La Couronne de Cuivre

" Je dirais que c'est davantage que de la camaraderie, dit la jeune femme, la moue songeuse. Nous partageons nos repas, notre toit, la plupart de nos expériences, menues ou cruciales... Nous devons pouvoir compter les uns sur les autres dans l'adversité, et nous vénérons le même dieu. Cela va bien au-delà de la camaraderie, pour moi, et je comprends que cela vous manque. Dans le même temps, c'est étrange, pour un paladin, de partir seul en mission. Vos pratiques helmites sont décidément bien étranges à mes yeux..."

Oui, quelque part elle était envieuse de tout ce qu'évoquait la paladine - et aussi heureuse qu'Arthur puisse à nouveau en profiter après et malgré l'épisode dorrandin. Les paroles de Sullyan lui remémorèrent en outre des moments plein de nostalgie et elle s'abîma quelques instants dans la contemplation de son assiette vide en se souvenant de ses années au service de Helm maintenant révolues. Elle finit néanmoins par relancer la conversation mais d'un ton un peu plus grave et emprunté :

- Mon maître d'armes était paladin et il vous paraîtrait sans doute tellement étrange que vous ne me croiriez pas. Mais nous ne sommes jamais vraiment parti en quête ensemble. Je dois avouer que je le regrette : je n'ai pas toujours accompli mes missions en solitaire mais je n'ai jamais eu la chance d'accompagner un paladin plus expérimenté qui aurait tant pu m'apprendre sans nul doute. En fait, la seule fois où je me suis retrouvée dans une telle situation, c'était avec Arthur.

" Arthur n'est pas vraiment un paladin expérimenté, dit Sullyan avec bienveillance. Mais vous parliez peut-être d'un paladin tout court. Hum. J'imagine qu'il y a quelques points communs en effet... L'armure, le destrier... Au delà de ça, est-ce qu'un paladin de Helm ne ressemble pas davantage à un clerc qu'à un paladin d'une autre obédience ? Bon, il y a le code d'honneur, aussi... Mais les paladins de l'Aster sont généralement moins à cheval sur les principes que les Helmites... Mais j'ai déjà compris que vous étiez l'exception qui confirme la règle."

Chandara répondit avec toute sa spontanéité coutumière pour abonder dans le sens de la lathandrite :

- Peut être pas une exception mais c'est vrai que je me sens beaucoup plus proches d'autres fois maintenant que j'ai eu la chance de les découvrir. Et je crois vraiment que les paladins, quel que soit leur religion, partagent quelque chose que les clercs ne peuvent pas comprendre : nous avons le même attachement à notre dieu que les clercs, c'est évident, mais nous sommes aussi des gardiens de la foi, de ses fidèles, et des principes que notre dieu véhicule. Enfin, pas *nous* puisque je ne le suis plus... Mais je suis certaine que vous me comprenez !

Il y avait une pointe d'amertume dans ces derniers mots mais la jeune-femme arborait toujours son sourire.

" N'allez pas tenir un discours pareil à un clerc, dit Sullyan en ouvrant de grands yeux. Ils se considèrent comme gardiens de la foi, bien plus que nous, croyez-moi. Nous sommes juste les gros bras qui viennent à la rescousse dans les moments critiques. Ils vous diront que notre compréhension des principes de nos dieux est bien plus superficielle que la leur, et je pense... qu'ils n'ont souvent pas tort. Mais on ne peut pas savoir tout sur tout. Généralement, nous montons mieux à cheval, c'est déjà ça."
Le repas touchait déjà à sa fin.
" Mais je vais devoir vous laisser... Bonne soirée à vous deux."
Arthur s'était retourné vers Chandara, manifestement curieux d'entendre la fin de leur conversation.

Loin de s'en formaliser, Chandara s'était amusée de la réponse de Sullyan et répliqua sur le ton de l'humour :

- Les paladins sont bien plus que des gros bras, c'est certain ! Mais je pense qu'ils sont effectivement les plus aptes à la défendre en protégeant les prêtres. Bon, c'est vrai aussi qu'ils savent se défendre la plupart du temps mais pas aussi bien qu'un guerrier saint !

