La Couronne de Cuivre

Suite aux interventions des naufragés, les elfes échangèrent un regard.
-Les Luméniens et leurs alliés sont-ils tous aussi irrévérencieux ?
-Presque.
-Fichtre... Ce doit être un sacré bordel dans leur cité, alors, s'ils sont à ce point incapables de témoigner le moindre respect à leurs dirigeants.
-Et ne parlons pas de leur armée. Les officiers doivent avoir des envies de suicide...
-Pas étonnant qu'un tyran ait pu si aisément prendre le pouvoir...
Ils hochèrent tous deux la tête. Une fois n'est pas coutume, ils étaient tombés d'accord sur quelque chose.
-Il faut que j'aille chercher Ioreth. Il saura ce qui s'est passé dans les montagnes.
La cheftaine des amazones éclata d'un rire mauvais.
-Et évidemment, si ton shaman vient à dire qu'il a senti une connexion entre les mages et les femmes, tu n'y seras absolument pour rien...
Son frère lui jeta un coup d'œil assassin.
-Ne prends pas ton cas pour une généralité : nous ne sommes pas de vils manipulateurs, nous. La vérité ne nous fait pas peur.
Sa sœur eut un haussement d'épaules dédaigneux.
-Votre vérité, tu veux dire... M'est avis que notre guérisseuse donnera une toute autre version des faits. Une toute autre version bien plus proche de la réalité.
Ce fut au tour du chef de rire.
-Un truc du genre "Les hommes ont demandé aux mages de détruire l'île", hein ? Et naturellement, tu ne l'auras pas influencée... Quelle blague !

EDIT @Kasu : non non, tu as eu raison

Quand je retranscris ce que disent les elfes, c'est qu'ils veulent être compris et parlent en commun.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Cette fois, les elfes n'avaient pas cherché à masquer leur discussion derrière une langue inconnue et leur reproche en était d'autant plus évident. Kasumi ne pouvait pas leur donner tort étant donné le peu de déférence dont avaient fait preuve la plupart de ses compagnons jusque là. Considérer comme quantité négligeable leurs seuls alliés et se désintéresser aussi ostensiblement de leur lutte n'était pas la meilleure entrée en matière pour bâtir une relation de confiance. Le demi-elfe ne voyait pas trop quoi ajouter : tout était dit. Soit les deux communautés choisissaient de faire une trêve le temps d'éliminer la menace des mages et de tirer l'affaire au clair, soit elles en étaient incapables. Dans les deux cas, les Luméniens seraient impliqués et devraient réagir au mieux. La décision ne dépendait plus d'eux.

HRP : J'espère ne pas m'être trop avancé en considérant que nous comprenions les paroles écrites en clair...

Enfin, peut être allaient ils comprendre que le temps de faire une trêve serait bienvenue. Si une guerre devait éclater entre les deux clans, les aventuriers ne pourraient que regarder impuissants l'invévitable se produire. Pour lui, les elfes possédaient une qualité: le courage. Mais les femmes semblaient de véritables guerrières, il ne put que constater avec admiration la force de caractère dont disposait la soeur d'Elwenn. Mais Elwenn semblait plus avisé qu'elle. Il s'était laissé convaincre qu'Arya n'y était pour rien et l'avait cru dans le bénéfice du doute. Non, ces deux là ne devaient pas s'entretuer ni mourir. Le courage et la sagesse, voilà les deux forces du pouvoir des elfes. Ensemble, ils formeraient une équipe redoutable. Pour l'instant l'union n'était pas rétablie mais la vérité pourrait y jouer...à condition que les deux shamans n'aient pas la fabuleuse idée de s'entretuer sur le chemin. Les escorter d'un ou deux aventuriers ne serait pas une mauvaise idée. Dorian pouvait de plus se camoufler sous sa forme vampirique. Il remercia le vampire qui l'avait libéré et jeta un regard froid aux autres qui n'avaient pas levé le moindre doigt pour lui venir en aide.

Eomer en avait marre de tourner en rond, d'autant qu'il était tout aussi capable que le meilleur des elfes ici présents pour aller voir ce qui s'était passé.
Visiblement tout ce qu'il disait était soit ignoré soit dénigré parce qu'il n'utilisait pas de circonvolutions diplomatiques pour s'exprimer quand la situation ne le permettait pas faute de temps (ou lorsqu'il avait atteint ses limites de self contrôle comme en ce moment justement).

Utilisant ses compétences pour se dissimuler dans l'ombre et se déplacer silencieusement, le rôdeur s'en alla en faisant attention à ce que personne ne le remarque.
Il serait loin quand ils s'en rendraient compte.

Les dernières phrases avec lesquelles les deux belligérants venaient de s'apostropher semblaient laisser une ouverture interressante.
Cela différait de la haine pure et simple pour tourner à une sorte de rivalité compétitive hargneuse.

Une idée comme une autre à présent : nous, impertinents continentaux que nous sommes, partons à l'assaut de ces mages en vous laissant vous voler dans les plumes... OU, tout au dédain que vous inspire aux unes comme aux autres l'idée d'une alliance avec ces thaumaturges ; nous montons tous au créneau et vous aurez enfin la satisfaction de voir qui tournera casaque une fois les sorciers rejoint par l'ensemble des factions : Femmes, Hommes, Luméniens.

Ecarte les bras avec un haussement d'épaules pour exprimer la simplicité de l'idée

Ou bien aurais-je la satisfaction de voir qu'une fois ces imbéciles massacrés, au delà du déclenchement vicieux de la guerre qui vous oppose dont ils sont immanquablement responsables ; le choix de trouver de nouvelles voies, de prendre de nouvelles décisions concernant vos vies et le devenir de votre peuple fier, et peut être même trop fier pour son propre bien à l'heure actuelle ; ces choix et ces chances, donc, seront à portée de vos mains et pourrons être étudiés avec toute l'attention qu'ils demandent.

Mais pour l'heure

pointant les montagnes du doigt

Il est toujours ici des êtres dont nous sommes sûrs et CERTAINS qu'ils ne nous veulent pas le moindre bien.

