La Couronne de Cuivre

Les regards de Thibault et Etienne n'échapèrent pas à la magicienne, elle qui du peu de mémoire qu'elle avait retrouvé ne se souvenait d'aucun frère ou soeur, ne comprenait pas que l'on puisse à ce point ce narguer. La question de Yann la vit sourire tendrement, l'enfant avait certainement la question crutiale qui ferait peut-être comprendre l'importance que chacun se positionne clairement.

Et bien, Yann, Constantin ne devrait plus être ici et il a presque la possibilité de partir. Mais ... les raisons qui l'ont retenu sont en quelques sortes les -mêmes que celles qui se sont déroulées avec votre passage qui pourtant peut le libérer et offrir à ce petit fantôme de quitter ce monde.

Il n'a pu partir le jour de sa mort, car il était puni pour ne pas avoir fait exactement ce que son maître lui avait ordonné et s'il ne l'a pas fait, ce fut pour sauver un homme. Et bien maintenant c'est pareil, il aurait besoin de vous voir, de sentir en vous que son geste était celui qu'il devait avoir comme cela aurait dû être la fois d'avant. Mais comment pouvez-vous vous présenter devant lui alors que bien qu'il a sauvé Podrick, des reproches lui sont faits et qu'aucun d'entre vous semble prêt à se responsabilité.

Dire, il a fait ce qu'il devait, je le remercie et peu importe le rôle que j'ai joué, il a fait le bon choix.

Ce qu'il faut comprendre, c'est que le destin des uns et des autres et toujours lié. Ce qui fait que nous avons acheter cette maison, que dans cette maison, il y avait un petit fantôme qui se prénommait Marcelline et qui était là avec une boîte à musique. En remettant cette boîte à Podrick, elle a pu partir. Mais c'est aussi cette boîte qui vous a conduit vers Constantin .. la suite vous la connaissez très bien

Les gamins s'entreregardèrent, perplexes et vaguement embarrassés.
-Mais je lui ai dit, moi, qu'il avait fait une bonne action... avança Yann, sincère.
-Et on est tous d'accord là dessus, enchaîna Podrick. Après, que certains soient déçus ou non de ce qu'il a décidé avant qu'on quitte les tunnels, ça change rien... C'est pas du tout la même chose que pour sa punition qui était injuste alors qu'il avait bien agi, puisque nous, on le punit pas, et qu'on est bien contents qu'il nous ait aidés...

La magicienne se rendait une fois plus compte qu'elle avait bien de la peine à décortiquer la manière de penser des humains qui de plus n'étaient que des enfants. Elle les regarda, mais ne se départit pas de son sourire et sa voix restait douce et calme.

Il y a ce que vous dîtes et ce qui dans votre esprit est tourmenté. Constantin n'est plus tout à fait comme vous, il n'est plus qu'un esprit et s'il entend ce que vous dîtes, il ressent aussi ce que vous pensez. Les elfes aussi ont cette capacité d'ampathie et dire que vous voulez bien qu'il parte n'enlève pas que pour certains d'entre vous, il n'a pas agi comme il aurait dû. Etienne à clairement dit qu'il aurait fait aussi bien que Thibault et peut-être même mieux et en à pris ombrage si fort que son courroux ne retombe pas. Etienne et Yann ont commencé par dire qu'il les avait traité de bébé, ce qu'il n'a jamais fait.

Certes, Thibault et Podrick n'ont pas eu le temps de le remercier car il ne leur à pas laisser cette possibilité préférant faire sortir Etienne et Yann. Elle posa son regard sur les deux enfants s'il n'y avait aucun reproche dans ses yeux, sa voix se voulait de leur faire remarquer que leur reconnaissance, ils avaient une drôle de manière de la démontrer. D'ailleurs, lorsqu'il vous a guidé depuis la petite pièce jusqu'à la liberté, il a bien senti la rancoeur que vous lui portiez ... et vous estimez avoir été justes ? Que cela c'est de la reconnaissance ?

