La Couronne de Cuivre

D'un seul geste, Cernd éparpilla une étrange poussière au pied de la dragonne d'argent. Le sol se mit à crépiter. En réalité, il s'agissait de graine qui se mis à germer en un instant. Des plantes grimpantes s'enroulèrent autour de la créature. Même sans la lumière du soleil, des feuilles prirent formes dans une couleur orangé et libérèrent des ondes curatives.

L'expression de souffrance disparut en laissant place à la sérénité. Les soins qu'on lui apportait la rétablissaient à son grand soulagement. Jamais elle n'aurait pu espérer une telle chose dans son malheur.


"_ Mortels et toi rejeton de Firkragg, je vous dois la vie. Vous êtes ma lumière depuis des siècles d'isolement. Je ne serais jamais comment vous remerciez. Cependant, tout n'est pas terminé. Ma défaite est toujours taché de sang et ma raison d'être entravée.
_ Que veux-tu dire dragon, lui demandais-je ?"

Son regard se posa sur moi. Elle m'examinait de l'intérieur mais cela ne dérangeait pas. Après, j'assume ce que je suis : L'ombre qui recherche son maître.

"_ La souillure divine coule dans ton sang. Serais-tu l'enfant de Bhaal qu'énuméra mon bourreau ?
_ Irenicus ? C'est Irenicus qui vous inflige ce malheur ? Demanda Imoen inquiète.
_ Tel est le nom de mon bourreau. Ce perfide a non seulement réussi à me vaincre, mais il m'a aussi pris mon bien le plus précieux.
_ Je ne suis pas vraiment l'enfant de Bhaal. Je suis l'ombre de mon maître qui est destiné au chemin du carnage. Mon rôle a été pris par cet homme qui a volé l'âme de mon maître et celle de ma soeur."

La dragonne se leva de tout sa taille. Sa colère contre Irenicus grandit encore plus.

"_ Le misérable voleur ! Cet homme doit être arrêté avant qu'il ne commette davantage de pêcher. Je ferais mon possible pour vous aider. Nous avons un objectif commun.
_ Tout l'aide sera la bienvenue. Mais avant toute chose, que vous a pris Irenicus ?
_ Gimesa et Ortel, répondit-elle dans un ton lent et saccader ... Mes oeufs qui sont sur le points de naître. Les enfants de mon dernier concubin. Je dois les récupérer.
_ Si je puis le permettre, madame, vous n'êtes pas en état de bouger.
_ Ne sous-estimes pas une mère Balduran, intervînt Jaheira. Protéger son enfant est plus primordial que sa propre vie.
_ L'oiseau du paradis ne pourra pas bouger d'ici quelques jours comme l'annoncé le roussignole, rappela Haer'Dalis. Et le temps nous est compté."

Le barde avait raison. Le temps jouait et Irenicus en profitait pour prendre de l'avance. Mais mon instinct me disait que la dragonne pourrait être utile le moment venu. Et en entendant la voix intérieure d'Edwin, celui-ci désirer s'emparer du sortilège qui avait eu raison d'elle. Il fallait être patient.


Irenicus était chez les elfes noirs. D'après ce que j'ai compris, il s'agissait de la toute première cité d'ombreterre, un avant poste guerre. La dragonne d'argent fut envoyé ici pour maintenir en respect les drows. Mais à présent, il était certain que les habitants Ust Natha allaient enfin en profiter pour combattre leur cousin de la surface.
Etrange.
J'étais en train de penser que tout ceci n'était peut-être pas une simple coïncidence. Irenicus, sous ses apparences trompeuse, est un elfe de Siad. Comment avait-il pu se faire de tel allier et pourquoi s'y être intéressé ? Je connais suffisamment sa façon de penser pour comprendre qu'il existait une préparation à tout ceci. Pourquoi aurait-il pris la route souterraine et non un navire voir un sortilège pour passer par d'autres chemins moins compliqués.

Alors que j'étais plongé dans mes raisonnements, la dragonne m'interpela.

"_ Jeune homme, souhaites-tu entrer dans Ust Natha ?
_ En effet. De nombreux mystères s'y cachent et mon ennemi aussi. Connaissez-vous un moyen ?
_ Il en existe un. Il te suffit de devenir un elfe noir.
_ Un sortilège d'illusion, devina Edwin à l'écoute pendant qu'il examinait la lance noire.
_ C'est bien cela. Malgré mes blessures, lancer et maintenir son effet ne devrait pas me poser de problème. Mais je pourrais le faire que sur une seule personne.
_ Un tel plan me paraît trop simple. Les elfes noirs ne sont-ils pas prudent quand l'un des leurs arrive de nul part.
_ Ust Natha est un avant post de guerre. Nombreux sont les soldats qui viennent de tout ombreterre et au-delà pour se former dans cette citée. Et nombreux sont ceux qui meurent avant d'atteindre le bout du chemin.
_ Le dragon a raison Simba, souligna Viconia. Je suis bien placé pour le savoir. Chaque couloir sombre est mortelle à ombreterre.
_ Très bien. Que dois-je savoir pour m'inflitrer au mieux ? Je connais déjà le langage drow et un peu de leur coutume via quelques ouvrages de Château Suif. Mais le principale m'est inconnu.
_ Temps qu'on respecte les ordres hiérachiques, tu n'auras aucun problème, poursuivit Viconia.
_ Hm ... Tu veux sans doute souligner le fait que les hommes sont les esclaves des femmes.
_ Tu es loin du compte. Touché une drow ou la tuée ne te fera subir aucun préjudice. En revenche, si tu t'attaques à une matrone et que tu rates ton coup, il ne restera rien de toi, même pas de quoi nourrir les parasites."

Viconia se délectait de m'instruire au mieux sur les pratiques de son peuple. J'admets que les méthodes de la reine araignée ne me laissent pas indifférent. Je pourrais même les apprécier. Imoen parcontre avait des hauts le coeur sous quelques descriptions.

La dragonne demanda au chef Svirfneblin d'apporter des équipements elfes noirs qu'il avait pu récupérer et de les amener ici. Après quelques minutes, deux tenues complètes furent présentées. Une armure de maille d'un guerrier drow et une tunique finement taillée de couleur rouge et mauve qui fut présentée devant Viconia.

"_ Il s'agissait d'une commande pour une mère matronne morte avant d'avoir pu la récupérer. Est-il à votre goût ? demanda un Svirfneblin.
_ Magnifique. Même ma pauvre mère n'en possède pas de si belle.
_ Elle ... Elle va t'accompagner, remarqua maintenant Cydine sur un ton anxieux.
_ Quoi gamine ? Tu ne l'avais pas comprise ? Ce que tu peux être sotte. Simba va jouer mon escorte pendant que je me ferais passer pour une matrone en mission. Et ce n'est certainement pas une faible comme toi qui pourrait tenir un tel rôle."

Cydine paraissait en colère à cette remarque. Elle s'avança devant la dragonne en la fixant droit dans les yeux.

"_ Je ne peux hélas lancer mon sortilège que sur une seule personne. Et la drow a raison. Tu ne peux tenir ce rôle, affirma la noble créature."

Face à la fatalité, Cydine se plia au condition et resterait ici en attendant notre retour. Je ne compris pas vraiment, mais j'avais un poid sur le coeur.

Une fois en armure, il ne me restait plus qu'à annoncer :

"_ Que la grande illusion commence !"

Chapitre IV : Dans la peau d'un elfe noir, première partie




Oh mon maître, je suis sûr que le monde d'ombreterre pourrait te terrifier toi qui ne connait pourtant pas la peur. Moi, je pourrai le qualifier de fantastique. La vie d'un elfe noir est sans aucun doute l'une des vies auquelles j'aurai pris le plus de plaisirs à vivre. Chacun d'eux vit dans un monde où la mort est existence à tout moment. La famille n'a pas de sens ici. La mère craint ses filles. Les fils savent qu'ils peuvent mourir si ils ne se montrent pas assez farouche pour avoir le droit de vivre.

La faiblesse est synonyme de mort.
La trahison doit être parfaite.
Le pouvoir peut changer de main.
Le plus fort est le maître des lieux.

Pourtant, j'exprime une certaine amertume. Lloth ne semble pas aimer ses enfants comme elle le devrait. Ils lui sont pourtant fidèles et sont prêt à mourir pour le moindre de ses caprices. Je lui reproche de ne pas désigner de roi dans son système. Elle considère les mâles comme de vulgaire outil ou jouet. C'est bien triste.

Je vais donc prendre un malin plaisir pour lui apprendre que les hommes sont supérieurs aux femmes ! Oh mon maître, si tu savais comment ma vie d'elfe noir, ce rôle que je joue depuis peu, pourrait te surprendre. Quand tu liras ce passage, soit bien installé. Tu risques de tomber très bas.

L'acceuil à Ust Natha était des plus chaleureux. Trente neuf carreaux empoissonnés attendaient le malheureux qui s'identifiait mal. Sans compter les mages avides d'utiliser leur sort afin de démontrer la puissance des elfes noirs (ou plutôt leur désir de tester le fruit de leur dur entrainement). Le portier était vraiment à son aise quand il demanda nos noms.

J'appris ainsi la véritable valeur des prêtresses aux yeux des cultistes de Lloth. Vicania semblait avoir le droit de vie ou de mort. A un moment, le portier eut des sueurs froides avant de nous laisser entrer. Je m'étais demandé, pourquoi Viconia avait-elle abandoinné sa véritable place contre une vie de fugitive en surface.


A peine entrée que nous fûmes diriger vers une régisseuse. La ville de Ust Natha semblait être une forteresse immense. Des flammes vertes dominaient dans l'obscurité des dédalles.

"_ Et bien, encore des mercenaires en soif de sang venu des recoins d'ombrterre. C'est devenu fréquent, mais c'est la première fois que je vois un groupe formé d'une matrone et d'un mâle. Et qui donc s'adresse à moi, la régisseuse d'Ust Natha ?
_ Viconia DeVir, deuxième fille de matrone DeVir, quatrième maison de Menzoberranzan.
_ De Menzoberranzan ? Voyez-vous ça. J'ai entendu dire que cette ville était dans le chaos depuis ... Ne parlons pas de passé. Lloth s'intéresse à l'avenir et au fort. Je présume que ce mâle est ici pour honorer le rang de votre famille en participant à nos raides.
_ Il s'agit d'un champion qui n'est pas un héritier de ma famille, rectifia Vicania avec un large sourire. Il assure ma protection.
_ Un seul mâle pour une prêtresse de Lloth qui a parcourut un bien long chemin dans les galeries d'Ombreterre ? Et ce n'est pas un prince héritier ? Qui est-il au juste ? demanda-t-elle à moi en me dévisageant du regard.
_ Je ne suis rien dutout, je répondis en retour.
_ En voilà un qui s'ait tenir son rang, ajouta ravi la régisseuse. Mais as-tu un nom mâle ?
_ Vedrin de Sherazad, compléta Viconia en passant délicatement unemain sur l'une de mes joues."


La régisseuse eut une surprise. Le nom de Sherazad n'était pas inconnu parmi les elfes noirs.

"_ Oh !? ... je vois. Louer soit Lloth de nous avoir apporté un héritier de Sherazad dans notre ville. C'est un signe de victoire pour notre guerre."

