La Couronne de Cuivre

[Quête : l’invasion des ombres]

HRP : Iluvatar, on va dire que tu arrives un peu après l’arrivée d’Agrippa et de sa suite. Une fois au campement, je te renvoie mes archers.

Kasumi sourit au clerc et le mena, lui et son escorte, vers le campement. En chemin, il entreprit de lui résumer les évènements les plus notables des dernières heures :

- Avec les hommes de notre ambassade ici à Luménis, nous avons opéré une percée dans le quartier ouest. Nous avons trouvé des civils sur le point d’être massacrés par les Gardes rouges. Bien que nos pertes aient été très élevées, nous avons ramenés un bon nombre de survivants ici dans le Parc. Il y a quelques victimes qui nécessitent des soins de première urgence mais la majorité pourra attendre. J’aimerais que vous concentriez vos efforts sur les combattants dans un premier temps car la bataille est loin d’être terminée.

Passant à un autre sujet, il ajouta sur un ton un peu plus inquiet :

- Avez-vous un lieu sûr où abriter les rescapés qui ne peuvent se battre ? Ce lieu est trop exposé et peu défendable si jamais la fureur du quartier ouest atteint les autres secteurs de la ville. Morféa a perdu beaucoup d’hommes et il pourrait pourchasser ceux qui ont échappé à son emprise par simple vengeance.

[Quête : l'Invasion des Ombres]

Nous pouvons évacuer les blessés vers un lieu sûr; un des hommes de mon groupe pourra servir de guide. J'ai toutefois peur que tous ne puissent être immédiatement transportables, laissa échapper d'un air sombre le clerc qui examinait à la ronde les corps étendus sur l'herbe.

Je vais donner les premiers soins aux blessés critiques, qu'ils soient combattants ou pas, mais nous ne soignerons complétement que ceux susceptibles de retourner en première ligne. Allons-y, les hommes de Morfea pourraient décider d'intervenir dans le quartier d'un moment à l'autre.

Kasumi, ne me sépare pas trop longtemps de mon adjoint militaire, please

[Quête : l’invasion des ombres]

Kasumi écouta le clerc et s’approcha des deux archers qui l’avaient prévenu de son arrivée. Les examinant un moment, il estima que ces derniers n’avaient besoin d’aucun soin sinon d’un peu de repos.

- Retournez au Belvédère. Votre mission est la même : amenez-nous les résistants qui auraient répondu à l’appel. Je vous ferai relever dans une heure.

Il porta ensuite ses pas vers l’ambassadeur et les soldats. Il désigna parmi eux un certain nombre de soldats blessés plus ou moins gravement :

- Messieurs, rejoignez les civils que nous avons réunis au centre du campement. Messire d’Orgeval et ses acolytes vont passer soigner vos plaies.

Quand ils se furent éloignés, certains en claudiquant, d’autres en s’appuyant sur leurs camarades moins touchés, il restait peu de combattants de formation. Il leur donna un ordre différent :

- Votre mission est cruciale pour la suite : passez dans les rangs des citoyens et envoyez moins les volontaires que vous jugerez aptes à se battre. Je sais qu’ils répondront à l’appel.

Les hommes s'exécutèrent sans même songer à remettre en cause l’autorité du rôdeur et se dispersèrent dans les rangs de réfugiés. Les observant un instant, Kasumi se tourna finalement vers Agrippa qui se tenait toujours à ses côtés.

- Je vous fais confiance pour mener en lieu sûr les civils qui ne peuvent se battre. Je partirai vers le quartier ouest avec les hommes en état de se battre pour tenter d’en sauver plus dès que les soldats seront soignés.

Alors que Galathée s’approchait d’eux, il ajouta d’un ton contrit :

- Mais avant cela, j’ai bien peur de devoir en appeler à vos services pour moi-même.

Quelques minutes plus tard, les deux archers arrivèrent à destination et n'eurent pas à attendre longtemps pour voir un homme s'approcher du belvédère. Devisant dans les fourrés sur la conduite à tenir, ils décidérent finalement de se montrer et s'adressèrent à lui.

- Messire, veuillez nous accompagner. Vous êtes attendu.

Quête: L'invasion des ombres.

Galathée était restée en retrait, accompagnant les deux hommes sans intervenir. Les considérations stratégiques avaient repris le dessus, elle n’avait rien à y apporter. Kasumi était bien informé de la situation et semblait penser toujours en avant, en dépit de son état de fatigue. C’était bien plus qu’elle ne pourrait jamais leur proposer. Elle demeura cependant à leurs côtés, désireuse de ne pas faillir à la cause ou à ses responsabilités. Si elle pouvait avoir une utilité quelque part, elle ne se déroberait pas.

