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Posté : mar. 02 août 2011, 18:24
par Taliesin
-Oui, la maison paraît vide… et particulièrement silencieuse ! D’habitude, les demeures que je fréquente, plus elles sont grandes, plus il y a de monde dedans, et plus elles sont donc animées. Alors que là, c’est immense et désert. Du coup, ça fait un peu bizarre… Il jeta un regard aux alentours puis reporta son attention sur Kasumi. -Je suis d’accord pour laisser un signe dehors. Mais faut vite qu’on trouve quoi mettre parce que je sais pas toi, mais moi, je dors debout. Enfin, assis… Si je n’étais pas si sale, j’irai directement me coucher, mais ce serait une insulte à la propreté des draps à laquelle notre hôte à veillé. Et puis, je veux absolument tester cette salle de bain avant qu’on ne vienne nous chercher ou qu’on ne parte de nous-mêmes. On en croisera pas des comme ça tous les jours !
Posté : mer. 03 août 2011, 18:31
par Kasumi
Kasumi aussi avait envie d'un bon bain chaud maintenant que Geoffrey évoquait le sujet. Mais il décida que sa mission de laisser une trace de leur présence était tout aussi importante. Désireux de ménager son compagnon, il répondit d'un ton se voulant enjoué :
- Très bonne idée. Tu devrais y aller le premier pendant que je laisse un signe dehors. Je vais laisser quelques affaires personnelles et laisser un signe que reconnaîtront les rôdeurs du camp. Nous avons quelques signaux pour nous repérer et laisser des messages dans la forêt.
Le demi-elfe répugnait étrangement à rester seul dans la demeure maintenant qu'il y pensait mais il était trop tard pour se dédire. En plus, cette impression était ridicule : ils n'avaient découvert aucune trace de danger pendant leur reconnaissance. Bien qu'ils avaient omis de visiter la cave et le grenier. Mais ces explorations attendraient le lendemain. Ils étaient tous deux trop fatigué pour l'effectuer le soir même.
Posté : mer. 03 août 2011, 18:52
par Taliesin
-Je vais d'abord t’accompagner, dit Geoffrey après un instant de réflexion. Ce sera plus pratique si tu as quelqu’un avec toi pour t’éclairer. Je sais que tu y vois bien dans le noir mais si je ne me trompe pas, pour que l’infravision fonctionne, il faut quand même une source de lumière, non ? Or, là, il fait vraiment très très sombre…
Son argument était des plus justifiés, car Kasumi ne se souvenait pas avoir vu pareille obscurité : elle régnait dans la maison mais aussi au-dehors, où l’épaisse couverture nuageuse masquait complètement la clarté de la lune et des étoiles. Bref, l'aide qu'on lui offrait ne serait pas malvenue...
Mais aussi justifiée et opportune que soit cette offre, il était possible qu'elle ne soit pas uniquement motivée par la bonne volonté. Après tout, compte tenu de l'isolement, des ténèbres et du silence omniprésents, il n'y aurait rien eu d'étonnant à ce que le petit citadin, lui aussi, n'ait pas très envie de rester seul dans la grande maison.
Quoi qu'il en soit, si c'était le cas, il faisait autant d'efforts que son camarade pour dissimuler son malaise.
Posté : jeu. 04 août 2011, 18:23
par Kasumi
Kasumi soupçonnait effectivement Geoffrey d’avoir proposé son aide pour ne pas se retrouver seul dans la maison mais il n’en avait cure. L’idée était bonne et elle lui permettait de mettre de côté ses propres craintes. Qui plus est, dans un lieu inconnu et inquiétant, il n’était pas recommandé de se séparer dans la mesure du possible. Le demi-elfe accepta donc gracieusement l’offre de son camarade tout en se levant pour gagner la porte :
- C’est une bonne idée. Avec ton aide, je n’en aurai à peine que pour une minute ou deux. Le tout est de trouver quelques pierres et une branche de conifère pour confectionner le signal. M’est avis que ce n’est pas ce qui manque. Au pire, le gravier fera l’affaire pour laisser un message « il n’y a rien à craindre, nous vous attendons ». Je vais te montrer comment on fait si tu veux.
