Oyez, oyez !
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[Quête] Hors des pistes
- Galathée
- Élu de Mystra
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Quête : Equité
Reynald paraissait toujours piteux et il regarda les animaux s'éloigner dans la tourmente avec une grimace.
" Maudites bourriques... Heureusement que nous avons pensé à leur ôter leurs fontes... " grommela-t-il.
Trempé comme son compagnon, il poussa un soupir las puis se tourna vers Astrée.
" Merci pour votre aide. J'espérais gagner un peu de reconnaissance pour avoir écourté notre cavalcade sous la pluie, mais les animaux sont ingrats, c'est bien connu. Seule l'avoine a leur loyauté."
Il sourit à la jeune femme.
" Mais je ne devrais pas tenir un tel discours devant une dame de votre qualité. Vous allez me penser bien ingrat, moi aussi."
Un éclair claqua au dehors, puis le tonnerre suivit.
" Misère, on va les retrouver à l'autre bout de la Trouée..." gémit le Sorlyn en retirant son manteau.
Derrière lui, Tybert terminait d'allumer une petite flambée. Reynald s'écarta vers un recoin encore ombré de la tour pour se déshabiller intégralement. Tybert lui lança une tenue sèche mais demeura, quant à lui, tranquillement dans son aube mouillée, presque ravi.
Reynald paraissait toujours piteux et il regarda les animaux s'éloigner dans la tourmente avec une grimace.
" Maudites bourriques... Heureusement que nous avons pensé à leur ôter leurs fontes... " grommela-t-il.
Trempé comme son compagnon, il poussa un soupir las puis se tourna vers Astrée.
" Merci pour votre aide. J'espérais gagner un peu de reconnaissance pour avoir écourté notre cavalcade sous la pluie, mais les animaux sont ingrats, c'est bien connu. Seule l'avoine a leur loyauté."
Il sourit à la jeune femme.
" Mais je ne devrais pas tenir un tel discours devant une dame de votre qualité. Vous allez me penser bien ingrat, moi aussi."
Un éclair claqua au dehors, puis le tonnerre suivit.
" Misère, on va les retrouver à l'autre bout de la Trouée..." gémit le Sorlyn en retirant son manteau.
Derrière lui, Tybert terminait d'allumer une petite flambée. Reynald s'écarta vers un recoin encore ombré de la tour pour se déshabiller intégralement. Tybert lui lança une tenue sèche mais demeura, quant à lui, tranquillement dans son aube mouillée, presque ravi.
- Voyageuse
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- Élu de Mystra
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Quête : Equité
Le comportement de Tybert était décidément toujours aussi déroutant. N'avait-il donc pas froid ? Certes, il vénérait une déesse aimant l'eau, mais tout de même... Il faisait glacial ! Il allait finir par tomber malade...
Lui lançant un regard en coin, elle s'approcha de son feu, savourant avec reconnaissance la chaleur bienfaisante.
- Ne vous en faites pas pour les ânes, répéta-t-elle à Reynald qu'elle sentait d'humeur maussade : il parlait nettement moins que d'habitude.
Avec un clin d'oeil, elle ajouta :
- Comme vous dites, il n'y a que l'avoine qui les tient. Ils reviendront pour leur estomac. Il faut juste qu'ils digèrent leur mésaventure. En attendant je vais nous cuisiner quelque chose pour nous requinquer. Et du thé pour nous réchauffer, aussi..., conclut-elleen fouillant dans son sac après un coup d'oeil toujours perplexe vers Tybert.
Le comportement de Tybert était décidément toujours aussi déroutant. N'avait-il donc pas froid ? Certes, il vénérait une déesse aimant l'eau, mais tout de même... Il faisait glacial ! Il allait finir par tomber malade...
Lui lançant un regard en coin, elle s'approcha de son feu, savourant avec reconnaissance la chaleur bienfaisante.
- Ne vous en faites pas pour les ânes, répéta-t-elle à Reynald qu'elle sentait d'humeur maussade : il parlait nettement moins que d'habitude.
Avec un clin d'oeil, elle ajouta :
- Comme vous dites, il n'y a que l'avoine qui les tient. Ils reviendront pour leur estomac. Il faut juste qu'ils digèrent leur mésaventure. En attendant je vais nous cuisiner quelque chose pour nous requinquer. Et du thé pour nous réchauffer, aussi..., conclut-elleen fouillant dans son sac après un coup d'oeil toujours perplexe vers Tybert.
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Quête : Equité
Une fois changé, Reynald revint s'installer près du feu, tandis qu'Astrée s'affairait. Il avait pris son luth, qu'il extirpa précautionneusement de la toile cirée dans laquelle il l'avait emmitouflé. Tybert en profita pour s'éclipser à son tour, remontant vers le sommet de la tour. Reynald le suivit des yeux, puis haussa les épaules, et accorda son instrument, l'oreille posée contre le manche. Satisfait, il accepta une tasse de thé, puis pinça une corde et se lança.
" Il était une fois deux ânes, ma chère,
Qui avaient peur de leur ombre grise,
Et ils galopaient ventre à terre,
Croyant qu'ils pourraient la semer !"
Il s'interrompit.
" Ça ne rime pas. On recommence."
Il prit une profonde inspiration.
" J'avais deux ânes, autrefois,
Que le vent m'a enlevés,
Car ils avaient peur, ma foi,
De ma façon de voyager,
Et désormais, je suis à pied,
Malgré l'orage qui tonne dehors,
Car telle est ma destinée,
Ma magie est un mauvais sort,
Mais toi, peut-être, tu pourrais,
De ta voix, les amadouer,
Leur dire que je n'suis pas mauvais,
Je voulais juste nous abriter,
Arracher nos dos à la pluie,
Et nos épaules à la colère,
De Talos dans toute sa furie,
Qui hurle dans les coups de tonnerre,
Oui, toi et ton regard noisette,
Tu pourrais les apprivoiser,
Qu'ils rejoignent notre petite fête...
— Mauvaise rime."
Reynald leva les yeux au ciel tandis que Tybert descendait les rejoindre, dans des vêtements désormais secs.
Une fois changé, Reynald revint s'installer près du feu, tandis qu'Astrée s'affairait. Il avait pris son luth, qu'il extirpa précautionneusement de la toile cirée dans laquelle il l'avait emmitouflé. Tybert en profita pour s'éclipser à son tour, remontant vers le sommet de la tour. Reynald le suivit des yeux, puis haussa les épaules, et accorda son instrument, l'oreille posée contre le manche. Satisfait, il accepta une tasse de thé, puis pinça une corde et se lança.
" Il était une fois deux ânes, ma chère,
Qui avaient peur de leur ombre grise,
Et ils galopaient ventre à terre,
Croyant qu'ils pourraient la semer !"
Il s'interrompit.
" Ça ne rime pas. On recommence."
Il prit une profonde inspiration.
" J'avais deux ânes, autrefois,
Que le vent m'a enlevés,
Car ils avaient peur, ma foi,
De ma façon de voyager,
Et désormais, je suis à pied,
Malgré l'orage qui tonne dehors,
Car telle est ma destinée,
Ma magie est un mauvais sort,
Mais toi, peut-être, tu pourrais,
De ta voix, les amadouer,
Leur dire que je n'suis pas mauvais,
Je voulais juste nous abriter,
Arracher nos dos à la pluie,
Et nos épaules à la colère,
De Talos dans toute sa furie,
Qui hurle dans les coups de tonnerre,
Oui, toi et ton regard noisette,
Tu pourrais les apprivoiser,
Qu'ils rejoignent notre petite fête...
— Mauvaise rime."
Reynald leva les yeux au ciel tandis que Tybert descendait les rejoindre, dans des vêtements désormais secs.
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HRP : Excellent ! Tu as dû être barde dans une autre vie....
Quête: Equité.
Astrée sourit, amusée, en entendant le début de la chanson improvisée. Reynald était décidément davantage barde que prêtre, avec un don inné pour trouver le rythme, la mélodie, les rimes... Elle s'assit à côté de lui pour peler quelques pommes de terre, curieuse d'entendre la suite.
Aux rimes suivantes,comprenant qu'il s'adressait à elle, son sourire se figea subitement, et la sensation de chaleur sur ses joues lui apprit qu'elle était en train de devenir... quelque chose comme rouge pivoine. Elle voulut ouvrir la bouche pour protester mais ne parvint pas à proférer un mot. Elle aurait volontiers disparu dans un trou de souris. Baissant les yeux pour dissimuler au mieux son trouble, elle constata, comble de honte, qu'elle venait de s'entailler légèrement le doigt, dans un mouvement nerveux mal contrôlé sans doute. Elle appuya sur la plaie, machinalement, tant pour arrêter le sang que pour se donner une contenance.
Et Tybert qui arrivait... Peut-être devrait-elle lui en savoir gré de mettre un terme aux ardeurs créatrices de Reynald, mais pourquoi fallait-il qu'il déboule juste au moment où elle était écarlate ? Il allait s'imaginer que... que... que rien du tout, d'abord : il voyait bien qu'elle avait passé l'âge de se laisser troubler par le premier chanteur de sérénade venu, non ? Si jamais il osait la moindre réflexion, elle allait... elle ne savait pas quoi mais elle trouverait !
Oh, et puis zut, pourquoi se sentait-elle subitement incapable de lever les yeux et de trouver quelque chose à répondre ? Parce qu'elle était sûrement sensée dire quelque chose, là : il n'avait pas chanté tout ça juste pour le plaisir de la mettre mal à l'aise, quand même ? Mais elle avait la bouche trop sèche et était trop intimidée pour trouver quoi que ce soit d'intelligent à dire. Et elle avait la sensation que les battements de son coeur devaient s'entendre dans toute la pièce...
- Je leur dirai, c'est promis, finit-elle par articuler d'un ton qu'elle aurait voulu faussement sérieux. Mais sa voix la trahit et elle se retrouva à bredouiller quelque chose d'à peine compréhensible. Elle aurait mieux fait de se taire...
Elle finit par se forcer à détacher son regard de son doigt sanguinolent, pour tenter d'observer le Sorlyn à la dérobée... et le ramena vite sur la prochaine pomme de terre à éplucher, activité qui nécessitait décidément une concentration sans faille.
Quête: Equité.
