La Couronne de Cuivre

Oh oh.

Idéalement, et avec la précipitation, Joon avait imaginé être emporté près du dome. Pas d'être traîné au sol. Mais soit. La vision dantesque de la gueule - était-ce vraiment une ouverture digestive ? yerk... - de la méduse lui fit reprendre ses esprit.
Son but était de percer le plus de globules du dome, comme celui percé par Damant. S'il fallait passer par en dessous pour ça... Il arma sa lance, le sable défilait à une vitesse grisante sous lui, rapant sévèrement son dos. Il se remémora fugacement le souvenir de ce gros serpent. Plus ils sont gros... Moins ils ont de ven...

Impact.

Damant sourit en apercevant le manège de Joon, il avait tiré son second carreau imbibé vers l'ouverture béante alors que Joon était sur le point d'être trainé sur le sable. Il abaissa aussitot son arme pour viser soigneusement le point d'impact du flacon de terre cuite contenant le vinaigre..

La pointe de lance que Joon tenait bien droite au dessus de sa tête près à frapper, le jeune elfe arrivait à l'écume des vagues alors que Damant envoyait le flacon de toute ses forces sur la grande lame.

Allez! Tous à l'eau!

Et de laisser choir son sac et l'arbalète avant de tirer ses armes au clair et de foncer sur la bête pour préter main forte a son compagnon

Décidément, ses compagnons étaient téméraires. Téméraires et sans doute bien inspirés. Arthur ne se le fit donc pas répéter deux fois. Lorsque Damant sonna l’assaut, le jeune paladin enjamba lestement et d’un pas rapide les monceaux de tripaille tremblotante qui l’encerclaient et se rua à l’assaut de l’immonde méduse estropiée, la lame brandie devant lui et la bouche ouverte sur un cri de guerre sans signification profonde. Il avait bien l’intention de réduire la bestiole en bouillie si c’était nécessaire. Il pénétra dans l’eau du lagon (froide) sans ralentir, sans plus se soucier des crabes ni des cadavres flottants.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Joon était en train de vivre une expérience que peu d'êtres avaient vécue. Ou, plus exactement, qu'un certain nombre (ou un nombre certain) d'êtres avaient vécue, mais dont aucun n'avait par la suite été en mesure de faire le récit : à savoir, se retrouver dans la gueule béante d'une méduse géante.
Heureusement pour lui, l'expérience fut de courte durée : sa lance transperça en biais le palais de la créature - où le dernier carreau de Damant s'était déjà fiché - et ressortit sur le pourtour de son ombrelle, éclatant au passage un lobe particulièrement imposant. Sa propriétaire poussa un nouveau et insupportable hurlement puis, à toute force, recracha le douloureux intrus, l'envoyant dans l'eau, sonné mais serrant toujours sa lance providentielle dégoulinante de mucus et... de vinaigre.
Quant à ses compagnons... Ils avaient eu de la chance, eux aussi : la méduse s'était rapprochée du bord, sans quoi, leur charge héroïque se serait transformée en nage difficile et des plus malaisés pour le combat. Damant, Arthur, mais aussi le coq, décidément très agile malgré sa jambe de bois, se mirent en devoir de lacérer, trancher, meurtrir et réduire en bouillie le dôme rosâtre et les tentacules avoisinants, provoquant cris de douleurs et soubresauts chez leur titanesque adversaire.
C'en fût bientôt trop pour le monstre : agonisant, peut-être, sérieusement touché, au moins, il envoya ses appendices en un dernier baroud d'honneur furieux pour déséquilibrer ses assaillants et, espérant bénéficier d'un répit, entreprit une retraite certes humiliante mais salvatrice.

Voyant le monstre se replier, Joon émergea de l'eau où il barbottait depuis quelques secondes, à moitié conscient. Poussant un superbe cri de victoire à base d'argot de matelot (sans grand concordance avec la situation, mais fort d'un certain panache), il se releva, tenant sa lance fièrement levée. Cependant l'eau n'en était pas moins froide et il courut sur la berge se réchauffer, cherchant ses deux animaux du regard.

«Hak kin !» cria-t-il, sifflant pour être sûr que le louveteau l'entende. Il ne fut rassuré que quand il vut Outshi se précipiter de derrière une grosse pierre, suivi de près par un chat beaucoup plus flegmatique.

Joon se tourna alors vers ses compagnons.

«Eh bien... Ça ne me fait pas plaisir d'avoir mutilé une créature comme ça, mais j'ai bien cru qu'on allait y rester ! Diable, cette île est vraiment aberrante... Tout le monde va bien ?»

Le fessier dans l’eau glacée, couvert de mucus rose qui commençait déjà à le gratter, le jeune paladin n’en menait pas large. Il éternua deux fois, fixant toujours l’endroit où la méduse hurlante (ces choses avaient donc des cordes vocales ?!) avait disparu. Prenant appui sur son épée pour se redresser, il se releva, puis s’ébroua comme un jeune chien pour se débarrasser de tout ce qui le maculait (une manière détournée, peut-être, de gagner les faveurs de Joon).
« Je propose… » commença-t-il. « Je propose qu’on file rapidement. Je ne connais rien à la nature de ces monstres, mais s’il y a une créature gigantesque de ce type, il y en a probablement plus. Ce serait dommage d’en être encore à prendre un bain de pied lorsqu’elle ramènera son compagnon… »
Surpris d’avoir ainsi pris la parole devant ses pairs, il rougit.
« Enfin, j’crois, heu… J’dis ça… »

Damant, qui avait jusque là chevauché la méduse en tailladant avec joie s'est retrouvé replongé dans l'eau lorsque le monstrueux animal prit la fuite.