[Quête : l’invasion des ombres]

Alors qu’Agrippa organisait ses hommes suite aux recommandations du rôdeur, celui-ci tourna son regard vers Galathée. Son visage trahissait la fatigue tant physique que psychique mais une lueur de détermination brillait malgré tout au fond de ses yeux. Kasumi s’apprêtait à renvoyer des soldats et même des civils dans l’enfer de la bataille et pourtant il répugnait à l’y envoyer elle aussi. Ses compétences n’étaient pourtant plus à démontrer mais l’esprit froidement pragmatique du rôdeur qui le caractérisait depuis le début de cette campagne laissait place à autre chose en présence de la rôdeuse. Pourtant c’est libre de ses choix qu’elle s’était unie à leur cause.

- Galathée, vous êtes fatiguée et blessée mais je me fie à votre jugement. Les civils que nous nous efforcerons de mettre à l’abri peuvent avoir besoin de vous… Mais je ne vous cacherai pas que je... que nous aussi. Je ne peux pas décider pour vous. Pour tous les autres, oui mais pas pour vous.

Faisant volte face, le rôdeur se dirigea résolument aux côté d’Agrippa et rejoignit le groupe des blessés à soigner en priorité sans un regard en arrière.

[Quête : l’invasion des ombres]

Iluvatar sourit de bon coeur aux deux hommes : il était heureux de pouvoir retrouver dans peu de temps les dirigeants de la résistance, cela faisait un bon moment, et il avait une bonne nouvelle à leur annoncer vu la réussite de son combat récent.

Il s'avanca, se laissant guider par les deux hommes, ne faisant aucun geste brusque, silencieux.

Les deux archers le menèrent face à trois personnes. Ils annoncèrent l'arrivée du paladin puis retournèrent dans leurs buissons : il y avait deux personnes qu'Iluvatar n'avait jamais rencontré, apparemment des rôdeurs. Un peu intrigué il regarda la troisième personne qui s'occupait visiblement de civils blessés.

A..., il regarda tous le monde autour de lui et termina son mot dans un instant d'hésitation, Agrippa, quelle joie de te revoir... J'espère que tu pourras excuser mon absence, j'ai fait énormément de chose pendant ce temps et j'ai une bonne nouvelle pour la résistance.

Le paladin regarda les 2 autres et s'inclina respectueusement : Excusez moi, je suis tellement heureux, j'en ai oublié de me présenter... Je suis Iluvatar, paladin au service du culte lathandrien de Luménis, et conseiller militaire de messire Agrippa.

Iluvatar sourit, avec les évènements récents, il sentait l'espoir monter en lui.

[Quête : l’invasion des ombres]

Kasumi fut heureux de la diversion que lui octroya l’arrivée des deux archers. Ils menaient un homme en armure qui se dirigea vers Agrippa sans hésitation. L’homme semblait enjoué, ce qui dénotait franchement après les dernières heures et leur lot d’horreur et de douleur. Pourtant cet homme dégageait une sorte de sérénité communicative. Kasumi lui adressa un salut amical en retour de sa présentation.

- Enchanté Messire. Je me prénomme Kasumi et voici Dame Galathée. Le concours d’un homme saint nous est précieux. Plus encore si vous êtes porteur de bonnes nouvelles. Et si Messire Agrippa a toute confiance en vous, je vous accorde également la mienne.

[Quête : l’invasion des ombres]

Iluvatar sourit à Kasumi et Galathée :

En effet, pendant mon absence, j'ai formé un groupe armé qui pourra nous être très utile, il est constitué d'une quarantaine d'hommes. D'autre part, je reviens à l'instant même du quartier ouest où nous avont lancé un assaut et abattu des ennemis qui formaient un barrage, nous avons sauvé un bon nombre de personnes qui savent désormais que la résistance agit contre Morfea, et vu ce que ce dernier fait en cet instant, il perd toute crédibilité, même auprès de ses propres hommes.

C'est comme cela que après la bataille, des soldats ennemis se sont rendus et se sont ralliés à moi de bon coeur, ils pensaient que Morfea leur apporterait quelque chose de bien, mais tout s'est empiré et ils veulent désormais renversé ce tyran. Certains citoyens se sont joint à mon groupe aussi, ils ont vu bon nombre d'atrocités se produire et veulent lutter pour nous.

Ne vous inquiétez pas, mes hommes gardent en vue tous ses nouveaux arrivants, on n'est jamais à l'abri d'une trahison ou d'un espion...

Iluvatar sourit de nouveau, ses hommes devaient désormais avoir fini d'évacuer, d'enterrer, de surveiller : ils devaient être retourner aux entrepôts sur les quais.

[Quête : l’invasion des ombres]

Ainsi donc les habitants n’avaient pas été livrés à eux-mêmes et d’autres initiatives pour défaire les barrages avaient pu réussir. Tant de vies avaient été perdues pour quelques-unes sauvées. Même si les évènements rapportés par le paladin étaient de bonnes nouvelles, elles n’apportaient aucune joie au rôdeur qui percevait encore l’odeur du sang, de la cendre et de la mort. Que des soldats de Luménis rejoignent leur cause était encourageant cependant. Ils représentaient un espoir à tout point de vue. Chaque soldat rallié à leur cause était un mort de moins dans leur camp et un danger de plus pour leur ennemi.