Elle se leva aussi avant d'ajouter d'un ton sincère :

- Bonne soirée à vous aussi, Sullyan : notre conversation était très agréable et instructive ! Et merci pour vos conseils aussi !

Et comme pour ponctuer sa remarque et suggérer qu'elle avait dépassé les thèmes purement théologiques, elle adressa un clin d'œil à Arthur qui semblait soudain très attentif.

Mais Arthur n'était pas homme à s'interroger longtemps sur les conversations que les demoiselles pouvaient avoir entre elles, estimant probablement plus sage de justement ne rien en savoir, jamais. Il ne posa donc aucune question.
" Je me demandais comment tu imaginais les jours à venir. Il nous en reste tout juste quatre, et je dois aller me chercher un cheval... On prévoit du mauvais temps pour la fin de semaine, je me disais qu'on pouvait peut-être aller à la plage demain après-midi, si tu as toujours envie. Kyle me confirme qu'il risque d'y avoir pas mal de monde, mais c'est... assez typique des lieux, et si tu as envie, donc... Voilà. Mais tu voulais aussi aller au théâtre, je sais... et je ne sais pas bien combien de moments libres je vais encore avoir d'ici à mon départ. Bref... Si tu as des envies, c'est le moment."

Plus que quatre jours... Un douloureux rappel à la réalité ou une invitation à en profiter au maximum. De quoi la jeune-femme avait envie ? Elle avait envie de répondre spontanément à la question de son bien aimé mais mieux valait tout de même se modérer en la matière : Arthur était quelqu'un de sensible, même si elle avait eu un aperçu de la passion qui pouvait l'animer quand il sortait de sa coquille. Son sourire et son expression devaient être assez éloquents aussi fit-elle un effort pour se secouer et réfléchir à la question avant de répondre :

- Gardons l'idée du théâtre pour l'un des derniers jours si le temps doit se gâter ! J'ai en tous cas très envie d'aller à la plage demain avec toi. Et sinon, ce cheval, tu comptais y aller demain matin ?

Rêveuse, elle songeait déjà à cette occasion rêvée de contempler Arthur dans une tenue un peu moins décente ! D'autant qu'il serait en outre dans son élément.

" Oui, répondit le jeune homme. Un des éleveurs qui nous fournissent habituellement vient présenter quelques bêtes. Je vais accompagner Deverell pour voir ce qu'il propose et essayer d'attraper les meilleurs avant le passage de l'armée régulière. Heureusement, l'éleveur nous aime bien, donc nous avons de bonnes chances d'obtenir les meilleures bêtes. Bref, oui, demain matin. C'était ça ta question."

La jeune-femme avait profité qu'il parle pour s'approcher tout contre lui et répondit aussitôt comme pour ne pas lui laisser le temps de le remarquer :

- Notre programme de demain est donc fixé ! Et j'espère vraiment que vous trouverez de bons chevaux pour votre voyage ! Mais je crois qu'il est encore tôt : as-tu des envies particulières pour passer le reste de la soirée ?

" Non, dit-il avec un léger haussement d'épaules. Nous pouvons rester ici et bavarder tranquillement... Ou sortir nous promener, si tu veux, mais il faudra qu'on ne rentre pas trop tard... C'est comme tu préfères."
Le réfectoire se vidait peu à peu. Autour d'eux, les novices ramassaient les assiettes et les déchets abandonnés sur les tables. Apparemment, Arthur avait été déchargé de ce genre de tâches.

Chandara esquissa un sourire amusé tout en commençant à se diriger vers la sortie du réfectoire sans oser attraper la main du paladin pour l'entraîner à sa suite - elle savait qu'il n'avait pas envie de ce genre d'attentions au milieu de ses camarades :

- Tu me prends par les sentiments ! Tu sais que je suis bavarde et que j'aime parler. Mais trouvons un endroit tranquille alors !

