[Lieu] Rohan

[Arthur de Faisanlys]

HRP : et moi donc... J'aurais dû me mettre en congé tout le mois de novembre

Arthur ne prit aucun risque : il mit pied à terre avant d'atteindre les murailles et chercha un endroit où cacher le cheval de feu. Il avait l'intention de lui demander d'attendre — c'était le genre de choses qu'il semblait capable de faire — puis de gagner la ville à pied, avec Phénix et les hommes inconscients. Sans doute lui faudrait-il se fendre d'un petit discours avant que la garde ne lui ouvre les portes, cependant, mais il finirait bien par les convaincre... Il était paladin, il avait... une aura !

[Elzen]

La créature, sitôt que le paladin eût trouvé l'endroit adéquat, ne fit aucune difficulté. Combien de temps les sortilèges qu'elle avait probablement subi dureraient-ils ? Toujours est-il qu'elle demeurait dans l'immédiat parfaitement docile, laissant le jeune homme et son autre monture emporter leur chargement humain.

Lorsqu'il parvint à la porte de la ville, il n'eut, contrairement à ce qu'il avait anticipé aucune explication à donner : des ordres avaient vraisemblablement été donnés depuis leur départ. Conformément à ce qu'avait exigé Alurtil, un prêtre se tenait à proximité des portes et se hâta de venir prendre les deux victimes en charge. Puis on conduisit Arthur jusqu'au gradé auquel il avait eu affaire précédemment, lequel lui demanda des précisions sur ce que son compagnon et lui avaient découvert.

[Arthur de Faisanlys]

Les grands discours bien clairs, ce n'était pas vraiment la spécialité d'Arthur. Sans quoi, il aurait probablement continué dans la voie d'avocat.
" Ah... Heu... Je ne sais pas trop. Je suppose que c'est une sorte de ferme... Et autour, il y a des créatures bizarres. Comme des Vargouilles, qui poussent sur vos épaules si vous êtes mordu par une autre Vargouille... ou bien des chevaux démoniaques... On pense bien qu'il doit y avoir... sans doute un portail quelque part. Mais on ne l'a pas encore trouvé. Et je devrais me dépêcher de rejoindre Alurtil avant qu'il ne lui arrive des bricoles, vu que je l'ai laissé là-bas tout seul. Bon, il est drôlement costaud et expérimenté, c'est pas ça, mais deux lames valent mieux qu'une, vous ne croyez pas ?"

[Elzen]

Le capitaine acquiesça et demanda s'ils avaient besoin de renfort. Puisque le risque était avéré, il était du devoir des soldats d'intervenir, mais le paladin avait vu les lieux et était sans doute le mieux à-même de juger qui devait être mobilisé. Fallait-il un magicien ? Un prêtre ? Des épéistes entraînés ? Était-il au contraire préférable de n'envoyer personne, tout surplus étant susceptible de gêner les combattants sacrés dans leur tâche ? Sitôt qu'Arthur aurait donné son avis, les ordres serait passés.
Cette question fut d'ailleurs suivie d'une autre : la localisation de la ferme en question. Le capitaine lui présenta une carte des environs, avançant qu'il pourrait ainsi envoyer les renforts dès qu'ils seraient prêts, même si le jeune homme souhaitait repartir sans attendre.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur tâcha tant bien que mal de se repérer sur la carte. Il n'était pas expert en la matière, mais pas complètement ignare non plus : il était nécessaire de savoir s'orienter quand on faisait son métier. Quant aux renforts...
" Heu... Je ne sais pas ce que vous avez à disposition. Si vous avez des combattants expérimentés... C'est sûr que ça ne serait pas de refus. Mais en même temps, il ne s'agit pas non plus d'affronter une meute de loups ou quelques brigands... Donc ce serait mieux qu'ils aient un peu de bouteille, je suppose. Après, des épées ou des sortilèges... Tout est bon à prendre."

[Elzen]

« Nous allons faire le nécessaire. »

Le capitaine observa le paladin pendant qu'il repérait les lieux sur la carte – même pour quelqu'un qui n'était guère habitué à la besogne, le bâtiment, avec le chemin y menant en s'éloignant de la grand route, était relativement simple à reconnaître, ou du moins tout à fait à sa portée, une fois que l'on regardait dans le bon secteur – et sembla surpris de l'endroit désigné. Il saisit alors un dossier sur son bureau, et le feuilleta d'un air perplexe, avant de reporter son attention sur le paladin.

