[Quête] Le Manoir Hanté

[phoeunix]

Draion n'était pas habitué qu'on l'appelle messire et fut surpris que Dorian utilise ce terme à son égard. Il avait plus l'habitude qu'on le traite comme un gamin ou comme quelqu'un de peu sérieux, aussi cette distinction de la part du forgeron lui fit plaisir.
A l'image de Brus, il fit quelques provisions, agrippant les trois derniers biscuits de la boîte ainsi qu'une tomate au passage et les fourrant dans sa poche intérieure.

Il observait une fois de plus ce qui se passait, essayant d'apprendre à la volée quelques "trucs" de voleur, art dans lequel ses compagnons semblaient exceller et s'ordonner avec une étonnante coordination. Tandis que l'un observait minutieusement le sol et les murs à la recherche de mécanismes finement cachés, l'autre s'attelait à l'encadrement de la porte tandis que le dernier écoutait et observait à travers la serrure.

Il se sentait mal à l'aise, inutile tout à coup ainsi qu'effrayé par la décision de ses camarades d'ouvrir cette porte.

"Vous êtes sûrs de votre coup là ? Pourtant le majordome, il a dit que..."

Dorian lui fit signe de se taire, appremment très concentré sur ce qu'il écoutait ce qui lui fit déduire qu'il entendait quelque chose derrière cette fâmeuse porte.
Il préféra se taire le temps que le vampire leur raconte ce qu'il venait d'entendre.

[Bat]

Dorian se releva avec précaution et dit aux autres :

"Derrière cette porte, il y a une pièce vide et au fond de ladite pièce un escalier en colimaçon qui descend on ne sait où. Depuis le bas de cet escalier j'ai entendu des voix appeler faiblement à l'aide. Maintenant rien ne nous dit qu'il ne s'agit pas d'un piège. Je n'ai rien vu, entendu ou senti d'autre. La pièce te l'escalier ne semblent pas éclairés. Nous ouvrons ou pas ? " demanda le bon vampire. Il approcha son imposante main de la poignée, prêt à l'ouvrir si les autres se décidaient à le lui demander....

[Dhast]

Brus ayant fini d'inspecter les murs et le sol s'était tourné vers le vampire en attendant son verdict. Celui-ci le laissa perplexe. D'un côté l'éventualité d'un piège ne lui semblait pas improbable, après toutes les bizarreries et autres évènements dangereux et inexplicables qu'ils avaient croisés sur à peine cent mètres, un de plus de l'aurait pas surpris. D'un autre côté, des gens étaient peut-être vraiment emprisonnés, et peut-être que s'ils parvenaient à les libérer ceux-ci auraient des informations intéressantes sur le donjon. Sommes-nous simplement destinés à sortir vivant de ce manoir?

Brus passa une main dans sa tignasse un peu sale. Il leva devant lui un index timide pour prendre la parole.

- Ben allons dans la pièce, c'mange pas d'pain, puis si y a pas d'dangers d'dans... Ça s'trouve y a vraiment des gens, puis... si c'pas vraiment... des gens? on r'vient en arrière et on ferme la porte, non?

[Althéa]

Althéa hocha la tête. Elle n'était vraiment pas rassurée mais faisait tout pour ne rien laisser paraître. Des gens qui étaient là et absents à la fois. Étaient-ils les jouets d'une hallucination collective en train de devenir fous ? Où le manoir et ses occupants leur faisaient croire que leurs sens mentaient ?

La seule chose dont elle était convainque était que plus vite ils sortiraient du manoir, mieux cela vaudrait.

"De toute façon, il va bien falloir aller quelque part, finit elle par dire, je pense que tant qu'on reste tous ensemble et qu'on ne pousse pas n'importe quelle porte, on pourra limiter les dégâts"

[Bat]

Dorian se joignit aux avis d'Althéa et Brus et ouvrit la porte avec précautions. Il entra lentement dans la pièce et s'approcha du fond depuis lequel descendait l'escalier en colimaçon. Il attendit que le reste du groupe l'ai rejoint puis il commença à descendre très lentement l'escalier.....Tous les sens aux aguets, les yeux scrutant les ténèbres, le vampire luménien se tenait prêt à tout.

