La Couronne de Cuivre

Le nain s'exécuta tranquillement, puis repartit :

"Merci bien. Je t'avouerai que je m'attendais à te trouver ici. Un elfe de ton genre, il y en a peu par ici, et on m'a rapidement informé de ta venue. Oh, ne t'en fais pas, je ne suis pas un assassin", précisa-t-il en souriant. "Je ne suis pas là pour te chercher des misères, au contraire. Je m'intéresse à toi parce que tu ne viens pas d'ici... tu es un mage, je me trompe ?"

Les sourcils haussés, le nain avait une moue comique sur le visage, comme s'il était chagriné de parler à Finrod.

L'elfe eut un sourire:

Effectivement, je suis un mage. Vous avez bien deviné. Mais je me demande ce qu'un nain peut bien vouloir à un elfe, sauf votre respect.

Coincé entre deux sacs de pommes de terre, et un tonneau qui lui tombait dessus à chaque tournant, noumn'nin cherchait une solution pour sortir discrètement de sa cache. Il était entré dans Luménis caché dans un chariot de marchandises et avait déjà fait un bon quart des commerces de la ville. A chaque arrêt, on retirait tonneau et sac, diminuant un peu plus ce qui le cachait et donc sa marge de manœuvre. Il aurait bien sauté discrètement à l'un ou l'autre moment opportun mais voilà; il n'avait pas fini de faire l'inventaire du chariot, alors il prolongait le moment du départ, tout au ravissement de ce que renfermaient toutes ces caisses et sacs; poissons séchés, bière, vins, pomme de terre, tissus, pièces de haranis, cuirs,... tout à cette joie enfantine, c'est alors qu'il sentait sous sesdoigts ravis le piquant d'une aiguille à coudre que la lumière entra tout à coupà flot emportant avecelle les sons et odeurs du dehors. Il y eut alors un instant de flottement de deux regards ahuris :
- que...!? dit le charretier de 140kg pour 1m181
-oups fit noumn'nin reprenant ses esprits, prenant la fuite et empruntant quelques articles comme une pomme de terre, une aiguille à tricoter, un morceau de toile de jute, et un mètre de corde.
Ebloui par le le soleil, il eu le temps de parcourir 4 mètre c'est-à-dire la distance de la charrette à l'apprenti charretier qui revenait de livrer la taverne de la bienveillance.

Se débattant dans les bras de l'apprenti, il mit à contribution sa nouvelle acquisition l'aiguille sur l'apprenti qui sous la surprise piquante, relâcha noumn'nin.
Celui-ci s'esquiva aussitôt par la sortie la plus proche qui était une entrée, celle de la taverne de la bienveillance.
Aussitôt, il claqua la porte en cherchant une cache, avisa la première table et courut se cacher dessous.

hrp: désolé pour l'interruption et j'espère que le nain n'est pas écossais...

Alors qu'il s'apprêtait à révéler à Finrod la raison de cette conversation, une petite chose déboula en coup de vent dans la salle de la taverne, pour aller aussitôt se dissimuler sous la table à laquelle ils se trouvaient, pour n'en plus bouger ensuite.

Croyant d'abord qu'il s'agissait d'un chien, le nain regarda sous la table, et s'aperçut alors que c'était un petit-homme apeuré qui se terrait là-dessous, brandissant une aiguille à tricoter pour toute arme de défense.

"Eh bien, qu'avons-nous là ? Relève-toi, mon garçon ! Il ne te sied guère de rester agenouillé ainsi sur les carrelages !"

Noumnin se leva alors et s'assit sur l'un des tabourets, tandis que le nain reprit :

"Bien. Je crois que je viens de trouver un volontaire pour nous accompagner... mais je manque à tous mes devoirs. Je me nomme Morcar Marteaufou, et je t'attendais, mon cher Finrod", dit-il en regardant l'elfe qui parut étonné. "Hé, ne fais pas cette tête. Je te disais bien que j'étais au courant de ta présence. La raison est simple : tu viens d'Éternelle Rencontre, n'est-ce pas ? Or donc, c'est là que je dois me rendre impérativement... malheureusement, étant un nain, entrer là-bas demeure plus que problématique, surtout par les temps qui courent. J'ai donc besoin de ton aide, d'abord pour faire le voyage, et ensuite pour qu'il soit couronné de succès. Et... je pense que nous emmènerons ce jeune petit-homme, mmh ? Ça te tente, un périple vers le nord ?" Il toisait maintenant Noumnin.