Talie

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Les deux elfes se remirent à discuter dans leur langage incompréhensible. Cela dura quelques minutes puis, à nouveau, ils firent face aux rescapés.
-Compte tenu de l'événement qui vient de se produire...
-...et de vos efforts somme toute louables...
-...nous avons décidé d'une nouvelle réunion, demain au coucher du soleil, au passage étroit que vous aviez précédemment désigné comme lieu pour ces pourparlers.
L'elfe s'était brièvement tourné vers Damant.
-Il est à égale distance du village des hommes, où leurs troupes resteront cantonnées, et de l'ancien village de notre clan, où les nôtres s'installeront.
-Ainsi, chaque camp sachant où se trouve l'autre, nous serons à égalité au cas où de mauvaises idées germeraient dans l'esprit des uns ou des autres.
-D'ici demain, j'aurai fait venir notre guérisseuse. Elle et le shaman des hommes décriront ce qu'ils ont perçu, ce qu'ils déduisent de ce phénomène inquiétant. Les mages que vous comptez parmi vos compagnons pourront également faire part de leurs observations ou de leurs sensations,
-Ce qui permettra probablement de dissiper les doutes éventuels quant à la véracité des assertions de notre shaman et de leur guérisseuse. Si, sur la base de ces témoignages, il s'avère que ni elles ni nous n'ont quelque chose à voir avec cette manifestation..
-...nous conviendrons d'une trêve. Nos forces marcheront vers l'est, précédées d'éclaireurs. Grâce à leurs observations, grâce à ce que pourront percevoir vos mages et ceux d'entre nous qui sont versés dans la magie, nous pourrons établir un plan d'action.
-Et si, au cours de notre marche ou de nos actes ultérieurs, l'un ou l'autre de nos camps tente quelque félonie... Il portera seul la responsabilité du triomphe des mages dont il se sera désigné, indéniablement, comme l'allié.
-D'ici demain, vous êtes libres de vous répartir pour rester avec nous ou avec eux, selon votre choix. Vous pouvez même n'aller ni chez les unes ni chez les autres, si vous souhaitez rester seulement entre vous.

Damant

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HRP : Vous êtes libres de dire avec quel camp reste votre personnage et de le faire intervenir pour poser une question ou faire une remarque. Sauf si vous décidez des actions particulières, mon prochain post nous amènera directement à la réunion du lendemain.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi était rassuré et satisfait de l'arrangement. Une trêve était le mieux qu'il aurait pu espérer mais cela n'en atténuait pas la méfiance existant entre les deux camps. Ce n'était vraiment pas l'idéel pour aborder un combat d'ores et déjà idéal mais il faudrait s'en contenter. Le demi-elfe s'approcha des émissaires du camp des femmes et leur fit savoir qu'il se joignait à elles. Cela n'avait rien d'une surprise évidemment mais au moins elles seraient fixées sur sa loyauté. Le rôdeur espérait que ce serait l'opportunité de revoir Astrée. Après tout, le combat fratricide semblait évité et chaque camp aurait besoin de réunir toutes ses forces.

Une trêve allait pour le moment être conclue. Pour autant, la situation n'était pas très réjouissante. Ils allaient attendre jusqu'à demain. Pourtant, ils avaient eu la preuve que les mages pouvaient attaquer à n'importe quel moment. Il dit aux deux elfes:
-Je suis ravi que vous ayez enfin écouté la voie de la sagesse mais pourquoi ne pas lancer un assaut? Les mages auraient pu nous atteindre dés maintenant. Si nous attendons demain, nous prenons le risque d'être attaqués à nouveau.
Puis il se tourna vers ses compagnons avant de réaliser qu'Eomer avait déjà disparu...Ha là là, ces rôdeurs. Et lui, dans quel camp irait il? Si un des camp avait la bonne idée d'attaquer l'autre cette nuit, où serait il en sécurité? Kasumi retounerait sûrement avec les femmes elfes. Damant et Zaiu, il n'en savait rien mais il n'était pas pressé de leur demander.
Restait Dorian.
-Où allons nous? lui demanda t'il.

Dorian marqua sa satisfaction en entendant les propos des chefs elfes : enfin la raison semblait l' emporter. Ce n' était pas trop tôt. Dorian s' était demandé jusque au bout si ses compagnons et lui pourraient éviter de compter les cadavres des elfes des deux sexes...Remerciant Sharess par une prière silencieuse et serrant instinctivement la figurine représentant la dame-Chat (qu' il portait autour du coup), le bon vampire respira un bon coup.

Pendant les derniers instants des pourparlers, le bon vampire avait vu Eomer s' éclipser. Sans doute la patience du rôdeur avait-elle ses limites s' était dit Dorian avec un petit sourire en coin. A présent que le calme était apparemment revenu, venait le moment de prendre une décision, Streen avait raison : à présent les Luméniens devaient choisir où aller.

"Eh bien nous pouvons rentrer avec les Elfes mâles ou bien tenter de retrouver Eomer pour l' épauler au besoin. Ce sera cependant difficile de le retrouver. Que préfères-tu Streen ?" demanda aimablement Dorian.

Retrouver un rôdeur en pleine forêt même si on connaissait la direction prise par la cible et même avec les sens elfico-vampiriques, ce serait une tâche plus qu'ardue...

Streen prit un certain temps de reflexion avant de dire:
-Je crois qu'il serait plus sage de rejoindre les mâles histoire de s'assurer qu'Eomer est bien rentré au camp. Je ne me fais pas de soucis pour lui, il saura retrouer son chemin mais on se sait jamais sur quoi on peut tomber. Et puis quand on voit la méfiance des femmes elfes envers les mâles, je doute que l'on soit bien acceuilli au camp. Tant pis pour Astrée et les autres naifragés, nous les retrouverons plus tard.

Dorian approuva du chef. En cherchant Eomer Streen et lui risquaient de gêner le rôdeur plus qu' autre chose.

