[Commerce] Le fond de la Barique

[Kasumi]

Quête : un désir de crépuscule

Le rôdeur s’esclaffa mais obtempéra en s’alignant à côté de Belenn et en posant les mains contre le mur de mauvaise grâce. Il espérait que ces gardes se montrent aussi coopératifs lorsqu’il faudrait leur expliquer leur erreur. Le secret entourant leur recrutement et leur mission n’allait pas simplifier les choses mais Kasumi espérait bien que sa réputation jouerait en sa faveur. Il y a avait de bonnes chances pour que l’elfe de la maison close ait été un agent secret chargé de détecter les intentions criminelles.

- Nous vous suivons mais je peux d’ores et déjà vous dire que cet homme est aussi coupable qu’il en a l’air.

Il fit un signe de tête désignant son voisin Lathandrite.

[Galathée]

Les deux hommes furent fouillés et Kasumi fut désarmé. Comme le rôdeur le devina assez rapidement, aucun des membres de ce petit commando (ils étaient sept) ne portait d’uniforme. Ils entravèrent les prisonniers les poignets dans le dos, puis les conduisirent discrètement via des ruelles étroites, vers la sortie des taudis. Apparemment, ils avaient à cœur de ne pas attirer l’attention sur leur petite intervention. S’ils ne dirent plus un mot, ils ne se montrèrent pas non plus brusques ou agressifs envers les hommes qu’ils venaient d’arrêter. Ils paraissaient savoir ce qu’ils faisaient et où ils allaient, comme s’ils étaient rompus à ce type d’exercice. Bientôt, Kasumi remarqua cependant qu’ils ne prenaient pas la direction du Fort, mais bien celle du complexe portuaire, et bientôt de la prison.

[Arya Du Varden]

L’esprit plus calme et surtout pleine d’espoir, Arya avait parcouru le faible distance qui séparait la maison close de la taverne. Son regard s’était porté avec affliction sur les maisons à la triste mine qui semblaient se serrer les unes contre les autres pour affronter le froid glacial que le vent semblait vouloir faire entre de forces dans ces habitations aux mille fissures et le Fond de la Barrique ne lui fit pas meilleur effet. Mais, elle ne réfléchit pas à la clientèle qui devait fréquenter l'établissement et surtout, cela lui importait peu, elle voulait juste retrouver l'enfant.<o></o>

Dès qu’elle eut pénétré dans la salle, son regard se porta rapidement dans tous les sens afin de voir si son petit protéger se trouvait là.<o></o>

[Taliesin]

La salle commune, bien moins reluisante que celle de la Bienveillance, était pour l'heure presque déserte. Mais on percevait dans l'atmosphère les vestiges de la soirée de la veille : odeurs de fumée, de transpiration, d'alcool... Seuls deux clients étaient pour l'heure présents, attablés dans un coin sombre. Les portes menant sur les autres pièces de l'établissement étaient closes et, nulle part, Arya ne vit trace de Podrick.
Cependant, son entrée ne passa pas inaperçue : si les clients levèrent à peine les yeux sur elle, la gigantesque maîtresse des lieux, demi-ogresse de son état, la toisa avec insistance, depuis l'arrière de son bar.
-Vous désirez ? demanda-t-elle d'emblée, sur un ton poli mais froid.

[Arya Du Varden]

L’endroit était sordide et si elle n’eut à cœur de retrouver son petit protéger, l’elfe aurait volontiers fait demi-tour avant même que la patronne ne l’interpelle. Mais, plus rien de la dégoûtait ni l'endroit peu avenant, ni les odeurs écoeurantes, pas plus que l'air peu affable de la patronne et elle avança d’un pas assuré bien qu’elle ne pouvait cacher qu’une certaine inquiétude l’étreignait de ne pas avoir vu l’enfant dans la taverne<o>.

