La Couronne de Cuivre

Quête: Liberté

" Je vous signale que je n'ai pas eu besoin de vous pour me libérer. Et j'ai la main légère... Méfiez-vous ou vous vous retrouverez avec une flèche dans la panse... Inutile de jouer au plus fin en vous servant de votre amie comme bouclier... Je vise juste, très juste, et à cette distance, je peux vous épingler tous les deux avec une seule flèche..."
Elle leur fit signe de revenir au centre de l'espace.
" Asseyez-vous pendant que je réfléchis à ce que je vais faire de vous."
Elle jeta un coup d'oeil circulaire sur la tente. Il devait bien y avoir de la corde quelque part, ou n'importe quoi d'utile pour les attacher.

Quête : liberté

Après une minutieuse inspection de la salle, Galathée finit par trouver des lourdes chaînes servant sûrement pour attacher entre eux les prisonniers. Elle ne put réprimer un frisson en se souvenant de leur contact glacé. Néammoins, elle trouva assez de sang froid pour attacher le gardien et sa compagne. Chacun son tour ...

Et maintenant, qu'allait elle donc bien pouvoir faire ?

Quête: Liberté

Galathée déchira une large bande de tissu au bas de la robe étriquée qu'on l'avait forcée à revêtir. A bien y réfléchir, elle aurait dû échanger de vêtements avec le garde, mais il était trop tard pour ça. Vu l'endroit où elle se trouvait, il y avait cependant de fortes chances qu'elle déniche des nippes plus seillantes et plus pratiques que son uniforme de servante. Cela pouvait attendre.
Elle utilisa le morceau d'étoffe pour bâillonner la jeune femme qu'elle avait surprise, repoussant une fois encore les limites de ce dont elle était capable, et refusant de croiser son regard. Avant d'affronter l'homme, elle se remémora quelques instants les terribles conditions dans lesquelles elle et les autres esclaves avaient cheminé jusqu'ici. Cela réveilla ce sentiment furieux qu'elle avait perçu plus tôt, affleurant dans son esprit, encore muselé mais prêt à bondir.
Lui pointant son piquet acéré sous la gorge, elle le fixa d'un regard froid.
" Quelques questions, à présent. Combien êtes-vous? Dans combien de temps comptez-vous appareiller?"

Quête : liberté

"Je vais tout vous dire ..., commença le gardien, impressionné par le sang froid de la jeune femme en face de lui, nous travaillons pour le compte d'Ephron de Lochnohan. Nous sommes chargés de ravitailler Mélandis en esclaves. Ils ont une grosse pénurie depuis quelque temps ... Une émeute suivie d'une évasion massive il me semble. Nous récoltons - enfin, si je puis dire - ramassons les gens sur la côte sauvage. En général, ce sont des vagabonds. Des gens de rien comme ... Comme ... Oubliez ... Hommes, femmes, enfants, vieillards, tout se monnaye. Mais s'il vous plaît, ne me faites pas de mal. Je ne suis pas un mauvais bougre. J'ai une femme et des enfants à nourrir et ils payent bien, surtout les primes. Une à chaque tête ..."

Quête: Liberté

Galathée grimaça.
" Et bien... Vous avez l'air de lui être fidèle, à votre femme, la pauvre..." grommela-t-elle. " Mais je n'ai pas l'intention de vous tuer. Pas si vous vous tenez à carreau. Sinon, je n'hésiterai pas, soyez en sûr... Vous n'avez pas répondu à mes questions. Combien êtes-vous? Combien d'hommes d'armes? Et quand avez-vous l'intention de reprendre la mer ?"

Quête : liberté

"Nous sommes une petite vingtaine plus la fille d'Ephron qui a insisté pour venir avec nous cette fois-ci. Elle cherchait une nouvelle femme de compagnie. Elle a fait égorger l'autre la nuit dernière pour un faux plis à sa robe ... Elle en avait besoin d'une autre la pauvre ... Elle ne sait pas se débrouiller toute seule, la petite. Sinon, nous allons encore rester ici deux jours environ. A mon avis, nous avons pris le plus gros des troupes. Il n'y aura pas d'autres arrivages d'ici là. Mais la pêche a été bonne il me semble. Je suis fier de moi. Mais ... Vous ne direz rien à ma femme non ?"

