La Couronne de Cuivre

Quête : oeil pour oeil

Angèle avait enfilé en vitesse sa tunique et ses chausses. Si elle avait osé, elle aurait gardé sa chemise de nuit en dessous pour pouvoir se recoucher plus tard. En bas, Meridith dormait comme une bienheureuse. Elle était bien partie pour l'imiter mais Amélie avait mis fin à ses illusions et à la douce torpeur en frappant à la porte de sa chambre. Quelqu'un avait un message pour elle.

Le sommeil l'avait désertée d'un coup, talonné par l'inquiétude. En temps de guerre, il y avait bon nombre de mauvaises nouvelles. Elle espéra tout coeur que ce qui la concernait ne soit pas de mauvaise augure. Elle constata avec plaisir que son amie mettait de l'eau à chauffer sûrement en vue d'un thé. Elle lui sourit avec une certaine grattitude, s'apperçut au passage qu'elle était pieds nus mais décida qu'elle ne ferait pas attendre le messager et ouvrit la porte.

"Bonjour, je suis Angèle d'Aulfray. Vous avez un message à me transmettre ?"

Le jeune homme qu'elle découvrit devant sa porte répondit d'un ton facétieux :

- C'est le fait que j'ai cité votre nom ou celui que je me suis présenté comme messager qui vous a mis la puce à l'oreille ? Vous voulez l'entendre maintenant ? C'est que je suis payé à la course et non à l'heure, vous comprenez ?

Angèle le regarda assez décontenancée. Ainsi, elle était tombée sur l'amuseur de service alors qu'elle était le moins réveillée. Il lui faudrait deux bols de thé pour se remettre. Et une vraie nuit de sommeil suivie d'une bonne grâce matinée.

"Une intuition, dit-elle avec un petit sourire, mais je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps. Que dit donc ce message ?"

Quête : œil pour œil

Le messager arbora un sourire en coin à son tour avant de reprendre plus ou moins son sérieux :

- C'est un message de Sambre d'Estaing - la grande prêtresse du temple de Tyr au cas où vous ne le sauriez pas. Non, ça ne faisait pas partie du message ça... Elle vous fait dire qu'il faut que vous vous rendiez à la chapelle d'Ilmater. Un prêtre du nom de Dupreux a réclamé l'aide de votre culte. Cela concerne un de ses patients. Elle a dit que l'affaire est plutôt urgente mais vous devriez quand même mettre vos chaussures je crois.

Quête : œil pour œil

Il n'y avait pas de doute. Cela ressemblait fort à une manœuvre de Sambre. Une manière détournée de lui parler depuis leur altercation au sujet de Méridith. Elle ne s'était pas donné la peine de revenir au Clos. Une petite vengeance peut-être ... Ou une façon de lui dire qu'elle lui faisait confiance. Difficile de déchiffrer les pensées de la dame d'Estaing.

Dans tous les cas les vacances promises étaient à présent ajournées, de même que le thé. Angèle conserva un visage impassible. Si elle était contrariée, elle n'en laissa rien paraître.

"Merci pour votre message et vos conseils. Si vous voulez boire une tasse de thé à la cuisine pour vous dédommager de la course. Quant à moi, je vais enfiler mes bottes et filer sans attendre."

Elle gravit les marches quatre à quatre. Elle se chaussa et noua ses cheveux avant de redescendre. Elle passa le manteau sur ses épaules et se rendit donc au temple d'Ilmater sans tarder.

Quand elle passa la porte, des formes noires dansaient devant ses yeux. Elle était épuisée. Elle se laissa presque tomber sur la banquette. Elle entendit une porte claquer, sans doute celle de la cuisine et Amélie pousser une sorte d'exclamation étouffée vite suivie d'un hoquet. Quelques minutes plus tard, elle sentit qu'elle posait un linge humide sur son front. Elle resta les yeux fermés, surtout pour ne pas croiser son regard inquiet. Visiblement, elle avait une mine affreuse. Elle faillit lui demander de lui préparer un thé avec le sachet qu'elle venait d'apporter.