A peine avait-il fini de parler que la porte s'ouvrit sur le charretier.
Celui-ci se dirigea aussitôt vers Noumn'nin.

Celui-ci maintenant attablé se retourna dans en calquant au mieux la curiosité désintéressée que pouvaient exercer une arrivée aussi vive.

-toi là! , vil rat fouineur, je m'en vais te caresser le dos mon gourdin.
-Que viens-tu nous importuner et m'insulter!
Personnellement, je passerais bien sur l'insulte, mais si mon ami Golor (en désignant le nain) comprend tes paroles comme le fait qu'il partage la compagnie d'un rat qui, en plus d'être un compagnon de voyage est son ami depuis plus dix...quinze ans eh bien...

quelque peu refroidi par la vue du nain, le charretier repris quelque courage dans le sourire narquois du petit homme.
- Je,... tu m'as volé! dit-il prenant à partie la salle.
-oh! mille pardon, je m'en excuse et ne le ferai plus, il est juste que vous me corrigiez en effet... mais avant cela laisser moi vous rendre vos biens... votre bourse? que vous ai-je voler déjà?
-euh... eh bien...
-votre femme?
-non! je ...
-votre dignité alors?!
le charretier leva le bras aperçut la compagnie du nain, de l'elfe et se rappela alors qu'un nœud de l'attelage n'était pas bien serré qu'il fallait d'urgence le vérifier et passer sa hargne sur l'apprenti négligent.

Une fois le charretier reparti, noumn'in souffla , baissa vite la tête avant de s'asseoir en débouchant la bouteille de bière du charretier:
-merci dit-il dans un sourire quelque peu crispé par l'adrénaline.
-le nord? on pourrait pas plutôt choisir le sud? là où il fait plus chaud.
Comprenez je n'ai guère de fourrure comme vous autres les nains dit-il en reluquant la barbe qui semblait entourer le nain du nombril au sommet du crâne.
-hum noumn'nin doigt-en-l'air pour vous servir... un godet de bière?
Il remplit celui du nain et le sien et remballa la bouteille après avoir essayer par divers arguments de servir un elfe décidément pure adepte de la citronnade

hrp: il lui proposa même delui concocter un jus de pomme de terre

L'elfe, après cette suite d'interruptions, devint soudain méfiant. En effet, les elfes sont d'un naturel assez méfiant en ce qui concerne les autres races, et pour introduire un nain dans le coeur du monde elfique, il fallait que ce dernier ait une très bonne raison.

Qu'est-ce qu'un nain a à voir en Eternelle Rencontre ? Pour qu'elle raison devez vous vous y rendre ? Car vous semblez être un nain des plus honnête, à ce qu'il me parait, mais vous pouvez également être tout à fait différent. Dites-moi donc les raisons qui vous poussent à entreprendre pareil voyage, car ce n'est pas un trajet de routine.

Morcar se demandait soudain si la compagnie de ce petit-homme ne serait pas un brin encombrante, mais qu'importe ; il se montrait assez astucieux, et cela leur serait utiles, à tous. Il répondit à Finrod :

"Judicieuse question. Seuls les elfes sont admis à Éternelle Rencontre, en temps normal, et même pour cette mission que l'on m'a confiée, je doute de pouvoir obtenir un laissez-passer, car elle est en outre secrète... un mage m'a demandé de lui rapporter des matières minérales extrêmement rares sur Toril... seul le continent de Dorrandin en recèle, et encore... des quantités presque négligeables. Fort heureusement, personne n'en a usage par ces contrées, ce qui rend les réserves en relative sécurité. Néanmoins, j'ai eu toutes les peines du monde à en extraire suffisamment pour que le voyage en vaille la peine. La cargaison m'attend, à Anarelis, sur Dorrandin. Je dois maintenant retourner là-bas avec elle, et la confier à ce mage... mais pour cela, il faut qu'un elfe m'accompagne... voire joue le rôle de transporteur, une fois sur place."

Il ponctua son discours d'une grosse gorgée de bière, assoiffé après avoir autant parlé.

"Toujours tentés, tous les deux ?"

