La Couronne de Cuivre

Avec horreur, Cricri reconnu l’atroce sensation qui annonçait la mort, cette mort qu’il avait fuit dans son cauchemar. Elle arrivait, pour lui, pour eux !

***Christophe***
Jet difficile
Esprit : 4-1=3
Résultats des dés : 1 et 5 donc 5
Jet de peur : 3

Indifférent au froid mortel, Piotr n’arrivait pas à se ressaisir. Tout son être était tourné vers les murmures de ses parents, la tentation de les rejoindre était presque irrésistible. Il lutait toujours, heureusement aidé par ses amis.
« Viens Piotr, viens qu’on puisse voir comme tu as grandi... Viens qu’on puisse enfin être tous réunis... »

***Pierre***
Jet difficile
Esprit : 5-1=4
Résultat du dé : 4
Presque attiré

***Benoît***
Esprit : 5
Résultat du dé : 4
Pas peur

***Bellatrix***
Esprit : 4
Résultat du dé : 5
Jet de peur : 3

Sitôt la porte fermé, Piotr fut totalement libéré de l’attraction des murmures. Il les entendait encore, étouffés, comme son ami, mais ils étaient devenus anonymes. Il avait réalisé le subterfuge, il en avait triomphé. Le duo percevait encore les pas précipités des terrifiés mais déjà distant. Quel chemin fallait-il précisément emprunter pour les retrouver ? Chaque seconde qui passait rendait la chose plus difficile. Mais voilà qu’un autre murmure s’éleva, une voix plus proche, une voix loin d’être inconnue.

« Ils courent, ils courent, ils ont le nounours, ils ont la clé vers la sortie. Et vous, qu’avez-vous ? Hahahahaha ! »

Le ricanement du diablotin, car c’était bien lui, fut reprit en échos à travers le dédale.

« Elle arrive, la faucheuse, ô mes pauvres amis, tout est fini ! Hahahaha ! Que c’est triste ! Et dire que j’aurai pu donner un coup de main si d’aventure vous aviez été plus sympa, surtout toi, p’tit malin ! »

Il parlait mais restait dans l’ombre, invisible.

L’Asperge s’était cogné et cela mit fin à sa course. Devant elle, Cricri, malgré sa peur heureusement moins vive, s’en rendit compte et pu s’arrêter. Maintenant, ils n’étaient plus que deux. Retourner à la porte de la salle blanche était déjà une entreprise hasardeuse tant ils avaient franchi de virages et d’intersections en l’espace de quelques minutes. De plus, Tony, dans les mains de la fillette, indiquait désormais une autre direction, sûrement la sortie du labyrinthe, vers les escaliers. Derrière eux, il y eut comme un ricanement mais faible, lointain. Le silence revint, lourd, opaque.

Et voilà que les ennuis surgissaient sur eux au pire moment, comme s’ils s’étaient tenus à l’affut de leur première erreur jusque-là. Maudissant la folie qui s’était emparée de Cricri et de Bellatrix, Benoît chercha dans les ombres à repérer le démon, balayant le couloir de sa torche. Un danger que l’on pouvait voir était souvent moins terrifiant que la situation actuelle où le diablotin pouvait leur sauter dessus à tout moment. Tâchant de gagner du temps et repérer leur agresseur, Benny chercha à provoquer le monstre :

- Si t’es si malin, t’as qu’à nous indiquer la sortie ! De toutes façons, on pourra pas échapper à ton maître.

Ils s'en croyaient définitivement débarrassés et voilà que le diablotin repointait le bout de son nez. Au pire moment, de surcroît... Toutefois,était -ce vraiment étonnant, dans le fond ? "Ils" savaient, comme l'avait dit Bellatrix, et l'infernale créature, grâce à son pouvoir de téléportation, était naturellement la première arrivée sur les lieux. Les autres finiraient par venir, eux aussi. C'était une bonne raison pour ne pas s'attarder. De surcroît, mieux valait empêcher Benny de provoquer davantage leur ennemi : certes, il n'avait pas d'objets à leur balancer à la figure, dans les parages, mais il pouvait leur nuire de bien d'autres façons...

-Allez, viens, dit-il à son copain. Restons pas là.

