La Couronne de Cuivre

RP : Retour à l'abri

Il n'était pas facile de rester calme et concentrée et d'occulter le fait que son prisonnier pouvait reprendre conscience à tout instant ou que ses complices les découvrent. Cependant, Astrée n'eut aucun mal à contacter la louve. Cette dernière avait repris son calme après la panique qui l'avait frappée durant le combat. Elle commença par signaler sa position à la rôdeuse, sans doute à quelques centaines de mètres à peine. La louve se souvenait des lieux : c'était non loin de là qu'elle avait été séparée de son maître. Les souvenirs évoqués par Première Neige ressemblait trop aux descriptions des autres loups concernant la grotte des druides noirs pour n'être qu'une coïncidence. Il était probable que c'était là qu'on avait emmené Kasumi ou sa dépouille...

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Ainsi, tout la ramenait à cette grotte... Il fallait qu'elle en ait le coeur net, qu'elle aille voir de plus près. Mais les druides noirs étaient certainement présents, ainsi que leurs créatures immondes. Elle n'avait aucune chance contre eux... Et pourtant, elle ne pouvait pas leur laisser la dépouille de son compagnon : qui sait quelle sombre magie ils étaient capable d'utiliser sur son corps ?

Le coeur serré, mais déterminée à savoir, elle commença à redescendre de son arbre, silencieusement, surveillant les alentours à l'affut du moindre mouvement. Elle demanda mentalement à Première Neige de l'attendre près de la grotte, en surveillant d'éventuelles allées et venues, mais surtout sans se faire remarquer : inutile de prendre le moindre risque.

Pour sa part, si la voie était libre, elle s'approcherait discrètement, pour rejoindre la louve... et chercherait un animal discret à envoyer en éclaireur.
Elle vérifia une dernière fois que personne n'était visible avant de sauter à bas de son arbre.

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La forêt semblait étonnamment silencieuse, indifférente au drame qui s'abattait sur la rôdeuse. Astrée ne perçut aucune menace à proximité et descendit souplement de son abri avant de laisser son prisonnier derrière elle. La jeune femme ressentait un étrange détachement et aucune impression de danger en se rapprochant de la position de la louve. Elle rejoint Première Neige quelques minutes plus tard alors que la louve l'attendait à la lisière d'une nouvelle clairière. Avant même de pouvoir le constater de ses propres yeux, la rôdeuse était convaincue que c'était là que se trouvait la grotte des druides, à quelques mètres de l'endroit où Kasumi avait été attaqué.

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Astrée gratta machinalement la tête de la louve lorsqu'elle la rejoignit. La pauvre bête semblait tellement perdue, elle aussi, sans son maître.
Sens-tu sa présence, son odeur?, l'interrogea-t-elle mentalement. Idée certes stupide : il était mort, et con corps sans doute bien caché dans la grotte.
Elle n'avait qu'une seule possibilité : trouver un animal nocturne quelconque, un petit rongeur par exemple, à envoyer en éclaireur là-bas.
Elle se concentra, laissant Première Neige monter la garde pour ne pas risquer de se faire surprendre, et entreprit de se trouver un allié providentiel.

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La rôdeuse eut beau chercher, elle dut convenir au bout d'un moment qu'il n'y avait aucun animal dans les environs, comme si quelque chose les tenait à l'écart. Cette pensée n'était absolument pas rassurante mais la louve surprit Astrée en lui faisant part de certains ses souvenirs. Elle connaissait bien cette grotte. Elle y avait même vécu avec son ancienne meute. Le réseau souterrain y était peu étendu mais chaud et sec même pendant la mauvaise saison. Astrée ne risquait pas de s'y perdre...

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Aller dans la grotte sans avoir la moindre idée de ce qui l'y attendait, c'était de la folie. Il fallait absolument qu'elle en sache davantage. Il y avait certainement un guetteur, ou un système détectant une éventuelle intrusion, et si elle entrait là-dedans, guidée par Première Neige, sa présence serait sans doute très vite connue de leurs ennemis. Elle soupira, et sortit Prince de sa poche.
C'est dangereux ce que je vais te demander... Mais ils ne feront sans doute pas attention à un simple écureuil... Et je ne veux pas que tu ailles jusqu'à eux, simplement que tu approches de la grotte, que tu y entres si besoin, et que tu me dises s'il y a une sentinelle. Ensuite, on avisera, s'il n'y a personne en vue je te rejoindrai.

