La Couronne de Cuivre

L'ultime écartement de bras de Damant fut propice au chapardage d'une nouvelle tranche de jambon, met de base mais ma fois fort goûtu au demeurant. A ce propos, Zaiu avait apprécié le geste solidaire.

Tu es donc un valeureux pourfendeur du mal reconnu par les grands des grandes villes !
Peut-être que Zaiu sera lui aussi un valeureux héros un jour.

Il croisa les bras et ses sourcils se froncèrent révélant un effort de réflexion :

Donc, tu es un peu parti sur un coup de tête en fait ... Un peu comme Zaiu... C'est bon signe ! Même si les mauvais signes ne courent pas les cours d'eau (blague de 23h36) !

...

Mais ! ... Heu rien, Zaiu ne sait plus ce qu'il voulait dire ...

Et là l'auteur de ce post de s'excuser bassement pour la coupure inopinée d'inspiration et ce petit conseil que tout le monde doit de toute façon connaitre : ne jamais laisser trainer la rédaction d'un post plus de trois quart d'heure !
Désolé Damant ', tu peux faire danser le sirtaki à mon perso en guise de réparation si tu veux.

Il éclata de rire et tendit un nouveau lambeau de jambon a Zaïu.

L'ami, si je suis reconnu par les grands des grandes villes ce n'est certainement pas pour les prouesses auxquelles tu penses!

Je m'occupe de gagner ma croûte, les cartes sont un bon rendement mais tout dépend des périodes. Alors je chasse les objets de valeurs... Où qu'ils se trouvent...
Après un regard vers les frondaisons.
...J'aime les belles choses.

Parfois, elles m'aiment aussi... Quelques temps du moins

Il sourit et divisa en deux le dernier morceau de viande. Après avoir avalé le sien, il tapota son cache oeil de la pointe d'un couteau.

Je suis plutôt parti de chez moi sur un coup de sabre.

Mais toi, racontes moi donc d'où tu viens et ce qui t'amenait à flotter dans le coin

Un coup de sabre ...

Un argument bien affûté donc ( ). Puis le temps d'une saine déglutition (saine étant à remettre dans son contexte : il s'agit de la dernière tranche de jambon, il convient de l'apprécier plus que les autres ; d'où la mise en pratique de préceptes sanitaires et alimentaires tels que "bien mâché") :

Disons que Zaiu a aussi du partir précipitamment de chez lui ...
Il était dans de mauvais drap et c'est à peine s'il a eut le temps d'enfiler ses chausses !

Puis la vente de fourrures n'était de toute façon pas son fort.

Après avoir traversé la Lorien bien connu, il fallait changer d'horizon... Alors, comme Zaiu venait d'arriver sur une plage, il a décidé de poursuivre jusqu'à un port pour aller vers l'horizon tout bleu et un peu arrondi. Après trois jours de dérive sans boire ni manger, vous m'avez trouvé.

Un résumé succin et un peu haché mais qui avait le mérite de présenté les grandes étapes de sa vie récente. Finalement, le jeune elfe donnait l'impression de se justifier plus qu'autre chose :

C'est un peu chaotique comme départ pour l'aventure ... Mais je n'ai jamais eut distribuer autant de castagnes ... C'est un peu flippant quand même ... Les elfes de la tribu de Zaiu meurent quasiment tous de vieillesse ... Sauf Tata-Sans-Sourcils, la feu doyenne des elfes qui est tombée d'un arbre. Cependant, nos prêtres insistent sur le fait qu'elle aie rendu l'âme avant l'impact ...