</o> Je cherche Podrick, on m’a dit qu’il travaillait parfois pour vous et je voudrais savoir si vous l’avez vu aujourd'hui ... cette nuit ...<o>

</o> Son regard cherchait à savoir si le visage de son interlocutrice ou le ton de sa voix permettrait de dire qu’elle cachait l’enfant, celui-ci ayant renouvelé ses mensonges dans un autre registre que sa réponse soit positive ou négative, déceler si elle était de bonen foi.<o></o>

[Taliesin]

La tenancière ne chercha en rien à dissimuler ses sentiments et, revêche sinon franchement hostile, toisa franchement la magicienne.
-Et qu'est-ce que vous lui voulez, à ce morveux ? dit-elle rudement. S'il vous a volé quelque chose, ou fait quoi que ce soit, vous attendrez qu'il sorte d'ici pour lui tomber dessus. Je veux pas d'esclandre sous mon toit. Rien moins qu'envie que ces fouineurs de la garde viennent fourrer leur nez dans mes affaires pour une histoire de môme battu, pigé ?

[Arya Du Varden]

Le regard d’Arya s’illumina, Podrick était ici, mais une ombre le traversa, il avait encore menti pour se trouver un abri, mais … elle ne savait plus …. une histoire de môme battu .. il avait des parents … , la colère contre celui ou celle qui aurait oser porter la main sur lui, l’amour qu’elle portait à l’enfant … tout se mêlait dans son esprit confusément. L’elfe prit un ton aussi menaçant que la tavernière s’apprêtant un lancer un sort si celle-ci voulait en venir au main.
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Et bien soit vous amener l’enfant ici immédiatement, soit vous aurez des ennuis … et bien plus gros que la venue des fouineurs de la garde, je peux vous le garantir.

[Taliesin]

La demi ogresse éclata d'un rire narquois.
-Et vous croyez me faire peur, demie portion ? Et surtout, pour qui vous vous prenez ? Vous venez chez les gens et vous les menacez ? Ah ça, ça m'ennuierait pas d'appeler les gardes, rien que pour voir une bourgeoise de votre acabit se faire coffrer pour agression ! J'en ris d'avance.
Elle se pencha vers la magicienne, le visage presque collé au sien.
-Ecoutez-moi bien, votre altesse. Ici, c'est moi qui commande, compris ? Vous êtes dans un commerce légal, et j'ai le droit de botter le train de qui vient m'ennuyer. Alors soit vous baissez d'un ton, soit vous giclez d'ici... Après... Si vous êtes polie et tout, on peut discuter.
Elle sourit d'un air mauvais.
-Mais p't'être que vous jouez les tigresses parce que vous avez peur pour lui, hein ? Peur qu'il soit en train de mijoter dans une marimte ? Ah ah, ça aurait peut-être bon goût... Mais je tiens un établissement légal. Et ce foutu merdeux, il va bien. il est à la cuisine, en train de faire la plonge. Voulait gagner des sous, lui ai offert un moyen d'en avoir. Et tant qu'il est sous mon toit, il est sous ma protection. Pas question que vous veniez l'engueuler ou pire. M'étonnerait pas que vous soyez capable de lui cogner dessus, vu votre caractère...

[Arya Du Varden]

Les menaces laissaient Arya indifférente, tout comme les stupidités que la demi ogresse émit. Elle si douce était à l’instant pire qu’une mère à qui l’on aurait pris son petit, torturée par la peur de ne pas retrouver l’enfant, qu’il lui arrive un malheur. Ses lèvres s’apprêtaient à remuer pour évincer celle qui semblait vouloir se mettre entre elle et Podrick. Elle s’arrêta net, car l’enfant avaient pu les entendre et elle qui lui avait dit que les conflits ne se réglaient pas avec les coups, qu’il faillait s’exprimer, elle ne lui montrerait pas le bon exemple. De plus, si elle utilisait la magie, l’enfant aurait encore plus peur et cela serait la pire des catastrophes. Il allait déjà devoir affronter ses mensonges, ce qui allait être terrible pour lui, mais qu’il craigne en plus des représailles dont il ne connaissait pas la portée risquait de lui faire faire des bêtises. <o>