Etienne s'assombrit encore davantage, si semblable chose était possible. Son aîné parut sur le point de se fendre d'une remarque triomphante, mais l'intensité du regard noir qu'il lui jeta fut telle qu'il demeura muet.
Quant à Yann, les remontrances d'Arya l'atteignaient autant qu'elles atteignaient son frère. Mais sa réaction tenait plus du chagrin que de la colère, contrairement à lui.
-Mais;.. Je lui ai dit que c'était une bonne action... murmura-t-il, d'une toute petite voix. Est-ce que ça compte pas encore plus quand on remercie quelqu'un alors qu'on est en colère contre lui, mais qu'on sait qu'il voulait faire les choses bien ?
Podrick demeurait complètement silencieux. Mais à sa mine, on le sentait très mal à l'aise face à ce qui était en train de se passer... et à ce que cela pouvait augurer pour l'avenir.

La magicienne caressa les cheveux de Yann d'une main réconfortante. Elle s'en voulait de peiner ainsi le petit garçon, mais elle ressentait un étrange sentiment face à leur réaction et se demandait comment ils apprenaient à porter un regard juste. Mais elle devait aussi reconnaître que si les siens n'avaient jamais de tels comportements entre eux, ils ne se génaient pas pour rabaisser toutes les autres races, mais là il s'agissait d'humains se jugeant entre eux et la comportement d'Etienne lui plaisait guère par son égocentrisme.

Ne soit pas triste Yann, sur le moment tu étais fâché et cela peut se comprendre. C'est comme si tu cassais un objet que ta maman aime bien et qu'elle te dise c'est pas grave alors que tu vois parfaitement qu'elle est contrariée, n'aurais-tu pas au fond de ton coeur un petit pincement. N'attendrais-tu pas qu'elle revienne vers toi avec un franc sourire et qu'elle te dise sur le moment cela m'a un peu contrariée, mais ce n'est qu'un objet, alors maintenant c'est oublié ?

Puis Arya se tourna vers Etienne et d'une voix douce et calme l'interpela.

Etienne, j'ai parfaitement compris ton point de vue et que le fait qu'il ait choisi Thibault plutôt que toi, voire que vous fûtes aller tous les trois t'a blessé. Je peux comprendre cela car finalement tu as souvent la mauvaise place, celle d'être soit passez grand par rapport à Thibault, soit trop grand par rapport à Yann. Mais pour la décision qu'a prise Constantin, il est impossible de revenir en arrière et je dirais même qu'il faut aller de l'avant.

Un sourire encourageant vint sur son visage alors qu'elle regardait tour à tour les quatre enfants.

Lesquels d'entre vous se sentent prêts à aller trouver Constantin et sans aucune arrière pensée, ne lui portent aucunement ombrage, aller le remercier pour ce qu'il a fait ?

Ce n'était pas la première fois qu'Arya leur posait cette question et, en la circonstance, les quatre garçons comprenaient fort bien qu'ils ne pourraient davantage se défiler. Thibault fut le premier à acquiescer, ce qui n'était guère étonnant : il n'avait pas eu à souffrir des décisions de Constantin, la magicienne avait mis en avant son abnégation... Et puis, il savait la guerre déclarée avec son cadet. L'heure n'était donc plus à le ménager.
Yann suivit peu après, timide et embarrassé, se fendant d'un signe discret mais éloquent. Quant à Podrick, il se contenta de glisser un regard en direction d'Etienne : Arya savait qu'il serait volontiers allé remercier le fantôme, mais, conciliant comme de coutume, désireux de ne s'aliéner aucun de ses amis, il semblait hésiter à le marginaliser encore un peu plus en se ralliant ouvertement aux autres.
-Je veux bien aller le remercier, dit finalement Etienne. Et ça sera sincère. Pourquoi non ? Il nous a bien aidés. Par contre, je peux pas faire comme si je lui en voulais pas de pas avoir estimé que je pouvais aussi rendre service. Si je le faisais, ça serait un mensonge, et il le sentirait. Ça change rien au fait que je sois content qu'il nous ait tirés des tunnels, qu'il ait aidé Podrick à sortir du piège et tout. Et j'lui en voudrai plus au bout d'un moment, comme c'que vous disiez pour l'objet cassé, tout à l'heure... Mais pour l'instant, je lui en veux, et si ça veut dire que je peux pas aller le remercier, tant pis. j'suis pas un menteur.