Il regagna le rivage en grommelant et s'assit sur le sable.

Oui Arthur, tu permets qu'on sèche un peu avant de s'enfoncer dans cette île?

Se tournant vers le cuistot après avoir

Et peut être que l'on mange aussi? Depuis l'attaque des brigands je viens de me rendre compte qu'il s'est écoulé le temps de quelques repas! A vue d'estomac...

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Le cuistot observa Damant... puis le décor alentour.
Il avait visiblement souscrit à la proposition d'Arthur, récupérant son sac et son perroquet - lequel, après l'avoir désertée durant l'assaut final, était revenu occuper son épaule.
L'intervention du bretteur l'avait fait hésiter... Mais, finalement, il secoua la tête.
-M'est avis qu'on ferait mieux de s'sécher là-haut, dit-il en désignant le sommet des falaises basses qui entouraient la crique. La grimpette parmi la rocaille et les broussailles, ça va nous prendre un p'tit moment, et avec ma guibolle, j'préfère pas avoir de tentacules aux trousses pendant que j'monte. Quand on s'ra là-haut, avec une bonne distance et un bon nivelé entre nous et la flotte - et les trucs qu'il y a dans c'te flotte -, je serai plus tranquille... Et je vous préparerai un p'tit truc à manger, promis.
Il se tourna vers Joon.
-Oubliez pas d'récupérer les deux trois méduses qui trainent encore sur le sable, si vous voulez que j'bricole avec des bon p'tits plats surprises pour nos ennemis !

Joon retrouva son sac, balloté par les remous les plus proches. Vidé de toutes les herbes qu'il avait pu conserver, humide, à moitié ensablé... Il aurait bien d'un plongeon en eau douce... Bref... Joon s'en servit et réussit à attraper trois petites méduses qui traînaient. Prenant soin de bien refermer son sac et de ne laisser aucun filament sortir, il rejoint la petite compagnie. Il tremblait et semblait transi jusqu'aux os.

«Un campement ici ça veut dire du feu d'ici bon moment, l'escalade au moins, c'est de l'exercice qui réchauffe. Moi je suis le Coq. Shh'hak kin !»

Un mélange de sifflement et de claquement de lanque sortit de la bouche du jeune elfe. Dans l'instant, le louveteau cessa ses cabrioles au milieu des tentacules tranchés et vint s'assoir près du druide, visiblement sur le qui vive. Le chat continua à se promener autour du groupe. Joon et son bataillon félino-lupin étaient près à se mettre en route.

Arthur n’attendit pas qu’un consensus se dégage. Si Damant voulait bronzer, après tout, c’était un homme libre. Mais le jeune paladin n’avait pas forcément à accepter son autorité. Il sécherait en grimpant, ça lui allait très bien. Evidemment, vu la réputation des lieux, il n’était pas impossible qu’un nid d’araignées géantes, un troupeau de kobolds sanguinaires ou un dragon noir les attendent au sommet de la falaise. C’était même plutôt probable. Mais peu importait. La crique avait déjà fait ses néfastes preuves.
Il se dirigea donc vers la paroi rocheuse, coinça son épée à deux mains à sa ceinture (ultra-pratique compte tenu de la situation, mais aucun récit aventureux ne mentionnait ce type de déboires) et entreprit de grimper, en agrippant avec conviction les buissons qui semblaient les plus coriaces et les pierres les mieux ancrées.

Damant se redressa sur ses pieds d'un seul bond et dépassa Joon, le cuistot et Salazar après avoir récupéré et rengainé ses armes et mit son sac en bandoulière, il rejoint Arthur et en prenant appui sur le mur sauta pour attraper un rocher plus saillant, un sourire aux lèvres et un vilain rire étranglé aux fond de la gorge.
En son for intérieur, il commençait à trouver éprouvant ce besoin nouveau d'éclater de rire et de bondir partout, mais ne pouvait pas s'en défaire, malgré la lassitude qui lui tombait comme une chape de plomb sur une partie apparemment plus saine que les autres de son esprit.
Toujours est il qu'il grimpait la paroie avec l'aisance d'un lézard des murailles. Il se tourna un instant pour regarder ses compagnons et à leurs regards il se senti le besoin de sortir une fine réplique amusante justifiant son entrain. Mais rien de bien senti n'arrivait à franchir ses lèvres si ce n'est cette envie de ricaner oppressante, il resta un instant les yeux dans le vague, n'arrivant pas à trouver le moyen d'expliquer qu'il avait froid, qu'il en avait assez de se sentir dégouliner de partout et que son ventre criait famîne, ou plutôt si... Deux mots ; qu'il réussit à retenir comme un hoquet le temps de se remettre à grimper mais qui sortirent toutefois comme un glapissement hystérique à force de les avoirs contenus :

J'AI FAIM!!!!!!!!!!!!!!!