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L'écureuil s'était remis de ses émotions mais il n'appréciait guère d'être tiré de l'abri chaud et douillet de la capuche en plein milieu d'une sieste bien méritée ! Malgré tout, il obéit à sa maîtresse en se glissant de broussailles en arbustes pour ne pas risquer d'être repéré par un éventuel prédateur. Les environs de la grotte était déserts et il ne mit que peu de temps à en atteindre les abords. Il s'arrêta à quelques mètres de la grotte en sentant une présence. Au moins un homme se trouvait juste à l'entrée de la grotte mais il semblait assoupi. Poussé par la curiosité, Prince des Frelons fit mine d'avancer pour voir de plus près et livrer d'autres informations à sa maîtresse.

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Astrée frémit lorsque l'écureuil détecta la présence de la sentinelle. Même endormi, l'homme était dangereux, il pouvait se réveiller à tout moment. Pour entrer dans la grotte, il faudrait l'éloigner en faisant diversion... sauf s'il dormait vraiment profondément. Et finalement, un bon moyen de le savoir était de laisser l'écureuil avancer davantage : s'il était éveillé, il entendrait peut-être le grattement de l'animal sur le sol, bougerait... et se rassurerait en voyant qu'il s'agissait d'un écureuil. Quoique ce serait louche, un écureuil ici alors que tous les autres animaux avaient fui. Mais l'animal était rapide et pouvait s'enfuir, voire se transformer en insecte et disparaître rapidement à leur vue... Seulement, avait-elle le droit de lui demander de prendre un tel risque ? En même temps... c'était le meilleur moyen de savoir s'il y avait d'autres personnes à proximité....

Hésitante, elle n'avait pas encore pu trancher que déjà l'écureuil, lassé sans doute d'attendre un ordre, avançait à nouveau. Résignée, elle le laissa faire... et lui enjoignant de filer dare-dare à la moindre alerte - comme tout animal sauvage se trouvant en présence d'humain, réflexe naturel...

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Mais l'homme qui était assis contre une paroi de la grotte ne fit pas mine de bouger même quand Prince de Frelons s'approcha jusqu'à l'entrée de la grotte. Les sens aux aguets, l'écureuil continuait d'approcher mais quelque chose clochait. Si près, il aurait du percevoir la respiration de l'humain mais il n'y avait rien du tout. Prince de frelons grimpa sur lui pour confirmer ses soupçons. Comme prévu, il ne réagit pas : l'homme semblait bel et bien mort. A en juger par l'odeur, cela devait être récent.

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Le guetteur était... mort ? Mais comment cela était-il possible ? Les loups, peut-être... Mais il y aurait des traces de sang en ce cas, le corps serait déchiqueté... Non, cela n'avait pas de sens. Ou alors ce n'était pas un guetteur mais un ennemi des druides noirs qu'ils avaient tué... peut-être gardaient-ils son corps pour de mcabres projets... Dans la tête d'Astrée, les suppositions allaient bon train, toutes plus farfelues les unes que les autres.
Mentalement, elle ordonna à l'écureuil d'examiner le corps et les alentours pour essayer de deviner les causes de la mort. Avant de s'aventurer un peu plus loin dans la grotte... avec mission de fuir à la moindre alerte.

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Mais Prince des Frelons n'avait pas la capacité de comprendre ce qui avait tué l'homme. Aucune blessure n'était apparente et l'écureuil n'avait pas la capacité de reconnaître cet homme. Tout ce dont il était certain, c'est qu'il ne s'agissait pas de Kasumi. Il abandonna donc son examen pour suivre l'injonction de la rôdeuse, à la recherche d'autres informations dans la grotte. Comme l'avait laissé à penser Première Neige, celle-ci n'était pas vaste et se composait d'à peine deux salles dont une totalement plongée dans la pénombre. L'obscurité pouvait cacher bien des pièges mais l'écureuil avançait malgré tout. Il sentit plus qu'il ne vit une autre forme inerte dans cette seconde salle. A part cela, aucun mouvement de trahissait de présence hostile.

