La Couronne de Cuivre

Il répondit à son léger baiser mais elle vit tout de suite que la lueur de malice ne s'était pas éteinte de son regard.
" Mouais, je crois que je fais quand même mieux de te dire les couleurs que je n'aime pas. C'est plus prudent. Et je parie que les Sunites n'ont pas planté leurs fleurs eux-mêmes. Ils ont fait venir des Chauntéens pour arracher les mauvaises herbes, tracer les allées, biner et retourner la terre et creuser les sillons. Ils ont juste posé les graines dans les trous après avoir inspecté chacune d'entre elle pour s'assurer qu'elle était la plus jolie du sachet. Les autres, ils les ont données aux oiseaux. Puis les Chauntéens ont tout refermé, tassé, arrosé, désherbé encore une fois, et c'est seulement quand les petites pouces ont fait des fleurs que les Sunites sont arrivés avec des "oh" et des "ah" stupéfaits. C'est ça la vérité. Mais non ! Je suis bête ! Ils ont tout fait faire par leurs novices de première année. Et ceux qui y ont pris du plaisir à avoir les genoux dans la terre et à creuser de leurs blanches mains jusqu'à s'en râper les ongles... Ils les ont virés !"

Chandara avait progressivement écarquillé les yeux au fur et à mesure de sa tirade et elle arborait à présent un air sans doute des plus comiques tant elle était stupéfaite de ce trait d’humour auquel le paladin ne l’avait pas habituée. Elle demeura ainsi, incrédule, pendant plusieurs longues secondes avant d’éclater de rire. Puis, après avoir péniblement recouvré son souffle, elle trouva enfin à répondre sur un ton taquin :

- Ce n’est pas très gentil de me faire marcher. Mais rien que pour être sûre… il va vraiment vraiment vraiment falloir que je parvienne à te convaincre de faire un petit tour au temple avec moi pour te prémunir contre ce genre de préjugés ! Et que tu me prouves par la même occasion que les lathandrites sont aussi courageux que les chauntéens !

" Chandara, nous avions un marché ! Il n'est absolument pas question que je pose le pied dans ce lieu de perdition. Non seulement dix-nuit nymphettes en sous-vêtements vont se ruer sur moi pour m'entraîner dans je-ne-sais-quel-buisson, mais en plus... Non, franchement. C'est très bien que tu gardes ton jardin secret. Et je promets d'arrêter de me moquer d'eux. Mais ne m'en demande pas plus. En contrepartie, je serai sage. Et puis c'est interdit dans les statuts de l'ordre, de toute façon. Donc désolé."
Il avait dit le début avec les yeux effarés, puis la fin en retrouvant le plus parfait sérieux. D'apparence, du moins. Difficile de juger de la réalité.

Mais la jeune-femme ne prit pas sa réponse au sérieux. En tous cas pas complètement. En tous cas, elle prit le parti de répondre sur un ton léger en s'accrochant gaiement à son bras :

- Tu as raison : mieux vaut que je te garde rien que pour moi et je trouverais bien des buissons ailleurs ! Par contre, tu n'auras pas à être toujours sage, ce serait bien dommage !

Elle lui sourit et ajouta d'un ton bien plus consensuel :

- Et sinon, même s'il ne s'agit pas d'acheter des rideaux, dis-moi donc quelles couleurs trouvent grâce à tes yeux ! Je veux savoir : c'est important !

Arthur eut un sourire énigmatique.
" Il y a une réponse officielle et une réponse officieuse à cette question. Officiellement, mes couleurs favorites sont le jaune, le rose et le orange. Ce sont les couleurs de l'aube, les couleurs de Lathandre. Et donc... ce sont fatalement mes couleurs préférées. Pour des rideaux, dans une salle à manger, du jaune, ça doit faire entrer le soleil, même au coeur de l'hiver ! Le rose, je suis moins sûr."
Son expression se fit plus pensive.
" Maintenant, ma vraie couleur préférée à moi, je crois que... c'est le bleu orage. Et puis le vert de tes yeux."