Il avait rugit cela en secouant la tête en arrière, libéré du poid de cette réplique qui lui semblait ridiculement comique vu la situation, puis repris son ascencion en grommelant, les yeux écarquillés... mais qu'est-ce qui te prend bougre d'imbécile?!

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

S'ils n'avaient pas été épuisés, mouillés, affamés, s'ils ne se remettaient pas à peine d'un difficile combat - et d'un naufrage ! - l'ascension aurait été un jeu d'enfant. Plutôt que de falaises, il était question ici d'une butte certes escarpée, certes couverte de ronces et autres buissons épineux, mais qui n'avait rien en commun avec un mur de roc vertical. Un obstacle tout à fait surmontable en temps ordinaire, donc.
Mais voilà : ils étaient épuisés, mouillés, affamés, se remettaient à peine d'un difficile combat - et d'un naufrage. Du coup, la chose fut beaucoup plus malaisée, il leur fallut beaucoup plus de temps pour en venir à bout...
Ils parvinrent au sommet, pourtant, se retrouvèrent sur les bords d'une vaste lande herbeuse, ponctuée de-ci, de-là, de bosquets solitaires.
Et, à plus d'une lieue, c'était l'orée d'une immense forêt. Ou d'une jungle, à en croire la dimension des arbres...
-Bon, chose promise, chose due ! s'exclama alors le coq. Si vous me trouvez un peu de bois pour faire du feu, je vous préparerai un petit en-cas dont vous me direz des nouvelles ! Et si vous ne m'en trouvez pas, je ferais de même, pardi ! Mais dans le genre froid.
Autour d'eux, les ombres s'allongeaient de plus en plus. Le soir tombait, et la nuit ne tarderait guère à le suivre. Il faisait toujours aussi chaud, cependant.

La chaleur était une bénédiction : ils ne disposaient d’aucune sorte d’abri et elle leur garantirait une nuit acceptable à défaut d’être confortable (sauf si, bien sûr, les températures chutaient brusquement). Le jeune paladin s’assit une seconde dans l’herbe rase et poussa un profond soupir. Juste le temps de se détendre, rien qu’un instant. Il avait les muscles moulus jusqu’au dernier, une féroce envie de dormir, aussi. Pourtant, ils n’étaient qu’au début de leurs peines : ils avaient survécu au léviathan méduséal (pardonnez l’expression), mais Lathandre seul savait (enfin, quelques autres aussi) ce qui se terrait dans la jungle, sur la lande, et dans la nuit qui ne tarderait pas à leur tomber dessus.
Ce n’était pas le moment d’y penser. Manger, installer un semblant de campement, organiser les tours de garde, dormir. Arthur se releva, malgré le doux moelleux du sol qui l’avait accueilli.
« Je vais chercher du bois. » annonça-t-il.
Il hésita une seconde, puis planta son épée à deux mains dans le sol, et se dirigea, désarmé, vers un bosquet. Transporter des fagots avec une lame pesante sous le bras était des plus épuisants. Il fallait donc espérer que les harpies, basilics, ogres et autres lycanthropes aient établi leurs quartiers démoniaques sous le couvert de la forêt plutôt que dans les touffes d’arbres malingres qui parsemaient la prairie.

Le décor changeait du tout au tout en l'espace de quelques centaines de mètres. Parvenus au sommet du tertre, le coeur du jeune elfe se serra. Enfin quelque chose qui ressemblait à son foyer. Cela faisait bien un mois qu'il n'avait mis le nez dans une forêt ou un paysage boisé, exceptée la petite excursion aux abords du Bosquet de Luménis.

Il laissa Outshi vagabonder un peu en avant du groupe, gardant tout de même un oeil alerte. Le chat semblait lui aussi captivé par les herbes qui le camouflait presque, redécouvrant par le jeu un instinct de prédateur. Il avançait par bonds, puis se tapissait au sol. C'était assez cocasse.

La chaleur ambiante et la marche difficile, bien que fatiguante, avaient réchauffé le jeune druide. Il décida donc d'accompagner le paladin en quête de bois. Les humains ne voyant pas si bien dans le noir, il compenserait sa fragile carrure par des sens aiguisés. Il emporta donc sa lance et appela le louveteau pour qu'il le suive. Il en profiterait pour faire de la reconnaissance de terrain. Joon courut donc pour rattraper Arthur qui avait déjà une bonne distance d'avance.

Damant se laissa glisser contre un tronc d'arbre après avoir fait le tour du "campement", Arthur allait chercher du bois, Joon farfouillait et les deux luméniens étalaient leur fatras un peu partout autour de l'emplacement du futur feu. Quant à lui, il se sentait extrèmement las... Il n'avait cessé de bondir, s'était fait électrocuter, jeté hors de l'eau pour attérir sur la plage, avait balancé des tas de choses sur les trucs qui les attaquaient et il ne s'en contentait pas... il avait grimpé un genre de falaise d'ardoise sur une dizaine de mètres avant de devoir redescendre faute de pasage pour emprunter une pente moins raide qui remontait jusqu'à l'emplacement où ils étaient tous en ce moment.