Si Arya regrettait le côté trop personnel d'Etienne, sa réponse fit naître un sourire d'aprobation et de satisfaction sur son visage. Elle ne comprenait peut-être pas qu'il fut blesser par le geste de Constantin, mais elle appréciait grandement sa réponse et autant en profiter pour le révaloriser, car ce que souhaitait l'elfe, c'était la présence de tous et Etienne avait besoin de reprendre un peu le dessus sur les autres.

Bravo Etienne, non que je reconnaisse ou pas tes sentiments, mais tu es non seulement conscient de leur portée et surtout tu es honnête dans ton ressenti quitte à être à l'opposé de l'assemblée. C'est une grande qualité dès lors qu'elle se fasse de concert avec la réflexion. Mais en l'instant, le temps nous sera compté, alors prenons encore un peu de distance d'une manière raisonnable et disons que cet après-midi, nous irons tous ensemble ou pas, rendre une petite visite à constantin.

C'était le terme à cette discussion et la magicienne, à moins d'une question incontournable, souhaitait laisser les choses se décanter toutes seules.

Et bien, maintenant, je vous laisse à vos distractions, mais pas d'aventure dans les sous-sols, pour le reste, ce sera comme vous le souhaitez ... si jamais une autre avendure survenait, que celui ou ceux qui le peuvent viennent me prévenir, nul besoin de vous jeter encore une fois aux limites du désastre. Des petits fantômes il n'y en a plus d'autre.

Enfin l'espérait-elle car rien ne pouvait être certain si les enfants découvraient un autre passage secret ...

Les enfants acquiescèrent, s'arrachant même des sourires enthousiastes pour tenter de minimiser les tensions qui habitaient désormais le groupe. C'était à peine le milieu de la matinée, ils avaient encore de longues heures devant eux avant que ne s'achève ces deux jours dont ils s'étaient fait une telle fête...
Mais voilà : les désaccord qui les opposaient avaient causé quelques dégâts. Il ne faudrait sans doute pas longtemps avant qu'ils ne se dissipent mais, pour l'instant, il demeurait un certain malaise. Et ils ne savaient pas comment s'occuper, malgré toute leur bonne volonté : au regard des aventures vécues la veille, toutes les activités qu'ils envisageaient puis abandonnaient leur paraissaient bien fades...
Ils ne bougèrent donc pas du coin du feu, cherchant vainement de nouvelles pistes pour s'amuser.

Etonnée que les garçons ne trouvent pas d'activités, l'elfe pensa leur apporter une pile de livres, mais elle s'imagina la tête qu'ils feraient ... sourires polis certes ... et tenta de leur trouver quelque chose de plus dans leur goût. Alors que son regard se portait sur une arbre dont les branches bassent semblaient venir saluer ceux qui le contemplaient depuis la fenêtre de la cuisine, elle constata que les petits boules de graines entourées de graisse qu'ils avaient disposés ça et là dans le jardin étaient quasi terminées.

Certes, cela aurait encore pu attendre un jour ou d'eux, mais comme finalement, rapidement la neige allait maintenant disparaître, les enfants pourraient aller répartir la petite réserve restante. Elle prit un panier, y mit les paquets de graines et s'approcha des enfants.

Eh bien, comme vous semblez ne pas savoir que faire, nos amis les oiseaux seraient ravis que vous regarnissiez leur mangeoire. Enfin, si vous êtes d'accord de le faire, il n'y a pas d'obligation.