Sans aucune joie, Kasumi fit le récit de ses propres actions qui l’avaient conduit à l’ambassade du Quartier Nord puis au cœur du quartier d’habitation. Il n’omit pas de mentionner les pertes et ce qu’il avait pu apprendre des tactiques et des compétences de la Garde Rouge.

- … En résumé, il existe une animosité certaine entre les soldats assignés aux patrouilles et ceux de la garde d’élite de Morféa. Ces derniers sont bien plus expérimentés et équipés du meilleur matériel. Il paraît inconcevable de tenter de les convertir à notre cause. Pour la plupart d’entre eux, Luménis n’est qu’un lieu où ils peuvent prendre tout ce qu’ils veulent sans avoir à en rendre compte. Mais tout n’est pas aussi sombre, vous avez raison : Morféa s’est aliéné le soutien d’une bonne partie de la population et du guet en ordonnant ce massacre sans nom. Nous pourrions désormais y trouver davantage de soutien. Des ressources, des informations et des hommes.

Si nous demeurons isolés les uns des autres, notre ennemi ne tardera pas à se grouper. Unissons nos forces et retournons au combat !

Quête: L'invasion des ombres.

Ecoutant les hommes deviser, Galathée était arrivée à la conclusion qu’elle devait retourner au combat. La perspective n’était pas des plus enthousiasmantes, mais elle ne pouvait pas rester en arrière alors qu’elle disposait de compétences propres à aider leur cause. Se morfondre en arrière ne lui apporterait rien, et des soigneurs autrement plus qualifiés qu’elle étaient désormais disponibles pour se charger des blessés. Il n'y avait pas véritablement d'alternative.
Profitant d’un silence dans la conversation, elle posa une main légère sur le bras de Kasumi et s’adressa à lui à mi-voix.
« Je viens avec vous. Ne partez pas sans moi. »
Puis sans lui laisser le temps de répondre, elle quitta le conciliabule des stratèges et retourna dans l’ombre du frêne où dormait Victor. Il était toujours plongé dans un profond sommeil, et elle l’observa quelques secondes, consciente d’avoir pris une décision peu compatible avec la promesse de rester à ses côtés. Mais elle espérait qu’il y ait là, autour d’eux, quelqu’un qui pourrait veiller sur le garçon jusqu’à son retour. Ou celui de ses parents. Une seconde, la jeune femme s’assit dans l’herbe, et toucha les cheveux de l’enfant, l’assurant en silence que tout irait bien.
Il bougea alors dans son sommeil et papillonna des yeux.

HRP: n'hésitez pas à poursuivre en parallèle!

[Quête : l’invasion des ombres]
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Le regard encore ensommeillé de Victor passa sur le visage de la rôdeuse, comme s’il ne le reconnaissait pas, et glissa sur le paysage alentours et les hommes qui s’y afféraient : les soldats, les réfugiés, les blessés...
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Les traits du gamn se tordirent soudain, comme la compréhension se faisait jour dans son esprit. Il posa les yeux sur la rôdeuse et murmura d'une voix ténue

-Où est-ce qu’on est ? Où es mon père ?

Quête: L'invasion des ombres.

Galathée grimaça brièvement.
" Victor, nous sommes au Parc Verdoyant, au Sud de Luménis. Tu as perdu connaissance après ta chute, dans la maison en ruines où je t'ai stupidement dit d'aller te cacher. Les gens que tu vois autour de toi sont des voisins, des survivants, comme toi, de l'attaque sur votre quartier."
Elle jeta un regard circulaire sur la masse des citoyens rassemblés.
" Ton père était ici, mais il est parti à la recherche de ta maman... Il a promis de revenir vite."
Elle le dévisagea avec gravité.
" Je vais devoir repartir moi aussi, voir s'il n'y a pas d'autres personnes qui ont besoin de mon aide pour sortir vivants de ce massacre..."
Doucement, elle lui toucha l'épaule.
" Des résistants sont arrivés, et ils vont t'emmener en lieu sûr, pour que tu puisses reprendre des forces. Ce sont des personnes de confiance... Je viendrai te retrouver quand tout sera terminé... avec tes parents."

[Quête : l'Invasion des Ombres]

Le clerc commença par examiner les blessures des personnes les plus mal en point, certains à l'article de la mort en raison des nombreuses plaies mal refermées et des hémorragies que leurs camarades ne parvenaient pas à stopper. Parcourant les rangées désorganisées des combattants et civils mêlés, Agrippa et son acolyte prodigua les premiers soins, accompagné par Iluvatar, lequel n'avait pas eu l'occasion de s'entretenir avec son supérieur depuis le début des actions militaires.

Agrippa => Soins des blessures graves ==> Combattant

Agrippa => Soin des blessures légère ==> Civile blessée

Agrippa => Soin des blessures graves ==> Combattante

Mais je vois que vous avez vous aussi besoin de mon assistance,... pardonnez-moi, votre nom m'échappe... dit le clerc au rôdeur. Le sang perlant sur ses mains et teintant ses habits clairs, il fit signe au combattant de se mettre à genou, et incanta.

