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Posté : lun. 30 sept. 2013, 19:21
par Streen
Streen avait grommelé avant de suivre sa compagne.
-Pfffff je hais les prêtres de Lathandre. Ils sont encore pire que les paladins de la commanderie. Ils ne sont même pas fichus de prévenir l’aubemestre. Quelle bande de paresseux.
Puis vers sa compagne :
-Bon maintenant que c’est un échec, que proposes tu de faire ?
Posté : lun. 30 sept. 2013, 20:10
par Voyageuse
Quête : chercheurs de sens
Le prêtre les salua avec un sourire affable, et s'en fut à l'intérieur. Les portes se refermèrent, et ils entendirent une barre qu'on remettait en place, et une courte incantation. Puis plus rien. La place était toujours déserte, ou presque : un couple passa non loin d'eux, tendrement enlaçés, rentrant sans doute d'une soirée quelconque.
Bien sûr, ils pouvaient se rendre à l'auberge et récupérer tout ce dont ils avaient besoin : à cette heure-ci, Poïkarea dormait peut-être... Et si elle ne dormait pas, elle serait surprise mais ne poserait pas de question. Elle était d'un naturel discret.
hrp : inutile de poster à l'auberge si vous décidez d'y aller, ça ne vaut pas la peine pour 2-3 posts, on peut rester ici
Posté : lun. 30 sept. 2013, 20:20
par Féérune
- Mon Streenounet chéri, là j'ai besoin de ton avis...
Sylveneige réussit miraculeusement - Lathandre devait l'inspirer - à retenir soupirs, cillements et autres gestes trop expressifs.
- On a deux solutions... Ou peut-être trois... Alors, la première c'est de filer à l'auberge faire comme si nous allions dormir, redescendre discrètement pour piquer du savon noir et une bonne quantité de cendre. Et on va chouchouter les vitraux du Temple. Avec prière intégrée à Lathandre, histoire qu'il ne nous massacre pas !
Oups. Retenir les gestes expressifs, maîtrise maîtrise maîtrise.
- Autre solution : on attend demain pour tout expliquer à l'aubemestre Alaric. Pour excuse auprès des deux frères, nous imaginerons que nous sommes rentrés après une tournée des grands ducs et étions trop ivres pour faire quoi que ce soit la nuit passée.
L'imagination venait à la rôdeuse.
- Autre solution : on persuade un toto quelconque de faire ça à notre place. Une autre : on prend tout ça à la blague et on fait un autre truc remarquable pour les frérots...
Sylveneige soupira puis fit un magnifique cillement à l'adresse de Streen.
Posté : lun. 30 sept. 2013, 20:42
par Streen
Streen semblait inquiet. Il sentait que la plan ne marcherait pas. Les prêtres venaient de fermer la porte avec une barre. Il y avait peu de chance de pouvoir y pénétrer à nouveau. Il resta silencieux tandis qu’ils marchaient vers l’auberge. Il devait réfléchir aux idées de Sylveneige. Si l’idée de profaner le temple ne le gênait plus, il craignait surtout les risques d’être repérés. Il finit néanmoins par prendre sa décision.
-Bon écoute, franchement, rien ne me ferait plus plaisir que de prendre un savon noir et de souiller le temple. Ce prêtre m’a tellement énervé que rien qu’à cette idée, mon sang ne fait qu’un tour. Le problème reste la garde. Même de nuit, elle est très active et on peut se faire surprendre à n’importe quel moment. De plus, on a alerté le prêtre et soit nous avons de la chance car il est confiant, soit il a jugé bon d’alerter la garde et nous sommes cuits. Le mieux pour moi est de dormir à l’auberge et d’expliquer à Alaric notre problème. Après tout, les deux sharites ne nous ont pas donné d’indications sur l’heure pour commettre notre méfait. On peut très bien le faire pendant la journée comme demain soir avant de nous rendre à cette auberge de fripouilles. S’ils nous demandent pourquoi on a trop tardé, on peut leur répondre qu’ils n’ont pas précisé le jour ni l’heure de notre méfait. En revanche il faut que l’on parle d’un point. Que fait on si Alaric s’oppose à l’idée de mettre une substance noire sur les vitraux ?
Posté : lun. 30 sept. 2013, 21:00
par Féérune
Jamais demander son avis à Streen. Jamais jamais jamais.
Là Sylveneige soupira par prévention hygiéniste, histoire de ne pas se crisper.