Les enfants furent unanimes, acceptant avec reconnaissance la distraction que leur offrait Arya. Ils s'habillèrent chaudement, prirent le sac qu'elle leur tendait et gagnèrent le jardin, puis l'arbre en question. Évidemment, ils ne se contentèrent pas de déposer les graines sur les branches les plus basses, celles qui étaient immédiatement accessibles, mais se mirent en tête d'y grimper, rivalisant d'agilité pour gagner de la hauteur. C'était à se demander s'ils n'allaient pas finir par atteindre sa cime. Mais, en tout cas, ils avaient trouvé une occupation, ce qui était un bon point, à n'en pas douter.

Guettant par la fenêtre, la magicienne ne put que se réjouir de voir les garçons grimper avec agilité et savait ne pas avoir à craindre qu'une branche vienne à casser. Les deux aînés se tenaient en tête, non loin d'eux Etienne qui ne s'en laissait pas conter. Derrière, tout aussi agile, mais moins fort et sa petite taille le freinant, Yann tentait de rejoindre les grands.

Les oiseaux ayant élu domicile dans l'arbre s'envolaient en piallant à la vu des intrus pour aller se poser en bout de branche, momentanément changer de perchoir, allaient glâner quelques graines tombées au sol ou se réfugiaient dans un arbre voisin.

Le sommet n'était pas loin, Podrick en tête s'accrocha avec assurance et commença à se hisser sur la dernière branche tirant fortement sur ses bras. Sa tête dépassa la branche, il hissa, posa un pied de manière calculée ce qui devait lui assurer une prise sans risque.

Ce qu'il ne pouvait savoir, c'est qu'une petite boîte métalique avait été cachée et son pied rippa le faisant glisser bien que par chance il put rester suspendu dans une positition qui bien qu'inconfortable, lui évitait au moins en l'instant de dégringoler jusqu'au sol, alors que l'objet chutait sur Thibault qui poussa un juron alors que lui aussi descendait d'une branche et se rattrappait par chance au dernier moment, puis sur Etienne qui eut juste le temps de l'éviter mais qui n'en fut pas moins déséquilibrer, avant de choir sur les genous de Yann qui s'était assis pour reprendre quelques forces avant de continuer son ascension.

Le petit garçon poussa d'abord un cri de surprise avant de brandir l'objet qu'il ne pouvait ouvrir.

-Font des drôles d'œufs, les oiseaux de ton jardin ! s'exclama Yann alors que l'arbre craquait encore des suites de la dégringolade collective.
-C'est pas un œuf, crétin... grommela Thibault qui, s'étant hissé sur une branche, massait copieusement son crâne meurtri.
-Ben c'est quoi, alors ? fit le benjamin, radieux. Une boite en métal ? Qu'est-ce que ça ferait, une boite en métal, en haut d'un arbre ? Non, c'est un œuf, forcément !
-Yann... soupira Etienne, un peu au-dessus de lui.
-Mais c'est pas si impossible que ça ! Arya c'est une magicienne, non ? Alors les graines qu'elle donne aux oiseaux, elles sont peut-être magiques ! Ce qui fait que leurs œufs, ils sont bizarres !
-Je te dis que c'est pas... grogna Thibault.
Le petit garçon éclata de rire.
-Mais que vous êtes bêtes... Bien sûr que c'est pas un œuf ! Je rigole, moi ! Vous me prenez vraiment pour une buse, hein...
-Non, pour un crétin.
-Voilà. Ou pour un bébé.
Yann leur tira copieusement la langue.
-Bon, et si vous descendiez pour qu'on r'garde ce que c'est ? Parce que là, vous avez vraiment pas l'air malins, cramponnés à vos branches...
Et de se mettre en devoir de regagner le sol, bientôt imité par les autres. De toute façon, les graines avaient été toutes placées depuis un bon moment...

Alors qu'elle se trouvait à l'étage, les bruits de la dégringolade n'avaient pas échappé à la magicienne qui regarda par la fenêtre et écouta la conversation des enfants. Les paroles de Yann l'amusèrent et lorsqu'il tira une langue moqueuse aux autres gamins, un sourire amusé se fit sur son visage. Il était certes petit, ce qui arrangeait ses frères, mais d'être le dernier de la fratrie le rendait éveillé et il savait même joué avec le sentiment de supériorité de ses frères.

