancestral voit, d'une certaine façon, son destin est lié à celui du bosquet. C'est un lien que je ne saurais décrire... Un peu comme un parrain peut-être ? Ce n'est pas facile à expliquer. A mettre en mot."
Elle soupira.
" En fait, il faut simplement que vous compreniez que c'est de vous que ce bosquet aura besoin pour le protéger. C'est un lien que vous ressentirez dans votre âme, au plus profond de vous. Si jamais, par bonheur, une dryade y naît, c'est vous qui devrez être le premier à la servir, vous ressentirez son appel. Rassurez-vous, ce n'est pas nécessairement un engagement à y demeurer à vie, à moins que vous ne deveniez druide ! Mais ce n'est qu'une fois que le bosquet sera mature que vous pourrez, si vous le souhaitez, vous en détacher. Passer le relais à d'autres, peut-être. Mais au début, vous devrez être présent le plus possible. Pensez-vous être capable d'assumer ce rôle ? Je sais que vous comptiez rester à proximité... mais il faut être certain de ne pas changer d'avis. Saurez-vous faire passer les besoins de ce bosquet avant vos désirs à vous ?"

Posté : mer. 01 avr. 2015, 17:45
par Kasumi
C’était effectivement un engagement qui ne pouvait pas être pris à la légère et qui bouleverserait certainement autant sa vie que son emménagement avec Sylvia et l’arrivée de leur enfant. C’est d’ailleurs ces considérations qu’il avait à l’esprit lorsqu’il répondit à Hortense :

- Je ne pourrai sans doute pas prendre ce genre de décisions avant d’en avoir discuté avec ma compagne. Je ne pense pas que cela lui pose de problème, surtout si le bosquet ne se trouve pas très loin de la cabane dans laquelle nous comptions emménager. Mais c’est un bouleversement : je ne pourrai plus m’absenter pour accomplir mes missions précédentes et nous ne pourrons sans doute pas non plus le faire pour rendre visite à nos familles en Féérune. J’ai bien conscience que le bien du bosquet est plus important que tout cela mais je dois aussi penser au bien de Sylvia et à celui de notre enfant à naître.