Mais pour l'heure, son corps lui même ne voulait plus suivre et sa lassitude était mélée d'un agacement de se sentir si las, justement... Tout cela était épuisant...

Lorsque Joon lui jeta un regard il lui marmonna :

Va! Découvre! Bondit! ... Je monte la garde...

Moins d'une minute après il dormait profondément. Et qu'on ne l'entende pas ronfler tenait simplement du fait qu'il s'était écroulé sur son sac, le nez enfoui dans ce qui avait été un jour une confortable chemise à jabots...

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Nulle créature cyclopéenne ne vint attaquer Arthur et Joon tandis qu'ils progressaient vers le bosquet. Pourtant, la lande était fréquentée par des animaux de bonne taille, Joon le remarqua tout de suite à certaines traces sur le sol, dans les herbes... Mais ceux qui les avaient laissées étaient pour l'heure affairés ailleurs.
Rien, non plus, ne les assaillit alors qu'ils pénétraient entre les quelques arbres qui constituaient leur destination. Les seuls animaux présents étaient des oiseaux, sur les branches, et des insectes, dans les buissons. Tous avaient des proportions, des dimensions bien plus grandes qu'à l'ordinaire - les abeilles étaient aussi grosses que des frelons ! -, mais aucun ne manifesta de velléités agressives. Il y avait donc des chances qu'ils puissent sans encombre récolter du bois pour le feu. Celui-ci ne faisait en tout cas pas défaut.

Arthur n’était pas vraiment d’humeur naturaliste et son penchant pour les bestioles se limitait à étriller soigneusement Filula, son destrier à la commanderie. Les insectes géants, c’était très peu son genre. Surtout lorsqu’il en vint à imaginer les désagréments inhérents à la rencontre avec une tique géante ou une guêpe du même acabit. Il avait la sensation profonde qu’ils avaient déjà donné dans les maxi-vermines, là sur la plage, avec le mastodonte visqueux qu’ils avaient raccourci. Mais cette île portait la poisse, immanquablement, c’était dans l’air, on pouvait presque sentir les ennuis flotter, effluves de malchance, un parfum malodorant de mouise qui ne tarderait pas à leur tomber dessus en gros flocons. Mais heureusement, pour les créatures poilues, duveteuses, écailleuses, visqueuses, humides, reptiliennes ou arboricoles, carnivores, herbivores, omnivores ou philanthropes, Arthur était doté d’un talisman infaillible.
Joon.
S’il avait pu, il l’aurait glissé dans sa poche, comme une patte de lapin. Mais ce n’était pas vraiment possible. Alors il se contenta de ramasser du bois à ses côtés, la mine la plus tranquille.

Joon était purement émerveillé. Un peu choqué au début, surtout lorsque une mouche large comme sa main vint lui heurter la tête. Mais il put admirer toute une faune, d'ordinaire miniature, dans de si gigantesques proportions que certaines des grandes questions qu'il se posait trouvèrent réponse. Il en profita pour ramasser certaines herbes, racines et tout ce qui pourrait avoir un usage. Il ramassa aussi quelques pierres qu'il trouvait jolies et des brindilles de plantes qu'il ne connaissait pas mais dont il espérait découvrir l'utilité. Évidemment il eut rapidement les bras chargés de grappes de mystérieux fruits et de branchages encore verts, si bien qu'il laissa, un peu malgré lui, la récolte de bois sec à Arthur. Tandis que celui-ci croulait sous un poids certes moins volumineux mais visiblement bien plus important, Joon entreprit de faire la causette.

«Alors... Ça fait quoi d'être paladin exactement ? Vous savez, dans mon foyer quand les rôdeurs faisaient halte pour une nuit, il y en avait toujours un pour plaisanter à propos de ces bons chevaliers obtus... En même temps, la plupart des rôdeurs que j'ai rencontrés avaient de mauvais rapports avec les paladins. Pour tout vous dire ça remonte à une histoire assez stupide ! Enfin les malentendus, c'est souvent comme ça... Bref, c'était pendant un convoi, qui passait par notre forêt. Vous savez, c'était un endroit parfait. Enfin pas parfait parfait, mais agréable. Mais évidemment il y avait beaucoup de dangers, et donc les voyageurs demandaient l'aide de rôdeurs. En général. Sauf qu'une fois, un paladin était du voyage, un type qui avait mal tourné, complètement emballé dans une dynamique d'extrêmes. Pour tout vous dire il avait du mal à voir autre chose que la marque du démon. Le démon par ci, le démon par là. Bref. Il se trouva que ces chers rôdeurs escortaient le convoi "discrètement". C'est une procédure. Vous voyez si un convoi est escorté par des types costauds, des types encore plus violents leur tombent dessus. Du coup, ils protègent à distance, comme ça ceux qui attaquent éventuellement le convoi ne savent pas qu'il est protégé, et donc comme ça, ils y vont en sous effectifs. Bon. En général c'est une très bonne solution. Mais cette fois-ci, ça a mal tourné. Le paladin donc, a cru voir bouger quelque chose. En vérité c'était le partenaire animal d'un rôdeur. Un fauve, d'une autre contrée, comme un chat, mais immense. Le rôdeur lui s'élançait d'arbre en arbre. Et bien le paladin a cru à une volonté impie lorgnant sur le convoi. Il a abattu le fauve avec son arbalète et a engagé le combat avec les six rôdeurs, qui avaient surgi dans la seconde. En tout cas libre à vous de me croire, mais de tout ça, mes amis rôdeurs n'ont retenu qu'une chose : le paladin était un abjecte ivrogne. Même si c'était vrai, le type a quand même tenu en respect six rôdeurs, et pas des moindre. Jusqu'à ce qu'il s'évanouisse évidemment... Tout ça pour dire que j'ai surtout de mauvais échos sur les paladins, alors que vous avez l'air tout à fait sympathique. Pas comme ce Salazar... Il mériterait qu'on lui coupe la langue, ça lui éviterait de carboniser la moitié du monde vivant. Nan mais vous voyez tout ça ? Comment peut-on agir sans en tenir compte ? Et aller, un sortilège qu'est-ce ça coûte après tout ? Tiens, en vérité ça me rappelle cette histoire, de quand j'étais petit. Un soir, mon parrain m'apprenait à discerner dans le ciel des signes, symboles, pour se repérer vous voyez... Et c'est alors...»

