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Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 5.
Posté : mer. 27 mai 2009, 20:51
par Taliesin
Taliesin lui rendit un sourire chaleureux... tout en se demandant si ses talents de comédiens ne s'étaient pas dramatiquement amenuisés. A moins, bien sûr, que la jeune femme soit d'une perspicacité rare...
-Oh, mais Loth Imarhil m'intéresse... répondit-il. Vraiment. Il pourrait difficilement en être autrement. En d'autres circonstances, je m'y serais attardé avec grand plaisir. Malheureusement, je ne suis pas sur les routes pour un simple voyage d'agrément, et des affaires importantes m'attendent, lesquelles ne peuvent souffrir aucun retard...
Une idée lui traversa l'esprit. Il hésita. Décida de se lancer. Après tout, ce pourrait être un moyen de surprendre ou de dérouter suffisamment les habitants de la cité pour qu'ils consentent à le laisser partir sans trop rechigner... Autant tester la chose ici : elle ne pourrait de toute façon guère avoir de conséquences. De plus, la vérité ne tarderait probablement pas à faire le tour de la ville....
-Et puis, je ne suis pas seul. Mon petit garçon m'attend au "Rendez-vous des Moins-Que-Rien". Je fais entièrement confiance au propriétaire des lieux pour l'occuper, mais je ne peux décemment l'abandonner trop longtemps.
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Posté : jeu. 28 mai 2009, 07:24
par Galathée
La forgeronne haussa les sourcils et lui décocha un rapide regard, à la fois surpris et curieux.
" Et bien..." finit-elle par dire. " Je pensais que d'entre tous, les solaires étaient les moins susceptibles d'avoir des demis... Cela dit, on les intègre à Loth Imharil, souvent. Vous obtiendriez un laisser-passer assez facilement. Et il y a un quartier où ils se rassemblent. Entre eux, je veux dire. C'est plus simple comme ça."
Re : Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 5.
Posté : jeu. 28 mai 2009, 08:44
par Taliesin
Un quartier pour les demis ? C'était une manière bien étrange d'envisager leur intégration au sein de la cité... Et Taliesin se dit que la jeune femme allait tomber des nues, quand elle apprendrait la réalité à propos de Victor. Mais il était trop avancé pour abandonner le sujet. Et juger de sa réaction serait sans doute un bon aperçu de l'opinion de la majorité des citoyens de Loth Imarhil.
-Oh, mais ce n'est pas un demi ! fit-il avec un large sourire innocent. C'est un sang pur, un humain tout ce qu'il y a de plus complet. Ce qui ne peut rendre que plus ardue son installation, même temporaire, au sein d'une communauté elfe... On m'a bien dit qu'il pourrait éventuellement bénéficier d'un laisser-passer, mais notre séjour sera si bref que j'ai jugé inutile d'ennuyer vos autorités avec une telle demande.
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Posté : jeu. 28 mai 2009, 12:00
par Galathée
La forgeronne le regarda d'un air ahuri, puis éclata de rire.
" Un humain ! Pourquoi pas un kobold... " fit-elle.
Puis elle se tut et s'approcha.
" Vous êtes sérieux." s'exclama-t-elle, ébahie, en prenant place en face de lui. " Etes-vous certain d'être un elfe du soleil ? Vous ne collez pas vraiment avec le standard. Comment faites-vous pour le supporter ?"
Elle lui sourit, bravache.
" Mais vous avez mal choisi votre moment. Les humains sont peu populaires à Loth Imharil... Pourtant, les lunaires sont généralement assez ouverts, plus que les vôtres... Mais certaines cultures... sont incompatibles, sans doute. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, croyez-le."
Elle haussa les épaules.
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Posté : jeu. 28 mai 2009, 13:21
par Taliesin
Le barde ne s'était pas départi de son sourire, affichait toujours une attitude affable, bien que la plaisanterie de la jeune femme n'ait pas franchement été à son goût. Comparer un humain et un kobold... Mais s'il commençait à s'offusquer maintenant, il n'était pas sorti de l'auberge...
