La Couronne de Cuivre

Avec la désagréable impression que les événements lui échappaient, Taliesin s'empressa de boire son thé, puis de préparer leur casse-croûte pour le voyage. Dès que ce fut chose faite, il se leva.
-Je vais chercher nos affaires... dit-il à Victor, encourageant, avant de gagner l'escalier puis leur chambre.
Quelques instants plus tard, il redescendait, leurs sacs sur son dos, prêt à payer son dû à l'aubergiste et à suivre le rôdeur à l'extérieur. Il s'en voulait de ne pas avoir prévu la réaction de l'enfant, aurait préféré un départ plus discret... Mais c'était inutile d'y songer : ce qui était fait... était fait.

L'aubergiste ne voulut rien entendre : Mathieu avait déjà payé leur chambre et les repas. Le rôdeur attendait le barde sur le pas de la porte, Victor dans les bras. Avec sa stature imposante, l'humain n'avait aucun problème pour soulever le gamin. Il sourit au barde et sortit à l'extérieur. Le chariot promis attendait paisiblement au pas de l'impasse, ne gênant personne. Tempérance, la calme jument qu'ils avaient rapportée de la Vallée du Nirvana y était attelée, et elle encensa en les apercevant. Difficile de dire si elle se souvenait d'eux, cependant. Mathieu marcha jusqu'au véhicule et hissa Victor sur le siège du cocher, après quoi, il alla donner un quignon de pain au cheval.
" Vos affaires luméniennes sont-elles en ordre ?"

Taliesin réfléchit une seconde, puis sourit. Leurs affaires luméniennes... S'il n'avait pas craint de leur faire courir de risques, il aurait directement mis le cap chez les Merlus, puisqu'il avait renoncé à prévenir les autorités.
-Nous n'avions rien de particulier à faire ici... dit-il. Nous sommes donc parés pour le départ.
Et de se hisser à son tour dans le chariot.

Mathieu sourit, puis prit place à côté de Victor sur le siège de cocher et d'un petit geste de la main et d'un claquement de la langue, fit reculer Tempérance. La jument s'exécuta docilement et gagna la rue principale, où elle s'engagea tant bien que mal. Bien qu'il soit encore très tôt, les Luméniens étaient de sortie. Le ciel qui se couvrait en avait peut-être découragé quelques uns, mais louvoyer entre les mille passants s'avérait une tâche périlleuse. Cependant, Mathieu et Tempérance, sans doute unis par un lien mental, procédèrent avec flegme. Ils ne tardèrent pas à échapper au gros de la foule, bien qu'ils fussent forcés de demeurer dans les allées principales, assez larges pour accueillir leur chariot. Une fois dans un coin dégagé, le rôdeur lança la jument au trot et ils filèrent vers les Portes de Luménis.

Quête : Traque et matraques 2

Il fallut bien deux heures à Galariel après son arrivée en provenance du Domaine Ravnypour compléter son équipement et réunir deux paquetages entiers pour Thémis et Thomas, comme le temps lui manquait elle ne put pas en perdre pour chercher la meilleure qualité au meilleur prix.
Elle aurait bien voulu prendre le temps d'acheter d'autres marchandises comme de l'eau bénite, quelques parchemins de protection, diverses potions, etc etc. Bref être parée contre n'importe quoi si jamais le portail donnait sur une destination "exotique".

Quête : Traque et matraques 2

Galariel avait réussi à réunir tout le matériel de base pour camper sauf s’ils se retrouvaient projetés dans le plan du feu, ou pire, un marais putride et nauséabond. En sus, ils auraient de quoi chasser ou attraper du gibier avec quelques collets si une attente prolongée s’avérait nécessaire. L’un dans l’autre, la guerrière n’était pas insatisfaite de ses trouvailles sauf qu’il fallait maintenant tout transporter ce qui représentait tout de même un bel encombrement. Il était maintenant temps de rejoindre Thémis et le mage qu’elle se serait dégotée. Peut être attendaient-ils déjà sur elle. La guerrière connut même un instant d’angoisse en songeant que l’équipée ne l’avait peut être pas attendu. Après tout la magie des portails et leur fonctionnement ne lui étaient pas familiers.