Et Joon continua ainsi. Durant toute la traversée en bâteau il avait su contenir sa soif de parler, principalement parce qu'il y avait vraiment trop de monde. Mais depuis qu'ils avaient débarqué, en comité réduit, il sentait qu'il avait son mot à dire, sa place attribuée. Et de fait, il avait beaucoup de choses à raconter. Cinquante années passées avec pour seuls interlocuteurs un nain bourru et d'occasionnels voyageurs ou arpenteurs lui avaient laissé comme un creux qu'il cherchait maintenant à combler avec le plus de vocalisation possible. Arthur en fit donc les frais...

Arthur avait la migraine. Il avait toujours pensé que les adeptes de la nature étaient des gens taciturnes, qui se complaisaient dans le silence relatif de la forêt, se délectaient du chant délicat des oiseaux, du doux vrombissement des abeilles, de l’appel mystérieux du renard. Des êtres qui se taisaient pour écouter les arbres pousser. Qui la bouclaient pour que la biche farouche ne prenne pas peur. Qui gardaient pour eux ces vaines paroles, creuses au regard de la beauté sauvage qui les entouraient.
Mais Joon était atypique, il ne fallait pas collectionner les amis des animaux pour s’en rendre compte. Au début, le paladin l’avait laissé parler, dans l’espoir de parvenir à en placer une (pour défendre sa profession, bien entendu). Mais il avait dû déchanter. Le jeune elfe était manifestement atteint de Jansénite. Ce genre de logorrhée se caractérisait par une incapacité du locuteur à sélectionner les anecdotes intéressantes parmi les petits faits rasoirs. Arthur finit par estimer que son chargement de bois était bien assez conséquent et c’est presque au pas de course qu’il rallia le campement, espérant à moitié qu’une grenouille géante goberait le bavard et de l’autre moitié qu’il parvienne à semer le loustic. Il était cependant plus vraisemblable que Joon s’attache à un nouvel interlocuteur dès qu’ils auraient retrouvé leurs compagnons. Mais alors il déciderait peut-être de reprendre son récit au tout début… Misère !
Mais un Paladin de l’Aster se devait d’être patient et bienveillant. Stoïque.
Quel choix de carrière pourri, songea-t-il un instant.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Le "campement" n'avait pas beaucoup changé lorsque Joon et Arthur revinrent de leur petite excursion. Damant s'était assoupi ; Salazar, pour sa part, se tenait debout au bord de la falaise, lorgnant la crique et le grand large, au-delà. Seul le coq était plongé en pleine activité : il avait tiré de son sac divers bocaux, flasques et récipients, ainsi que des vivres en bonne quantité - viande séchée, jambon fumé, poisson salé, fruits secs... De quoi constituer un repas des plus copieux, et sans entamer leurs réserves, à voir la grosseur que présentait encore son sac.
-Très bien ! s'exclama-il en découvrant leur récolte - enfin, surtout celle d'Arthur, plus immédiatement utilisable. Déposez-moi ça ici, et battez du briquet. Il fait faim, crénom !

L'heure qu'avaient pris les deux compères pour ramasser leurs bûchettes et leurs échantillons de nature avait été profitable à Damant ; les heures qui suivaient lui auraient étées tout aussi profitables, plongé dans ce sommeil béat comme il l'était, mais l'odeur entêtante d'un jambon fumé posé à moins de cinquante centimêtres de ses narines semblait plus bénéfique encore.

Il se redressa en arrachant la chemise dans laquelle il avait plongé de sa figure et s'étira en baîllant, tranquillement et simplement, sans que ne lui vienne l'idée de e faire pendue par les pieds à une branche d'arbre.

Tient! Il y a du mieux ...

Marmonna t-il en se relevant et en s'approchant d'Arthur.