</o> Retenant ce venin qui ne demandait qu’à émerger au grand jour, le sort aux bords de ses lèvres Arya se voulut de rester calme au prix d’efforts à la limite de ses capacités tant elle avait besoin de retrouver l’enfant et surtout craignait que celui-ci ne prenne ses jambes à son cou et disparaisse vraiment. La magicienne n’en pouvait plus, elle souffrait de ne pas avoir su lui parler autant que du manque de confiance qu’il avait eu à son encontre, du traumatisme qu’il avait du subir pour avoir inventé tant de mensonges, qu’il eut plus peur d’elle que de rester toute sa vie dans la misère et de surtout cette femme qui lui faisait face et qui n’avait rien compris... de ce qu’elle n’avait pas encore dit.<o>

</o> Elle respira un bon coup et s’obligea à se détendre tout en parlant d’un seul trait.<o>

</o> Je suis une altesse et vous êtes chez vous, je vous le concède, de plusvous êtes libre de penser de moi ce que vous voulez, cela n'engage que vous, mais sachez que jamais je ne crierai sur cet enfant, ni ne lèverai la main sur lui … Podrick je veux le protéger bien plus que vous et surtout ce n’est pas un foutu merdeux, c’est un enfant merveilleux. Je veux l’accueillir chez moi, lui permettre d’aller à l’école, il est bien trop jeune pour travailler, il n’a pas d’enfance, alors qu’il est si jeune … nous en avions parlé, il était d’accord, mais il est terrorisé par les mensonges qu’il m’a dits et qu’il savait que j’allais découvrir. Alors il a quitté l’écurie où il dormait et à abandonner son travail, il faut que je lui parle, il doit comprendre que … que je l’aime … que fuir n’est pas la solution, que je suis plus triste que fâchée et que lorsqu’il aura parlé, il se sentira enfin rassuré, car si ce qui est dit est dit, c’était hier, aujourd’hui est un autre jour. Je veux seulement qu’il soit heureux, seulement le protéger … Faites ce que vous voulez, appelez la garde, mais ne laissez pas s'en fuir Podrick, car nous risquerions de ne plus jamais le revoir.<o></o>

[Taliesin]

La tenancière leva ses sourcils broussailleux dans une expression de surprise comique. Puis, un sourire mauvais aux lèvres, elle fit mine d'essuyer des larmes invisibles.
-Oh, que c'est mignon... railla-t-elle. Vous feriez pleurer une pierre, altesse. Mais j'en ai rien à fiche, de vos élans de mère poule. Tout ce qui m'importe, c'est que vous fichiez pas la pagaille chez moi. Le môme est dans la cuisine, et il peut pas se tirer, la porte arrière est bouclée. Si vous voulez aller le voir pour lui faire des mamours, libre à vous. Mais si y a de la casse, c'est vous qui payerez, que ça soit bien clair... C'est par là. Et quand vous en aurez fini, vous vous tirez. Seule ou avec lui, je m'en cogne.
De sa main énorme, elle désigna une porte close, derrière le bar. Son geste avait été brusque, démonstratif, impérieux, mais elle paraissait tout de même moins tendue que l'instant d'avant. Peut-être était-elle moins insensible aux mots et aux intentions de la magicienne qu'elle ne le montrait. Ou peut-être simplement était-elle rassurée quant aux possibles esclandres qu'avait laissé supposer la colère d'Arya. Quoi qu'il en soit, la voie était libre.

[Arya Du Varden]

Rien ne pouvait être plus important pour la magicienne que son petit protéger, il était encore là, le reste lui importait peu et le sourire qui fleurit sur son visage n’était pas un signe de reconnaissance ou de soumission, mais le bonheur de savoir qu’il n’avait pu fuir. Pour autant, elle ne se précipita pas dans la cuisine, mais avança lentement, le cœur battant, s’il l’avait déjà vue, il devait être dans tous ses états et si ce n’était pas le cas, il prendrait sans aucun doute peur.<o>

</o> Elle poussa lentement la porte tout en avançant. Sa voix était douce et pleine de tendresse et elle parla avant même de pouvoir le voir. Il devait rependre confiance et pour cela, elle voulait qu’il sache qu’elle avait connaissance qu’il lui avait menti, mais que cela ne changeait pas la tendresse qu’elle avait pour lui et qu'elle ne le rejetait pas.<o>