Contrairement aux suppositions mal inspirées de Zaiu, Arthur n'était pas du tout parti dans la nuit noire sur les traces d'Elwen. Mais s'il avait su que les deux derniers éveillés auraient pris la poudre d'escampette, tandis que le reste de la maisonnée ronflait avec félicité, il l'aurait peut-être fait. Même si la jeune elfe avait certainement des choses bien plus importantes à faire que de servir de chaperonne à un paladin dans la lune. Il revint donc à la table désertée, avisa les reliefs du repas abandonné d'un air absent, puis s'assit et se perdit dans la contemplation silencieuse d'une bougie et des arabesques huileuses que formait la cire en s'en échappant. C'était un spectacle d'un inintérêt profond mais pourtant hypnotique, et il finit par succomber à la tentation bien connue de plonger les doigts dans le liquide brûlant pour s'en confectionner de fines coquilles reprenant ses empreintes digitales. Passionnant, je vous le disais.
Mais Arthur avait l'esprit ailleurs, cela arrive, dérivant dans une brume teintée de fatigue et d'émerveillement. De temps en temps, au gré de ses pensées furtives, un sourire transparaissait une seconde sur son visage, avant de disparaître et de laisser son expression plus songeuse ou inquiète. Puis un nouveau soleil brillait au creux de son crâne, il retrouvait sérénité ou enthousiasme, en vagues somnolentes, joie, crainte, joie, crainte, joie, crainte, flux et reflux.
Il finit par pousser un léger soupir, constata sans réellement en prendre conscience que ses compagnons ne reparaissaient pas, et alla s'allonger sur l'un des lits, à bonne distance des ronfleurs (certains avaient leurs galons en la matière). Il entrouvrit l'une des fenêtres, bloquant un store ouvert à l'aide d'une fine baguette, et écouta le roucoulement des insectes géants et autres salamandres invisibles, quelques instants, sans s'en inquiéter. Il se sentait intouchable. A nouveau, le fil de ses réflexions l'entraîna une nuit et un jour plus tôt, à la même heure, la veille, et une grimace déforma son visage juvénile comme il replongeait dans la tension qui avait marqué ces instants. Pourtant, dès qu'il songea à Elwen, la quiétude l'envahit à nouveau, teintée bientôt d'une certaine émotion qu'il n'identifia pas tout de suite. Jusqu'au moment où il réalisa que cette émotion prenait une forme absolument imprévue et tout à fait scandaleuse. Il se tourna sur le ventre, rabattit une couverture au-dessus de lui.
Et essaya de dormir.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Alors que le paladin tentait de trouver le sommeil, la porte de leur cahute s'ouvrit discrètement et Kasumi entra en essayant d'étouffer au mieux ses pas pour ne pas gêner les dormeurs. tous avaient besoin de repos et il aurait lui-même du se coucher mais il avait ressassé l'absence d'Astrée qui n'augurait rien de bon. Le demi-elfe avisa une couche assez éloignée des ensommeillés les plus militants et s'y laissa tomber en prenant simplement soin de retirer ses bottes.

Et pendant ce temps, sur la Place Jugement (que nous appellerons ainsi par commodité), une quinzaine de jouvencelles avaient rejoint Damant et Zaiu, les bras chargés d'alcool local, de mets délicieux sortis tout juste du feu, et d'un stock d'huile de massage ahurissant. Parce qu'en fait, il s'agissait de la Fête de l'Huile et du Bien-Etre, véritable cérémonie cathartique qui permettait, une fois les plus jeunes couchés, à tous d'être ... très gentil envers toutes, et vice et versa ... Bien sur, Damant partait avec de solides atouts ! L'hospitalité ( ) des gens du désert avait une réputation qui dépassait amplement les frontières de son pays. Pourtant, Zaiu connaissait des mélanges subtils permettant de ... eux ...

Zaiu secoua vivement la tête, hébété, légèrement ahuri. Les propriétés magiques de l'île venaient de lui faire vivre une des scènes d'un rêve qui prenait une forme absolument imprévue et tout à fait scandaleuse.

Le jeune elfe s'empara de la manche de Damant, la lui secoua sauvagement et chercha son œil pour l'interroger du regard sur ce qu'il venait aussi de vivre !