« Ce bâtiment appartient au propriétaire de la maison qui a brûlé aujourd'hui… »

[Arthur de Faisanlys]

" Oh ? Et il est où, lui ? Vous l'avez retrouvé ?"
Peut-être le lui avait-on dit plus tôt, mais avec toutes les émotions des dernières heures, Arthur n'était plus tout à fait sûr des détails de l'enquête. Il ne lui paraissait cependant pas impossible que l'apprenti sorcier (ou plutôt démonologue) ne se soit brûlé les ailes...

[Elzen]

« Aucune trace jusque là. Mais les soldats qui se sont rendus jusqu'à l'exploitation – ce devait être de l'ordre de la demi-heure avant ceux que vous ramenez, le temps pour ces derniers, dépêchés au même moment, d'apprendre que Maître Alurtil avait quitté la ville et de trouver la direction qu'il avait prise – ont trouvé porte close et, puisqu'il n'y avait aucune trace de lutte à cet endroit, n'ont pas insisté. Il se trouve en fait peut-être à l'intérieur. »

Ce qui, de victime, le faisait visiblement devenir suspect aux yeux du soldat. Celui-ci n'ajouta cependant rien à ce sujet : compte tenu de la nature des troubles, un simple humain ne dominerait sans doute pas l'équation, lorsque le paladin accomplirait sa tâche sur place.

« Quoiqu'il en soit, nous réunissons nos renforts aussi vite que possible. Préférez-vous les attendre sur place ou repartir immédiatement ? »

Dans ce dernier cas, s'il n'avait rien à ajouter, Arthur était libre de quitter les lieux.

[Arthur de Faisanlys]

" Je vais repartir... J'ai laissé un cheval... heu... Ahum... et puis je n'aime pas que Maître Alurtil soit tout seul... Enfin, il est costaud, c'est sûr, mais bon... Deux épées, hein... Hum. Je file."
Et c'est ce qu'il fit, avec l'intention de d'abord récupérer Phénix, puis le cheval de feu, puis de retourner au plus vite là où devait l'attendre le nain.

[Elzen]

Arthur put récupérer les deux animaux sans difficulté aucune. La monture fiélone semblait toujours aussi magiquement docile – sans doute les sortilèges étaient-ils prévus pour une certaine durée. Il put faire le chemin inverse et retourner jusqu'à la bâtisse sans rencontrer ni diablotin, ni vargouille, ni d'ailleurs âme qui vive. Y compris celle qu'il attendait : Alurtil n'était manifestement plus devant la maison.
Il n'y avait, pour autant qu'il pouvait en juger à la lueur des flammes – un autre aspect bien pratique de la créature pourtant maléfique qui l'accompagnait –, aucune trace de lutte aux alentours. Pas plus que de nouvelle victime traînée quelque part. Si le nain était parti, c'était sans doute à pieds. Mais dans quelle direction ? Pouvait-on envisager qu'il ait quitté son poste ? Aux alentours, tout semblait calme…

[Arthur de Faisanlys]

Laissant Phénix à l'écart, le jeune paladin décida de faire le tour de la propriété, perché sur son cheval de feu. Ce n'était pas très discret, mais ses limites humaines l'exigeaient, et il ne se sentait pas assez assuré pour appeler le nain à tue-tête, pas encore... S'il ne trouvait aucune piste, aucune trace, aucun signe du gardien, alors il retournerait sans doute dans la maison, en espérant ne rien y trouver de désagréable.

[Elzen]

Le tour de la propriété sur le dos de la formidable monture fut vite fait. Quelques bruits indiquèrent au paladin que des créatures nocturnes s'éloignaient précipitamment sur son passage, sans doute effrayés par les flammes : il ne devait s'agir que d'animaux ordinaires, et non de dangers venus des plans du mal. Tout était calme : aucune trace du nain, ni d'un quelconque autre occupant des lieux.
Parvenu sur le dernier côté de la bâtisse, cependant, celui qu'il n'avait pas longé en se rendant à l'écurie un peu plus tôt, Arthur put constater que s'y dessinait une porte assez imposante, qui semblait bien fermée, mais pas suffisamment pour masquer totalement une sorte de bourdonnement étrange. Quelque chose, à l'intérieur, était en train de fonctionner. Pour faire quoi ? Impossible, sans doute, de le savoir sans entrer…

[Arthur de Faisanlys]

Mais était-il très malin d'entrer par la porte principale ? Ne valait-il pas mieux reprendre le chemin qu'il avait arpenté avec le nain plus tôt ? Il n'était pas impossible qu'Alurtil soit retourné à l'intérieur, intrigué par un mouvement ou un bruit. Arthur préféra éviter de cette approche frontale et guida le cheval vers la porte par laquelle il s'était introduit dans la bâtisse plus tôt dans la nuit. Il lui faudrait retrouver une source de lumière — il pouvait difficile entrer avec le cheval — puis il retracerait leur parcours et pénétrerait plus loin à l'intérieur, à la recherche du Gardien et la source de ce bourdonnement.