Posté : jeu. 04 août 2011, 18:45
par Taliesin
Geoffrey hocha la tête et lui emboîta le pas. Arrivés près de la porte, ils renfilèrent leurs bottes puis gagnèrent l’extérieur où il pleuvait toujours, ce qui contraignit le jeune humain à protéger de sa main la flamme de la chandelle qu’il avait apportée pour ne pas qu’elle s’éteigne.
Kasumi ne trouva pas de cailloux, en dehors de ceux soigneusement alignés pour délimiter les allées gravillonnées. Il ne découvrit pas davantage de branches de conifère : il lui faudrait donc soit se contenter de gravier, comme il l’avait suggéré, soit couper une branche de l’un des arbustes ornementaux fraîchement taillés qui décoraient le jardin, soit aller jusqu’à la forêt enserrant le parc de toutes parts.
Tandis qu’il réfléchissait, debout au pied des marches du perron, un élément de l’environnement l’interpella : nulle part, il ne voyait le moindre animal. Certes, la pluie pouvait les avoir rebutés mais, tout de même, il aurait sans doute dû y avoir des rapaces nocturnes, hiboux où chouettes, abrités dans les grands arbres bordant l’allée principale ou dans ceux des bois ; il aurait dû y avoir des escargots, amateurs de ce temps humide… Or, il n’y avait rien. Rien de rien. Lui et Geoffrey étaient les seuls êtres vivants à la ronde.
Posté : jeu. 04 août 2011, 19:35
par Kasumi
Ce détail là acheva de mettre Kasumi mal à l'aise. Il répugnait de mettre à mal le bel ordonnancement des allées mais plus encore à s'éloigner dans la nuit complète et inhospitalière. il s'ouvrit à Geoffrey de l'anormalité qu'il constatait et se contenta de laisser une lanière de cuir tirée de son sac sur la poignée de la porte. Aussi inquiétante était la maison si vide, il aspirait à y retourner au plus tôt. Là, l'absence de tout semblant de faune lui paraissait moins dérangeant et déplacée. Il était trop tard pour résoudre le mystère ce soir se disait-il mais une petite voix lui soufflait que c'était surtout par peur de découvrir la vérité cachée. Il conclut simplement, mal à l'aise :
- Rentrons, cela suffira à signaler notre présence.
Il espérait seulement que quelqu'un viendrait bientôt pour lire ce signe et les ramener chez lui.
Posté : jeu. 04 août 2011, 20:07
par Taliesin
Geoffrey n’insista pas pour que Kasumi laisse un signe plus important de leur présence et, sans tarder, ils rentrèrent à l’intérieur.
Tandis qu’ils se déchaussaient – ils n’avaient pas envie de salir à nouveau le parquet récemment nettoyé -, un détail insolite, aperçu du coin de l’œil, attira l’attention de Kasumi et le fit se redresser.
Afin de pouvoir enlever ses bottes, le petit citadin avait temporairement déposé son bougeoir sur le sol, et les ombres des deux enfants, immenses, se détachaient distinctement sur le mur voisin. Jusque là, rien d’anormal. Sauf que l’apprenti rôdeur avait cru, un bref instant, à peine une fraction de seconde, distinguer une troisième ombre, difforme, inquiétante…
Peut-être n’avait-il s’agit que d’un fugace effet d’optique déjà dissipé. En tout cas, Geoffrey, lui, n’avait rien remarqué, et le hall était toujours aussi désert et silencieux.
Pourtant, le demi-elfe aurait juré qu'il n'avait pas rêvé...
Posté : ven. 05 août 2011, 10:36
par Kasumi
En d’autre temps, Kasumi aurait mis sa vision sur le compte d’une hallucination provoquée par la fatigue. Mais les évènements bizarres s’étaient enchaînés durant la journée à commencer par leur perte inexplicable dans les bois et la découverte de la maison. De plus, un frisson glacé d’effroi l’avait saisi au moment où l’ombre était apparue. L’apprenti rôdeur n’avait plus que ses instincts auxquels se fier alors que la situation n’avait plus grand-chose de logique. Il devait leur faire confiance pour se raccrocher à quelque chose, même si intangible. Au risque de paraître ridicule, il fit donc le choix de révéler ses inquiétudes à Geoffrey tout en cherchant la meilleure approche :
- Je ne veux pas t’inquiéter mais il y avait quelque chose de pas normal, là ! L’espace d’un instant, j’aj cru voir une troisième ombre sur le mur.