"Nous rentrons avec vous au campement messire Aëdanwë" fit Dorian. "Nous sommes curieux de voir ce qui va advenir demain et comment vont réagir les mages. Nous avons tous bien besoin de repos."

Dorian dit au revoir à Kasumi qui s' en allait.

"A bientôt messire, puissions-nous nous retrouver au plus vite" fit le demi-elfe. Puis il fit signe à Streen et Damant de le suivre et se mit en marche aux côtés du chef Elfe en direction du village...

Après l'intervention de Streen demandant pourquoi ne pas attaquer tout de suite, il fixa l'air circonspect qu'affichaient les deux chefs.

Je pense que prendre le temps de s'assurer des actions à mener en ces temps décisifs n'est pas une mauvaise chose.

S'adressant plus particulièrements aux elfes, chefs et seconds :

Au nom de mes camarades, de moi même et dans une mesure toute relative, de l'avenir...
Je vous remercie de cette décision que je sais être difficile à prendre après les terribles causes qui vous ont menées à vous faire front.
Je reste confiant dans le fait que bientôt, pour sur, les larmes de la rage et de la douleur seront mélées au sang des vrais fautifs et ...
cherchant les mots les plus adequats, fixe un instant Arthur, comme cherchant son assentiment ; puis, inpiré
Que les justes sauront prendre le temps de panser les blessures les plus profondes en ne courbant pas l'échine devant quiconque

... oui, un paladin aurait dis ce genre de choses... Il s'inclina légèrement vers les chefs en guise de conclusion, remercia Arthur d'un sourire en hochant la tête et salua Dorian

Nous nous verrons demain l'ami, ma parole à été donnée à la cause de ces dames, ce n'est que demain que celle ci et celle des hommes ne feront plus qu'une!

Un salut pour Streen puis il rejoignit Adara qui fixait à nouveau la fôret.

Tes éclaireuses le suivent?
Allons nous devoir rattraper cette forte tête à mi chemin des mages ou bien pourrons nous rentrer au camp nous préparer pour demain?

Ce Damant était vraiment un être curieux. Capable du meilleur comme du pire. Et cela inquiétait grandement Arthur. Il n'aurait pas aimé se retrouver dans le camp opposé. Aussi fut-il soulagé de le voir rejoindre Adara. Et Kasumi avait aussi rejoint les rangs féminins. Cela facilitait grandement la situation pour le paladin, qui n'aurait jamais pu imaginer trahir la confiance d'Elwenn. Il avait été surpris que l'on parle d'une autre guérisseuse... Il pensait que c'était elle qui se chargeait de cela. Mais elle était encore bien jeune : il était donc probable qu'une vieille chouette partage cette tâche cruciale avec elle. Il se glissa donc dans les pas des femmes, mais ne put s'empêcher de garder un oeil sur Damant. Quelque chose le turlupinait dans toute cette attente. Sans doute était-ce le fait que la réunion prévue avait lieu à la tombée de la nuit... De sorte que si des décisions étaient prises, il n'y verrait à nouveau rien au moment de les appliquer.

Après cinq cent mètres de progression dans les bois, Eomer décida qu'il était temps de brouiller les pistes pour que personne ne le remarque ni ne puisse le pousuivre. Dissimulé dans l'ombre il n'eut aucun mal à approcher suffisamment quelques petits animaux de la forêt, un écureuil, une sorte de rongeur et un hibou qu'il soumit à ses instructions grâce à des sorts charmes d'animaux.
Vu la taille de ceux ci il n'eut aucun mal à en diriger trois simultanément. Leur rôle était de couvrir les infîmes indices qu'il pouvait laisser derrière lui. Il mettait déjà tous ses talents en déplacement silencieux et dans son camouflage dans les ombres ce qui rendait sa traque déjà quasi impossible mais ces animaux parachevaient cette capacité de disparition. Un deuxième avantage était que si des poursuivants trouvaient la bonne direction à suivre par hasard, le hibou pouvait très rapidement le prévenir et au besoin créer une diversion en attaquant l'espion téméraire.
Cela faisait de Eomer à la fois un excellent rôdeur mais aussi un potentiel assassin redoutable en stratégies de diversion et de neutralisation (grâce aux poisons incapacitants qu'il emportait toujours). Mais il n'avait jamais utilisé ses compétences à de telles fins, il évitait toujours, autant que possible de tuer en préférant immobiliser ou blesser ses cibles.

Pendant sa progression vers le site où l'énergie magique s'était dispersée violemment, le rôdeur fit de nombreux détours. Les oiseaux démons ne l'avaient pas détecté alors qu'il n'utilisait même pas toutes ses capacités, sans la présence de ses compagnons et des elfes il pouvait enfin utiliser toutes ses techniques personnelles .

En ce qui concernait les évènements, Eomer en avait marre de toute cette histoire et du flou de la situation, son esquive de la rencontre avait eu deux buts: voir de lui même la cause du bruit et de la lumière qu'ils avaient perçus, et si possible se rapprocher de la zone contrôlée par les mages pour les espionner. Il ne pensait pas retrouver ses compagnons et les elfes avant un jour ou deux, il devait enquêter. Et en aucun cas se faire prendre. Ses amis animaux allaient bien l'aider pour sécuriser sa progression.

Lorsque Dorian choisit de suivre les Messieurs, le coeur de Zaiu s'emplit de joie !
Non seulement, il allait avec le groupe avec lequel il avait le plus d'affinité (qui a parlé d'hormones ?), mais en plus, il était loin du vampire qui restait un être repoussant pour lui. Un genre de zombi avec plein de fond de teint et aux dents limés. D'ailleurs, ne s'étant pas encore penché sur le sujet (Dorian en l'occurence), la question saugrenue de son odeur fit irruption dans son esprit. Parce que d'ajà, un vivant dans un milieu chaud et humide ça sent pas bond, mais alors un demi-mort qui n'était même pas un elfe entier à la base !
Heureusement, une passa devant Zaiu avec un déhanché autant sensuel que naturel. Ainsi, le cortex cérébral du jeune elfe s'emplit de choses moins douloureuses pour la tête que toutes ces interrogations métaphysico-philosophiques. Il déclara choisir accompagner les femmes et alla d'un pas vif et enjoué s'insérer dans le cortège.