Quête : Traque et matraques 2

Eh bien que comme ses consoeurs Galariel ait une certaine habitude à emprunter des portails, ceux des Soeurs du Premier Sang en l'occurence, seule une faible minorité d'entre elles participaient à leur création et à l'extension de leur réseau au fur et à mesure que de nouveaux avants-postes et enclaves se créaient sur Faerûn.
Consciente qu'il était temps de revenir dans la maison de Gundann, la guerrière repartit en direction des bas-quartiers en ahanant sous le poids de sa charge.

Quête : chercheurs de sens

Amaryllis avait quitté le débarcadère et marchait au hasard le long des rues, le nez en l'air. Il lui faudrait trouver une auberge, plus tard, mais le soleil était encore haut dans le ciel. Elle avait un peu de temps pour visiter avant de s'installer. Ses pas la conduisirent jusqu'aux commerces du port, où elle commença à flâner avec plaisir, ses yeux papillonnant d'une échoppe à l'autre.

Quête : Chercheurs de sens

Il y avait beaucoup de monde dans les rues et malheureusement, la plupart des promeneurs n'étaient pas très attentifs à ce qui flânait devant eux. Amaryllis dut user de toute sa souplesse pour éviter plusieurs collisions mais finit par prendre le pli. Elle trouva aussi de petites ruelles moins encombrées, où des échoppes plus exotiques drainaient un public averti. On essaya de lui vendre des pains chauds, du poisson frit, des fruits un peu blets, des colifichets divers, un artiste proposa de lui tirer le portrait, un autre de lui écrire une chanson dans l'instant. Elle vit beaucoup d'humains, quelques elfes, quelques nains, même quelques petites personnes qui la saluèrent d'un geste ou d'un mot amical avant de passer leur chemin. La majorité des Luméniens semblaient d'abord agréable, il ne régnait pas de tension dans la foule en dépit de sa densité. Plusieurs tenanciers de troquets, reconnaissant chez elle l'allure de la voyageuse, tentèrent de l'attirer à l'intérieur de leurs auberges. Mais effectivement, il était encore tôt, et la grande cité hélonnienne semblait n'avoir pas de limites...

Quête : chercheurs de sens

La jeune halfeline était ravie, son séjour s'annonçait sous les meilleurs auspices. Elle continua à flâner le long des échoppes, s'attarda un instant sur un étal recouvert de grimoires et de parchemins dans l'espoir d'y découvrir un nouveau livre de contes, puis s'en éloigna lorsqu'elle compris qu'elle ne trouverait rien d'autres que quelques sortilèges. Elle continua sa route, jusqu'à ce qu'une délicieuse odeur de pommes cuites vienne lui chatouiller les narines, lui rappelant qu'elle n'avait rien mangé depuis au moins la veille au soir. Elle regarda autour d'elle, et finit par apercevoir plusieurs tartes aux pommes refroidir sur le rebord d'une fenêtre. En y regardant de plus près, elle remarqua que la fenêtre appartenait à une auberge. L'eau à la bouche, elle hésita quelques instants. L'idée de s'emparer d'une de ses tartes était tentante, mais il y avait beaucoup de monde. Et puis, elle ne tenait pas à prendre un mauvais départ dans cette nouvelle ville. Elle fouilla dans sa poche. Il lui restait quelques pièces, suffisamment pour vivre tout à fait honnêtement pendant quelques jours. Avec un sourire, elle entra donc dans l'auberge et se faufila jusqu'à une table. Avec quelques difficultés, elle se hissa sur la chaise, puis attendit. L'odeur de tarte était moins forte à l'intérieur, mais largement suffisante pour lui ouvrir un peu plus l'appétit.

Par ici...