Sa propre voix lui apparut angoissée mais, après tout, il tenait à être pris au sérieux. Lui-même avait du mal à y croire alors qu’il avait vu.
Posté : ven. 05 août 2011, 14:31
par Taliesin
Le gamin tressaillit et jeta un regard inquiet autour de lui. Mais comme il ne découvrit rien d’étrange, il se reprit et haussa les épaules.
-Allez, s’il y avait eu quelqu’un dans le hall, on l’aurait vu en rentrant ! A mon avis, il y a eu un petit courant d’air, la flamme à bougé et les ombres aussi, c’est tout. Ça le fait souvent, ce genre de truc, et si on fait trop attention aux ombres, on finit toujours par les trouver bizarres, surtout dans les maisons où il y a plein de meubles, plein d’angles… C’est classique !
Son raisonnement était logique et son ton presque assuré. Toutefois, quand il s’arracha un sourire, celui-ci était un peu pâlot.
-On a eu une rude journée et on est fatigués, reprit-il. Alors la fatigue plus le silence plus le noir, ça aide pas ! Ce dont on a besoin, c’est d’un bon bain, d’une bonne nuit de sommeil. Et demain, quand il fera soleil, on trouvera plus du tout la maison inquiétante !
Peut-être. Quoi qu’il en soit, à l’heure actuelle, l’obscurité qui s’étendait, complète, au-delà du petit halo projeté par leur chandelle était rien moins qu’engageante. De plus, il émanait des ténèbres et du silence comme une oppressante sensation d’attente, comme si quelque chose les guettait.
Mais sans doute cette impression n’était-elle due qu’à la fatigue.
Sans doute…
Posté : ven. 05 août 2011, 16:50
par Kasumi
Kasumi était gré à Geoffrey de le prendre au sérieux et même de chercher à le rassurer. Il avait envie de croire en ses explications logiques, probablement autant que Geoffrey lui-même. Mais l’atmosphère était vraiment trop pesante pour qu’il se laisse aller à sourire. Le demi-elfe se secoua néanmoins et tenta d’afficher une attitude un peu plus brave :
- Tu as raison : un bain ne peut que nous faire du bien. Tu veux passer en premier ?
Le bain serait certainement salutaire mais le rôdeur craignait ensuite la nuit qu’il aurait à passer seul dans la chambre qu’il s’était choisi. Il n’avait guère l’habitude d’un tel confort, lui qui vivait dans la même pièce que sa mère au camp des rôdeurs. Les rares fois où il avait dormi ailleurs, il était toujours accompagné.
Posté : ven. 05 août 2011, 18:21
par Taliesin
-C’est comme tu préfères, répondit-il après un instant de réflexion. Mais faut que tu saches que je suis plutôt du genre à prendre mon temps. Là, en pus, vu comme c’est sophistiqué, il faudra comprendre comment ça marche, mais bon, j'ai un peu l'habitude, ça devrait aller. Par contre, honnêtement, j’ai bien envie de tester le maximum de trucs ! Bref, si tu es plutôt du genre rapide, vaut peut-être mieux que tu y ailles avant.
Il se pencha pour récupérer son bougeoir puis, sans qu’ils aient besoin de se concerter, tous deux se dirigèrent vers l’escalier. Rester seuls en bas ne les tentait guère.
Ils en étaient au milieu des marches lorsqu’une porte claqua à l’étage, les faisant sursauter.
-Tu vois, il y a bien un courant d’air… fit le petit garçon d’un ton qui manquait d’assurance.
Posté : sam. 06 août 2011, 08:32
par Kasumi
Kasumi sursauta à tel point qu'il faillit trébucher dans l'escalier et manquer une marche. A nouveau, le frisson de la peur lui parcourut le dos et hérissa les poils de sa nuque. Mais le jeune demi-elfe se morigéna intérieurement, bien décidé à ne pas laisser transparaitre de couardise. il n'avait pas remarquié de fenêtre ouverte mais ils n'avaient pas inspecté toutes les pièces se disait-il. Et même si ce n'était pas une fenêtre, une grande bâtisse comme celle-ci devait bien avoir une autre système d'aération, ne serait-ce que par ses cheminées. Sinon, il y aurait une odeur de renfermé, comme dans la hutte du vieux Gildas qui ne sortait qu'une fois l'an, à l'occasion de son anniversaire pour son bain dans la rivière. L'apprenti rôdeur se convainct presque qu'il y avait une explication logique à tout ça mais rebondit sur la proposition de Geoffrey pour ne pas avoir à trop penser à son angoisse.