Chandara avait écouté avec attention et un léger sourire aux lèvres la première partie de sa réponse mais elle ne s'était certainement pas attendu à la fin et se sentit rougir de plaisir. Elle ne résista pas à l'envie de l'embrasser fougueusement sur les lèvres avant de répondre, son visage tout près du sien et en le regardant droit dans les yeux :

- Et dire que les Sunites pensent que les Lathandrites ne savent pas parler aux femmes ! Pour le bleu orage, je trouverai mais je sais déjà que nos rideaux seront jaunes et que tu pourras voir le vert de mes yeux dès ton réveil au matin.

Pour la première fois depuis le début de leur conversation, Chandara vit passer une lueur d'incertitude au fond des prunelles d'Arthur. Il sourit, la dévisagea, mais son expression avait perdu de sa franche légèreté.
" Chandara... Tu sais que les paladins n'ont pas de... maison, n'est-ce pas ?"

Chandara était consciente d'avoir été un peu trop loin bien évidemment et s'en voulut immédiatement d'avoir alourdi l'ambiance par sa remarque. Elle caressa sa main comme pour s'excuser avant de répondre avec douceur quoiqu'avec une pointe d'amertume peut être :

- Evidemment... Tu as ta chambre à la commanderie.

Il l'embrassa sur la joue.
" Bien sûr."
Un petit silence s'immisça entre eux, frais comme la brise nocturne qui venait de l'ouest et apportait l'odeur de la mer. Le ciel était encore gris bleuté, virant vers le noir.
" La commanderie des paladins sunites est à Antelucas, remarqua soudain Arthur, de but en blanc. C'est à l'extrême sud de l'île. Une ville aux moeurs très... typiques."

Elle ne relâcha pas la main du paladin et se contenta de le regarder un bon moment avant de réunir ses impressions pour lui répondre :

- C'est ce que j'ai appris au temple, oui. Et si un jour j'ai la chance de recevoir à nouveau l'Appel, je devrai très probablement m'y rendre...

Elle se pencha pour poser la tête contre son épaule et observer les étoiles avant de poursuivre :

- Mais je veux croire que cela ne changera pas notre relation et que cela ne m'éloignera pas de toi.

Au ton de sa voix, elle n'en était peut-être pas aussi certaine qu'elle l'affirmait et le jeune-homme pouvait sentir une certaine tristesse dans son expression.

" Il y a mille manières d'être proches, dit le jeune homme, finalement, un bras autour de ses épaules. Et notre relation, Chandara... Elle va fatalement changer. Elle est déjà en constante évolution, et le restera toujours, quoi qu'il advienne... Moi je pense qu'on ne peut pas... vivre au travers de quelqu'un d'autre... C'est important que tu ailles au bout de ce que tu veux pour toi-même. Cela te rendra plus aimable et plus aimante, immanquablement, parce que tu seras plus toi. Je suis touché que tu me voies comme un... rocher dans la mer, à l'heure où tu es un peu déboussolée... Mais pour apprendre à nager, il faut sauter du rocher, disent les Luméniens. Tu as déjà osé quitter les côtes de ta patrie pour voguer jusqu'ici... mais maintenant, tu dois arrêter d'avoir peur. Nous sommes trop jeunes pour nous replier sur des acquis et nous cramponner sur des choses du passé. Tout ce qui compte, c'est le futur. On peut chérir des morceaux de passé, mais ils sont passés."

Chandara se contenta de se serrer contre lui sans répondre. Oui, il était un point d'ancrage rassurant et apaisant dans la tourmente mais elle savait aussi bien que lui qu'il lui faudrait tôt ou tard aller l'affronter et suivre sa propre route. Alors que la nuit tombait progressivement et qu'elle profitait de la chaleur du corps d'Arthur contre le sien, elle répondit finalement d'une voix déterminée :

- Merci Arthur. C'est important pour moi d'avancer en sachant qu'il y a quelqu'un de si lumineux que toi pour me soutenir et penser à moi. Je crois que je serais terrifiée si je ne t'avais pas trouvé.