-Oui, j'ai cru comprendre que les relations entre Loth Imarhil et Ithilion étaient tendues, pour le moins, et même si je ne connais pas tous les tenants et les aboutissants de cette tension, je ne doute pas un seul instant que vos griefs à l'égard de ses habitants et de leurs semblables soient amplement justifiés. Loin de moi l'idée de les remettre en cause : ce serait une attitude bien peu courtoise de la part d'un invité si chaleureusement acceuillis.
Il secoua la tête. Sourit à nouveau.
-De plus, je suis très conscient des... particularités qui sont les miennes. L'on m'a déjà dit que j'étais fort peu elfique... et pour cause, j'ai presque toute ma vie durant vécu parmi les humains. Je parais donc fatalement hors norme aux représentants de notre race, mais il ne me viendrait jamais à l'idée de m'ériger en donneur de leçons, en prosélyte de mes convictions. Ni de vouloir imposer la présence de mon garçon aux citoyens de Loth Imarhil. La encore, ce serait peu approprié, au regard des circonstances.
-
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Posté : jeu. 28 mai 2009, 19:48
par Galathée
La forgeronne sourit et fit mine de lui répondre lorsque la porte s'ouvrit sur l'hiver pour laisser entrer deux personnes. La première était le héraut, Selven, la seconde, un elfe encore jeune, pas plus âgé que Taliesin, aux cheveux bleu sombre et à la peau très blanche. Il portait un tatouage complexe sur la joue gauche, qui semblait ensuite disparaître dans son col fourré. Sous son manteau, ses robes vert et or étaient couvertes de broderies presque lumineuses, qui paraissaient en mouvement. Personnages, animaux, symboles s'y disputaient une place sur le tissu velouté. Il adressa un signe de tête à la jeune femme puis tourna les yeux vers Taliesin. Son regard refléta alors une perplexité nue et sa bouche s'entrouvrit.
" Bienvenue à la Forge, maître Nevyn." lui dit poliment la jeune elfe.
" Miranda..." souffla-t-il, sans quitter Taliesin des yeux. " C'est proprement stupéfiant."
" Allons, ce n'est pas votre premier elfe du soleil, tout de même." railla gentiment la forgeronne.
" Certes." murmura-t-il. " Messire."
Il le salua à son tour.
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Posté : jeu. 28 mai 2009, 20:11
par Taliesin
Quelque peu décontenancé par la réaction du nouvel arrivant, se faisant l'impression d'être quelque créature mythique et non pas simplement le représentant d'une race peu commune en dehors d'Eternelle Rencontre, Taliesin ne se départit pourtant pas de ses dehors affables et salua respectueusement le mage.
-Enchanté de faire votre connaissance, maître... Et déjà reconnaissant que vous ayez accepté de vous déplacer pour m'aider. J'espère que je ne vous aurai pas dérangé pour rien, mais j'en doute fort... dit-il, accompagnant ses derniers mots d'un sourire à l'intention de la dénommée Miranda.
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Posté : ven. 29 mai 2009, 09:46
par Galathée
Le mage sourit, toujours troublé, puis s'approcha.
" Je vais regarder ça. Nous aurons l'opportunité de parler ensuite." fit-il.
Il esquissa quelques gestes devant lui et une énergie diffuse se dégagea de ses doigts, formant des petits serpents de lumière verte dans l'air tiède, avant de se diriger vers la gorge de Taliesin. Il sentit comme un léger picotement qui se dissipa presque immédiatement.
" Il y a là un enchantement, oui. Mais ténu et absolument sans danger. Tu peux travailler tranquillement, Miranda." dit le mage en faisant signe à la jeune femme.
Le dénommé Nevyn recula mais ne sortit pas pour autant.
La forgeronne tendit un onguent à Taliesin.
" Enduisez-vous la gorge avec ceci. Ça pue et ça colle, mais ça me permettra de ne pas vous brûler." dit-elle.