- Très bien, je vais passer en premier comme ça tu pourras prendre tout ton temps. J'ai bien envie de tester cette position "tsunami", ça sonne un peu comme mon nom, tu trouves pas ?
Posté : sam. 06 août 2011, 08:52
par Taliesin
-Si, c’est pas faux ! répondit Geoffrey avec un entrain qu’on sentait quelque peu forcé.
Il accompagna Kasumi jusqu’à la porte de la salle de bain et le précéda dans la pièce afin d’allumer quelques-uns des chandeliers qui s’y trouvaient – sans quoi l’apprenti rôdeur se aurait été dans le noir absolu sitôt la porte refermée derrière lui. A la lueur mouvante des multiples bougies, l’installation apparaissait encore plus imposante, plus complexe, avec son bassin aux allures de petite piscine, ses mosaïques raffinées, ses multiples robinets rutilants aux propriétés inconnues…
-Bon ben je vais m’installer dans la chambre royale, elle est pas loin. Tu n’auras qu’à me dire quand tu auras terminé, fit le petit citadin, vaguement hésitant.
C’était la première fois qu’ils allaient être séparés dans l’étrange et inquiétante demeure.
Posté : sam. 06 août 2011, 15:07
par Kasumi
Aussitôt la porte refermée, Kasumi sentit la solitude plus pesante que jamais. Pour ne pas gamberger, il se dévêtit rapidement. Les préparatifs étaient réduits au minimum car il n’avait emporté aucun vêtement de rechange. Il devrait donc remettre les mêmes pour dormir. Soucieux de ne pas mouiller ses chausses, il les suspendit soigneusement ainsi que le reste de ses affaires. Il s’approcha ensuite de l’étrange machinerie en essayant d’en appréhender le fonctionnement. Comme il l’avait annoncé, son intention était d’utiliser la fonction qui portait presque son nom. Il était persuadé que ce serait super et que ça lui changerait les idées !
Posté : sam. 06 août 2011, 18:47
par Taliesin
Au final, se servir de l'installation n'était pas aussi compliqué que Kasumi l'aurait cru, d'autant qu'une brève inscription gravée sur une plaque de cuivre donnait la marche à suivre. Il y avait deux panneaux contigus : l'un correspondait aux bains normaux, pour lesquels on pouvait choisir la température et même la nature de l'eau (le choix était impressionnant !). L'autre correspondait aux "programmes" spéciaux : il fallait actionner le robinet correspondant au nom pour lequel on s'était décidé, puis descendre dans le bassin et attendre la suite. C'est donc ce que fit le jeune garçon après avoir opté pour le "Tsunami".
Le bassin commença à se remplir lentement d'une eau fraiche aux parfums d'iode et de marée. Lorsqu'il fut à moitié plein, le niveau se stabilisa durant une ou deux minutes, puis se mit à baisser très rapidement, jusqu'à ce que l'eau ait complètement disparu...
Et puis, ce fut l'apocalypse.
L'une des parois de la pièce s'escamota brusquement, révélant un immense trou noir par lequel, sans crier gare, jaillit une vague gigantesque, cyclopéenne, si haute qu'elle atteignait le plafond, si large qu'elle courrait d'un mur à l'autre. Elle s'abattit sur le gamin, le submergea en une fraction de seconde, le souleva, l'emporta avec elle hors du bassin et le projeta sans ménagement contre la cloison opposée..
Voilà qui était étourdissant, pour le moins !
Reprenant peu à peu ses esprits, le demi-elfe constata qu'il n'était pas blessé. En revanche, la pièce, elle, était littéralement sans dessus dessous. Le pan de mur avait retrouvé sa place, certes, mais il était bien le seul : à l'instar de Kasumi, tous les autres objets - serviettes, pots, fioles, et bien sûr les vêtements de l'apprenti rôdeur - avaient été emportés par le flot impétueux ; ils gisaient désormais par terre, trempés, imbibés de ce qui semblait bien être de l'eau de mer. Le plafond et les murs, eux, dégouttaient en abondance sur un sol pour lequel le terme "humide" était un doux euphémisme. Pour illuminer ce désastre aux entêtants parfums d'océan, il ne restait que l'un des chandeliers allumés par Geoffrey : déposé dans une niche, il avait miraculeusement échappé au raz-de-marée.