Astrée sourit, amusée, en entendant le début de la chanson improvisée. Reynald était décidément davantage barde que prêtre, avec un don inné pour trouver le rythme, la mélodie, les rimes... Elle s'assit à côté de lui pour peler quelques pommes de terre, curieuse d'entendre la suite.
Aux rimes suivantes,comprenant qu'il s'adressait à elle, son sourire se figea subitement, et la sensation de chaleur sur ses joues lui apprit qu'elle était en train de devenir... quelque chose comme rouge pivoine. Elle voulut ouvrir la bouche pour protester mais ne parvint pas à proférer un mot. Elle aurait volontiers disparu dans un trou de souris. Baissant les yeux pour dissimuler au mieux son trouble, elle constata, comble de honte, qu'elle venait de s'entailler légèrement le doigt, dans un mouvement nerveux mal contrôlé sans doute. Elle appuya sur la plaie, machinalement, tant pour arrêter le sang que pour se donner une contenance.
Et Tybert qui arrivait... Peut-être devrait-elle lui en savoir gré de mettre un terme aux ardeurs créatrices de Reynald, mais pourquoi fallait-il qu'il déboule juste au moment où elle était écarlate ? Il allait s'imaginer que... que... que rien du tout, d'abord : il voyait bien qu'elle avait passé l'âge de se laisser troubler par le premier chanteur de sérénade venu, non ? Si jamais il osait la moindre réflexion, elle allait... elle ne savait pas quoi mais elle trouverait !
Oh, et puis zut, pourquoi se sentait-elle subitement incapable de lever les yeux et de trouver quelque chose à répondre ? Parce qu'elle était sûrement sensée dire quelque chose, là : il n'avait pas chanté tout ça juste pour le plaisir de la mettre mal à l'aise, quand même ? Mais elle avait la bouche trop sèche et était trop intimidée pour trouver quoi que ce soit d'intelligent à dire. Et elle avait la sensation que les battements de son coeur devaient s'entendre dans toute la pièce...
- Je leur dirai, c'est promis, finit-elle par articuler d'un ton qu'elle aurait voulu faussement sérieux. Mais sa voix la trahit et elle se retrouva à bredouiller quelque chose d'à peine compréhensible. Elle aurait mieux fait de se taire...
Elle finit par se forcer à détacher son regard de son doigt sanguinolent, pour tenter d'observer le Sorlyn à la dérobée... et le ramena vite sur la prochaine pomme de terre à éplucher, activité qui nécessitait décidément une concentration sans faille.
- Galathée
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Quête : Equité
Mais elle ne put aller très loin car Reynald lui saisit doucement la main, et la leva vers son visage.
" Vous vous êtes blessée, dit-il d'un ton plein de sollicitude. Je vous ai déconcentrée avec mes bêtises, j'en suis désolé.
Il lui jeta un regard en coin, demeura silencieux quelques secondes, l'observant, puis s'apprêta à ajouter quelque chose. Il n'en eut pas le temps.
" Je vais m'en occuper." offrit Tybert, et l'Eldathien se mit à incanter avant que son compagnon n'ait pu réagir.
Très vite, une lumière bleue surgit entre ses paumes, puis serpenta vers la rôdeuse et engloba son doigt, glacée mais apaisante, avant de se dissiper. Le sang avait laissé des traces sombres mais la peau était intacte. Reynald relâcha la main de la jeune femme avec une moue un peu contrite, qui se transforma en calme sourire.
" Pratique, un clerc à la maison." dit-il avec un petit haussement d'épaules.
Il se leva ensuite pour ranger son instrument et demeura quelques minutes à l'écart, affairé autour de ses fontes. Tybert demeura auprès d'Astrée, silencieux et tranquille, alimentant son petit feu. Reynald finit par revenir et reprit sa place.
" Alors, quel est le menu ?" s'enquit-il, enjoué.
Mais elle ne put aller très loin car Reynald lui saisit doucement la main, et la leva vers son visage.
" Vous vous êtes blessée, dit-il d'un ton plein de sollicitude. Je vous ai déconcentrée avec mes bêtises, j'en suis désolé.
Il lui jeta un regard en coin, demeura silencieux quelques secondes, l'observant, puis s'apprêta à ajouter quelque chose. Il n'en eut pas le temps.
" Je vais m'en occuper." offrit Tybert, et l'Eldathien se mit à incanter avant que son compagnon n'ait pu réagir.
Très vite, une lumière bleue surgit entre ses paumes, puis serpenta vers la rôdeuse et engloba son doigt, glacée mais apaisante, avant de se dissiper. Le sang avait laissé des traces sombres mais la peau était intacte. Reynald relâcha la main de la jeune femme avec une moue un peu contrite, qui se transforma en calme sourire.
" Pratique, un clerc à la maison." dit-il avec un petit haussement d'épaules.
Il se leva ensuite pour ranger son instrument et demeura quelques minutes à l'écart, affairé autour de ses fontes. Tybert demeura auprès d'Astrée, silencieux et tranquille, alimentant son petit feu. Reynald finit par revenir et reprit sa place.
" Alors, quel est le menu ?" s'enquit-il, enjoué.
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Quête : Equité
Ces quelques minutes avaient permis à Astrée de reprendre contenance et de presque retrouver sa carnation naturelle. Il faut dire qu'elle avait eu la sensation, lorsque Reynald lui avait pris la main, que ses joues étaient suffisamment brûlantes pour y faire cuire un oeuf.... Mais la fraîcheur glacée des soins de Tybert, et le détournement providentiel de l'attention du sorlyn, lui avaient offert le court répit dont elle avait besoin pour retrouver la maîtrise de ses émotions. Un instant elle s'était demandé ce que Reynald s'apprêtait à ajouter avant l'intervention bienvenue de Tybert, mais avait immédiatement conclu qu'il valait mieux ne jamais le savoir : c'était certainement quelque chose qui n'aurait fait que l'embarrasser davantage. Mais peut-être voulait-il simplement la soigner après tout.
Elle adressa donc à Reynald un sourire qu'elle espéra aussi enjoué que le sien, malgré les relents de tension qui l'habitaient encore, et répondit d'une voix enfin retrouvée mais encore un peu timide :
- Et bien... de la soupe de légumes, pour ne pas changer ! Et du pain. Je n'ai quasiment plus de viande... mais dès demain je vous promets d'y remédier.
Elle avait même réussi à le regarder dans les yeux, presque par défi, s'interdisant de ressentir le moindre trouble devant son regard clair. Ce n'était qu'une chanson, après tout... rien qui mérite de s'y attarder même si sa modestie était mise à rude épreuve. Et puis les bardes adorent inventer des chansons de ce genre, elle était bien placée pour le savoir...
Ces quelques minutes avaient permis à Astrée de reprendre contenance et de presque retrouver sa carnation naturelle. Il faut dire qu'elle avait eu la sensation, lorsque Reynald lui avait pris la main, que ses joues étaient suffisamment brûlantes pour y faire cuire un oeuf.... Mais la fraîcheur glacée des soins de Tybert, et le détournement providentiel de l'attention du sorlyn, lui avaient offert le court répit dont elle avait besoin pour retrouver la maîtrise de ses émotions. Un instant elle s'était demandé ce que Reynald s'apprêtait à ajouter avant l'intervention bienvenue de Tybert, mais avait immédiatement conclu qu'il valait mieux ne jamais le savoir : c'était certainement quelque chose qui n'aurait fait que l'embarrasser davantage. Mais peut-être voulait-il simplement la soigner après tout.
Elle adressa donc à Reynald un sourire qu'elle espéra aussi enjoué que le sien, malgré les relents de tension qui l'habitaient encore, et répondit d'une voix enfin retrouvée mais encore un peu timide :
- Et bien... de la soupe de légumes, pour ne pas changer ! Et du pain. Je n'ai quasiment plus de viande... mais dès demain je vous promets d'y remédier.
Elle avait même réussi à le regarder dans les yeux, presque par défi, s'interdisant de ressentir le moindre trouble devant son regard clair. Ce n'était qu'une chanson, après tout... rien qui mérite de s'y attarder même si sa modestie était mise à rude épreuve. Et puis les bardes adorent inventer des chansons de ce genre, elle était bien placée pour le savoir...
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Quête : Equité
" Demain, nous pourrons faire un crochet par un hameau qui se trouve un peu plus au nord. Pendant que vous chasserez, par exemple, je peux y descendre avec Tybert. Nous avons encore un peu de fromage et je crois qu'il me reste un saucisson... Mais la farine a pris l'eau."
L'Eldathien souriait doucement et le Sorlyn leva les yeux au ciel.
" D'accord, il y a aussi un petit négociant qui fait une eau de vie de prune absolument fabuleuse, dans ce bourg, et notre stock est épuisé depuis la Fête de la Lune !"
Tybert ne releva pas, humant la soupe avec félicité.
" Enfin, si nous retrouvons les ânes. Je dois dire que je ne suis pas complètement optimiste."
Un roulement de tonnerre ponctua la fin de sa phrase.
" Demain, nous pourrons faire un crochet par un hameau qui se trouve un peu plus au nord. Pendant que vous chasserez, par exemple, je peux y descendre avec Tybert. Nous avons encore un peu de fromage et je crois qu'il me reste un saucisson... Mais la farine a pris l'eau."
L'Eldathien souriait doucement et le Sorlyn leva les yeux au ciel.
" D'accord, il y a aussi un petit négociant qui fait une eau de vie de prune absolument fabuleuse, dans ce bourg, et notre stock est épuisé depuis la Fête de la Lune !"
Tybert ne releva pas, humant la soupe avec félicité.
" Enfin, si nous retrouvons les ânes. Je dois dire que je ne suis pas complètement optimiste."
Un roulement de tonnerre ponctua la fin de sa phrase.
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Quête : Equité
Des courses le lendemain, c'était une bonne idée. Surtout si elle pouvait rester à l'écart avec Prince. Astrée sourit devant l'inquiétude du clerc au sujet des ânes.
- Ne vous inquiétez pas, ils reviendront... , répéta-t-elle pour la énième fois.
A force de voir le clerc douter, elle commençait elle-même à ne plus en être aussi certaine, aussi ajouta-t-elle après réflexion :
- Ou je vous promet d'aller les chercher moi-même, même sous la pluie !
Elle grimaça.