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Posté : ven. 29 mai 2009, 10:12
par Taliesin
Taliesin s'exécuta de bonne grâce, toujours souriant mais malgré tout pensif. A quoi avait donc pu servir cet enchantement ? A le suivre à la trace ? A déclencher quelque alarme au moment où il avait quitté le camp ? Les gardes ne les avaient pourtant jamais talonnés... Même si, c'était un fait, ils étaient arrivés jusqu'à la demeure d'Ava.
Il se demandait aussi de quoi pouvait bien vouloir l'entretenir Devyn. Etait-il d'une curiosité sans mesure envers les elfes du soleil ? Avait-il lu l'inscription sur le collier ? Sans doute que non : il n'avait pas manifesté d'indignation particulière. Ni Miranda, d'ailleurs. Peut-être, tout simplement, ne savaient-ils pas lire le commun...
Dans tous les cas, quelle que soit la raison de l'intérêt manifeste du mage à son égard, quelque chose lui dirait qu'il ne tarderait pas à en être informé...
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Posté : ven. 29 mai 2009, 13:26
par Galathée
Une fois satisfaite de son patient, la forgeronne l'entoura d'un vaste tablier de cuir sombre, puis elle plongea ses instruments dans le feu tranquille du brasero. Taliesin devinait que les braises étaient cependant aussi brûlantes que nécessaire. Ensuite, les choses allèrent très vite. Elle utilisa des pinces de différentes tailles ainsi qu'un petit marteau, et le barde ne sentit rien, sinon, subitement, un courant d'air chaud sur son cou, lorsque le collier de métal glacé tomba au sol, coupé en deux, avec bruit. Miranda sourit et reposa ses outils.
" Vous voilà tranquille, messire. Il y a un petit cabinet juste là derrière, je pense que vous gagnerez à vous débarrasser de l'onguent."
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Posté : ven. 29 mai 2009, 13:41
par Taliesin
Taliesin sourit.
-Je pense aussi...
Il jeta un regard au collier. Il n'était pas mécontent d'en être débarrassé. c'était le moins qu'on puisse dire... Il se sentait plus libre, étrangement. Comme si une part de l'infamie qui pesait sur lui s'était dissipée.
Ou était devenue invisible. Simplement. Pas disparue ou envolée.
Mais c'était déjà mieux que rien.
-Quant à ce magnifique bijou... fit-il d'un ton léger en le désignant. Je sais que c'est un crime de vouloir la destruction d'une telle œuvre d'art, mais j'avoue que le voir réduit à néant me procurerait un vif plaisir... Il n'est pas exactement lié à de bons souvenirs.
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Posté : ven. 29 mai 2009, 13:59
par Galathée
En haussant les épaules, Miranda se saisit des deux morceaux du collier et les jeta dans le feu. Ensuite, elle se frotta les mains et proposa une collation à ses invités, mais les deux elfes déclinèrent. L'un et l'autre étaient attendus ailleurs et Selven proposa à Taliesin de le raccompagner à l'extérieur, à moins qu'il ne désirât se promener à Loth Imharil en solitaire. Le mage le dévisageait toujours avec intérêt, mais il semblait revenu de sa surprise initiale.
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Posté : ven. 29 mai 2009, 14:31
par Taliesin
Taliesin, qui s'était débarrassé au mieux de l'onguent, accepta la proposition du héraut de le raccompagner à l'extérieur : à l'aller, un peu perdu dans ses pensées, dans les anticipations de l'entretien à venir avec le seigneur Polfinn, mais aussi dans la contemplation de la cité, il ne s'était pas vraiment concentré sur le trajet... Un peu d'aide ne lui serait donc pas de trop pour le ramener à bon port.
Puis il se tourna vers la forgeronne.
-Merci beaucoup pour votre aide... fit-il, chaleureux. Je vous dois une fière chandelle. Je n'ai malheureusement pas d'argent sur moi pour vous dédommager, mais je vous promets de repasser dès que possible...
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Posté : ven. 29 mai 2009, 17:50
par Galathée
HRP : c'est le héraut qui propose de le ramener...
