[Lieu] Rohan

[Arthur de Faisanlys]

" Je ne suis pas tranquille de vous laisser tout seul ici..."
Ce qui était un peu présomptueux, vu leur différence d'âge et d'expérience, mais au moins, c'était honnête.
" Je vais chercher une écurie. Ils ont tous des chevaux, ici. D'ailleurs il y a plus de chevaux que de gens. C'est la Trouée, c'est le principe."
Il s'emberlificotait à nouveau dans son discours.
" Restez ici et moi je cherche vite. Sinon, il faudra bien qu'on file à Rohan. Mais ce serait mieux pas."
Et il repartit vers la sortie, bien décidé à dénicher une mule ou un étalon fringant quelque part.

[Elzen]

Le Nain acquiesça silencieusement et demeura sur place, la sphère lumineuse dans une main, l'autre prête à s'emparer de son arme.

Arthur put s'engager dans le couloir, où il avait le choix entre revenir sur ses pas, vers la porte de la cuisine ou l'extérieur, ou bien s'engager plus avant pour atteindre l'autre porte, celle derrière laquelle devait se trouver la plus grosse partie du bâtiment.
Il lui faudrait toutefois régler un léger détail avant de se livrer à son exploration : il n'avait que des yeux humains, et, la nuit étant tombée et rien ne bougeant dans le bâtiment, il n'y verrait goûte dès qu'il se serait éloigné de la source lumineuse tenue par son compagnon. Sans doute le matériel requis pour allumer une torche pouvait-il être trouvé dans l'atelier, ou, plus loin, dans la cuisine.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur avait l'intention de retourner à l'extérieur : c'était fatalement le meilleur endroit pour dénicher un cheval, qu'il se trouve dans une écurie ou dans un pré voisin. Mais il prit d'abord le temps de chercher de quoi faire de la lumière : il y avait peut-être une lampe à huile ou une bougie quelque part. A priori, il entendait ne s'en servir qu'en dernier recours : rien de tel qu'un fanal flamboyant pour attirer les mauvais regards.

[Elzen]

L'atelier contenait effectivement une lampe à huile qui semblait en bon état, accompagnée de tout le nécessaire pour la faire fonctionner. Si le paladin préférait les bougies, plusieurs d'entre elles étaient disposées dans la cuisine. Quoiqu'il en soit, il put sortir dûment équipé peu après.

Il faisait nuit. L'obscure clarté tombant des étoiles permettait de s'orienter mieux que cela n'avait été possible à l'intérieur du bâtiment ; néanmoins, il ne fallait pas espérer pouvoir faire quoi que ce fut qui solliciterait davantage la vision sans recourir à une autre source de lumière. Pour ce qui était des sons, les habituels cris d'animaux nocturnes étaient pour l'heure la seule chose qui déchirait par instants le silence.
Sur le chemin menant à la route principale, rien de spécial : ils n'y avaient remarqué aucune monture pendant qu'ils s'approchaient de la bâtisse, et les choses ne semblaient pas avoir changé depuis. Pour trouver quelque chose ressemblant à un pré ou une écurie où l'on puisse trouver un cheval, il fallait sans doute contourner le bâtiment.

Et j'aurais besoin d'un D20, s'il te plait.

[Arthur de Faisanlys]

Et j'ai fait 15, m'sieur !

Arthur décida de partir vers la droite, en demeurant à une distance respectable de la bâtisse — une dizaine de mètres, se fiant davantage à son ouïe et son odorat qu'à sa vue. Les chevaux dégageaient un parfum particulier, qui incommodait bien des gens, mais certainement pas le jeune paladin. Aux aguets, contraint d'user de sa lampe, il chemina pas à pas dans l'herbe sèche, guettant un mouvement sortant de l'ordinaire, un son, une présence. En espérant ne pas tomber sur une vargouille, bien sûr...

[Elzen]

Espérance déçue.

Arthur eût à peine le temps de remarquer le battement d'ailes et de se retourner : une créature semblable à celle que le nain avait affronté lors de leur rencontre approchait dangereusement. Sitôt que leurs regards se croisèrent, la créature poussa un hurlement sinistre. Un hurlement à vous paralyser de terreur… mais la peur n'affectait pas les paladins, si ? Toujours est-il que le luménien était encore libre de ses mouvement, et tout à fait en état d'attaquer cette affreuse bête.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur se contenta de jurer à mi-voix et de lâcher sa lampe pour sortir son épée. Il n'eut pas le temps de se soucier de savoir s'il allait perdre toute lumière ou mettre le feu à la plaine. Il maudit son instructeur qui l'avait encouragé à se spécialiser dans les armes à deux mains. Bien sûr, se battre une lampe à la main n'aurait probablement pas été beaucoup plus aisé, mais à présent, il allait devoir compter sur les étoiles pour localiser son adversaire, et c'était loin d'être évident.
Mais Arthur n'avait pas peur, non, bien sûr.