Perdu dans le comptage des cahutes dissimulées dans les arbres, Zaïu le tira de sa rêverie en le secouant furieusement par la manche, l'air hébété.

Damant haussa un sourcil au dessus de son oeil valide en fixant le jeune elfe dont la flasque d'alcool prise peu avant auprès du cuistot (ou plutot de son sac) était vide.

Alors que Zaïu déglutissait lentement en hochant la tête vigoureusement comme pour demander au bretteur d'acquiescer à une question que lui seul connaissait, Damant lui tapota l'épaule avec un sourire et se releva.
L'elfe ne devait pas être bien habitué au tords boyaux de ce type, l'alcool avait dû lui chauffer un tantinet les étiquettes.

Viens l'ami, retournons cuver sur une couche bien confortable!

Et de vider sa propre flasque d'une lampée avant d'entamer la route du retour en tenant son camarade par l'épaule pour qu'il n'aille pas divaguer de droite et de gauche.

Bon ben quand faut y aller, faut y aller !

La marche n'était pas aisée mais le tutorat de Damant aida Zaiu à ne pas choir à plusieurs reprises. Leur cahute fut bientôt en vue alors que la torpeur gagnait le corps du jeune apprenti aventurier. Après avoir traversé le dortoir d'un pas hâtif, il s'écroula sur la même couche que Kasumi et détala à la rencontre des bras de Morphée revigoré par le breuvage de Damant ... Enfin par le breuvage qu'avait emprunté Damant.

La nuit fût paisible pour les rescapés. Leur sommeil fût profond, réparateur : pour certains, la journée avait été épuisante, sans compter la menace latente qui avait plané au-dessus de leurs têtes, l'incertitude quant au jugement que rendrait la maîtresse des amazones.
La nuit s'écoula, lente, paresseuse. Puis ce furent les premières lueurs de l'aube. Le petit matin était là.
Un à un, petit à petit, les naufragés s'éveillèrent : celles qu'ils pouvaient désormais considérer comme leurs hôtesses - et non plus leurs geôlières - ne les avaient pas tiré du lit, respectant leur besoin de repos. Elles viendraient les voir plus tard, à n'en pas douter, puisque leur chef avait annoncé une réunion. Pour l'heure, cependant, ils avaient tout le temps de reprendre pied dans le monde de l'éveil.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi avait bondi hors de sa couche pour s'en choisir une autre quand il avait senti le poids de l'elfe s'affalant sur lui. Malgré sa faible carrure, le coude pointu qui l'avait frappé dans les côtes n'avait rien eu d'agréable mais le rôdeur avait du faire le deuil d'une remontrance. L'odeur de Zaiu et la vitesse impressionnante qu'il mit à sombrer en disait long sur sa consommation récente et immodérée d'alcool fort.

Le demi-elfe se réveilla avec les premières lueurs du soleil et mit un point d'honneur à déranger le dormeur indélicat en passant près de sa couche pour gagner la porte.

Un gémissement grincheux fut la seule réponse de Zaiu à l'intolérable agression sonore de Kasumi. Non mais c'est vrai quoi ! Les gens qui se couchent à l'heure des poules se croient tout permis ! Tout ça parce qu'un soit disant rond jaune éblouissant tient en suspension dans le ciel, s'y déplaçant mollement. Et bien puisqu'il est éblouissant, autant gardé les yeux fermés ! N'est pas elfe de le Lune qui veut !
Mais bon, d'un autre côté, une fois réveillé, un flux incommensurable d'informations profita des synapses éveillés pour s'introduire dans le cerveau de Zaiu le noyant sous une avalanche de questions : comment se fait-il que dans un village de femmes, Zaiu et Damant n'aient croisé aucune présence féminine la nuit dernière, quelles sont les mensurations de Lyriael, C'est cool un village de femelles elfes, puisqu'elles vieillissent moins vite, on pouvait très facilement, à la faveur du soleil couchant, se croire dans une clip de RNB.