- Streen, les vitraux, c'est une fenêtre ornée. Hein ? Et la caractéristique d'une fenêtre, c'est d'être dedans et dehors d'un bâtiment.
Non, mais ne pas comprendre à ce point, c'était phénoménal.
- Donc, on n'a pas besoin d'être DEDANS pour badigeonner des vitraux. On peut le faire DEHORS. De telle sorte que si les lathandrites barricadent leur temple, on peut l'atteindre de l'extérieur. Je veux dire, atteindre les vitraux. Et les saloper copieusement.
Sylveneige eut une idée de génie.
- Faudra prendre une échelle, tiens.
La rôdeuse reprit ses explications.
- Donc (re) : il faut oeuvrer DE NUIT. Parce que sinon, on se fera repérer tout de suite. As-tu compris maintenant, Streen ?
Posté : lun. 30 sept. 2013, 21:16
par Streen
Streen hocha la tête avant de reprendre :
-Oui je pense. Mais supposons autre chose. Si on se fait repérer de suite et que l’on est attrapé, on fait quoi ensuite ?
Puis en rajoutant :
-Oh et puis encore mieux, imaginons que els clercs le remarquent et qu’ils enlèvent toute la saleté avant l’aube. Personne ne sera au courant de ce que nous aurons fait. Et rien n’indique que les deux clercs le seront aussi.
Puis pour conclure.
-Donc si je suis ton argumentation, il faut chercher un produit qui souillera les vitraux en rajoutant en plus une échelle. Non, tu n’es pas sérieuse ? ca ne marchera jamais. Pour se faire repérer, il n’y a pas mieux. C’est vraiment une idée excellente si c’est le but. Si tu te fais prendre, tu ne resteras que deux ou trois jours à l’ombre mais le commandant m’a déjà à l’œil et moi c’est à perpétuité que je prendrai . Alors tu es toujours certaine de ton plan ?
Posté : lun. 30 sept. 2013, 21:42
par Féérune
- Oh non, mais Streen, fais un effort ! c'est évident qu'il faudra être discret ! ou malin.
Sylveneige eut un large sourire. Oh l'idée de génie.
- A ton avis, si quelqu'un voit des gens munis d'une grande échelle, de seaux et de chiffons, que vont-ils penser ? Ce que pensera le citoyen lambda : "tiens, les laveurs de carreaux !"
Le sourire de la rôdeuse atteignit quasiment ses oreilles.
- Et tu imagines bien qu'aucun garde n'arrêtera des laveurs de carreaux... De nuit, personne ne verra que nous mettons de la cendre noire sur les vitraux. Et si un garde a le nez fin, il sentira la bonne odeur du savon !
C'était vraiment une trop bonne idée !!! Sylveneige reprit, pour tranquilliser son compagnon :
- Et je crois qu'elle est tellement bonne, cette idée, qu'il ne faut pas la gâcher... Nous verrons donc d'abord l'aubemestre Alaric pour tout lui expliquer. Et il pourra nous donner, si nécessaire, un parchemin certifiant que nous sommes laveurs de carreaux pour le compte du Temple de Lathandre.
Ah là là, trop fort.
- Nous retournerons à la taverne, et raconterons aux deux frères notre grosse nuit de beuverie. Et promettrons une action d'éclat pour le lendemain.
Posté : lun. 30 sept. 2013, 21:59
par Streen
Streen ne paraissait pas vraiment convaincu par l’idée de Sylveneige. Il sentait que ca allait partir en vrille.
-Bon soit dit il en écartant les mains, je capitule. Mais j’aimerais avoir ton optimisme quand même. Tu t’imagines que la garde va gober que l’on est entrain de laver les vitres la nuit si on la croise ? Non, les laveurs de vitres n’agissent pas de nuit mais de jour. On pourrait nous soupçonner d’être des cambrioleurs.
Puis en tapant la main sur son front :
-Oh et puis en plus, il faut parler de notre méfait à l’aubemestre. Alors là on est bon pour la prison. Tu n’imagines pas qu’il va nous pardonner si on lui dit. Non non, si on agit ainsi cette nuit, pas question que l’on en parle à quiconque. Ca restera un secret entre nous deux. Oh et puis j’y pense, on pourrait très bien nous soupçonner puisque nous sommes allés voir les prêtres.
Puis poussant un soupir :
-Bon ravissante demoiselle, je te suis. J’aimerais que l‘on en termine avec cette histoire superfétatoire. D’ailleurs, ca ne te rappelle rien superfétatoire ?
Il émit un petit rire histoire de redonner de la bonne humeur à sa compagne. Mais en réalité, il cherchait surtout à se calmer lui-même.