[Elzen]

Par chance, la lampe tint bon. Elle était tombée au sol du bon côté et continuait de projeter sur la scène une lumière tremblante, mais appréciable.

Arthur eût donc tout le loisir d'observer la créature qui se jetait sur lui, dans le but évident de le mordre. Il parvint toutefois à éviter l'assaut. En retour, sa lame trancha l'air à l'endroit précis où la vargouille s'était trouvée l'instant d'avant : preste, la bête était parvenue à éviter le coup en reculant d'un battement d'ailes.
Une seconde charge de la vargouille eut des conséquences similaires, puis celle-ci, semblant hésiter sur la conduite à tenir, s'immobilisa – si l'on pouvait dire, ses ailes battant encore pour la maintenir en l'air juste un peu trop haut pour être à portée de coups. Elle détaillait le paladin du regard.

[Arthur de Faisanlys]

Le jeune homme regretta de ne pas avoir mis la chevauchée à profit pour se faire donner un cours accéléré sur les créatures maléfiques extérieures. Il était plus ou moins certain que la vargouille avait d'autres tours dans son sac qu'une simple morsure empoisonnée, même si les effets de celle-ci étaient des plus déplaisants. Tout en observant la créature, il essaya de ne pas songer à l'homme dont elle avait été, autrefois, la tête bien accrochée sur les épaules. C'était une pensée à vous donner la nausée, et il n'avait pas besoin d'un estomac crispé en plus du reste.
" Viens te battre, si tu es un homme ! Enfin... Un reste d'homme !"
Ce machin allait crier ou cracher quelque chose de répugnant, il en était presque certain.

[Elzen]

La créature observa un instant le paladin, ses yeux luisant de vert dans l'obscurité. Puis elle cria, effectivement. Ou plutôt hurla. Le même hurlement horrible que celui par lequel elle s'était manifestée. Sans doute était-il censé provoquer quelque effet fortement gênant sur les créatures alentours, mais, une fois encore, le paladin ne sentit aucun effet indésirable. Il put en revanche constater que la vargouille, en poussant ce cri, s'était élancée vers l'avant, et qu'elle s'était donc suffisamment rapprochée pour être à portée de son épée. Laquelle ne la manqua pas.

Suite au coup porté par le paladin, le hurlement se conclut par un craquement sinistre, et la tête difforme cessa de défier la gravité. Ce fut à peu près à cet instant qu'Alurtil apparu au coin du bâtiment, l'arme à la main, ayant sans doute laissé sa sphère lumineuse à l'intérieur. Le premier cri, qui n'avait pu ne pas être entendu de l'intérieur, l'avait sans doute incité à venir en renfort – mais, pour cette fois, il arrivait trop tard.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur lui fit un signe de la main hésitant, tout en s'efforçant de dégager sa lame de la chose répugnante.
" Je ne sais pas d'où elles arrivent... mais il y en a peut-être d'autres..." dit-il avec une grimace.
Une fois l'épée libérée, il chercha quelque chose pour l'essuyer. Ensuite, il ramasserait sa lumière pour chercher ces fichus chevaux, qu'il doutait de plus en plus de pouvoir dénicher aux alentours. Il se demanda si des vargouilles à tête équine existaient.

[Elzen]

« Sans doute d'un portail, que nous nous emploierons à débusquer bientôt. »

Le nain lança un regard dédaigneux à la chose dont le paladin venait de débarrasser son épée.

« Prenez garde à leur cri : ils peuvent vous paralyser un court instant, et c'est ce dont elles profitent pour… embrasser. »

Le frisson du nain sur le dernier mot laissait clairement entendre que la perspective de recevoir un baiser d'une telle créature lui semblait suffisamment désagréable à elle seule, même sans compter les effets que cela provoquait – dont il fallait encore sauver les deux hommes.

« Je retourne auprès d'eux. Soyez prudent. »

À moins qu'il ne retienne le nain, le paladin pouvait continuer son exploration. Étant donnée la disposition des lieux, il trouverait sans doute des champs, ou d'autres bâtiments, du côté opposé à l'entrée de la bâtisse qu'ils avaient visité, donc en continuant de longer ce mur-ci jusqu'au bout.