Dans tous les cas, le mal était fait et Zaiu s'extirpa de sa couche non sans donner un grand coup de pied aux chausses de kasumi qui allèrent se figer sous le lit dans face.
Bien sur, cela n'avait rien de volontaire ... Il quitta le dortoir et passa dans le séjour, passant la porte en baillant et se grattant les fesses.

Arthur suivit peu après. Il y avait de quoi improviser un petit déjeuner roboratif et il se mit aux fourneaux comme s'il était en campagne : gruau pour tout le monde, thé corsé, fruits frais et pain encore chaud, qu'on leur avait manifestement livré en douce, pendant qu'ils dormaient. Il réquisitionna Zaiu, qui se grattait le postérieur, pour qu'il mette la table. Ensuite, un petit plongeon dans la rivière ne serait pas de refus.

C'est avec un sourire que Damant acceuillit le repas après son reveil. Repas manifestement fais pour caler son homme tout une journée.
Tant pis pour l'entrainement, bien qu'il aie pensé se reveiller à la même heure qu'Adara pour la rejoindre sur son parcour, l'enchainement de péripéties de leurs dernières semaines faisaient valoir leur droits et il ne s'était levé qu'après Arthur et Zaïu. Qu'importe, il se rattraperait demain, il se sentait d'excellente humeur et parfaitement reposé.

Alors que ses compagnons finissaient leur plats, il s'adossa à sa chaise en croisant les bras, profitant un peu de l'instant jusqu'à ce que l'odeur "virile" de leur caserne eu achevée celle du pain chaud.
Sur une île aux tendances tropicales, les agglomérations de personnes aux services trois pièces donnaient toujours un résultat aussi incommodant que celui là.
Après un soupir, il regarda ses compagnons et sourit.

Si nous profitions de l'heure relativement matinale pour aller tous ensemble piquer une tête et se décrasser?

Se levant déjà

Je pense qu'il serait plus galant de ne pas monopoliser la rivière toute la journée avec des roulements pour nos "mâles" ablutions

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Après un tour de quelques minutes pour prendre l’air et s’assurer que sa louve se portait toujours bien, Kasumi refit son apparition pour constater que la cahute s’était éveillée. Le rôdeur salua brièvement ses coéquipiers et complimenta le paladin pour l’odeur de la nourriture et sa prévenance à se mettre devant les fourneaux. L’idée de Damant fut elle aussi bien accueillie aussitôt son assiette engloutie :

- Je pense que cela ne peut pas nous faire du mal de prendre quelques minutes pour nous débarrasser de nos effluves. Evitons de faciliter le pistage à nos ennemis. Quant à nos alliées, elles ne pourront voir notre cohabitation que d’un meilleur œil. Je ne sais pas si nous aurons à nouveau l'occasion de nous délasser avant longtemps.

Arthur opina du chef, tout en engloutissant son assiette. Il attendit, bien sûr, d'avoir la bouche vide avant de l'ouvrir.
" Je ne suis pas certain que notre présence dans la rivière découragera les plus audacieuses d'entre elles. Mais c'est vrai que les prochaines heures sont peut-être les dernières que nous avons pour nous avant longtemps. Et l'eau est terriblement délicieuse dans cette rivière... Enfin, à cette heure matinale, elle est sûrement plus froide, mais nous ne devons pas nous laisser aller ! Nous aurons bientôt un combat à mener, je ne sais pas trop lequel, et rien de tel qu'un peu d'eau froide pour se réveiller le matin. Enfin... Si elle est chaude, pour moi, c'est bien aussi. Je ne suis pas difficile. Heu. Hum. Enfin soit, bref, je veux dire... Je suis prêt quand vous êtes prêts."

Et Damant de frapper dans ses mains pour signifier qu'il était près.

Dans ce cas, je vous précède, à tout de suite.

Puis de franchir le pas de la porte et de se diriger vers la berge surplombée du pont sur laquelle il s'était déjà délassé auparavant.