[Quête : Chercheurs de Sens]

en provenance de : http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... post338755

Sylveneige, entrée dans ce petit paradis nanti de si jolies échoppes raffinées, humait l'air. Les vins parfumés, les épices, tout concourait à une extase olfactive indicible. Quel dommage de ne pas découvrir cet endroit au bras de Streen, songeait-elle. Elle s'arrêta pour admirer un magnifique plateau de cuivre rutilant, à la décoration subtile et enchanteresse, puis d'extraordinaires petits flacons de verre multicolores, enfin de merveilleuses étoffes...

Enfin elle vit la boutique d'instruments de musique. Que sont père aurait été heureux d'être ici ! sans nul doute, il aurait pu faire de belles acquisitions pour sa collection. D'ailleurs il avait certainement fréquenté ce magasin si charmant. Elle chercha du regard les harpes et lyres.

La petite boutique ne payait pas de mine, vue de l'extérieur. Mais y pénétrer était comme entrer dans un autre monde, un monde de bois artistiquement travaillé, de cordes fines et de cuirs, mais surtout un monde de sons enchanteurs.
Une myriade de petites clochettes tintinnabulèrent à son entrée, tandis que le courant d'air créé par la porte s'engouffrait dans un étrange instrument de roseaux, en tirant un son doux, presque timide - pour autant que cet adjectif puisse qualifier un son.
A l'intérieur, posés sur des étagères, accrochés au mur ou pendus au plafond, des centaines d'instrument semblaient lutter pour attirer l'oeil du client. Qu'ils puissent être tous exposés dans un espace aussi restreint tenait du miracle, et pourtant... On voyait, à gauche, les instruments à cordes, harpes, luth ou lyre, d'autres aussi dont elle ne connaissait pas le nom, de différentes tailles, de différents bois aussi. A droite, c'était le monde des instruments à vent, flûtes de tout bois, cors de cuivre, et également un étrange instrument composé d'une outre de peau reliée à des tubes de métal. Et au fond se trouvaient divers instrument de percussions, domaine des peaux et du cuir.
Et quelque part au milieu de tout ce fratras, un elfe du soleil d'âge mûr, dispensant écoute et conseils aux clients... et pour l'heure occupé à accorder une harpe gigantesque.

Emerveillée, Sylveneige humait l'odeur des bois travaillés, sentait la vibration des cordes, devenait elle-même les sons qu'elle percevait par tous ses sens en éveil.

Puis elle sortit de cette transe délicieuse et s'adressa à l'elfe collé à une splendide grande harpe.

- Hem... Excusez-moi... Bonjour...

La rôdeuse avait quelque scrupule à détacher l'elfe du soleil de son intimité avec le magnifique instrument.

- Je suis la fille du barde Oriin d'Evereska, Sylveneige. Et je cherche une petite harpe avec laquelle accompagner mon chant.

Quête : chercheurs de sens

- Oriin, Oriin... Ca me dit quelque chose...
L'elfe avait une voix douce, aussi musicale que les instruments qu'il vendait. Il dévisagea Sylveneige avec attention.
- Oui, je me souviens ! Vous lui ressemblez beaucoup, je ne sais pas si on vous l'a déjà dit. Mais ça fait... une éternité, qu'il n'est pas venu par ici. J'espère que sa santé est bonne ?
Tout en parlant, il s'était levé, et farfouillait sur l'étagère où étaient rassemblées les harpes, en sélectionnant quelques-unes qu'il déposa sur un large banc, devant lui.

Sylveneige eut la même impression que lors de sa première rencontre avec dame Poikarea : une grande confiance, la sensation d'être là un peu chez elle.

- Merci ! mon père va parfaitement bien, il a souhaité enfin cesser de sillonner les chemins pour demeurer auprès de ma mère, Eielle. Ma mère chante aussi, mais uniquement pour son plaisir... Elle est couturière et adore Evereska ! cela la rend quelque peu casanière !

La rôdeuse examina les jolies harpes qui lui étaient présentées.

- Elles sont toutes belles... Il m'en faut une petite et solide, et un son argentin et clair... Je risque de jouer dans un endroit un peu bruyant, le son doit percer au-dessus du brouhaha... Permettez que je les essaie...

Sylveneige joua un petit air entraînant, passant d'une harpe à l'autre.