Agrippa => Soin des blessures intermédiaires ==> Kasumi

Avant que Kasumi ne puisse faire la moindre remarque, le clerc se tourna vers un autre patient, et donna des instructions à son second.
Messire Belred, je suis soulagé de pouvoir m'entretenir avec vous. Je tiens à ce que vous gardiez votre indépendance vis-à-vis des forces manostiennes dans la conduitre des actions militaires, aussi vous prierai_je de m'écouter attentivement.
Nous ne représentons pas seulement la résistance, mais aussi la population dans son ensemble. Morféa a commencé à attaquer les civils, et cela sera sa perte.
Rassemblez les hommes qu'il vous faut, investissez les maisons à proximité de cette place et facilement défendables, et mettez à l'abri les blessés qui ne sont plus aptes au combat, ainsi que les civils continua-t-il en désignant un petit garçon réconforté par Galathée. Déléguez à des hommes de confiance l'organisation de ces retranchements, et tentez de vous rallier un maximum de nobles du quartier sud. Nombre d'entre eux auront à coeur de se venger de Morféa, et de permettre à Luménis de retrouver sa vraie nature. Et de plus, certains ont une longue tradition de service militaire, ce qui sera un appoint non négligeable dans la conduite des opérations.

Puis, rassemblezz toutes vos forces disponibles, et dirigez-vous au fort de la mêlée, au quartier ouest. Il nous faut sécuriser le débarquement des Manostiens; il vous faudra vaincre ou mourir sur le port. Sans aide, nous serons écrasés.

Vous avez vos ordres. Puisse Dénéir vous garder, et Lathandre guider votre bras.

[Quête : l’invasion des ombres]
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HRP : Gal, tu n’as pas honte de mentir comme ça à ce pauvre gosse ?
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A quelques mètres de là, les yeux de Victor s’agrandirent, et un voile de panique passa sur son visage.
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-Mais... mais je connais personne ici, moi... Je vais être tout seul... chevrota-t-il.<o>
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La jeune femme serra les dents, se préparant autant qu’elle le pouvait à essuyer la tempête de protestations déchirantes qui allaient immanquablement succéder à ce prélude. Mais celle-ci ne vint pas. Les lèvres de l’enfant s’agitèrent un silence, sans qu’un son ne les franchisse. Puis ses épaules s’affaissèrent et il baissa la tête.<o>
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-Bonne chance... murmura-t-il enfin, sans regarder la rôdeuse.

Un frisson le parcourut et, fixant toujours le sol, il s’essuya les yeux d’un point rageur.
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[Quête : l’invasion des ombres]

Une partie de la conversation échappa au rôdeur après que Galathée lui avait signifié son intention de participer à la bataille. Par un effort de concentration il revint à la réalité. Agrippa lui demandait de s’agenouiller ce qu’il fit sans réfléchir. Ses blessures au poignet, aux jambes et au pied se refermèrent. Il ressentait toutefois encore une gêne et un picotement. Le temps achèverait la guérison si on lui en laissait la possibilité. Le rôdeur remercia le clerc et testa la force de sa main gauche en fermant le poing. Oui, cela conviendrait pour le moment. Le plan du Luménien était censé même si on pouvait regretter la pointe de méfiance qui perlait dans ses paroles à l’égard de ses alliés Manostiens. Kasumi dessina sur le sol un plan grossier du quartier ouest et des quais.

- Messieurs, notre objectif est double : prendre pied et défendre les quais d’une part et poursuivre notre mission de sauvetage dans le quartier ouest où est positionné le gros des troupes de Morféa. Je vous suggère de ne pas isoler nos forces mais il ne serait pas efficace de former un groupe compact.

Messire Iluvatar, vos hommes sont bien positionnés pour venir en aide aux forces menées par le conseiller Ravestha. Son but est de prendre les remparts protégeant la rade ainsi que les bâtiments principaux de l’esplanade. Votre aide n’y serait pas de trop. Les unités qui seront envoyées au-delà du mur jusque dans le quartier ouest doivent être mobiles et pouvoir se replier sur votre position aussitôt leur tâche terminée. Elles retarderont l’ennemi et maintiendront la porte de sortie ouverte aux réfugiés aussi longtemps que possible. Qu'en pensez-vous ?

Quête: L'invasion des ombres.

Au pied du frêne...
Dans un élan spontané, la rôdeuse étreignit alors le petit garçon, comme pour moucher son chagrin et sa déception au creux d’elle-même.
« Victor... Oh Victor... » lui murmura-t-elle doucement. « Je sais que tu es un grand garçon, que tu es courageux. Il y a ici plein d’autres enfants qui sont seuls, comme toi. Ils ont besoin d’un ami, dont ils peuvent suivre l’exemple, qui reste fort malgré les combats. Je suis certaine que tu peux être cet ami. »
Curieusement, alors qu’elle aurait dû être celle qui apportait le réconfort, elle se sentait énergisée par la présence de l’enfant, comme s’il lui transmettait quelque chose juste en respirant contre son épaule.
« Je reviendrai pour toi. Fais-moi confiance. » ajouta-t-elle.
Puis elle s’écarta, lui sourit, et retourna vers le clerc de Dénéir, espérant qu'il pourrait la remettre sur pieds.