Arrivé sur place, il ôta ses affaires, les posas en tas plus ou moins plié par dessus ses bottes et après être monté sur des rochers surélevés en amont du bassin, piqua une tête sans plus de cérémonie.

Astrée avait le front barré d'un pli soucieux en approchant de la cabane qui avait été attribuée à ses compagnons, et l'esprit tellement ailleurs qu'elle entra sans même remarquer qu'elle n'entendait aucun bruit. Et pour cause, leur cahute était vide - depuis peu à en juger par l'odeur qui y régnait encore.

Elle se secoua mentalement, prêtant une oreille attentive à ce qui se passait alentours : des voix masculines se faisaient entendre en direction de la rivière. Ce n'était peut-être pas le moment de les déranger, même si Kasumi serait sans doute soulagé de la revoir...
Mais d'un autre côté, elle aussi avait grand besoin de quelques ablutions, et après tout, la rivière était à tout le monde ! Elle se dirigea donc elle aussi vers le cours d'eau, un peu en amont de ses compagnons pour profiter d'un peu de tranquilité. Elle les rejoindrait dès qu'elle en aurait fini.

Elle se choisit un endroit assez profond, bien dissimulé par quelques buissons, se déshabilla rapidement avant de se laisser glisser doucement dans l'eau, s'habituant progressivement à sa fraîcheur. Elle s'immergea totalement, puis nagea un peu, avant de récupérer un morceau de savon dans sa sacoche à herbes pour un décrassage plus que nécessaire.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi suivit rapidement l'exemple de Damant en se délestant de ses vêtements et de ses armes avant de s'immerger prudemment dans l'eau. Il avait vérifié machinalement que personne ne les observait mais il doutait de pouvoir détecter une des elfes si elle avait décidé de passer inaperçue. Il ne prit que quelques instants pour s'habituer à l'eau plus fraîche que la veille avant de se savonner consciencieusement. Il n'avait guère la détente à l'esprit mais s'obligea à faire quelques brasses pour se rincer avant de regagner la rive tandis que ses compagnons profitaient largement du bain. A peine cinq minutes après être entré dans l'eau, il en ressortit donc pour se sécher et renfiler ses chausses. Il espérait bien retrouver Astrée au village et s'apprêtait à retourner vers les habitations quand il sentit la présence de Première Neige qui se dirigeait en amont de la rivière. Machinalement, il la suivit à travers le sous-bois en lui laissant une bonne avance, un peu intrigué par ce qui l'avait attirée là...

- Ne cours pas si vite, c'est pénible de marcher pieds nus sur ces racines !

Damant nageait lentement depuis quelques instans lorsque Kasumi était sorti de l'eau et s'était rhabillé.
Les autres n'en étaient qu'à tremper timidement les doigts de pieds dans le courant.

Il poussa un soupir et se renversa sur le dos quand quelque chose à la surface attira son attention.
De la mousse, de grosses bulles savonneuses paressant d'amont jusqu'à lui. Avec un froncement de sourcil, il jeta un coup d'oeil à ses compagnons qui entraient à peine dans l'eau et décida d'aller voir qui se trouvait plus haut, un peu étonné de se dire qu'une de ces amazones si discrètes habituellement fasse une telle erreur "tactique".

... à moins que ce ne soit voulu...

Avec un sourire en coin, il glissa lentement et discrètement à la surface, plongeant lentement au moindre bruissement. excité par l'idée de pouvoir se montrer plus astucieux que l'une de leur geôlière.

une silhouette dans l'eau trouble lui appris qu'il n'était pas loin, il en avait surprise une, avec un sourire satisfait, il emergea brusquement de l'eau.

Hem!