Passant de main en main, la petite boîte faite de métal était particulièrement rouillée, refusait de s'ouvrir tant pas son couvercle qui résistait que par les charnières qui bien qu'à moitié rongées tenaient encore solidement. De plus, les doigts engourdis par le froid avaient bien de la peine à trouver une prise sur le métal gelé.

Il allait leur falloir trouver une astuce pour découvrir eux-mêmes ce que pouvait contenir une boîte si haut perchée ....

Les gamins optèrent pour retourner à l'intérieur. Seules leurs bottes étaient vraiment trempées, et si la dégringolade s'était traduite, pour leurs frusques, par quelques accrocs, quelques déchirures, ils n'étaient en rien aussi sales et dégoulinants que la veille, au retour de leur périlleuse expédition. Bref : ils ne réduiraient pas à néant les efforts déployés par la jeune fille pour nettoyer la maison, Arya ne les expédierait pas à la salle d'eau, retrouver le coin du feu ne présentait donc aucun risque, aucune perte de temps supplémentaires propre à réduire encore davantage les quelques heures qu'il leur restait avant la séparation.
Et puis, à l'intérieur, ils pourraient dénicher des outils. Sinon, encore une fois, de l'huile de lampe... Ils pourraient ouvrir la boîte.
Ils regagnèrent donc le porche puis, s'étant déchaussés, la salle à manger.

Le parquet fraîchemement ciré n'eut pas à pâtir du retour des enfants et après s'être installer devant le feu qui crépitait dans la cheminée, ils s'appliquèrent à ouvrir la boîte. Mais celle-ci résistait comme si elle refusait de dévoiler ce qu'elle contenait.

La magicienne était redescendue piquée par la curiosité, mais elle se força à s'occuper de réparer par quelques sorts de réparation de dégâts légers les accros faits aux manteaux des gamins afin de leur laisser le plaisir de cette découverte.

Les garçons, patients et déterminés, usaient de tous les moyens possibles et inimaginables pour ouvrir la boîte. Mais celle-ci, impitoyable, leur résistait. Paraissait presque les narguer. Cela ne les découragea pas : au contraire, ils en vinrent à songer à des mesures plus... expéditives.
-Faut un marteau, finit par dire Etienne.
-Ou un sort.
-Tu sais lancer des sorts, toi ?
-Non, mais un marteau, ça peut abîmer ce qu'il y a dedans.
-Pas si on tape bien où y faut...
-Heu, je suis pas sûr qu'on ait un marteau...
-Sinon, faut un truc pour casser les charnières...
-Un sort, c'est mieux.
-On va pas embêter Arya avec un truc pareil ! Si ça se trouve, y a rien dans la boîte...

Les garçons avaient bien des difficultés à se mettre d'accord. Entre Yann qui semblait curieux de voir la magicienne lancer un sort, Podrick qui cherchait comment faire sans l'intervention d'Arya et les deux autres frères qui voulaient à n'importe quel prix ouvrir la boîte par leurs propres moyens.

Dans la maison, nul marteau ne se trouvait et mis à part une petite pince que trouva Prodrick, rien d'autre ne pourrait venir aider les enfants.

Mais la dextérité du petit protéger d'Arya et l'apprentissage de mauvais garçon qu'on avait tenté de lui inculquer portèrent bientôt leurs fruits et sous une dernière poussée, le couvercle se souleva d'abord de quelques millimètres avant de laisser voir le trésor qu'il contenait.

Une petit clef et un bout de parchemin sur lequel avait été dessiné à la hâte un plan que Podrick put immédiatement reconnaître ... les sous-sols de la maison et plus particulièrement la petite pièce située en bas des escaliers.