[Quête: L'invasion des ombres]

Iluvatar observa Kasumi et Agrippa :

J'ai bien compris vos demandes, le soucis, c'est que je vais devoir obligatoirement séparer mes troupes et envoyer un petit groupe pour s'occuper des survivants ici, l'une des priorités principales étant de venir en aide à un groupe en difficulté sur les quais, et pour cela je dois mobiliser un maximum de troupe. Pour aider les survivants ici, je ne peux vous promettre qu'une dizaine d'hommes et un de mes officiers, je ne peux pas plus...

Je ferai de mon mieux pour donner mes instructions, et vous aurez mon soutien du mieux que je peux. Mais je ne peux pas courir le risque de laisser une de nos troupes se faire exterminer, il faut que j'aille apporter mon aide, sans quoi ils n'ont aucun espoir : j'ai vu les forces mobilisées par Morfea...

Iluvatar soupira.

Je vous envoie comme promis des hommes dès mon arrivée à notre repère, et je pars directement ensuite avec tout le reste vers les quais militaires...

Sur ce il se détourna et partit, de nouveau concentré sur ses tâches à venir.

[HRP]Je fais partir directement mon paladin vers les quais militaires, on considèrera qu'il sera passé par les entrepôts et aura envoyé une troupe ici comme prévu. J'attendrai un peu pour poster, je m'occuperai d'Iluvatar et en parallèle du groupe qu'il aura envoyé ici, Bon RP tout le monde

.[/HRP]

[Quête : l’invasion des ombres]

HRP : en l’absence de notre ambulance préférée, je prends la liberté de faire intervenir ses acolytes.

Kasumi hocha de la tête et s’adressa à l’ambassadeur Manostien.

- Messire, je ne peux pas rester ici pour m’occuper des réfugiés. Vous me rendriez un fier service en prenant la tête des volontaires Luméniens qui seront chargés de défendre les blessés, ici dans le Quartier Sud.

C’était évidemment une façon très polie de mettre l’ambassadeur à l’abri des combats. Mais le rôdeur espérait que l’expérience de commandement et les relations de l’ambassadeur auprès de la noblesse Luménienne pourraient jouer en leur faveur et aider à rallier certains citoyens influents du quartier.

Les acolytes d’Agrippa finissaient de s’occuper des blessés les plus gravement atteints et avaient déjà remis sur pied la majeure partie des combattants de formation. Une acolyte se tourna vers Galathée :

- Montrez-moi où vous êtes blessée, Madame.

Le rôdeur disparut un instant pour revenir avec un sac. Il en tira une poignée de fruits secs qu’il distribua aux combattants qui avaient été blessés. S’approchant à son tour de Galathée, il lui en remit quelques-uns.

- Mangez donc, cela ne remplacera pas le sang que vous avez perdu mais c’est sucré et vous redonnera un peu d’énergie.

Quête: L'invasion des ombres.

Galathée accepta l’en-cas avec reconnaissance. Son dernier véritable repas remontait à une éternité et son estomac se rappela à son bon souvenir avec bruit.
« Décidément, vous n’êtes pas sans ressources... » dit-elle amicalement à Kasumi. « Vous prend-on parfois en défaut ? »
Autour d’eux, petit à petit, un groupe de combattants se reformait. Ils pourraient sans doute bientôt se remettre en mouvement.

[Quête : l’invasion des ombres]

Un observateur attentif aurait noté le changement de couleur qui gagna les joues du demi-elfe ou même son ton un brin précipité quand il répondit :

- Vous me flattez mais l’astuce n’est pas de moi. D’ailleurs vous mériteriez un vrai repas après tout ce que vous avez déjà accompli. D’un moyen ou d’un autre, il faudra nourrir tous ces pauvres gens et les soldats.

Il ajouta avec un petit sourire :

Je crains que nous nous soyons fermé les portes des épiceries. Il va falloir nous servir ailleurs comme des gens mal élevés. J’espère que vous aimez moudre votre grain vous-même.

Les soldats achevèrent de se regrouper autour des deux rôdeurs après avoir remercié leurs guérisseurs. Un contingent de volontaires se tenait juste derrière. Kasumi choisit parmi eux, ceux qui paraissaient les plus aguerris. Il envoya les autres vers l’ambassadeur. Ils appuieraient les hommes expérimentés du paladin dans le retranchement du quartier sud. Conscient qu’on attendait de lui qu’il motive les troupes avant la bataille, le rôdeur parla d’une voix claire pour que tous entendent :

- Peuple de Luménis, soldats de Manost, vous combattez aujourd’hui côte à côte pour défaire un tyran qui n’hésite pas à s’en prendre à vos familles, à vos voisins et à vos amis. Vous êtes aujourd’hui unis pour la plus noble cause qui soit. Vous êtes ici pour le renouveau de Luménis et de sa population, vous êtes ici pour y défendre la justice contre l’oppression. Enfants de Lathandre et d’Helm suivez-moi et reprenons au Seigneur Noir et à ses sbires chaque maison et chaque jardin de cette magnifique cité. Faisons-le en mémoire de ceux qui sont tombés et pour l’avenir de vos enfants.