Quête : Chercheurs de sens.

Elle constata bien vite que la réputation de la boutique n'était pas usurpée : toutes les harpes qu'elle essayait étaient de bons instruments, au son clair et pur, et de surcroît parfaitement accordés. Sans doute le vendeur passait-il un certain temps, chaque jour, à réaccorder amoureusement chacune d'elle.
Les plus petites, avec leurs cordes fines, rendaient des sonorités plus cristallines, tandis que les plus grandes accentuaient les harmoniques douces et profondes des sons graves. Il lui tendit également une lyre, au nombre de cordes plus restreint, parfaite pour accompagner des chants, un peu moins sans doute pour jouer des mélodies. Et lui laissa tout le temps qu'elle voulait pour essayer, à tour de rôle, chacun des instruments qui la tentaient.
- Celle-ci est la plus petite, parfaite pour un voyageur qui désire s'encombrer le moins possible sur les routes. Elle vaut cinquante pièces d'or, un petit peu moins que la lyre... Cette autre harpe, à peine plus grande, mais taillée dans du bois de hêtre cette fois-ci, en vaut quatre-vingt. La plus grande est bien plus chère, de l'ordre de cinq cent pièces d'or, mais il s'agit d'un instrument qu'on garde religieusement dans un salon ou à l'amphithéâtre peut-être... je crois que ce n'est pas ce que vous recherchez.

hrp : pas la moindre idée de la valeur des instruments... si ça te semble absurde, tu me dis ?

HRP : de 1 700 € à 19 000 €... Donc je pense que, le gramme d'or étant à 26 €... La pièce d'or pesant disons 2 grammes (on simplifie), le reste du poids de la pièce c'est un alliage de chais pas quoi... Bon... Donc dans les 35 po vivivi 50 po ça va ; les grandes, à la louche disons que ça va itou.

Sylveneige n'hésita pas.

- La petite est tout à fait ce que je cherche ! le son cristallin sera parfait : il sonnera juste ce qu'il faut ! et je préfère un instrument facile à emporter partout avec moi.

L'elfe reprit la petite harpe et se lança dans un joli petit air endiablé. Celui-ci sera parfait pour ce soir, songea t-elle. Elle s'arrêta au bout d'une minute et demie, un large sourire sur les lèvres.

- Oui, c'est décidé ! voici...

La rôdeuse sortit sa bourse et compta l'argent.

- Ah, je suis ravie ! j'écrirai bientôt à mes parents et je raconterai comme votre boutique est plus charmante que jamais... Oh ! j'avais oublié ! la guerre... Sauriez-vous par hasard si l'on peut encore envoyer du courrier ?

Quête : chercheurs de sens

Le marchand empocha l'argent sans même se donner la peine d'en vérifier le compte.
- Envoyer du courrier ? Oui, bien sûr, ne vous en faites pas ! Il y a la guerre, c'est vrai, mais ce n'est pas sur notre île, nous sommes donc à l'abri de la plupart des désagréments, d'autant qu'ils n'ont pas pu mettre en place d'embargo, notre marine est puissante. Ca doit certainement être plus compliqué pour les citoyens de Manost...
Il lui prit l'instrument des mains et l'enveloppa soigneusement.
- Cela dit, si vous vouliez un jour transmettre un message urgent, je sais qu'il y a un service de communication par magie, vers féérune, mais ça doit être extrêmement cher...
Lui tendant l'instrument, il ajouta.
- Si vous écrivez à votre père, transmettez-lui mes salutations, en tout cas. Ah, pour envoyer votre lettre là-bas, il y a un service des courriers, sur l'esplanade, où on centralise toutes les lettres et petits colis pour les classer par destination. C'est payant, bien sûr, mais ça évite de chercher soi-même un messager sur un bateau en partance.

- Merci de ces renseignements, qui me rassurent beaucoup ! je pensais que tout était assez désorganisé, du fait de la guerre... J'espère qu'elle se terminera vite et bien... Je me suis fait deux amis en arrivant à Lumenis, et ils sont là-bas... Vous les connaissez sûrement, il s'agit de maître Dorian, de la Forge Flamboyante et son ami Zaïu.