- Bon, je préférerais attendre demain matin, pour leur laisser le temps de se remettre de leurs émotions. Mais si vous êtes si inquiet... je peux aussi y aller tout de suite pour vous rassurer. Vous pensez vraiment qu'ils ne retrouveront pas seuls leur chemin jusqu'ici si on les laisse vagabonder ? J'ai tellement l'habitude de laisser Prince vivre sa vie en autonomie... Ou alors je peux tenter de ressentir leur présence, à distance...
Des courses le lendemain, c'était une bonne idée. Surtout si elle pouvait rester à l'écart avec Prince. Astrée sourit devant l'inquiétude du clerc au sujet des ânes.
- Ne vous inquiétez pas, ils reviendront... , répéta-t-elle pour la énième fois.
A force de voir le clerc douter, elle commençait elle-même à ne plus en être aussi certaine, aussi ajouta-t-elle après réflexion :
- Ou je vous promet d'aller les chercher moi-même, même sous la pluie !
Elle grimaça.
- Bon, je préférerais attendre demain matin, pour leur laisser le temps de se remettre de leurs émotions. Mais si vous êtes si inquiet... je peux aussi y aller tout de suite pour vous rassurer. Vous pensez vraiment qu'ils ne retrouveront pas seuls leur chemin jusqu'ici si on les laisse vagabonder ? J'ai tellement l'habitude de laisser Prince vivre sa vie en autonomie... Ou alors je peux tenter de ressentir leur présence, à distance...
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Quête : Equité
" Malheureuse ! Ne comparez pas votre superbe étalon à un âne, s'il vous entendait !" s'exclama Reynald, faussement scandalisé.
Echo de ses paroles, Astrée entendit une petite abeille bourdonner contre son oreille droite : l'animal s'était réfugié dans ses cheveux et n'en avait pas bougé depuis. Le clerc de Milil s'était levé et il entrouvrit la porte. Une bourrasque s'engouffra aussitôt à l'intérieur, chargée de pluie glacée, et manqua éteindre le feu. Tybert se porta à son secours pour peser sur le battant et refermer l'issue.
" Mon dieu... Vous êtes certaine que vous ne voulez pas le faire rentrer, d'ailleurs ? demanda le Sorlyn. Il doit mourir de peur dans cette tempête."
L'abeille bourdonna à nouveau son mécontentement mais demeura dissimulée.
" Malheureuse ! Ne comparez pas votre superbe étalon à un âne, s'il vous entendait !" s'exclama Reynald, faussement scandalisé.
Echo de ses paroles, Astrée entendit une petite abeille bourdonner contre son oreille droite : l'animal s'était réfugié dans ses cheveux et n'en avait pas bougé depuis. Le clerc de Milil s'était levé et il entrouvrit la porte. Une bourrasque s'engouffra aussitôt à l'intérieur, chargée de pluie glacée, et manqua éteindre le feu. Tybert se porta à son secours pour peser sur le battant et refermer l'issue.
" Mon dieu... Vous êtes certaine que vous ne voulez pas le faire rentrer, d'ailleurs ? demanda le Sorlyn. Il doit mourir de peur dans cette tempête."
L'abeille bourdonna à nouveau son mécontentement mais demeura dissimulée.
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Quête : Equité
Astrée sentit qu'elle rosissait légèrement à nouveau... mais pas du tout pour la même raison que précédemment. Elle s'efforça de masquer au mieux sa gêne, consciente qu'elle risquait de dévoiler qu'elle cachait quelque chose, ou, pire, qu'elle pouvait être interprétée différemment. Décidément, elle détestait mentir... Mais elle avait toujours veillé à préserver le secret de Prince : lui seul pouvait décider de le dévoiler ou non.
- Ne vous en faite pas pour Prince, je sais qu'il s'est trouvé un abri...
C'était la stricte vérité après tout. Bon, elle ne pouvait pas ajouter que l'abeille près de son oreille n'appréciait pas l'insinuation, mais elle tint à préciser, en son nom :
- Et puis il n'est pas du genre à avoir peur de l'orage, normalement.
Elle eut un sourire amusé qu'elle dédia mentalement à l'abeille.
- Mais vous n'avez pas tort, pour vos ânes, je ferais mieux de m'assurer qu'ils vont bien. Je devrais pouvoir ressentir leur présence en me concentrant suffisamment...
Astrée sentit qu'elle rosissait légèrement à nouveau... mais pas du tout pour la même raison que précédemment. Elle s'efforça de masquer au mieux sa gêne, consciente qu'elle risquait de dévoiler qu'elle cachait quelque chose, ou, pire, qu'elle pouvait être interprétée différemment. Décidément, elle détestait mentir... Mais elle avait toujours veillé à préserver le secret de Prince : lui seul pouvait décider de le dévoiler ou non.
- Ne vous en faite pas pour Prince, je sais qu'il s'est trouvé un abri...
C'était la stricte vérité après tout. Bon, elle ne pouvait pas ajouter que l'abeille près de son oreille n'appréciait pas l'insinuation, mais elle tint à préciser, en son nom :
- Et puis il n'est pas du genre à avoir peur de l'orage, normalement.
Elle eut un sourire amusé qu'elle dédia mentalement à l'abeille.
- Mais vous n'avez pas tort, pour vos ânes, je ferais mieux de m'assurer qu'ils vont bien. Je devrais pouvoir ressentir leur présence en me concentrant suffisamment...
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Reynald acquiesça, manifestement curieux, et la laissa faire, tandis que Tybert terminait de préparer la soupe. Astrée essaya donc de se concentrer du mieux qu'elle put, malgré le regard inquisiteur du Sorlyn posé sur elle.
Il lui fallut un certain temps pour localiser les animaux en fuite. Le fracas au dehors et les bourdonnements de l'abeille, en plus du reste, ne facilitaient pas sa concentration. D'autant qu'en sus, elle avait faim, et que les effluves de leur pitance la narguaient délicieusement. Mais elle finit par trouver leur esprit terrorisé, puis leur trace plus physique, et réalisa que comme l'avait craint Reynald, ils étaient déjà loin. Et l'orage tonnait toujours autour d'eux, entretenant leur épouvante et leur envie de filer le plus loin possible, le plus vite possible.
Reynald acquiesça, manifestement curieux, et la laissa faire, tandis que Tybert terminait de préparer la soupe. Astrée essaya donc de se concentrer du mieux qu'elle put, malgré le regard inquisiteur du Sorlyn posé sur elle.
Il lui fallut un certain temps pour localiser les animaux en fuite. Le fracas au dehors et les bourdonnements de l'abeille, en plus du reste, ne facilitaient pas sa concentration. D'autant qu'en sus, elle avait faim, et que les effluves de leur pitance la narguaient délicieusement. Mais elle finit par trouver leur esprit terrorisé, puis leur trace plus physique, et réalisa que comme l'avait craint Reynald, ils étaient déjà loin. Et l'orage tonnait toujours autour d'eux, entretenant leur épouvante et leur envie de filer le plus loin possible, le plus vite possible.
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Astrée soupira. Son estomac affamé n'avait plus qu'à patienter...
- Ils se sont éloignés, et ils ont trop peur, expliqua-t-elle brièvement. Je vais les chercher, je suis trop loin pour pouvoir tenter de les rassurer à distance.
Elle s'empara de son manteau, grimaça en enfilant le vêtement trempé.
- Je vais essayer de faire vite, Prince devrait les rattraper sans peine...
Si l'étalon voulait bien coopérer... Mais après tout il lui arrivait d'aimer danser sous la pluie, non ? Bon, rarement...mais ils n'avaient pas le choix.
Après réflexion, elle attrapa un quignon de pain qu'elle entama.
- Vous me garderez un peu de soupe au chaud ?, s'enquit-elle, la bouche pleine, en ouvrant la porte.
La tempête était impressionnante, et elle se dit un instant que c''était de la folie de se lancer là-dedans. Mais elle ne pouvait pas laisser les pauvres bêtes seules là-dedans. C'était de sa faute, après tout, elle avait sous-estimé le risque de panique.
Prince, s'il te plaît... Ca ne va pas te plaire... mais j'ai vraiment besoin que tu m'emmènes auprès de ces deux idiots d'ânes...
Astrée soupira. Son estomac affamé n'avait plus qu'à patienter...
- Ils se sont éloignés, et ils ont trop peur, expliqua-t-elle brièvement. Je vais les chercher, je suis trop loin pour pouvoir tenter de les rassurer à distance.
Elle s'empara de son manteau, grimaça en enfilant le vêtement trempé.
- Je vais essayer de faire vite, Prince devrait les rattraper sans peine...
Si l'étalon voulait bien coopérer... Mais après tout il lui arrivait d'aimer danser sous la pluie, non ? Bon, rarement...mais ils n'avaient pas le choix.
Après réflexion, elle attrapa un quignon de pain qu'elle entama.
- Vous me garderez un peu de soupe au chaud ?, s'enquit-elle, la bouche pleine, en ouvrant la porte.
La tempête était impressionnante, et elle se dit un instant que c''était de la folie de se lancer là-dedans. Mais elle ne pouvait pas laisser les pauvres bêtes seules là-dedans. C'était de sa faute, après tout, elle avait sous-estimé le risque de panique.
Prince, s'il te plaît... Ca ne va pas te plaire... mais j'ai vraiment besoin que tu m'emmènes auprès de ces deux idiots d'ânes...
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Reynald s'était engouffré au dehors et il l'attrapa par la manche avant qu'elle n'aille plus loin. La pluie les saisit dans son étreinte glacée en moins d'un battement de coeur. La rôdeuse vit que le clerc parlait mais la tourmente était trop violente pour qu'elle puisse l'entendre, l'averse claquait autour d'eux comme mille tambours déchaînés et le vent furibond secouait leurs vêtements pour les leur arracher. Le Sorlyn lui désigna la porte de la tour, qui se referma alors brusquement, les laissant dans le noir. Astrée crut entendre le prêtre jurer. Il n'avait toujours pas lâché sa manche. Un éclair zébra la nuit, les illuminant une seconde avant que les ténèbres ne les ravalent. Une faible lueur s'échappait d'une des meurtrières de la bâtisse mais elle était à peine visible au travers des torrents du ciel. La tempête semblait vouloir les pousser vers la campagne, loin de leur refuge potentiel. Astrée était désormais trempée, malgré son manteau pourtant de bonne facture. Prince avait disparu.
" Ecoutez-moi !"