Bien qu'ils l'aient inspectés, il semblait bien qu'il y avait tout de même quelque chose à découvrir .... mais l'accès à la cave n'était pas possible, Constantin s'y trouvant ...

Les gamins, après une brève discussion, se mirent d'accord pour présenter à Arya leur découverte. Après tout, la magicienne leur avait dit de ne pas se lancer dans une nouvelle aventure sans l'avertir. Et, de toute façon, il leur fallait son accord pour descendre dans les sous-sols.
Y croiser Constantin ne semblait leur poser aucun problème. En tout cas, ni Yann ni, peut-être plus étonnamment, Etienne ne protestèrent.

Dans son laboratoire, la magicienne profitait du calme ambiant pour tester quelques potions devant s'intégrer dans ses recherches. La venue des enfants la fit sourire et la boîte bien en évidence ne laissait aucun doute sur le fait qu'ils avaient fait une découverte présentant une probable nouvelle aventure, mais fit mine d'être ravie qu'ils viennent s'intéresser à la magie.

Enfin, vous voilà intéressez par mon travail ! Lequel d'entre vous veut devenir magicien ?

Dans deux tubes pétillaient des bulles de couleurs, alors que sur une petite flamme, un liquide translucide laissait échapper des vapeurs violettes.

Les enfants s'entreregardèrent, étonnés.
-Heu, moi, j'préférerais être chevalier... fit Thibault, embarrassé.
-Magicien, c'est vraiment chouette, mais je voudrais quand même être un barbare, avança Etienne, prenant sans doute des précautions pour ne pas froisser Arya qui n'avait manifestement pas apprécié son opinion quant à Constantin.
-Moi, ça me gênerait pas d'être magicien... dit Yann, joyeux. Mon pépé, il fait aussi des trucs avec des fioles et des nalembics. Alors il est un peu magicien, non ?
-Il fait du vin et des spiritueux... soupira Thibault. C'est pas du tout la même chose...
Quant à Podrick, il s'était abstenu de toute réponse. Il était possible qu'il songe à ce qu'impliquait une carrière de mage. A savoir... lire des livres.

Amusée par l'embarra des enfants et ravie par l'enthousiasme de Yann, la magicienne sourit le regard pétillant cachant bien le sentiment d'horreur devant le désir du cadet de devenir barbare auquel son caractère peu enclin à l'esprit de groupe et rancunier conviendrait parfaitement cela va sans dire.

Chevalier, Thibault, mais c'est superbe comme choix. Un barbare Etienne, c'est un choix qui me semble bien étrange, mais pour qu'ils existent, il faut bien que tout comme toi, certain souhaite rejoindre leurs rangs. Alors Yann, cela te plairait ... ton pépé, de la magie, non .. enfin ... plutôt de l'alchimie et si ses liqueurs sont excellentes, c'est qu'il a quelques secrets. Son sourire se fit tendre alors qu'elle posait son regard sur Podrick avant de se diriger vers une étagère d'où elle sortit un petit flacon contenant de petites billes de couleurs. Mais de toute façon, si je devais porter ombrage à tous ceux qui se désintéressent de la magie quelles que soient les raisons, mon courroux se porterait déjà sur Podrick.

La magicienne s'approcha de Yann et lui prit doucement la main, y déposa deux billes et referma la main de l'enfant. Effet amusant, sans danger qui dans les cours qu'elle donnait aux premières années avaient l'effet pour quelques-uns de les pousser à étuder l'alchimie. Mais en l'instant, le but était simplement d'amuser les enfants et de remercier le bambin d'avoir un regard positif sur la magie.

Lorsque tu sentiras des picotements dans ta main, tu l'ouvriras.

Aprés quelques secondes, Yann ouvrit sa main et une myriade d'étoiles multicolores semblèrent sortirent directement des pores.