Sylveneige cilla doucement.

- Des amis, dès que j'arrive, et je les perds déjà... Enfin ! je pourrai certainement leur écrire aussi, je pense. Je ne manquerai pas de transmettre vos amitiés à mon père, il sera ravi.

Quelle chance, pensa Sylveneige en se dirigeant vers la sortie de la boutique, partout où je vais je me fais de nouvelles connaissances et même de nouveaux amis ! il resterait juste que Streen soit là... Je me demande dans quels ennuis il est en train de se fourrer, tiens...

Quête : chercheurs de sens

- Vous aurez plus de mal à écrire à vos amis, s'ils sont sur Dorrandin, l'avertit le marchand. Le courrier ne passe pas, pour les territoires en guerre... Ou alors il faut peut-être passer par l'armée, directement. Ou par la marine. J'avoue ne m'être jamais posé la question...
Il la dépassa pour lui ouvrir galamment la porte.
- Bonne route, demoiselle Sylveneige, fille d'Oriin. Que les dieux vous gardent... et que cette harpe vous enchante durant de longues années !

Un dernier signe amical de la main et ce fut une Sylveneige enchantée qui franchit le seuil. Les parfums de fruits lui parvinrent aux narines ; elle alla acheter quelques pêches juteuses et se retrouva les mains pleines. Boudiou, j'aurais dû aussi acheter une besace plus grande, pensa t-elle. Allons ! au temple de Lathandre !

Chemin faisant, Sylveneige se prit à douter. Et si elle était suivie... On ne savait jamais ! elle soupira profondément. Mon Lumi ! je ne peux pas risquer de mettre en danger la mission... Mais tu me manques, mon oiseau chéri, tu me manques ! et Streen ! si seulement ces deux-là étaient ensemble... Je suis sûre que Lumi aurait un effet bénéfique sur l'esprit foufou de mon cher Streen...

L'elfe, toujours dans ses pensées, se détourna du chemin du temple de Lathandre et prit la route qu'elle pensait être celle du Fond de la Barique. Il y avait encore du temps à tuer avant le soir... Que faire ?

Un mur se dressa souvent devant elle. Un mur mou. Un ventre, appartenant à quelque malheureux dans lequel elle venait de foncer, le nez au sol, tant elle était plongée dans ses réflexions.

Quête : chercheurs de sens

L'inconnu qu'elle venait de percuter lui adressa un regard fort peu amène. Il s'agissait d'un homme entre deux âges, plutôt ventripotent, et appartement probablement à la classe aisée de la ville vu la coup de ses vêtements. Mais elle n'eût guère le temps de l'observer, cependant. Il la toisa d'un air furibond.
- Pouvez pas faire attention ? R'gardez où vous mettez les pieds !
Puis, levant le menton d'un air passablement méprisant, il tourna les talons et s'en fut, poursuivant son chemin sans plus se préoccuper d'elle.

- Oh... Euh... Pouvez pas être plus poli, vous ? lança une Sylveneige outrée.

L'elfe furieuse courut après l'homme et lui jeta le noyau de la pêche qu'elle venait juste de finir de manger, accompagné d'un sonore : Bourrin !

Puis elle s'enfuit malicieusement, riant malgré elle.

Sa fuite la mena près d'un petit parc, où elle s'installa pour apprivoiser son nouvel instrument. Après deux petites heures passées à étudier les possibilités sonores de la petite harpe, Sylveneige alla à l'esplanade et s'installa à la terrasse d'une petite auberge où elle prit un en-cas.

Allons ! il est presque l'heure... Le temps d'y aller... Ainsi fut fait, elle courut presque jusqu'à la taverne.