"Je peux faire quelque chose ?", voulut-elle savoir avant de hoqueter de nouveau. Elle parvint à sourire pour la rassurer un peu.

"Et si tu me chantais quelque chose ?"

Amélie eut l'air d'hésiter quelque peu et alla chercher son luth. Elle l'entendit l'accorder puis se mettre à jouer doucement.

"Dans la forêt, sous son voile de brume
Emporte-moi ...
Au clair de la lune ..."

Ensuite, elle ne comprit plus les paroles. Quelques minutes plus tard, elle sombrait dans le sommeil.

Angèle ne se souvenait pas comment elle était arrivée là. Peut-être Amélie avait-elle demandé de l'aide à l'un de ses amis. Ou peut-être était-elle montée seule après tout. Elle changea de tunique, de chausses et mit ses bottes. Cette fois, elle prit le temps de tresser son épi. Elle se sentait beaucoup mieux.

L'odeur de pain et ... Non, Amélie ne pouvait la torturer de la sorte. L'odeur du thé délicieux flottait dans l'air comme un appel auquel elle ne pouvait que répondre. Elle descendit les marches quatre à quatre comme à l'accoutumée et entra dans la cuisine. Et comme Amélie devait musarder non loin, elle annonça.

"Cela tombe vraiment bien, j'avais très faim. Tu es adorable. Par contre, je n'ai pas du tout envie de thé, je ne sais pas pourquoi."

Mais Amélie en avait maté plus d'un par son charme ou sa rouerie et elle n'entendait pas rendre les armes sur cette seule affirmation. Elle porta à sa bouche la tasse qu'elle tenait déjà à la main.

- Hum, c'est vraiment une pure merveille ! Fruité, vivifiant ! Tu es *vraiment* certaine qu'une petite tasse ne te ferait pas plaisir ? Je ne vois vraiment pas pourquoi tu n'en as pas envie : ça te ferait pourtant un bien fou !

Elle marqua une pause, avala une gorgée et son regard brilla de malice quand elle ajouta :

- De toute façon, je finirai par tout savoir. Je finis *toujours* par *tout* savoir !

La torture était plus qu'horrible. Ce thé, elle l'avait goûté. Et il avait un bon petit goût de reviens-y. Un véritable supplice. D'autant plus que le manège d'Amélie l'amusait. Elle sourit mais secoua la tête.

"Je n'ai rien entendu. Cette journée est vraiment magnifique. C'est un bon jour pour se passer de thé, tu ne trouves pas ? Après tout, le thé, c'est juste de l'eau chaude et des herbes. Ce n'est peut-être pas très bon à la santé."

Elle en avait presque l'eau à la bouche.Elle picora dans son pain comme à son habitude puis,

"Soren et moi, nous nous sommes donc rencontrés à Lumenis et ... Non, tu ne veux pas savoir."

Elle se leva.

"Je vais aller prendre des nouvelles de notre cher inconnu. Au fait, je ne te l'ai pas dit hier soir mais j'ai trouvé des documents. Ils concernent une mine et une civilisation disparue. Enfin ... Viens-tu avec moi ?"

Les yeux d'Amélie s'illuminèrent de curiosité mais elle fit aussitôt la moue, comprenant la tactique de diversion de la paladine. Elle répondit d'un ton amusé voire espiègle :

- Bravo Angèle, tu as bien failli m'avoir mais ça ne prend pas ! Mais c'est bien de commencer une bonne histoire par le début : donc Soren et toi vous êtes rencontrés à Luménis et donc... La suite ? Faut-il que je devine ? Attention, on dit souvent que j'ai une imagination débordante !