Et quel est le nom de ce mage ?,

demanda l'elfe d'un ton intéressé.

P.S: Mornagest, s'il te faut un nom, regarde ici (cela dit, c'est toi qui voit ).

Le nain acquiesça. "Il s'agit du célèbre maître des runes, Laeroth... d'habitude, il ne s'occupe guère de minéralogie, mais ces quelques pierres sont néanmoins essentielles pour l'un de ses sortilèges les plus importants pour la nation elfe."

Dévisageant tour à tour l'elfe et le nain; Noumn'nin réfléchissait aux maigres informations entendues.
Il restait dubitatif devant cette scène étrange d'un nain au service d'un elfe qui plus est mage demandant à un autre elfe de l'accompagner pour un périple de plusieurs mois.
Fort curieux du tour qu'allait prendre la discussion, il ressortit sa bouteille, enleva son manteau et le mêla au morceau de toile de jute pour s'asseoir plus confortablement avec le nez un peu plus haut que les pieds de table. n'étant toujours pas suffisamment haut, il s'accroupit sur la chaise et tendit l'oreille d'un grand air souriant.


hrp: si j'édite ce sera quelque chose sans importance, je ferai gaffe à ne pas multiplier les posts eheh
guerrier nain/mage elfe/ roublard halfling: plus classique que ça !

Les yeux de l'elfe reflétèrent un vaste étonnement. Laeroth Maître des Runes, le dirigeant des magiciens de l'île, et le principal conseiller de la reine Amlaruil Fleur-de-Lune. S'il était vraiment le client de ce nain, alors ce serait pour lui un devoir doublé d'un grand honneur d'aider d'aider Morcar dans cette quête.

Est-ce lui qui vous a communiqué mon nom ? En outre, où vous a-t-il confié cette mission ? Et pouvez-vous prouver vos dires ?

Morcar regardait les frasques du petit-homme, s'en amusa quelque peu, puis répondit à l'elfe.

"J'ai sur moi un parchemin signé de sa main, m'indiquant la nature précise de la commande qu'il m'a passée, ainsi que les modalités à accomplir. Ton nom, mon cher, je l'avoue, je l'ai demandé aux gardes de cette ville... mais c'est ta nature qui m'a poussé à me renseigner sur toi. Voilà un bon mois que j'attendais qu'un elfe d'Éternelle Rencontre arrivât ici, et je suis agréablement surpris de n'avoir dû attendre plus longtemps."

Ce disant, il sortit et déroula un mince parchemin, semblant prêt à se fendiller sous ses doigts. Il le présenta aux deux jeunes "hommes", qui purent le lire sans problème, étant donné qu'il était rédigé en commun.

"J'ai, voici une petite centaine d'années, eu l'occasion de voyager un moment avec Laeroth... il connaît mes capacités de marins, couplées à notre habileté légendaire pour creuser dans des gisements de pierres. De plus, je connais bien les contrées du nord de Dorrandin, là où les réserves se trouvent."

Et mis à part gloire et honneur et amitié éternelle, ...ça paie bien un mage, layrel, leyrot,... enfin votre ami?
Si je me permets cette question, c'est que je n'ai guère de réserves pécuniaires pour l'instant et il me semble qu'un tel voyage nécessite justement quelques préparations. Puis je dois aussi penser à ma famille, mes enfants à nourrir, ...quand j'en aurai ...c'est dangereux de prendre la route, si je me fais écraser par un géant, il me faut quelque subside pour me payer les soins d'un clerc...puis fêter notre départ avec quelques chopes,...tonneaux..
Ayant parlé d'un seul souffle, il s'arrêta à bout de celui-ci.

Ceci dit, il réfléchissait au voyage; nourri et logé pour voyager voilà qui paraissait attirant. Il y avait toujours les aléas de la route mais il n'était pas seul et ces hypothétiques compagnons semblaient aguerris. De plus la perspective de visiter éternelle rencontre et ses merveilles-dont il pourrait chaparder quelques souvenirs- lui fit élargir encore plus son sourire qui dépassa ses oreilles. C'est donc les yeux brillants qu'il ajouta:

Ceci dit, je suis assez agile autant dans les cordages, que pour les nœuds ou pour monter dans le gréement. Je peux aussi être discret et servir d'éclaireur...(il continua ainsi un compte rendus d'hypothétiques talents et connaissances)...repriser les vêtements et je cuisine aussi très bien...
et je ne mange que pour une moitié d'homme conclut-t-il.