[Quête : l’invasion des ombres]
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Une rumeur vaguement approbatrice parcourut l’assistance, ponctuée des cris franchement enthousiastes de quelques jeunes gens... dont la plupart faisaient partie de l’ancien groupe mené par Galathée. Au final, seule une quinzaine de personnes se portèrent volontaires pour soutenir les soldats manostiens dans leur nouvel assaut. Mais il était difficile d’en vouloir aux autres réfugiés : ils venaient d’échapper de peu à la mort. Certains avaient pu s’enfuir avec leur famille et refusaient d'abandonner les leurs. Epuisés, encore sous le choc, repartir au combat leur paraissait une chose inconcevable. Plus tard, peut-être, mais pour l’instant...
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Kasumi ne put totalement masquer sa déception en observant les troupes dont Galathée et lui allaient disposer pour son expédition. Une vingtaine de soldats manostiens, sept volontaires civils de l’Ambassade, seize luméniens... a peine plus d’une quarantaine d’individus. C’était peu, mais il n’avait guère le choix.
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Quant à l’Ambassadeur, il ne pourrait compter que sur les renforts envoyés par Iluvatar. Toutefois, il faisait bonne figure, et ne désespérait pas de pouvoir, à la longue, convaincre certains réfugiés de l’aider dans sa tâche.

[Quête : l’invasion des ombres]
Une dizaine d'hommes arrivèrent comme promis avec à leur tête un homme d'assez forte carrure passant pour un vétéran : Iluvatar avat choisi pour cette tâche les citoyens qui l'avaient rejoint car pour le moment ils n'étaient pas prêts pour les grands combats.

L'officier s'approcha de l'ambassadeur : Bonjour messire, je me nomme Magariz et suis chargé de vous aider et de vous assister du mieux que je peux avec ces volontaires, je m'occuperai de leur encadrement.

[Quête : l’invasion des ombres]

Après son petit discours, le rôdeur fit signe à ses modestes troupes de le suivre. Sa déception était proportionnée à la faible mobilisation des réfugiés. Alors qu’ils franchissaient à nouveau la ceinture de buissons épineux, il s’en trouva un parmi eux pour s’approcher du rôdeur.

- Où allons-nous messire ?

Le rôdeur lui répondit sans se retourner :

- Nous allons chercher d’autres hommes et faire une bonne action. Nous nous rendons dans la zone des entrepôts où Morféa a asservi certains de vos compatriotes.

Quelques murmures, certains approbateurs, d’autres interrogateurs parcoururent les rangs de la petite troupe jusqu’à ce que le rôdeur fasse signe à tous de se déplacer en silence. Ils avaient atteint la périphérie du parc et progressèrent en direction des entrepôts du quartier ouest.

[Quête : l’invasion des ombres]
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HRP : Iluvatar, je te laisse l’initiative des décisions.
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L’ambassadeur salua le nouveau venu avec bonhomie.
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[font=&quot]-Et bien, messire Magariz, je crois que nous avons du pain sur la planche ! J’ai pu échanger quelques mots avec votre chef… Agrippa, si j’ai bonne mémoire. Si j’ai bien tout saisi, nous devons réquisitionner des maisons aux alentours afin d’y loger temporairement les réfugiés. Ainsi que tenter de convaincre les nobles du quartier de se joindre à nous. La tâche me semble ardue, mais enfin, cela n’est pas pour nous refroidir, n’est-ce pas ? Par où voulez vous que nous commencions ?[/font]

[Quête : l’invasion des ombres]
Oui vous avez l'air d'avoir tout compris, si vous n'avez pas de question, j'aimerai d'abord en priorité réquisitionner les maisons pour les blessés et les rescapés. Il n'y a pas une minute à perdre, allons faire du porte à porte pour réquistionner, aménager les lieux pour les blessés et rallier à nous des nobles.

Immédiatement, il fit signe à son groupe d'hommes d'encadrer et d'aider les rescapés. Un tel acte était dangeureux certes, mais les laisser là sans protection l'aurait été encore plus.

Ils se mirent en route, Magariz et l'ambassadeur à la tête de la petite colonne formée, pour commencer leur porte à porte en réquisitionnant les maisons toujours de la manière la plus courtoise possible.