Quête: Liberté

A écouter le garde pérorer avec autant de stupidité, Galathée se sentit nauséeuse. Comment pouvait-on être si peu en phase avec le monde? Faire preuve d'une telle insensibilité? Mentionner la mort d'une dame de compagnie comme si c'était la chose la plus triviale qui soit? Se réjouir d'une bonne "pêche" alors qu'il était menacé par l'un des poissons?
Galathée songea à le bâillonner tout de suite, histoire de le faire taire. Mais ça ne lui servirait à rien, sinon à perdre une source d'informations.
" J'imagine qu'effectivement, le voyage doit être rude, pour une jeune fille de bonne famille..." fit-elle, conciliante. " Son père n'a-t-il pas pu le lui refuser? N'est-il pas suffisamment proche d'elle ?"
Une idée, un peu sordide, venait de germer dans son esprit. Mais elle cherchait toujours qui, dans cette engeance, pourrait bien mériter sa pitié.

Quête : liberté

"Non, il ne peut pas s'en occuper le pauvre homme, il est toujours en mer. Il ne voit jamais ses filles. Elles sont comme la prunelle de ses yeux. A part la dernière bien sûr qui n'est qu'une sale bâtarde que son indigne femme lui a infligée. Mais c'est un homme de bien. Il travaille très dur vous savez. Souvent, il se tue à la tâche. C'est un des seigneurs masqués d'eau Profonde. Un des plus importants à ce qu'il paraît. Aucune décision ne se prend sans lui à ce qu'on m'a dit. Et je peux dire qu'il mérite sa situation. C'est un homme de bien, surtout pour ses hommes. Il nous a toujours bien payés vous voyez. Il m'a même promis une maison pour que je puisse m'installer à Eau Profonde quand je serai sur mes vieux jours, vous voyez …"

Quête: Liberté.

Je crois que je connais la petite dernière, songea Galathée.
C'était un soulagement que d'apprendre qu'Althéa n'était pas la favorite de ce monstre. Quant au garde, il continuait à pérorer sans prendre la mesure des énormités qu'il proférait. Galathée avait une féroce envie de l'assommer, mais elle n'était pas certaine de pouvoir calibrer son geste sans soit échouer (et le faire hurler, la bonne affaire), soit le tuer par inadvertance.
" Un homme de bien ne s'enrichit pas en vendant son prochain..." grommela Galathée. " Qui a les clefs des enclos ?"
Les femmes ne s'étaient pas montrées très serviables, mais peut-être y avait-il des individus prêts à en découdre dans l'enclos des hommes... Et au pire...
Elle fut saisie d'un frisson.
Peut-être cet Ephron serait-il prêt à négocier si l'on menaçait sa douce et tendre fille...

Quête : liberté

« C’est Anellia qui a insisté pour avoir les clefs cette fois ci. Vous savez, elle aime bien avoir des responsabilités. C’est une grande dame vous savez. Elle a vraiment le sens de l’honneur, du maintien, de la rigueur et énormément de mérite. Elle tient ses subordonnés avec une poigne de fer. Rien ne lui échappe. J’aimerais tellement que ma fille lui ressemble vous savez. Je l’admire tellement …Si seulement elle pouvait me remarquer … Je ferais tout pour m’attirer ses faveurs. Peut être que si je vous capture à nouveau et que je vous ramène à elle … Elle serait tellement contente … »

Quête : Liberté
A la rescousse ! Désolée de vous avoir bloquées, les filles :fleur:

Partie à l'aube de la Vierge d'Argent, Anoush avait laissé une Manost encore engourdie derrière elle. La robe de bure qu'elle avait revêtue ne la gênait pas outre mesure, malgré les démangeaisons incessantes de l'étoffe rude à laquelle, elle devait se l'avouer, son tendre épiderme n'était plus habitué depuis longtemps.

Après moultes indications données par des voyageurs de passage, elle s'orienta vers le plein Nord. Il fallait longer la côte pour arriver là où la rôdeuse perdue était censée se rendre : Graëlon. L'intrigante espérait à chaque tournant retrouver sa trace, posait à l'occasion quelques questions restant sans réponse aux marchands des caravanes, mais pas le moindre signe, seulement des plaines herbues qui se transformaient peu à peu en un relief plus escarpé, au sentier plus difficile à suivre.

Au crépuscule, la barde dut se rendre à l'évidence : retrouver une rôdeuse dans la Cordillière du Faucon n'était pas une tâche des plus facile. Mais... Une odeur persistante de brûlé, malgré la légère ondée de la veille, lui arrivait par le vent vespéral. Dévalant de la hauteur, Anoush tomba sur les ruines d'un manoir brûlé devant lequel paissait placidement une petite chèvre. Enfin, une trace.