Elle aurait bien proposé sa chambre mais cela aurait été trop beau aussi ne restait-il sans doute que la cour ou un banc au parc tout proche.

Arthur l'entraîna dans un coin de la cour, sur le côté d'un appentis où s'entassaient des centaines de bûches. On y avait entreposé des ballots de paille à l'air libre, sans doute pour profiter du soleil radieux des derniers jours. Arthur escalada l'un d'entre eux, aida Chandara à le rejoindre, et s'assit confortablement. Le jeune homme semblait trouver l'observatoire parfait, comme un petit coin de campagne au coeur de la ville. Chandara entendit des petites créatures — peut-être des souris — farfouiller autour d'elle. Les brins de paille avaient l'art de se glisser entre les interstices des vêtements et il était une chance qu'elle ne porte pas une de ces robes plus habillées auxquelles elle rêvait en secret.

Malgré les indésirables, la jeune-femme était ravie et s'était laissée aider à grimper avec plaisir avant de s'asseoir en à côté du paladin. Elle parla la première pour manifester son enthousiasme en commençant par un baiser sur la joue d'Arthur :

- C'est comme un petit bout de mon ancien chez moi ici : toute petite, j'aimais déjà grimper et me dissimuler là où je pouvais observer tout le domaine. Un peu comme font les chats ! Avec mes frères, on pouvait rester des heures ainsi et je crois qu'ils y consentaient tout comme nos parent parce que c'était une des seules situations où je ne courrai pas partout !

Arthur lui sourit.
" Je ne peux pas dire que j'ai eu cette expérience de la vie... Quand nous sortons en campagne, je sursaute à la moindre guêpe, dit-il avec une grimace. Enfin, je commence à m'y faire. Mais je suis le premier à repérer un siège confortable pour m'apercevoir ensuite qu'il s'agissait d'une fourmilière."
Il soupira.
" Ça a dû être agréable, cette enfance à la campagne. Je parie que tu étais la préférée de tes parents. Tu étais la seule fille, n'est-ce pas ?"

Chandara glissa sa main dans la sienne et ne manqua pas de répondre à son sourire, à la fois amusée des révélations d'Arthur et un peu nostalgique peut-être.

- C'est vrai que je n'ai pas eu de sœur au plus grand dam de ma mère sans doute : d'autant que j'étais un vrai garçon manqué à cette époque ! Et c'est sûr que lorsqu'il fallait réclamer une permission ou quelque-chose, mes frères avaient bien compris que notre père serait plus sensible si c'était moi qui demandait. Oui, c'était une époque très agréable et j'ai eu une enfance heureuse mais j'aspire maintenant à autre chose je crois.

" Je ne peux pas me représenter, dit Arthur avec un léger sourire. J'ai l'impression que si j'avais une famille aimante... J'aurais envie de vivre à leurs côtés, pour toujours. Mais sans doute que j'idéalise, parce que je n'en ai aucune expérience."
Il disait cela sans la moindre mélancolie, énonçant des faits.
" C'est peut-être pour ça que tu étais moins attachée à ta commanderie. Tu avais déjà des frères à la hauteur... Pourquoi en vouloir d'autres ?"

Une fois de plus elle avait l'impression d'avoir trouvé en Arthur la personne la plus capable de la comprendre malgré toutes leurs différences, de leur caractère et de leur parcours. Elle avait resserré un peu sa main autour de la sienne quand il avait évoqué la famille aimante qu'il n'avait pas eu la chance d'avoir et elle réfléchit quelques instants à sa théorie concernant la commanderie avant de répondre :

- Oui, il a été difficile de les quitter, surtout mon frère jumeau. Et j'ai vraiment envie de les revoir au moins de temps en temps. Mais je ne me vois pas retourner vivre à la campagne non plus. Heureusement, Cojum n'est pas si loin, surtout de Luménis quand on y réfléchit bien...

Bon, ce n'était peut-être pas très subtil comme façon d'aborder les choses mais cela n'avait jamais été son fort non plus. Elle avait tout de même baissé les yeux, anxieuse de la réaction du paladin.