[Streen]

Les cris s’intensifièrent en bas de l’escalier. Non seulement, les quatre aventuriers se rapprochaient du bas de l’escalier mais en plus, les cris présents en bas avaient fait de même. S’ils n’avaient pas omis de regarder derrière eux, ils auraient pu remarquer trois silhouettes dans la pénombre cachées dans la salle qui les suivaient désormais. Lorsque le groupe fut à mi-hauteur de l’escalier, il comprit à qui il avait affaire. Plusieurs personnes en bas de la salle levèrent le visage. Ils semblaient aussi blêmes que la neige et le regard perdu dans le vide. Des morts vivants, voilà sur quoi ils étaient tombés.
-Voilaaaaaaaaaa notre jjjjjjjour de chance, on nous a enfffffffin libéré.
-Mourrrrrez et sssssssssoyez des notre murmura un autre en s'adressant aux aventuriers.
Lorsque le groupe se retourna, il remarqua les trois silhouettes ni plus ni moins que des semblables des créatures du bas. Il était encerclé. Trois morts vivants leur barrait la route vers le haut tendis que les autres en bas de l’escalier se rapprochaient. Dorian n’entrevit pas durant le laps de temps dont il disposait la moindre issue en bas.

[phoeunix]

"Heu si j'ai bien compris, c'est maintenant le moment où on bat en retraite et ou on referme la porte derrière nous ? HaaaaaaAAAAAAA !!!!"

Draion fermait la marche et venait d'apercevoir les trois zombis en haut de l'escalier, dont il était le plus proche, qui fonçaient sur lui. L'un d'entre eux venait de lui saisir le bras, lui arrachant un deuxième cri d'horreur.

"Lâchez-moi, lâchez-moi, lâchez-moi !!!!!"

Pris d'une crise d'hystérie incontrôlable, il se débattait dans tous les sens pour faire lâcher prise le cadavre désarticulé. En vain ! C'est qu'elle avait de la poigne cette vieille charogne !
Dans un éclair de génie qui parvint à grand peine à faire sursauter les centres supérieurs de son cerveau, Draion saisit à son tour le bras glacé du zombi et murmura quelques mots dans une mélopée étrange.

Draion --> Soins des Blessures Légères --> Zombi n°1

Les effets ne se firent pas attendre. Instantanément, le bras flétri du cadavre tomba en cendres, arrachant un cri de colère plus que de douleur de la part de son propriétaire. Ainsi dégagé de son emprise, Draion recula vers ses compagnons, la vue trouble et incapable de voir précisément les dégâts infligés au mort-vivant.

[Althéa]

Ça puait le cadavre et le vieux fromage. Ça avançait lentement ... Des zombies. Après les vampires, ils avaient droit à tout le bestiaire. Et par dessus le marché, elle n'avait pas d'autres armes que les débris d'une horloge meurtrière. Quelle ironie macabre. Mais ça ne la faisait pas rire du tout, bien au contraire.

Un des zombies avait tenté de se saisir de Draion. Le petit avait repoussé l'assaut d'une bien étrange manière. Soin des blessures légères, c'était ingénieux. Et elle n'en avait pas.

Une créature la tirant par les cheveux l'emmena tout près de son visage. Hurlant pour tenter de se dégager, elle lui pinça le nez. Avant de se souvenir qu'il ne respirait pas. Il lui souffla son haleine putride au visage et elle faillit vomir. Alors, dans un élan désespéré, elle empoigna son arme improvisée devant elle.

Un ressort pointu alla se nicher dans une des narines du monstre. Il hurla, tentant de se dégager. N'en croyant pas sa chance, elle tourna. Dans un bruit mou et écœurant, d'os cassé et de cervelle broyée, tenta de se débattre. Un liquide chaud, verdâtre et puant lui coula sur les poignets. Elle tourna encore en appuyant, l'estomac révulsé. Il s'affaissa lentement sur le sol.