Passe m'en un peu l'ami!

Il selectionna les bûchetes les plus sèche rapidement et repârtit en ayant delesté le paladin de la moitié de sa récolte, faisant un tas du tout dans un coin, et s'astreignant à rechercher des mousses et des feuilles mortes pour garnir le foyer avant de jeter un oeil à Joon en souriant.

Joon, tu peux m'aider à trouver plusieurs pierres assez larges pour ceinturer le feu et éviter d'embraser la moitié de l'île?

Joon se sentit quelque peu vexé que l'on néglige sa récolte, sur le moment. Aussi il s'assit dans un coin et étala tout son fatras sur sa longue cape, qu'il avait laissée sécher avant de partir. Il entreprit donc un examen minutieux, classa les herbes, et distingua les plantes dont il ignorait l'existence (et donc les propriétés). Il essaya néanmoins quelques «méthodes pratiques» que son parrain lui avait apprises afin de pouvoir déterminer au moins si certaines étaient dangereuses ou non. Concentré, il répondit malgré lui à Damant sur un ton un peu froid.

«Euh... Je suis occupé là mais il y en a partout à dix pas du campement si je me souviens bien. Voila une bien singulière racine en tout cas...»

Il continua ainsi jusqu'à avoir un inventaire complet qu'il rangea ensuite dans son sac.

Damant haussa un sourcil dubitatif en regardant Joon et alla chercher des pierres après avoir disposé les branchages et les feuilles en un petit tas conséquent.

Après avoir bien tassé les pierres et avoir tassé le tout avec la terre autour il descendit sur la plage alors que la lune se levait.
Il plissa l'oeil gauche et retira son bandeau de l'autre, frottant ce qu'il y avait en dessous, avant de continuer sa route.
Parmis les débris de la barques qui avaient été rejetés sur la grève il trouva un seau de bois rendu étanche par l'application d'une résine noirâtre. Toute les embarcations en avaient, même celles de secour, poiur écoper le trop plein dû à une vague ou à une voie d'eau.
Il atrapa le récipient et le passa dans le sable pour en récupérer le plus possible.
Ils éteindraient le feu rapidement si quelque chose se produisait grace à cela.

Il fixa les vagues un instant en tapotant le pommeau de son épée, pendue à sa ceinture, avant de se retourner vers la colline et de reprendre sa marche vers le camp.

Arthur s’était écroulé dans l’herbe, profitant un instant du silence relatif. Il était plus fatigué qu’il ne l’aurait cru, ressentait une gêne désagréable dans les épaules qui promettait de se muer en courbatures tôt ou tard. Trancher de la méduse n’était pas de tout repos. Autour de lui, les autres vaquaient à leurs occupations : Joon tout à son tri, Damant tout à son feu, le Coq tout à sa boustifaille. Que faisait le mage, Arthur n’en savait rien. Les mages font toujours des choses étranges et peu recommandables, de toute façon. Même les mages luméniens. De toute façon, vu la manière dont l’île semblait influencer les pouvoirs de Salazar, sa présence était devenue davantage un risque qu’une bénédiction. Le jeune paladin avait un peu l’impression d’avoir emporté une fiole explosive dans ses bagages, laquelle ne manquerait pas de se rompre au moment le plus inopportun. Mais pour l’heure, il s’offrait une petite pause. Il était trop discipliné pour s’endormir, mais les yeux clos, il profitait de ce répit tranquille avec félicité. Il savait qu’on ne tarderait pas à le secouer pour une raison ou une autre, retourner chercher du bois, éplucher les pommes de terre, souffler sur la braise, chasser le lapin, faire la vaisselle, monter la garde, occire du mage dément.
Quoique vu leur équipe de choc, cette dernière activité semblait désormais bien illusoire. Survivre paraissait plus important et, il l’espérait, dans leurs cordes.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Mais Arthur se trompait : personne ne vint le déranger.
Joon était par trop occupé à trier les plantes récoltées au cours de leur excursion, d'autant qu'il allait de découverte en découverte : certaines lui semblaient vaguement familières, tout en ne correspondant jamais exactement à celles dont il avait l'habitude. D'autres, en revanche, lui étaient complètement étrangères, et il n'avait pas la moindre idée de leurs vertus ou dangers potentiels. Il fallait se rendre à l'évidence : sur cette île, la flore était aussi bizarre que la faune.
Voilà pour les activités du jeune druide. Quant aux autres... Sitôt Damant remonté de son expédition sur la plage - il n'avait été inquiété par aucun monstre marin - et le feu allumé, le cuistot était passé à la vitesse supérieur, jonglant entre divers plats et casseroles, aliments et condiments, sauces et assaisonnements. Le voir se livrer à semblables exploits gastronomiques en un lieu si désolé avait quelque chose de surréaliste, d'autant qu'il travaillait à une vitesse incroyable...
Le temps que les plats mijotent, et leurs assiettes furent pleines d'un assortiment de mets simples quoique des plus goûteux.
-Profitez-en ! fit le coq. On aura pas ça tous les jours... Mais bon, fallait bien fêter notre victoire contre madame poulpe, et se redonner du cœur au ventre !
Autour d'eux, la nuit était quasiment tombée, et le silence se faisait de plus en plus profond, troublé seulement par le bruit des vagues, en contrebas, les stridulations de quelques grillons et le chant intermittent d'un oiseau, dans la forêt lointaine.