Son épée glissée à la ceinture, sa lampe de poche dans la main droite et la caisse de Christophe dans l'autre, le petit garçon commença à s'avancer dans le couloir. Les marques tracées par Benny les conduiraient jusqu'à la sortie. Cependant, pour éviter que le monstre ne les repère et n'essaie de les effacer, il prendrait grand soin de ne pas en parler et de balayer l'ensemble du couloir du faisceau de sa torche électrique sans s'attarder sur elles. Quant à leurs deux amis... Tony était avec eux, et Bellatrix avait de quoi les éclairer. Il n'était donc pas impossible que leurs deux groupes se rejoignent au pied de l'escalier...

Bellatrix se remit péniblement debout. Sa tête lui faisait mal à cause du choc. Mais au moins, elle s'était arrêtée de courir. Elle regarda autour d'elle, puis Tony qui lui indiquait un endroit de sa patte. Christophe n'était pas loin. Elle prit son courage à deux mains et alla le rejoindre.

Elle ne savait pas vraiment quoi lui dire, confuse comme elle était de s'être enfuie sans demander son reste. Et il y avait pire. Ils étaient séparés des autres. Et ça, c'était mauvais, très mauvais.

"Il y a Tony qui indique une direction. Mais les deux autres sont pas là. Qu'est-ce qu'on fait ? Faudrait peut-être les attendre, non ?"

Il prenait peu à peu conscience de la situation dramatique qui leur arrivait : séparés dans un labyrinthe, sans savoir comment rejoindre Benny et Piotr... il avait envie de pleurer, mais même cela, il n'y arriva pas. Il hoqueta un bref sanglot, puis finit par se calmer quand Bellatrix parla.

"Faut les attendre. Ils peuvent pas trouver le chemin. Nous, on peut, Tony le fera toujours. On pourrait les appeler, mais j'ai peur que ça attire les monstres sur nous...

Non, appeler n'était pas une bonne idée. Parce que ça pouvait attirer tout le monde et surtout n'importe qui. Des n'importe qui, il y en avait beaucoup. Et maintenant, ils n'étaient que deux face au reste du monde. Deux pour l'instant, quatre ensuite - du moins elle l'espérait. Parce que deux, c'était certes mieux qu'un mais deux, ce n'était pas assez. Alors, ni une ni deux, elle dit à Cricri.

"Oui, on va les attendre. Et faut être discrets."

Parce que dans ses films, il arrivait souvent aux couples les plus hétéroclites de se faire dézinguer.

« Vous guider ? Mais oui, vous allez voir comme je vais bien vous guider ! », Répondit le diablotin à Benny.

Puis il éclata de rire avant que ne retombe le silence. Les deux garçons se mirent à avancer, guidé par les traces laissées par Benoît, une judicieuse initiative. Mais voilà que quelques secondes plus tard, un nouveau bruit attira leur attention. Cela ressemblait à... une craie contre la pierre. Oui, c’était sans doute ça. Quelqu’un, le monstre sûrement, faisait des traces, d’autres traces, dans un but plus qu’évident. On entendait aussi, si l’on dressait l’oreille, les pieds nus du démon sur les dalles. Difficile toutefois de déterminer sa position en ce lieu car l’architecture se complaisait à déformer les bruits. De surcroit, l’abominable créature étant doué de téléportation, il était vain de tenter de dresser son trajet.

Après un virage, le duo se retrouva devant, non pas deux, mais trois traces. Une seule était vraie, mais laquelle ? Le diablotin était habile de ses doigts, habile en imitation...

Ils attendirent donc. Une nouvelle fois, un ricanement distant leur parvint, mais ce fut bien tout. Le silence retomba, plus lourd que jamais. Le garçon et la fillette étaient cernés par les ombres d’où pouvait jaillir à tout instant une abomination. Le temps s’étira sous l’effet de l’appréhension.

Heureusement, voilà que quelque chose bougeait, deux formes s’avançaient d’un pas chaloupé. Ce pouvait être leurs deux amis. Mais ils ne disaient rien et ne portaient plus leurs torches électriques. Ce n’était, pour l’instant, que deux silhouettes indistinctes dans le couloir.