Zaiu a faim !

Et oui, l'aventure, ça creuse !

-Oh, nous n'allons pas lui courir après... avait répondu Adara à la question de Damant. Il est parti avant que nous ne concluions cet accord : il ne pourra donc rien révéler aux mages, s'il tombe entre leurs mains. Mais je doute qu'il parvienne jusqu'à eux : je lui souhaite même bon courage s'il tente de se rendre seul au cœur de ces montagnes qu'il ne connaît pas !
Quelques instants plus tard, les deux groupes se séparaient, regagnant leurs pénates.

Pour les rescapés, quel que soit le clan auquel ils s'étaient joints, la nuit et la journée qui s'ensuivit furent relativement tranquilles. Les qualifier de paisibles aurait été exagéré - ce qui allait bientôt se jouer était d'importance et la nervosité de chacun palpable -, mais aucun incident, aucune félonie ne vint mettre le feu aux poudres.
L'heure du rendez-vous arriva enfin, et tous se réunirent à l'endroit convenu comme la nuit étendait son obscurité sur la forêt somnolente. L'assemblée s'avéra un peu plus fournie que la veille. Du côté des hommes, Ioreth le shaman et les deux soldats luméniens, naufragés eux aussi mais absents lors de la rencontre précédente, avaient fait leur apparition. Quant aux rangs des amazones, ils avaient été grossis par Idril, leur guérisseuse et devineresse, par Astrée et Léobald (le jeune fils du capitaine Longuehune), arrivés avec elle, ainsi que par le coq, et les deux mages luméniens, Salazar et Ridculle.

On passa sans tarder aux choses sérieuses. Ioreth et Idril exposèrent leur ressenti. Leurs versions, très proches, furent dans la mesure du possible corroborées par Ridculle et Salazar : ils ne connaissaient pas ces terres, bien sûr, mais leurs sensations confirmaient les dires des elfes.
En cette île où se frôlaient les plans, il existait quelques lieux où la frontière entre les mondes était si fine qu'on pouvait presque parler de portes. Ordinairement closes, on constatait dans leur parages une multitude de phénomènes étranges, et l'utilisation de la magie y était particulièrement imprévisible. Encore plus qu'ailleurs, s'entend. Or, il était possible à un mage très décidé - et incroyablement insensé - d'ouvrir ces portes pour appeler à son aide êtres et énergies d'outre-plan. De l'avis des elfes, c'est ce qui s'était produit. Dangereuse, l'opération pouvait se solder par une catastrophe, et si l'île n'était pas encore soumise à des déferlements cataclysmiques, cela voulait dire que ceux qui avaient percé une brèche parvenaient à la contrôler, elle et ce qui la franchissait.
Pour l'instant.
Idril, Ioreth, Salazar et Ridculle étaient donc d'accord : les mages de l'Hospice avaient ouvert une porte et utilisaient, pour leurs sinistres projets, ce qui la traversait désormais.

-Ne nous reste plus qu'à aller vers l'est avant qu'ils ne déchaînent des horreurs sur cette île... et sur le monde, conclut la cheftaine des amazones.
-Et comme toutes nos forces marcheront en parallèle, nous n'aurons pas à craindre que les plus faibles et les plus jeunes d'entre nous, demeurés en arrière, soient victimes de représailles de l'autre clan, ajouta son frère.

HRP : Si vous voulez dire ou faire certaines choses avant la grande marche, c'est le moment ou jamais !

Eomer

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Ca y est. ils allaient enfin partir à la rencontre de ces mages déments. Pourtant si Streen ces dernies jours n'avaient attendu que ca, il n'était pas convaincu sur la réussite de leur expédition. Premièrement il ne comprenait pas trés bien ce qu'avaient provoqué les mages. Deuxièmement, partir sans mesurer la gravité du danger ou sans stratégie réelle, cela revenait à partir à la boucherie. Il s'adressa alors aux deux elfes:
-Je suis enfin heureux de voir que nous combattrons du même côté et je peux vous assurer que mon épée se joindra à vous. Néanmoins je dois éclaircir avec vous deux points. Les magiciens de notre côté ont découvert l'existence de portes. S'agissait il des portes qui étaient présentes avant la fuite des mages ou bien est celes mages qui les ont crée? Quels sont les risques qui peuvent survénir avec le contrôle de ces portes. Et enfin avez vous prêvu une stratégie pour lutter contre ces mages? Ils possèdent parmi eux des illusionnistes et ils sont capables de nous attirer dans une ambuscade qui ne peut que se terminer en boucherie sanglante.

Ayant bien dormi, Zaiu espérait que la marche ne soit pas trop longue ! Il avait envie de gloire (de cognage de vilain selon ses termes) et la défaite était impensable ! Ils étaient accompagné d'un paladin, ils entendraient Eomer crier si un danger est à un jour de marche d'eux. Bref ! Il ne comprenait pas les inquiétudes Streen au sujet de stratégie et autres horribles mots à plus de deux syllabes. Il resta cependant auprès d'une escouade d'amazone, parce que c'est toujours plus la classe d'être le seul mâle dans un groupe de plusieurs personnes. Du reste, il ne savait pas qu'elle serait la logistique mise en place et comme le mot logistique comprend trop de lettres ...

Sentant la tension qui régnait autour de lui, il eut l'idée de canaliser toute cette énergie grâce à un discours bien viril qui s'appuyait sur son charisme démesuré, et, sur sa grande expérience des conflits en milieu tropical Il monta donc sur les épaules de Damant et entama son panégyrique glorifiant leur ego de justice rassemblée contre des méchants pas beau qu'il occire, parce qu'ils le valaient bien.

Amies ! Soeurs et Frères de sang !
Il est temps de répandre le courroux elfique sur ce donjon malfaisant !
Alliés Humains qui ne vivaient assez longtemps !
Vous ne serez en première ligne pour autant !