Il sourit en secouant la tête.
" Moi je ne crois pas, dit-il. Quand je t'ai rencontrée, tu étais pleine de feu, prompte à t'entourer, et tu avais déjà des fidèles... Je ne crois pas que tu serais terrifiée. Tu t'en sortirais très bien. Tu serais en train de tracer ton chemin vers l'objectif que tu t'es fixé, comme tu le fais toujours. Moi je suis le chemin de traverse imprévu. Mais la destination reste la même. L'incertitude, ce n'est pas ton genre. Elle ne durera jamais longtemps."

Non, l'incertitude et les hésitations n'étaient pas vraiment dans sa personnalité. Et elle prouva une fois de plus qu'elle pouvait être pleine de feu en se tournant vers lui pour l'enlacer dans une étreinte décidée, les yeux brillants d'émotion.

- Tu es bien plus qu'un chemin de traverse pour moi et c'est loin de me terrifier, mon cher !

Il rit doucement et passa une main dans ses longs cheveux.
" Le chemin de traverse va bientôt aller se coucher, cependant... Pas qu'il ait peur du noir, ou quoi que ce soit, mais je ne suis plus monté à cheval depuis des veilles, et je ne dois pas me tromper demain."
Il regarda vers la cour.
" Je vous raccompagne, belle dame ?"

Chandara fut parcourut d'un frisson des plus agréables sous la caresse dans ses cheveux et elle fut bien tentée de "riposter" mais le pauvre Arthur n'était décidément pas du soir et avait besoin de sommeil. Elle se contenta de répondre sur le même ton faussement affecté mais les yeux toujours aussi mutins :

- Ce sera un grand honneur que d'être raccompagné par un preux tel que vous, mon charmant paladin !

Elle lui laissa ensuite l'initiative de se lever sur leur perchoir précaire quitte à voir jusqu'où irait sa galanterie et s'il profiterait de l'occasion pour l'aider à en descendre.

Il l'aida effectivement à descendre, puis lui offrit son bras pour retraverser la cour dans la pénombre. C'est seulement à l'entrée du bâtiment qu'il reprit de saines distances. Les couloirs étaient éclairés de torches magiques qu'avaient dû conjurer des clercs, peut-être des années plus tôt, et il l'entraîna jusqu'à la porte de sa chambre.
" Nous y voici. Dors bien, alors. Et on se voit demain pour les cérémonies de l'aube."
Il sourit nerveusement, signe que la proximité de ses pairs, même invisibles, le rendaient un peu moins audacieux.

Chandara était bien consciente de son changement d'attitude et de ses causes. Elle l'était aussi que si elle voulait obtenir un baiser, elle devrait en prendre l'initiative. Elle concilia ces deux constats en vérifiant rapidement qu'ils se trouvaient seuls dans le couloir avant de jeter ses bras autour de son cou pour lui planter un baiser plein de passion sur les lèvres. Et malgré le délice des sensations que cela éveillait en elle, elle n'avait pas vraiment l'intention de le retenir contre sa volonté s'il faisait mine de vouloir l'abréger.

Il l'embrassa longuement, avec fièvre, mais ce fut effectivement lui qui rompit leur étreinte le premier. Elle discerna néanmoins le léger sourire sur ses lèvres, tandis qu'il faisait un pas en arrière.
" Merci de me garantir de doux rêves." souffla-t-il.
Il lui baisa plus chastement le front, puis recula encore, et s'éloigna dans le couloir, en direction des dortoirs, sans doute.

Chandara se sentait à la fois euphorique et chavirée après ce baiser plein de promesses. Il était bien moins maladroit et timide que les premiers qu'ils avaient échangés. Elle l'avait donc apprécié à sa juste valeur et avait même espéré que le jeune-homme puisse se laisser entraîner à changer d'avis et à rester avec elle. Pour que cette marque d'affection puisse donner plus que des délicieux rêves...