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Astrée était à demi rassurée par l'absence de danger apparent. L'obscurité était trop profonde pour en savoir davantage... et elle-même n'y verrait goutte: pas question d'allumer une torche ! Heureusement, elle avait Première Neige avec elle.
Elle ordonna donc à Prince des Frelons de sortir rapidement et de la rejoindre: inutile qu'il prenne davantage de risque, il n'en apprendrait pas plus... enfin, si, s'il se faisait tuer elle saurait qu'il y avait du danger mais il serait trop tard pour lui ; pas question de prendre un tel risque.

A pas de loup, se glissant d'arbre en arbre, elle s'approcha à son tour de l'entrée de la grotte, demandant à la louve de rester auprès d'elle. Elle ne s'arrêta qu'une fois toute proche de l'entrée, et retint son souffle, demandant à la louve si elle sentait des odeurs humaines proches.

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Un observateur aurait été bien en peine de dire qui de la louve ou de la rôdeuse se montrait la plus discrète et circonspecte. Toutes deux arrivèrent à l'entrée de la grotte sans attirer l'attention mais la louve marqua une longue hésitation lorsqu'elle en arriva tout près. Elle ne ressentait pas de danger immédiat mais cette tanière lui évoquait des souvenirs douloureux qui occultaient presque tout le reste. A l'époque où elle vivait ici, elle avait une meute pour compagnie. Aujourd'hui, il n'en restait plus que des os épars ou pire... L'angoisse de Première Neige dissuadait tout échange construit avec Astrée mais celle-ci avait d'ores et déjà de quoi réfléchir. L'homme assis contre une paroi à l'entrée de la grotte n'était autre que le villageois au comportement étrange qui était supposé avoir quitté le village juste avant l'attaque.

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Astrée avait bien du mal àcomprendre ce qui se passait. Certes, l'homme avec qui elle avait parlé, après que le faux clerc l'ait soigné, n'était qu'un métamorphe... du moins lorsqu'elle l'avait quitté. Auparavant, avant qu'il ne soit blessé dans la bataille et soigné par le faux prêtre, c'était un villageois comme les autres, et elle avait lutté à ses côtés... Mais comment était-il arrivé ici ?

Elle secoua la tête. Finalement, c'était sans importance. Elle ne pouvait plus rien pour lui, à part mettre son corps à l'abri des druides noirs et de leurs étranges rites... comme elle devait le faire pour celui de Kasumi. Si elle le trouvait.
Penser à son compagnon lui serra le coeur à un tel point qu'elle faillit faire demi-tour, fuir cet endroit maudit et toute la souffrance qui s'y rattachait. Mais elle ne pouvait pas partir sans avoir vu son corps de ses yeux. Et elle ne pouvait pas le laisser à la merci de ces monstres.

Machinalement, elle posa une main sur la tête de la louve, cherchant du réconfort... et se rappela alors l'angoisse que ressentait Première Neige, peut-être plus forte encore que la sienne. Elle tenta brièvement d'entrer en contact avec elle, de lui insuffler un peu de confiance, mais elle-même en avait si peu.
Au moins, dis-moi si tu détectes une présence, un danger, une odeur humaine... Et laisse-moi voir un peu par tes yeux, il fait si sombre ici pour mes yeux humains...

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La louve était quasiment tétanisée et se tenait sur le seuil de la grotte comme si elle ne pouvait pas avancer davantage. Elle laissa néanmoins une porte ouverte dans son esprit et laissa la présence d'Astrée l'envahir tout en refermant sur elle-même une partie de ses souvenirs douloureux. Ce n'était pas un acte de défiance mais il semblait plutôt qu'elle cherchait à en protéger la rôdeuse. Cette dernière put y voir plus clairement dans la grotte et devina l'entrée de la seconde salle. Les impressions diffuses de Première Neige lui apportaient en outre une description assez précise des lieux. La seconde salle était basse de plafond et guère plus profonde qu'une dizaine de pieds sur à peine six de large. A part l'homme qui avait détecté Prince des Frelons, il était peu probable qu'il y ait la place pour quelqu'un d'autre. Alors qu'Astrée parvenait à cette conclusion, une sensation irrépressible de joie et de crainte envahit la louve. Elle venait de capter l'odeur de Kasumi. et celle-ci provenait du fond de la grotte.