Sitot ses amis en vue, Damant avait remis son bandeau en place et était allé s'occuper du feu, laissant bientôt la place au cuistot et se félicitant intérieurement d'être monté dans la même barque que lui dès les premières effluves appétissantes. Il s'assit donc près du foyer et appela Salazar qui restait le seul à ne pas être venu s'asseoir dès que les plats furent distribués.

Vient donc manger l'ami plutôt que de jouer les grands hiboux dans ton coin! Profite du seul point positif qui se présente à nous depuis notre arrivée sur cette île!

Il fit passer leurs gamelles à Arthur et Joon avec un sourire.

Tu as fini ton inventaire? Rien de toxique ou de dangereux?

Il appuya sa remarque d'un coup de talon qui envoya rouler plus loin un scarabé gros comme le chat qui somnolait sur son sac, pendant qu'Outshi gardait la tête posée sur la cuisse de son maître, suivant les plats du regard avec intérêt.

Joon remercia Le Coq, scinda sa portion en trois et laissa le louveteau et le chat piocher leur part. Il émettait quelques claquement de langue bien particulier. Il ne savait pas si ses compagnons animaux le comprenaient, mais ils semblaient au moins y réagir... Joon nourissait secrètement l'espoir de parler druidique couramment, de pouvoir converser de manière privilégiée avec les espèces animales. La question de Damant le ramena à une constatation pour le moins frustrante.

«Et bien pour tout te dire, je n'en ai aucune idée. Tu vois cette feuille ? Elle ressemble étonnamment à celle d'une plante qu'on appelle... mh... Je ne me souviens plus du nom commun... Bref, en théorie, elle plonge dans un coma pendant quelques jours. C'est très pratique pour certains animaux qui s'en servent pour faire les morts par exemple. Mais ici, les nervures sont plus creusées et elle est très nettement bleutée... Honnêtement je ne me risquerais pas à l'utiliser. En l'état, tous ces échantillons sont inutiles ! À moins d'audace particulière, je ne peux me résoudre à m'en servir pour quoique ce soit. D'ailleurs j'ignore ce que j'entends par quoique ce soit, cette île est vraiment trop étrange ! Au moins, même sur mon chemin du foyer à Luménis, il y avait de la continuité, les choses étaient aberrantes, mais logiquement liées en un sens... Ici ça me dépasse. C'est comme cette grosse... bestiole qu'on a saccagée sur la plage... Brrr... Demain, si on a le temps j'irai tout de même chercher des graines ou des plants avec racines, histoire de pouvoir ramener des échantillons que je pourrai éventuellement étudier, à Luménis... Si j'arrive à les conserver... L'idéal serait qu'on puisse rentrer rapidement ça serait plus pratique. En tout cas c'est vraiment délicieux.»

Joon venait de se rendre compte qu'il n'avait probablement jamais rien mangé d'aussi bon. Il porta son regard sur l'épée d'Arthur, restée plantée.

«Vous êtes bien étranges, les humains... enfin, je devrais dire les citadins. En fait je n'en sais rien... C'est comme cette épée. Ce n'est pas un outil, bien trop grand pour l'utiliser comme un couteau, ça ne sert pas à couper du bois... Ça ne sert même pas à chasser, ou en tout cas, je serais très curieux d'apprendre comment... Bref, c'est juste un moyen de se battre. Ça me rappelle un ami, qui avait réussi un appel de créature, il avait convoqué une sorte de petite bête rougeâtre, très méchante... une vraie plaie. Bref, elle passait un temps incroyable à ramasser des galets plats près d'une rivière. On l'a observé un bon moment. Figurez-vous qu'elle ne s'en est servi ni pour construire quelque habitation, ni par goût, ni par artisanat... Non, elle les a empilés, en une assez haute tour. Et dès que le chat de mon ami druide est passé aux abords, elle a fait s'effondrer les galets sur le chat. Satané extérieur... Il a finit dévoré par un loup d'ailleurs. J'ai hâte de rencontrer la faune de cette île d'ailleurs. Hormis bien sûr les énormes insectes et autres monstres tentaculaires. Un cheval géant, ça serait génial...»

Puis Joon, remarquant intérieurement qu'il avait la gorge sèche d'avoir tant parlé, se perdit dans une contemplation imaginaire de leur fine équipe chevauchant un unique destrier haut de plusieurs mètres. La difficulté serait évidemment de se hisser dessus...