[Bat]

Dorian entendit les zombies qui tentaient d'attaquer son groupe à revers. IL n'y eut aucun solidarité entre morts-vivants : le vampire s'occupa du seul zombi qui n'avait pas été encore pris à parti par ses compagnons. Un autre était repoussé par Draion, en effet, encore un autre apprenait à ses dépens comment dame Althéa savait se défendre. Dorian leva sa griffe et l'abattit sur le cou de son ennemi pour le décapiter , escomptant qu'à cause de sa lenteur, ce dernier ne pourrait esquiver son attaque. De plus Dorian possédait la célérité des vampires. Lenteur de l'un et rapidité de l'autre : le forgeron luménien espérait régler rapidement son compte à son ennemi.


Dorian - - -> rapide coup de griffe draineuse de niveau - - -> le zombie

[Streen]

Voyant le vampire s’acharner contre lui, le troisième mort vivant tenta de l’esquiver mais il fut bien trop lent. De plus il tomba sur le tas d’ossement de celui frappé par Althéa. Il s’effondra à son tour dans un craquement sinistre. A présent la voie était libre et il ne restait plus qu’à s’enfuir dans les plus brefs délais. Les morts vivants en bas de l’escalier étaient lents mais mieux ne valait pas traîner ici. Ces derniers poussèrent des hurlements à glacer le sang voyant les aventuriers aptes à s’échapper. En revanche le mort vivant qui avait touché Draion était une goule. Même si elle était hors d’état de nuire, celui-ci ressentit un étrange ralentissement. Bientôt, une paralysie temporaire allait s’emparer de lui.

[Dhast]

Des morts vivants! Brus avait tourné la tête de tous les côtés en cherchant vainement une issue alors que ses compagnons prenaient les choses en main. Ces créatures le révulsaient. De plus, avec sa dague et sa fronde, il se sentait impuissant face à ces corps dénaturés. Heureusement, ses compagnons moins froussards, ou plus réactifs, mirent rapidement en pièces les zombis du haut. Profitant de l'ouverture, Brus suivit le groupe qui remontait à l'étage supérieur. Il se retourna pour jeter un dernier coup d'œil à ses poursuivants lorsqu'il remarqua que Draion, le semi-homme, n'avançait pas.

- Draion?! Qu'est-ce tu fais? Viens!

Mais l'halfelin ne semblait pas pouvoir bouger. Malgré la peur que lui procuraient les morts vivants, Brus revint en arrière pour aider son compagnon. Celui-ci semblait totalement paralysé. Ne sachant comment le délivrer de cet état, le gamin n'eut d'autres réactions que d'essayer de tirer à lui le semi-homme en le prenant par le bras. Hélas, lui même n'étant pas très musclé, les morts vivants gagnaient du terrain. Pris de panique, il cria en direction de ses deux autres compagnons:

- Hé!! V'nez m'aider! Draion est bloqué!

[phoeunix]

Il ne pouvait plus bouger ni pieds ni mains. Une armée de morts-vivants arrivait dans son dos et il ne pouvait plus bouger ! Seules ses pupilles terrorisées battaient de l'air de droite et de gauche pour apercevoir ce qui se passait autour de lui. Il ne pouvait même plus crier. Et ses camarades qui s'enfuyaient déjà à toute vitesse. Il imaginait déjà la nuée de griffes et de bouches édentées lui attaquer les mollets, le déchiquetant en petits morceaux, en commençant par la peau, pour arriver à la chair tendre et grassouillette, fondante à souhait.
*Hmmm ça ferait un bon ragoût* Son ventre se mit à gargouiller de plaisir.
*Mais qu'est-ce qui me prend ?* Sortant de ses pensées cannibales voire autophages, il réalisa avec bonheur que Brus avait jeté un coup d'œil salvateur par-dessus son épaule, il ne mourrait peut-être pas tout de suite finalement...

[Bat]

Dorian entendit les cris de Brus et Draion. Il ne lui fallut que quelques minutes pour comprendre la situation. D'un bon il fut sur le halfelin. Le vampire n'hésita pas : il prit d'une main le halfelin sous son bras et le souleva tel un paquet. De l'autre il saisit Brus par le cou et le poussa vers la sortie, tout en se remettant lui même à courir. Pour le forgeron luménien habitué aux efforts physiques et doté de la force vampirique, le poids du petit-homme ne représentait rien. L'enfant, le vampire et le hobbit accroché au vampire, tous 3 se ruèrent à nouveau vers la porte.....