Arthur ne prêta aucune attention ni à la disparition de Kasumi, ni aux manoeuvres aquatiques de Damant. Comme la veille, une fois habitué à la température de l'eau, il se laissa flotter comme un morceau de bois mort à la surface de l'onde. De temps en temps, il donnait un coup de pied indolent pour remonter le courant et se maintenir dans une flaque de lumière : il y faisait plus chaud. En réalité, il aurait pu être emporté jusqu'à la mer sans s'en rendre compte... s'il n'y avait eu les éclaboussures de Zaiu pour le déconcentrer.

Éclaboussures qui n'avaient pour unique objectif que de tester les réflexes d'Arthur. Car en effet, en aval, personne ne se doutait de la terrible tempête qui s'apprêtait à déchainer sa fureur quelques brassées plus haut. Ainsi, peu satisfait de la non réaction du grand blond dans la marre, Zaiu décida de s'en remettre à l'armement lourd : une superbe cabriole qui se termina bien malgré lui en un formidable plat à en faire siffler les tympans ! C'est donc torse rougit et dans les vapes que l'elfe refit surface... Bien sur, il n'avait pas pieds ...

Blou blou ...

Par chance, Astrée était en train de nager, et se trouvait donc entièrement immergée lorsque Damant surgit brutalement. Par malchance, elle n'avait pas pied...
La brusque apparition la fit sursauter - pour autant qu'on puisse sursauter lorsqu'on est en train de nager, c'est à dire qu'elle se retrouva un instant plus tard à boire la tasse copieusement, avant de reprendre ses esprits et de battre frénétiquement des bras pour remonter à la surface, toussant pour reprendre sa respiration.

Elle reconnut - un peu tard - le cartographe, et se mit à rougir, à bafouiller, avant de parvenir à sortir des paroles intelligibles.
- J'ai eu peur... fut d'abord tout ce qu'elle trouva à dire. Puis soudain, dans un bref accès de colère :
- Non mais ça va pas ? On n'a pas idée d'arriver comme ça sans bruit !

C'est alors qu'elle aperçut, sur la berge, Kasumi. Peut-être avait-il été témoin de la scène, auquel cas il devait bien rire. Ou peut-être qu'il arrivait juste et dans ce cas... elle réalisa soudain qu'il allait se poser des questions à la trouver dans cette situation. Toute colère envolée, elle se mit à rougir violemment, son regard passant de l'un à l'autre, sans parvenir à trouver la moindre parole sensée. Qu'allait-il imaginer ?...

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi était arrivé trop tard pour surprendre la manœuvre de Damant mais il reconnut immédiatement la voix d'Astrée et pressa le pas en reconnaissant la colère dans son ton. Avisant rapidement la situation du cartographe et de sa compagne, il sentit le même sentiment croître en lui. Facteur aggravant, Damant n'avait fait aucun mystère et avec peu de galanterie de ses "activités" de la veille et le retrouver ainsi en position d'espionner le bain d'Astrée en était trop pour qu'il garde son calme. Première Neige ressentant les humeurs de son maître se mit à gronder sourdement sur la rive alors que le demi-elfe interpelait le baigneur d'une voix glaciale :

- Cela vous prend souvent de surprendre le bain des dames ?

C'était avec un brin de dépit qu'il avait reconnue Astrée après qu'elle fut remontée à la surface. Non pas que la silhouette de la rôdeuse ne vaille pas le détour, mais plutôt parce que ce n'était pas ce qu'il comptait trouver en arrivant de la sorte.

S'il avait pivoté de façon à ne pas la regarder lorsqu'elle l'engueula, l'humble "j'ai eu peur" marmonné avec hébètement le forçait à se mordre la lèvre pour ne pas rire.

Heureusement pour lui, Kasumi était arrivé et lui offrait le choix de touner ses pensées vers autre chose alors qu'il le fusillait du regard. Il lui sourit avec morgue.

Je m'arrange habituellement pour qu'elles soient d'accord pour cela, l'ami!

Dans ce cas précis, l'intérêt était de "surprendre" non pas le bain, mais une des dames en question que je croyait être de nos si infaillibles hôtes en matière de discrétion.
J'aurais dû me douter qu'aucune d'entre elle n'aurait dévoilée sa position en laissant l'eau savonneuse partir en aval là où de biens bruyantes personnes se trouvent.