Le jeune paladin n’écoutait les conversations que d’une oreille distraite. Petit à petit, l’absurdité de leur situation présente lui apparaissait, comme si jusqu’ici, il avait eu l’esprit trop occupé par les tentacules de la méduse pour réaliser. Ils étaient coincés sur l’île, la Nébuleuse avait coulé. Ils n’avaient aucune idée d’où les autres membres de l’expédition se trouvaient, si seulement ils avaient survécu. Il songea à Astrée envers qui il avait une dette et qui était Lathandre seul avait où. Avec un peu de chance, elle n’avait pas été séparée de son rôdeur lequel était assurément davantage susceptible de la protéger qu’un paladin de 19 ans. Il savait que son enseignement lui enjoignait de voir les choses du bon côté. Ils étaient vivants. Demain était un autre jour. Tout allait immanquablement s’arranger. En vérité, il n’en menait pas large. Il faisait nuit et la lande ne lui inspirait aucune confiance. Quelque chose de dangereux et carnivore allait surgir tôt ou tard. Et même s’ils dormaient tranquillement… pour quoi faire ? Chasser vingt mages fous à cinq dont un chef coq ? Ou retourner à la nage à Luménis ?
« Mais qu’est-ce qu’on va faire, maintenant ? » demanda-t-il alors à voix haute, sans savoir si sa question venait interrompre la conversation.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

-Déjà, on pourrait goûter ça... fit le coq en tirant de son sac une bouteille cachetée de cire. C'est un bon cru, vous pouvez m'en croire, et ç'aurait été sacrilège de le laisser perdre ! Ensuite, et bien... On a tous mérité un bon petit somme, non ?
-Sans doute que si. Mais il serait avisé, avant de nous reposer, de discuter de notre destination future... fit Salazar, qui, s'il ne parlait pas beaucoup, n'en dégustait pas moins avec bonheur leur repas du soir.

Sourit au cuistot sans trop en faire toutefois, un rapide coup d'oeil sur Arthur lui rappelant que le paladin le prenait lui aussi pour un soulôt.

Il se tourna vers Salazar, hocha la tête à ses dires et prend la parole après un coup d'oeil à ses compagnons, voyant qu'ils n'entament pas le sujet, mais seulement leurs assiettes.

Puisque quelque chose me dit que c'est à la "criques aux méduses" que nous avons débarqués, que celle ci se trouve au nord de l'île et que ne sachant pas ce qu'il est advenu de nos autres compagnons, le plus évident serait de regagner le sud, vers Port Cabane.
Si nous devons repartir de l'île, il nous faudra bien une ambarcation, même la plus simple ; et c'est surement dans un port que nous avons le plus de chance de trouver cela.
Notre Destination est donc des plus simple, mais...

Fronce les sourcils en réfléchissant un instant, prenant une gorgée de vin avant que son visage s'éclaire d'un sourire malicieux. Il atrapa son sac au pied de l'arbre dans son dos et farfouilla un instant dans les papiers reliés qui s'y trouvaient avant de sortir une carte tracée hâtivement (en témoignaient les tâches éparses d'encre non épongées) bien que soigneusement reproduite.

Voilà, je saivais bien qu'il serait utile d'avoir sa propre vue d'ensemble de la situation... Avec tout ce qui s'est passé j'en avais oublié que je l'avais faite.

Pose la carte devant lui sur le sol, afin que chacun puisse lever les yeux sur elle.

Nous sommes donc ici, le moyen de rejoindre port cabane le plus court serait de descendre vers le sud jusqu'a se trouver au pied de la chaine montagneuse et de suivre et longer celle ci par l'ouest jusqu'a trouver l'entrée de la passe. Par l'est sinon, mais cela ferait un plus grand détour, toutefois nous aurions comme point de repère la tour ; mais cela nous mènerait sur le territoire sus nommé "monts hantés" tandis qu'à l'ouest... rien de nouveau...

Ou alors, par l'ouest favoritairement ou l'est au pire des cas, nous pouvons longer la côte et voir s'il y aurait des indices quant au devenir de nos compagnons.

Il haussa les épaules et se tut, un instant, alors que Salazar le regardait d'un air dubitatif.

Je pense à l'ouest en particulier parce que venant des terres habitées dont nous dépendont et qui connaissent l'île, c'est la première côte qu'ils rencontrent ; la carte parle d'elle même! pour désigner le pourtour de l'île aucune dénomination à l'Est contrairement à l'ouest où l'avis d'obeservateurs à déjà donné lieu à une appelation des caractéristiques du relief, ce qui indique que c'est par l'ouest donc que la plupart des bateaux rencontrent l'île et, de ce fait, que d'éventuels survivants ont pû y être rejetés par les courants!

... Enfin, longer les côtes serait BEAUCOUP plus long... et même en trouvant des traces, je ne pense pas qu'ils seraient restés sur leur portion de naufragés en attendant que nous fassions le voyage... je pense que tout le monde convergera vers port cabane, la passe du boiteux est trop proche de nos ennemis et le phare comme la tour sont trop éloignés de l'objectif. Donc... port cabane... Mais puisque la côte des ossements n'est pas loin, nous pourrions aller y jeter un oeil... Et ensuite descendre vers le Sud.

HRP : hey je voudrais pas dire mais au nombre de posts les deux autres groupes nous surclassent largement! plus de cents pour le G2 et plus de 300!!! pour le G3! Il serait temps de se remuer un peu et de faires de beaux grands posts qui font avancer le truc! vous voulez être reconnus comme les moins créatifs des joueurs de la quête ou quoi?!

La Couronne de Cuivre

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