Un peu absorbée par cette pensée stimulante, elle ne répondit pas immédiatement et l'élu de son cœur s'était déjà éloigné de quelques pas quand elle trouva à répondre non sans une certaine provocation :

- Bonne nuit, mon aimé : mes rêves seront forcément magnifiques au milieu de tes draps. J'espère qu'ils n'ont pas été changés !

Il lui retourna un regard vaguement scandalisé, puis disparut au coin du couloir.
De son côté, elle put donc investir l'espace spartiate de son aimé. Elle dut cependant déchanter très rapidement : on avait changé les draps, assurément. Ils étaient frais, immaculés, et sans un pli. Un bouquet de fleurs sauvages trônait sur la table de travail, et on avait également disposé quelques fruits frais dans un plat : cerises, abricots et pêches, mûrs et odorants. Enfin, ultime attention, trois livres reposaient sur le couvre-lit. Le premier était un recueil de poèmes hélonniens, le second un roman d'aventures intitulé La Cavalière aux Myosotis. Le dernier était un précis de gastronomie luménienne.

Chandara n'avait pas éprouvé la moindre gêne mais plutôt un certain amusement à la réaction d'Arthur et elle était entrée dans ses quartiers provisoires la tête haute et le sourire aux lèvres. Celui-ci s'élargit alors qu'elle découvrait avec plaisir les petites attentions qu'on lui avait réservé. Une nouvelle fois, un bouquet de fleur tout à fait magnifique et des fruits appétissants qu'elle s'empressa de goûter par gourmandise. Et plus encore les livres posés bien en évidence pour lui assurer des loisirs.

Tout cela soulevait des questions - qui en était à l'origine notamment - mais elle ne boudait pas son plaisir bien que rapidement rattrapée par la fatigue de s'être levée très tôt et de la journée remplie d'émotions. Elle se déshabilla et prit le temps de songer à sa journée, à son passage chez le tailleur, à ses doux et stimulants moments en compagnie d'Arthur mais aussi et surtout à la proposition que lui avait faite l'artiste Soren.

Elle se demanda une nouvelle fois ce qu'il avait véritablement vu en elle et si elle oserait sauter le pas et combattre son anxiété face à l'idée de se montrer nue face à un autre homme que son compagnon. Elle était bien consciente que c'était un passage obligé si elle voulait faire fleurir les prémisses d'une conversion potentielle au culte de Sunie mais elle ne voulait pas non plus le faire pour cette unique raison : poser par obligation ne la ferait apparaître que trop vulnérable et renfermée alors qu'elle avait envie de parvenir à le faire par conviction et pour se prouver des choses à elle-même. Elle étouffa un bâillement et se coucha avec ces idées en tête, songeant également avec délectation à la journée du lendemain.

La journée du lendemain commença comme les précédentes, par une frappe à la porte et des paroles murmurées l'invitant à rejoindre le cortège des Lathandrites. Il faisait gris sombre, comme de coutume, pas vraiment frais, et par la fenêtre voilée, Chandara pouvait deviner les silhouettes du groupe qui se pressait déjà dans la cour, s'apprêtant à rallier le Temple de Lathandre pour les prières matinales.

La jeune-femme se sentait un peu vaseuse d'être réveillée si tôt après avoir - au final - peu dormi. Ses pensées avaient été trop accaparées par sa relation naissante, que ce soit avec Arthur ou le temple Sunite, et elle avait veillé fort tard. Il aurait été tentant de paresser et d'ignorer l'appel discret à sa porte mais ça aurait été trahir un accord tacite, en quelque sorte. Elle se fit donc violence pour se lever, se passer de l'eau sur le visage et enfiler une tenue simple et fonctionnelle ne nécessitant pas de longs préparatifs. Il serait bien temps de prendre le temps de se délasser dans un bain après la cérémonie au temple et le petit-déjeuner : ce serait en outre une façon agréable d'occuper le début de matinée avant de décider de la suite du programme jusqu'ai retour d'Arthur. Elle prit tout de même quelques instants pour arranger ses cheveux avant de sortir rejoindre et saluer les autres, cherchant déjà un beau jeune-homme blond du regard : avait-il rêvé, lui aussi ?