Elle fit une petite pause pour finir rapidement sa tasse de thé avant d'ajouter d'un ton joyeux :

- Et bien sûr que je t'accompagne : tu me raconteras en chemin, je suis intriguée. Surtout quand tu parles de "cher" inconnu. C'est vrai qu'il est plutôt mignon ! Et ne nies pas : je sais reconnaître ce sourire là !

"Tu es barde et je ne peux pas faire confiance aux bardes. D'ailleurs, je n'aime pas les bardes. Ce sont des gens qui arrivent et qui te privent de thé. Et puis, si tu le sais, tu risques d'en parler à des personnes comme Dimitri et Meridith qui se croiront obligés de te révéler d'autres secrets en échange. Alors que moi, je ne sais presque rien sur toi. Regarde, tu connais mon surnom et moi, je ne sais rien du tien."

Elle avait répondu sur le même ton, franchement amusée. Elle se sentait en pleine forme. Normal vu qu'elle était en vacances. Et elle avait envie d'en profiter. La deuxième réplique d'Amélie la fit rougir. Comment cela, son sourire la trahissait ?

"Mais non ... Enfin ... Je ne l'aide pas pour ça, vraiment. Amélie, je suis paladine."

Angèle avait bien failli retourner la situation à son avantage mais sa rougeur et son hésitation soudaine avait immanquablement redonné l'avantage à sa compagne qui ne manqua pas une si belle occasion de s'engouffrer dans la brèche plutôt que de rester sur un terrain glissant qui pourrait très éventuellement l'amener à devoir révéler certains de ses secrets bien gardés. Ingénue et impitoyable, elle répondit donc aux propos confus de son aînée :

- Mais même les paladines ont un cœur, Angèle ! Parfois il est bien caché sous leur cuirasse mais je suis certaine que ce Sunites de Luménis t'a déjà fait la leçon ! Mais laissons donc Soren de côté pendant un instant : avoue que le fait que ton inconnu soit beau ne gâche rien !

Angèle soupira et leva les yeux au ciel.

"Mais je ne vais pas tomber amoureuse du premier homme mignon qui passe. Tu essayes de me marier ou quoi ?"

Elle ne savait plus si elle jouait ou non. Elle finit par sourire toutefois.

"Tu sais, on ne le connaît même pas. Un joli visage oui ... Mais on ne battit pas une histoire sur un joli visage. Cela ne marche pas comme ça. Ce n'est pas raisonnable."

Tout en marchant, elles arrivèrent au temple Ilmate.

hrp : et je te laisse poster là-bas.

Angèle soupira.

"Tu te fais des idées. Il est tout seul dans une ville qu'il ne connaît pas. C'est normal qu'il ait besoin de quelque compagnie. J'aurais été pareille à sa place. Quant à Mystéria, j'en ai lu un seul. C'est Louison la véritable spécialiste, pas moi. Et puis, Moïra à Luménis, mais ça, tu ne veux pas le savoir."

Elle parlait d'un ton léger même si les spéculations d'Amélie l'inquiétaient quelque peu. Elle ne voulait pas que le jeune inconnu dépende d'elle, et d'aucune façon.

Amélie sourit de nouveau mais battit très provisoirement en retraite, sensible à l'humeur de sa compagne ou désireuse de ne pas la braquer tout simplement. Au lieu de quoi elle fondit sur sa nouvelle cible :

- Moïra ? Qui est Moïra ? Une autre de tes Sunites je parie ! Allez, raconte-moi sinon j'écrirai vraiment à Soren pour poser toutes mes questions !

Avait-elle bien fait de parler de Moïra à Amélie ? La jeune fille était une pipelette bien capable de raconter quelques péripéties de son passage à Luménis. Elle prit le temps de refermer la porte derrière elles et de s'assoir sur une des bergères avant de répondre.

"J'ai rencontré Moïra en même temps que Soren. Ce n'était pas du tout prémédité. Mais certaines circonstances ont fait que j'ai dû me rendre au temple de Sunie. Voila, maintenant, tu en sais un peu plus. Est-ce que j'ai le droit de boire un peu de thé maintenant ?"