Aujourd'hui est le commencement de l'Union !
Des femmes et des hommes !
Des insulaires et
Des continentaux !

Tant de sagesse assemblée ne peuvent échouer !
Tant de bras vaillant ne peuvent faillir !
Tant œil précis ne peuvent être sujet de myopie !
Nos arcs chanteront la justice !
Nos lames scintilleront de lumière !
La nature nous sera notre alliés !
les horreurs seront rejetées !

Aux armes ! Aux armes !

Puis il sauta au sol, dégaina son arme et se mit à chanter, car bien entendu, tout le monde le suivrait ! :

Dans la pluie ! Dans le vent !
Dans la neige et le vacarme !
Se prépare une terrible chevauchéééééééééééééée !

Aux frontière du mystère !
Château de l'impossible !
Vivent les mages dans leur horrible tanièèèèèèèèèèèère !

L'avancée dans les bois ne serait pas triste ...

Damant avait acceuilli l'alliance avec un large sourire et était allél'ensemble des luméniens à l'heure de se mettre en route.
Adara semblant encore jouer le rôle de garde du corps de leur cheftaine tout en veillant surses éclaireuses qui allaient et venaient par intermitence.
Les deux chefs marchaient donc non loin quant Streen leur fit par de ses inquiétudes. Il tenta une réponse, histoire de ne pas laisser se démotiver les raisons d'une alliance si chèrement obtenue :

As-tu déjà entendu parlé de l'histoire de Jerod? Une histoire de portail encore une fois.
Et si l'histoire se répète. Ces mages auront déjà fort à faire pour ne pas êtres massacrés par ce qui les attendait par delà ces portes.
Et sinon, qui vivra verra.

Haussant les épaules pour apparemment mieux recevoir un Zaïu dessus, il jeta un regard las à Streen avant que le trublion ne saute à terre et n'entonne son deuxième couplet d'une voix vibrante, il entoura l'épaule de Zaïu d'un bras et d'une voix infiniment plus mesurée fit passer en douceur son message :

Tel Jerod contre Araquin
Nous leur botterons le train!

Sourit à un Zaiü apparemment ravi d'être soutenu et met un doigt devant ses propres lèvres.

Et maintenant barde : Chhhhhhhhhhhhhhhhhhhht!
Le temps des combats approche, scandons nos chants avec ferveur à l'intérieur de nos crânes, les ennemis en seront encore plus étonnés quant nous arriverons silencieusement.

Astrée avait été soulagée de voir arriver ses compagnons... et surtout son compagnon Kasumi, qu'elle se hâta de rejoindre et ne quitta plus d'un pas. Elle se précipita aussi à la rencontre de Dorian et Streen, heureuse de voir qu'ils avaient survécu au naufrage. Elle les avait cru morts...
La tension restait palpable entre les deux clans elfes, mais elle était optimiste : peut-être qu'une lutte commune contre les mages pouvait les rapprocher, les réconcilier ?

Elle écouta avec inquiétude le compte rendu des mages. Elle n'était pas certaine de bien comprendre ce qui se tramait, à part que c'était dangereux. Elle aurait bien voulu demander des précisions à Arya, la seule mage qu'elle connaissait, mais elle n'était pas là. L'intervention de Streen lui rappelait trop bien ses propres inquiétudes, et elle préféra ne rien ajouter. Elle sourit à Zaïu et Damant dont l'enthousiasme exagéré était réfraichissant... et finit par se tourner vers Ridcule, le mage le plus proche d'eux. Intimidée par l'assemblée, elle n'osait pas poser ses questions à la cantonnade. Elles étaient sans doute ridicules...

- Ridcule... Qu'est-ce que ça veut dire, ces histoires de porte ? Je veux dire... Quel genre de créature peuvent passer, est-ce que vous en avez une idée ? Et si les mages les contrôlent, ça veut dire qu'ils sont occupés, non, et donc qu'on peut les attaquer plus facilement ? Si on les déconcentre, est-ce que les portes se fermeront, est-ce que les créatures disparaîtront ? Je n'y connais vraiment rien en magie...

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Cette fois ils ne pouvaient plus reculer ou tergiverser. Le retour et la présence d'Astrée était un soulagement mais Kasumi nourrissait les mêmes inquiétudes que certains de ses compagnons. Le peu qu'ils savaient des mages et de leurs capacités ne laissait que trop de place à l'incertitude. Combattre un groupe de mage n'était jamais chose à prendre à légère. Sur un terrain inconnu, c'était encore pire. Le demi-elfe peinait donc à s'arracher de son air maussade alors que toute la troupe progressait vers son destin.

Tapant avec un sourire amical sur l'épaule de Zaïu, il remonta la file pour rejoindre Salazar et Ridculle, ainsi qu'Astrée qu'il salua. La légende de Jerod lui ayant amené quelques questions à poser, une fois n'est pas coutume, à la suite de celles d'Astrée.

Ou bien se feront-ils manger tout cru en laissant le champ libre aux cohortes de créatures de l'ether, en nous laissant de fait le problème sur les bras?
Dans tout les cas, leur magie ici même ne peut elle pas tourner en notre avantage?

Arthur suivait le groupe sans trop s'intéresser aux conversations. Il se demandait comment les mages déments avaient pu contrôler la magie sauvage de l'île, qu'aucun des mages de bataille luméniens ne parvenait à utiliser à bon escient. Peut-être était-ce dû au temps qu'ils avaient passé dans la prison, à la possibilité d'étudier l'anthropile (ou quelque chose du genre) bien à leur aise. Les dirigeants qui avaient envoyé cette bande de fêlés au coeur d'un phénomène aussi instable et aussi puissant manquaient décidément de prévoyance. A moins qu'ils n'aient été d'indécrottables optimistes gobant des histoires de rédemption et autres réinsertions réussies de nécromanciens endurcis. C'était assez luménien, quand on y songeait.
Il avait aussi mal aux pieds et avait l'impression que son manque d'entraînement des derniers jours le condamnerait à ne jouer qu'un rôle de figuration, peut-être mortelle, dans les combats à venir. Du coup, il se jouait des enchaînements de passe, mentalement, veillant tout juste à l'endroit où il posait les pieds.