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Quête : Equité

Quittant le quartier du gouvernement et l'oppressante silhouette du fort luménien, Astrée et les deux clercs déambulèrent dans les rues. Tybert marchait en tête, tranquille, fendant la foule comme si elle avait été invisible. Reynald, au bras de la rôdeuse, était nettement plus expressif.
" Mais quel monde, incroyable ! Il y a des gens partout ! Et ces maisons, elles sont immenses ! Moi qui croyais savoir ce qu'était une ville, et bien là, je suis estomaqué... C'est quoi, tiens, ça... Oh... C'est curieux. Hum. Non, non, je ne suis pas intéressé..."
Il filait d'un étal à l'autre, observait les gens à la dérobée, écoutait les conversations, s'extasiait, commentait, posait des questions rhétoriques sans se soucier réellement des réponses.
" Je comprends pourquoi mon temple ne voulait pas que je vienne ici." gloussa-t-il finalement.
Ils trouvèrent un troquet convenable dans une petite rue moins fréquentée et s'installèrent à une table.
" Où est Byron ?" demanda alors le clerc, comme s'il remarquait seulement sa disparition.

Astrée ne quittait pas Reynald des yeux, un sourire amusé aux lèvres. Luménis lui allait comme un gant. Il pourrait certainement passer des veilles et des veilles à arpenter la ville en long et en large sans se lasser un seul instant. Elle n'avait pas le cœur à l'interrompre tout de suite avec les mésaventures de Byron, préférant le laisser profiter pleinement de ses premiers instants de liberté. Le temps en cellule avait dû lui paraître long... Et puis, il n'y avait plus véritablement urgence.
Elle grimaça quand il aborda le sujet, et poussa un profond soupir.
" Byron... Il... s'est fourré dans des ennuis. De sérieux ennuis."
Elle prit sa tête dans ses mains, soudain lasse, et poursuivit.
" Il... je ne sais pas ce qui lui a pris... il est parti cette nuit avec deux centaures sans harde, en emmenant toutes ses affaires. J'ai réussi à retrouver sa trace au port. On lui a fait signer un engagement comme mercenaire... Il dit qu'ils l'ont fait boire, qu'il n'était pas dans son état normal, mais le contrat est quand même valide d'après les douaniers. Il y a une clause de résiliation, mais il faut donner deux mille pièces d'or. Je n'en ai que six cents... et j'ai jusqu'à demain matin pour apporter la somme, ensuite leur navire prendra la mer.
Elle attendit leurs réactions avec un brin d'appréhension... Un sentiment irrationnel : elle savait bien qu'ils allaient l'aider, que ce serait un soulagement de ne plus être seule à porter ce fardeau. Mais elle avait un peu le sentiment de leur gâcher leur arrivée à Luménis... ou peur, peut-être, qu'ils lui reprochent de n'avoir rien vu venir ?

Le visage de Tybert demeura parfaitement impassible. Ou alors peut-être haussa-t-il un sourcil, un rien. Reynald, par contre, se leva immédiatement.
" Allons le chercher ! C'est un scandale, cette histoire ! Il va voir de quel bois je me chauffe, ce capitaine mercenaire, et ce que j'en fais de son contrat à la noix !"
Il baissa alors les yeux.
" Est-ce que nous n'étions pas censés aller récupérer nos affaires, avant de quitter cette caserne ?
— L'amour rend un peu distrait."

Astrée était partagée entre l'envie de rire et l'inquiétude. Elle avait bien espéré ne plus remettre les pieds dans cette caserne... Punaise, elle aurait dû y songer, à leur rappeler de prendre leurs affaires. Mais elle était bien trop pressée de mettre de la distance entre Reynald et le sergent Peyton. Et trop heureuse de le revoir.
Elle prit doucement la main du Sorlyn.
" Mon amour... On ira les chercher tout à l'heure, vos affaires... ou j'irai seule avec Tybert, si tu préfères ne plus mettre les pieds là-bas. Quant au capitaine de la frégate..."
Elle secoua la tête, résignée.
" J'aurais bien voulu que tu sois là tout à l'heure, tu aurais sûrement trouvé mieux que moi quoi dire, quoi faire... Et l'affrontement verbal entre lui et toi aurait certainement été spectaculaire, ajouta-t-elle avec un clin d'oeil amusé. Malheureusement, il est entouré d'une équipe de malabars assez impressionnants, et les douaniers ne peuvent pas intervenir puisque tout est parfaitement légal, pour eux. Ils peuvent juste surveiller que le navire ne quitte pas le quai avant l'expiration du délai d'un jour et une nuit... Bref, je ne vois pas vraiment comment tirer Byron de là autrement qu'en trouvant l'argent demandé..."
Pourtant, c'était tentant. Avec Reynald et Tybert, tout lui semblait à nouveau possible. Y compris prendre d'assaut un navire de mercenaires. Bon... Il fallait qu'elle se calme, qu'elle reste raisonnable. Si Reynald faisait quoi que ce soit d'illégal et qu'ils échouent, il se retrouverait au trou, et dans l'impossibilité d'aller trouver de l'aide auprès de Goran... Elle n'ajouta rien, cependant. Les deux clercs avaient davantage qu'elle l'habitude de ce genre de situation, et s'ils trouvaient une idée lumineuse, peut-être que rien n'était perdu. Mais elle n'y croyait pas...