Arthur n'était pas loin et il semblait en tout point pareil à lui-même : sourire timide et cheveux un peu indisciplinés, il ne paraissait pas plus fatigué que d'ordinaire. Comme toujours lorsqu'ils étaient en groupe, il garda de saines distances, sans pour autant se montrer froid.
" J'espère que tu as bien dormi." dit-il tandis qu'ils se glissaient dans la rue enténébrée, dans un bruissement de conversations murmurées.

Malgré la réserve bien naturelle du lathandrite, elle le salua d'une bise très chaste qui ne risquait pas de le mettre en porte-à-faux avant de lui répondre avec sincérité :

- Bien dormi oui : ton lit est très bon mais je dois t'avouer que je me serais bien reposé une ou deux heures de plus mais je rattraperai ça plus tard ! Et toi, ce n'était pas trop difficile de retourner parmi les novices ?

Elle espérait ne pas avoir proféré quelque blasphème parmi tous ces lathandrites mais une paladine ne mentait jamais, même quand elle était privée de son lien divin...

" Tu n'es pas difficile : les lits sont plutôt durs, dit Arthur avec un sourire. Mais bon, c'est le même que celui que tu as occupé les jours précédents, et j'imagine qu'ils ne sont pas plus moelleux chez les Helmites."
Ils étaient désormais sur le perron du temple lathandrite.
" Quant aux novices... Bah, je suis vraiment habitué, tu sais. Je pourrais dormir avec un buffle, je crois. Ou un dragon enrhumé. Rien ne me gêne : ni le bruit, ni les odeurs."

Chandara rit en visualisant cette image mais ne put s'empêcher d'aussitôt le taquiner dans un chuchotement et ses yeux brillant de malice :

- Je note, je note : tu serais moins gêné de dormir avec un dragon enrhumé qu'aux côtés d'une jeune Sunite ! C'est intéressant ! Etrange mais intéressant !

Elle était maintenant tout sourire, preuve qu'elle plaisantait et elle s'effaça légèrement comme pour l'inviter à entrer dans le temple et à rejoindre les siens tandis qu'elle se mêlerait à la foule des fidèles anonymes comme les jours précédents.

Avant qu'il ne disparaisse, elle l'entendit murmurer : " les dragons sont nettement plus prévisibles, déjà..."
Ensuite, elle le perdit de vue et se retrouva parmi les fidèles rassemblés pour la prière. Il était extrêmement tôt et la foule était clairsemée, mais les chants ne tardèrent pas à résonner sur la voute. Il faisait magnifique au dehors et l'aube les gratifia de couleurs extraordinaires tandis que l'aubemestre saluait le matin de son prêche quotidien. Environ une demi-heure plus tard, la cérémonie prit fin et le groupe de paladins retourna vers la commanderie. Il faudrait encore plusieurs heures avant que les citoyens ordinaires ne quittent leur lit...

Et même si Chandara aurait apprécié de pouvoir bénéficier du même sommeil supplémentaire que le quidam moyen, elle était tout de même pleinement satisfaite de sa situation : elle était bien entourée et une nouvelle journée radieuse s'offrait à elle, avec en point d'orgue, un après-midi entier à passer à la plage en compagnie de son amoureux ! Bon, pour l'heure, elle n'aspirait qu'à un petit déjeuner revigorant suivi d'un bon bain chaud mais elle avait tout le temps de s'offrir l'un et l'autre pendant qu'Arthur irait se choisir une nouvelle monture. Et elle aurait aussi très certainement le temps de passer par son temple préféré pour y admirer les statues sculptées par un certain Soren : de quoi savoir un peu mieux à quoi s'attendre si elle se décidait à franchir le pas de sa timidité et de sa pudeur.

La Couronne de Cuivre

[Bâtiment] La Commanderie des Paladins de Lathandre