[Quête : l’invasion des ombres]
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La troupe de Luméniens se mit en marche aussi discrètement que possible. Elle émergea bientôt des profondeurs du par et traversa les vastes pelouses sillonnées d’allées gravillonnées en jetant des regards inquiets aux alentours. Passer inaperçus leur était impossible, vu leur nombre. La seule chose qu’ils pouvaient espérer était de ne pas croiser des gardes…La chance parut leur sourire en ce domaine, car ils purent atteindre sans encombre l’extrémité du parc. Devant eux s’étendaient les riches demeures du quartier sud. Après un dernier coup d’œil vers les deux extrémités de l’avenue qui les en séparaient encore, les réfugiés s’avancèrent.

Quête: Les ombres de l'invasion.

Venant des entrepôts, l’imposant groupe de réfugiés atteignit les profondeurs du Parc sans réelles encombres. Une première patrouille les avait apostrophés alors qu’ils quittaient la zone portuaire. Composée de quatre hommes relativement jeunes, dont un capitaine très nerveux, ils avaient tout de suite gobé l’explication de Galathée, malgré son manque de réalisme apparent. La rôdeuse supputait que le nombre d’hommes armés qui encadraient les prétendus esclaves avait été beaucoup plus déterminant que le contenu de son discours. Mais soit, ils s’étaient écartés sans rien dire. Une seconde patrouille les avait laissés passer sans rien dire, les observant d’un oeil distrait, comme si le dessein de leur caravane avait été des plus ostensibles. La jeune femme s’en moquait. A l’abri des grands arbres du Parc, chacun avait pu reprendre son souffle, retrouver son calme, et elle avait assisté du coin de l’oeil à plus d’une étreinte, expressions physiques d’un soulagement peut-être prématuré. Une seconde, elle s’était sentie envieuse de ces hommes et de ces femmes qui avaient échappé à l’enfer, mais qui partageaient quelque chose de profond, qui les rendait insidieusement solidaires. Elle était l’étrangère. La bonne étrangère, mais l’étrangère quand même.
« Où allons-nous ? » demanda alors George juste derrière elle.
Elle sourit à l’adolescent et balaya la clairière du regard.
« Nous allons suivre les traces de ceux qui nous ont précédés... Vous allez rester à couvert dans le parc... et j’irai aux nouvelles. Dès que j’ai trouvé le refuge de la résistance, je viens vous chercher. »
« Il n’en est pas question. » dit Fred.
« Pas question ? »
« On a discuté, Fred et moi. »
« Mais encore... »
« Vous avez besoin d’une escorte. »
« Oui, vous pouvez pas aller comme ça. S'il vous arrive un truc ou quoi. »
Elle fronça les sourcils, les dévisagea l’un après l’autre, mais ils n'avaient pas l'air de plaisanter le moins du monde.
« Très bien. Dans ce cas, en avant, braves chevaliers. »
Après un petit détour pour prévenir les réfugiés de leurs intentions, les trois compères regagnèrent la rue.

Quête: L'invasion des ombres (en déroute).

Du parc verdoyant...

Galathée jeta son dévolu sur un petit renfoncement entre les racines spectaculaires d’un hêtre centenaire et s’y assit. Le monde s’était clarifié, les choses avaient repris leur place, les sons étaient encore un peu distordus mais le sifflement s’atténuait progressivement. Par contre, son esprit bouillonnait de plus en plus, et elle avait du mal à repousser les évidences qui tentaient de s’imposer à elle. Les erreurs commises. Cette épouvantable naïveté. Et ceux qui étaient tombés à cause d’elle.
Elle ne réalisa qu’elle s’était enfoncé les ongles dans les cuisses qu’au moment où la douleur devint insoutenable. L’épuisement la faisait trembler de stress, et elle rouvrit son sac, en sortit les plantes, et hésita une seconde. Sa main survola le pavot, revint sur la valériane, sur le pavot encore. Un nouveau frisson l’ébranla toute entière. Les risques étaient grands, mais les effets...
Un corbeau se posa alors juste devant elle, l’interrogeant du regard, et elle reconnut son compagnon à la gorge blessée.
Nous sommes les mêmes, toi et moi, songea-t-elle. Nous nous sommes meurtris en pourchassant les morts.
Cette fois, les larmes vinrent et elle les laissa couler, libres, quelques minutes, sans bouger.
Puis elle rangea le pavot, froissa les racines sèches de valériane entre ses mains et les avala tant bien que mal. L’effet calmant ne tarderait pas à lui endormir les nerfs, à lui calmer l’âme, à faire taire visions, cauchemars et autres pensées assassines. Se roulant en boule, elle poussa un profond soupir avant de fermer les yeux, à la recherche du repos.

Quête: L'invasion des ombres.

Galathée ouvrit l’oeil à l’aube, le corps endolori de la pointe des cheveux au bout des orteils. Elle frissonna sous la rosée, et ce simple mouvement lui arracha une plainte. Un éternuement suivit, réveillant sa gorge meurtrie, et elle se redressa au pied de son arbre, trouvant avec soulagement un tronc stoïque pour y appuyer son dos ankylosé. Elle avait du sang séché sur l’épaule gauche, recouvrant une vilaine estafilade désormais gonflée d’infection. Pour le reste, la faim, la fatigue et la tension étaient trois coupables suffisantes pour expliquer son mauvais état général. Il restait quelques fruits secs et un morceau de viande séchée au fond de son sac, mais elle ne se sentit pas la force d’avaler quoi que ce soit de solide. Le simple fait d'avaler sa salive était déjà une torture.