Finrod examina attentivement l'étrange personnage qui lui faisait face. Il était petit et parlait beaucoup. Il semblait d'un naturel joyeux et énergique. Finrod nota toutefois que ses doigts étaient habiles et rapides. Il ne voyait pas d'inconvénient à ce que la petite-personne les accompagne, mais il se dit qu'il valait mieux cacher ses possessions dans son sac multi-plan où lui seul pouvait avoir accès. Il revint alors à d'autres soucis. Laeroth, le maître des runes. Il ne parvenait pas à y croire. Il aurait peut-être la chance de le voir à la fin du voyage, et ceci était plus motivant pour lui que bien des pièces d'or (les elfes n'accordent de toutes façon que très peu de considération à l'argent). Et ses parents qu'il n'avait pas vu depuis presque deux ans lui manquaient terriblement, bien qu'il leur parlât souvent par l'intermédiaire de son miroir. En fait, Finrod pensa qu'il ne pouvait trouver de meilleure quête.

Eh bien, Maître Nain, il semblerait que nous soyons d'accord. Il ne nous reste plus qu'à rejoindre l'endroit où attend la cargaison, car je suppose que vous avez un navire prêt à appareiller. Quand nous prendrons la mer, méfiez-vous, car l'île d'Eternelle Rencontre ne se laisse pas aisément trouvée. Je vous ouvrirai la voie. Et maintenant, à moins que vous n'ayez encore quelque chose à faire, prenons la route.

Morcar Marteaufou sourit à ses deux nouveaux associés.

"Bien, bien. Parfait. Si vous êtes prêts, allons-y. Mon navire est affrété depuis mon arrivée, et nous pouvons partir sur-le-champ."

Il se leva de table, tandis que le petit-homme sauta du tabouret, et l'elfe se déplaçait avec grâce ; étrange association, mais elle n'en pourrait être que bénéfique, s'ils s'entendaient tous trois.

Le petit groupe s'en fut vers le.

Satisfaite du temps passé à flâner dans Lumenis, Arya avait déjà repéré trois bâtiments qu’elle savait l’intéresser. Elle avait vu, juste en quittant le , le Salon des naturalisations qui serait le point incontournable de sa nouvelle vie, puis la Bibliothèque où elle pourrait parfaire son savoir et enfin l’Université de la Magie qui, elle l’espérait, lui offrirait du travail et ainsi la possibilité non seulement de subvenir à ses besoins futurs, mais surtout de se perfectionner encore et toujours. Il se faisait tard et dans la perspective de sa journée du lendemain qui serait bien remplie, elle avait fini par allonger le pas en direction du port.
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L’Elfe poussa la lourde porte de la Taverne recevant de plein fouet un nuage de fumée à l’odeur acre où se mêlaient relents de cuisine et d’alcool, le tout accompagné des éclats de voix des nombreux clients attablés face à des assiettes souvent déjà vides et des pichets bien entamés. Si l’ambiance qui régnait ne fut pas aussi gaie et joviale et si son estomac ne fut pas si vide, elle aurait probablement rebroussé chemin et se serait contentée des maigres restes gisant au fond de sa besace et de la branche d’un de ces arbres qui agrémentaient la cité.
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La salle était comble et elle n’hésita pas à prendre place à une table déjà occupée par deux couples et, après les avoir aimablement salués, laissa son regard s’attarder sur les clients qui étaient attablés non loin d’elle tout en attendant que le tavernier vienne s’enquérir de ses désirs.

L'assistance bigarrée était composée de voyageurs, de marins, de marchands, de paysans venus vendre leurs productions en ville et même, de deux ou trois jeunes nobles échappés des cercles huppés des quartiers sud pour venir profiter de l'ambiance autrement plus joviale de la Bienveillance. Chants, discussions animés, rires se mêlaient en un joyeux tohubohu qui, jamais, ne menaçait de dégénérer. L'on passait du bon temps, ici. L'on ne se querellait pas, ni ne se battait : le tavernier y veillait.
Celui-ci finit d'ailleurs par s'approcher d'Arya qu'il salua avec amabilité.
-Bienvenue en mes mures, ma dame ! fit-il, souriant; Que puis-je pour votre service ? Un repas, peut-être ? De quoi boire ? Une chambre ?