La dragone d'argent avait choisi un nom des plus intéressants. Je devais à présent assurer la valeur de ce nom. Si tout se passer bien, j'allais certainement obtenir des privilèges après quelques missions. De quoi me rapprocher des oeufs ... Et peut-être d'Irenicus.

Ust Natha est une cité bien étrange. Outre le fait des coutumes elfes noirs et leur manière de vivre, j'étais intrigué par l'architecture des lieux. De nombreux pilliers aux hauteurs démeusurées, prenaient toute la cavité. Il y avait plusieurs pacerelles qui servaient de raccordement. Les maisons les plus luxeuses, les temples et autres bâtiments de la ville étaient installés en hauteur. Au sol, la basse société n'avait son mot à dire. Je ne circule que dans la partie haute depuis que suis arrivé. J'ignore encore à quoi ressemble les elfes noirs d'en bas. Compte tenu de la hiérachie de Lloth, il est certain que les "mâles" sont à plus forte concentration.
D'un autre point vue, on aurait dit une forêt sous terre. C'est l'impression que j'avais.


Vicania m'évita un souci inutile : les araignées. Ces bestioles de grosses tailles me sont insupportable à la vue. Fury céleste pouvait sortir à tout moment si l'une d'entre elle me passait à porter. Je serais amusé de les voir avec quelques pattes en moins. Mais touché à une "fille de Lloth", homme ou femme, la punission est la mort car elles sont sacrées.


Je me suis permis un petit plaisir personnel qui m'aurait pu m'apporter de vrai ennui si je n'étais pas assez audacieux. En effet, une matrone d'assez haute hiérarchie s'amusait avec ses filles à torturer publiquement un Djinn. Sois disant pour s'entraîner, elle voulait montrer la puissance de sa maison. Je me suis octroyé d'infliger une blessure mortelle au pauvre prisonnier qui trouva la liberté (les djinns mort sur le plan primaire retourne dans leur monde natal sans la moindre blessure).
Le coup n'avait pas raté. La matrone sortit son fouet et réclama réparation de la perte du Djinn. Le fait même qu'elle tentait d'abuser de sa position et non de me fouetter directement, démontra qu'elle n'était pas crédible. Comme il y avait pas mal d'observateur et qu'elle avait commencé à parler au lieu d'agir, je me suis autorisé à lui répondre.
Dans un premier temps, une fausse excuse, histoire d'amadouer la matrone. Le Djinn allait se libérer de lui même à cause d'une erreur de ses filles. En montrant des liens brûlés (par mes soins sans que personne ne l'ait remarqué), je n'ai ajouté que je n'ai fait que mon devoir en empêchant la colère du djinn de s'abattre en retour.
La matrone eut du mal à accepter qu'une telle erreur puisse se produire. Que les liens soient endommagés n'était pas une preuve de ma conduite. Mais de fil et aiguille, je tournais la situation à mon aventage jusqu'à qu'elle ne puisse me contredire.

Je venais de placer mon premier coup. Ce petit contretemps me faisait connaître et aller diffusé un bouche à oreille en ma faveur. Un simple nom ne suffit pas. On juge part les actes ici. On ne tarda pas à m'inviter à participer à une mission.

Un elfe noir du nom de Solaufien qui avait vu la scène s'intéressa à moi. Il avait besoin de quelqu'un qui savait agir.

L'elfe noir était méfiant. Après tout, on pouvait bien l'être avec un inconnu. Et il ne m'aurait même pas adressé la parole si je n'avais fait mon petit tour tout à l'heure. La première chose qu'il voulait savoir fut mon nom. Viconia s'interposa directement car ce mâle n'avait pas jugé bon de se présenter devant une matrone en premier. Il s'en excusa de manière futile, mais elle n'en resta pas là. La main proche du fléaux de l'éternité (un petit cadeau de Nalia), elle désirait prouver qu'elle ne plaisantait pas. Mais l'elfe noir sut jouer des mots pour son hypocrisie.

Il m'intriguait. Il était certain qu'il avait besoin de quelqu'un, et il s'intéressa tout de suite à moi car j'agissais comme lui. Amusante situation. Mais contrairement à d'autres matrones, Viconia connaissait ce genre de subtilité. J'ai dû intervenir pour qu'on puisse écouter ce qu'il avait à nous dire.

Il travaillait pour une mère matrone assez haut placé, Dame Adurlace. L'elfe noir devait regrouper quelques volontaires pour une mission dont il ne connaissait pas vraiment la nature. En temps de guerre, les mains habiles manquaient à l'appel. Un chercheur de gloire comme moi était souvent la bienvenu. Il fallait en profiter temps que d'autres ne fassent une proposition.

Nous acceptâmes de le suivre. Il nous conduisa à l'une des filles d'Ardulaces qui lui avait dit de recruter des volontaires. Quand elle nous vit, elle s'adressa directement à Viconia.

"_ Ce serviteur a fait vite pour une fois, gronda-t-elle la main sur son fouet. Vous êtes nouveaux, n'est-ce pas. Nous manquions de mains si vous en avez à offrir.
_ Viconia De Vir quatrième maison de Menzoberranzan, se présenta-t-elle.
_ Vous conservez votre protocole malgré la chute de votre cité, souligna notre interlocuteur. La reine araigné doit vous apprécier un minimum pour que vous veniez jusqu'ici. Si vous voulez honorez votre maison, vous êtes sur le bon chemin. Je suis Anathel fille de Dame Ardulace, première maison d'Ust Natha.
_ Votre serviteur semblait presser de ramener des renforts. Il est un peu ... indiscipliné.
_ Ne vous souciez pas trop de cet importun. La mission qui nous appelle est prioritaire. L'une de mes soeurs a été envoyée négocier avec les sans visages, mais ils l'ont capturée. Un tel crime ne peut rester impuni. Nous aiderez nous ?
_ Je vois l'urgence mais je ne comprends pas toute l'histoire. Comment l'une de vos soeurs, une fille de première maison a-t-elle pu être capturée par des Illithishs.
_ Un piège en réalité. Ma soeur porte en elle un talisman qui nous permet de la localiser et la trouver rapidement malgré les défenses des sans visages. Notre seul problème a été de ne pas avoir calculé le nombre qu'il serait au rendez-vous. Nous n'avons pas assez d'homme pour l'embuscade. Une matrone et son serviteur devrait nous offrir l'avantage tactique que nous manquions.
_ Je vois que vous prenez aucun risque. Combien sont-il et combien sommes nous ?
_ Une demi douzaine et nous dix. Avez vous nous serons à deux contre un.
_ La prudence ... je commençais à dire.
_ Quoi donc mâle ? Aurais-tu peur d'affronter des sans visages ?
_ J'en aurai honte.
_ Quoi ?
_ Laissez moi la moitié des Illithishs. Vous comprendrez mieux.
_ Quelle arrogance ! Très bien, tu en auras la moitié pour toi. Ta vie n'a aucune importance si tu en meurs.
_ Drevin, je compte sur toi, enchérit Viconia qui cachait un peu d'inquiétude."


Solaufien me défia du regard. Ma provocation envers l'une de ses matrones avait hâtisé sa curiosité sur ma valeur. Il allait y avoir certainement que deux lames tachées de sangs sur cette embuscade.

Avancer avec prudence dans les tréfonds est certainement une sage décision. Mais même le plus sage peut succomber. Les illithishs étaient certainement les créatures les plus effroyables des couloirs d'ombreterre. Mais les elfes noirs l'étaient plus encore.

Dans une large cavité à l'extérieur de la cité, la matrone frappa le sol à l'aide d'un bâton couvert de rune. Le monde des ténèbres et des esprits ne firent qu'un. Les sans visages apparurent surpris par une telle mésaventure. Encerclés, ils formèrent une étrange barrière mentale pour se défendre d'un quelconque projectile. Mais ce fut des lames aiguisées qui avancèrent. Viconia et l'autre matrone concentrèrent leur mentale pour empêcher l'ennemi de retourner les soldats les uns contre les autres. Les illithishs sont des façonneurs d'esprit. Rien ne leur est plus simple pour prendre le contrôle d'un être vivant pour en faire un serviteur dévoué. Si bien sûr, le mentale de leur adversaire ne leur offrent pas de résistance.

Même sans l'aide de Viconia, mon esprit n'avait rien à voir avec celui d'un simple mortel. Les maîtres de l'épée ont un mentale d'acier aussi souple et résistant que leur lame. Et la magie qui circulait en moi m'offrait une protection contre les attaques mentaux des illithishs. J'étais l'ennemi le plus redouter de ces créatures. Voilà pourquoi je ne prenais que peu de risque à en affronter trois à moi tout seul.

Cependant, nos adversaires n'étaient pas non plus de simple représentant de leur race. Il fallait le reconnaître que leur pouvoir était assez grand pour réfléchir à deux fois avant d'attaquer. Dès mon premier pas, ils formèrent des ondes visibles à l'oeil nu. L'attaque était si large qu'il m'était impossible de l'éviter. Furie Céleste émit quelques étincelles au premier contact. La pression était forte, mais je parvins à trancher l'inexistant. Ce ne fut pas le cas pour les trois elfes noirs qui se trouvèrent derrière moi et qui furent balayés. J'avais toutefois profité de l'occasion pour mettre à terre les deux premiers à porter de lame.
Le plus puissant des illithishs n'eut aucune hésitation à se dresser devant moi. Il était le seul capable de me contrer parmi ses confrères. Et il ne prendrait pas le temps de tenter de me corrompre d'une manière ou d'une autre. Même si j'aurai fait un esclave de premier choix, j'étais bien trop dangereux vivant. Ses pouvoirs mentaux n'avait rien à voir avec les autres. Ils étaient presque impossible d'avancer sur lui physiquement. Je devais le combattre avec ses armes. Et je devais le reconnaître, le combat de l'esprit n'était pas dans mes cordes. Il aurait fallu recourir au pouvoir démoniaque pour espérer être à son niveau. Un gros risque. La matrone pouvait certainement sentir cette puissance et avoir des doutes à mon sujet.

J'avais eu de la chance. Les trois autres sans visages tombèrent subitement. Le flagelleur mentale sentit une faiblesse et la douleur de ses frères. Un moment d'hésitation qui lui valut une tête coupée. Quand je me relevais de mon assaut, je vis Solaufien debout devant les trois autres cadavres.

Chapitre V : Dans la peau d'un elfe noir deuxième partie




Réussir une mission périeuse apportait toujours des faveurs. Même chez les elfes noirs. Mes performances avaient attirés l'oeil et on ne tarda pas à placé Viconia et moi vers le haut de la société. Nous avions notre appartement privé. Une résidence situait dans les hauteurs de la ville.

Viconia profita des quelques heures qui suivirent à aménager les lieux. Elle était suffisemment prudente pour qu'on évite de s'intéresser à nous de trop près. Quelques sorts de protection pour qu'on ne puisse écouter d'une oreille indiscrète. Ce qu'il y avait de bien, c'était qu'ici, montrer trop de prudence était tout ce qui avait de plus normal. Viconia, une fois son travail terminé, commença à parler de chose plus sérieuse.