Posté : sam. 06 août 2011, 20:04
par Kasumi
La bouche de Kasumi béait de satisfaction. Il était encore trop tourneboulé par l’expérience pour prendre pleinement conscience des dégâts mais une chose était sûre, il n’avait plus du tout envie de prolonger le bain. Il se redressa sur des jambes flageolantes, sortit du bain sur le sol trempé, se saisit machinalement d’une serviette tout aussi trempée avec laquelle il essaya néanmoins de s’essuyer sans grand succès. Puis, après s’être démené consciencieusement en pure perte ou presque, récupéra ses chausses et les enfila. Il récupéra le reste de ses affaires et se dirigea vers la porte. Arrivé devant, il l’ouvrit et s’exclama à l’adresse de Geoffrey, où qu’il soit :
- C’est ton tour ! Par contre je te déconseille le tsunami.
Puis il se souvint que le garçon l’attendait dans sa chambre et s’y dirigea, ruinant au passage le plancher du couloir.
Posté : sam. 06 août 2011, 20:40
par Taliesin
Comme il l'avait dit, Geoffrey s'était installé dans la chambre royale, toute de dorures, splendide. Il l'avait illuminé le plus possible, allumant tous les chandeliers à sa disposition pour repousser les ténèbres. Et il y était parvenu.
Assis dans un confortable fauteuil, il lisait une feuille de papier. Il la déposa lorsque Kasumi entra, leva vers lui une mine souriante.
-Alors, ça s'est bien pass...
Il s'interrompit, ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes.
-Hey, mais tu es trempé ! Regarde, tu inondes tout ! C'était bien la peine qu'on nettoie en bas ! Tu sais pas t'essuyer ou quoi ? s'exclama-t-il, bondissant sur ses pieds.
Posté : sam. 06 août 2011, 20:49
par Kasumi
La réprimande de Geoffrey lui fit reprendre brutalement conscience des réalités. Avisant qu’il était trempé, il se dépêcha de retourner dans le couloir pour éviter de répandre les dégâts jusqu’à la chambre. Il ne songea même pas à s’aviser de la teneur de la note que lisait l’autre garçon. Sur la défensive, le demi-elfe se défendit tout en battant en retraite vers la salle de bains ravagée :
- Je crois qu’il y a un truc cassé, dans la salle de bain, je veux dire. Une grosse fuite. Tu ferais mieux de venir voir.
Son ton était piteux, désolé.
Posté : sam. 06 août 2011, 20:57
par Taliesin
Geoffrey le suivit, prenant bien soin de ne pas marcher dans les flaques qu'avait laissé son camarade. Il s'immobilisa sur le seuil de la salle de bain et demeura un instant bouche-bée, comme la première fois qu'il l'avait découverte. Mais à présent, ce n'était pas l'admiration qui le laissait sans mots.
-Mais qu'est-ce que tu as foutu ? s'exclama-t-il. C'est un vrai carnage, ici ! C'est tout inondé ! Et ça pue... Attends, on dirait l'odeur d'un port !
Tout en parlant, il continuait à évaluer les dégâts, et son humeur s'en ressentait...
-Tout est trempé... Même les serviettes ! Comment je vais faire pour m'essuyer, moi ? Et où je vais poser mes habits ? Et où elle est, ta fameuse fuite ?
Il fixa Kasumi, furibond.
-En fait, t'as pas su t'en servir, c'est ça ? T'as fait n'importe quoi et t'as provoqué une catastrophe ! J'aurai pas dû te laisser aller en premier, maintenant, pour moi, c'est foutu ! J'aurai dû te proposer qu'on y aille ensemble... J'y avais pensé, je me suis dit que ça éviterait un truc comme ça, mais je l'ai pas fait juste pour pas que ça te gêne ou que tu fasses des complexes... Ah, me voilà bien récompensé d'avoir été si sympa !