La vagabonde ne poussa guère plus loin l'examen de la demeure après la découverte d'une dépouille égorgée et à moitié carbonisée, à la mise plutôt soignée. Des traces de piétinement dans la cour montraient qu'un groupe important était passé là. Les esclavagistes, certainement... C'était donc ça. La piste devenait d'une facilité déconcertante à suivre, même pour quelqu'un n'étant pas habitué à pister des proies. Raison de plus pour se presser. Blottie au pied d'un arbre en seule compagnie de la chèvre, Anoush s'endormit en se demandant si la rôdeuse faisait partie du groupe, ou l'avait suivi, ou d'autres hypothèses tout aussi incertaines...

Réveillée aux petites heures, elle reprit la route en suivant les traces du groupe de manière bien plus assurée que le chemin qu'elle avait poursuivi jusqu'ici, même s'il fallait sortir des routes trop fréquentées, et par conséquent progresser sur des terrains bien plus inhospitaliers. Redoublant d'efforts après être tombée sur ce qui était sans doute des traces de sang, et d'autant plus après avoir vu de loin un charognard quelconque déchiqueter des restes probablement humains qui exhalaient à la ronde une odeur infâme, Anoushivaran arriva au coeur de la nuit suivante en vue d'un camp de fortune établi dans le Golfe de l'Oubli.

Quête: Liberté

Ne t'excuse pas, c'est moi qui suis un peu hors du rythme... Mais je me reprends!

Décidément, cette Anellia appelait la foudre: elle allait devoir lui rendre une nouvelle visite et inverser les rôles, pour une fois. Mais d'abord, elle devait régler son compte à cet imbécile de garde, qui continuait à tenir des propos à la fois insultants et ridicules. Elle était désolée pour sa fille, avoir un père pareil, ce n'était vraiment pas de chance.
Quoiqu'une fois le père loin, on peut devenir ce que l'on veut, songea-t-elle.
" Ce sera pour une autre fois." fit-elle avec un petit sourire faussement navré.
Puis elle bâillonna l'homme et savoura un instant le silence retrouvé.
Elle vérifia que ses deux prisonniers étaient bien attachés, qu'ils ne pourraient pas renverser des choses bruyantes en se tortillant ni se libérer, puis enfin, regagna la nuit, direction la tente de l'insupportable Anellia.

Quête : liberté

"Fouillez le camp, elle ne doit pas être très loin"

Au sortir de la tente, Galathée manqua se heurter à une patrouille de gardes. Elle parvint à les éviter tant bien que mal en se jetant au sol. Apparemment, son absence avait été remarquée. On la cherchait à présent. Une dizaine de gardes patrouillait à l'intérieur du camp.

Retourner chez Anellia allait s'avérer plus difficile qu'elle ne l'avait prévu. Quant à Ombre, elle allait devoir ruser pour entrer dans le camp désormais en alerte.

Quête : Liberté

La barde s'était approchée à pas de loup des premières tentes, rampant de fourré en buisson, avec de longs moments d'immobilité, lorsqu'elle avait craint être repérée par un des gardes qui rôdait autour. Là, pétrifiée, son souffle retenu, elle écarquillait les yeux afin de percer les ténèbres environnantes, et tentait d'entendre plus que le sang qui affluait à ses oreilles. Par chance, ceux-ci ne semblaient pas être excessivement en alerte : ils tournaient par deux le long des tentes, se glissant à l'occasion quelques mots à voix basse, ne cherchant pas spécifiquement à s'en cacher.

Soudainement, des ordres criées à voix plus forte, d'une voix féminine assez autoritaire ; des bruits d'armes, de réveils inopportuns et une cavalcade. Une alerte. De là où Anoush se trouvait, sur une pente surplombant un peu le camp, elle vit un groupe de mercenaires passer au pas de charge, farfouillant de-ci de-là. La rôdeuse avait-elle quelque chose à voir dans cette soudaine agitation ?

Il aurait été suicidaire de se lancer à l'attaque du camp dans de telles conditions. A quelques encablures de là, mais trop loin pour avoir perçu les bruits des brutes, un navire mouillait. Trois mâts à peine plus sombres que le ciel sans lune sur lequel ils se découpaient faiblement. Des stères et des stères de bois promptement inflammables. Fallait-il de la lumière ? S'il s'agissait d'agir, il fallait le faire maintenant, avant que l'alerte ne s'y propage. Maintenant. Toujours camouflée en moine, la barde mercenaire remonta à bonne distance des patrouilles afin de les contourner et de s'approcher du sinistre bâtiment.