[Arthur de Faisanlys]

Ce qu'il avait l'intention de faire. Mais peut-être auparavant pouvait-il essayer de se boucher les oreilles avec quelque chose... Même si, à bien y réfléchir, il se priverait alors d'un sens bien utile dans le noir. Il soupira et renonça : il se débrouillerait pour les empêcher de crier, voilà tout. Et il lui semblait avoir plutôt bien résisté au hurlement de la vargouille qu'il venait de défaire. Oui, il s'en tirerait. Elles étaient moches mais pas invulnérables. Et il avait Lathandre de son côté : la nuit n'était jamais qu'une promesse d'aube à venir.

[Elzen]

Arrivant à l'arrière du bâtiment, Arthur put constater la présence d'un enclos, vraisemblablement destiné à accueillir une bête de la taille d'un cheval. Enclos désert, dans l'immédiat, mais il aurait sans doute été assez invraisemblable que les occupants des lieux aient laissé une bête passer la nuit seule dehors alors qu'eux-mêmes ne semblaient pas se trouver dans les parages. À l'extrémité de l'enclos se trouvait un autre bâtiment, ressemblant à une écurie.

En s'approchant, le paladin put constater que la porte était fermée de l'extérieur, et qu'il pourrait l'ouvrir sans difficultés. Et qu'une lueur dansante semblait émaner de l'intérieur à travers les battants.

[Arthur de Faisanlys]

C'était peut-être une lanterne, mais on n'était jamais trop prudent. Si sa magie divine ne pouvait traverser la pierre, elle passait au travers du bois — pour autant qu'il n'y en ai pas 36 épaisseurs, mais une porte d'écurie, cela paraissait jouable. Il rangea donc son épée, posa sa lampe au sol, et incanta, concentré, pour détecter la présence d'un maléfice...

[Elzen]

La porte de bois n'était effectivement pas assez épaisse pour bloquer le sortilège, et Arthur put détecter une aura maléfique. Se concentrant, il acquit bientôt la certitude qu'une créature du mal se trouvait de l'autre côté de cette porte. Quelle sorte de créature ? Ce sortilège n'avait pas le pouvoir de le lui révéler. Il eut cependant la sensation que cette aura, pour une raison ou pour une autre, était moins puissante que ce qu'elle aurait dû, comme si elle avait été atténuée…
Quoiqu'il en soit, le paladin avait dû se concentrer un instant pour obtenir ces informations. Instant durant lequel rien ne semblait avoir bougé. Pas de nouvelle vargouille à l'horizon, et quelle que soit la créature de l'autre côté de cette porte, celle-ci ne faisait aucun bruit et ne semblait pas bouger.

[Arthur de Faisanlys]

Il cherchait un cheval, pas une monture maléfique, et il n'avait pas franchement envie de se heurter à un cornugon endormi. La raison pour laquelle il percevait une aura atténuée lui échappait mais peut-être le nain pourrait-il l'aider. Aussi décida-t-il d'éviter l'écurie et de retourner à l'intérieur pour prévenir son compagnon de sa découverte. A deux, et grâce aux pouvoirs du Gardien, ils seraient peut-être de taille à affronter ce qui se terrait là-derrière.

[Elzen]

Le nain se montra intéressé. Il n'avait pas d'idées a priori sur ce qui avait pu provoquer cette sensation d'atténuation, mais il considérait comme son devoir de gardien d'aller inspecter les lieux. Une fois assuré que les deux hommes étaient – pour l'instant, du moins – sous l'influence de la sphère lumineuse, et qu'aucun ennemi ne semblait sur le point de faire irruption dans la pièce, il l'accompagna donc jusqu'au lieu en question.

Sous les efforts des deux hommes, la porte fut rapidement ouverte. L'intérieur ressemblait à une écurie ordinaire… à ceci près que le seul box occupé l'était par un cheval tout à fait particulier. Il était entièrement noir, mais sa crinière et sa queue semblaient constituées de flammes, qui entouraient également ses sabots. Il avait quelque chose d'assez majestueux à voir, mais pour autant, demeura sans bouger, même lorsque les deux combattants du bien approchèrent.

« Nom de… »

[Arthur de Faisanlys]

" Wouah." dit Arthur.
La bestiole avait fière allure, on ne pouvait le nier.
" Je ne sais pas ce que c'est, mais je ne suis pas certain d'avoir envie de rencontrer son cavalier..."
C'était assez cocasse, à bien y réfléchir, que la créature infernale ait mis son cheval de feu au box... mais ça voulait dire qu'elle n'était probablement pas très loin.