Posté : lun. 30 sept. 2013, 22:11
par Féérune
Sylveneige manqua hurler. Se contint, mais avec quelque difficulté.
- Rhâââ... On reprend :
UN on va dormir
DEUX on va voir Alaric et on lui explique notre plan
TROIS on achète du savon noir, de la cendre de bois, des seaux, des chiffons, une échelle...
QUATRE on retourne à la taverne baratiner les deux frères
CINQ on lave les vitraux avec notre savon noir mêlé à de la cendre
SIX si la garde nous demande des comptes, nous aurons un mot de l'aubemestre expliquant que nous sommes les laveurs de carreaux agréés par le Temple.
Alors, ça m'étonnerait qu'avec toutes ces garanties on n'y arrive pas ! et si l'aubemestre refuse le plan, aucune importance, nous imaginerons autre chose.
Posté : lun. 30 sept. 2013, 22:22
par Streen
Streen secoua la tête.
-Ha non, si l'aubemestre refuse, hé bien on fera sans lui point barre. Ces clercs m’insupportant alors on agira ainsi et point barre. tant pis s'il n'est pas d'accord.
Puis récapitulant:
-Bon demain, on va voir l'aubemestre Alaric. Qu'il accepte ou qu'il refuse, on s'en fiche, on va chercher notre matériel et on agit. Et si la garde arrive, soit Alaric a ccepté et dans ce cas tant mieux, soit ce n'est pas le cas et là...bon ben on improvisera. Mais après réflexion, il n'y a aucune raison pour que la garde nous aborde. De nuit, ils ne verront rien. Alors allons dormir et nous agirons demain. d'accord?
Posté : mar. 01 oct. 2013, 19:38
par Féérune
La réponse de Sylveneige fut un bâillement phénoménal.
- Mouiiii, bon allez, dodo.
L'elfe prit Streen par le bras et ils marchèrent en direction de l'auberge.
[HRP on peut peut-être éluder et passer au lendemain ? Voya ?
>> à Streen : on passe au lendemain, même lieu, direction l'aubemestre Alaric ?]
Posté : mar. 01 oct. 2013, 22:05
par Streen
Sylveneige et Streen dormirent à l'auberge. Après un bon repos ,ils prirent leur petit déjeuner, puis retournèrent au temple de Lathandre pour y rencontrer l'aubemestre Alaric. Streen espérait qu'il serait perméable à leur idée. Sans cela, la situation se compliquerait.
Posté : mer. 02 oct. 2013, 12:46
par Voyageuse
La grande porte du temple était ouverte, et l'effervescence matinale habituelle y régnait : fidèles et clercs en prière, requérants faisant la queue pour être reçus, simples curieux venus admirer l'édifice, quelques messagers pressés et même un homme vêtu de soie et d'or, visiblement richissime, en train de faire un scandale parce qu'on le le faisait pas passer en priorité.
Ils n'aperçurent ni le clerc qui leur avait ouvert, ni celui responsable de leur sécurité. Un prêtre vint à leur rencontre au bout de quelques minutes.
"Que puis-je pour votre service ? "
Posté : mer. 02 oct. 2013, 19:14
par Streen
Enfin était on réellement disposé à les recevoir? Ou le nouvel imbécile arrivé allait leur donner de feux espoirs?
D'une voix très calme, Streen répondit:
-Nous aimerions voir l'aubemestre Alaric. Il s'agit d'une affaire très urgente. La sécurité de votre temple est en jeu. C'est une question de vie ou de mort.
Posté : mer. 02 oct. 2013, 19:52
par Féérune
Sylveneige ajouta :
- Nous avons déjà été reçu par Maître Alaric et avons d'importantes informations qu'il doit entendre en priorité. Vous seriez fort aimable de lui annoncer notre venue. Mon nom est Sylveneige d'Evereska.
La rôdeuse cilla joliment, avec retenue cependant. On était dans un temple.
Posté : jeu. 03 oct. 2013, 17:16
par Voyageuse
Le clerc les fit patienter un moment, puis revint et les entraîna à sa suite en direction de l'aile nord, là où ils étaient allés la veille.
Ils furent introduit dans le même bureau, et reconnurent aussitôt la haute stature de l'aubemestre, plongé dans l'étude d'un document. Il leva vers eux un regard courtois, mais quelque peu intrigué.
- Que me vaut donc votre visite ? Je n'ose croire que votre enquête est achevée...