[Elzen]

Arthur aurait sans doute pu se débrouiller, utilisant la végétation locale et sa source manifestement intarissable de flammes, pour se fabriquer une torche de fortune. Ce ne fut cependant pas nécessaire : pousser la porte que le nain et lui avaient franchi plus tôt dans la soirée, il put constater qu'une lumière brillait à l'intérieur. Celle de la lampe qu'il avait allumée pour explorer les environs, et qu'il avait laissé au gardien tandis que lui-même emportait la sphère lumineuse. Et elle se trouvait toujours entre les mêmes mains depuis lors : Alurtil était debout face à la dernière porte, celle qu'ils n'avaient pas ouverte, et qui menait sans doute à l'endroit d'où provenait ce curieux bourdonnement. Lequel sembla gagner en intensité dès que le paladin fut entré, comme si les murs de la bâtisse eux-mêmes en tremblaient.

Percevant que quelqu'un approchait, Throd Alurtil se retourna vivement, pointant son arme vers Arthur. Il la baissa cependant aussitôt en reconnaissant son camarade.

« On dirait qu'une sorte de cérémonie a commencé… »

[Arthur de Faisanlys]

Arthur se sentit soulagé de le retrouver et lui adressa un léger sourire, avant de revenir à l'urgence de la situation présente. Il ne savait pas comment le nain pouvait déduire l'état des choses sur base d'une vibration, mais c'était bien pour ça qu'il était le spécialiste !
" Est-ce que nous n'avons pas intérêt à l'interrompre avant qu'elle touche à son terme ? J'imagine que ce n'est pas une cérémonie aux objectifs très agréables... et ce serait dommage que nous nous retrouvions avec un fiélon sur les bras."

[Elzen]

HRP : à la base, je voulais dire « rituel » plutôt que « cérémonie » On va mettre le lapsus sur le compte de l'heure.

« C'est aussi mon avis. »

Manifestement, le nain était prêt à intervenir depuis qu'il avait compris ce qui se tramait – avait-il tiré cette information de ce seul étrange bourdonnement ou avait-il pu constater d'autres choses pendant l'absence du paladin ? –, mais attendait le retour de son compagnon pour ne pas foncer dans le tas tout seul. Et si Arthur, pour sa part, jugeait préférable d'intervenir sans attendre l'arrivée de renforts supplémentaires, cette porte ne semblait attendre que d'être ouverte – quitte à voler en éclat si besoin en était.

Mais peut-être, malgré l'incertitude au sujet de ce qu'ils trouveraient derrière, le paladin avait-il quelques éléments tactiques à formuler ?

[Arthur de Faisanlys]

Mais Arthur n'était pas un stratège, et réfléchir à ce genre de choses face à une porte close, en n'ayant pas la moindre idée de ce qui se trouvait derrière, lui paraissait largement superflu.
" Je vais passer devant." proposa-t-il cependant.
Après tout, c'était sa spécialité : il était grand, il était costaud, il pouvait protéger le nain un instant, le temps qu'ils avisent... Y aurait-il un fiélon, dix nécromanciens déments ou cent vargoules ? Espérons rien d'aussi conséquent. Son seul souci, en réalité, était la lumière, ou son absence. Le reste... A la guerre comme à la guerre : il aurait fatalement vu pire en Dorrandin.

[Elzen]

Était-ce si sûr ?

Mais la lumière ne fut pas un problème : celle de la pièce sur laquelle la porte s'ouvrait, quoique peu importante, était amplement suffisante pour observer la scène : au centre de la pièce, leur tournant le dos, un homme se dressait devant un autel, manifestement en train de procéder à quelque incantation. La vibration, le bourdonnement qui les environnaient, et qui se firent nettement plus intense dès que la porte fut ouverte, semblaient émaner pour partie de cet autel ; mais une portion bien plus importante émergeait d'une sorte de mur de lumière situé de l'autre côté.
Difficile de distinguer quoi que ce soit au travers de ce mur de lumière, mais Arthur eut aussitôt la conviction qu'il s'agissait d'une sorte de portail menant à un autre plan – ou plutôt, permettant d'en émerger. Quelque chose, lui sembla-t-il, était sur le point de franchir ce portail pour arriver jusqu'à eux…