Dorian prit le chemin du retour en compagnie des autres Luméniens et des Elfes sauvages un grand poids sur le coeur en moins. A présent que la tension était retombée-temporairement au moins- le bon vampire pouvait laisser vagabonder son esprit. il aurait bien aimer s' en retourner en compagniue d' Arya, Kasumi ou Eomer ses amis mais aucun des trois n' étaient présents. Dorian s' approcha de Streen qui était assez distant envers lui à cause de sa nature vampirique.

Néanmoins le bon vampire lui demanda aimablement :

"Alors Streen, ta tête va mieux ? Tu n' as pas trop souffert?"

-Les "portes" n'ont pas été créées par les mages, répondit Aëdanwë aux interrogations de Streen. Elles étaient déjà là quand notre peuple est arrivé sur cette île. Quant à notre stratégie... Il est impossible d'en élaborer une tant que nous ignorons où se trouvent exactement tous les mages, s'ils sont seuls où s'ils se sont procurés de l'aide par un moyen ou par un autre.
-Pour l'instant, nous allons marcher vers l'est, par la forêt, en longeant le sud des montagnes, enchaîna sa sœur. Les traverser serait par trop périlleux, nous ne le ferons qu'en cas d'extrême nécessité. Nos éclaireurs nous informeront au fur et à mesure de leurs découvertes, et nous échafauderons un plan en conséquence.
Non loin de là, Astrée et Damant - qui, en conseillant la discrétion à Zaiu, lui avait probablement évité des remarques de la part des elfes - initiaient une conversation des plus pointues sur la magie. Ridculle tenta de leur répondre, ce qui n'était pas chose évidente, semblait-il.
-Non, rien de rien, non, je n'en sais vraiment rien... fit-il, imitant avec sa bonhomie habituelle une vieille ritournelle luménienne. Il y a tellement de paramètres en jeu, comment savoir ? Déjà, je n'ai aucune idée sur la nature des plans qui se frôlent ici. Cette nature détermine celle des êtres ou des énergies susceptible de franchir la "porte". Se pose aussi la question de la taille de cette dernière : si elle est petite, contrôler ce qui la passe peut s'avérer relativement simple. Si elle est grande, en revanche, éviter une catastrophe nécessite d'être très puissant ou très nombreux et parfaitement coordonnés. Dans ce dernier cas, dame Astrée, les mages seront effectivement très occupés et, sauf s'ils ont déjà obtenu du renfort, nous pourrons plus facilement les surprendre. Mais, en les déconcentrant, nous risquons de provoquer, bien malgré nous, une catastrophe, de laisser libre passage à des êtres et à des forces néfastes... Le côté de positif, c'est que si cela se produit, avant de mourir, nous verrons bien des choses intéressantes ! Affreuses, d'accord, mais intéressantes tout de même...
Il sourit.
-Bon, et nous ne sommes pas obligés de mourir non plus : si on déconcentre les mages mais que que quelqu'un parvint à fermer aussitôt la porte - je doute qu'elle veuille le faire toute seule -, ce qui en sera sorti pourrait disparaître rapidement. Ou pas, compte tenu des propriétés de l'île. Mais cela évitera au moins l'arrivée d'autres horreurs.
Il se tourna vers Damant.
-Si j'en crois nos confrères elfes, les mages contrôlent parfaitement la situation, pour l'instant. Dans le cas contraire, nous vivrions déjà un véritable enfer. Mais rien ne dit que leur maîtrise est parfaite et durable ils peuvent se fatiguer, commettre des erreurs et... être mangés tout crus, oui. Et là, ce serait effectivement à nous de régler le problème. Si nous en avons la possibilité. Quant à savoir si leur magie peut se retourner contre eux, devenir pour nous un avantage... Rien n'est impossible ! Ces sorciers sont certes habitués aux phénomènes insulaires qui nous déroutent encore, mais ceux-ci sont tellement imprévisibles...
Le petit groupe n'avançait qu'avec lenteur. La cause n'en était pas seulement la nécessité, pour les elfes, de guider les humains - Elwen se chargeait toujours d'Arthur mais cette tâche ne semblait en rien la lasser, bien au contraire. S'ils progressaient ainsi, c'est que des messagers emplumés étaient partis prévenir les troupes, demeurés en arrière. Il fallait attendre qu'elles se mettent en branle et les rejoignent.
Les rescapés purent constater que si une trêve avait été conclue entre les elfes, elle ne signifiait pas pour autant une réconciliation. La méfiance était toujours palpable entre les deux clans, et leurs forces ne s'uniraient pas : il était prévu que les mâles marchent plus au sud et les amazones plus au nord, chaque armée étant précédée de ses propres éclaireurs. Entre les deux, centralisant les informations et coordonnant les mouvements, on trouverait le groupe des Luméniens, des chefs et de leurs seconds, du shaman et de la devineresse.

HRP : j'arrête ici pour éviter un trop gros pavé

Mais rassurez-vous : si vous n'avez pas de choses particulières à dire ou à faire, je reposterai au plus tard mercredi pour qu'on avance !

Eomer

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HRP : avec les autres rôdeurs du groupe, je suis parti du principe que la communication pouvait aller dans les deux sens, qu'un animal pouvait transmettre des informations. Je vais donc faire pareil pour toi !

En revanche, je suis désolé, mais je suis aussi obligé de t'appliquer les autres règles que j'ai mises en place pour ceux qui ont déjà tenté cette opération...

Sur cette île, c'est très dur de nouer un lien mental avec un animal, et impossible de le faire sur une trop longue distance. De surcroît, l'opération est dangereuse...