[Althéa]

Althéa avait lâché son arme improvisée dégoûtante et poisseuse avec un sursaut de dégoût. Il lui restait un bout d'horloge, moins dangereux celui-là mais lancé de toute sa force dans la figure d'un mort vivant, il ferait peut-être mouche. Enfin, elle n'espérait pas en arriver à cette extrémité là.

Elle avait commencé à courir vers la porte quand Brus avait appelé à l'aide, Draion était en arrière. Elle fit volte face et manqua être percuté de plein fouet par Dorian, chargé des deux autres. Elle courut à sa suite. Quelques secondes plus tard, ils passaient la porte.

[Streen]

Le groupe eut tout juste le temps de passer la porte. Ils l’avaient fermé mais les morts vivants s’étaient lancés à leur suite. Ou du moins, c’est ce qu’ils croyaient. Il suffisait aux zombies d’actionner la poignée pour l’ouvrir. Toutefois, rien ne se produisit. Les morts vivants avaient apparemment abandonné la poursuite. Ils étaient trop lents pour poursuivre le groupe. Ils n’étaient cependant pas au bout de leurs peines. Draion demeurait figé, toujours paralysé par le toucher de la goule. Quand est ce que les effets allaient prendre fin ?

[phoeunix]

Draion retomba de l'épaule de Dorian comme un sac à patates qui auraient des pieds.
Ainsi il allait expérimenter l'état émotionnel d'une statue pendant un certain temps, pas trop longtemps il espérait.
Le seul point positif qu'il put trouver à cette situation est que la goule avait eu la bonne idée de ne pas lui figer les paupières, lui évitant ainsi une sécheresse oculaire. Il fallait peut-être mettre ça sur le compte que le mort-vivant appréciait particulièrement ce mets de choix et ne tenait pas à ce qu'ils périssent pour un détail aussi idiot que ça. Draion ne préférait pas trop y penser.
S'il avait su ce que c'était, il aurait pur communiquer en morse en battant des cils mais comme ses compagnons ne connaissaient sûrement pas ce langage non plus, ce n'était pas une solution envisageable. Il en était donc réduit au bon vouloir de ses camarades pour dicter son futur immédiat.
Le deuxième chose qui le tracassait vraiment en cet instant, c'était de retrouver l'usage de mâchoires pour retirer l'expression figée, qu'il savait stupide, de son visage.

[Bat]

Dorian sortit en trombe de la pièce et laissa choir doucement Draion sur le salon tandis que Brus et Alth fermaient la porte au nez des morts-vivants. Dorian se retourna vers les poursuivants : visiblement, les déplaisantes créatures avaient préféré laisser tomber la poursuite. Cela faisait tout à fait l'affaire du groupe. Restait le problème de Draion : visiblement, le hobbit semblait toujours affecté par la paralysie des goules. Dorian le regarda un peu inquiet puis dit aux autres :

"Ce n'est rien, rien qu'une immobilisation temporaire. Il faut simplement attendre qe ses effets se disispent...enfin normalement" dit le vampire d'un ton volontairement rassurant.

"On peut attendre ici la dissipation des effets ou bien continuer notre exploration en portant notre camarade" proposa le luménien.

[Dhast]

- Moi j'serais d'avis de faire une 'tite pause.

Brus se laissa glisser contre le mur et s'assit par terre. Il avait besoin de reprendre son souffle après l'apparition des morts vivants. Il regardait de temps à autre la porte toujours close, étrangement close, comme si les morts vivants n'osaient la franchir. Et pourtant, qu'est-ce qui pouvait bien les retenir? Les morts vivants ne ressentaient sûrement pas la peur, puisqu'ils étaient déjà morts, un ancien sortilège peut-être? Ces considérations dépassaient amplement la compréhension du jeune Brus, après tout, ce qui comptait vraiment, c'est que la porte restait fermée. Entre d'autres lieux, il aurait aussi rit de la stature de Draion. Il regarda Althéa et murmura d'une voix faible:

- hé... Qu'est-ce qu'on fait ici?