Au moins, elle aurait essayé.

La curiosité d'Amélie n'allait certainement pas être assouvie pour si peu mais la jeune femme s'empressa de répondre d'un ton ingénu :

- D'accord, tu as bien mérité et une tasse : je savais que tu n'y résisterais pas ! Et tu pourras me raconter la suite en la dégustant ! Tu en as trop dit et bien pas assez ! A quoi ressemblent-ils ces Sunites ? Sont-ils aussi beaux qu'on le dit ? Allez, on a bien mérité une petite pause, Angèle ! C'est les vacances !

Amélie se mit à faire chauffer de l'eau pour faire infuser le thé réclamé par son aînée.

"Je suis trop facilement corruptible quand j'ai besoin de thé.", dit-elle avec un sourire tranquille.

La perspective de boire même une simple tasse était on ne peut plus agréable.

"Oui, ils sont beaux. Mais ce n'est pas que ce qui les caractérise. C'est difficile à expliquer. Mais ils se sont montrés amicaux et sympathiques. Ils m'ont beaucoup aidée."

Elle n'avait pas vraiment envie d'en dire d'avantage. Le reste lui appartenait.

La réponse d’Amélie ne se fit une fois pas trop attendre et elle déclara d’un ton doux et amical, bien loin de son espièglerie coutumière :

- Alors j’espère vraiment pouvoir les rencontrer un jour : ce sont des gens biens s’ils t’ont aidée.

Le thé avait fini d’infuser et Amélie leur servit une bonne tasse à chacune avant d’ajouter d’un ton toujours sérieux :

- Qu’est-ce que tu comptes faire pour notre bel inconnu ? Ce n’est visiblement pas un tyrite… Tu vas tout de même poursuivre l’enquête, n'est-ce pas ? Mais par où ?

Angèle hocha la tête.

"Se sont des gens bien. De même que leur vision qui consiste à voir transparaître la beauté en chaque chose."

Oui, c'était peut-être cela qui, tout du long de la parenthèse lui avait permis de sortir d'une période plus que difficile.

"Pour notre inconnu, je ne sais plus vraiment. Déjà, nous verrons si une visite à la commanderie lui rappelle quelques souvenirs. Dans le cas contraire, le croquis que tu as fait de lui dira peut-être quelque chose à quelqu'un. Du moins si Tymora est de notre coté. Ensuite nous verrons bien."

La cadette des pensionnaires du Clos se contenta d'esquisser un nouveau sourire encourageant et de se plonger quelques instants dans la délectation de son thé - décidément une vraie merveille surtout après s'en être privé près d'un jour entier. Une idée lui venant subitement, elle faillit bondir sur ses pieds mais se contenta d'annoncer avec enthousiasme :

- On pourrait aussi chercher si le nom qu'on a trouvé est connu quelque part en ville, non ?

Angèle qui savourait également son thé manqua le recracher par le nez de surprise. Elle se contenta cependant de toussoter avec toute la politesse dont elle était capable. Puis, comme si de rien n'était, elle répondit.

"C'est une excellente idée. Peut-être pourrions-nous poser la question au capitaine Vimaire. Comme ça, elle pourra poser la question à un plus grand nombre de personnes."

Tous sourires, Amélie semblait sur le point de bondir d'excitation à peine contenue : visiblement cette aventure lui permettant de découvrir Manost et de révéler un mystère apparemment insoluble enflammait son imagination et sa curiosité. Elle répliqua, volontaire - et probablement en quête d'un accord tacite ou même de l'approbation de la paladine :

- Tu veux qu'on se sépare pour aller plus vite ou alors on mène cette enquête en duo ? On a été plutôt efficaces - toutes les deux - jusque-là, non ? Mais si tu préfères passer un peu de temps seule avec notre inconnu, je comprendrai !

Elle soupira.

"Amélie ..."