[Elzen]

« C'est un Destrier Noir… et je ne suis pas sûr qu'il ait de cavalier. »

Il s'approcha, méfiant.

« Pour autant que je sache – c'est la première fois que j'en rencontre un –, ces créatures sont habituellement sauvages, et n'acceptent de se laisser monter que par des êtres d'exception parmi ceux qui sont voués au mal. Tout autre personne qui l'approcherait – ce qui inclut, en particulier, les serviteurs du bien comme nous le sommes – est normalement immédiatement attaquée. »

Ce qui, à l'évidence, n'était pourtant pas le cas.

« Ces créatures sont normalement incapables de trouver le repos. Qu'un Destrier Noir reste aussi calmement dans un box est… on ne peut plus surprenant. »

[Arthur de Faisanlys]

" C'est mauvais, non ? dit Arthur à mi-voix. S'il devrait nous attaquer, et qu'il est sauvage... Celui-ci m'a l'air d'être soit drôlement fatigué, soit tout à fait... pas sauvage. Ça pourrait vouloir dire qu'il a trouvé son cavalier d'exception qui lui a ordonné de rester tranquille."
Il n'approcha pas davantage de la bête.
" Cela dit, je ne sais pas ce qu'un être maléfique d'exception viendrait faire dans la Trouée des Chevaux. Dans le genre poussière et crottin, on ne fait pas mieux. J'imagine que certaines personnes apprécient les grands espaces et l'air pur, mais c'est un peu... excentré."

[Elzen]

« Je doute qu'ils soient si obéissants. En fait, je me demande si… »

Alurtil sembla hésiter un instant, puis sembla vouloir vérifier par lui-même ce qu'Arthur avait déjà essayé.

Throd Alurtil → Détection du mal.

« C'est curieux, en effet… »

Il s'approcha de la créature, posa sa main sur elle avec précaution, et, comme elle ne se mit pas à ruer ni à quoi que ce soit de ce genre, tenta de la guider pour qu'elle se retourne et sorte du box. L'animal obéit sans broncher.

« J'ai l'impression qu'on l'a arrosé de sortilèges pour le rendre docile. C'est sans doute ce qui atténue son aura. »

[Arthur de Faisanlys]

Arthur fut surpris qu'un nain qui n'avait manifestement pas l'habitude des chevaux ose en manipuler un, démoniaque de surcroît, avec autant de flegme. Même un cheval ordinaire était dangereux, quand on s'y prenait mal. Mais Alurtil savait ce qu'il faisait, manifestement, et le paladin relâcha sa respiration.
" Donc quelqu'un l'a invoqué, l'a arrosé de sortilèges, comme vous dites, puis l'a mis au box ? S'il est si docile, je suppose que nous pourrions nous en servir pour rallier Rohan. En espérant qu'aucun de ces sortilèges n'expire en route."
Le magicien responsable devait dormir dans sa ferme, probablement. Même si le cri de la Vargouille aurait dû le réveiller...

[Elzen]

Le gardien semblait tout sauf à l'aise en présence de l'animal, mais il avait eu suffisamment confiance en son idée pour tenter le coup… et il semblait avoir eu raison. Toutefois, il était manifestement prêt à laisser le contrôle de la bête au paladin dès que celui-ci le voudrait.

« Ma foi, dans des circonstances ordinaires, j'aurai tenté de le renvoyer d'où il vient aussitôt, mais… si une de ces engeances peut pour une fois nous aider à sauver des vies, autant faire avec… Je n'ai aucune idée de la durée des sortilèges, mais j'imagine que si notre homme a simplement laissé une telle monture dans un box, il devait espérer la retrouver dans le même état en revenant ici. »

Ce qui, s'il avait effectivement opté pour une nuit de sommeil, devait leur laisser amplement le temps de faire un aller-retour à Rohan. Mais était-ce si sûr ?

[Arthur de Faisanlys]

Arthur n'était sûr de rien, lui, et depuis longtemps. Mais cela ne le changeait pas beaucoup de l'ordinaire : il avait appris à vivre dans l'incertitude dès son plus jeune âge. Jusqu'ici il avait survécu — tout juste — à ses pires décisions. Mais puisqu'Alurtil était plus âgé, plus expérimenté, plus sage, ne pas se fier à son opinion aurait été présomptueux et stupide.
" Alors je galope jusqu'à Rohan pour ramener de l'aide ?"