Dans un premier temps, elle me fit remarquer que mes actions étaient très contre-verser. Il y avait des choses tolérable et d'autres moins. En somme, je devais respecter légèrement les hiérarchies. Elle était matrone et moi un mâle. Plus précisemment, elle commandait. Et pour bien le faire comprendre, elle prit le fléau de l'éternité et frappa dans ma direction. Bien évidemment, j'ai évité le coup. Cependant Viconia affirma son idée : si je suis puni publiquement, ne pas subir le coup la mettait en disgrâce. Et ainsi, augmentait les risques que l'on découvre notre véritable identité.

Même si je n'appréciais ce code de conduite aussi strict, je ne pouvais pas mettre en tord Viconia. Si on découvrait le poteau rose, malgré tous mes talents, je ne pourrais pas vaincre une cité entière. Je devais donc réfléchir davantage à mes actes.



Une journée plus tard, un serviteur nous transmis un message. Nous étions invités à un repas dans une auberge luxueuse. Phaere, la fille de la mère matrone que nous avions sauvé voulait nous rencontrer.


"_ Par ici chers hôtes, invita-t-elle quand elle nous vit. C'est la meilleur table. Nous sommes au-dessus des deux arènes.
_ En effet, une vue imprenable, remarqua Viconia. Hm ... trois couverts ? Vous attendez quelqu'un d'autre ?
_ Uniquement que vous. Je vous prie de bien vouloir vous installer."

Viconia s'installa. Mais Phaere indiqua de sa main que l'autre place était pour moi. Je n'obéïs pas toutefois sans l'accord de "ma" matrone.

"_ Allons, inutile de rester debout. Un Sherazad, même un mâle, a le droit à des privilèges.
_ Vedrin restera debout, affirma Viconia. Tout comme votre serviteur, fit elle remarquer en désignant Solaufien tapis dans l'ombre d'un rideau."

Phaere regarda du coin de l'oeil Solaufien. Mais son attention revînt sur Viconia. Une chose était sûr, elles n'étaient parties pour être amie.

"_ Vous vouliez me voir, commença Viconia ...
_ "Vous" voir, rectifia Phaere. Plus précisemment votre champion. A celui à qui je dois la vie.
_ Ce mâle n'a fait qu'obéïr aux ordres. Comme les autres d'ailleurs, en rappelant la présence de Solaufien.
_ Certes ... Mais on m'a informé que le seigneur Illithish qui me contrôlait a été terrassé par votre champion. N'est-ce pas Vedrin ?
_ C'est bien lui, intervînt Viconia pour m'empêcher de répondre moi même. Lloth nous a octroyés quelques faveurs."

La discussion n'était pas celle qu'attendait Phaere. Elle voulait que je me présente et découvrir qui j'étais. Viconia le comprit tout de suite. Elle parvînt tout de même à distraire son attention pour rendre ce repas moins décevant.
Mon regard se porta sur l'arène à l'Est de la salle. Cinq jeunes elfes noirs affrontaient une étrange créature composées d'une lourde carapace et de bras crochus. C'était coordonné, mais le monstre fut redoutable. Il parvînt à blesser deux de ses agresseurs.

"_ Pauvres enfants, soupira Phaere. Ils n'atteindront pas la fleur de l'âge.
_ Lloth n'a que faire des faibles, enchérit Viconia une main sous le menton. Mais il est vrai qu'ils avaient du potentiel ... Vedrin ?
_ Ne craignez rien matrone De Vir. Je ne vais pas combattre cette misérable créature.
_ Pourquoi veux-tu entrer dans l'arène ? remarqua-t-elle lorsque que mon pied se posa sur le rebord de celle-ci.
_ Je vais juste donner un petit coup de pousse à ces "pauvres enfants".
_ Reviens en un seul morceau ! ordonna-t-elle."


Les jeunes elfes noirs furent surpris de me voir descendre. Leur premier réflexe fut de croire que j'allais aider la bête et ils prirent une formation défensive. Le monstre quand a lui becquetait de rage de voir une proie en plus.

"_ On vous regarde les enfants. Il est temps de faire plus ce qu'on attend de vous. Avez-vous bien analysé votre adversaire ?"

Ils eurent du mal à comprendre sur le coup. Il ne s'attendait pas qu'on viennent leur donné des conseils.

"_ Retournez en haut seigneur, implora celui qui semblait être leur leader. C'est notre combat au nom de Lloth.
_ Votre déesse n'apprécie pas l'échec. Si vous tenez à gagner, écoutez bien ce que j'ai à vous apprendre."

Je m'avançais à travers les jeunes pour faire face au monstre. Suffisamment près pour l'intéresser plus que les autres. Il ne tarda pas à attaquer.

"_ Voyez les enfants. Son corps est un livre. Chaque mouvement se dessine en avance quand il s'agit d'attaquer."

J'évitais les coups sans le moindre effort. Comme je l'indiquais, chaque mouvement de bras crochus bougeait en faisant torsader l'ensemble du corps. Je continuais mon analyse en osant ce que peut d'elfe noir auraient imaginé de faire.

"_ Regardez les courbes qui s'ouvre ici, j'expliquais en pointant du doigt. Il lève le bras pour l'abattre droit devant. Ensuite, le dos se gonfle, il va charger de trois pas ..."

Je disais tout à l'avance. J'impressionnais les jeunes guerriers par mes mots et mes gestes. Mais le public aussi écoutait avec beaucoup d'attention. Il y avait aussi des maîtres d'arme et des matrones devant les gradins de l'arène. Jamais depuis des siècles quelqu'un ne les avait autant fascinés pour à l'origine une mise à mort de jeunes mâles.

Par la suite, les enfants prirent place devant la bête désorientée. Ils avaient maintenant les connaissances nécessaires pour l'affronter. Leur travail d'équipe fut admirable. Deux d'entre eux s'occupaient dans la diversion pour offrir des ouvertures. Ils ne tardèrent pas à trouver les faiblesses de la carapace pour entailler profondément le monstre. Petit à petit, ils gagnèrent du terrain jusqu'à la victoire écrasante. Il n'y eut que le cadavre de la créature qui baigna dans son propre sang.

Les faveurs de Lloth ... Un drow mystérieux ... Un guerrier de talent ... Les mots sifflèrent à mes oreilles. Des éloges qui valaient des critiques. Mon intervention avait apporté son lot de commérage et elles n'étaient pas vraiment à mon avantage. Mais l'arène avait du potentiel. Le lendemain, je suis allé voir les propriétaires pour savoir si ils avaient des défis intéressants à relever. Ce fut la bonne touche. Non seulement j'allais gagner en prestige, mais j'allais aussi pouvoir me défouler librement.

Créature des roches ...
Horde de monstre ...
Sectateur ...
Démons ...

Furie Céleste eut son lot de sang. Je sentais un plaisir malsain à transpercer sans retenu. Et je pus aussi m'exercer tout en même temps. Les elfes noirs avaient vraiment tout ce qu'il me fallait. Mais ce plaisir ne prit qu'un temps. Plus de monstre en stock. Je compris vite pourquoi : une guerre était en train de se préparer. Je n'y avais prêté que peu d'intention au début, mais ce conflit prenait de plus en plus d'ampleur. Contre qui allait-il combattre ? Je me demandais même si il n'y avait pas un accord avec la présence d'Irenicus.

Ah ! j'en parle. Je deviens trop presser à force d'écrire dans ce journal. Après tout, n'est-ce pas mon objectif de le retrouver ?
Je garde tout de même ça pour plus tard.

Alors que je me lamentais d'être à court de divertissement, mon œil se pointa du côté des gladiateurs.

Un guerrier se mit à combattre en duel deux autres de son peuple. Il les ridiculisa sans grand effort. Le glaive en l'air, il attendait l'acclamation de son public. Ma langue fut pendu à cet instant. L'elfe noir n'apprécia pas ma remarque et fit un bon assez impressionnant pour arriver à mes pieds. Il me provoqua en duel sans somation ni hésitation. Personnellement, je n'en avais pas envi. Mais beaucoup d'yeux se posèrent sur moi.
A ce moment là, je réalisais que les elfes noirs avaient un soupçon d'honneur. Surtout les hommes. Une fierté partageait. Une fois dans l'arène, il n'y eut aucun signal de départ. Le guerrier s'élança avec agilité sur moi. Fury Céleste n'eut aucun mal à résister à l'adamantite. Mon arme surprit mon adversaire. Il avait senti le pouvoir qui y émanait et prit un pas de recul puis un autre. Il commença à douter et à comprendre qu'il avait mal engagé son duel. J'étais beaucoup plus puissant que lui. Même si je ne disposais pas de la même hargne que contre les monstres, je ne laissais aucun échappatoire à l'elfe noir. Acculé, mis en déroute, il sentit sa défaite et il déposa son arme et croisant ses bras sur son torse.

J'avais vaincu en à peine deux minutes d'affrontement.

Les combats dans l'arène des gladiateurs eut un suivi. La matrone de celui que j'avais vaincu ordonna un duel un à mort. Puis des mages vinrent s'opposer à moi. Et enfin plus rien. J'avais obtenu un nom dans cet endroit et rectifié mon honneur après avoir aidé les enfants. On me craignait et admirait.

Viconia eut de nombreuses propositions de mission pour moi. Elle refusa. Ce qu'on nous proposait n'avait pas suffisamment de valeur à ses yeux. Quand à moi, je m'ennuyais. Et puis Phaere arriva.


"_ J'ai de grands projets pour nous.
_ Comme toutes les autres, souffla Viconia.
_ Rien à voir ma chère. Matrone Ardulace a besoin de capturer une puissante créature.
_ Quel genre ?
_ Un ancien."

Viconia eut un sursaut. Elle savait parfaitement de quoi parler Phaere. Ce genre de créature disposait d'un pouvoir magique incommensurable. Et moi aussi, je les connaissais bien. Les anciens appartenaient à la famille des tyranoeils. Celui que tu avais vaincu dans les égouts d'Athkala mon maître en faisait partie.
L'elfe noire expliqua que l'un d'eux circulait dans la cité.

La traque ne fut pas longue et la proie n'était pas celle que nous croyons. Certes un tyranoeil avait infiltré la cité, mais celui-ci n'était pas un ancien. La mère Matrone Ardulace n'eut aucune pitié à humilier publiquement sa fille pour son erreur.
A cette instant, je vis une lueur dans son regard. Phaere haïssait sa mère plus que tout. J'en étais certain. Cette éclat, je l'avais déjà perçu. Contre Saulofein précisément. Mais cette fois, un désire de sang coulait. J'esquissais un sourire face à une telle scène. Ma curiosité aussi grandit. Quelle histoire entourait ce trio ?


Viconia profita des informations qu'elle avait recueilli pour élaborer un plan. Puisque Phaere avait perdu ses honneurs envers sa mère, il était temps de s'approcher de la matrone. C'était un moment propice. Ardulace avait besoin de quelqu'un pour obtenir des composants rares et de grandes valeurs. La chasse à l'ancien était le début d'un but beaucoup plus grand. Et il fallait prélever un œil d'une telle créature pour accomplir un rituel.


Voilà qui était dans mes cordes. Une mission périlleuse et suicidaire. *Hin hin* ...