Elle n'alla pas plus loin. Sa grimace fatiguée était assez éloquente pour qu'elle comprenne la suite. Pour autant qu'elle sache, et même si sa cadette avait l'air de penser le contraire, il n'y avait rien entre elle et l'inconnu. Et elle n'avait jamais agi pour laisser penser le contraire. Il n'y avait rien d'intéressé dans sa démarche. Elle se battait encore avec le souvenir de Morgan et les approches maladroites de Dimitri. Elle n'avait pas envie qu'on vienne lui rajouter une histoire d'amour factice sur le dos.

Amélie plaisantait. Et peut-être quelque part, voulait-elle lui permettre de sortir de son deuil. Elle finit par sourire.

"On peut peut-être commencer par aller voir Vimaire toutes les deux. Ensuite, tout dépendra de ce que tu voudras faire, toi. J'ai dit à notre inconnu que je repasserai le voir. Si tu veux m'accompagner ..."

Quelque-chose dans le ton ou l'expression d'Angèle avait fait comprendre à Amélie qu'elle était allé trop loin, une fois de plus. Elle écouta donc la suite sans plus un mot et en affichant une expression plus neutre, concentrée. Comme si la jeune barde cherchait à se faire plus discrète. Dans la même mouvance, elle répondit d'un ton décidé :

- Très bien, nous ferons ainsi ! Si Juliette Vimaire nous donne d'autres pistes à suivre, je l'aiderai sinon je t'accompagnerai chez les Ilmates. J'aime bien me promener un peu, surtout par ce temps !

Elle hocha la tête, appréciant une nouvelle fois la délicatesse de son amie. Cette finesse qui l'avait poussée à ne pas insister. Plus le temps passait et plus elle se rendait compte qu'elle appréciait sa compagnie. Et qu'elle ne lui avait jamais vraiment dit.

"Dans tous les cas, c'est une chance que tu sois là. Sans toi, il n'y aurait pas eu de croquis. Et je crois que je n'aurais pas eu le courage de continuer les recherches."

Elle prit le temps de terminer sa tasse avant de se lever.

"Nous trouverons sûrement Vimaire au débarcadère. A mon avis, elle n'en a pas bougé."

Elle sourit de nouveau. L'accolade spontanée d'Amélie l'avait touchée au plus haut point. C'était un petit brin de femme on ne peut plus attachant.

Elle vit par contre que Marvin lui manquait et son coeur se serra.

"Tu sais, rien ne t'empêche d'aller lui rendre visite quand nous serons à Cojum. Et tu pourrais passer quelques temps avec lui."

Et elle pouvait très bien choisir de rester là-bas. Cette pensée lui fit mal mais elle ne laissa rien paraître. Amélie était libre et ne lui devait rien.

Le regard d'Amélie brilla et elle lui adressa un sourire radieux avant de répondre d'un ton enthousiaste :

- Alors tu as bien l'intention de m'emmener avec toi ? J'avais un peu peur que tu ne me le proposes pas ! Et ça lui ferait une sacrée surprise de me revoir oui... Je pourrais même te le présenter si ça te dit ! Quoique... Il est fichtrement timide : tu pourrais lui faire peur !

Elle sourit encore plus franchement, signe qu'elle n'était en rien sérieuse.

- Bon, et sinon : je crois avoir entendu parler d'un thé ! Ah oui, c'est moi qui en parlait d'ailleurs !

Elle n'avait jamais pensé de partir sans Amélie. Pour elle, sa présence allait sans le dire. Tout en suivant Amélie dans la cuisine, elle ajouta un peu plus sérieuse.

"Nous devrions par contre avertir Dimitri ou Meridith de notre départ. Ils sauront nous retrouver s'il y a le moindre ennui."

Elle se souvint d'avoir été bouillante de fièvre à la fin de leur route et n'en gardait pas un très bon souvenir. Elle sourit cependant.

"J'espère que je ne ferai pas trop peur à Marvin. Je serai sage, promis."