</o> Bonjour Podrick, je suis si contente de te retrouver, j’ai appris que tu avais emporté toutes tes affaires et je me suis beaucoup inquiétée. Heureusement, la matrone de la maison close m’a dit que je te trouverais sûrement ici.<o></o>

[Taliesin]

Le gamin, les manches roulées jusqu'aux coudes, les mains plongées dans les tréfonds d'une énorme marmite qu'il était en train de récurer, avait brusquement relevé la tête. Il n'avait manifestement pas entendu la discussion animée qui avait eu lieu dans la salle commune, et sa surprise n'en fut que plus grande. Sitôt qu'il reconnut la nouvelle venue, son visage perdit toute couleur, ses yeux s'écarquillèrent et, soit qu'il n'eut pas réellement entendu les paroles de la magicienne, soit qu'il ne les eut pas crues ou comprises, il lâcha derechef sa marmite - laquelle retomba avec fracas dans l'évier, projetant une gerbe d'eau sale qui le trempa plus qu'à demi - et commença à reculer, jetant des regards affolés tout autour de lui.
-M'transformez pas... souffla-t-il.
Avant qu'Arya ait pu dire ou faire quoi que ce soit, l'enfant bondit, tel un animal aux abois, et, en un éclair, il atteignit la porte de derrière qu'il tenta désespérément d'ouvrir. En vain.
Comprenant qu'il était pris au piège, Podrick se retourna lentement, puis, le dos collé au battant obstinément clos, ses yeux exorbités rivés sur la magicienne, il se laissa glisser au sol où il demeura assis, recroquevillé sur lui-même.
-Me transformez pas... piaula-t-il enfin, misérable.Vous pouvez m'faire ce que vous voulez, mais me transformez pas... J'suis un menteur mais pas un voleur ! Les affaires, les papiers, l'encre et tout, j'vous les ai rendus... J'ai payé quelqu'un pour qu'il vous les dépose à la Bienveillance... Alors m'transformez pas... J'suis un menteur mais pas un voleur...

[Arya Du Varden]

L’âme de la magicienne se fendit de douleur en voyant son petit protéger ainsi terrorisé et ses yeux s’embuèrent tant son air était encore plus miséreux que sa tenue. Il n’était plus qu’un petit enfant terrorisé, lui qui avait d’habitude tant d’aplomb pour rétorquer et se défendre. Il avait dû passer de bien mauvais moments depuis la veille au soir et se sentir profondément coupable pour quitter le seul abri qu’il avait, son travail et de plus payer quelqu’un pour rapporter le peu de fournir qu’il gardait avec lui.<o>

</o> Elle s’avança rapidement vers lui tout en lui parlant et dès qu’elle fut à ses côtés, elle se baissa à sa hauteur et le serra dans ses bras, caressant ses cheveux tendrement.<o>

</o> Podrick, je ne veux pas te faire de mal, ni te transformer en quoi que se soit. Je suis ne suis pas venue récupérer l'encre et le papier, je suis venue te chercher, nous avons des projets ensemble et nous devons les réaliser. C’est vrai que tu m’as menti et que cela m'a rendu triste, mais que maintenant tu aies peur de moi, cela me rend encore plus triste. Je ne sais pourquoi tu as agi ainsi, mais fuir ne va pas t’aider.Elle souleva doucement son visage. Il faut juste que tu me promettes de ne plus jamais mentir et surtout qu’à partir de maintenant tu me feras confiance et me dira pourquoi tu as inventé cette vie qui n’est pas la tienne.Elle posa tendrement ses lèvres sur son front.Tu n’as pas à avoir peur, tu dois vouloir que tes rêves se réalisent et pour cela il faut que tu te libères de ce qui semble être pour toi un lourd fardeau. Es-tu d'accord pour me faire confiance ?<o></o>

[Taliesin]

L'enfant s'était tendu lorsque la magicienne l'avait touché, et il demeura raide comme un piquet alors même qu'elle l'étreignait sans la moindre once de violence ou de brusquerie, sans le moins du monde manifester quelque intention de le corriger. Il garda un silence absolu tendis qu'Arya parlait, sans que celle-ci puisse savoir s'il l'écoutait ou si, trop terrorisé pour cela, il n'en percevait qu'un murmure indistinct. Si ce fut le cas, cependant, la mélodie apaisante des mots parut ne pas le laisser insensible, et il finit par se décrisper un peu. Un tout petit peu.
-Vous... Vous voulez dire que... Que vous êtes pas en colère ? Que vous êtes pas juste là pour me punir ? croassa-t-il. Que... Que vous voulez quand même continuer à me voir ?