" Ne vous inquiétez pas. Nous fonctionnons rarement avec ce genre de... monnaie." fit Miranda, souriante. " Et vous m'avez donné de quoi épater la galerie pendant au moins deux jours !"
" Miranda !" s'offusqua le héraut.
" Allons, petit frère, je n'ai rien dit de mal." fit-elle.
Elle revint à Taliesin.
" Bonne route à vous et à votre... fils, donc. Et revenez-nous, un jour."
Selven secoua la tête et fit signe au barde de le suivre. Le mage leur emboîta le pas, et les trois hommes regagnèrent l'hiver.
" Je suis navré de devoir prendre congé." dit Nevyn, emmitouflé dans ses robes. " Mais je suis attendu à la confrérie... J'aimerais cependant vraiment... pouvoir vous présenter l'un de mes pairs. Demain matin, si c'est possible pour vous ?"
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Posté : ven. 29 mai 2009, 18:16
par Taliesin
Taliesin ne put s'empêcher de froncer un bref instant les sourcils. Les elfes du soleil étaient-ils une rareté telle sur Hélonna que les mages de Loth Imarhil veuillent à tout prix les rencontrer ? Il avait du mal à le croire... Mais pourquoi donc, alors, pouvait-on vouloir le rencontrer ?
Cependant, il ne pouvait refuser sans paraître discourtois...
-Très bien, fit-il, toujours souriant, après une seconde d'hésitation. Je me présenterai demain matin au siège de votre confrérie, pour rencontrer cette personne. Je ne doute pas de trouver quelqu'un pour m'indiquer le chemin.
Restait à espérer que ladite personne ne soit pas amatrice de dissection... et qu'elle ne désire pas le garder sous la main trop longtemps. Le barde était bien décidé à se remettre en route sitôt que possible. Il ne pouvait pas se permettre de s'attarder. Et en aurait-il eu la possibilité que l'envie lui en aurait fait défaut.
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Posté : ven. 29 mai 2009, 19:47
par Galathée
" Magnifique." dit le mage. " Vous ne serez pas déçu."
Puis il s'inclina cérémonieusement et disparut entre les troncs. Le héraut de sire Polfinn entraîna alors Taliesin dans la neige, sous un pâle soleil glacé, vers les portes de Loth Imharil. Il l'abandonna au portail, promettant de se représentant deux sabliers après la tombée de la nuit, pour le mener au dîner convenu. Ensuite, il le laissa franchir la distance qui le séparait d'Ettélen Rindë en solitaire.
A la lumière du jour, Taliesin constata que le village était vraiment minuscule, un campement en dur pour les voyageurs, rien de plus. Mais l'état de la placette qui en occupait le centre indiquait qu'elle avait déjà été foulée plus d'une fois. Lorsqu'il atteignit le "Rendez-Vous des Moins-Que-Rien", un groupe de quatre cavaliers étaient en train de se mettre en route et échangeaient des salutations en riant avec le tenancier. Victor observait le départ, une épée de bois en travers de l'épaule, l'air parfaitement décontracté.
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Posté : ven. 29 mai 2009, 19:58
par Taliesin
L'image fit sourire le barde et écarta pour un temps ses questions quant à la dernière déclaration du mage, d'autant que comme il n'attendait rien de la rencontre à venir, il ne voyait pas vraiment comment il aurait pu être déçu... A moins, bien sûr, qu'on ne le contraigne à rester des lustres à Loth Imarhil...
-Et bien et bien, voyez-vous ça... lança-t-il, joyeux, en rejoignant le gamin. On profite de mon absence pour entreprendre une carrière de guerrier et ainsi échapper à celle de garçon d'auberge ? Bien essayé, bonhomme. Mais inutile : nul n'échappe à son destin.
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Posté : ven. 29 mai 2009, 20:06
par Galathée
" En garde, vil faquin !" s'exclama Victor en brandissant son arme sous le nez du barde. " Je ne crains pas tes paroles ! Tu n'es qu'un amuseur public, pas un devin ! Je ferai de ma vie ce que je pense bon et juste et chouette ! Je suis maître de mon destin ! "
Puis il se mit à faire des moulinets compliqués avec son épée, comme un acteur de comédie. Il finit par sourire, ravi.