La voix de Reynald fut à nouveau noyée par le grondement du tonnerre. Astrée sentit une autre main attraper son épaule cette fois, et une seconde plus tard, elle se retrouva tout contre le clerc, qui lui parla au creux de l'oreille.
" On s'en fiche, de ces ânes ! Rentrez à l'intérieur ! Ils ont leur instinct pour eux et ce sont des bêtes solides ! Je ne voudrais pas que vous attrapiez la mort pour cette paire de bourriques ! Nous nous débrouillerons sans elles, si nécessaire."
Reynald s'était engouffré au dehors et il l'attrapa par la manche avant qu'elle n'aille plus loin. La pluie les saisit dans son étreinte glacée en moins d'un battement de coeur. La rôdeuse vit que le clerc parlait mais la tourmente était trop violente pour qu'elle puisse l'entendre, l'averse claquait autour d'eux comme mille tambours déchaînés et le vent furibond secouait leurs vêtements pour les leur arracher. Le Sorlyn lui désigna la porte de la tour, qui se referma alors brusquement, les laissant dans le noir. Astrée crut entendre le prêtre jurer. Il n'avait toujours pas lâché sa manche. Un éclair zébra la nuit, les illuminant une seconde avant que les ténèbres ne les ravalent. Une faible lueur s'échappait d'une des meurtrières de la bâtisse mais elle était à peine visible au travers des torrents du ciel. La tempête semblait vouloir les pousser vers la campagne, loin de leur refuge potentiel. Astrée était désormais trempée, malgré son manteau pourtant de bonne facture. Prince avait disparu.
" Ecoutez-moi !"
La voix de Reynald fut à nouveau noyée par le grondement du tonnerre. Astrée sentit une autre main attraper son épaule cette fois, et une seconde plus tard, elle se retrouva tout contre le clerc, qui lui parla au creux de l'oreille.
" On s'en fiche, de ces ânes ! Rentrez à l'intérieur ! Ils ont leur instinct pour eux et ce sont des bêtes solides ! Je ne voudrais pas que vous attrapiez la mort pour cette paire de bourriques ! Nous nous débrouillerons sans elles, si nécessaire."
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Quête : Equité
Astrée devina immédiatement, sans l'entendre, que le clerc lui disait de rentrer. Et il avait certainement raison. Elle le savait. Qu'est-ce qui lui prenait de se lancer aussi imprudemment là-dedans ? Depuis quand fonçait-elle sans réfléchir, comme ça ? La sensation de panique des ânes avait été tellement prégnante qu'elle en avait oublié le reste, étourdiment... Mais tout de même, dans une tempête comme celle-ci...
Mais tandis qu'elle s'efforçait de retrouver un brin de sagesse et se gourmandait de la sorte, le clerc continuait à tenter de lui parler. Et sans l'avoir anticipé, elle se retrouva... bien trop près de lui. Elle bénit l'obscurité qui dissimulait fort à propos le trouble qui s'était à nouveau emparé d'elle. Elle avait les joues en feu, et son coeur battait si fort contre ses tempes qu'elle était bien incapable de comprendre ce qu'il disait au creux de son oreille. De rentrer, sûrement.
Elle tenta de se dire qu'elle était simplement mal à l'aise d'avoir été ainsi prise en faute, en flagrant délit de réaction irréfléchie. C'était juste ça. Elle était sensée être une rôdeuse aguerrie : se lancer ainsi dans la tempête était totalement absurde. Il était normal qu'elle rougisse de se voir ainsi rappelée à l'ordre. Même sans cette proximité physique. Même s'il n'y avait pas eu la chanson de tout à l'heure. Mais... Non. Oh, et puis zut, en fait, c'était la faute de cette fichue chanson si elle agissait subitement comme une écervelée, et si son coeur battait aussi fort. Sa faute à lui, donc, conclut-elle avec humeur.
Elle réalisa qu'il ne parlait plus, attendant sûrement une réponse. Elle leva les yeux, cherchant son regard pour lui signifier qu'elle le suivait. Mais elle ne vit que l'obscurité. Elle dut donc se hausser légèrement sur la pointe des pieds, s'approchant au hasard de son oreille.
- D'accord, je rentre... Mais... il faut d'abord que je sache où est Prince, ajouta-t-elle d'une voix un peu tendue, soudain inquiète, en réalisant enfin qu'il n'était plus auprès d'elle.
L'angoisse qui s'empara subitement d'elle fit immédiatement passer son émoi au second plan.
Non, pas de panique. Elle devait pouvoir sentir sa présence sans effort. Mais qu'est-ce qui lui avait pris de se faire abeille dans la tempête... Bon, il allait se transformer, c'était certain, il n'était pas aussi étourdiment stupide qu'elle.
Astrée devina immédiatement, sans l'entendre, que le clerc lui disait de rentrer. Et il avait certainement raison. Elle le savait. Qu'est-ce qui lui prenait de se lancer aussi imprudemment là-dedans ? Depuis quand fonçait-elle sans réfléchir, comme ça ? La sensation de panique des ânes avait été tellement prégnante qu'elle en avait oublié le reste, étourdiment... Mais tout de même, dans une tempête comme celle-ci...
Mais tandis qu'elle s'efforçait de retrouver un brin de sagesse et se gourmandait de la sorte, le clerc continuait à tenter de lui parler. Et sans l'avoir anticipé, elle se retrouva... bien trop près de lui. Elle bénit l'obscurité qui dissimulait fort à propos le trouble qui s'était à nouveau emparé d'elle. Elle avait les joues en feu, et son coeur battait si fort contre ses tempes qu'elle était bien incapable de comprendre ce qu'il disait au creux de son oreille. De rentrer, sûrement.
Elle tenta de se dire qu'elle était simplement mal à l'aise d'avoir été ainsi prise en faute, en flagrant délit de réaction irréfléchie. C'était juste ça. Elle était sensée être une rôdeuse aguerrie : se lancer ainsi dans la tempête était totalement absurde. Il était normal qu'elle rougisse de se voir ainsi rappelée à l'ordre. Même sans cette proximité physique. Même s'il n'y avait pas eu la chanson de tout à l'heure. Mais... Non. Oh, et puis zut, en fait, c'était la faute de cette fichue chanson si elle agissait subitement comme une écervelée, et si son coeur battait aussi fort. Sa faute à lui, donc, conclut-elle avec humeur.
Elle réalisa qu'il ne parlait plus, attendant sûrement une réponse. Elle leva les yeux, cherchant son regard pour lui signifier qu'elle le suivait. Mais elle ne vit que l'obscurité. Elle dut donc se hausser légèrement sur la pointe des pieds, s'approchant au hasard de son oreille.
- D'accord, je rentre... Mais... il faut d'abord que je sache où est Prince, ajouta-t-elle d'une voix un peu tendue, soudain inquiète, en réalisant enfin qu'il n'était plus auprès d'elle.
L'angoisse qui s'empara subitement d'elle fit immédiatement passer son émoi au second plan.
Non, pas de panique. Elle devait pouvoir sentir sa présence sans effort. Mais qu'est-ce qui lui avait pris de se faire abeille dans la tempête... Bon, il allait se transformer, c'était certain, il n'était pas aussi étourdiment stupide qu'elle.
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Le petit cheval eut peut-être pitié d'elle car il surgit brusquement de nulle part, se transformant sans doute dans l'instant. Qu'il ait mal calculé la place qui prenait sous forme équine ou qu'il ait délibérément visé à s'interposer, Astrée ne le saurait sans doute jamais, mais il bouscula les deux humains de l'encolure. Si la rôdeuse parvint, heureux réflexe, à se rattraper à la crinière de sa monture, elle entendit distinctement le clerc choir dans l'herbe mouillée avec un cri de surprise. Grâce aux ténèbres, le secret de l'étalon demeurait intact.
Le petit cheval eut peut-être pitié d'elle car il surgit brusquement de nulle part, se transformant sans doute dans l'instant. Qu'il ait mal calculé la place qui prenait sous forme équine ou qu'il ait délibérément visé à s'interposer, Astrée ne le saurait sans doute jamais, mais il bouscula les deux humains de l'encolure. Si la rôdeuse parvint, heureux réflexe, à se rattraper à la crinière de sa monture, elle entendit distinctement le clerc choir dans l'herbe mouillée avec un cri de surprise. Grâce aux ténèbres, le secret de l'étalon demeurait intact.
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Astrée ne savait plus trop si elle devait remercier l'étalon d'avoir mis fin à cette embarrassante situation ou le gourmander d'avoir fait tomber le clerc. Elle était quasiment certaine qu'il s'était interposé volontairement. Ou peut-être prenait-elle ses désirs pour des réalités.
Quoiqu'il en soit, elle était si soulagée de le voir indemne qu'elle enserra tendrement son cou entre ses bras, lui transmettant mentalement toute son affection, avant de songer à se préoccuper de Reynald.
- Ca va ? Vous ne vous êtes pas fait mal?, cria-t-elle en espérant couvrir le bruit de la tempête.
Scrutant l'obscurité, elle écarta Prince pour tendre à l'aveuglette une main secourable.
Astrée ne savait plus trop si elle devait remercier l'étalon d'avoir mis fin à cette embarrassante situation ou le gourmander d'avoir fait tomber le clerc. Elle était quasiment certaine qu'il s'était interposé volontairement. Ou peut-être prenait-elle ses désirs pour des réalités.
Quoiqu'il en soit, elle était si soulagée de le voir indemne qu'elle enserra tendrement son cou entre ses bras, lui transmettant mentalement toute son affection, avant de songer à se préoccuper de Reynald.
- Ca va ? Vous ne vous êtes pas fait mal?, cria-t-elle en espérant couvrir le bruit de la tempête.
Scrutant l'obscurité, elle écarta Prince pour tendre à l'aveuglette une main secourable.
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Quête : Equité
Un éclair illumina à nouveau la campagne et elle vit que Reynald s'était redressé seul, et qu'il était désormais quelques pas plus loin. Il parut soulagé de l'apercevoir, mais il ne fit aucun geste dans sa direction, comme si la présence du cheval l'inquiétait.
" RENTRONS !" cria-t-il, et sa voix surpassa tout juste le fracas de l'orage.