Reynald s'était rassis mais on sentait qu'il ne le resterait pas longtemps.
" Tu crois que j'ai peur d'une bande de malabars !? Je suis clerc, moi, madame ! Et presque barde ! Je m'en vais te les ensorceler en deux temps, trois mouvements, et on va récupérer notre centaure ! Je m'en fiche des lois tordues de cette cité ! On va la faire couler, leur frégate à la noix ! De toute façon, on n'a pas d'argent, donc on n'a pas trop le choix."
Il se tourna vers Tybert, mais celui-ci se contenta de hausser les épaules.

" C'est sûr que ça fait envie", murmura Astrée, rêveuse...
Elle n'avait pas lâché la main de Reynald.
" Je suis certaine que tu es capable à toi tout seul de libérer Byron de là, et que Tybert peut même couler leur frégate... mais... après, on fera quoi ? Il y a des gardes partout là-bas, ils risquent d'intervenir... et de considérer que c'est nous les agresseurs, sans trop se soucier de nos raisons. Bien sûr, tu pourrais nous téléporter loin d'ici en sécurité pour éviter qu'on se fasse prendre. Mais le souci, c'est que Byron n'a pas achevé sa mission, et qu'il faudra revenir... Et qu'ils nous arrêterons à ce moment. Peut-être pas Byron, s'il n'a rien fait. A la rigueur, on pourrait imaginer que Tybert reste en-dehors de tout ça pour pouvoir épauler Byron pendant qu'on sera tous les deux au trou... même pas dans la même cellule d'ailleurs... Mais non, ils vont considérer que Byron n'a pas honoré son contrat, donc il aura des ennuis aussi.
Elle soupira.
" Moi aussi ça me fait envie, tu sais... Mais on n'a pas le droit de mettre en danger la mission de Byron. Alors... Je pense que c'est à garder comme dernier recours, si on n'arrive pas du tout à rassembler l'argent et qu'on a aucune autre solution... Enfin, à moins que tes pouvoirs te permettent d'envoûter leur capitaine pour qu'il déchire le contrat, ce qui réglerait le problème... Mais sinon... On a aussi la possibilité d'emprunter l'argent... à... Goran, peut-être ?

" Ah ! Par les jupons de Sunie ! Tu veux me vouer à dix ans de bagne ?! Un an sur un navire mercenaire serait moins pénible pour Byron, à ce prix-là ! Non, ça, c'est le dernier recours. Goran de Bortheias. Je vais devoir retourner chez lui, bientôt, tu sais ? Si nous lui devons à nouveau quelque chose... Ce sera catastrophique... le début de la fin... Non. Autre solution."
Il se tourna vers Tybert.
" J'imagine qu'on pourrait retourner à Eredhun. Voir s'ils nous prêtent de l'argent.
— Mon temple n'a pas un radis.
— Mais le mien se débrouiller plus ou moins bien. Ce serait une solution. Je peux encore partir aujourd'hui, revenir demain."

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Les Commerces du Port

Quête : Les Squelettes du Placard, Chapitre 6.

Quête : Les Squelettes du Placard.

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