[Elzen]

« La priorité est d'évacuer les deux victimes. Ensuite… la présence de cette bête ici indique qu'il y a sans doute autre chose ici. Je suppose qu'un coup de main ne sera pas du luxe, en effet. Pour ma part, je pense qu'il vaut mieux que je reste ici : je ne ferais que vous ralentir, et je pourrai ainsi m'assurer qu'aucune de ces choses ne quitte les lieux… »

Arthur savait qu'au moins deux diablotins étaient encore dans les environs. Peut-être y avait-il également d'autres vargouilles, ou d'autres sortes de créatures du même acabit. S'ils avaient effectivement trouvé l'endroit d'où ces créatures arrivaient, mieux valait en effet les surveiller tant que le nettoyage ne serait pas terminé : disparues dans la nature, elles seraient sans doute susceptibles de provoquer bien des dégâts par la suite…

[Arthur de Faisanlys]

" Bon, dans ce cas..."
Le jeune paladin fit un pas en direction de l'étalon démoniaque, espérant que la bestiole se laisserait enfourcher. Il se demanda s'il risquait de brûler le fond de ses chausses. L'un dans l'autre, la chevauchée promettait d'être désagréable. Mais il préférait que les hommes inconscients soient sur Phénix. Il songea à l'ironie de la chose : un cheval avec un nom de feu, et un cheval vraiment en feu.
Repoussant l'inéluctable au grand air, il essaya d'attirer la bête vers l'extérieur. Il faudrait sans doute l'harnacher, aussi, mais Arthur doutait que la créature accepte un mors sans broncher.

[Elzen]

La bête se montrait étonnamment docile pour une créature aussi impressionnante. Même un cheval ordinaire n'aurait pas semblé si obéissant : il était manifeste que, si le nain avait vu juste, le sortilège employé était puissant.
Le paladin n'eût guère de difficultés à enfourcher la bête et à la guider – ses chausses ne craignaient pas grand chose compte tenu de la localisation des flammes, et il lui suffisait de faire attention à ne pas mettre ses mains dans la crinière pour éviter toute brûlure. Toutefois, il ressentait une sorte de malaise diffus, sans doute dû au fait que la créature lui servant de monture était, sous les enchantements lui permettant de la diriger, un être profondément maléfique.

Le nain avait suivi à l'extérieur, et tous deux purent retourner sans encombre jusqu'à la porte. Aucune vargouille, ni rien de ce genre pour leur barrer la route. En conjuguant leur forces, déplacer les deux hommes toujours inertes ne leur prendrait guère de temps. La sphère lumineuse continuant de faire effet, ils pourraient sans doute les avoir amené devant un prêtre avant que la malédiction qui les affectait n'ait eu de conséquences visibles…

[Arthur de Faisanlys]

Arthur avait l'intention de mettre les deux hommes sur Phénix. Sans doute faudrait-il les jeter en travers du destrier, comme des sacs de pomme de terre, mais vu qu'ils étaient inconscients, leurs options étaient limitées. Il leur faudrait rester au pas, circuler prudemment, et espérer qu'ils ne croisent pas grand monde. Vu la bestiole qu'il chevauchait, il risquait de se faire une réputation pour le moins... sulfureuse.
Il espérait que profiter d'une créature maléfique de la sorte n'était pas trop sacrilège : sans doute un paladin moins incertain que lui aurait-il depuis longtemps tranché la tête de l'animal. Mais Lathandre prônait l'utilisation des moyens nécessaires à atteindre une fin lumineuse, et ils avaient grand besoin du cheval démoniaque. Le dieu de l'aube comprendrait, forcément.

[Elzen]

HRP : mes excuses pour le délai.

Phénix accepta la charge sans broncher, et les deux hommes ne protestèrent pas davantage, et pour cause : ils ne semblaient pas avoir repris conscience. La créature enflammée ne fit pas davantage de difficultés et se laissa monter docilement, les sortilèges dont elle était sans doute l'objet la maintenant apparemment incapable de se rebeller. Quant à Lathandre, eh bien, quel que soit son avis sur la question, il choisit en tout cas de ne pas intervenir, laissant l'étrange cortège avancer jusqu'à la ville. En cette heure tardive, ils ne croisèrent personne sur la route.
Toutefois, la garde devait veiller au grain et, compte tenu des événements récents, ne verrait peut-être pas cette créature d'un bon œil. À Arthur de décider la façon dont il souhaitait se présenter à eux…