Prince se mit en marche vers la tour, soutenant Astrée. Le clerc les précédait tout juste et il arriva le premier à la porte, sur laquelle il tambourina avec énergie. Elle s'ouvrit quelques secondes plus tard et ils s'engouffrèrent à l'intérieur tous les trois, prêtre, rôdeuse et cheval. Tybert referma la porte derrière eux et la cala avec une barre de bois qui paraissait encore solide, leur décochant un calme sourire, comme s'il ne se fut rien passé. Il avait cependant sorti des serviettes sèches et le repas était prêt, chaud et appétissant. Prince alla musarder dans un coin de la pièce puis s'ébroua. Astrée et Reynald étaient trempés jusqu'aux os.
Un éclair illumina à nouveau la campagne et elle vit que Reynald s'était redressé seul, et qu'il était désormais quelques pas plus loin. Il parut soulagé de l'apercevoir, mais il ne fit aucun geste dans sa direction, comme si la présence du cheval l'inquiétait.
" RENTRONS !" cria-t-il, et sa voix surpassa tout juste le fracas de l'orage.
Prince se mit en marche vers la tour, soutenant Astrée. Le clerc les précédait tout juste et il arriva le premier à la porte, sur laquelle il tambourina avec énergie. Elle s'ouvrit quelques secondes plus tard et ils s'engouffrèrent à l'intérieur tous les trois, prêtre, rôdeuse et cheval. Tybert referma la porte derrière eux et la cala avec une barre de bois qui paraissait encore solide, leur décochant un calme sourire, comme s'il ne se fut rien passé. Il avait cependant sorti des serviettes sèches et le repas était prêt, chaud et appétissant. Prince alla musarder dans un coin de la pièce puis s'ébroua. Astrée et Reynald étaient trempés jusqu'aux os.
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Astrée se sentait complètement sonnée. Par le fracas de la tempête, par l'angoisse qu'elle avait ressentie en constatant l'absence de Prince, par la panique des ânes qu'elle avait un instant partagée, par le souvenir encore prégnant du trouble inattendu qui l'avait envahi quelques instants plus tôt, par la certitude d'avoir fait quelque chose de stupide... Se sentant peu assurée sur ses jambes, elle préféra s'appuyer au mur quelques instants pour reprendre ses esprits.
Elle inspira profondément, vit les serviettes sèches, la soupe fumante, et adressa un sourire reconnaissant à Tybert dont le calme imperturbable était presque communicatif. Puis elle réalisa enfin qu'elle était trempée, anormalement épuisée, et qu'elle grelottait de froid... et peut-être pas seulement.
- Merci Tybert. Je crois que je vais aller me changer là-haut, fit-elle d'un ton las en attrapant une des serviettes et son sac avant de se diriger vers l'escalier d'un pas encore un petit peu chancelant. Heureusement que vous êtes là, tous les deux... Je n'ai pas réfléchi...
Incapable de trouver davantage ses mots, l'esprit embrouillé, elle ne put qu'adresser un timide sourire désolé à Reynald, osant à peine croiser son regard.
Apercevant Prince qui aspergeait copieusement, en s'ébrouant, les vêtements qui séchaient dans un coin, elle se prit à regretter qu'il n'ait pas eu la bonne idée de rester écureuil ou abeille, et osa même brièvement lui soumettre l'idée de se transformer. Sans vraiment espérer qu'il accepte.
Astrée se sentait complètement sonnée. Par le fracas de la tempête, par l'angoisse qu'elle avait ressentie en constatant l'absence de Prince, par la panique des ânes qu'elle avait un instant partagée, par le souvenir encore prégnant du trouble inattendu qui l'avait envahi quelques instants plus tôt, par la certitude d'avoir fait quelque chose de stupide... Se sentant peu assurée sur ses jambes, elle préféra s'appuyer au mur quelques instants pour reprendre ses esprits.
Elle inspira profondément, vit les serviettes sèches, la soupe fumante, et adressa un sourire reconnaissant à Tybert dont le calme imperturbable était presque communicatif. Puis elle réalisa enfin qu'elle était trempée, anormalement épuisée, et qu'elle grelottait de froid... et peut-être pas seulement.
- Merci Tybert. Je crois que je vais aller me changer là-haut, fit-elle d'un ton las en attrapant une des serviettes et son sac avant de se diriger vers l'escalier d'un pas encore un petit peu chancelant. Heureusement que vous êtes là, tous les deux... Je n'ai pas réfléchi...
Incapable de trouver davantage ses mots, l'esprit embrouillé, elle ne put qu'adresser un timide sourire désolé à Reynald, osant à peine croiser son regard.
Apercevant Prince qui aspergeait copieusement, en s'ébrouant, les vêtements qui séchaient dans un coin, elle se prit à regretter qu'il n'ait pas eu la bonne idée de rester écureuil ou abeille, et osa même brièvement lui soumettre l'idée de se transformer. Sans vraiment espérer qu'il accepte.
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Reynald lui retourna un sourire tout aussi contrit et elle fila dans les escaliers. Il n'y avait plus de porte aussi put-elle gagner aisément l'étage supérieur. Comme elle l'avait entrevu plus tôt, c'était une salle similaire à celle qu'elle venait de quitter, ronde et poussiéreuse, au plafond couvert de toiles d'araignées, et au sol abîmé. Des piles de gravats s'appuyaient le long des murs, à l'endroit où les marches menant au second étage s'étaient écroulées. Les poutres qui en soutenaient le plancher semblaient encore saines, et la pièce était relativement sèche. Deux minces fenêtres donnaient sur l'extérieur, mais on les avait obstruées à l'aide d'une sorte de torchis percé seulement de quelques trous, sans doute par un animal. Une torche solitaire brûlait, fixée dans un ancien support de métal rouillé : Tybert avait probablement anticipé que l'un d'entre eux monte pour se changer. Astrée nota une pile de crottin encore fraîche, cadeau de l'un des baudets lors de son arrivée mouvementée en ces murs.
Reynald lui retourna un sourire tout aussi contrit et elle fila dans les escaliers. Il n'y avait plus de porte aussi put-elle gagner aisément l'étage supérieur. Comme elle l'avait entrevu plus tôt, c'était une salle similaire à celle qu'elle venait de quitter, ronde et poussiéreuse, au plafond couvert de toiles d'araignées, et au sol abîmé. Des piles de gravats s'appuyaient le long des murs, à l'endroit où les marches menant au second étage s'étaient écroulées. Les poutres qui en soutenaient le plancher semblaient encore saines, et la pièce était relativement sèche. Deux minces fenêtres donnaient sur l'extérieur, mais on les avait obstruées à l'aide d'une sorte de torchis percé seulement de quelques trous, sans doute par un animal. Une torche solitaire brûlait, fixée dans un ancien support de métal rouillé : Tybert avait probablement anticipé que l'un d'entre eux monte pour se changer. Astrée nota une pile de crottin encore fraîche, cadeau de l'un des baudets lors de son arrivée mouvementée en ces murs.
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Le premier geste d'Astrée fut de se laisser choir sur une pile de gravat, loin du crottin, soulagée d'échapper un moment aux regards et aux questions potentielles des deux hommes. Elle était encore toute retournée, mais trop épuisée et l'esprit trop en vrac pour être en mesure de réfléchir. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle réagissait comme... comme une gamine. Et tout ça à cause d'une chanson. Ca ne lui ressemblait pas, tout de même... Qu'est-ce qui lui prenait ? Bon, c'est vrai, elle n'avait pas l'habitude de se retrouver ainsi propulsée héroïne de chanson. Du moins, cela faisait pas mal d'années que cela ne lui était pas arrivé...
Elle se secoua mentalement. Elle était sensée juste se changer, pas passer des heures à réfléchir, et ils allaient s'inquiéter si elle ne redescendait pas vite. Elle aurait tout le loisir de décortiquer tout cela ce soir, une fois couchée.
Fouillant dans son sac, elle découvrit, comme elle aurait dû s'en douter, qu'elle n'avait plus grand-chose à se mettre. Choisissant de voyager le plus léger possible, elle n'avait prévu que deux tenues chaudes complètes, qui étaient désormais toutes les deux trempées. Il lui restait heureusement des vêtements de corps, caleçons longs et sous-pull, et une bonne couverture pour se blottir au chaud. Le feu de Tybert ne serait pas de trop pour sécher tout cela.
Elle redescendit d'un pas plus assuré, une couverture sur les épaules, ses vêtements trempés à bout de bras, bien décidée à ne plus se laisser dominer par une quelconque émotion.
Le premier geste d'Astrée fut de se laisser choir sur une pile de gravat, loin du crottin, soulagée d'échapper un moment aux regards et aux questions potentielles des deux hommes. Elle était encore toute retournée, mais trop épuisée et l'esprit trop en vrac pour être en mesure de réfléchir. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle réagissait comme... comme une gamine. Et tout ça à cause d'une chanson. Ca ne lui ressemblait pas, tout de même... Qu'est-ce qui lui prenait ? Bon, c'est vrai, elle n'avait pas l'habitude de se retrouver ainsi propulsée héroïne de chanson. Du moins, cela faisait pas mal d'années que cela ne lui était pas arrivé...
Elle se secoua mentalement. Elle était sensée juste se changer, pas passer des heures à réfléchir, et ils allaient s'inquiéter si elle ne redescendait pas vite. Elle aurait tout le loisir de décortiquer tout cela ce soir, une fois couchée.
Fouillant dans son sac, elle découvrit, comme elle aurait dû s'en douter, qu'elle n'avait plus grand-chose à se mettre. Choisissant de voyager le plus léger possible, elle n'avait prévu que deux tenues chaudes complètes, qui étaient désormais toutes les deux trempées. Il lui restait heureusement des vêtements de corps, caleçons longs et sous-pull, et une bonne couverture pour se blottir au chaud. Le feu de Tybert ne serait pas de trop pour sécher tout cela.
Elle redescendit d'un pas plus assuré, une couverture sur les épaules, ses vêtements trempés à bout de bras, bien décidée à ne plus se laisser dominer par une quelconque émotion.
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Lorsqu'elle regagna la petite salle, elle trouva Reynald lui aussi emmitouflé dans une couverture, la mine songeuse, éclairée par les flammes tranquilles du feu. Tybert l'accueillit d'un sourire et la délesta de ses vêtements mouillés, d'autorité. Il lui indiqua ensuite une pierre plate où il avait posé un bon bol de soupe fumante et un morceau de pain. Le clerc de Milil frissonna un instant, puis lui sourit.
" Ce n'était pas très inspiré."
Son sourire s'élargit.