Un tavernier souriant n’était pas toujours coutume dans les tavernes qu’elle avait fréquentés tout au long de sa route et Arya apprécia à sa juste valeur le sourire qui lui fut servi en entrée.
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- Votre établissement est fort sympathique et je suis ravie qu’on me l’ait conseillé. Je prendrais volontiers votre plat du jour accompagné d’un ….
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Elle hésita quelques instants à demander du lait de chèvre qui l’a tentait bien plus, mais elle en avait fait l’expérience, mieux valait suivre le chemin des autres consommateurs pour se fondre dans l’ambiance et profiter de leur présence afin d’apprendre à connaître les habitants des villes traversées par les potins, histoires toujours croustillantes, émaillées de faits pour la plus part exagérés, mais narrés avec tant de d’exaltation qu’elle s’en régalait sans jamais se lasser. L’Elfe souhaitait connaître un peu, maintenant que le calme était revenu, les affres des combats vécus par les Lumeniens et pensa qu'ainsi la conversation entamée avec ses voisins de table sortirait des banalités qu'ils avaient jusqu'alors échangés. <o></o>

- … un pichet d’ambroisie. Elle épousseta un peu son vêtement, les étoiles sont des compagnes agréables, mais une chambre me semble la bienvenue pour quelques jours, deux ou trois selon votre prix, son sourire illumina un peu plus son visage, peut-être plus si la chance me sourit.
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Arya savait son budget des plus serrés, car elle s’était retrouvée sans un sou à son arrivée et la maigre fortune qu’elle possédait, gagnée à vendre par-ci, par-là quelques potions à des marchands ou des aventuriers de rencontre, ne lui permettrait pas de tenir bien longtemps.
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-Et bien, je crois que je serai en mesure de satisfaire vos demandes... fit le tenancier. L'auberge est presque pleine - pour tout dire, depuis que les choses se sont calmées ici, elle désemplit pas - mais il y aura une chambre pour vous ! Et vous pourrez la garder le temps que vous voudrez : je ne sais pas de combien vous disposez, mais généralement, on trouve mes tarifs abordables...
Il s'en fut derrière son comptoir et revint bientôt avec plat du jour, pichet et même clef.
-Voilà pour vous ! Hésitez pas à me demander si vous avez besoin d'autre chose. Y compris de renseignements : c'est pas toujours facile d'arriver dans une nouvelle ville... Bon, j'pourrais pas vous parler longtemps, vu l'affluence à c't'heure... Mais quand ça sera plus calme, ça s'ra plus simple...

Un fumet délicieux s’élevait de l’assiette copieusement servie que le tavernier déposa devant Arya, celle-ci était remplie de légumes, racines et tubercules, côtoyant un ragoût de viande, le tout arrosé à satisfaction d’une sauce alléchante. L’eau à la bouche face à cette nourriture, l’Elfe n’avait pour l’instant pas d’autre besoin que celui de satisfaire sa faim.
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Hum ! Cela me paraît un régal. Je vous remercie pour votre amabilité et surtout je retiens votre proposition pour avoir les quelques renseignements qui pourraient me manquer. Si pour l’instant mon esprit est aussi vide que mon estomac, il est certain que j’aurais rapidement bien des questions. Et pour les prix, nous pourrons voir cela demain à un moment où l’affluence sera probablement moindre, elle rit de bon cœur, jusque là je suis certaine de pouvoir régler mon dû et j’espère même un peu plus.
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A peine avait-elle terminé sa phrase qu’elle plongea sa fourchette dans un rutabaga qu’elle fit tourner dans la sauce avant de le porter à ses lèvres et de s’exclamer avec satisfaction.
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Hum, c’est vraiment délicieux !

-Vous m'étonnez ! fit l'un de ses voisins de table, un jeune homme à la mine avenante. Et attendez de goûter la boisson ! C'est pas d'la pisse de chat qu'on sert à la Bienveillance, pour sûr ! Elle paye pas d'mine, mais vous pourriez aller dans l'un de ces estaminets huppés et être moins bien servie. Et puis ici, au moins, on sait que l'patron a jamais fricoté avec le tyran et ses sbires, ce qui est pas le cas de bien des gens de la haute...
Sa compagne, assise en face de lui, acquiesça vigoureusement..