"_ Partez dans les galeries du sud. Vous trouverez un pont et vous n'aurez qu'à suivre les sentiers marqués. Puis des chemins dont les parois seront fait de matières organiques. Vous devriez mettre une demie journée.
_ Des entiers marqués ? Pourquoi le sont-elle ? demanda Viconia surprise par une telle chose.
_ Non long de la tanière des Tyranoeil se trouve nos allier sans-visage. Nous avons placé des balises infrarouges pour que nos troupes se repèrent.
_ Des allier sans-visages ? Trop beau pour être vrai.
_ C'est grâce à eux que nous avons pu sauver Phaere, rappela l'elfe noire. L'artefact que j'avais utilisé leur appartenait."


Viconia n'en écouta pas davantage et se mit en marche. Nous parcourûmes les tunnels d'Ombreterre suivi de près par une escorte. Pendant le trajet, je me suis retourné vers eux en leur adressant ceci.


"_ Je tiens à mettre les choses au clair.
_ Quoi donc ? osa prononcer l'un d'eux.
_ Celui qui approche de trop près de l'ancien ne reviendra pas à Ust Natha."

Cette fois, l'adversaire était à ma hauteur. L'ancien m'offrit un vrai divertissement. Sa magie avait la puissance d'un archimage et sa tactique de combat pouvait repousser tout ennemi. Sauf moi bien sûr. J'aurai pu y laisser ma peau, mais la victoire fut mienne. Quel plaisir d'être en vie. Poursuivre mon chemin prend toute sa valeur à chaque rencontre. J'aime le goût du sang. C'est dans ma nature.

Toutefois ... Je ne compris pas ...

Quand nous rebroussions chemin avec l'œil central comme butin, l'ancien se remit en mouvement et nous souriez bêtement avant de fuir entre les murs.

Il n'était pas mort. Pourquoi ? Fury Céleste lui avait pourtant touché un point vital. Où bien ... Non. Je ne l'avais pas tué. Je l'ai juste mutilé. Pourquoi ?

Viconia sentit mon malaise. Elle savait que je ne laissais pas mes proies à moitié morte. Elle ordonna au troupe de ramener le butin à la mère matrone et de me laisser seul. J'avais besoin de réfléchir à tout ça en effet. Assis sur une pierre au centre des ombres d'ombreterre, je méditais. Peux-être qu'une demi journée s'écoula ou une heure à peine en fait. J'avais perdu la notion du temps.

Mais à mon éveil, je ne fus pas seul. Leurs yeux me fixaient à distance. Il tâtait mon esprit complexe. Fury céleste brûla intensivement sous les crépitations de la foudre de la lame. Les illithishs sentirent alors ma rage et approchèrent avec plus d'attention.


"_ Tu n'es pas un elfe noir, prononça-t-il avec son esprit.
_ Ah bon ? En êtes-vous si sûr ?
_ Aucun elfe noir n'a de cortex aussi complexe que le tiens.
_ Vos pouvoirs psychiques n'ont pas d'effet sur moi. Cela ne veut pas dire que je suis autre chose qu'un elfe noir.
_ Aucun mâle n'a la force ni la puissance de nous résister.
_ Lloth choisit ses champions dans de rare moment. La déesse m'a accordé quelques privilèges.
_ Tu prononces le nom de ta déesse bien trop facilement. Il y aurait une part de vrai si nous ne sentions pas les pouvoirs de la dragonne d'argent."

Cette fois, j'étais dans une impasse. Je devais avouer que jouait ce petit jeu pouvait que mal finir.

"_ Je pourrais vous dire simplement que j'ai récupéré ses écailles en l'achevant dans sa caverne, mais je suis certain que vous ne me croirez pas.
_ En effet, nous ne sommes pas aussi bête que ça.
_ Toutefois, te dénoncer ne nous intéresse pas.
_ Je vois. Vous n'êtes donc pas les fameux alliés illithish de Ust Natha.
_ Ardulace nous a bien eu. Sa propre fille n'était qu'un piège pour réduire notre nombre.
_ Elle est vraiment cruelle, soupira l'un d'eux. Les elfes noirs n'ont pas de lien entre leur frère et sœur.
_ Tout votre opposé, je répondis avec assurance. Cela ne vous empêche pas d'être des esclavagistes et des dévoreurs de cerveau."


J'avais touché un point de presque non retour. Mais les illithishs gardèrent leur calme. Encore un moment ...

"_ Les êtres inférieures ne sont que du bétail. Ceux qui dominent obtiennent tout du dominé. Ainsi va ce monde. Non ?
_ Vous marquez un point."

Et j'avais vraiment du mal à contredire sur le moment. Mais à ma réponse, je sentis une étrange douleur qui parcourait mon corps.

"_ Un relâchement ? demanda le sans-visage qui n'avait rien fait pour me perturber mentalement.
_ Problème personnel. Mais dîtes moi plutôt pourquoi êtes-vous ici ?
_ Nous avons des informations te concernant.
_ Tu serais un maître d'arène. Nous avons justement quelques adversaires à te proposer.
_ Ah vraiment ?
_ Nous, les illithishs, aimons les beaux combats.
_ Et nous sommes aussi de gros parieur.
_ Nous avons besoin d'une personne tel que toi pour remporter une prime particulière.
_ Et vous pensiez m'utiliser aisément. Mais vu que l'approche mentale a échoué, vous tentez de m'amadouer avec de belles phrases.
_ Tu dois être un homme qui aime de puissant artéfact.
_ Nous avons justement quelques choses qui pourraient t'intéresser."

L'un d'eux sortit d'un pli de sa manche un objet doré : Une figurine d'un lion en or, une réplique parfaite et soignée sur tous les détails. La valeur de cet objet était clair à mes yeux. Ce qui voulait dire que leur convoitise avait une puissance extrême. Si j'avais été simple d'esprit, je ne verrai pas l'anguille sous roche.

"_ Qu'est-ce que sait ?
_ Une créature spectrale. Un familier sans maître qui attend sagement que quelqu'un l'appel pour combattre à ses côtés. Sa fidélité sera sans égale.
_ Sans maître ?
_ Nous sommes incapable de l'invoquer, précisèrent-ils sans mensonge.
_ Ce pouvoir est réservé aux races comme les vôtres."

Son nom était "Ontura'Leostra", qui signifiait en elfe le "lion aux griffes d'or". Je sentis alors le désir de me l'approprier. Les sans-visages n'avait pas tord sur mes goûts pour les artéfacts. Ils gardèrent toutefois secret l'objet de leur convoitise. Je les suivais. Mais la direction que nous empruntions me parut étrange : nous allions dans le repère des Illithishs allier à Ust Natha. J'eus un sourire aux coins des lèvres. Contre les elfes noirs, il fallait savoir ruser pour mieux subsister.
Nous ne mettions que peu de temps pour arriver. Une fois à l'intérieure, la porte se referma avec un étrange bruit d'aspiration. Il n'y avait aucun mécanisme pour l'ouvrir. J'eus l'étrange pressentiment d'être enfermé sans avoir la moindre chance de m'échapper.

Ils se retournaient les uns après les autres. J'étais une bête de foire. Mes "sponsors" semblaient satisfait de l'effet que je donnais. Pourtant, et je ne pense pas me tromper, tous les sans-visages étaient unis et reliés par une conscience centrale. J'eus le plus grand mal à les comprendre une fois chez eux.


"_ Un enfant de Bhaal."

Une voix résonna dans ma tête. Puissante et supérieure à toute.

"_ Mes fragments ont trouvé quelques choses d'intéressant.
_ Serais-tu le maître cerveau ? je lui demandais par la pensée en retour.
_ Cultivé. Fort. Ténébreux. Hm ... Tu cherches le pouvoir ... Non ... Tu cherches ton maître. Tu ..."

Je mis fin à cette conversation en le repoussant à l'aide d'une barrière mentale. Je n'aimais guère être étudié d'aussi près. Les flagelleurs mentaux se retournèrent un instant. Ils eurent comme une impression mais nous continuons notre chemin comme si de rien n'était. J'émis alors une hypothèse : leur créateur était quelqu'un d'égocentrique. Peu partageur, il semblerait que ce défaut se reflètent sur ses "fragments". Intéressante étude que voilà.


Un peu plus tard, dans une chambre d'armement dans laquelle on m'avait fait reposer, l'un de mes sponsors arriva. Il se frottait les mains, preuve d'une forte excitation.

"_ Ils n'y ont vu que du feu. Tu vas pouvoir participer au tournois. Tu vas affronter plusieurs adversaires avant le dénouement final.
_ Puis-je avoir quelques explications ?
_ Des ennemis ont été capturés. Le but de ce tournois est de trouver des champions pour les affronter et les tuer. Si tu parviens à les vaincre, alors nous serons tous récompensés.
_ Pourquoi ne pas avoir éliminé par vous même de tels individus ?
_ Disons que nous trouvons cela plus amusant. N'avez pas de telle coutume pour tuer vos prisonniers ?"

Ignoble et perfide. Non pas que je ne trouve pas cela à mon goût. J'étais juste impressionné de voir que de telle créature avait de bien sinistre méthode. Quoi qu'il en soit, j'espérais que ses prisonniers auraient plus de valeur que mes adversaires en début de tournois.

Les premiers furent une horde gobelin. Mes sponsors eurent un frémissement quand ils virent mon efficacité. Il ne me fallut qu'une poignet de secondes pour les terrasser. Puis de fut des minotaures. Ils étaient si lent que je ne pus trouver mon bonheur.

J'avais hâte d'en voir la fin.

Des tentacules frémirent de joie pour chacune de mes victoires. Pour le dernier combat, je fus conduit proche de la cellule de mes adversaires. Leur voix me disait quelque chose. Et ils sentirent que je les épiais aux travers des murs.

"_ Toi ! Toi qui es dans cette autre cage. Qui es-tu ? Je connais cette aura.
_ Oh ? vous êtes capable de sentir ma présence ? Vous n'êtes pas des esclaves sans cervelle.
_ Nous sommes des Gythiankis. Les contrôles mentaux ne fonctionnent pas sur nous ... Et toi non plus.
_ Vous êtes de vrai adversaire. Mais je ne sais pas pourquoi, cela me répugnerait de combattre avec vous. Pourtant ...
_ Tu es celui qui a la lame !"

Je compris à mon tour à qui j'avais à faire. C'était les pirates à l'étrange navire chaotique qui nous avait fait retrouver en ombreterre. Alors ils nous avaient poursuivi.

"_ Voilà qui est ironique. Vous êtes tombés trop facilement entre les mains desillithishs pour une espèce qui prétend ne pas subir leur influence.
_ Tu fais erreur étranger. Nous nous sommes laissés prendre pour pénétrer dans leur enceinte. Tu as dû remarquer que leur demeure est fermé par une porte infranchissable.
_ Oh oh ? Vous êtes malin en fin de compte. Toutefois, à dix contre cent, vous ne ferez pas le poids.
_ Ne nous sous-estime pas. Nous avons un plan. Bientôt, plus personne ne vivra ici.
_ Si vous avez un plan, alors il y a une faille.
_ Que dis-tu ?
_ Vous m'avez comme adversaire dans quelques minutes."