" Mais on se sent vivre, non ? Que serait la vie sans ce genre de petites folies ?"
Astrée ne manqua pas la légère grimace, très expressive pour quelqu'un d'ordinaire aussi stoïque, de Tybert.
Lorsqu'elle regagna la petite salle, elle trouva Reynald lui aussi emmitouflé dans une couverture, la mine songeuse, éclairée par les flammes tranquilles du feu. Tybert l'accueillit d'un sourire et la délesta de ses vêtements mouillés, d'autorité. Il lui indiqua ensuite une pierre plate où il avait posé un bon bol de soupe fumante et un morceau de pain. Le clerc de Milil frissonna un instant, puis lui sourit.
" Ce n'était pas très inspiré."
Son sourire s'élargit.
" Mais on se sent vivre, non ? Que serait la vie sans ce genre de petites folies ?"
Astrée ne manqua pas la légère grimace, très expressive pour quelqu'un d'ordinaire aussi stoïque, de Tybert.
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Astrée sourit en retour à Reynald. Tout ça n'était pas si grave... Mais la grimace de Tybert lui fit immédiatement ressentir une pointe de culpabilité.
- Je suis désolée, vraiment. J'espère que vous n'allez pas tomber malade à cause de moi, tout de même...
Elle s'assit sur la pierre plate, serrant son bol de soupe dans ses mains pour se réchauffer. Elle se rendit compte qu'elle n'avait pas faim. L'estomac noué. Mais il fallait bien qu'elle en boive un petit peu quand même, pour ne pas inquiéter ou vexer Tybert, aussi se força-t-elle à la goûter à petite lampées.
Astrée sourit en retour à Reynald. Tout ça n'était pas si grave... Mais la grimace de Tybert lui fit immédiatement ressentir une pointe de culpabilité.
- Je suis désolée, vraiment. J'espère que vous n'allez pas tomber malade à cause de moi, tout de même...
Elle s'assit sur la pierre plate, serrant son bol de soupe dans ses mains pour se réchauffer. Elle se rendit compte qu'elle n'avait pas faim. L'estomac noué. Mais il fallait bien qu'elle en boive un petit peu quand même, pour ne pas inquiéter ou vexer Tybert, aussi se força-t-elle à la goûter à petite lampées.
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Quête : Equité
" Ne vous souciez pas de cela, fit Reynald. S'il est bien quelque chose que les clercs savent gérer, c'est ce genre de choses... Nous verrons dans quel état nous sommes demain matin et le cas échéant... Milil ou Eldath viendront au secours des inconscients qui ont bravé l'orage !"
Il termina son bol puis le reposa.
" Toutes ces émotions ont cependant fini par avoir raison de ma proverbiale résistance, et je m'en vais me coucher... Je vous aurais bien chanté quelque chose sur l'orage et le soleil qui vient après, mais j'ai peur de terminer aphone... Ce qui serait peut-être une bénédiction pour vous..."
Il jeta un coup d'oeil vers Tybert.
" Mais pas pour moi."
Sur ces entrefaites, il se leva, et abandonnant ses compagnons au coin du feu, partit à la recherche de ses affaires, veillant à ne pas approcher trop près de Prince.
" Ne vous souciez pas de cela, fit Reynald. S'il est bien quelque chose que les clercs savent gérer, c'est ce genre de choses... Nous verrons dans quel état nous sommes demain matin et le cas échéant... Milil ou Eldath viendront au secours des inconscients qui ont bravé l'orage !"
Il termina son bol puis le reposa.
" Toutes ces émotions ont cependant fini par avoir raison de ma proverbiale résistance, et je m'en vais me coucher... Je vous aurais bien chanté quelque chose sur l'orage et le soleil qui vient après, mais j'ai peur de terminer aphone... Ce qui serait peut-être une bénédiction pour vous..."
Il jeta un coup d'oeil vers Tybert.
" Mais pas pour moi."
Sur ces entrefaites, il se leva, et abandonnant ses compagnons au coin du feu, partit à la recherche de ses affaires, veillant à ne pas approcher trop près de Prince.
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HRP : post hyper tardif pour cause de papotage acharné avec Tal.. j'ai honte de finir si tard !
Quête: Equité
Astrée soupira en voyant la méfiance de Reynald. Mais après tout, il y avait de quoi. Elle eut un regard de reproche pour sa monture.
Tout de même... Tu l'aimais bien, jusque-là, tu vas quand même pas te mettre à lui faire peur ? Essayez de faire la paix...
Donc si elle avait bien saisi, demain, elle allait devoir réconcilier le clerc avec les ânes, et avec Prince... Tout un programme.
Songeuse, elle tournait sa cuillère dans son bol de soupe, maintenant froide, dont elle n'avait pas bu la moitié. Et elle savait bien que ce n'étaient pas les relations entre le clerc et les montures qui lui coupaient ainsi l'appétit, ni même l'inquiétude au sujet des ânes. C'était... Non. Elle n'avait pas faim, c'est tout.
Annonçant qu'elle était elle aussi épuisée, avec un sourire presque d'excuses à l'intention de Tybert, elle installa son hamac dans un angle de la pièce, loin du coin où les deux hommes avaient choisi d'installer leur couchage. Elle songea bien, un instant, à s'installer à l'étage, mais dormir loin du feu ne la tentait guère. Elle ne put s'empêcher de jeter un coup d'oeil à Reynald qui ne paraissait guère dans son assiette lui non plus.
Puis elle tenta de trouver le sommeil... Et se retrouva, les yeux grands ouverts, à ruminer les événements de la soirée.
Mais qu'est-ce qui lui arrivait ? C'était juste... une chanson. Rien de plus. Et Reynald... et bien il faisait comme tout barde, il aimait agrémenter ses chansons de clins d'oeils ou d'allusions. Sans doute un séducteur patenté, comme souvent les bardes. Qui avait tellement l'habitude de jouer ce jeu-là qu'il le faisait même quand il n'y avait personne susceptible d'être séduit. Qu'est-ce qui lui prenait de se laisser piéger là-dedans ? C'était juste... Un jeu de séduction. Et il était hors de question qu'elle s'y laisse prendre. Elle n'avait plus vingt ans, elle avait un compagnon qu'elle rejoindrait d'ici, peut-être, deux veilles... Mince, ce n'était pas normal qu'elle ressente ça... aussi fort !
Rien que d'y repenser, elle sentait presque à nouveau son étreinte sous la pluie. Et son coeur qui battait trop fort, ses joues brûlantes. Aussi, qu'est-ce qui lui avait pris de courir après les ânes dans la tempête ? Parce qu'elle avait senti Reynald inquiet et voulait le rassurer ? Pour lui montrer ce dont elle était capable ? Ou juste parce qu'elle avait senti la panique des bêtes ? Ce n'était pas son genre de foncer sans réfléchir...
Non, décidément, elle ne comprenait pas. C'était juste... impossible. Elle était sensée être complètement imperméable à ça, puisque son coeur était pris. De toute ses forces, elle se concentra sur Kasumi, sur tout ce qu'ils avaient vécu, ce qu'il partageaient, leurs sentiments réciproques. Elle l'aimait. Elle n'avait aucun doute là-dessus. Elle commençait même à envisager de s'installer quelque part. Ne l'aimait-elle pas assez fort ? Si, pourtant. Bien sûr, elle savait qu'elle ne pourrait plus jamais aimer de façon aussi absolue et intense qu'avec Gwendal. Parce qu'il était mort, qu'elle savait maintenant que la vie est éphémère et que tout a une fin. Mais... non, tout ça n'avait rien à voir... et ça n'enlevait rien à ses sentiments pour Kasumi. Elle n'y comprenait rien.
Elle soupira, et se retourna une fois de plus - pour autant qu'il est possible de se retourner dans un hamac. Rien à faire, le simple fait de penser qu'il dormait dans la même pièce suffisait à lui nouer l'estomac. Oh, et puis c'était absurde qu'elle se tracasse à ce point. Lui ne la considérait que comme une voyageuse de passage à taquiner. Bon, certes il n'avait pas l'air dans son assiette, mais c'était sûrement la tempête. Ou le comportement de Prince. Fichu tête de mule de cheval. Et fichus ânes. C'était à cause d'eux, en plus, cette satanée chanson. Misère, elle n'avait sans doute jamais été aussi rouge de toute sa vie... Ou elle avait soigneusement veillé à oublier les autres fois. Mais pourquoi fallait-il que certains hommes aiment autant jouer les séducteurs ? Et pire, comment était-il possible que cela l'atteigne le moins du monde ?
Bon, elle devait se ressaisir. C'était juste... un accident. C'était Kasumi qu'elle aimait et dont elle comptait partager la vie. Et en aucun cas Reynald. Kasumi et ses grands yeux verts. Elle toucha du bout des doigts le médaillon qu'il lui avait offert, avec leurs portraits, comme un talisman... A croire qu'il avait deviné, à l'avance, ce qu'elle allait traverser. Bien sûr, il ne lui avait jamais rien promis... mais elle était certaine que lui ne se laisserait jamais entraîner à ressentir le moindre émoi pour une autre. Il l'aimait d'un amour si absolu, si pur et éternel. Comme elle avait su aimer, autrefois, et ne le saurait plus jamais. Mais elle l'aimait aussi fort qu'elle en était capable, et elle n'avait pas le doit de le décevoir. Il était hors de question qu'elle se laisse séduire par le premier barde, ou clerc, venu !
Elle se retourna à nouveau. Elle n'avait pas sommeil. Absolument aucune envie de dormir. Elle était trop fatiguée pour réfléchir encore de façon cohérente, et les mêmes pensées tournaient et retournaient dans sa tête, de plus en plus désordonnées. Des sensations confuses. Son regard clair qui la troublait. La peur. L'incompréhension. Des battements de coeur si forts.
Mais pas la moindre trace de somnolence. Comme si elle avait bu des litres et des litres de thé vert... Décidément, elle était bien partie pour une nuit blanche.
Quête: Equité
Astrée soupira en voyant la méfiance de Reynald. Mais après tout, il y avait de quoi. Elle eut un regard de reproche pour sa monture.
Tout de même... Tu l'aimais bien, jusque-là, tu vas quand même pas te mettre à lui faire peur ? Essayez de faire la paix...
Donc si elle avait bien saisi, demain, elle allait devoir réconcilier le clerc avec les ânes, et avec Prince... Tout un programme.