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Ce fut le tour d'Astrée d'être tétanisée. Kasumi était à côté... Ou son corps, plutôt. Certainement, même. Elle ne devait pas garder le moindre espoir à ce sujet. Il était mort, sans ça jamais le lien avec sa louve n'aurait été rompu. Il était mort... et il était à côté.

Elle sentit ses jambes flancher et s'appuya à la paroi... puis s'assit par terre. Non, elle ne pouvait pas y aller. C'était trop... trop terrifiant, de penser qu'elle allait voir son corps, là, à côté. Que lui avaient-ils fait ? Et puis... non, le voir mort... elle serait obligée d'admettre qu'il était mort... Elle réalisa qu'elle n'avait pas vraiment accepté l'idée qu'il soit mort, qu'elle gardait toujours un minuscule espoir... et était terrorisée à l'idée de détruire ce minuscule espoir en le confrontant à la réalité. Elle réalisa aussi qu'elle pleurait... et qu'elle avait perdu le contact avec la louve.

Assise contre la paroi, elle ramena ses jambes contre elle, les serra de toutes ses forces dans ses bras, enfouit sa tête contre ses genoux... et s'efforça désespérément de retrouver son calme - et le courage d'aller voir dans la pièce voisine.

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Le temps sembla se distendre à l'infini. Astrée était incapable de bouger même si une partie de son esprit se rendait compte qu'il était dangereux de rester ainsi exposée. Première neige trouva la première le courage de se mouvoir et vint consoler une fois de plus la rôdeuse en se frottant contre ses jambes. Elle poursuivit à pas lents sa progression dans la grotte, luttant contre les souvenirs douloureux et ses craintes actuelles que ces lieux évoquaient en elle. Elle arriva à la hauteur du passage vers la seconde salle après une éternité. S'armant de courage, elle s'avança vers l'inconnu et la dépouille de son maître...

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Astrée resta un moment immobile. Elle savait que la louve allait voir le corps de Kasumi, qu'elle se dirigeait vers la salle voisine... Pourquoi bouger ? Première Neige lui transmettrait bien ce qu'elle voyait... et elle éviterait ainsi de voir par elle-même l'insoutenable...
Elle baissa la tête, serra les dents. Elle devait y aller également, elle le savait. Elle devait être auprès de la louve, voir, savoir elle aussi. Et puis, rester trop longtemps ici n'était pas prudent...
Elle finit donc par se lever, et longea silencieusement la paroi en direction de la seconde salle.

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Avoir pris le temps de se préparer à la terrible vision de Kasumi gisant sur le sol ne lui servit à rien quant elle découvrit la réalité atroce de ses propres yeux. Une vague lueur baignait la pièce d'ombres dansantes autour du demi-elfe. Son visage semblait serein mais il était figé dans une expression mortuaire. Ni la louve ni la rôdeuse ne pouvait en détacher le regard. Puis, alors que toutes les conséquences de cette confirmation leur passaient par la tête, leurs yeux s'accoutumèrent à la luminosité défaillante. Elles se rendirent compte au même instant que la poitrine de Kasumi se soulevait faiblement.

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Au début, elle n'y prêta pas vraiment attention, refusant de voir ce que son esprit ne pouvait croire. Puis soudain elle se précipita vers lui. Il respirait... c'était impossible !
Elle lui étreignit le bras.
- Kasumi... Kasumi réveille-toi, ouvre les yeux, c'est moi ! Kasumi!
Ses premiers mots avaient résonné trop fortement dansle silence de la grotte, la ramenant au danger de la situation, et elle avait rapidement baissé la voix. Mais elle continuait à l'appeler. Première Neige lui aurait signalé s'il y avait quelqu'un dans les parages... Et puis, ce n'était pas important, rien n'était important... Il vivait !

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Malgré l'insistance de la jeune femme, le demi-elfe ne reprenait pas conscience. Son corps ne présentait pas non plus de blessure et sa respiration était régulière. Il semblait simplement endormi profondément. Aucun élément ne permettait de penser qu'il serait dangereux de le déplacer et peut être l'influence de cette grotte expliquait cette inconscience surnaturelle. Astrée elle-même commençait à sentir une nausée sans doute due à quelque magie noire.