J'avais fait mouche. LesGythiankispensaient affronter dans l'arène des créatures sans cervelle. Je sus également que les flagelleurs mentaux m'avaient engagé pour les éradiquer. Astucieux. Mais aussi dangereux. Je n'aimais guère servir pour ce genre de chose. Ils m'avaient bien eu.

"_ Mes commanditaires m'ont menti pour vous tuer. Ils ne vous ont pas sous-estimé.
_ Si tu dis vrai, alors ce sera une fin honorable. Ou bien une victoire encore plus grande. Nous ferons une pierre deux coups en te terrassant.
_ Pas nécessairement.
_ ... Que veux-tu dire?
_ Je n'aime pas que l'on me mente. Je vais donc vous proposer un marché.
_ Nous t'écoutons."


Le combat de l'arène avait ameuté presque tous les habitants de la cité. J'étais une vedette sur le lequel il était possible de lancer de belle grosse mise. Un jouet entre des mains humides et visqueuses ... Ce que j'avais laissé croire.
LesGythiankis exécutèrent leur plan. Ils disposaient d'un sort puissant capable de paralyser les ondes cérébraux. Ce sort s’amplifiait par la puissance des cortex à proximité.Et vu la quantité d'illithishs autour de nous, le résultat fut des plus amusants.

Un peu plus tard, je m'étais infiltré dans une immense pièce où reposer un cerveau géant, le Maître Cerveau.

"_ Ici ... Comment ... Que s'est-il passé ? Mes connections ?
_ Tu as été bête de ne pas unifier tes précieuses connections. Il est temps de dormir dans un sommeil sans rêve."

Fury Céleste prit du plaisir à trancher dans cette chair fragile et complexe. Et je ne serais te mentir maître, car quand tu la reprendras en main tu sentiras immédiatement la différence. Son pouvoir aura considérablement augmenté en absorbant la prodigieuse force mentale du Maître Cerveau. L'âme enfermée par Mask s'était réveillée ce jour là. J'entends à présent sa voix. Et elle réclame vengeance ...justice ...

Telle était le destin d'une Furishido.

Les Gythiankis me dévisagèrent. Ils surent que j'avais accompli ma part du marché. Mais ils ne pensaient pas que ma tâche serait aussi aisée. La ville des sans-visages était dans le chaos. Les survivants fuirent à leur manière et rares étaient les irréductibles qui voulaient mourir face à nous. Toutefois, un problème de taille se dressait devant notre chemin :

Une porte dont la serrure complexe et, surtout, psychique n'allait pas s'ouvrir à la demande.

"_ Une suggestion, demanda le meneur Gythiankis.
_ Tss ... Ce n'est pas moi le professionnel de la télékinésie ici. Laissez moi voir ça de plus près."

Alors que j'inspectais, j'entendis une voix dans ma tête. C'était sa première intervention. Et cela ne serait pas être la dernière.

"_ Utilises ton pouvoir divin. Cette porte est vivante. Elle succombera à la puissance pure."

Je n'avais pas cherché à savoir qui m'avait proposé ce conseil dès le début. Mais pour moi, l'idée était intéressante. Je retirais la cotte maille en adamantium et je fis appel au pouvoir de notre essence divine. Cela faisait un moment que je me tâtais d'y avoir recours. L'occasion était appropriée. Sentir mes griffes et la fureur montée en moi décuplèrent mes forces. La porte ne résista pas dix secondes.
Les Gythiankis n'émirent pas la moindre surprise à ma transformation. Cependant, ils n'étaient pas stupides de ne pas prendre conscience à qui il avait affaire. Une fois dehors, nous étions libre de passer à la deuxième partie du marché.

"_ Ce fut si facile. Beaucoup trop facile, prononça le chef des Gythiankis.
_ Nous aurions eu plus de problème si nous n'avions pas coopéré.
_ Mais cela ne change rien. Je suis ici pour la ..."

D'un geste rapide, je sortis du sac sans fond la lame sacrée dans son étoffe de soie blanche et je lui la lançais dans ses bras. Cette fois, son regard exprimait de la surprise.

"_ Vous avez l'objet de votre quête. Notre marché est définitivement terminé.
_ Comme ... Comme ça ? Sans combat ? Sans honneur ? Je ne puis le tolérer.
_ On dirait un paladin. Parfois, le combat n'est pas utile. Le sang ne coule pas sans raison.
_ L'honneur est une raison !
_ Pff ... il y a un temps, j'aurai même pas réfléchi et j'aurai tout tué pour ma simple satisfaction personnelle. Tu as dû le remarquer. Je ne suis pas un simple humain qui se déguise en elfe noir pour une vulgaire quête d'honneur ou de gloire. Je suis comme vous. Je suis en quête de quelques choses de précieux. On m'a aussi dérobé ma raison de vivre. Je poursuis celui qui possédait avant moi votre lame sacré : Jon Irenicus, l'elfe de Siad et sorcier savant.
_ Ne t'inquiètes pas, le voleur te rejoindra aussi dans l'autre monde.
_ On t'a déjà dit que tu étais borné ?"

Il l'était vraiment. Il s'attaqua à moi avec tout son sens de l'honneur. Il me rappelait Apollon Icaor. Et il subit une cuisante défaite.

"_ J'ai gagné dirait-on.
_ Bats toi vraiment ! rugit-il."

Fury Céleste brisa en deux la roche derrière lui. Alors qu'un fragment roulait autour de ses pieds, il perdit toute agressivité et laissa tomber son arme. J'eus raison de sa volonté.

"_ Ton ... Ton épée ... J'ai vu ...
_ Te voilà calmais. Pff ... Il en aura fallu du temps pour ... "

Il se mit à genou. Cette fois, c'était moi qui ne compris pas sur l'instant.

"_ Tu es l'un des sept guerriers élus par les armes sacrés. Pardonnes ma négligence à moi pauvre pêcheur."

Ses hommes se mirent aussi à genou.

"_ De quoi parles-tu ?
_ Dar'Guela, la gardienne rouge, elle t'a choisi. Tu es un élu.
_ Ah ! Tu parles de Fury Céleste, ma furishido ?
_ Nous les Gythiankis du clan Balos avons pour but de seconder les élus. J'aurai dû savoir que s'était le destin qui nous avait permis de vous trouver. J'ai failli commettre l'irréparable.
_ Tu veux dire mourir inutilement.
_ Je ... Oui.
_ Et bien, je suis content que tu es trouvé la raison d'une manière ou d'une autre. Tu m'avais l'air sympathique et ça aurait été du gâchis de te prendre la vie."


La situation jouait à mon avantage. Je venais de me faire des alliés intéressant. C'était d'ailleurs à ce moment là que je compris qui m'avait parlé. La dragonne écarlate enfermée dans la garde de l'épée m'avait parlé à nouveau.

"_ L'autre lame est une partie d'une Furishido.
_ Oui. Elle se nomme Ortholupus, le loup primordiale."

Chapitre VI : Dans la peau d'un elfe noir (Troisième partie)



Mes aventures hors de la ville m'avaient ravivé. Mais je m'écartais de mes objectifs. Viconia en revanche avait obtenu des informations intéressantes. Irenicus bougeait et plus vite qu'on ne l'aurait cru. Il était parti une journée avant notre arrivée. Je n'avais plus de raison pour rester ici ... Sauf mon obligation envers la dragonne.

Et je comptais bien ne pas rester longtemps.

Avec ce que j'avais, il était certains que la matrone Ardulace possédait les œufs. Il me fallait donc pénétrer chez elle, les lui reprendre et sortir. Plus simple à dire qu'à faire. Et le temps était compté. Viconia avait appris que la mère matrone voulait s'en servir demain pour un rituel. Je devais donc trouver au plus vite une solution.
Alors que je tentais de faire le tour de la demeure d'Ardulace, une animation attira ma curiosité. Dans l'arène de la taverne, un combat avait lieu. Trois jeunes contre un vétéran, Solaufien. Encore un pitoyable combat sans intérêt ... Mais Solaufien ... C'était un adversaire intéressant ... Un homme de valeur.

Une idée me vînt.

Solaufien ne voulait pas me combattre. Il savait que si ça tournait mal, la ville perdrait un drow de valeur. Mais je lui révélais que ça vie ne tenait plus qu'à un fil. Phaere voulait l'empoisonné pour se débarrasser de lui. Songeant à cette vérité, il accepta.

Nous combattîmes dans l'arène. Et plus celui-ci duré, plus la foule s'accumuler. Solaufien était intelligent. Il comprit que ma technique de combat n'appartenait pas à la culture de son peuple. Tout comme les siennes. Il en avait donné des faux noms, mais j'en étais certain : ses attaques appartenaient au répertoire des maîtres d'arme. Mais avec de légères variantes. D'après mes connaissances, ses frappes de l'ombre n'étaient pas fait pour combattre en solitaire. Elle devrait être accompagner. Et son épée n'était pas n'importe quelle arme. Te souviens-tu de cette légendaire mon maître ? Lorsque nos yeux avaient parcouru les histoires de notre père Bhaal. Il y avait la référence de cinq guerrières prêtresse surnommées la Main. Deux d'entre elle, deux elfes jumelles, l'une à la peau noire et l'autre à la peau blanche, formaient un duo de combattant. Les sœurs Razor. Solaufien possédait la "White Razor" qu'il baptisa "Ice Mag" pour qu'on ne puisse connaître la vérité.

Ses yeux aux iris écarlates virent au travers du masque lors de ma dernière attaque. Lorsque j'ai déployé le pouvoir de "peur primal" pour figer le temps et l'espace dans l'arène. Il comprit qui j'étais. Ce que j'étais.

La mère matrone Ardulace était arrivé au bon moment pour voir le corps de son champion tombé à mes pieds. Le plan était en place.

Les yeux rouges de la matrone semblaient brûler de rage. La perte de son champion n'était pas prévu. Même si elle ne l'appréciait pas, il était une fine lame. Et elle avait besoin de lui.
Mais en prouvant que j'étais meilleurs, j'avais aussi l'occasion de prendre sa place pour la mission de demain. C'est à dire, servir de garde du corps pour le transport des œufs. Le meilleur moyen de les approcher était là. Voilà ce que valait les informations de Viconia pendant que je me débrouillais sur le terrain. Bien que j'ignorais en quoi consistait le "rituel", mon objectif était à porter de main.
Quitte ou double, car mon action pouvait entrainer ma mise à mort immédiate (si bien sûr, ils en étaient capable).

Ardulace tomba dans mon piège. Elle n'avait pas le choix. Ses autres meilleurs hommes étaient sur le pied de guerre. Elle n'avait que moi.

Alors que je savourai ma victoire, Phaere m'invita chez elle. Sur le coup, j'ai pensé tirer de nouvelles informations utiles, mais l’accueil fut déroutant. Elle était étalée nue dans son lit. Beau spectacle ... Mais comment dire ... J'eus l'intime conviction que ce tête à tête n'allait m'apporter que des ennuis. Et puis ... Il y avait cette douleur (le mot est écrit en gras dans la page) ... J'avais mal au cœur comme si celui-ci allait se déchirer. Maître, il faudra que nous ayons une discussion à ce sujet. Car cette douleur que je ne connaissais pas jusqu'à ce jour ... Comment fais-tu pour la supporter ?