" Hey ! Tu n'as plus le collier ! Tu es liiiiibre !" s'écria-t-il, avant de reprendre une mine sérieuse. " Libre mais bientôt mort, car Victor-le-Pourfendeur y veillera !"
Puis, il se fendit et toucha Taliesin au ventre, une simple pression, délicate mais manifeste.
" Yiha !"
Il se mit à danser comme un dément. Le tenancier arriva derrière lui, les bras croisés, la mine embarrassée.
" C'est de ma faute." fit-il avec une grimace. " Je n'aurais pas dû encourager le barbare aux boules de feu."
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Posté : ven. 29 mai 2009, 20:20
par Taliesin
Eut-il été seul avec le gamin que Taliesin aurait mimé les agonisants avec force râles gutturaux et gémissements pitoyables. Mais il avait beau être un amuseur public, il y avait des limites. Surtout près d'une cité elfique dont les habitants avaient une haute idée d'eux mêmes et ne pourraient voir que d'un très mauvais œil un olibrius décrédibilisant d'une manière éhontée leur si digne race...
-Oh, mais au contraire, vous avez très bien fait ! dit-il en souriant largement à l'aubergiste. Je vous suis vraiment redevable de l'avoir occupé durant mon absence...
Il s'avança et ajouta en manière de confidence, même s'il parlait assez haut pour que Victor l'entende.
-Et puis, je comprends votre technique : j'emploie exactement la même. Le tout est de l'épuiser suiffsamment pour qu'il aille faire la sieste et se couche tôt, histoire d'être tranquille...
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Posté : sam. 30 mai 2009, 20:31
par Galathée
" Malheureusement, on sous-estime toujours l'énergie qui se cache dans une si petite carcasse." fit le tenancier. " Et on surestime celle qui reste dans nos vieux corps vermoulus d'adultes... Je ferais bien une sieste, d'ailleurs."
Victor était désormais en train de tracer de grands sillons dans la neige, à la pointe de son épée, en émettant des sons gutturaux des plus étranges.
" Victor la Charrue Enragée ?" demanda l'aubergiste.
" Blasphème !" répondit le petit garçon, sans lever les yeux.
Le demi-orque gloussa de son rire de volcan proche de l'éruption.
" Quand chantez-vous pour moi ?" demanda-t-il ensuite à Taliesin. " Victor dit que vous êtes le meilleur de l'île !"
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Posté : sam. 30 mai 2009, 22:28
par Taliesin
Taliesin se fendit d'une grimace comique.
-Et bien, après ça, je n'ai pas intérêt à me planter... murmura-t-il. Je suis sûr qu'il a raconté ça juste pour me mettre la pression...
Il reporta son regard sur le gamin et ne put retenir un sourire amusé. Il doutait l'avoir jamais vu aussi déchaîné...
-Je ne pourrai malheureusement pas jouer pour vous ce soir, reprit-il enfin. Le seigneur Polfinn m'a invité à partager sa table... Mais demain soir, peut-être ? Maître Nevyn, de la Confrérie de la Lune rousse, tenait absolument à ce que je rencontre l'un de ses pairs, demain matin... Et je nous vois mal reprendre la route alors que la journée est bien avancée.
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Posté : dim. 31 mai 2009, 08:34
par Galathée
Le tenancier acquiesça, les bras croisés.
" Si vous allez dîner chez les Polfinn, vous avez sans doute intérêt à jeter un oeil dans le cagibi des objets perdus. Sans vouloir vous indiquer la marche à suivre, je pense que vous gagnerez à... vous présenter dans une tenue un peu moins... basique. Juste pour que vous soyez à l'aise."
Il sourit.
" J'imagine que ça veut dire que j'ai un garçon de salle bénévole pour ce soir. Tu entends ça, Victor ?"
" Jamais ! Victor le Pourfendeur ne se rendra jamais !"