Mais Arthur était Arthur, et il ne releva pas l'allusion.
" Ça doit être drôlement inquiétant pour eux, de te savoir sur les routes... Le métier de paladin est dangereux..."
Son sourire se fit ironique.
" Misère, écoute-moi parler... Je suis vraiment mal placé, vu que j'ai fait ce choix. Mais ma mère ne me l'a jamais pardonné."

Bon, au moins n'avait-il pas fui suite à son allusion ! Mais elle n'aurais pas risqué d'évoquer pareil sujet si elle avait vraiment craint pareille réaction : Arthur semblait toujours calme et philosophe pour ce qui était des sujets qu'il entendait manifestement éviter. Elle répondit non sans avoir déposé spontanément un nouveau baiser sur sa joue :

- Je ne peux pas lui en vouloir d'avoir un peu peur de te perdre ! Et pour ma famille, c'est aussi le cas : ils étaient soulagés de me voir après la guerre mais ils ont accepté que c'était la carrière que j'entendais épouser. Et aussi celle qui me permet de m'épanouir. Je trouve dommage que tes parents ne t'aient pas encouragé à suivre la voie que tu souhaitais...

" J'imagine que je ne pouvais pas choisir pire, dit-il avec un haussement d'épaules. Ils l'ont pris comme une insulte, je suppose, un acte de rébellion."
Il sourit doucement.
" Et je ne suis même pas certain que ça n'en était pas un."
Il se tourna vers elle.
" Et toi ? Pourquoi as-tu choisi cette voie ?"

Elle aurait dû s'attendre à cette question et les réponses se bousculèrent dans sa tête avant de se perdre dans le charmant sourire du paladin qu'elle sentait si proche. Elle dut faire un effort sur elle-même et se replonger dans ses jeunes années avant de lui retourner son sourire et de répondre, sincère :

- Je crois que ce n'est pas une voie que l'on choisit mais plutôt l'inverse. Bien sûr, depuis toute petite, j'ai été attirée par ce que je pensais être l'aventure : cela se résumait à l'époque à chasser les fantômes ou les bandits imaginaires avec mes frères. Peu à peu, j'ai ressenti le besoin de devenir forte pour parvenir un jour à les protéger. Alors peut-être que c'est mon goût pour l'action ou comme pour toi, une façon d'échapper à la vie que ma mère aurait voulu que je mène. Mais voilà, un jour j'ai ressenti l'appel et j'ai su que c'est ce que j'avais toujours souhaité. Qu'il me fallait servir même si cela m'éloignait de ceux que j'aimais.

Son regard s'était un peu perdu et elle se rendit subitement compte - après ces derniers mots - qu'elle dévisageait Arthur.

Il sourit et l'embrassa doucement sur le front.
" Je t'aurais bien vue barde. Avec ton goût de... l'extravagance. Ce sont aussi des gens qui aiment l'aventure. Ils savent se battre... et ils sont un peu moins... contrôlés que les paladins. Mais si tu as entendu l'appel... C'est autre chose. Et c'est évidemment nécessaire, pour devenir paladin."
Son regard se fit un peu plus distant.
" Mais imagine ça... Helm est mort. Un grand drame, évidemment, un gouffre, même... Mais c'est aussi une seconde chance... Le monde entier s'ouvre à toi. Et tu es à l'endroit parfait pour prendre cet élan. Tu es encore si jeune... Tu as tout le temps pour prendre la bonne décision."
Ses yeux revinrent vers elle.
" Te connaissant... Je craindrais que tu veuilles aller trop vite."

Le regard de la jeune-femme se fit songeur sans pour autant qu'elle ne le quitte des yeux comme si elle avait besoin de rechercher un élément solide auquel se raccrocher dans le maelstrom de ses pensées. Comme si elle craignait que toute cette liberté ne risque de la perdre, comme si elle avait besoin de se raccrocher à lui. Son regard se fit un instant plus intense alors qu'elle répondait :

- Et tu me connais déjà bien : j'ai tendance à être exaltée, surtout quand je sais ce que je veux.