La bonhomie qui régnait dans la taverne ravit Arya autant que le langage peu châtié qui lui était servit avec tant de vérités qu’on voulait qu’elle connaisse. Son enthousiasme et sa curiosité était maintenant plus éveillée que son appétit pourtant gigantesque. Elle avala la bouchée qui régalait ses papilles.
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- Je suis ravie à l’idée de me trouver dans cette auberge.
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Puis déposa ses lèvres sur le gobelet remplit du nectar promis, en dégusta une bonne rasade et hocha la tête tout en offrant un grand sourire malgré que ce ne fut, et de loin, pas sa boisson préférée « peu importe le pichet pourvu qu’on ait l’ivresse ».
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- C’est vrai qu’elle est bonne et servie juste à la température idéale. Je comprends pourquoi tout Lumenis vient se retrouver ici.
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Elle s’adressa autant à celui qui venait de parler qu’à ses voisins de table espérant que face à une étrangère prête à les écouter, ils aimeraient à conter leurs exploits ou ceux des leurs. Si elle voulait s’intégrer, il était souhaitable qu’elle connaisse les faits passés et qui mieux que le peuple qui en a souffert et a été au coeur des combats pourraient-ils l’instruire. Toutes les classes sociales des Lumeniens étaient représentées et, par les récits entendus durant son voyage, elle savait que tous avaient été très durement touchés.
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- J’ai entendu bien des récits contant les affres que vous avez vécues sous le joug du tyran, ce durent être des temps difficiles surtout lorsque l’on s’oppose corps et âme au dictateur et à ses sbires. Vous l’avez vaincu et devez en être fier.
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Plongeant à nouveau sa fourchette, mais cette fois dans un morceau de viande qu’elle fit tourner gourmande dans la sauce avant de le porter à sa bouche, son visage laissait voir qu'elle serait comblée si l'un ou l'autre venait à répondre à son invite.

Ce fut le jeune homme qui avait déjà parlé qui, le premier, répondit à son attente.
-Pour sûr ! J'sais pas ce que vous avez entendu, mais c'était sûrement bien loin de la réalité ! Y a eu une bataille mémorable, sur les quais militaires ! Une p'tite troupe de Manostiens, une poignée de résistants et quelques esclaves libérés ont t'nu tête à toute l'armée du tyran ! Y z'avaient pourtant des mages, et des golems de fer ! Mais ils ont quand même perdu. Faut dire aussi qu'un mort-vivant est venu à la tête de ses zombies les charger par derrière, ce qui les a pas aidés, ces foutus Morfénes ! C'fut une sacrée bataille !
-N'empêche, fit l'autre homme assis à la table. Plus âgé, il arborait un visage couturé de cicatrices. On a relevé des centaines de morts. Et il y eut d'autres combats tout aussi sanglants. Je ne vois là rien de réjouissant...
-Allons ! reprit le premier. On a gagné, c'est l'essentiel !
-Peut-être. Mais je pense surtout au massacre sans nom qui a eu lieu à deux pas d'ici. Tout un quartier a été encerclé par les Gardes Rouges, les soldats d'élite du tyran, madame. Et, à l'intérieur de se périmètre, ils ont torturé et tué tous les habitants. Hommes, femmes et enfants. Juste en manière de représailles. Ce fut l'horreur que cette période et, si beaucoup préfèrent se concentrer sur les victoires éclatantes de la résistance, il ne faut pas non plus oublier les atrocités. C'est cela qui a poussé nombre des Luméniens à la révolte. Nous nous sommes battus parce qu'il le fallait, nous n'avons aucune fierté à en retirer.