Songeuse, elle tournait sa cuillère dans son bol de soupe, maintenant froide, dont elle n'avait pas bu la moitié. Et elle savait bien que ce n'étaient pas les relations entre le clerc et les montures qui lui coupaient ainsi l'appétit, ni même l'inquiétude au sujet des ânes. C'était... Non. Elle n'avait pas faim, c'est tout.
Annonçant qu'elle était elle aussi épuisée, avec un sourire presque d'excuses à l'intention de Tybert, elle installa son hamac dans un angle de la pièce, loin du coin où les deux hommes avaient choisi d'installer leur couchage. Elle songea bien, un instant, à s'installer à l'étage, mais dormir loin du feu ne la tentait guère. Elle ne put s'empêcher de jeter un coup d'oeil à Reynald qui ne paraissait guère dans son assiette lui non plus.
Puis elle tenta de trouver le sommeil... Et se retrouva, les yeux grands ouverts, à ruminer les événements de la soirée.
Mais qu'est-ce qui lui arrivait ? C'était juste... une chanson. Rien de plus. Et Reynald... et bien il faisait comme tout barde, il aimait agrémenter ses chansons de clins d'oeils ou d'allusions. Sans doute un séducteur patenté, comme souvent les bardes. Qui avait tellement l'habitude de jouer ce jeu-là qu'il le faisait même quand il n'y avait personne susceptible d'être séduit. Qu'est-ce qui lui prenait de se laisser piéger là-dedans ? C'était juste... Un jeu de séduction. Et il était hors de question qu'elle s'y laisse prendre. Elle n'avait plus vingt ans, elle avait un compagnon qu'elle rejoindrait d'ici, peut-être, deux veilles... Mince, ce n'était pas normal qu'elle ressente ça... aussi fort !
Rien que d'y repenser, elle sentait presque à nouveau son étreinte sous la pluie. Et son coeur qui battait trop fort, ses joues brûlantes. Aussi, qu'est-ce qui lui avait pris de courir après les ânes dans la tempête ? Parce qu'elle avait senti Reynald inquiet et voulait le rassurer ? Pour lui montrer ce dont elle était capable ? Ou juste parce qu'elle avait senti la panique des bêtes ? Ce n'était pas son genre de foncer sans réfléchir...
Non, décidément, elle ne comprenait pas. C'était juste... impossible. Elle était sensée être complètement imperméable à ça, puisque son coeur était pris. De toute ses forces, elle se concentra sur Kasumi, sur tout ce qu'ils avaient vécu, ce qu'il partageaient, leurs sentiments réciproques. Elle l'aimait. Elle n'avait aucun doute là-dessus. Elle commençait même à envisager de s'installer quelque part. Ne l'aimait-elle pas assez fort ? Si, pourtant. Bien sûr, elle savait qu'elle ne pourrait plus jamais aimer de façon aussi absolue et intense qu'avec Gwendal. Parce qu'il était mort, qu'elle savait maintenant que la vie est éphémère et que tout a une fin. Mais... non, tout ça n'avait rien à voir... et ça n'enlevait rien à ses sentiments pour Kasumi. Elle n'y comprenait rien.
Elle soupira, et se retourna une fois de plus - pour autant qu'il est possible de se retourner dans un hamac. Rien à faire, le simple fait de penser qu'il dormait dans la même pièce suffisait à lui nouer l'estomac. Oh, et puis c'était absurde qu'elle se tracasse à ce point. Lui ne la considérait que comme une voyageuse de passage à taquiner. Bon, certes il n'avait pas l'air dans son assiette, mais c'était sûrement la tempête. Ou le comportement de Prince. Fichu tête de mule de cheval. Et fichus ânes. C'était à cause d'eux, en plus, cette satanée chanson. Misère, elle n'avait sans doute jamais été aussi rouge de toute sa vie... Ou elle avait soigneusement veillé à oublier les autres fois. Mais pourquoi fallait-il que certains hommes aiment autant jouer les séducteurs ? Et pire, comment était-il possible que cela l'atteigne le moins du monde ?
Bon, elle devait se ressaisir. C'était juste... un accident. C'était Kasumi qu'elle aimait et dont elle comptait partager la vie. Et en aucun cas Reynald. Kasumi et ses grands yeux verts. Elle toucha du bout des doigts le médaillon qu'il lui avait offert, avec leurs portraits, comme un talisman... A croire qu'il avait deviné, à l'avance, ce qu'elle allait traverser. Bien sûr, il ne lui avait jamais rien promis... mais elle était certaine que lui ne se laisserait jamais entraîner à ressentir le moindre émoi pour une autre. Il l'aimait d'un amour si absolu, si pur et éternel. Comme elle avait su aimer, autrefois, et ne le saurait plus jamais. Mais elle l'aimait aussi fort qu'elle en était capable, et elle n'avait pas le doit de le décevoir. Il était hors de question qu'elle se laisse séduire par le premier barde, ou clerc, venu !
Elle se retourna à nouveau. Elle n'avait pas sommeil. Absolument aucune envie de dormir. Elle était trop fatiguée pour réfléchir encore de façon cohérente, et les mêmes pensées tournaient et retournaient dans sa tête, de plus en plus désordonnées. Des sensations confuses. Son regard clair qui la troublait. La peur. L'incompréhension. Des battements de coeur si forts.
Mais pas la moindre trace de somnolence. Comme si elle avait bu des litres et des litres de thé vert... Décidément, elle était bien partie pour une nuit blanche.
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HRP : Vu la taille et la qualité du post, je serais bien mal inspirée de me plaindre Oo
Et nuit blanche il y eut.
Astrée entendit l'orage s'éloigner. Les éclairs se firent plus rares, le tonnerre plus discret. Ils glissèrent peu à peu sur la campagne environnante, emportèrent leur violence au loin, ne laissant que le chant apaisé de la pluie derrière eux. Les gouttes tambourinèrent longtemps dans les hauteurs, atténuées par la roche et le bois, murmure tranquille, charmant, même, porteur de vie après les ténèbres. Mais même leur ritournelle ne put plonger la rôdeuse dans le sommeil.
Enfin l’averse prit fin et ce fut le faux silence de la nuit. Tybert ronflait doucement, Prince soufflait de temps en temps. Quelque chose de minuscule se mit à farfouiller sur la droite, peut-être même dans leurs affaires. Une braise survivante craqua. Reynald se retourna dans un soupir. Un moustique tournoya une seconde au-dessus de la jeune femme puis s’en fut. Il y eut un froissement léger vers le plafond et Astrée comprit que les chauve-souris prenaient leur envol pour leur moisson obscure. Une chouette ulula au dehors, en longues plaintes tristes qui vous glacent le cœur. Reynald toussa, Prince renâcla en écho. Une petite créature de la nuit bouscula un bol oublié qui tinta sur la pierre, en glas insignifiant. Le glapissement étrange d’un renard résonna non loin. Une première trille. Il ne faisait plus noir, il faisait gris. De plus en plus gris, à mesure que la lumière ténue d’une aube voilée se déversait par l’unique fenêtre. Ce qui n’était que ténèbres reprit forme : rochers, âtre mort, silhouettes endormies, cheval couché. Les chauve-souris rentrèrent en nuages noirs et duveteux pour s’accrocher dans les hauteurs, piaillant sans se soucier des êtres humains qui avaient envahi leur domaine. Les oiseaux chantaient désormais à pleins poumons, et Astrée isola le gazouillis du chardonneret, le cri du pinson, le babillage de la fauvette.
Draps froissés, soupir encore, Reynald se leva sur un bâillement éteint, attrapa une couverture et sortit. Le soleil ne tarderait plus à les inonder, au temps pour la nuit.
Et nuit blanche il y eut.
Astrée entendit l'orage s'éloigner. Les éclairs se firent plus rares, le tonnerre plus discret. Ils glissèrent peu à peu sur la campagne environnante, emportèrent leur violence au loin, ne laissant que le chant apaisé de la pluie derrière eux. Les gouttes tambourinèrent longtemps dans les hauteurs, atténuées par la roche et le bois, murmure tranquille, charmant, même, porteur de vie après les ténèbres. Mais même leur ritournelle ne put plonger la rôdeuse dans le sommeil.
Enfin l’averse prit fin et ce fut le faux silence de la nuit. Tybert ronflait doucement, Prince soufflait de temps en temps. Quelque chose de minuscule se mit à farfouiller sur la droite, peut-être même dans leurs affaires. Une braise survivante craqua. Reynald se retourna dans un soupir. Un moustique tournoya une seconde au-dessus de la jeune femme puis s’en fut. Il y eut un froissement léger vers le plafond et Astrée comprit que les chauve-souris prenaient leur envol pour leur moisson obscure. Une chouette ulula au dehors, en longues plaintes tristes qui vous glacent le cœur. Reynald toussa, Prince renâcla en écho. Une petite créature de la nuit bouscula un bol oublié qui tinta sur la pierre, en glas insignifiant. Le glapissement étrange d’un renard résonna non loin. Une première trille. Il ne faisait plus noir, il faisait gris. De plus en plus gris, à mesure que la lumière ténue d’une aube voilée se déversait par l’unique fenêtre. Ce qui n’était que ténèbres reprit forme : rochers, âtre mort, silhouettes endormies, cheval couché. Les chauve-souris rentrèrent en nuages noirs et duveteux pour s’accrocher dans les hauteurs, piaillant sans se soucier des êtres humains qui avaient envahi leur domaine. Les oiseaux chantaient désormais à pleins poumons, et Astrée isola le gazouillis du chardonneret, le cri du pinson, le babillage de la fauvette.
Draps froissés, soupir encore, Reynald se leva sur un bâillement éteint, attrapa une couverture et sortit. Le soleil ne tarderait plus à les inonder, au temps pour la nuit.
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Quête : Equité
Le jour, déjà. Elle n'avait pas fermé l'oeil. Et elle avait bien l'impression que Reynald n'avait pas passé une très bonne nuit non plus... mais après tout c'était bien fait pour lui ! Oh, et puis si ça se trouve il avait très bien dormi, il fallait qu'elle arrête de s'imaginer n'importe quoi. Il avait sans doute pris froid, vu sa toux. Mais il savait se soigner... Bon sang, mais ne s'était-elle pas dit, dix minutes plus tôt, qu'elle devait cesser de penser à lui ?