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L'atmosphère de cette grotte était malsaine. Astrée mit un certain temps à s'en rendre compte, toute à son euphorie de savoir son compagnon vivant, et à son inquiétude de ne pas parvenir à l'éveiller. Quelque chose n'allait pas... Il fallait qu'elle sorte Kasumi de là, rapidement. Il vivait...
Elle sourit, déposa un léger baiser sur sa bouche, et l'examina une dernière fois. Il ne semblait pas avoir de blessure apparente, sa position était normale, sa colonne vertébrale était très probablement intacte... elle pouvait donc le déplacer sans risque. Elle lui fit encore un petit baiser, pour le plaisir, pour la joie de l'avoir retrouvé vivant. Puis se courba, le saisit sous les aisselles, et entreprit de reculer lentement, le traînant avec elle.
- Première Neige... Peux-tu aller vérifier que personne ne nous attend dehors ?

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La louve gambada joyeusement à l'extérieur de la grotte. Elle n'avait nulle envie d'y rester plus longtemps que nécessaire. Elle s'arrêta non loin de la grotte pour assurer Astrée que nul danger ne la guettait. Cette dernière avait quelques difficultés à traîner Kasumi car il était plus lourd qu'elle et la grotte assez basse de plafond. Néanmoins, il finit par y parvenir sans l'avoir trop cogné. A sa sortie, Première Neige était toujours à l'affut. Bien qu'aucun danger immédiat ne semblait les menacer, la louve était inquiète. Ils étaient vulnérables et elle ressentaitune impression diffuse d'être observée par un prédateur.

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Prédateur ou pas, ils devaient filer au plus vite. Rester ici était trop dangereux, ils allaient certainement revenir - quel que fut ce "ils". Peut-être même avaient-ils un espion à poils ou à plumes...
Mentalement, elle ordonna à Prince des Frelons de reprendre sa forme équine - qui devait diablement lui manquer vu la célérité avec laquelle ils s'exécuta.
Elle avait toutes les peines du monde à hisser Kasumi sur la selle... et la sensation de danger se faisait oppressante, insistante...
- Première Neige, fais le guets, préviens-moi dès qu'un danger est visible. Prince va emmener Kasumi en sécurité. Prince... Je vais l'attacher de mon mieux sur ton dos, qu'il tombe pas.... et tu vas filer en direction de chez nous, je te suis d'aussi près que possible, ne t'arrête pas avant au moins une lieue.
Elle serra les dents dans un dernier effort, hissant le rôdeur avec difficulté, en se promettant -réflexion quelque peu incongrue- de le mettre au régime amaigrissant ! Puis elle sortit un peu de "corde à matelas" de sa poche, fine et très résistante, et entrepris d'attacher Kasumi de son mieux... sans toutefois lui immobiliser les bras pour qu'il puisse se libérer s'il reprenait conscience. Elle lui mettrait même son couteau dans la poche, facilement accessible... au cas où elle-même ne puisse le rejoindre à temps.

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Astrée venait à peine de mettre Kasumi sur le dos de Prince des Frelons lorsqu'elle entendit un bruit de branche cassée sur sa droite, depuis l'orée de la forêt. Il faisait sombre mais la rôdeuse reconnut bien vite la silhouette qui s'approchait et le ton de la voix :

- Vous n'auriez pas du faire ça, maintenant il y aura des conséquences. Votre ami est condamné de toute façon, nous l'avons capturé.

Sur la selle, Kasumi s'agita et gémit de douleur sans pour autant reprendre conscience alors que l'imposteur avait à nouveau volé son apparence.