Elle laissa passer un moment avant d'ajouter sur le ton de l'humour :

- Mais je ne me verrais pas barde : je ne sais jouer d'aucun instrument et, mon pauvre, tu n'aimerais certainement pas m'entendre chanter !

" Ces choses-là s'apprennent, non ? répondit Arthur avec malice. Il y a des bardes qui se contentent de raconter ou de jouer de la musique, cela dit... Enfin... J'y connais rien, en barde. Je n'ai moi-même pas l'oreille musicale... Je ne suis pas certain que si tu chantais faux, je m'en rendrais compte."
Il croisa les bras.
" Mais donc... tu chantes faux et tu ne sais pas cuisiner ? Une jeune fille de bonne famille comme toi ? Heureusement que tes parents étaient ouverts d'esprit !"

Chandara l'imita en croisant les bras pour prendre une expression faussement indignée. Mais elle avait bien du mal à réprimer le petit sourire qui ourlait le coin de ses lèvres. Elle tenta même de répondre sur un ton sérieux mais elle ruina son effet en éclatant de rire au milieu de sa tirade :

- Et je tiens aussi à préciser que je ne suis pas particulièrement habile avec une aiguille si on veut faire le tour des clichés. Mais il faut croire que je sais me rattraper sur bien d'autres choses... Ou alors je redresse la barre grâce à mon charisme extraordinaire !

Elle sourit et se blottit un peu plus contre lui avant d'ajouter :

- Mais maintenant que tu connais certains de mes terribles secrets, c'est à ton tour : quels sont donc tes lacunes ? Parce que moi je n'ai pas trouvé !

" Ça, c'est parce que l'amour rend aveugle, dit Arthur avec une grimace. Honnêtement, j'ai plein de défauts et je serais plus rassuré que tu en sois consciente. Sinon, je vivrais éternellement avec l'inquiétude que tu reprennes tes esprits et que tu réalises que je ne suis pas cet homme idéal que tu t'es inventé."
Son sourire chaleureux revint sur son visage.
" Mais je sais que tu me taquines et que tu es plus réaliste que tu ne le prétends."

Chandara leva sa main pour y déposer un léger baiser avant de répondre d'un ton assuré :

- Evidemment que je suis réaliste : tu as tes défauts et moi les miens et ce sont eux qui font notre personnalité ! Tu n'as pas à t'inquiéter, j'en suis consciente. Et pour ce qui est de te taquiner, ce n'est pas si désagréable, non ? Et puis, bien sûr que tu es l'homme idéal pour moi puisque tu es mon petit ami !

Elle n'était pas tout à fait sérieuse à voir le regard amusé qu'elle porta sur lui mais ce n'était pas pour autant un mensonge.

" Méfie-toi ! Je pourrais me reposer sur mes lauriers ! s'exclama-t-il joyeusement. Enfin non... Vu que tu ne sais ni cuisiner, ni coudre, je ne pourrai pas me reposer du tout. Enfin, je suppose que tu bineras le jardin. Vu que tu as de la famille dans l'agriculture, tu as sûrement la main verte ! Sauf si la terre, tout ça, ça devient trop crado pour la Sunite en gestation que tu es. Il te restera toujours le choix des rideaux. C'est trrrrrrrrrrrès important, le choix des rideaux."

Chandara était profondément touchée qu'Arthur évoque aussi naturellement leur possible vie commune mais le ton du jeune-homme était tellement léger et joyeux qu'elle éclata de rire mais répondit néanmoins avec sérieux :

- Oh, les Sunites aiment entretenir la beauté des jardins donc ce ne sera pas un problème et d'accord, je choisirai nos rideaux !

Elle ne résista pas à l'envie de poser ses lèvres sur les siennes avec tendresse - juste un instant - mais oublieuse de l'endroit où ils se trouvaient.

La Couronne de Cuivre

[Bâtiment] La Commanderie des Paladins de Lathandre