[Arya Du Varden]

L’important était que l’enfant reprenne confiance, le reste viendrait bien le moment voulu et lorsque qu’elle le sentit se défaire un peu de sa terreur, l’elfe se sentit rassurée et lui caressa le visage tout en lui répondant tendrement. Elle prendrait le temps qu’il faudrait pour qu’il retrouve le sourire, mais ce temps ne serait pas perdu.<o>

</o> Ne te chercher et venir jusqu'ici uniquement pour te punir Podrick, non, chasse cette idée de ta tête. Je crois que tu t’es puni tout seul et que cela est bien inutile que j’en rajoute. Tu disais qu’il ne faut pas parler des rêves, mais est-ce des rêves lorsqu’ils cachent un cauchemar. Peut-être qu’il suffit de parler du cauchemar et il ne restera plus que tes rêves, qui pourront alors devenir réalité. Pour l'instant, il faut que tu laisses partir ta peur, je ne te ferai aucun mal, je suis là car j'étais très inquiète de ne pas te trouver sur le port ce matin, c'est tout, rien de plus.<o>

</o> Elle se redressa en faisant suivre le mouvement à son petit protéger tout en le gardant contre elle et en continuant à lui parler avec tendresse.<o>

</o> Je suis tellement contente de t'avoir retrouvé et j'espère que plus jamais tu ne te sauveras ainsi quelle que soit la bêtise que tu auras faite.

[Taliesin]

Peu à peu, le soulagement faisait son chemin dans l'esprit tourmenté du petit garçon. Mais comme la terreur refluait, il fallut bien que la tension s'évacue et, alors qu'il se laissait relever sans résistance, son corps fut secoué d'un violent sanglot. Du revers de la main, il essuya faiblement les larmes qui commençait à perler et tenta tant bien que mal de conserver un semblant de contenance, ce qui ne fut guère probant.
-D'accord... souffla-t-il, à peine audible.
Il dévisagea un instant Arya, sans pouvoir se décider à croiser son regard, puis reporta son attention sur la vaisselle à demi terminée qui trônait à l'autre bout de la pièce.
-Faut... faut que j'm'occupe de ça... Iltara elle... Elle est moins méchante qu'elle en a l'air, mais... Mais elle aime pas qu'on finisse pas le travail...

[Arya Du Varden]

Les larmes de l’enfant firent pointer des perles de tristesse et de joie dans les yeux d’Arya tant elle ressentait qu’il avait vécu des heures abominables et que maintenant, il avait besoin que toute cette souffrance, ce renoncement qu’il avait volontairement fait pendant quelques heures sortent et également que son petit protéger venait de vraiment comprendre que rien ne serait changé …. ou presque.<o>

</o> Elle le serra contre elle tout en sortant un petit mouchoir avec lequel elle essuya ses quelques larmes qui roulaient sur les joues du gamin.<o>

</o> Podrick, laisse, Iltara se débrouillera bien toute seule et elle comprendra que tu ne termines pas, plus jamais tu ne feras la vaisselle pour gagner quelques pièces, ni les journaux, ni monter sur les toits. Il faut que tu comprennes que tant que tu n’auras été à l’école, que tu n’auras pas appris un vrai métier, tu ne travailleras plus pour gagner ta vie. C’est moi qui t’apporterai ce dont tu auras besoin.<o>
</o>
Arya souleva le menton de son petit protéger pour qu’enfin il croise son regard sans se défiler. Elle avait appris à ne jamais baisser le regard et si cela lui donnait parfois cet air supérieur qu’ont les elfes, elle était décidée à ce que Podrick arrive lui aussi à garder la tête haute et le regard franc en toute circonstance.<o>