Elle se leva. Les effets de la valériane n’avaient pas encore complètement disparu, et elle en reprit quelques fragments pour s’assurer un minimum de contrôle sur les événements à venir. Un gamin orphelin attendait quelque part, et elle ne pouvait plus tergiverser, ou la nouvelle l’atteindrait avant elle, or elle ne voulait pas se défiler. Tout en quittant les profondeurs du Parc, marchant lentement, doucement, elle osa finalement évoquer sa mauvaise rencontre de la veille, protégée de ses retombées les plus émotionnelles par une brume narcotique.

La rôdeuse était bien consciente que sa survie n’était due qu’à l’intervention inopinée d’un des hommes du « maître ». Sans cet appel, il aurait été au bout de sa besogne, la tuant sans frémir, tout entier à ses invectives haineuses, son délire désespéré de mort et de vengeance.
Si c’était une créature de l’enfer, une ombre morbide de ce qu’avait été l’elfe de son vivant, un reflet mensonger, une contrefaçon sinistre, alors il fallait mettre un terme à son parcours au plus vite. C’était une insulte à la mémoire de Taliesin que de laisser un monstre s’affubler de sa voix, de son corps, pour perpétrer des massacres et terroriser la ville, salissant irrémédiablement son nom.
Pourtant, Galathée avait la certitude qu’ils s’étaient reconnus, et cela rendait la chose plus douloureuse. Elle se serait maudite d’avoir été abusée par un doppelganger démoniaque. Mais si le monstre avait un vague souvenir, corrompu, de son existence précédente, lui offrir le repos semblait encore plus urgent et nécessaire. Taliesin ne méritait pas de hanter Luménis sous la forme d’une âme en peine bouffée par la fureur.

Galathée se félicita des effets de la valériane, qui lui permettaient d’affronter la situation sans trop de casse. Elle sentait quelque chose gémir en son sein, mais elle parvenait à le réduire au silence. Ce n'était que partie remise, pourtant.

En même temps... En même temps, lorsqu’elle avait saisi les poignets de celui qui l’étranglait, elle avait eu la sensation, infime, timide, de percevoir un coeur battant sous cette peau tiède, une preuve de survie, d’existence réelle... C’était difficile à dire. Elle avait peut-être simplement discerné son propre pouls, amplifié par le manque d’air et la terreur. Mais s’il était vivant... Qu’il était possédé ou fou... Peut-être qu’il y avait encore moyen de faire quelque chose, moyen de le retrouver, de le ramener, de lui venir en aide. Quoi qu’il ait fait, quelle que soit la cause de son délire, quelqu’un devait pouvoir soigner son âme. A moins que...

Elle écarta les branches basses d’un buisson d’aubépines et regagna un chemin de gravier qui menait hors du parc.

A moins qu’elle ne l’ait simplement jamais connu, jamais compris. Après tout, ils s’étaient croisés quelques semaines durant, des années plus tôt. Il était possible qu’il ait changé, après tout le destin prend parfois des détours imprévisibles. Il était aussi possible qu’il n’ait pas été ce qu’il prétendait être. Après tout, son comportement n’était-il pas un peu extrême, un peu trop posé, un peu trop bienveillant ? Peut-être avait-elle fait l’expérience douloureuse du véritable Taliesin, d’un être haineux et sans scrupules, désormais suffisamment puissant pour retirer son masque et balayer ceux qu’il avait abusés.

Tu délires, ça suffit.

Quoi qu’il en soit, elle ne pouvait pas prendre à nouveau un tel risque. Il avait été à deux doigts de la tuer, elle n’entendait pas lui donner de seconde chance. Pourtant, elle ne pouvait pas le laisser juste disparaître...
Mais ses réflexions s’interrompirent : ses pas l’avaient menée jusqu’à la demeure luxueuse où les réfugiés du quartier ouest avaient passé une première nuit loin de leur foyer. Et d'autres affaires requéraient sa pleine attention...

Quête : l'invasion des crayons

Guidées par Galathée, elles étaient parvenues dans cet endroit reculé qu'étaient les profondeurs du parc. Il y régnait un calme presque surnaturel entrecoupé par moments de croassements de corbeaux. Il y en avait un certain nombre, s'égayant sur une branche, voletant au dessus d'elles ou tout simplement - comme si les humaines ne les dérangeaient pas - posés au pied de leurs arbres comme attendant quelque événement.

Elles avaient déposé le corps de Taliesin. L'elfe ne s'était toujours pas réveillé. Althéa, inquiète se demanda si elle n'avait pas frappé trop fort. Peut être dormirait il assez pour leur laisser le temps de le mettre vraiment hors d'état de nuire. Si au moins elles parvenaient à trouver une chaîne plus solide que de simples cordages ...

La Couronne de Cuivre

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