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Posté : dim. 31 mai 2009, 10:18
par Taliesin
Taliesin baissa les yeux sur sa mise. Basique, oui, mais fonctionnelle, ce qui lui convenait tout à fait. Malheureusement, le tavernier avait raison, et venir ainsi vêtu à la réception du seigneur Polfinn risquait d'être jugé malséant... tout en dépareillant fort dans l'environnement.
-Merci pour votre conseil, il n'est que trop avisé... dit-il enfin, dans un soupir. Et je pense que le cagibi des objets perdus me sera effectivement d'un grand secours : je n'ai pas assez de sous vaillants en poche pour m'offrir pourpoints brodés et autres soieries que l'on attend en pareilles circonstances...
Il sourit à nouveau.
-Et merci encore de vous occuper ainsi de Victor. Je suis sûr qu'il se fera un plaisir de vous aider, ce soir... Enfin, s'il ne tombe pas de sommeil d'ici là. Mais j'ai comme un doute... Et s'il rechigne, et bien... dites-lui qu'en guise de représailles, il devra jouer avec moi, lors de ma représentation de demain soir.
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Posté : dim. 31 mai 2009, 13:46
par Galathée
Le tenancier rit à cette perspective.
" Ne parlez pas trop fort, il pourrait vous entendre. Il m'a dit être un expert de la flûte et m'a joué un air sur son pipeau, avec la plus grande des concentrations. Je suis resté stoïque au travers de son récital, je vous promets. Il a sûrement du potentiel, mais c'est encore un débutant... Si vous êtes le meilleur barde de l'île, j'aimerais vous écouter... en solo pour commencer."
La porte de l'auberge s'ouvrit sur un nain qui se vit à vitupérer avec de grands gestes. Le demi-orque lui fit un signe puis se retourna vers Taliesin.
" Le client est toujours roi. On aimerait faire une exception pour certains nains, cela dit. Mais ce serait mauvais pour les affaires : ils ont toujours de quoi payer."
Avec un petit salut, il s'esquiva, laissant le barde au dehors. Victor traçait toujours de grandes tranchées dans la neige, implacable combattant des flocons.
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Posté : dim. 31 mai 2009, 14:05
par Taliesin
Taliesin l'observa un moment, amusé, puis se rapprocha de quelques pas.
-Que Victor le Pourfendeur veuille bien m'excuser, mais il me semble nécessaire de lui faire part de quelques informations cruciales... commença-t-il. Ce soir, comme il l'a peut-être entendu, je suis convié à un repas... Et demain matin, j'ai rendez-vous, pour une raison inconnue, avec des mages. Je crains donc que nous ne repartions qu'après-demain. Ceci dit, nous avons encore une bonne partie de la journée devant nous, et je suis donc à sa disposition... S'il n'a pas besoin de moi, sans doute irais-je visiter ce cagibi des objets perdus.
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Posté : dim. 31 mai 2009, 19:05
par Galathée
Victor se redressa et lui sourit, rangeant son épée de bois à sa ceinture, dans une boucle de cuir qui n'y était pas la veille.
" Borgporkniel, il dit qu'on devrait penser à faire la liste des fournitures dont on a besoin pour continuer notre route, et puis profiter des marchands qui ont une boutique ici. Il dit que ce n'est que le début de l'hiver, et que si on doit rejoindre Luménis, on a encore pas mal de rude chemin devant nous. Il dit aussi qu'on devrait voir s'il n'y a pas un coche qui repart dans cette direction dans les jours qui viennent. Ils sont pas nombreux en hiver, mais ils nous feraient gagner du temps. Et il dit aussi que tu devrais m'avoir un laisser-passer pour que je voie au moins la ville de l'intérieur. Ça, je sais pas vraiment, mais c'est ce qu'il dit."
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Posté : dim. 31 mai 2009, 20:27
par Taliesin
Taliesin acquiesça.
-Borgporkniel est de bon conseil : nous ferons donc comme il le suggère. Après le repas, on videra nos sacs et on fera l'inventaire de ce qu'il nous manque, de ce qu'il faut remplacer... Des vêtements, surtout.