[Althéa]

Althéa, plongée dans la contemplation de la porte qu'ils venaient de franchir mit du temps à répondre à sa question. Comment étaient-ils arrivés là ? Difficile de le savoir. Mis à part elle et Brus, personne ne se connaissait, il ne pouvait donc s'agir d'un règlement de compte. Peut-être les avait-on ramassés au hasard jusqu'à ce que ceux qui s'étaient chargés de la tache décident d'en prendre un au lieu de deux par manque de temps. Ou peut être y avait il un mobile.

"Honnêtement, je ne sais pas. C'est vraiment bizarre. On aurait vu venir, si on avait voulu s'en prendre à nous personnellement, non ?"

Sans trop savoir pourquoi, elle pensait à Eliaëdel. Deux personnes de moins autour d'Elissa allait lui être plus que bénéfique ...

[Streen]

Les aventuriers attendirent simplement la fin des effets de la paralysie de Draion. Quelle ironie du sort ! Il avait été le seul à ne pas être d’accord pour franchir cette maudite porte et c’est lui qui en subissait les frais. Néanmoins rien ne se passa durant quelques minutes. Les morts vivants semblaient avoir abandonné la poursuite. Voilà pourquoi le majordome avait scellé la porte. Les cris provenaient de ces morts vivants. Plus tard, Draion commença à bouger. Les effets étaient apparemment passés. Le groupe n’eut cependant pas eu le temps de dire « ouf » que la troisième porte s’ouvrit à la volée. Le groupe fit volte face mais personne ne se présentait. Ils purent voir un couloir illuminé dans lequel quelques tableaux étaient accrochés au mur. Au fond,un escalier menait aux étages supérieurs tandis qu’à coté,une porte en bois solide se dressait de toute sa hauteur.

[phoeunix]

Draion retrouva sa mobilité d'une façon bien étrange : il s'en rendit compte lorsque son corps se mit à trembler comme une feuille sur toute sa hauteur. Etait-ce un effet secondaire de la paralysie ? Non, il tremblait de peur et de colère tout simplement.

Lorsqu'il était sûr d'avoir retrouvé tous ses moyens, il explosa d'une voix suraiguë :

"Ben dis-donc, vous avez prévu d'en avoir souvent des bonnes idées dans ce genre là ? Je savais bien qu'il y avait une bonne raison pour que le majordome nous déconseille dans cette pièce. Mais non, vous, vous êtes plus intelligents que tout le monde, vous en faites qu'à votre tête, alors faut que vous vous jetiez dans la gueule du loup ! Eh bien sûr, c'est moi la vieille pomme qui en subit les conséquences !"

Se tournant vers Brus :

"Ho et puis quelle riche idée ça, on aura qu'à ressortir en refermant la porte si ça tourne mal, va dire ça à la goule qui voulait plus me lâcher, tu penses qu'elle allait pas laisser filer un si joli casse-croûte !"

Il avait eu tellement peur que l'hystérie du moment lui donnait des ailes, aussi se précipita-t-il vers Dorian pour lui tambouriner le ventre de colère avec ses petits poings.

"Et vous !", s'emporta-t-il à nouveau, "je ne vous fais plus confiance avec vos yeux et vos oreilles qui n'ont même pas vu et entendu les zombis de la pièce du haut... A moins que ce ne soient vos petits copains et vous ayez tout calculé pour faire en sorte qu'on vous fasse confiance et que je vous porte aux nues pour m'avoir sauvé ? Je ne marche pas !"

Une telle débauche d'anxiété l'avait épuisé et il n'avais plus la force de s'en prendre à Althéa. Il préféra se plaquer contre le mur en croisant les bras, tournant la tête vers le mur de droite avec aucune envie de regarder ses compagnons.

[Bat]

Dorian fut surpris et un peu choqué par la réaction de Draion :ne venaient-ils pas tous de lui sauver la vie ? Le bon vampire mit cette réaction sur le compte de l'état émotionnel du hobbit. Il se tourna vers lui et lui dit calmement :

"Je ne vous connaissais même pas avant d'arriver ici. De plus pourquoi voudrais-je votre perte ? " fit Dorian. Il s'interrompit un peu puis reprit :

"De toute manière il fallait bien aller quelque part et rien ne nous dit que le majordome nous a raconté la vérité. Il faut bien explorer cet endroit si nous voulons onus en sortir autant que trouver la sortie non ? Quand à mes sens qui ne nous ont pas averti du danger, eh bien la prochaine fois j'utiliserais en plus de ma vue et de mon ouïe, mon odorat. Ainsi seront-nous renseignés mieux que nous venons de l'être sur les monstres qui nous attendent en cet endroit." acheva le vampire.