Quête : liberté

"Hé vous, qu'est ce que vous faites là ?"

Ombre eût à peine le temps de se retourner qu'un homme venait tout droit vers elle. Il portait une épée longue et à sa tête, il avait l'air anxieux, voire franchement pressé d'en découdre tant qu'on chassait l'invitée surprise.

Mais qu'allait donc faire Ombre. Ruser ou se battre. Elle avait encore le choix. L'homme n'était qu'à quelque pas d'elle. Et fort heureusement, il venait seul.

Quête : Liberté

Humpf... C'est dans des moments pareils qu'Anoush se jurait de ne plus jamais suivre les conseils de ses employeurs. Qu'allait-elle pouvoir bien faire d'une robe de bure dans une telle situation ? Instinctivement accroupie, elle glissa la main dans l'ouverture de sa robe, le long de sa cuisse, et tira un couteau de lancer du bout des doigts.

- Pitié, je ne suis qu'une vagabonde prêtresse de Sharess, fit-elle avec une inflexion suppliante à en faire craquer Helm lui-même, sous laquelle courait tout de même l'assurance d'une féminité épanouie, relevée d'une pointe d'innocence et de vulnérabilité. Je ne vous veux aucun mal. Qui que vous soyez, sachez que vous n'être qu'un hasard sur ma route...

Quête : liberté

L'homme regarda la pseudo moinesse avec une moue de dégoût. Une moinesse plutôt jolie. Un joli morceau caché dans une robe de bure. Quel gâchis. Si elle avait été une femme "normale", il se serait empressé de la capturer. Le capitaine lui aurait sûrement donné une prime ... Peut être que s'il lui enlevait sa robe. Et puis non ... Il connaissait les moines de réputation. Ce n'était pas des gens avec qui se frotter. Alors autant se montrer diplomate en espérant qu'elle ne cherche pas à savoir ce qui se tramait dans le camp. Là, il serait obligé de sévir.

"Et qu'est ce qu'elle fait ici la petite dame, elle s'est perdue ? Elle va gentiment rebrousser chemin ou rester ici ?", crût il bon de lui demander.

Quête : Liberté

Encore heureux que l'homme ne pût y voir goutte dans une telle obscurité, sans quoi il eût pu lire sur les traits d'Anoush, fugitivement, car elle n'était femme à se laisser excessivement surprendre, une profonde surprise. Comment ?... Une marque de respect de la part d'une brute épaisse, qui de l'autre main tenait le fouet et les fers de vieillards et d'enfants. Quelle ironie... Un instant, elle pensa jeter à ses pieds l'habit monacal, tirer son poignard, et apostropher l'homme : Ainsi donc, de cette façon, je gagne ma valeur marchande ? Si tes esclaves portaient une robe de bure, tu les épargnerais ? Viens ici, skral'es, viens voir si je ne mérite pas le traitement que tu leur fais subir, et si je ne vaux pas plus que ce mépris dans ta voix...

Sa révolte s'éteignit rapidement. Ce n'était pas le moment de se lancer sur le thème de la religion, qui la touchait profondément, d'une manière inexplicable. Quels qu'en soient les tenants et les aboutissants, la situation présente ne faisait qu'attiser des braises toujours ardentes. Même lorsqu'il s'agissait d'esclaves et de tortionnaires, et pas de prêtres et de clergé. Son ardeur à exploiter la rencontre fortuite avec ce garde en redoubla.

- Comme je vous l'ai dit, je ne suis qu'une voyageuse qui offre ses services de temps à autres contre l'accueil ou quelques agréments. (Etait-il prudent de ?...) Je ne cherchais qu'un point d'eau pour remplir ma gourde, et si vous me chassez, eh bien, j'en trouverai ailleurs ! (Une pause légère, après la pointe d'indignation.) Vos activités ne m'intéressent pas, et si vous cherchez à le savoir, je n'y regarde jamais de trop près.

Instinctivement, la barde avait pris un accent mulhorandi, histoire de coller au portrait. Avec un peu de chance, il ne se poserait pas de question.