En la matière, la situation était dramatique, et ils n'avaient plus guère qu'une tenue - usée mais présentable - chacun. Avec quelques éléments disparates et dépareillés en supplément...
-Quant au laisser-passer... J'aimerais aussi que tu puisses admirer Loth Imarhil de l'intérieur : le moins que l'on puisse dire est que cela vaut le coup d'œil. Malheureusement, les humains n'y sont vraiment pas très bien vus, et les choses ne vont pas s'arranger avec la mort de Bélégorn. Enfin, dans tous les cas, je me renseignerai...
Il songea à la réaction de MIranda. S'il pénétrait jamais dans la ville, le petit garçon serait l'objet de tous les regards... Et la cause de réactions allant de l'incrédulité à la colère. Même si, probablement, les elfes s'efforceraient de demeurer neutres en sa présence...
-Ceci dit, le plus urgent me semble être le coche, reprit-il. Borgporkniel t'a-t-il dit où l'on pourrait se renseigner ?
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Posté : lun. 01 juin 2009, 12:25
par Galathée
" Il m'a dit que le comptoir où s'arrêtait le coche était dans la petite maison grise là-bas."
Il désigna une des bâtisses.
" Bon, il dit qu'il n'y en a vraiment pas beaucoup en hiver, mais comme ça fait plusieurs semaines qu'elle n'est pas passée, il se peut qu'on ait de la chance. En général, il dit que le coche d'hiver repart à vide, et que donc, le conducteur pourrait être content de nous avoir."
Il sourit.
" Tu t'imagines, on voyagerait comme des rois ! Je suis jamais monté dans un coche, ça me dirait bien ! Il paraît que les sièges sont en cuir tout doux, et aussi en velours..."
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Posté : lun. 01 juin 2009, 13:12
par Taliesin
Taliesin éclata de rire.
-Et bien, monseigneur, seriez-vous en train de révéler vos penchants pour le luxe ? Il nous faudra songer à acheter carrosse, château et costumes de cour, lorsque nous serons arrivés au bout de notre aventure. Et il me faudra travailler dur pour vous procurer tout cela...
Il poussa un soupire spectaculaire, comme d'avance épuisé par le labeur auquel il devrait s'astreindre pour satisfaire les attentes du petit garçon.
-Mais, en attendant, allons donc voir ce qu'il en est de ce merveilleux coche. S'il ne nous faut pas patienter un mois ici, il est possible que nous l'empruntions... Dans le cas contraire, nous partirons à pied : je n'ai guère envie que vous deveniez plus amateur de soieries , de brocards et de velours que la gente elfique...
Et de s'éloigner d'un pas alerte en direction du petit bâtiment.
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Posté : lun. 01 juin 2009, 20:42
par Galathée
Le bâtiment où s'arrêtaient les coches servait également de forge et de menuiserie au petit village. Lorsque Taliesin et Victor s'en approchèrent, ils entendirent le martèlement d'un marteau sur le métal, et en gagnant la large porte ouverte de l'atelier, ils furent frappés au visage par la vague de chaleur torride qui s'en échappait. L'aspect de la forge était beaucoup plus conventionnelle : elle était sale et sombre, encombrée d'outils, et une enclume de bonne taille trônait à côté d'un grand âtre rougeoyant. Le forgeron leva à peine les yeux lorsqu'ils entrèrent, tandis que son confrère, le menuisier, venait à leur rencontre. Le mariage du feu et du bois était des plus dangereux, mais les deux hommes, car ils étaient humains l'un et l'autre, semblaient maîtriser leur espace.
Victor exposa la raison de leur visite, comme si son appartenance à la même race que les deux artisans l'érigeait obligatoirement en interlocuteur de choix. Le barde et l'enfant apprirent ainsi que le coche de Bortheias était attendu avant la fin de la veille, cinq jours au maximum, et qu'il repartirait probablement trois ou quatre jours plus tard, une fois que les chevaux seraient retapés. Pour l'heure, personne ne s'était manifesté pour repartir dans l'autre sens, il y restait donc immanquablement de la place.