Un récit narré par ceux qui avaient vécu l’action était bien plus parlant que les oui-dires qu’elle avait pu entendre de ce temps révolu, mais pas si lointain, où Lumenis fut à feu et à sang. Les quelques mots simples mais bien pesés et lancés du fond du coeur ne démontraient pas que les affres par lesquels les Lumeniens étaient passés, mais aussi les souvenirs qu’ils avaient laissés et que chacun ressentait à sa manière s’accrochant autant à la souffrance qu’au courage. La détresse et la bravoure, la mort et la vie se mêlaient dans les quelques mots émis. Arya avait senti des frissons courir sur son échine lorsque les deux hommes avait parlé tant leur voix portaient avec conviction la force des faits et des souffrances subies.
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Elle ne voulu pas prendre parti pour l’une ou pour l’autre des interprétations, mais, spontanément, Arya fit tel que son peuple aurait réagi, et se mit à chanter d’une voix claire et douce une ode en souvenir de ceux qui avaient laissé leur vie face au tyran et à ses sbires, innocents et combattants, de ceux qui trop lâches ou trop cupides avaient tourné leur veste pour servir le despote, des plaies de l’âme qui laisseraient des cicatrices, des nombreuses victoires qui avait de retrouver la liberté, de la mémoire qui ne s’effacerait jamais, utilisant les mots qu’ils avaient empruntés pour la narrer, y mêlant ceux qu’elle avait entendus avant son arrivée, ainsi que ceux des Elfes, terminant sa aubade par un pensée d’espoir et de paix.
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Un instant déroutés par le chant de l'elfe, ses voisin de table - et les consommateurs installés à celles qui se trouvaient tout prêt - l'écoutèrent avec attention. Lorsqu'elle eut terminé, ils se fendirent de hochements appréciateurs et de commentaires conquis.
-C'était joliment tourné ! fit le jeune homme.
-Et juste, ajouta le plus âgé.
-Oui... Seriez vous barde, ma dame ? Je sais que les gens de votre peuple sont fortiches pour le chant, mais vous me paraissez particuièrement douée...

Le compliment alla droit au coeur de l’Efle, mais elle n’en demandait pas tant. Elle s’était exprimée ainsi pour apaiser les âmes, pour que les événements passés restent en mémoire, mais que leurs souvenirs ne soient pas une douleur insurmontable. Arya sourit et sa voix se fit gênée.
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Tout comme vous ne voulez pas tirer fierté des actes courageux que vous avez accomplis, je n’ai aucun mérite, si j’était barde, je serais bien pitoyable croyez-moi, ce n’est qu’une manière de s’exprimer de mon peuple dans de telles circonstances et face à la réalité.
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Son regard se porta tour à tour sur les consommateurs qui l’avaient écoutées et un sourire de remerciement illumina son visage.
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L’espoir en cet avenir vint effacer ses quelques souvenirs pourtant encore si frais qui emplissaient sa mémoire et son sourire se fit à nouveau radieux.





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-Bah, y a pas de raison que vous deviez partir ! fit le jeune homme, si enthousiaste que sa compagne, jusqu'ici détendue, lui jeta un regard circonspect. Luménis a toujours accueilli tous ceux qui voulaient y vivre... Pas assez bien, peut-être, c'qui a provoqué l'coup d'état, mais... Aujourd'hui, z'avez encore plus de chances : on r'cherche toute les bonnes volontées, et quel que soit votre métier, vous trouverez à vous employer. Y a encore beaucoup à reconstruire, et pas mal de place, laissées soit par ceux que le tyran à tués, soit par les lêches-bottes de ce Nwalk qui les ont remplacés et que le gouvernement provisoir a bien sûr démis de leur fonctions...

Se ne furent que des paroles d’espoir qu’ouït Arya et déjà elle osait penser que le lendemain serait le début d’une vie nouvelle ou plutôt la continuité de celle qu’elle avait laissée dans un autre monde. Qu’elle pourrait trouver un travail à sa convenance qui lui offrirait l’opportunité de devenir une Lumenienne qui saurait utiliser sa bonne volonté au service de sa nouvelle citoyenneté. Elle n’était pas sans avoir remarqué le regard courroucé que la compagne de cet homme qui avait été séduit par son art et, sans en prendre ombrage, pensa qu’il était sage qu’elle gagne sa chambre d’autant que la journée qui l’attendait ne serait probablement pas de tout repos.
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- Vous avez mis du baume en mon cœur et je vous remercie. Vous vous doutez que demain sera une journée bien remplie, alors vous m’excuserez de vous quittez déjà. Ma journée a été longue et la fatigue me gagne.
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Tout en parlant, l’Elfe s’était levée et avait prit son maigre bagage. Son visage reflétait l’espoir qui l’habitait et son sourire était aussi parlant que ses mots.
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Je vous salue en vous souhaitant que votre nuit soit bien agréable, je n’oublierais jamais votre accueil et saurait en être digne.