(La fin de page reste vierge comme dans l'attente d'une réponse)


Je revins à mes quartiers. Cette confusion me fit oublier que j'avais un invité surprise. Quand j'eus refermé ma porte, je découvris Viconia attachée et bâillonné sur une chaise. Et moi, j'avais le droit à la lame d'une épée sous la gorge.

En proie au doute, en soif d'information, Solaufien me souffla à mon oreille : "Qui es-tu ?"

Alors qu'il avait joué cette comédie dans les règles de l'art, l'elfe noir qui avait accepté de passer pour un mort aux yeux de sa matrone ne pouvait rester encore dans l'inconnu. Son cœur vacillait entre le choix de mettre fin à mes jours ou de participer à mon œuvre. Il savait que j'étais quelqu'un qui pouvait bouleverser le cours des événements, bouleverser son destin à jamais. Son salut dans ce monde sombre et contre sa nature.

"_ Au moment où tu as utilisé ta cape et ce clone magique, tu as accepté de me suivre Solaufien. As-tu vraiment besoin d'une réponse à cette question ?
_ Je peux aussi avoir fait cela pour déjouer un complot contre ma patrie.
_ Le mot "patrie" chez les elfes noirs a autant de valeur qu'une bouteille vide à un ivrogne.
_ Ce n'est pas faux."

Ça lame blanche s'abaissa légèrement.

"_ Mon véritable nom est Simba Lavidah. Je suis en quête d'un sorcier du nom d'Irenicus qui a fait une halte ici à Ust Natha. Celui qui a dérobé les œufs de la dragonne d'argent. Et plus encore.
_ J'ai aperçu cet homme dont tu parles. Il a longuement discuté avec Ardulace pour organiser la guerre avec nos cousins. D'après ce que je sais, il nous a bien aidé pour les premiers assauts.
_ Pas vraiment.
_ ... Que sais-tu ?
_ C'est lui qui est l'auteur de cette guerre. C'est lui qui a charmé de Ardulace avec de doux rêve de gloire et conquête. Son but n'a jamais été de vous aider, mais de vous utiliser.
_ Comment arrives-tu à affirmer cela ?
_ J'ai fait mes propres recherches. Et je traque cet homme depuis un long moment. Enfin, cet elfe.
_ Un elfe ? C'est impossible. Aucun elfe de la surface ne peut être ...
_ Que sais-tu des elfes de la surface ?"


Solaufien garda sa bouche ouverte, mais aucun mot n'en sortit. Contrairement à ceux de son peuple, il avait longtemps étudié les elfes de la surface et il savait qu'ils étaient des êtres bons par nature. Même si les doctrines les énonçaient comme des êtres malveillants, il ne fut pas dupe. Toutefois, si il croyait en mes dires, alors où est la vérité ?


"_ Il y a des exceptions partout. N'en es-tu pas une ?
_ Je ... Il est vrai. Mais tout de même."


Il m'écouta avec beaucoup d'attention. C'était d'ailleurs la première fois depuis longtemps qu'il écoutait quelqu'un avec autant d'intérêt. Solaufien n'aurait jamais cru que ça aurait été un surfacin qui lui attirait autant de curiosité. Même si il avait beaucoup de questions, il suivait mon récit. J'avais besoin de lui et il avait besoin de moi.

Viconia se réveilla entre temps, légèrement fâché de sa posture. Alors qu'elle voulait me passer un savon, un serviteur entra avec un message à la main. Comme il avait vu Solaufien en vie, il fut aussitôt attaché à la chaise à la place de Viconia. Mais le message qu'il délivrait venait de la part de Phaere.

Les plans allaient changer.

Phaere m'avait à nouveau convoqué chez elle. Mais cette fois-ci, Viconia était présente. Il était donc certain qu'elle ne tenterait pas à nouveau de me séduire. Bien que son regard trahissait la vérité à ce sujet. Surtout que les iris rouges écarlates fixaient Viconia ...


"_ Talacith ! ordonna-t-elle à une araignée de venir. Vous voyez ceci ?"

Deux œufs de dragon. Du moins, c'était supposé en être. Phaere avait réalisé une réplique des œufs de la dragonne d'argent dans le plus grand secret. Voilà quelque chose de très intéressant. La jeune matrone comptait duper sa propre mère pour lui ravir sa place. Un plan audacieux. Un plan qui pouvait nous servir en retour. Mais ça, elle ignorait la vérité. Sans le vouloir, Phaere venait de nous donner une solution à notre plan initial. Elle connaissait l'emplacement des vrais œufs. Elle voulait se servir de moi et de Viconia pour faire l'échange.

"_ J'ai beaucoup d'estime pour toi Vedrin. Je sais que tu ne pourras me refuser ce petit ... caprice de ma part. Sauf si tu préfères que les gens connaissent la vérité ..."

Cette remarque m'interloqua. Et à nouveau, elle lança un regard à Viconia.

"_ Tu n'es pas une matrone Viconia DeVir. Encore moins une servante de Lloth, mais une prêtresse de Shaar. Oh ? tu sembles surprise. Pourtant, tu aurais dû être plus méfiante sur ta véritable identité. Certes, la déesse ne nous a pas prévenu qu'une traitresse se fondait dans le décors, il n'en reste pas moins que notre société sait tirer profit des informations précieuses. Connais-tu Jarlaxle ?"

Viconia fit une grimace déroutante.

"_ Que fait le mercenaire ici ?
_ Ça le regarde. Mais ce mâle m'a vendu l'information à ton sujet contre l'essence d'un tyranoeil que ma pauvre mère n'a pu juger à sa juste valeur. Triste retournement de situation non ? Vous comprenez à présent que vous ne pouvez rien me refuser.
_ Pourquoi nous choisir dans une mission comme celle-ci Phaere ? Maintenant que tu sais que nous sommes des clandestins."

Elle se tourna de mon côté. Je voulais savoir tout ce qu'elle avait pu tirer comme information à notre sujet. Car il était clair qu'elle ignorait toute la vérité.

"_ Parce que toi seul en est capable Vedrin. Car il ne suffit pas de faire un échange d’œuf. Il va falloir outrepasser le regard des gardiens golems qui protègent la salle des coffres. Et tu es le seul à posséder l'objet qui te permettra de réaliser cette prouesse : La piwafwi de Solaufien."


L'affaire était conclue. Mais Phaere n'avait pas toutes les cartes en main. Elle venait de nous donner notre billet de sortie.


Le plan était en place. Solaufien accepta de jouer le rôle du voleur puisqu'il était le seul à pouvoir faire usage de sa cape en étant toujours le propriétaire légitime. De notre côté, il ne restait qu'à faire croire à Phaere que les œufs nous lui apporterons seraient les vrais.

La journée se déroula mieux que prévu. Sauf au dernier instant, au moment où j'avais choisi de partir en douce avec les vrais œufs.

"_ Ordre d'Ardulace ! Personne n'a le droit de sortir de la cité !"

Voilà qui m'obligerait donc à participer à la cérémonie de la mère matrone.


***

La cérémonie arriva plus vite qu'on ne l'aurait cru. Bien qu'à la base, mon but était de ravir les œufs à ce moment là, mon premier stratagème se retourna contre moi. Nous n'étions pas nombreux. Il n'y avait que quatre prêtresses en plus d'Ardulace et sa fille. J'étais le seul mâle et étranger de cet assemblé. Comptait-il me sacrifier ? me suis-je demandé à un moment. Je restais sur mes gardes.

"_ Viens à moi !"

Ardulace avait invoqué un démon des neufs enfers. Et pas une banale créature. Son nom raisonnait dans ma tête comme une lame qui transpercerait le corps : Kris'Halnoul le seigneur des sources maléfiques. Un gardien d'un dieu abyssale en personne avait accepté de venir à l'appel d'une elfe noire. Même si je ne le connaissais pas, sa présence donna naissance à son existence dans ma mémoire. Tel était l'un des pouvoirs d'un maître des enfers qui imposaient son prestige aux autres créatures.

"_ TU OSES M'INVOQUER ELFE NOIRE ? J’ESPÈRE POUR TOI QUE TU NE M'AS APPELÉ SANS OUBLIER A QUI TU AVAIS A FAIRE !
_ Seigneur Kris'halnoul, roi du troisième plan, je ne suis pas une insouciante et j'ai préparé de nombreux cadeaux pour votre arrivé.
_ DÉLECTES MOI DU REGARD, ELFE NOIRE ! OU SUBIS MON COURROUX !
_ Vois seigneur ! Voici des essences puissantes de mon monde."

Elle présenta plusieurs trophées. Quelques uns furent mes proies. Elle fit d'ailleurs l'éloge sur le globe oculaire de l'Ancien en me regardant directement.

"_ Mais de tous les cadeaux que je te propose, voici l'essence la plus précieuse que j'ai à te proposer. Deux œufs d'un dragon d'argent."

Le démon inspecta cette marchandise en particulier. De sa main rouge et géante, il les ramassa.

"_ OUI ! IL S'AGIT DU BIEN LE PLUS PRÉCIEUX QUE TU POUVAIS M'OFFRIR. CEPENDANT ..."

Il brisa les coquilles vides avec un claquement de doigts.

"_ ILS SONT FAUX !
_ Que ? quoi ? c'est impossible !
_ IDIOTE ! TU T'ES FAIT BERNER. DOMMAGE. J'AURAI PU ÉVENTUELLEMENT ACCEPTER TON MARCHE. MAIS TA NAÏVETÉ ENVERS TES VASSAUX AURA CAUSE TA PROPRE PERTE."

Les mains du démon s'embrassèrent. Puis une colonne de feu s'abattit sur Ardulace. Son corps rôtissait vivant. Les prêtresses reculèrent en voyant leur mère matrone mourir devant leur yeux. Elle suppliait de l'aide. Mais personne n'osa venir à son secours. Mais moi ... je ne sais pas pourquoi, j'ai sauté dans le brasier pour tenter de la sauver. Mon corps n'eut pas le temps de subir de dommage, mais c'était trop tard pour Ardulace. Son regard se posa sur mon visage que sa main brûlée caressa.

"_ Alors c'était toi ... dit-elle en voyant qu'une partie de l'illusion avait été partiellement détruit par le sort du démon."

Elle mourut l'instant d'après. Ce fut à ce moment là que Phaere entra en scène avec un coffre devant elle.

"_ Tu as raison seigneur démon. Ma mère aurait dû se méfier de ses vassaux. Tu n'ignores donc pas que c'est moi qui dispose des vrais œufs. Acceptes-tu de t'associer à moi pour le projet de ma mère ?
_ AHAHAHAH !
_ Mais ?
_ LA MÈRE ET LA FILLE SONT AUSSI IDIOTE L'UNE QUE L'AUTRE. C'EST TROP DRÔLE !
_ Expliques toi démon !
_ TOI AUSSI TU T'ES FAIT BERNER. REGARDES !"

Elle suivit la direction du doigt géant du démon. Elle vit alors elle aussi une partie de mon vrai visage qui reprenait lentement l'apparence d'un drow.