Les deux ombres pouvaient être Benny et Piotr... ou évidemment, deux êtres maléfiques venus pour les tuer, prendre leurs âmes, ou pire encore - était-ce seulement possible ? Christophe n'osa donc pas appeler pour les attirer vers eux. Il préféra chuchoter à Bellatrix :

"Tu crois que c'est eux ? Ou des monstres ? On les appelle ?"

Après son examen, Benny sembla déceler une différence sur les traces de craie mais elle était si ténue qu’il n’aurait su l’affirmer. C’est sur cette seule base d’impression qu’il put déterminer une direction à suivre. Pendant ce temps, le diablotin poursuivait son œuvre comme en témoignait les discrets bruits trahissant sa présence. Il finit de nouveau par ricaner, sans doute très fier de lui.

« Tic tac, tic tac, le temps passe. Je serais vous, j’irai plus vite car, voyez-vous, c’est la faucheuse qui arrive. Et elle n’est pas drôle. Ho non, pas du tout. Ensemble, on s’amuse bien n’est-ce pas ? Ne la laissez pas tout gâcher ! Hihihihi ! »

Sa voix lointaine laissait deviner que le labyrinthe était assez vaste, de quoi s’y perdre hélas. Et voilà qu’un autre son, derrière le duo, attira leur attention. Une porte s’était ouverte, sûrement celle de la salle blanche. Elle était déjà distante, heureusement. Et voilà que, venant de là, il y eut comme un claquement, puis un sifflement, quelque chose d’étrange. Difficile d’interpréter. Ce pouvait-il que le symbole laissé par Benoît fonctionne ? Si oui, les enfants avaient peut-être gagné quelques précieuses secondes. A moins que ce soit autre chose...

Les deux formes continuaient d’avancer de leur démarche incertaine. Et à chaque pas qu’elles faisaient, elles se précisaient. Bientôt, il ne fut plus possible de ce faire d’illusion. Ce n’était pas Pierre ou Benoît. Pourtant, ce n’était pas des inconnus non plus. Des corps de bois, des têtes rondes, des visages anonymes... Les enfants n’avaient pu oublier les pantins servant de support aux innombrables et splendides déguisements de M. Larouge. Ces deux pantins n’étaient pas déguisés. Ils n’en étaient sans doute que plus terribles, surtout pour l’Asperge qui les prit pour d’horribles poupées nées de ses pires peurs.

***Christophe***
Esprit : 4
Résultats des dés : 1 et 2 donc 2
Pas peur

***Bellatrix***
Pire peur, donc jet très difficile
Esprit : 4-2=2
Résultat du dé : 1
Pas peur

HRP : zut, va falloir que je change de dés, moi, c’est un scandale.

Le temps pressait aussi Benoît décida-t-il de faire confiance à son instinct. Et ce maudit diablotin de malheur commençait sérieusement à lui taper sur le système. Indiquant à Piotr la direction à suivre, le garçon ne put néanmoins s’empêcher de perdre un instant pour tenter de déstabiliser leur ennemi. En tous cas, c’est ainsi qu’il aurait justifié son geste impulsif et infantile si un adulte l’avait interrogé à ce moment. Il sortit l’une de ses craies de son sac et se mit à griffonner rapidement à côté des fausses traces. Au bout de quelques secondes à peine, une esquisse clairement identifiable s’affichait sur le mur : le diablotin, reconnaissable par ses ailes et ses petites dents pointues était grimé d’une petite auréole d’angelot, de flots sur les oreilles et d’un petit tutu des plus ridicules. Sous le dessin, une légende indiquait le titre de l’œuvre improvisée : « Le Mignon Diablotin ».

-Essaie plutôt d'imiter ça ! lança-t-il, moqueur.

Quand Benoit se mit à dessiner, pensant que son copain voulait tracer un nouveau symbole protecteur, Pierre reporta son attention sur les bruits provenant, à ce qu'il semblait, de la salle immaculée. Il se demanda, angoissé, si le diablotin avait raison, si la Mort était bel et bien lancée à leur trousses et si la protection magique placée sur la porte avait ou non fonctionné.