Phrase immédiatement appuyée par le cri de Zaïu venant de faire son plat, plus bas dans la forêt. Après un regard appuyé, yeux dans les yeux, à Kasumi et un autre rapide, toujours yeux dans les yeux pour prouver qu'il n'était pas interressé par autre chose, à Astrée ; il les salua d'un sourire en hochant la tête et pivota pour se laisser glisser dans le courant.

Encore navré pour la méprise... à plus tard!

Pendant que les dix-cors s'affrontaient sous le regard surpris de la biche, Arthur, flottant sur la rivière tel un croûton dans la soupe primordiale, avait été éclaboussé par les pirouettes mal inspirées de Zaiu l'elfe loufoque. Mouillé mais serein, il ne changea tout d'abord pas de comportement, s'inquiétant peu des rides que l'individu avait provoquées dans l'onde. Ce fut le silence qui l'alarma. Il se redressa sur son séant, coula quelque peu, puis jeta un regard circulaire autour de lui. Plus rien. Plus personne. Juste ces bulles distraites, crevant à quelques mètres, dans un bloup bloup bloup négligent, négligeable. Le petit garnement aux oreilles pointues se serait-il joint à Damant pour quelque mystérieux hallali en amont ? Ce ne serait certes pas la première fois que l'innocence succombait aux sirènes de l'esbroufe. Ou alors...
Pris d'un pressentiment aussi imprévu que douloureux, le paladin gagna la source des bulles en quelques brasses et jeta un oeil au fond de l'eau. Il faut dire que malgré les ablutions d'Astrée, les flots étaient demeurés plutôt clairs. Et il vit Zaiu qui sombrait, l'air passablement dans les pommes, ses petits yeux clairs ouverts sur le monde des poissons (géants assurément) et des algues.
Il plongea, rattrapa le presque-noyé et le tira rapidement sur la berge. Il n'était pas lourd et Arthur était plutôt costaud : il aurait sans doute pu transporter la soeur, la cousine, un ou deux oncles et la mère grand de Zaiu en même temps (pour autant qu'ils partagent leur gabarit minimaliste).
Une fois l'elfe sur l'herbe parfumée des rives, Arthur se pencha sur lui. Il ne respirait plus. Une seule solution, le bouche-à-bouche. C'était une question de vie ou de mort.

Astrée avait rougi encore davantage en entendant la colère dans la vois de Kasumi. Elle détestait que le ton monte à cause d'elle. Damant n'avait certainement pas songé à mal, il s'amusait juste à la surprendre. Ce qu'il confirma aussitôt.

Elle le regarda se détourner avec un haussement d'épaule. Et fusilla du regard Kasumi, préventivement, au cas où il accorde foi à la théorie selon laquelle elle se serait mise en amont exprès pour être découverte.
- Ben quoi ! Je n'allais quand même pas me mettre en aval de vos ablutions à vous, je n'ose même pas imaginer l'état de la rivière plus bas... j'avais envie d'eau propre ! lança-t-elle à la cantonnade en nageant en direction de la berge. Elle ne savait trop si elle s'adressait à Damant ou à Kasumi. Peut-être les deux, après tout...
- A plus tard ! ajouta-t-elle, un peu tard, réalisant qu'elle n'avait pas répondu au salut du cartographe.

Elle resta encore quelques instants immergée dans l'eau, hésitant. Et si quelqu'un d'autre avait suivi Damant ? Elle préférait observer les alentours avant de sortir récupérer ses vêtements. Mais il semblait n'y avoir personne.

Obscurité
Insconscience
Douceur du Néant ...