Mais quoi que soit cette entité, d'autres avaient déjà pris place dans le plan matériel. Juste sous le plafond de la pièce voletaient deux créatures ailées d'aspect familier : sans doute les rescapées des raids qui avaient eu lieu en ville. Au sol, à proximité de chacun des flambeaux qui éclairaient les lieux – lesquels étaient disposés en cercle autour de l'autel – des créatures de la taille approximative du nain, assez informes, mais qui semblaient néanmoins parfaitement en état de se battre, montaient la garde. Et sitôt que la porte fut ouverte, elles tournèrent ce qui leur servait de visage vers les deux nouveaux venus…

[Arthur de Faisanlys]

Arthur vit bien sûr les petits silhouettes et les créatures volantes, mais ce n'étaient que des distractions : la véritable cible, c'était la silhouette qui psalmodiait. Aussi décida-t-il de charger comme il l'aurait fait sur le dos de son destrier. Avec un peu de chance (il en avait peu mais il était lathandrite), il espérait que masse et célérité conjuguées lui permettraient d'atteindre l'incantateur et de l'interrompre dans sa litanie maléfique. Après, il ferait face à ce qui viendrait.

[Elzen]

Même sans le cheval, un paladin équipé était difficile à arrêter, à plus forte raison secondé par un gardien qui semblait avoir exactement le même objectif. Toutefois, les créatures qui entouraient l'autel étaient nombreuses et déterminées à les empêcher de passer. Quoiqu'elles ne semblaient pas briller par leur intelligence, elles n'étaient pas dénuées de puissance et parvinrent à ralentir les deux alliés.
Le temps qu'il parvienne à portée d'épée de l'incantateur, Arthur put constater trois choses : face à lui, l'homme ne s'était pas retourné et continuait son rituel. Juste derrière, une forme sombre commençait à émerger du portail. Et, plus haut, l'une des créatures ailées plongeait sur lui, toutes griffes dehors. À lui de décider dans quel ordre il traitait ces différentes informations – il n'avait qu'une fraction de seconde pour le faire.

Et quel que soit ton choix, j'aurai besoin du résultat d'un D20.

[Arthur de Faisanlys]

HRP : le d20 dit 16... Zut, c'est pas dans ce jeu qu'on doit faire le plus petit possible ?

Arthur ne changea pas d'objectif : l'incantateur d'abord, le reste ensuite. Il espérait toujours qu'interrompre le rituel renverrait la créature d'où elle venait avant qu'elle ne puisse se dégager du portail. S'il devait se prendre un diablotin sur le crâne, tant pis : un fiélon serait nettement plus compliqué à contenir. Et puis ce n'était pas le moment de s'empêtrer dans des réflexions, c'était le moment d'agir.

[Elzen]

HRP : pas cette fois

Arthur eut l'impression de vivre les quelques secondes qui suivirent au ralenti.
Tout d'abord, son coup porta.
Il y eut une sorte de décharge électrique lorsque son épée atteignit l'incantateur, puis trois phénomènes quasi-simultanés se produisirent.
Une sorte de violente bourrasque aussi subite qu'imprévue le frappa, mais il parvint à rester debout. Elle semblait être venue de la direction du portail.
Toutes les lumières de la pièce s'éteignirent. Seul le portail continua de briller quelques fractions de secondes de plus, mais il se fondit à son tour dans l'obscurité.
Quelque chose – sans doute le diablotin – heurta violemment son armure, lui assénant deux coups de griffe au passage avant qu'il ne puisse réagir.

Alors que ses réflexes se déclenchaient face à cette dernière agression, cependant, le bruit sinistre d'une lame brisant des os se produisit à une distance très réduite de ses oreilles.
Puis plus rien.

Il était toujours debout, et le temps semblait reprendre son cours normal.
Le poids de la créature pesait encore sur son épaule, mais il s'agissait maintenant d'un poids mort.
Plus aucune lumière n'éclairait la pièce. On n'y voyait goutte.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur resta immobile, résistant à la tentation de mener la main à l'endroit où il avait été griffé. Il essaya de maîtriser son souffle pour tenter de percevoir quelque au travers du silence, espéra que ses yeux s'habitueraient rapidement à l'obscurité. Pourquoi diable n'avait-il pas une goutte de sang elfe ? Lathandre était le dieu de la lumière, mais même s'il avait connu l'incantation nécessaire, le temps de la prononcer l'aurait bien trop exposé.
Il resta donc en attente... quelques secondes encore... S'il ne se passait rien, s'il ne devinait rien dans les ténèbres, il serait temps d'aviser. En général, les gros fiélons n'étaient pas des maîtres de la furtivité.