A la boutade d'Arya, Podrick avait répondu par un grand sourire.
Un grand sourire un peu dans le genre de celui qui illumina le visage de Yann lorsque les étoiles jaillirent de sa paume. Quoi que ce sourire-là fût de pur émerveillement : le benjamin semblait en effet totalement conquis par le phénomène.
-Ouah... laissa-t-il échapper.
Ses aînés étaient également impressionnés, bien qu'ils l'expriment moins clairement. Quant à Podrick, davantage habitué à la chose, il ne l'en appréciait pas moins. S'il n'avait pas fallu lire tant d'ouvrages pour parvenir à produire cela, il aurait volontiers appris la méthode.

L'effet était plus parlant chez de jeunes enfants que chez ses étudiants qui pour la majorité n'y trouvaient qu'une distraction, exaltante certes, mais leur age ingrat les faisaient bien souvent ricaner plus que s'émerveiller.

Le plaisir face à ce bambin, souhaitant sans y croire qu'il serait un jour magicien, l'elfe se tourna et fit par un sort s'avancer une petite fiole qui s'arrêta devant Thibault. le jeune garçon d'abord hésitant fini par l'attraper.

Si tu souhaites devenir invisible, il te suffit de boire le contenu. Cela ne sera évidement que temporaire, mais c'est une expérience ... cela te dis de la tenter ?

Dans la fiole, il n'y avait en fait que de l'eau pure et claire, mais d'un sort, la magicienne rendrait momentanément l'enfant invisible si celui acceptait.

-Ben, les chevaliers se rendent pas invisibles, parce que ça serait pas très loyal pour le combat... fit Thibault. Mais si c'est pour une expérience, j'veux bien tenter !
Et de boire aussitôt le contenu de la fiole. Les autres l'observaient avec attention, notamment Yann qui, le dévorant des yeux, aurait mainfestement beaucoup aimé être à la place de son aîné.

La magicienne eut un sourire tendre alors que son regard croisait celui de Podrick, évidemment un mage ne sachant pas combattre avait intérêt à connaître ce sort, quoique, elle ne pouvait s'empêcher de penser que les elfes bien supérieurs aux humains savaient l'utiliser à bon escient. Sa réponse fut uniquement fondée sur l'amour et le respect qu'elle portait à son pupille.

L'invisibilité à ses avantages, mais je ne contesterais pas la loyauté des chevaliers qui est honorable.

Alors que l'enfant s'approchait pour déposer la fiole vide sur la table, la magicienne lança son sort, Thibault disparut, la fiole avec et quelques secondes après celle-ci lâchée par l'enfant apparaissait sur la table.

Afin de bien profiter de l'effet, l'elfe demande au garçon d'aller chercher un petit bocal sur l'étagère tout en lançant un sort de telle manière à pouvoir voir l'enfant sans que celui-ci ne soit visible aux autres.

Le bocal en question disparut avant de réapparaître lorsqu'elle le prit des mains du garçon. Sitôt après, elle le fit redevenir visible.

Les gamins étaient ravis. Thibault le premier, qui, pris d'une soudaine inspiration, contourna leur groupe pour s'approcher de Yann, à revers. Ses intentions étaient manifestes : il voulait lui faire peur. Mais le benjamin se retourna pile au moment où il allait lui toucher l'épaule, et le fit si brusquement que ce fut son aîné qui sursauta.
-Ah, j'comprends mieux pourquoi qu'ils veulent pas être invisibles, les chevaliers ! s'esclaffa le garçonnet, hilare. C'est parce qu'ils font tellement d'boucan en se déplaçant qu'on les repérerait tout d'suite !
La remarque les fit tous rire, même Thibault, beau joueur.

L'amusement de la magicienne était évident et si la farce de Thibault avait fonctionné, elle se serait fait un plaisir de relever que ce n'était pas très loyal, mais la réplique de Yann fut si vive et l'image donnée parlante qu'elle n'en fit rien.

Restait à faire participer activement Etienne et la magicienne sortit du bocal six petites étoiles rouges écarlates qu'elle tendit à l'enfant avant de prendre une éprouvette dans laquelle elle versa un liquide d'un noir profond et qu'elle posa sur la table face au garçonnet.