</o> Je pense que maintenant, nous pouvons partir. La journée est bien avancée et il faut que nous allions chercher les clefs de notre future maison, que nous passions chez le marchand pour trouver des vêtements pour toi et tant d'autres choses encore.<o>

</o> Comme le fait que l’enfant lui parle de son vrai passé, mais elle choisirait un moment plus propice et surtout que le petit ait évacué la peur et les tensions qui l’avaient habité.<o>
</o>

[Taliesin]

Podrick, docile, sans la moindre envie de protester, acquiesça faiblement.
-Faut juste que je prenne mes affaires... fit-il.
Il se dirigea vers un coin de la cuisine crasseuse, récupéra son manteau qu'il passa maladroitement, puis un petit balluchon qu'il jeta sur son épaule avant de rejoindre la magicienne. Sans plus tarder, ils gagnèrent la salle commune ou la tenancière leur jeta un regard narquois, mais ne pipa mot. Visiblement, que la vaisselle ne soit pas terminée, elle n'en avait cure. Preuve que ce n'était pas vraiment par nécessité qu'elle avait recruté le garçon.

[Arya Du Varden]

L’elfe était tout à l’opposer de ce qu’elle fut à son arrivée, un sourire tendre et radieux illuminait son visage, elle était calme, avait retrouvé sa sérénité. même si elle savait que le chemin serait long et ardu autant pour l’enfant que pour elle-même. <o>

</o> Elle s’avança vers la tenancière et son ton sonnait la fin de sa tourmente, de celle de l’enfant.<o>

</o> Merci madame d’avoir compris ce qui était bien pour Podrick autant par le travail que vous lui avez offert que de ne pas vous être opposez à ce que je lui parle.<o>

</o> L’important n’était plus maintenant des moyens qu’elle aurait utiliser pour récupérer coûte que coûte son petit protéger, mais il était auprès d’elle et même s’il ne ne réalisait pas encore la chance qui lui était offerte, qu’il n’était probablement pas encore certain que celle à qui il venait de se joindre lui permettrait de réaliser ses rêves, il venait de mettre le pied dans une nouvelle vie.<o>

</o> Arya ne s’attendait pas à des paroles aimable de la demi ogresse et elle poussa l’enfant vers la sortie.<o>

</o> Que vous journée soit belle madame.<o>

</o> Tous deux quittèrent l’établissement et lorsqu’ils furent dans le froid glacial qui les accueillit à bras ouverts, la magicienne prit l’enfant quelques instants dans ses bras avant qu’ils se dirigent vers le centre de Lumenis où elle pourrait enfin lui offrir, maintenant que nul ne pourrait les lui prendre ou les abimer par jalousie ou méchanceté, quelques vêtements qui lui garantiraient de ne pas sentir le vent glacé traversé sournoisement les tissus, Ensuite, ils iraient au syndicat du commerce chercher les clefs de la maison qu'Arya venait d'acquérir.<o>

</o>

[Thémis]

Quête : Traque et matraques 2

Thémis et Galariel quittèrent le domaine des Ravnypour se diriger vers les quartiers pauvres de la ville. Pour s’y rendre, la jeune luménienne prit soin d’emprunter des ruelles peu fréquentées pour traverser les beaux quartiers. En effet, deux roturières n’avaient rien à faire dans cette partie de la cité et la bretteuse ne voulait pas attirer l’attention.
Elles atteignirent bientôt les Taudis. Le soleil déclinant allongeait leurs ombres et baignait les baraquements dans une lumière orangée. Thémis aurait trouvé cette vision appréciable si elle ne révélait pas toute la misère qui y régnait : les habitations en bois pourrissantes, le chemin de terre boueux, les saletés qui s’ouillaient le sol. Et les habitants, sales et sombres, portaient leurs malheurs sur leurs dos. Thémis baissa la tête. Même si elle était habituée à voir cela régulièrement, le changement était assez déconcertant surtout quand on venait de fréquenter tant de richesse et de luxe.

- C’est par ici souffla t-elle à l’adresse de Galariel.