Trouver un oiseau acceptant de survoler les montagnes ne fut pas chose aisée : peut-être le lieu était-il redouté par tous les animaux, à moins que les phénomènes qui s'y étaient produits la veille ne les rebutât particulièrement. Eomer, pourtant, finit par trouver un volatile plus courageux - ou plus téméraire - que les autres.
Pendant un certain temps, son envoyé lui transmit des visions claires de pentes abruptes, de cols accidentés ou de crevasses profondes. Mais, progressivement, les visions se firent plus brèves, plus confuses : le lien que le rôdeur avait établi avec l'oiseau était de plus en plus difficile à maintenir, ce faisait de plus en plus ténu.
Et à cela se mêla bientôt un phénomène aussi étrange qu'inquiétant. L'esprit d'Eomer était comme attiré par celui d'autres créatures. D'abord par ceux d'un écureuil voisin et d'une libellule géante voletant près d'un marécage plus éloigné. Puis par ceux d'animaux de plus en plus nombreux, de tailles et de nature diverses. Il se retrouva en train de voir par des yeux innombrables, d'entendre par des myriades d'oreilles...
C'était une impression déroutante. Et elle aurait pu être enthousiasmante si l'humain n'avait pas brusquement pris conscience d'un danger : son esprit, de plus en plus dispersé, n'allait-il pas se fragmenter, se scinder, s'il persistait ? N'était-il pas d'ailleurs en train d'oublier, insidieusement, qu'il n'était qu'un ? Une vision fugitive : entre deux montagnes, une brume étrangement lumineuse, étrangement mouvante...
Mais s'y superposa aussitôt d'autres visions : un tronc vu de très près, une fleur gigantesque, des branches touffues, une souche pourrie, un terrier souterrain...
De plus en plus d'yeux. De plus en plus d'oreilles. Eomer - mais était-ce bien son nom ? - avait l'impression que son esprit se dissolvait... Il devait réagir. Il le pouvait encore probablement, s'il mettait un terme à sa concentration. Mais les dieux seuls savaient combien de temps encore il garderait cette possibilité.
Pas beaucoup.

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Eomer avait l'habitude de communiquer avec toutes sortes d'animaux et volatiles mais la sensation de perte d'intégrité de sa projection mentale lui donnait l'impression d'être partout et nulle part en même temps. C'était grisant par certains côtés... un peu comme être un dieu omniprésent.
Le lien entre son corps et son esprit était de plus en plus faible, soit le sort allait se rompre soit son esprit.
Le rôdeur frissonna à cette pensée et d'instinct commença à rassembler ses sondes mentales pour reformer la boule de fil mentale qu'il imaginait à chaque fois lorsqu'il communiquait avec un animal charmé. Il devait rassembler ses esprits et rompre le sort, la proximité des portails magiques devait avoir des incidences sur la magie druidique aussi.
En faisant un immense effort de concentration il retrouva la voie vers son corps... et le réintégra, pour se retrouver quasi instantanément cloué au sol les deux mains sur les tempes. Sa tête prête à exploser, comme emplie d'une pression supérieure à la normale.
A genoux et ne pouvant pas ouvrir ses yeux, pleurants, au risque de ressentir des aiguilles dans ses globes occulaires, Eomer réussit à fouiller à tatons dans sa sacoche pour y trouver un flacon d'un calmant puissant.
Que se passait t'il ? Avait t'il été touché par un sort magique ? Ou une magie quelconque existant chez les animaux lui avait elle été communiquée quand leur lien de communion avait failli être irréversible ?
Le calmant ne faisant pas vraiment effet il semblait qu'une source magique semblait plus probable.
Combien de temps cette douleur allait t'elle durer ? les relents magiques allaient ils se disperser ou le changer d'une façon qu'il ignorait ?!
Ne pouvant pas tenir plus longtemps face à la douleur dans son cerveau en feu Eomer s'évanouit dans son arbre.
Sa dernière pensée s'éparpillant dans les images qu'il avait eu le temps de percevoir avant de rompre son sort. Il ne pouvait y penser dans son état.

HRP: A priori à son réveil il va y repenser, à toi de voir, Talie, si il en tire un enseignement intéressant et utilisable. Pour ce qui est des effets de la magie de l'île qui persistent en lui à toi de voir aussi si ça se disperse rapidement ou si ça lui donne un don (résistance mentale magique ?), une malédiction (momentanée ou pas) ou autre chose sans ton avis !

En gros... Il ne sait rien ! songea à part elle Astrée en écoutant le discours du mage. Du moins, il ne savait rien avec certitude.
Quant à elle, elle n'était pas certaine de tout comprendre, et elle avait toujours autant de mal à imaginer quel genre de créature pouvaient surgir par ces portes.
Elle tenta de se concentrer sur ce qu'avait dit Ridcule. Une seule piste ressortait clairement dans son esprit : attaquer les mages penant qu'ils étaient concentrés donc vulnérables, et fermer en même temps la ou les portes. Sauf s'ils perdaient le contrôle avant, sauf si la magie se retournait contre eux, sauf si... il y avait tellement de possibilités qu'elle préféra abandonner là ses réflexions. Elle ferait confiance aux mages et stratèges du groupe pour leur donner le meilleur angle d'action. Elle se sentait pleinement incompétente en la matière.

Lorsque les troupes furent arrivées dans les parages du groupe de commandement, la grande marche commença véritablement.

Trois jours durant, d'abord vers le sud-est - pour éviter les montagnes - puis plein est, humains, demi-elfes et elfes progressèrent sans relâche au cœur de l'épaisse jungle. Les pauses étaient rares et brèves ; la chaleur et l'humidité, presque omniprésentes, se révélaient difficiles à supporter. Et les rares occasions au cours desquelles l'armée passait par des zones baignées d'autres climats, tempérés et parfois polaires, n'arrangeaient pas franchement l'acclimatation. Dans ses conditions, le sommeil de la nuit était bienvenu... mais trop court, au goût de beaucoup.

Le seul côté positif de l'expédition était que, voyageant parmi des autochtones, personne n'eut faim ou soif. Quant aux mauvaises rencontres, toujours envisageables vu les territoires fréquentés, elles furent heureusement évitées.