Posté : sam. 06 août 2011, 21:04
par Kasumi
Kasumi était totalement défait alors qu’il prenait lui-même conscience de l’ampleur de la catastrophe qui n’avait rien épargné du sol au plafond en passant par les serviettes, les savons et les différents flacons de senteurs. Il aurait voulu se défendre en argumentant qu’il avait juste choisi un programme mais il était trop désolé pour répondre aux récriminations du jeune humain. Finalement, il ne réussit qu’à bredouiller des excuses décousues :
- Je suis vraiment désolé. Je ne comprends pas ce qui s’est passé. Je pourrais… Je pourrais peut être voir si je te trouve une serviette sèche ailleurs.
Posté : sam. 06 août 2011, 21:20
par Taliesin
Geoffrey fit la grimace.
-Dans ton état ? Tu dégoulines ! Si tu sors d'ici, tu vas encore causer plus de dégâts, comme tu l'as fait en venant me voir ! Tu aurais pu attendre un moment, mais non, t'es venu direct ! Et en plus il a fallu que tu remettes des habits trempés. Et c'était pas par peur des courants d'air, non... Je me comprends.
Il examina à nouveau la pièce détrempée, les objets épars.
-C'est la dernière fois que je te laisse décider de quelque chose et faire à ta manière ! La dernière fois ! Dire que tout ça vient juste du fait que tu es hyper pudibond... Pour un rôdeur, c'est le pompon !
Il était littéralement hors de lui, ce qui se comprenait quand on savait à quel point il avait eu envie de prendre un bain. Et pour se venger, pour donner libre cours à sa colère, il cherchait les mots les plus vexants possibles. Il y parvenait plutôt bien.
Posté : sam. 06 août 2011, 21:28
par Kasumi
Geoffrey en rajoutait, complètement insensible et fermé à ce que pouvait en penser le jeune rôdeur. Ce dernier sentit la colère monter en lui, contagieuse. Il serra et desserra plusieurs fois les poings sans parvenir à une décision sur ce qu’il devait faire ou dire. Finalement, il explosa, il se défit avec rage de ses chausses trempées et les jeta dans la salle de bain puis il admonesta furieusement Geoffrey :
- Ça suffit ! J’y suis pour rien. J’ai juste enclenché un robinet et ça a fait ça. Toi tu as au moins des vêtements secs. Si tu étais passé en premier, ça aurait pas été le cas. Tu n'as qu'à le prendre ton bain. De toute façon, c'est fait pour se mouiller. Tu n'auras qu'à venir en bas te sécher auprès du feu. Moi je vais y aller.
Posté : sam. 06 août 2011, 21:36
par Taliesin
Le petit citadin le regarda, pris au dépourvu par son geste. Mais la réplique de l'apprenti rôdeur le fit se reprendre.
-Si j'étais passé en premier, il n'y aurait pas eu de catastrophe, affirma-t-il. Et nous aurions tous les deux des vêtements secs ! Et je pourrai prendre mon bain dans une salle de bain propre ! Je sais me servir de ce genre de truc, moi ! Je ne suis pas un sauvage !
Puis il se fendit d'un sourire goguenard et croisa les bras.
-Mais je comprends mieux, maintenant, pourquoi tu es si pudibond...
Posté : sam. 06 août 2011, 21:48
par Kasumi
La pique sur la salle de bain brisa l’assurance fragile de Kasumi. Il s’était certainement trompé dans les manipulations comme le suggérait Geoffrey. Après tout, il n’avait jamais eu affaire à une telle machine, préférant de loin les choses naturelles aux technologies modernes. Mais la dernière remarque du garçon lui fit oublier ces considérations. Furieux de cette dernière attaque, le demi-elfe se fit menaçant.
- Ah oui ? Et c’est celui qui est toujours habillé qui dit que je suis pudibond. A moins que tu aies peur de souffrir la comparaison !
Il y avait clairement un ton de défi, bien éloigné de la honte affichée suite à la catastrophe.