"_ VOIS-TU CETTE MAGIE ? C'EST CELLE DE LA DRAGONNE ! ELLE A ENGAGE CET HOMME POUR REPRENDRE SON BIEN. VOUS VOUS ÊTES FAIT AVOIR PAUVRES IDIOTES.
_ Ved ... Vedrin ... Tu m'as ...
_ BIEN JOUER ENFANT DE BHAAL ! TU AS SU TIRER PROFIT DE LA BÊTISE DES ELFES NOIRS. ET SI NOUS EN FINISSIONS MAINT ..."

Alors que le démon allait incinérer Phaere, des débris venu du plafond vinrent l'interrompre. Solaufien atterrit devant la matrone. Il y déposa un étrange livre dont des runes s'y formèrent en peu de temps.

"_ Arrière démon ! Approches et tu en subiras les conséquences !
_ OH ! VOILA UNE RARETÉ ! CE LIVRE EST IMPRÉGNÉ D'UN SCEAU DIVIN ! TU DISPOSES D'UNE BARRIÈRE PUISSANTE !
_ Solaufien ... Tu es en vie ?"

Phaere n'en revenait pas. Elle fut sauvée par celui qu'elle croyait mort pour son plus grand bonheur. Cette apparition l'avait déstabilisée.

"_ ET BIEN, JE VAIS DONC DEVOIR M'Y CONTENTER ... commença-t-il à dire en me regardant. JE VOUS LAISSE MORTEL. CE DIVERTISSEMENT DE DUPERIE M'A AMUSE. EN FAIT, JE NE REGRETTE PAS D’ÊTRE VENU. JE TE REMERCIE ENFANT DE BHAAL.
_ Dans ce cas là, tu me dois bien une petite faveur Kris'Halnoul."

Le démon me regarda à nouveau en riant.

"_ TU ES ARROGANT MORTEL ! PENSES-TU QUE JE ME PLIERAI ... QUOI ??? ARG !"

Mon bras d'écorcheur le transperça. Le sang noir du démon s'écoula et forma un portail infernal pour le renvoyer dans son monde.

"_ MISÉRABLE ! UN TEL POUVOIR !
_ Toi et tes congénères semblent avoir oublié la force des dieux. Dis leur qu'un nouveau seigneur du Meurtre arrive. Et que les neuf enfers auront bientôt un nouveau souverain. Peux-tu transmettre ce message pour moi ?
_ OUI ! JE LEUR TRANSMETTRAI ... ATTENDS TOI A UN ACCUEIL DES PLUS CHALEUREUX ENFANT DE BHAAL !
_ Un détail : je ne suis que le bras droit du futur seigneur du Meurtre."


Le regard du démon prit une autre tournure sur la fin. Il comprit alors que je n'étais que l'annonce d'un être plus puissant. J'avais pu insuffler la peur à un seigneur démon. Ce goût était sucré et enivrant maître. Bientôt, les neuf enfers se plieront à ta volonté. Je te le promets.

La course vers Irenicus prit une nouvelle tournure après cette affaire. Me serais-je trop détourné de mon objectif pour vivre dans la peau d'un elfe noir ? Malgré cela, je ne pense pas que j'y ai perdu réellement du temps. Car cette histoire aura apporté son lot de gloire.


Chapitre VII : La vérité


Matrone Ardulace morte, la barrière qu'elle avait façonnée pour empêcher toute fuite de la ville avait disparu. Mais l'évasion avec Solaufien n'allait pas être de tout repos. Il fallait également récupérer Viconia au point de rendez-vous. C'était à ce moment là que tout entra en action.

Nous fûmes encerclés en peu de temps. Mais l'hésitation entra dans le cœur des elfes noirs. Ils avaient affaire aux deux plus puissants guerriers de la cité. Certains avaient combattu à nos côtés. Et ils savaient que nous affronter serait plus dangereux que les tunnels sombres d'ombreterre. Malgré les hurlements des matrones, les mâles gardaient leur position.
Puis vînt les renforts.
Les Gythiankis avaient vu de plus loin les événements. Même si nous avions conclu un marché pour en dehors de la cité, ils étaient déjà prêt à combattre à tout moment pour ma cause. Leur fidélité n'avait pas d'égale (comme aussi leur entêtement dans les traditions).

Cette fois, les elfes noirs prirent du recul. Ils perdaient de seconde en seconde leur avantage. Mais les prêtresses de Lloth ne le voyaient pas du même œil. Elles firent appel à leur déesse pour montrer la suprématie des maîtres de l'ombreterre. Elles invoquèrent trois servantes (à leur grand étonnement quand je croisais leur regard), des créatures difformes et d'une dangerosité sans égale. La première chose que ses créatures firent, c'étaient de punir les faibles mâles qui n'avançaient pas combat. Et ça, c'était l'erreur à ne pas commettre. Fury céleste foudroya l'une d'elle dans le fracas d'un éclair bleuté. Il fallait bien remettre les pendules à l'heure, même pour des servantes de Lloth. Je ne supportais pas les êtres arrogantes qui se permettaient de donner des leçons.

Face à cette vision horrifiante de la mort d'une d'entre elle, les deux autres servantes révisèrent leur intention. Elles avaient attiré mon courroux et pas seulement. Les autres mâles commencèrent à les encercler. Elles perdirent aussi la foi des matrones qui n'auraient cru voir faillir aussi facilement une créature supposée indestructible.

Puis Phaere fit son apparition.

"_ Servantes de Lloth. J'implore votre pardon. Mes sœurs ont eu l'audace de faire appel à vous dans une situation désespérée. Nous en remercions la déesse pour avoir répondu à notre appel, mais il est clair désormais que votre présence n'est plus requise.
_ Tu réponds à la place de tes compères, jeune matrone. Toi qui as déplu à la déesse, tu oses parler en leur nom ?
_ Elles ne sont plus capable de prononcer le moindre mot. Vous le savez. Et vous savez également ce qui vous arrivera si vous vous en prenez à moi.
_ Des menaces ?
_ De l'audace, pris-je la parole. Nous ne sommes pas allier. Elle sait que nous pouvons la laisser mourir. Mais elle est prête à se sacrifier pour que nous la vengions par la suite. Comme je viens de le faire à l'instant même.
_ Misérable être humain ! Si tu n'avais pas ...
_ Une arme capable de vous tuer ? penses réellement que j'ai besoin d'une arme particulière pour vous vaincre, servante de Lloth ? Vous sous-estimez toujours vos adversaires ?"

Je n'avais remarqué feinte que bien trop tard. Elles avaient profité de la discussion pour redonner vie à leur sœur vaincue. C'était moi qui venait de sous-estimer mes adversaires. Après tout, il s'agissait des favorites de Lloth. J'eus toutefois les derniers renforts nécessaires pour faire pencher la balance de mon côté.

La dragonne d'argent s'interposa. Cette fois, l'adversaire était de taille et même pour des créatures divines.

"_ Il serait sage de retourner dans votre plan. Ces mortels sont sous ma protection.
_ Crois-tu que ..."

Les servantes s'arrêtèrent. Elles semblaient avoir entendu un ordre et elles partirent aussitôt. Lloth en personne venait-elle de rapatrier ses troupes ? Il m'avait clairement senti une puissante présence un cours instant. Encore plus puissante que Kris'Halnoul, sans l'ombre d'un doute. Voyant leur dernière espoir s'envoler, les habitants d'Ust Natha durent capituler devant nos forces.

Phaere s'avança.

"_ Nous voici à votre merci. Lloth nous punit pour notre bêtise et crédulité. Il est certain qu'elle ne nous soutiendra plus dans notre cause et nos forces fassent à nos cousins sont condamnés. C'est la fin de la cité première des elfes noirs.
_ Pas nécessairement, jeune prêtresse.
_ Que voulez vous dire, grand dragon ?
_ Il est certain que votre déesse ne vous donnera pas la victoire. Mais il ne tient qu'à vous pour changer le cours du combat. Car votre ennemi n'a jamais été vos cousins à la surface."

Il y eut des protestations. Malgré la prestance de la dragonne d'argent, la rancune envers les surfacins ne pouvaient être changé en quelques mots. Mais Phaere continua à prendre la parole.

"_ Et que souhaitez-vous qu'on fasse ? Nous avons perdu notre mère matrone et nos pouvoirs ? Même si vous nous épargnez, il est certain que le déclin est sur Ust Natha.
_ Il vous reste un espoir. Rangez-vous à la cause de cet homme. Lui seul pourra vous montrer le chemin à suivre.
_ Vedrin ... Ou je ne sais qui. Cet homme nous a trompé. Et vous nous demandez de lui faire confiance.
_ Moi je lui fais confiance, intervînt Solaufien. Car de tous les habitants qui a foulé les pieds à Ust Natha, il est le seul qui a su m'en inspirer.
_ Cet homme a agi pour ma cause. Il a sauvé mes enfants que vous vous apprêtiez à sacrifier. En aucun cas il ne vous a trahi puisqu'il travaillait pour moi, expliqua la dragonne.
_ Vous seriez prête à nous pardonner si nous suivons ce surfacin ?"

Phaere n'était pas naïf et les autres elfes noirs non plus. Mais la dragonne trouva les mots justes.

"_ Mon courroux n'a jamais été contre vous. Mon rôle a été d'empêcher une guerre ouverte entre vous et ceux de la surface. J'ai malheureusement échoué dans ma mission et failli perdre mes enfants. Je n'ai donc plus ma place ici en ombreterre. Vous allez donc être sans la moindre protection et renier par les autres cités.
_ Et ?
_ Cet homme veut combattre celui qui a entrainé cette guerre absurde. Celui qui vous a manipulé depuis le début et qui s'est servi de vous. En l'aidant, vous pouvez changer le cours de cette guerre et de votre destin. Affrontez Jon Irenicus !"

Les elfes noirs n'en croyaient pas leur oreille. La dragonne leur demandait en réalité de rompre le lien de leur vengeance pour aider leur cousin. Mais c'était impossible. Leur coeur ne pouvait accomplir un tel désir. Ils étaient des elfes noirs.

"_ Vous avez le choix."

Tout le monde se tournait vers moi qui venait de prendre la parole. En même temps, la dragonne rompa le sortilège d'illusion. Ils pouvaient choisir de poursuivre leur cycle et périr. Ou bien me suivre et atteindre la surface qu'il avait perdu depuis des temps immémoriaux.

La surface. Un lieu hostile pour les elfes noirs. Même Ombreterre avec ses tunnels infestés de monstres paraissait plus accueillant qu'un monde baignait par la lumière du soleil aux yeux rouges des drows.


Ils firent leur choix.

(la page est une note elfique qui fut placée à cette endroit précis du journal)

Quelques heures plus tard au temple de Nimé, nos guerriers elfes et les drows en pleine escarmouche entendirent un retentissement. A la grande surprise générale, les elfes noirs durent battre en retraite. Ils regagnèrent l'Ombreterre à une vitesse si effrayante que nous crûmes l'annonce d'un plan audacieux : une bombe magique; l'invocation d'un prince démon; une nouvelle arme secrète ... Rien de bien évidemment.

Alors que nos archers et magiciens tinrent en joue l'entrée du temple, nous vîmes des ombres en sortir. Heureusement, nous étions des êtres prudent qui attendent toujours de voir leur ennemi avant d'attaquer. Car cette fois-ci, l'ennemi n'avait plus d'arme à la main. Pire encore, ils avançaient les bras croisés sans la moindre intention de combattre. Et derrière eux, il y avait la présence d'un groupe d'aventurier qui était inexplicable.