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Astrée sentit un vertige la saisir alors que son regard allait de Kasumi à l'homme qui avait pris son apparence...
Quelque part au fond d'elle, elle continuait à tenter de réfléchir à ce qui se passait, se disant que chaque fois que l'homme prenait l'apparence de Kasumi, il lui prenait un peu de sa vie... idée bien étrange, soufflée par une vague intuition. Totalement irrationnel. Mais ce genre d'hypothèse et sa réfutation semi-rationnelle lui permettait de combattre le vertige, le malaise, la peur.
Puis vint la colère, qu'elle tenta de maîtriser. Il volait l'apparence de Kasumi, il volait sa vie ! Mais comment ? Pourquoi disait-il qu'il était condamné ? Il fallait qu'elle le sache si elle voulait le sauver...
- Pourquoi donc serait-il condamné ? Mon cheval va l'emmener loin d'ici et je le soignerai, et je vous garantis que je ne vous laisserai pas m'en empêcher !
Sa voix était beaucoup plus grondante de colère qu'elle ne l'aurait voulu. Il fallait qu'elle se maîtise, qu'elle comprenne... Elle s'aperçut qu'elle avait machinalement saisi son b^aton, et que tout corps était tendu, prêt à se battre.
Et Première Neige ? Où est-elle, pourquoi n'a-t-elle pas donné l'alerte?, s'alarma soudain un recoin de son cerveau. Et s'il y en a dr'autres ?

RP : Retour à l'abri

L'apparence du faux Kasumi vacillait. Tantôt, il ressemblait parfaitement au rôdeur demi-elfe, tantôt, la créature floue et indistincte qui se cachait en-dessous laissait entrevoir certains de ses traits presqu'impossible à concevoir pour l'œil humain.

- Il est condamné parce que c'est ma proie. Vous m'avez surpris une fois, c'est bien pour une humaine. Mais vous n'aurez pas à nouveau cette chance.

Créature--->Confusion--->Astrée

Les doigts de l'assaillant remuèrent et Astrée sentit immédiatement un grand froid l'envahir et ses sens s'émousser. Elle pouvait encore bouger et penser mais au prix d'un grand effort de concentration.

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Astrée chancelait. Elle avait du mal à fixer son regard, son attention, au point que la tête lui tournait. Kasumi. Elle devait se concentrer sur Kasumi. Il y en avait deux... celui-ci n'était pas lui... elle était en danger... Kasumi était en danger... Il fallait fuir... L'homme était dangereux. Il fallait sauver Kasumi. Prince. Prince allait le sauver.
De toutes ses forces, elle se concentra pour donner l'ordre à sa monture de fuir au plus vite, d'emmener Kasumi loin d'ici. En sécurité. Elle avait tant de mal à se concentrer qu'elle aurait été bien incapable de voir si l'homme tentait autre chose... mais la priorité ce n'était pas sa propre sécurité, c'était de mettre son compagnon à l'abri. Loin.
Emporte-le...

RP : Retour à l'abri

Prince des Frelons obéit à sa maîtresse et éloigna Kasumi du danger représenté par la créature. Cette dernière perdit progressivement ses traits humains et poussa un chuintement de rage. Alors qu'elle s'attendait à découvrit un druide, Astrée eut la vision d'horreur d'un être vaguement humanoïde dont le visage était quasiment dépourvu de relief. De toute manière, le regard était attiré par la pierre luminescente passée autour de son cou. Alors que sa proie était encore en proie à la confusion, le monstre s'approcha de la jeune femme et tendit ses griffes pour la toucher. Si la rôdeuse ne réagissait pas au plus vite, elle lui déchirerait les chairs, elle en était convaincue.

RP: Retour à l'abri

Astrée avait l'esprit trop confus pour faire un lien entre l'éloignement de Kasumi et le fait que la créature ne lui ressemblait plus - et après tout cela n'avait peut-être rien à voir. Elle était trop confuse pour réfléchir à quoi que ce soit. La pierre que l'être difforme portait brillait, attirant son regard. Elle avait du mal à en détacher les yeux, à réfléchir. Elle était en danger. Il était trop près....

Elle poussa brusquement un cri de terreur en réalisant que les griffes étaient prête à la déchiqueter, et bondit en arrière, chancelante. Ses deux mains agrippèrent son bâton, qu'elle tendit machinalement devant elle, prête à s'en servir... sauf qu'elle ne se souvenait pas vraiment comment. Et son équilibre était si précaire qu'elle avait peu de chances de repousser le monstre. Elle donna quelques coups maladroits, faisant un pas en arrière, puis un autre... Il fallait qu'elle s'enfuie, mais sa tête tournait tellement...

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