Elle la guida vers un établissement en mauvais état où une enseigne tapageuse annonçait : « le fond de la barique ». Arrivées à proximité elles entendirent sans mal les rires et les éclats de voix qui filtraient par la porte. Le mauvais vin devait y couler à flots et les esprits devaient donc être bien échauffés. Thémis se réjouissait malgré son anxiété : plus les individus seraient ivres, plus les langues se délieront. Après un coup d’œil rapide vers la guerrière, elle poussa la porte et pénétra dans la salle.

[Kasumi]

Quête : Traque et matraques 2

Là encore le contraste était saisissant avec la salle commune de la Taverne de la Bienveillance qu'elles avaient fréquentée à midi. Malgré la porte ouverte, le Fond de la Barrique tait un établissement enfumé et le sol ne devait pas être lavé tous les jours. Dans ces conditions la pénombre était une bénédiction car elle ne permettait pas de voir sur quoi on marchait. Les jeunes femmes froncèrent le nez aux relents d'urine et de bière de mauvaise qualité. Décidemment, la taverne avait tout d'un bouge rempli d'habitués désabusés. Malgré l'heure précoce, il restait peu de tables de libres et aucune isolée. De toute manière, elles étaient là pour se fondre à la clientèle...

[Ugo]

Quête : Traque et matraques 2

Elles finirent par aviser une table où il n'y avait qu'un seul occupant, effondré ivre-mort dessus la figure baignant dans son propre vomi. Faisant bon gré mal gré les deux femmes s'y assirent essayant de faire abstraction de la loque humaine qui leur tenait compagnie. Galariel parla la première:

- Bien que ma vie soit encore à son début, j'ai quand même acquis beaucoup de certitudes que je pensais inébranlables. Deux viennent de s'écrouler depuis que je suis entré dans ce bouge. Je croyais qu'il n'y avait pas d'endroit plus malodorant que les égouts de Luménis. Elle se tut le temps d'écraser un cafard de la taille d'un rat sur la table avant de continuer Et que certaines des tavernes de Luskan étaient les endroits les plus sales des Royaumes, je me trompais.

L'homme à côté d'elles se réveilla brusquement pour larguer une nouvelle salve de matières organiques pré-digérées mélangées à de la mauvaise bière à leurs pieds, et même si elles eurent le bon réflexe de les relever à temps quelques gouttes atteignirent quand même le bas de leurs robes. Cela fait le soulard retomba dans l'inconscience son front frappant la table d'un son mat. Dégoutée Galariel eut une remarque justifiée:

- Je pense que Lizbeth pourra bien mettre ces frusques au feu dès que cette mission sera terminée.

[Thémis]

Quête : Traque et matraques 2

Thémis dût faire appel à tout son contrôle pour rester imperturbable devant le spectacle que lui offrait le poivrot assis en face d’elle et dans une manière plus générale la taverne dans son entier. Elle fronça le nez face à la nouvelle émanation nauséabonde qui se dégageait du liquide recraché par l’ivrogne.
La bretteuse jeta un nouveau regard circulaire à la salle embrumée. Comment allaient-elles réussir à entendre des informations au sujet du commerçant dans un tel vacarme ?
Elle avisa un groupe d’homme assis non loin de leur table. Si elle se concentrait suffisamment, peut-être arriverait-elle à surprendre quelque bribe de leur conversation ?
Cependant avant de s’appliquer à cette tâche, Thémis commanda deux chopes de vins. Elle n’avait nullement l’intention de boire la boisson mais toutes deux passeraient d’avantages inaperçus. En effet, tous les clients sans exceptions tenaient un grand verre dans leurs mains.
Après quelques minutes d’attente leur commande arriva apporté par une vieille femme à l’air revêche. En pinçant les lèvres, Thémis inspecta le contenu de celle-ci. Apparemment la vaisselle n’était pas la seule chose qui manquait d’un bon nettoyage.
Avec un haussement d’épaule contrint, la jeune femme dit non sans une pointe d’ironie :

- Eh bien trinquons à cette soirée qui semble s'annoncer très... charmante.