Quand bien même le corps semble inerte, la conscience ayant fui en des lieux plus ou moins paradisiaques, peuplés de superbes créatures (femelles au physique avantageux et pas farouche du tout) n'ayant pour autre occupation que de se masser mutuellement et ... bref ... L'idée principale est que le corps à des mécanismes de défenses insoupçonnés quand il pressent qu'un grand danger va arriver ! Ainsi une bouche adolescente cernée de tâche de rousseur d'un paladin un peu trop zélé s'approchait stoïquement vers un orifice similaire que la culture Zaiuienne ne refuserait pas si Arthur n'était pas Arthur mais une demoiselle bien comme il faut (92-61-89).

Les yeux de Zaiu s'ouvrirent soudainement, à quelques centimètres de l'impact fatal, et, ne pouvant réprimer un cri de terreur et de stupéfaction, il recula en rampant de quelques coudées, toisant le paladin d'un air incrédule ...

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

L'intervention de Damant n'avait pas vraiment arrangé l'humeur taciturne du rôdeur, piqué au vif par la remarque insultante concernant le soi-disant manque de discrétion de sa compagne. Il avait marmonné quelques mots inintelligibles en réponse au salut du cartographe et l'avait regardé s'éloigner d'un regard peu amène. La réponse d'Astrée chassa pourtant sa rancœur alors qu'il prenait conscience que ses reproches pouvaient tout autant s'adresser à lui-même. Il se détourna et annonça d'un ton penaud et incertain, en réponse à la vigilance de la rôdeuse et comme s'il craignait de commettre un impair :

- Il n'y a plus personne si tu souhaites sortir...

Devant la mine effarouchée, pour ne pas dire scandalisée, du petit elfe, Arthur s'empourpra, comme de bien entendu, jusqu'à prendre une teinte cramoisie que n'aurait pas renié un grand cru capiteux des plaines dorrandines. Il bafouilla un chapelet d'excuses incompréhensibles puis se releva et s'essuya la bouche comme si l'acte qu'il avait manqué commettre avait eu lieu dans une dimension différente mais voisine.
" Vous feriez mieux de rester à distance de l'eau, si vous ne savez pas nager." dit-il finalement, d'un ton docte. " Il y a des petits bassins, en amont, où vous auriez sans doute pied. Si nous suivons Damant..."

Houuuu La quadruple humiliation !
Primo ! Une tentative d'attouchement.
Deusio ! Une sous-estimation flagrante des capacités nautiques de Zaiu.
Tersio ! Une attaque physique sur la taille du petit elfe ! Et pourquoi pas le comparer à une fouine aussi !
Quatrio ... Ben y en a pas ... Mais quand même ! Voila le que preux, que le prude et rougeoyant paladin proposait de suivre Damant, sans doute pour d'autres scandaleuses activités en nombre impair. Il est vrai qu'on voyait apparaître le bretteur qui se laissait glisser telle une feuille sur la rivière, sa fière toison humide et rabattu sur ses tétons.

Zaiu ne pouvait plus supporter ce spectacle et était à mille lieux de se douter que ses compagnons de routes avaient des relations si pénétrantes. Haaa ! C'est qu'ils ont pas du s'ennuyer sur le chaloupe pendant qu'ils dérivaient ! Çà devait entonner du "In the Navy" à tout bout de chant (et tant que c'est que le bout du chant ) ! Ils ont du faire un jeu de rôle ayant pour titre "tel est pris qui croyait prendre!"

C'est avec sa mine, toujours scandalisée, mais tentant d'afficher hautainement une moue dédaigneuse qu'il déclara :

Mon bon Monsieur ! Zaiu ne mange pas de ce pain là !
Ni d'aucun autre d'ailleurs ! Il est la saucisse dans le H aut' D'auG*, la confiture dans le beignet, le nageur qui entre dans le bassin !
Qu'il n'y ai pas de méprises malheureuses et désobligeantes !

Sur ce, il se dirigea vers ses chausses, les enfila prestement et parti d'un pas décidé et implacable vers le village.*'

*Un plat populaire de lorien
*' Désolé ...

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