"Quand vous serez remis messire" fit il à Draion "nous pourrons nous remettre en route".

[Dhast]

La réaction du halfelin avait surpris Brus, mais il pouvait la comprendre. Son ancienne vie l'ayant habitué à ces situations de stress et d'anxiété, il avait réagit calmement à la crise d'hystérie du semi-homme. En fait, pour être exact, il n'avait pas réagit du tout. Il ramassait des cailloux. Plein de petits cailloux, ronds, lisses, pointus ou non. Il releva la tête, Draion s'était tu, Dorian avait pris le relais, ses paroles n'étaient pas dénués de bon sens malgré les conséquences désastreuses, lui non plus n'avait aucune confiance en le majordome. Brus se remit sur ses jambes.

- Bon, n'y va? Tenez m'dame Althéa, s'vous voulez ma dague 'la place de vot' bout d'bois, moi j'prends ma fronde, z'en faites pas pour moi. Puis il ajouta, comme parlant pour lui même, mais d'une voix égale. N'empêche, s'faire toucher par une goule, ravager la face d'un mort vivant, c'pas commun, pour sûr, si j'vais pu raconter ça à la p'tite Delcia, pour sûr qu'elle me s'rait tombée dans les bras... aah...

Tout en parlant le gamin avait tendu le manche de sa dague en direction de la bretteuse, hochant doucement la tête pour l'encourager à la prendre.

[Althéa]

Althéa avait senti ses cheveux se dresser sur sa tête sous le feu nourri des reproches de Draion. Elle avait failli répliquer. Il n'était pas le seul à avoir peur, ni à avoir senti sur lui les mains flasques et froides des zombies. Mais il s'était calmé juste à temps, et le calme était retombé. Elle avait repris doucement son souffle, s'était peu à peu calmée.

Le gamin lui avait tendu sa dague, voulant la remplacer par sa fronde. Généreux avec ça, tout plein de qualité. Mais une fronde, non, ce n'était pas suffisant. Elle en serait malade si elle ne le ramenait pas. Et Elissa ...

Elle secoua la tête et lui montra son arme improvisée avec un petit sourire.

"Tu ferais comment en corps-à-corps sinon ? Une bille de fronde, ça s'envoie de loin. C'est gentil, merci. Mais il ne vaut mieux pas"

*Et toi, imbécile, qu'est-ce que tu feras quand tu auras balancé ton bout de ferraille même pas pointu ? Tu lui raconteras une blague, au zombie ?*

[phoeunix]

Ca ne lui plaisait guère d'avoir attiré ainsi l'attention sur ses angoisses mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Comment faisait-il pour garder ainsi leur sang froid ? Il se dit que pour l'un d'entre eux, ce devait être guère difficile puisque c'était l'état de base... Et Brus qui était déjà prêt à repartir comme si de rien n'était.

En cet instant il voulait boire à nouveau, pour oublier qu'il était dans un endroit sinistre et effrayant... Mais il se résigna, c'était rarement la bonne solution. Il avait envie de pleurer... un peu, comme les jeunes enfants après un gros choc qui ont besoin de verser quelques larmes pour repartir de plus belle.

"J'ai... j'ai eu peur, vous savez ? J'ai cru que j'allais y passer et... tous ces zombis et... vous avez pas peur, vous ? Comment vous faites ? Il faut dire que j'ai souvent peur, c'est peut-être moi qui ait un problème, ou pas l'habitude..."

Il s'essuya les yeux d'un revers de manche.

"Mais vous avez raison, il faut qu'on trouve un moyen de sortir d'ici... ce n'est pas en restant plantés là que ça arrivera. Continuons..."