Quête : liberté

"Un point d'eau. Mais il n'y en a pas ici. Et je n'ai aucune envie que vous veniez mettre le nez dans nos affaires. Il risquerait de vous arriver des choses que vous pourriez regretter amèrement. Alors, si j'étais vous, je reprendrais sans plus attendre mon chemin et j'oublierais ce que j'ai vu. Je n'en parlerais à personne. Et bien sûr, à l'avenir, j'éviterai par tous les moyens de repasser par ici. Pour ce qui est de l'eau, vous n'êtes plus très loin de la mer. Un peu de patience et vous en aurez autant que bon vous semblera. Ce n'est pas la mer à boire ..."

Il eût un petit rire mais Anoushivara devina qu'il ne plaisantait pas.

Quête : Liberté

Décidément, l'importun se montrait vraiment peu coopératif. Pas question de repartir bredouille, surtout lorsque les mécréants s'empresseraient de lever le camp... Et si elle revenait et était de nouveau repérée, le sort qui lui serait réservé devrait être autrement plus expéditif. Anoush pesa donc de toute sa conviction et son charme sur les mots qui suivirent :

- Sharess puisse m'aider ! s'exclama-t-elle avec flamme. Prêtez attention à ma requête, je vous en prie... Je marche depuis plusieurs jours dans ces terres arides. Si je dois repartir maintenant, sans eau douce, les prochaines journées de voyage seront extrêmement difficiles...

La barde prenait un plaisir fou à faire sensuellement rouler les "r" sous la langue.

- Je ne suis qu'une humble femme de passage, et n'ai que faire de vos trafics, de quelque nature qu'ils soient. Votre chef n'en saura rien, avec toute cette agitation qui semble régner... et en tant que prêtresse de la déesse des plaisirs, je puis vous offrir mes services en rétribution...

Ce disant, Anoushivaran fit légèrement glisser le capuchon, en faisant s'échapper quelques mèches opulentes. Sa sandale qui dérapa insensiblement sur les rocailles de la pente découvrit un mollet fuselé de sa robe de bure, tandis que d'un geste de la main elle dénouait l'étreinte du garrot sur sa cuisse. La soi-disant prêtresse avait précautionneusement évité de dire sur quel domaine de ses compétences portait sa proposition !

Quête : liberté

Hum, mais cela commençait à devenir plus qu'alléchant tout ça. Un joli minois, de belles jambes ... et tout le reste. Tout était bon chez la moinesse, il n'y avait rien à jeter, à part la robe de bure. Mi figue mi raisin, le garde se mit à danser laborieusement d'un pied sur l'autre, en proie à un immense dilemme. Devait il ou ne devait il pas ? Après tout, personne ne le saurait.

"D'accord ... Je vous laisserai remplir votre gourde mais à une condition ... Je dois vous bander les yeux. Il ne faut pas que vous voyez ce qu'il se passe ici"

Et peut être qu'après ...

Quête : Liberté

Anoush ne fit mine de renâcler qu'une fraction de seconde. L'occasion était trop belle.

- A votre guise, fit-elle. Je ne compte pas faire long feu ici, donc autant faire vite.

Devant la mine déconfite du garde, elle eut un sourire de côté, et murmura avec chaleur :

- Ne vous inquiétez pas, pas *trop* vite... Dois-je me bander moi-même les yeux ?

Quête : liberté

"Non, vous risqueriez de tricher. Je vous préviens, si vous entrevoyez ne serait ce qu'un détail de ce qui se passe dans le camp, vous n'en sortiriez pas. Mais si vous voulez, je pourrais aller vous chercher de l'eau moi-même si vous me laissez votre gourde. C'est à vous de voir. Vous ne prendriez aucun risque comme cela. Je dois vous dire que les gens qu'il y a ici sont des alliénés qui attendent d'être embarqués pour l'asile de Mélandis. Je ne voudrais pas qu'ils vous fassent du mal, ce serait du gâchis"

Quête : Liberté

Celle qui prétendait être moinesse de Sharess fit mine d'hésiter, tripotant sa gourde presque vide.

- Je ne vous fais pas confiance, déclara-t-elle avec soupçon. Et je risquerais de tomber sur un de vos camarades en attendant votre retour. Bandez-moi donc les yeux, si vous jugez trop dangereux de me montrer vos *aliénés*...

Elle baissa la capuche de sa robe. Montrer qu'elle n'était pas dupe, mais qu'elle n'était pas un danger. D'autant moins.