Voilà Etienne, il faut que tu mettes les étoiles l'une après l'autre, ne mettre la suivante que lorsque celle qui est dedans a disparut, mais aussitôt qu'elle a disparu. Il faut bien te concentrer sinon il n'y aura pas un bel d'effet. Cette expérience ne comporte aucun risque, alors fumée, étincelles et petites explosions ne doivent pas te faire peur. Bon je te le dis, mais un futur barbare n'est certainement pas terrifié par de si petite chose.

Cet exercice simple d'alchimie n'avait pour but dans ses cours que de tester les élèves, leur application, leur concentration, leur appréhension et quel que soit le rythme l'effet était quasi le même pour un néophyte, elle seule pouvait voir à la couleur de la buée que s'élevait et à la profusion des étincelles qui jaillissaient lors des minis explosions l'aptitude de l'exécutant.

Etienne acquiesça puis se rapprocha de l'éprouvette. Mais il ne commença pas immédiatement à y lâcher les étoiles : il prit d'abord le temps de compter celles-ci, mima la manipulation qu'il devrait bientôt effectuer, comme pour la répéter, comme pour mesurer la largeur du petit récipient afin de ne pas faire, par la suite, de faux mouvement. Enfin, la mine concentrée, il passa aux choses sérieuses. Ce ne fut pas parfait, évidemment, mais il fallait reconnaître que, sans avoir la précision d'un métronome, il était régulier, mettait grand soin à ce qu'il entreprenait.
Les autres s'étaient massés autour de lui, enthousiastes, impatients de voir le résultat. Cependant, ils se gardèrent bien de le presser, de le distraire.

La première étoile fit naître une mousse abondante multicolores qui semblaient être une myriade de petites lumières et ce ne fut pas aisé de viser le centre, seul endroit encore d'un noir profond. La deuxième étoile déclencha une mini explosion qui propulsa les lumières hors du bocal et ne laissa plus qu'une masse noire profonde. Le troisième, plongée avec un peu de retard, ne vit naître que des bulles mauves qui s'élancèrent dans la pièce, venant d'abord éclater au visage d'Etienne, puis comme rebondissant sur le visage des autres enfants avant de disparaître sans laisser de traces, alors que déjà l'étoile suivante générait des bouillements dans le mélange car plongée au juste de temps et la cinquième qui suivit, une fraction de seconde trop tôt augmenta le processus et la masse devenant mousse menaçait de déborder, mais surtout empêchait l'enfant de bien calculer l'instant où il devrait laisser tomber la dernière. Celle-ci était l'ultime effet des étoiles qui par ajout en se fondant dans la masse donnèrent une grande énergie et le bocal se mit à vibrer sur la table menaçant de tomber car se rapprochant dangereusement du bord. Puis, soudain ce fut une explosion d'étoiles multicolores qui s'échapèrent pour venir encerclé en bourdonnant toute masse chaude et par conséquent les quatre garçons comme une nuée d'abeilles.

La comparaison entre l'essaim d'étoiles et un essaim d'insectes vint rapidement à l'esprit des enfants.
-Tu crois qu'elles piquent ? demanda Yann, faussement inquiet, sitôt qu'il ne fut plus totalement accaparé par la contemplation béate du phénomène.
-J'pense que oui ! répondit Podrick..
-Comme des abeilles ou des guêpes ! enchaîna Etienne, fier de ne pas s'être trop mal sorti de l'expérience proposée par Arya..
-Ah non, à mon avis, c'est plutôt comme des moustiques... avança Thibault, l'air faussement menaçant. Elles boivent ton sang, puis s'en vont quand elles sont rassasiées...
-Comme des sangsues, aussi ? Comme celles qu'il y avait dans l'étang près de chez pépé ?
-Oui, voilà, exactement ! D'ailleurs, regarde, je crois qu'elles grossissent déjà !
-Ah oui !
Yann n'en croyait évidemment pas un mot, mais il n'en continua pas moins à observer les étoiles multicolores. Le spectacle le ravissait au plus haut point.

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