[Ugo]

Quête : Traque et matraques 2

Galariel sourit à la pointe d'humour de Thémis et entrechoqua son verre avec celui de la bretteuse:

- Eh bien alors santé, puisse cette soirée être mémorable pour nous deux

Contrairement à Thémis, elle n'hésita pas à tremper les lèvres dans le vin pour en boire une gorgée elle en avait vu d'autres et sa constitution particulière lui permettait généralement de ne pas craindre les désagréments inhérent à ce genre d'endroit. Elle le regretta aussitôt, elle n'avait jamais avalé une mixture pareille, pas possible que ce soit du vin tellement c'était mauvais. Son orgueil lui fit avaler quand même la gorgée qu'elle avait en bouche mais elle reposa son verre avec une grimace et n'y toucha plus.

[Kasumi]

Quête : Traque et matraques 2

A la table que tentait d'espionner Thémis, les quatre hommes assis ne semblaient pas enclin aux mêmes objections que les jeunes femmes vis-à-vis de la boisson locale. Mais un regard attentif et une observation prolongée lui apprirent qu'ils ne buvaient pas autant qu'ils s'efforçaient d'en donner l'impression. Malheureusement, ils parlaient trop bas pour être entendus, surtout étant donné le vacarme es autres tables. Si les jeunes femmes voulaient en apprendre davantage, il allait falloir prendre quelques risques.

[Thémis]

Quête : Traque et matraques 2

A cette distance les deux femmes ne pouvaient entendre ce qui se disait à la table voisine. Il fallait qu’elles se rapprochent… Mais comment le faire de façon discrète ? Thémis se demandait si cela n’allait pas être un peu trop voyant si elle rapprochait subrepticement la table de la leur… Ou bien elle pouvait renverser « accidentellement » sa chope dans leur direction… mais l’action de ramasser le verre serait trop courte et ne lui permettrait pas d’entendre suffisamment de choses.
La bretteuse se tourna vers Galariel et lui exposa à voix très basse ses idées. Il fallait qu’elles trouvent ensemble une solution.

[Ugo]

Quête : Traque et matraques 2

Galariel s'abaissa au même ton que Thémis mais devait malheureusement conclure qu'elle n'avait pas de meilleures idées, n'étant pas formées aux approches directes les quatre hommes risquaient de voir clair dans le jeu des deux femmes. Le mieux était peut-être encore d'y aller franchement même si leurs tenues n'étaient pas celles de courtisanes, elles pouvaient toujours s'inviter à leur table pour se faire payer un verre. Ca pouvait marcher, après tout les hommes sont tous pareils et laissent rarement passer l'occasion de pouvoit mettre une femme dans leur lit.

[Thémis]

Quête : Traque et matraques 2

Thémis n’était pas très enclin à la solution de Galariel, mais elle devait reconnaitre que celle-ci avait une chance de marcher. Pourtant l’idée de jouer les courtisanes ne lui plaisait guère. La bretteuse n’avait encore jamais fait une approche d’espionnage de ce genre… mais l’audace était peut-être l’un des meilleurs moyens pour récupérer des informations.
Elle fit signe à la guerrière et se leva. Elle prit soin de relever ses jupes pour éviter qu’elles ne frôlent le sol souillé, puis avec un grand naturel s’assit à la table des suspects. Avec un sourire séducteur elle demanda :

- Dites moi Messieurs, je ne vois pas de Dame assise près de vous, seriez vous donc des cœurs solitaires ?

[Kasumi]

Quête : Traque et matraques 2

L'approche audacieuse de Thémis lui valut trois froncements de sourcils de la part des hommes installés. Seul le plus jeune d'entre eux sembla distrait et intéressé au point de lui adresser un sourire. L'un des hommes répondit d'un ton bourru :

- On est pas là pour ça ! On n'a pas d'argent et de temps en trop à dépenser avec une courtisane. En plus tu risques des ennuis à tapiner ici. Le patron n'aime pas les indépendantes.

[Ugo]

Quête : Traque et matraques 2

Galariel jugea de bon aloi d'intervenir à son tour pour dissiper le malentendu qui était en train de naitre:

- Allons allons messieurs dit-elle en s'installant en face de Thémis à côté d'un des hommes - Vous vous méprenez, je vous le demande avons nous les atours de courtisanes? Non, nous ne sommes que deux femmes seules qui cherchent un peu de compagnie virile pour la soirée.

Elle était elle-même surprise de sa propre témérité.