Quête : liberté

"Mais d'abord, je dois vous fouiller pour être sûr que vous n'abritez pas d'armes ou autres", répondit l'homme affichant un sourire quelque peu douteux, Levez les bras et ne bougez pas"

Quelques secondes plus tard, ses mains vinrent se poser sur la prétendue moinesse. D'abord du coté du ventre et les mains descendirent, s'attardant sur la taille, le ventre, les cuisses et les fesses. Visiblement, l'homme prenait son temps. Mais qu'allait il découvrir ?

Quête : Liberté

- Rétribution ne veut pas dire avance, modéra la barde avec un léger mouvement de recul et du défi dans la voix lorsque les mains très enthousiastes de l'homme tâtèrent le presque imperceptible bourrelet de chair causé par le serrement du garrot sur sa cuisse.

Par chance, la robe de bure était assez épaisse pour qu'un néophyte ne sache en faire la différence d'avec une quelconque pièce de lingerie fine.

- Si vous cherchez une arme, regardez plutôt dans ma besace. J'ai un poignard d'apparat, mais il ne me sert qu'à menacer les importuns qui en voudraient à... mes biens... sur les routes. Vous n'imaginez pas comme c'est fréquent pour une femme comme moi, acheva-t-elle avec une oeillade charmeuse.

Ce faisant, la mercenaire leva doucement sa jambe libre, titillant l'intérieur de la jambe de l'homme.

Quête : liberté

"Pardonnez moi, mais je vais devoir aussi fouiller votre besace ..."

L'homme se méfiait des moines. Ils étaient si imprévisibles derrière leur robe de bure. Cependant, oublia quelque peu la prudence car il tourna le dos à Anoushivara et, accroupi, se mit à fouiller dans la besace, visiblement curieux de ce qu'il allait y découvrir ...

Quête : Liberté

D'un mouvement le plus fluide possible, Anoush finit de dénouer la jarretière improvisée. Le bougre eut à peine le temps d'entendre le choc mat des quelques couteaux de lancer, que plus rien ne retenait, sur les mottes de terre, que sa captive lui avait enroulé la lanière autour du cou, son genou appuyé sur le dos de l'homme. Par chance, elle avait pu en croiser les extrémités, sa liberté de mouvement n'en serait que plus grande.

- Pas un bruit. Pas un mouvement. Les os du cou sont plus fragiles qu'on ne le croit. Retirez très doucement les mains de ce sac, maintenant, lui souffla-t-elle à l'oreille. Votre condition physique dépendra de votre esprit de coopération.

Quête : liberté

Mais c'est qu'elle venait de l'avoir la bougresse ! Il avait eu raison de se méfier des moines mais malheureusement, il ne l'avait pas fait assez ... Maintenant, elle le tenait captif. Impossible de bouger ou de crier. Simplement se montrer coopératif, il n'avait pas le choix.

"Vous n'aurez aucune chance de survivre ici si vous entrez dans le camp. Surtout si vous me tenez en otage. Les hommes qui sont là n'ont rien à faire de la vie d'autrui. Que ce soit la mienne ou la vôtre. Tout se compte en espèces sonnantes et trébuchantes ... Vous faites une grossière erreur ma jolie"

Et, d'une poussée subite, il tenta de se dégager.

Quête : Liberté

L'imbécile. Il ne savait vraiment pas où voir son propre bien.
Anoush se maudit d'avoir pensé qu'il pourrait lui donner des informations sur le camp afin de rendre sa tâche plus aisée. Shaundakul la renie ! Que n'avait-elle profité de l'instant pour lui ouvrir le crâne !

Déséquilibrée par son mouvement désespéré, elle bascula en arrière avec ledit imbécile. Celui-ci tomba lourdement sur la jambe de la mercenaire, qui étouffa un grognement de douleur. Pour autant, le malhonnête homme ne pouvait se libérer, et elle en avait profité pour resserrer la morsure du cuir sur sa peau. Les deux étaient inextricablement mêlés. Drôle d'étreinte, pas vraiment celle à laquelle la barde avait cru devoir se préparer.

Pendant de longues secondes, entravés l'un par l'autre, les deux adversaires ne purent qu'engager de vains gestes, dans l'obscurité, les crampes qui tiraient leurs muscles et la peur qui battait à leurs oreilles - battement devenu presque insupportable pour le garde qui suffoquait. Anoushivaran parvint à glisser une main entre le garrot et le cou, tenant fermement le noeud ainsi formé, et de son autre main désormais libre, tâtonna autour d'elle afin de mettre la main sur une pierre de taille assez conséquente pour rattraper son erreur.