Mon mentor, le commandant Elhan ordonna qu'on lui amène ces individus au plus vite. Il n'était pas sûr de leur intention et il fit également venir le prêtre Ar'idus pour déceler le moindre piège notable de la part de nos cousins noirs.

Je ne puis suivre leur conversation, mais la suite devînt de plus en plus étrange. Elhan s'approcha de la haute prêtresse de Lloth et lui tendit la main. C'était surement à la demande de cette vieille femme à la chevelure d'argent. Elle inspirait un grand respect à tout ceux qui posaient ses yeux sur elle.

Était-ce un signe de paix ? Le temple de Nimé était pourtant un lieu de légende. Ce fut ici même que nos cousins quittèrent la surface depuis bien des millénaires. Ici également qu'eut lieux les plus terribles batailles. Serait-ce ici qu'aura lieu le début d'une nouvelle aire pour les elfes ? J'en doutais encore à ce moment là. Mais ce qui arrivait par la suite, me fit comprendre que le destin était en marche.

(Une série de note semble s'ajouter les unes derrière les autres. L'auteur du journal à poursuivit son recueil à travers des témoignages et non par ses écrits)


Parmi toutes les rencontres, et nombreuses furent-ils, je pense que celles avec Balduran Lavidah et de son simulacre auront été des plus courtes, mais également des plus intéressantes dans ma carrière d'aventurier.
La première rencontre remontait à cinq ans. J'avais alors affaire à Balduran qui à l'aide d'un sortilège puissant avait changé d’apparence physique, d'homme en femme, afin d'échapper à des assassins. Ce qui me marqua à ce moment là, c'était une profonde ressemblance avec moi même. Plus encore que sa propre vie, il cherchait à protéger celles des autres. Il possédait un cœur noble et vaillant. Cela me rappelait ma jeunesse, mes choix ainsi que mes erreurs.
L'autre particularité qui ne fit aucun doute dans mon esprit, c'était son don naturel du maniement de l'épée. Même si il était très jeune, dix huits saisons à peine, quand nos regard se croisèrent la première fois, je me rappelais parfaitement de sa posture parfaite. Mon expérience me fit comprendre que j'avais affaire à un adversaire redoutable et qu'il fallait éviter la confrontation. Et j'en suis également certain : plus que mes origines et ma sombre peau de drow, il m'avait jugé aussi comme un combattant hors du commun.
Ce ne fut qu'une journée après, juste avant notre séparation, que j'ai eu l'audace de le tester en combat singulier. Et je ne m'étais absolument pas trompé. Il était fort. J'avais affaire à un maître d'arme à part entière. Je n'avais rencontré d'autre humain aussi prometteur que lui. Il était comme moi, un combattant d'exception. Mais son art n'était pas parfait. Pas encore. Il possédait la même faiblesse que la mienne au même âge : être capable de donner la mort. On ne pouvait pas préserver toutes les vies sur un champs de bataille. C'était l'unique conseil que je pouvais lui donner avant de partir.

Après cette rencontre, plusieurs questions défilèrent. Déjà, n'aurais-je pas dû continuer mon aventure avec lui ? Notre duel m'avait rappelé de nombreux souvenirs. Je me voyais comme dans un miroir temporel alors que je vivais encore à Menzoberranzan. J'avais la sensation d'être Zaknafien, mon père, pendant que je testais mon cadet. Puis l'idée s'inversa. Car malgré tout, je ne pouvais pas prendre la place de mon père sans être moi même. La réalité était bien autre. Balduran Lavidah me ressemblait en temps que combattant, mais c'était lui qui s'approchait le plus de Zaknafien.
Quand cette vision se dessina d'avantage, j'ai commencé à étendre mes connaissances religieuses plus que je ne l'aurai cru jusqu'à lors. J'avais entendu parler des réincarnations des âmes. Et plus j'y repensais, plus je m'étais dit : et si Zaknafien mon père avait réussi à se libérer de l'enfer de Loth pour revenir sur Toril ? Et si le destin avait voulu que je le rencontre dans sa nouvelle réincarnation ? Cette idée me soulageait de mon angoisse éternelle sur le devenir de l'âme de mon père aux enfers. Je me souvenais encore de mes croyances de pouvoir le libérer des tortures éternelles aux mains de Errtu. Puis mes pensées se tournèrent vers cette unique voie. Elles me soulagèrent plus que je ne l'avais imaginé.


Puis vînt la deuxième rencontre.


Cette fois-ci, il s'agissait du simulacre de Balduran Lavidah : Simba. Son regard n'était absolument pas le même. Plus froid et plus sombre. J'avais cru qu'il s'agissait d'un assassin comme l'était Artemis Entreri. Mais les apparences étaient trompeuses. Peut-être était-il mauvais par nature. Mais derrière cette expression se cachait un être d'une grande loyauté. Quand il m'informa de qui il était, mon cœur fut figé. Je le retrouvais enfin après cinq longues années de séparation. Même si il avait révélé qu'il était un simulacre, très vite pour moi, un malaise se fit sentir. Parmi ses compagnons, il y avait deux elfes noirs. Une prêtresse et un guerrier de haut rang.
Cette deuxième rencontre me fit comprendre de plus en plus que certains de mes rêves étaient sur le point d'être réalité. Ses elfes noirs avaient rejetés Lloth. Je n'étais plus le seul. Un soulagement comme je n'en avais jamais senti depuis que je parcourais la surface prit place dans mon cœur. Une révolution était sur le point de prendre place et j'allais en ignorer son existence si je n'avais pas fait cette nouvelle rencontre. Je bénis le destin d'avoir croisé son chemin. Peut-être n'avais-je jamais été aussi heureux de toute mon existence. Et mes compagnons comprirent pourquoi une larme perlée sur ma joue. Ils connaissaient bien mon tourment à ce sujet plus que quiconque.

Ne plus être le seul. Tout une ville était sur le point de changer.

Ironie du sort, je n'étais pas non plus le premier. La prêtresse qui l'accompagnait fut ma prédécesseur et indirectement l'annonciatrice même de mon destin. Elle était une DeVir, un membre de la famille qui fut anéanti par la mienne. C'était son départ qui avait plongé le déclin des DeVir et qui offrit l'opportunité à ma mère d'attaquer. Elle ignorait tous des changements de Menzoberranzan depuis son départ. Et même le fait de lui avoir révéler la chute de sa famille (vu que j'en portais la culpabilité indirectement) ne l'avait laissé de froid. Elle haïssant sa ville natale peut-être encore plus que moi même. Si mon père l'avait rencontré, aurait-il pu s'enfuir avec elle.
Et cette idée de réincarnation me revînt immédiatement. Presque pour moi, il ne faisait aucun doute que l'héritage même de Zaknafien était entre les mains de Lavidah. Une vengeance de l'âme inébranlable. Je ne puis lui avouer directement mes pensées. C'était peut-être absurde après tout. La seule chose que je pouvais faire était de croire en lui. Et j'avais une immense dette.

Dette qui m'était possible de rembourser en partie en l'accompagnant à Athkatla afin de récupérer l'âme de sa sœur.

(Le parchemin suivant semble être une missive. L'emblème du cœur radieux orne l'épitaphe)


Sous ordre du prélat Wesselan, le chevalier William Reirric et ses hommes sont mandatés pour infiltrer le repaire de redoutables créatures diaboliques au district du cimetière. Il semblerait que des vampires y rôdent et, pour la sécurité du peuple, il est indispensable d'éradiquer ce mal avant qu'ils ne prolifèrent. Vous trouverez sur place d'autres groupes qui vous aideront à combattre. Vous serez sous les ordres de Lavidah comte de la Porte de Baldur qui supervisera l'offensif.
Attention ! Seuls les vampires seront vos cibles ! Le seigneur Lavidah est accompagné par des gens qui sembleront louches au premier regard, mais digne de confiance. Puisse la lumière guider vos bras.


Commandant Elcor du Cœur Radieux

(Le parchemin suivant est d'une qualité supérieure à la moyenne. La couleur de l'encre est d'un noir profond et d'une calligraphie rare)



Cher Balduran Lavidah,


J'espère que tu liras un jour ce mot de ma part. Après avoir discuté avec ton double Simba, mon estime envers toi grandie. Je n'ai pas été honnête avec toi par le passé et ceci a engendré le tourment de ton âme. Mes vieilles habitudes hélas. Même si je ne pense pas être digne de ton pardon, je compte m'investir avec tous les moyens à ma disposition pour récupérer ton âme à l'ennemi. Mes meilleurs agents sont d'ailleurs avec ton double pour vaincre Bodhi au moment où j'écris ces mots.
Quand Irenicus sera vaincu et que tu seras à nouveau parmi nous, je souhaiterai pouvoir m'excuser en personne pour ma bavure.

Cordialement,

Aran Landvet.

(Les parchemins suivant semblent être un simple lettre ... Mise à part qu'ils ont été écrit à partir de sang.)



Cher frère,

Tu n'as pas idée comme ma nouvelle condition me libère de la malédiction des nôtres. J'ai retrouvé goût à la vie et plus encore. Tu devrais aussi en faire autant.

Ta sœur

...


Mon tendre frère

Plus je m'empare de nouvelles vies, plus je sens la mienne s'accroître. Cette ivresse n'a pas de commun. Quand est-ce que tu abandonneras tes laboratoires et viendra avec moi lors d'une chasse ?

Ta chère Sœur.

...
(il semble évident qu'il manque la plus part du recueil, mais les trois suivantes, et derniers écrits de Bodhi, ont été lu et relu à plusieurs reprises)
...

Irenicus

Ce voyage avec toi sur la Côte des Épées était des plus ennuyeux. Non seulement tu m'as interdit de boire pendant un long moment, mais revoir "ce visage" sculpté dans la pierre à Nashkell m'a mise en rogne. J'espère que ta "récolte d'information" aura servi à quelque chose. Et si tu en n'as plus besoin, je voudrai bien récupérer ta fiole qui contient du sang bleu. Tu sais, celle que tu as récupéré sur un guerrier durant le festival.

Bodhi

...

Je commence à ressentir un manque. Tu avais raison. Sans âme, ma nouvelle vie n'a pas de sens. J'ai hâte que tes recherches aboutissent. Pendant ce temps, j'ai découvert un rituel intéressant en parcourant un ouvrage d'un prêtre d'Oghma qui pensait me terrasser. Il existerait un moyen d'inverser le processus de vampirisation. Peut-être en ferais-je usage une fois avoir récupéré une âme.

Bodhi

...

C'est magnifique. Une âme fait toute la différence. J'ai l'impression de renaître. Mais ce n'est pas fini. Je sens encore que je n'ai pas récupéré toute l'essence. Certainement dû à mon état de vampire. Une fois que j'aurai arraché entièrement tous les liens qui m'unissent encore à cette fille, je la tuerai et je ferai une marionnette de son cadavre. Cela m'a d'ailleurs donné une idée.
Notre cher aventurier semble toujours te chercher et il ne va pas tarder à venir à ma rencontre. Je vais m'emparer de celle qui l'aime et en faire une esclave. Elle sera l'instrument de sa mort.

...