Alors que le troisième jour touchait à sa fin, le groupe des chefs, où se trouvaient toujours les naufragés. fit brusquement halte. Cette rupture inattendue dans l'harassante monotonie du voyage trouva bientôt son explication : ils touchaient au but. Les éclaireurs, par l'entremise de leurs habituels volatiles, venaient de faire leur rapport... et, à en croire la mine sombre des deux chefs elfes, les nouvelles n'étaient pas bonnes.
-Nous avons presque atteint la lisière des bois, commença Aëdanwë. Au-delà, c'est la plaine orientale, le chemin menant à la forteresse de pierre et le port. Nos éclaireurs...
-...et les nôtres... enchaîna sa soeur.
-...ont fait survoler la zone par des oiseaux. Ils ont découvert bien des choses... Tellement que je ne sais pas par où commencer.
-Je vais le faire, alors, trancha l'amazone. Au sud, le phare est occupé. A son sommet flotte un drapeau : sur fond noir, on y voit une sorte de crâne humain en forme de cœur, percé d'une flèche...
-On dirait un peu le blason de la famille d'Aprecœur... lâché Léo, le mousse, qui s'était joint à la réunion sans que personne ne s'en rende compte.
-Si tu le dis. Quoi qu'il en soit, le phare est entouré de tentes nombreuses. Là campe une armée de morts-vivants. Ils sont plusieurs dizaines, au bas mot.
-Le port grouille aussi d'activité, ajouta son frère. Mais demi-elfe pour l'essentiel, quoi qu'on compte aussi des humains. Et il y a là encore un drapeau : il est coupé en diagonale. D'un côté, sur fond jaune, une étoile à cinq branches noire ; de l'autre, sur font vert, une feuille noire elle aussi.
-Pour la partie jaune, ça rappelle les armes des Crowley... affirma Léo, décidément bien documenté.
-Je te crois. Pour le reste, les demi-elfes et les humains qui ne s'entraînent pas au combat s'activent autour de bateaux amarrés aux quais. L'un d'eux est celui qui, d'ordinaire, apporte les vivres...
-La Nébuleuse... murmura Léo, soudain blême, serrant contre lui la sacoche remise par son père.
-Effectivement. Elle a été fraichement réparée, dirait-on. Les autres navires sont en construction. Sur le même modèle que la Nébuleuse. Un est bien avancé : ils ont sacrifié bien des arbres et il faut croire qu'ils y travaillent jour et nuit.
-Ils peuvent se le permettre : ils se relaient continuellement, étant nombreux. De plus en plus nombreux, même. Nous n'avons pas pu avoir d'informations sur la forteresse : elle est entourée d'une brume étrange, lumineuse, qui la dissimule aux regards. Et les oiseaux ont refusé de s'y aventurer. Mais des petits groupes en sortent, suivant le chemin jusqu'au port. Des demi-elfes et des humains. Ils vont œuvrer aux bateaux ou s'entraîner pour la guerre, selon les cas.

Eomer

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A son réveil, Eomer découvrit avec soulagement que son malaise avait disparu. Il semblait même ne garder aucune trace de sa pénible expérience.
N'ayant pas obtenu d'information utile pour la lutte contre les mages, à part peut-être cette vision fugitive d'une brume étrange au milieu des montagnes, il décida de contourner celles-ci puis de se diriger vers Port-Cabanes. Là, à n'en pas douter, il en apprendrait davantage.
C'est donc en solitaire qu'il fit ce trajet, ignorant que ses compagnons et les armées elfiques empruntaient un itinéraire similaire. La marche lui prit trois jours. Elle fut épuisante : nombre de fois, il fut contraint à des détours et le climat tropical qui régnait majoritairement en ces lieux se révélait des plus oppressants.
Néanmoins, il évita à nouveau les mauvaises rencontres et n'eut aucun mal à trouver sa nourriture. Dans les deux cas, il fut bien aidé par un phénomène nouveau dont il fit progressivement la découverte. Il pouvait, à présent, contacter la faune locale avec une grande facilité. Une trop grande facilité, même : il en fallait très peu pour que son esprit se joigne à celui d'un animal. De plusieurs. S'il s'y laissait aller, s'il n'y prenait pas garde, il avait tout lieu de croire qu'en peu de temps, il vivrait ce qu'il avait déjà vécu, courrait à nouveau le risque de perdre son identité, son intégrité, de voir son âme se dissoudre... Non, finalement, son expérience n'était pas restée sans conséquences. Cela l'obligeait à une vigilance de tous les instants mais, au moins, il n'eut ni à souffrir de la faim, ni à subir de fâcheuses rencontres.
A la fin de son troisième jour de marche, Eomer sentit qu'il atteignait l'orée de la forêt. Avec prudence, il décida d'envoyer un oiseau en avant pour reconnaître la plaine orientale. S'il faisait attention, un contact très bref ne serait point trop périlleux...
L'oiseau accepta sans rechigner de jouer les éclaireurs. Et ce qu'il révéla au rôdeur durant les brefs instants où leurs esprits furent liés avait de quoi glacer le sang.

HRP : n'hésite pas à lire la partie du post destinée aux autres. Ton personnage voit la même chose.

" Je ne comprends pas..." murmura Arthur sans réaliser qu'il parlait à voix haute. " Je pensais qu'on parlait d'une dizaine de mages et d'une petite garnison d'hommes pour les surveiller... Comment se fait-il qu'il y ait autant de monde là-bas ? Vous ne pensez pas... qu'ils se sont reproduits, quand même... Ou alors... Ils utiliseraient leurs portails magiques pour faire passer de la main d'oeuvre ? Ça me semble un peu stupide, comme ça..."
Il prit alors conscience des regards posés sur lui et rougit.
" Heu, enfin, je dis ça... j'ai sans doute juste mal écouté les briefings, c'est ça... Et c'est une bonne nouvelle, pour la Nébuleuse, non ?"

La Couronne de Cuivre

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