[Dhast]

Brus haussa les épaules devant le refus d'Althéa, il rangea sa dague et sortit sa lanière de cuir, qu'il arma immédiatement. Le semi homme avait retrouvé l'usage de la parole. C'était une bonne chose, Brus ne baisserait pas les bras. Il s'approcha de Draion, un peu plus petit que lui, et avec une fraternité tout à fait surprenante il passa un bras autour de ses épaules.

- Pour tout t'dire, c'tait pas les premiers... Mais on est encore vivant, nous, c'est l'principal. Puis franch'ment pour une première fois t'as été génial! Moi j'ai pas tout vu... Brus songea un peu honteux à son léger instant de panique. Mais t'es mon héros maint'nant, deux fois qu'tu m'sauves la vie! Si on s'en sort, faut qu'tu passes à Manost. Monseigneur Draion le Pourfendeur de Goules! En route! Héhé...

Chez Brus, une fois la peur, l'adrénaline et l'anxiété arrivées à un certain stade, la paralysie maladive disparaissait et laissait place à un optimisme et une insouciance inattendue et presque désarmante. Et cette fois-ci, le stade avait bel et bien été dépassé. Il se retourna:

- Vous v'nez?

[Bat]

Dorian regarda Brus :

"Comment je fais pour ne rien ressentir ? Mon expérience du combat et des quêtes je suppose. Autrefois j'ai été chef de la garde de mon village de demi-elfes, ça a sû m'accoutumer au danger. Maintenant que vous avez repris vos esprits, nous pouvons nous remettre en route" fit le vampire.

Et se tournant vers Draion:

"Allons y messire, nous vous suivons". Sur ces paroles, Dorian se dirigea à la suite de Draion vers la 3ème porte, celle qui donnait sur d'autres pièces et permettait d'accéder à l'étage où se trouvait le maître, aux dires du majordome.

[Streen]

Le groupe s’engouffra dans le couloir dont la porte qui y menait s’était ouverte toute seule. Le couloir comportait au bout un escalier menant aux étages supérieurs ainsi qu’une porte en chêne solide. De grossières peintures étaient disposées le long du couloir. Toutes celles-ci ne seraient sûrement pas admises au musée du louvre. Parmi celles-ci figurait l'image d'un chien ouvrant la gueule. Le couloir illuminé permit au groupe de marcher d’un pas lent et tranquille jusqu’à ce qu’Althéa pousse un cri. Le reste du groupe se retourna et constata avec stupéfaction que le chien enragé était sorti de son tableau. Mais ce n’était pas tout. A la place du chien se trouvait Althéa. Elle emprisonnée dans le tableau et ne pouvait plus bouger.
-Sortez moi de là ! hurla t’elle.
Le chien grogna et commença à se jeter sur Brus.

[Althéa]

Althéa s'était sentie soulevée par une force inconnue. En même temps, elle avait rapetissé, rapetissé, jusqu'à devenir toute petite. Et pis aller, elle se dirigeait inexorablement vers une immonde peinture représentant un chien. Une sale bête, plus en dents qu'en poils. Et écumant. Beurk.

Son corps fut perclus de douleur quand elle passa à travers le verre et se retrouva coincée sur la toile. Impossible de bouger. Elle avait juste le temps de crier. Le temps qu'ils se retournent, la bête avait pris sa place.

Elle essaya de bouger mais en fut incapable. Rien à faire. Et elle avait toujours sa stupide arme dans la main. Une terreur sans nom s'empara d'elle. Elle tenta de respirer pour se calmer, rien n'y fit. Et elle ne pouvait même pas trembler ...

[Bat]

Dorian entendit le double fracas de l'atterissage du chien derrière le groupe et du cri d'Althéa qui se retrouvait coincée dans le tableau. Le vampire bondit vers le chien de manière à se trouver devant Brus. Il dit à Brus et Draion :

"Je m'occuppe du clébard, vous deux allez tirer dame Althéa d'affaire". Puis Dorian leva ses griffes draineuses de niveau et se rua vers le canidé, prêt à en découdre. Il espérait que les deux autres pourraient délivrer leur compagne sans être obligé de casser le verre du tableau.

Dorian - - -> célérité vampirique - - -> attaque du chien enragé.