[Elzen]

Ses yeux parvinrent tant bien que mal à s'habituer à l'obscurité. Celle-ci n'était en effet pas entièrement complète : restait la lampe qu'ils avaient abandonnée au sol, dans l'autre pièce, au moment de franchir la porte. Bien insuffisant pour permettre à un simple humain d'y voir correctement, celui lui permettait cependant de distinguer des formes. Près de lui, celle qu'il identifia comme étant Alurtil, l'arme levée, aux aguets. Au sol, l'incantateur, peut-être encore vivant, mais dans l'immédiat immobile.
Pas de silhouette de plus grande taille que celles-ci dans les environs immédiats : il ne semblait pas qu'un fiélon soit sur le point de se lancer sur lui… en revanche, tout autour d'eux, un certain nombre des créatures informes qui les avaient “accueilli” dans la pièce étaient toujours là. Il lui sembla même qu'elles étaient plus nombreuses qu'au départ. Et quoiqu'elles soient pour l'instant immobiles, cela ne durerait sans doute pas…

[Arthur de Faisanlys]

Pendant une seconde, Arthur eut envie de rire. Il y avait quelque chose d'assez cocasse dans cette situation où tant les créatures ténébreuses que leurs adversaires demeuraient figés, en attente. Mais il se reprit. Il n'y avait rien de drôle dans tout ça. Il jaugea la petite forme la plus proche, puis jeta un oeil en direction de la masse inerte de l'incantateur, tâchant d'estimer s'il avait une chance de pouvoir atteindre l'homme affalé ou s'il valait mieux d'abord s'occuper de ces petits monstres...

[Elzen]

« Qu'est-ce qui les retient ? »

Alurtil avait murmuré, dans un souffle, sans doute plus pour lui-même qu'autre chose. Cela avait été juste assez fort pour qu'Arthur puisse entendre. Mais l'expert de ce genre de créatures qu'était le gardien était assurément perplexe.

L'incantateur, pour sa part, n'était pas tombé bien loin de l'endroit où se tenait le paladin – bien plus prêt que la plus proche des créatures adverses. Pour autant que l'on pouvait en juger avec des yeux humains dans cette obscurité, il semblait inconscient.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur était aussi surpris qu'Alurtil : il s'était attendu à ce qu'une nuée de créatures lui fondent dessus au moindre mot.
" J'en sais rien mais on ne va pas s'en plaindre." répondit-il à mi-voix.
Il garda son épée à la main droite et s'accroupit près de l'incantateur, cherchant un signe de vie de l'autre main, le flux du sang à la gorge, un souffle aux lèvres. Ce n'était pas la position la plus prudente du monde mais Alurtil voyait sûrement très bien dans le noir et pourrait l'avertir en cas de danger.

[Elzen]

L'homme était encore en vie, mais il avait déjà perdu beaucoup de sang et ne se relèverait pas sans de sérieux soins, s'il le faisait un jour. Il était sans doute loin d'être assez fort pour résister au coup d'épée d'un paladin entraîné, et l'énergie magique qu'il manipulait au moment du choc ne semblait pas avoir arrangé les choses.

Alurtil continuait de couvrir ses arrières, et personne d'autre que lui ne bougeait pour l'instant.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur ressentit une pointe de honte en constatant les dégâts que sa lame avait causés. Il avait agi dans le feu de l'instant, mais à présent, il réalisait qu'il avait frappé un homme désarmé, qui lui tournait le dos de surcroît. Bien sûr, il était maléfique. Ou peut-être simplement très stupide. C'était une de ces zones grises de ses voeux. Othon lui aurait dit d'arrêter de se casser la tête mais Armand aurait sans doute fait une petite grimace. Bref, il n'était pas fier. Et il décida d'utiliser son énergie divine pour soigner l'homme. Cela ne le sauverait sûrement pas mais cela lui semblait être la chose à faire pour récupérer les manquements antérieurs.

[Elzen]

Hasard ou non, ce fut l'instant où il commença à faire appel à sa magie que les créatures choisirent pour attaquer.

Alurtil fit de son mieux pour réceptionner la première charge ; mais, seul, il ne tarderait vraisemblablement pas à céder sous le nombre. L'énergie divine allait assurément améliorer l'état du blessé, mais il était sans doute préférable de ne pas s'attarder pour vérifier à quel point…