Lorsque le bruit de la craie contre, le gamin se tourna vers son ami et écarquilla des yeux ronds comme des soucoupes. Il songea d'abord à lui reprocher cette artistique provocation mais l'instant suivant, il se pliait en deux, terrassé par un fou-rire qui lui mena les larmes aux yeux et lui fit mal aux côtes. Voir le monstre ainsi ridiculisé avait quelque chose de jubilatoire, surtout après les épreuves que celui-ci leur avait infligées. Pierre se sentit même impressionné par le courage - certes téméraire - déployé par le garçon : lui-même n'avait pas osé une telle prouesse, bien que l'envie l'en ait furieusement démangé à plus d'une reprise. C'est sans doute pour cela que, oubliant un instant toute prudence, il s'engouffra dans la brèche et, à son tour, céda à ses envies de ripostes bien senties face aux jeux cruels de leur tourmenteur :

-Bien joué, Benny ! parvint-il à articuler. Il est hyper mignon, comme ça ! Et à sa place, je mettrai vraiment un tutu : habillé comme ça, y aurait moins de chances pour qu'on continue à le prendre pour une fille !

Après un nouvel accès de fou rire libérateur, le petit garçon se souvint malgré tout de leur situation précaire et parvint à ce ressaisir quelque peu.

-Allez, faut qu'on se remette en route ! lança-t-il, toujours à demi hilare.

Si le fait de voir s'animer ainsi des pantins normalement dénués de vie paraissait affreux, Christophe avait tellement vu de choses ignobles ces dernières heures qu'il était presque soulagé de constater qu'il ne s'agissait que de ça. Malgré tout... comment bougeaient-ils ? Faisaient-ils le ménage, tout comme les statuettes des chambres ? Et s'ils étaient, tous les quatre, les objets du ménage à faire... il déglutit avec peine. Il posa un doigt sur ses lèvres pour montrer à Bellatrix qu'il valait mieux rester silencieux. Peut-être les pantins ne les verraient-ils pas ?

Des poupées. Des vilaines poupées ! Bellatrix avait failli hurler avant de se reprendre. Elle avait doucement pris la main de Christophe dans la sienne avant de reculer doucement. Il ne fallait surtout pas faire de bruit. En même temps, du bout des lèvres, sans parler, elle avait recommencé à psalmodier sa liste favorite.

"Freddy, Jason, Damien, Michael Myers, Dracula, Smidge, Chucky"

Mais les deux pantins venaient droit sur les deux enfants, guidés par on ne sait quel instinct diabolique. En vérité, pour être plus exact, l’un venait vers Christophe et l’autre vers Bellatrix car tous les deux, le matin même, s’étaient déguisés lorsque M. Larouge leur en avait laissé la possibilité. Tous les deux avaient dépouillé un pantin respectif de son costume. Un peu plus tard, lors de la punition de l’horrible ex femme, tout le monde avait été bien trop pressé pour prendre le temps de remettre correctement en place les dit costumes. Tant pis. Les pantins n’étaient pas ravis et ils venaient pour se venger, à leur façon.

Plus que vingt mètres, plus que quinze, plus que dix. Et tout d’un coup, voilà une troisième poupée, sortie de nulle part, qui apparaissait. Celle-ci n’allait pas effrayer la fillette et pour cause, elle eut tôt fait de reconnaitre l’un de ses héros de films d’horreur. Chucky se jeta, poignard au poing, sur l’un des pantins. Aussitôt, tous deux roulèrent au sol en un mortel corps à corps. Chucky lançait ses répliques habituelles et, visiblement, il allait vite prendre l’avantage.

Mais il restait un second pantin qui, indifférent au sort de son collègue, continuait d’avancer. Il tourna vers Cricri son regard vide. Dans un instant, il serait sur lui...

Il n’y eut pas, de la part du diablotin, de réponse. Déjà, c’était anormal car le monstre avait la réplique facile. Le duo savait que, avec son don de téléportation, le démon pouvait facilement voir le dessin de Benny, d’autant plus qu’ils s’en étaient éloignés. Pendant un petit instant, il n’y eut plus un bruit. Si, il y avait une lointaine rumeur, quelques éclats de voix. Peut-être que cela venait des deux autres enfants mais impossible de reconnaitre l’un ou l’autre. Impossible même ne serait-ce de se guider au son bien trop lointain. Des sons lointains... une distance déjà conséquente séparait sans doute les deux groupes et ce n’était pas une bonne nouvelle. Pierre et Benoît continuaient d’avancer et voilà, devant eux, une nouvelle intersection. Cette fois, il n’y avait qu’une seule trace. Facile donc de poursuivre.