Posté : sam. 06 août 2011, 23:43
par Taliesin
Geoffrey grimaça, signe qu'il avait très bien saisi le défi qu'on lui lançait et qu'il s'en trouvait fort embarrassé. Mais, en bon apprenti diplomate, il fit mine de ne pas avoir compris ce qu'on attendait de lui et tenta d'y échapper par une pirouette :
-Si je suis toujours habillé, ce n'est pas parce que je suis pudibond - quelle idée ridicule, je n'ai rien à cacher, moi ! - mais parce que, jusqu'à présent, j'étais tranquillement en train de lire dans ma chambre, ce que l'on fait généralement en étant vêtu, lâcha-t-il, pontifiant, en se drapant dans sa dignité. Quant au fait que je puisse avoir peur de la comparaison... Allons, ne te fais pas plus bête que tu n'es ! Tu es un demi-elfe, tu as donc hérité de l'infravision elfique mais aussi de cette humiliante particularité physique sur laquelle courent tant de rumeurs. Or, puisque ces rumeurs ne peuvent qu'être fondées - il n'y a pas de fumée sans feu ! -, et puisque, moi, je suis un humain, race dont on connaît la force... Je ne peux objectivement pas avoir peur de la comparaison !
Posté : dim. 07 août 2011, 08:30
par Kasumi
Geoffrey s’empêtrant dans ses explications pour échapper au défi, Kasumi put reprendre peu à peu la maîtrise de ses émotions. Face à une situation catastrophique, le sac de la salle de bain, il pouvait au moins agir. Et cela lui éviterait de descendre seul au rez-de-chaussée pour se chauffer. Cette perspective lui était maintenant effrayante alors qu’il n’était plus dans le feu de l’action. Il interrompit donc le garçon :
- Il faut nettoyer tout ça. Je vais remettre un peu d’ordre ici. Il me semble qu’il y avait une cheminée dans ta chambre non ? On pourrait y mettre à sécher deux serviettes après les avoir rincées à l’eau douce et les avoir essorées. Et il faut que je me rince moi aussi, l’eau était saumâtre.
Son ton apaisé tranchait avec la dispute de tantôt.
Posté : dim. 07 août 2011, 08:59
par Taliesin
Le gamin parut quelque peu décontenancé par le revirement de son camarade. Et flairant sans doute une entourloupe, il ne s'engagea pas véritablement sur la voie de l'apaisement.
-Après avoir ravagé la salle de bain, tu veux ravager ma chambre, c'est ça ? grommela-t-il. Et puis, je croyais que tu voulais te sécher en bas... Pourquoi tu as changé d'avis ? Pourquoi tu proposes pas d'aller faire sécher les serviettes là-bas ?
Posté : dim. 07 août 2011, 09:11
par Kasumi
Kasumi ne céda pas un pouce de terrain, restant sur le pas de la porte de la salle de bain déjà humide. Il esquissa un sourire équivoque et répondit, manifestement content de la tournure de la conversation :
- Tu l’as dis toi-même, je ne vais pas mouiller tout le couloir, l’escalier et le hall en y allant alors qu’il y a une cheminée plus proche. Je vais rester ici le temps de sécher un peu en rangeant ce qui peut l’être. Tu ferais mieux d’aller porter les serviettes devant ta cheminée toi qui est sec. Et aller chercher les affaires de nettoyage qu’on a laissé en bas. Je ne peux pas y aller moi-même dans cet état.
Posté : dim. 07 août 2011, 09:16
par Taliesin
Geoffrey secoua la tête avec force.
-Et puis quoi encore ? Aller chercher de quoi nettoyer alors que c'est toi qui a tout sali ? Tu me prends pour ton larbin ou quoi ? A moins que tu aies la frousse ? En tout cas, c'est pas l'inquiétude de salir davantage qui te fait dire ça, oh non ! Mais bref : c'est à toi de réparer les dégâts, à toi de te débrouiller tout seul comme un grand. Ne compte pas sur moi pour prendre TES responsabilités à ta place ! Quand tu auras séché, bien sûr...
Posté : dim. 07 août 2011, 09:26
par Kasumi
Kasumi demeura une nouvelle fois stoïque, croisant même les bras de façon ostensible pour bien signifier qu’il ne bougerait pas. Il répondit d’une voix calme, un calme qu’il était bien loin de ressentir vraiment :
- Alors je vais attendre là, c’est pas grave. Puisque tu es trop fier pour aider un compagnon dans le besoin, je vais attendre là. Je pensais que tu avais surmonté tes travers de gosse de riche mais bon… Je voulais juste nettoyer en attendant de sécher. Maintenant je n’ai plus qu’à attendre là pendant que tu prends ton bain. A moins que tu sois trop pudibond pour le prendre devant moi.