La nuit ne lui avait apporté aucun repos. Juste... plein de bonnes résolutions. Pour commencer, elle était fermement décidée à réagir exactement comme si rien ne s'était passé. Elle allait se comporter comme d'habitude, croiser son regard sans sourciller, parler sans laisser sa voix trahir quoi que ce soit, sourire à ses plaisanteries ou à celles de Tybert, exactement comme tous les jours. Et enfouir bien profondément au fond de son inconscient ces inexplicables émois. Ce n'était qu'un accident. Elle s'était laissée surprendre par... quelque chose qu'elle n'avait pas vu venir. On ne l'y reprendrait plus. Elle n'avait pas le droit... Elle allait immédiatement oublier tout ça et reprendre le cours normal de son existence et de son voyage. Et surtout se blinder contre tout excès de sensibilité et interdire à son coeur tout emballement, surtout si par malchance elle se retrouvait un instant seule avec lui.
Il se levait, sortait... Un instant, brièvement, son coeur battit un tout petit peu trop fort, elle redressa la tête, les sens en éveil. Décidément, la dernière partie de ses bonnes résolutions n'allait pas être facile à tenir. Mais elle n'avait pas d'autre choix.
Se levant à son tour, elle profita de la pénombre et du sommeil de Tybert pour s'habiller. Elle avait le feu à ranimer, un petit déjeuner à préparer, discrètement, sans le réveiller. Un petit déjeuner pour eux, surtout : elle n'avait pas faim. Mais d'abord, sortir soulager sa vessie... en évitant soigneusement de se trouver sur le chemin de Reynald.
Le jour, déjà. Elle n'avait pas fermé l'oeil. Et elle avait bien l'impression que Reynald n'avait pas passé une très bonne nuit non plus... mais après tout c'était bien fait pour lui ! Oh, et puis si ça se trouve il avait très bien dormi, il fallait qu'elle arrête de s'imaginer n'importe quoi. Il avait sans doute pris froid, vu sa toux. Mais il savait se soigner... Bon sang, mais ne s'était-elle pas dit, dix minutes plus tôt, qu'elle devait cesser de penser à lui ?
La nuit ne lui avait apporté aucun repos. Juste... plein de bonnes résolutions. Pour commencer, elle était fermement décidée à réagir exactement comme si rien ne s'était passé. Elle allait se comporter comme d'habitude, croiser son regard sans sourciller, parler sans laisser sa voix trahir quoi que ce soit, sourire à ses plaisanteries ou à celles de Tybert, exactement comme tous les jours. Et enfouir bien profondément au fond de son inconscient ces inexplicables émois. Ce n'était qu'un accident. Elle s'était laissée surprendre par... quelque chose qu'elle n'avait pas vu venir. On ne l'y reprendrait plus. Elle n'avait pas le droit... Elle allait immédiatement oublier tout ça et reprendre le cours normal de son existence et de son voyage. Et surtout se blinder contre tout excès de sensibilité et interdire à son coeur tout emballement, surtout si par malchance elle se retrouvait un instant seule avec lui.
Il se levait, sortait... Un instant, brièvement, son coeur battit un tout petit peu trop fort, elle redressa la tête, les sens en éveil. Décidément, la dernière partie de ses bonnes résolutions n'allait pas être facile à tenir. Mais elle n'avait pas d'autre choix.
Se levant à son tour, elle profita de la pénombre et du sommeil de Tybert pour s'habiller. Elle avait le feu à ranimer, un petit déjeuner à préparer, discrètement, sans le réveiller. Un petit déjeuner pour eux, surtout : elle n'avait pas faim. Mais d'abord, sortir soulager sa vessie... en évitant soigneusement de se trouver sur le chemin de Reynald.
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La plaine était humide et le ciel voilé. Le soleil brillait en halo indistinct, juste au-dessus de l'horizon, prisonnier d'une gangue de nuages clairs. Un vol d'étourneaux dessinait des arabesques pointillées vers le nord, mouvement synchronisé, étrangement hypnotique. L'orage avait couché les hautes herbes mais c'était le seul signe de son passage. Aucune trace des deux ânes, évidemment. Astrée vit aussi Reynald mais il était relativement loin, vers l'est, et effectuait son rituel quotidien sans qu'elle ne puisse en percevoir la moindre note : le vent soufflait dans la mauvaise direction. Il ne lui fut pas très difficile de trouver un buisson propre à l'accueillir.
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Quête : Equité
L'air frais du matin était revigorant, surtout après une nuit blanche. Elle se sentait un peu comateuse, aussi prit-elle le temps d'inspirer profondément, plusieurs fois, en revenant lentement vers la tour, espérant chasser les brumes de son esprit.
Les ânes n'étaient pas là, bien évidemment. Mais ils ne pouvaient tout de même pas avoir filé déjà à l'autre bout de la trouée ! Elle irait les chercher avec Prince...
Elle s'arrêta devant la porte, qu'elle avait soigneusement refermée pour laisser dormir Tybert. Elle jeta un coup d'oeil en direction de Reynald, avec un demi-sourire, se disant que les prêtres avaient des rituels étranges, mais que celui-ci n'était pas pire qu'un autre... et surtout vérifiant qu'enfin son état émotionnel était redevenu stable. Elle était juste curieuse de savoir ce qu'il faisait, rien de plus. Rien de plus...
Hésitant à réveiller Tybert aussi tôt, elle préféra profiter de cet instant de calme et prendre quelques minutes pour tenter de localiser les ânes. Après tout, ce serait certainement la première question qu'ils lui poseraient au petit déjeuner. Elle se concentra -bien plus aisément que la veille sans le regard inquisiteur de Reynald-, et tendit son esprit, ses perceptions, dans la direction où elles avait sentis la dernière fois.
L'air frais du matin était revigorant, surtout après une nuit blanche. Elle se sentait un peu comateuse, aussi prit-elle le temps d'inspirer profondément, plusieurs fois, en revenant lentement vers la tour, espérant chasser les brumes de son esprit.
Les ânes n'étaient pas là, bien évidemment. Mais ils ne pouvaient tout de même pas avoir filé déjà à l'autre bout de la trouée ! Elle irait les chercher avec Prince...
Elle s'arrêta devant la porte, qu'elle avait soigneusement refermée pour laisser dormir Tybert. Elle jeta un coup d'oeil en direction de Reynald, avec un demi-sourire, se disant que les prêtres avaient des rituels étranges, mais que celui-ci n'était pas pire qu'un autre... et surtout vérifiant qu'enfin son état émotionnel était redevenu stable. Elle était juste curieuse de savoir ce qu'il faisait, rien de plus. Rien de plus...
Hésitant à réveiller Tybert aussi tôt, elle préféra profiter de cet instant de calme et prendre quelques minutes pour tenter de localiser les ânes. Après tout, ce serait certainement la première question qu'ils lui poseraient au petit déjeuner. Elle se concentra -bien plus aisément que la veille sans le regard inquisiteur de Reynald-, et tendit son esprit, ses perceptions, dans la direction où elles avait sentis la dernière fois.
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HRP : c'est quoi ce nouveau pouvoir magique de rôdeur ?
Quête : Equité
La jeune femme dut cependant se rendre à l'évidence : les ânes étaient très loin et elle ne les avait pas suffisamment fréquentés pour pouvoir isoler aisément leur esprit au milieu du brouhaha constitué par la vie animale environnante. Dès qu'elle pensait avoir localisé une des bêtes, les pensées d'un lièvre, d'une antilope ou d'un héron venaient s'intercaler dans son univers mental, brouillant toute information utile. Hautes herbes, marécage, sentier pentu de montagne, buisson de ronces, troupeau de chèvres, ciel gris, ciel bleu, ciel noir, tout se mélangeait, menaçant de lui donner le tournis. Finalement, au bout de longues minutes de concentration, elle fut forcée de renoncer : les ânes étaient sûrement quelque part, mais cela pouvait être n'importe où.
" Tout va bien ? demanda une voix juste à côté d'elle. Vous avez l'air un peu malade..."
Quête : Equité
La jeune femme dut cependant se rendre à l'évidence : les ânes étaient très loin et elle ne les avait pas suffisamment fréquentés pour pouvoir isoler aisément leur esprit au milieu du brouhaha constitué par la vie animale environnante. Dès qu'elle pensait avoir localisé une des bêtes, les pensées d'un lièvre, d'une antilope ou d'un héron venaient s'intercaler dans son univers mental, brouillant toute information utile. Hautes herbes, marécage, sentier pentu de montagne, buisson de ronces, troupeau de chèvres, ciel gris, ciel bleu, ciel noir, tout se mélangeait, menaçant de lui donner le tournis. Finalement, au bout de longues minutes de concentration, elle fut forcée de renoncer : les ânes étaient sûrement quelque part, mais cela pouvait être n'importe où.
" Tout va bien ? demanda une voix juste à côté d'elle. Vous avez l'air un peu malade..."
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HRP: en fait, je me dis qu'elle doit pouvoir ressentir la présence d'un animal qu'elle a un peu côtoyé s'il n'est pas trop loin... Et je sais même plus de quel bouquin je m'inspire, ça n'a rien à voir avec des règles de jeu quelconque, c'est pure invention de ma part... si tu juges ça excessif je recommencerai plus
Quête : Equité
Astrée sursauta, son coeur manquant un battement. Elle ne s'attendait tellement pas à le voir surgir si vite... Mais elle avait cherché si longtemps les ânes, sans succès, qu'elle n'avait pas vu le temps passer.
Elle se mit à bafouiller, subitement intimidée par sa présence, puis finit par articuler.
- Non, ça va...
Elle manquait juste de sommeil, rien d'autre.
- C'est juste que je n'arrive pas du tout à localiser les ânes, ajouta-t-elle, piteuse, en baissant le front. Ils sont trop loin je pense... Je suis vraiment désolée...
Quête : Equité
Astrée sursauta, son coeur manquant un battement. Elle ne s'attendait tellement pas à le voir surgir si vite... Mais elle avait cherché si longtemps les ânes, sans succès, qu'elle n'avait pas vu le temps passer.
Elle se mit à bafouiller, subitement intimidée par sa présence, puis finit par articuler.
- Non, ça va...
Elle manquait juste de sommeil, rien d'autre.
- C'est juste que je n'arrive pas du tout à localiser les ânes, ajouta-t-elle, piteuse, en baissant le front. Ils sont trop loin je pense... Je suis vraiment désolée...
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