Il y eut encore une intersection, puis une autre et, à chaque fois, une seule trace. Mais voilà qu’au détour d’un virage, les lumières dévoilèrent une impasse. Là, sur le mur, il était écrit, à la craie : perdu. Il n’y avait, désormais, plus le moindre son autour des deux garçons. Mais ils n’étaient pas seuls, ils en avaient tous les deux la conviction...

Pas d'outils, pas d'épée, pas de poupée sortie d'un film d'horreur pour venir le secourir au dernier moment... il n'avait plus beaucoup d'alternatives : Bellatrix et lui n'étaient pas particulièrement costauds, et ils ne pourraient sûrement pas venir à bout de cet infâme pantin. Qu'aurait fait MacGyver dans un tel contexte ? Sans bricolage, il ne lui restait en général que ses poings pour frapper, mais... il n'avait aucune force ! Et si... il pourrait peut-être s'emparer de l'autre pantin pour frapper sur celui qui restait en état de combattre.

hrp : j'ignore si c'est possible, ils sont peut-être bien trop lourds

Benoît s’était senti de moins en moins assuré d’avoir fait le bon choix car les intersections dans lesquelles ils s’engageaient ne lui étaient aucunement familières. Evidemment, ce n’était pas étonnant en soi vu qu’ils les avaient empruntées dans l’autre sens à l’aller et que le labyrinthe lui était totalement étranger avant leur très bref séjour. Il eut toutefois la confirmation de ne pas s’être trompé en découvrant la surprise moqueuse réservée par le diablotin. La présence oppressante qu’il ressentit en arrivant au bout du mauvais chemin ne laissait que peu de place au doute : cela ne pouvait pas être uniquement à cause de la honte qu’il ressentait à s’être ainsi laissé berner. Le diablotin était là, dissimulé. Il en avait la conviction. Mais était-il seul ? Une nouvelle fois, le gamin laissa libre cours à sa frustration en lâchant d’un ton acide :

- C’est tout ce que tu sais faire ? Des tours de lâches ? T’es plus peureux qu’une fillette ! Espèce de Diablotine !

Bon, ils s'étaient trompés de route. Pierre n'en voulut pas un seul instant à Benoit - lui même aurait été incapable de discerner les signes qui étaient l’œuvre de son copain de ceux tracés par le monstre -, mais cet échec ne manqua pas de le décourager. Cependant, il refusa de laisser paraître ce sentiment : ç'aurait été faire trop plaisir à leur ennemi qui guettait leur réaction, qui avait écrit ce mot narquois sur le mur... Non, hors de question de lui donner satisfaction.

Il s'apprêtait à proposer calmement de repartir en arrière lorsque son ami se fendit de nouvelles provocations. Et, encore une fois, il ne put s'empêcher de rire, surtout à cause du surnom qu'il avait inventé. Il ne put, non plus, s'abstenir de renchérir : il avait trop besoin d'évacuer sa colère, sa frustration. Néanmoins, il ne perdit pas tout à fait le sens des priorités.

-T'embête pas, Benny, Diablotine répondra pas, fit-il, souriant. ELLE a pas de porte pour se cacher derrière, donc ELLE va pas se montrer ou répondre. ELLE aurait trop peur qu'on LA trouve et qu'on LA batte à nouveau ! Alors perdons pas de temps et rebroussons chemin.

S'ils suivaient les traces uniques en sens inverse, s'ils retrouvaient le dernier endroit où ils en avaient vu trois, peut-être parviendraient-ils à s'engager dans la bonne direction.

Le pantin et Chucky roulaient dans la poussière. Visiblement, la poupée avait l'avantage sur le pantin. Ils étaient donc deux contre un seul. Bellatrix se tourna vers Cricri avant de lui chuchoter.

"On peut l'attraper chacun d'un coté. Juste le temps que Chucky ait fini de régler son sort à l'autre. Après, il nous aidera. Tu es d'accord ?"

hrp : j'ai l'impression que le combat de chucky et du pantin n'est pas fini. Me trompais-je ?

HRP : par ici.