Posté : jeu. 03 oct. 2013, 18:17
par Streen
L’estomac de Streen se noua. Il voulut prendre la parole mais sa voix fut soudain bloquée. Comment faire comprendre au prêtre qu’il faudrait souiller les vitraux ? Et de quelle façon le dire ? Il se tourna vers sa compagne, imaginant qu’elle serait plus diplomate que lui, qu’elle saurait mieux expliquer. Et puis qui sait, si elle décidait de battre des cils, peut être que ce serait un plus pour convaincre l’aubemestre.
Posté : jeu. 03 oct. 2013, 20:11
par Féérune
- Oh non, nous en sommes juste aux préliminaires... Je veux dire, nous avons rencontré les deux frères recruteurs (en quelque sorte) pour la secte. Mais ils nous demandent une preuve de notre capacité à être dignes de la secte.
Sylveneige prit une profonde inspiration. Là, ça risquait d'être un peu compliqué. Allez Lathandre, soyez avec nous ! se surprit-elle à penser. N'était-ce pas une prière ?
- Nous avons parlé de nos malheurs respectifs, après une petite comédie pour les aborder - je leur ai demandé s'ils connaissaient mon tonton Liirdé - ensuite les deux frères nous ont parlé d'une sublimation du chagrin dans la haine et la destruction, que c'était une voie qui faisait que leur dieu distinguait les élus aptes à intégrer la secte.
L'elfe ralentit le débit de ses paroles, consciente qu'elle devait persuader l'aubemestre d'une chose sacrilège. Elle baissa la tête, n'osant pas regarder l'aubemestre Alaric.
- ll faut que nous fassions un acte contre le Temple. Je suis désolée. Ils ont parlé de la destruction du grand vitrail de la façade est. Ne vous inquiétez pas ! ils ont immédiatement enchaîné sur le "mieux", qui serait de maculer tous les vitraux de poix ou - dixit ces honorables sires - toute autre substance noire.
Sylveneige continua rapidement, consciente que l'aubemestre ne souhaitait peut-être plus entendre de propositions de sacrilège dans les lieux sacrés de Lathandre. Courageusement elle releva la tête et plongea ses yeux dans le regard de Maître Alaric.
- Mais c'est puéril et stupide ! voici ce que j'ai répondu spontanément. J'ai expliqué que, venant d'une famille de bardes, j'avais appris la valeur du Beau. Que si je détruisais une oeuvre d'art, ce ne serait pas une conviction religieuse que je bouleverserais, mais le sentiment artistique ancré si profondément en moi. Je les ai naturellement convaincus de ma sincérité, puisque c'est réellement ce que je pense.
Le débit de la rôdeuse ralentit de nouveau. De nouveau elle baissa les yeux.
- Voici, textuellement ou presque, leur réponse qui s'est gravée en moi... " Prenez donc garde à ne pas l'offenser en parlant ainsi... (il parlait de son dieu de destruction et de haine). Et vous feriez mieux d'oublier très vite votre goût pour le beau... Le beau, comme vous dites, est périssable. Destructible. On peut le réduire à néant. Et c'est là qu'est la vraie jouissance, la vraie puissance. Mais je crains, hélas, que ce dieu ne soit pas fait pour vous. Votre compagnon, peut-être, y est plus sensible..."
Sylveneige frissonna. Elle se souvint du ton de la voix de l'homme, presque métallique.
- Il a continué en nous disant : "Revenez donc demain, ici... si vous avez eu le cran de faire cet acte. Mettez-y toute votre colère, toute votre haine. vous en sortirez plus fort..."
Elle reprit, après avoir difficilement avalé sa salive. Releva la tête. Fixa Maître Alaric droit dans les yeux.
- Je sais. Nous allons commettre un acte difficile. Haïssable pour Lathandre. J'ai une idée. Probablement bonne et qui nous permettra de réussir cet espèce de défi que les frères nous ont lancé, et au final d'intégrer la secte. Voici mon idée : la nuit prochaine, deux personnes en charge du lavage des vitraux travailleront sur les vitraux du Temple. Streen et moi. Au lieu d'utiliser un nettoyant, nous ajouterons à notre solution de savon de la cendre de bois. Ainsi les vitraux seront maculés de noir. Un noir facile à enlever, mais je compte sur les prêtres du Temple pour raconter partout le mal qu'ils ont à enlever la poix que des malfrats sacrilèges ont déposé nuitamment sur les magnifiques vitraux.
Elle se prit la tête dans les mains, soudain très grave.
- Nous devrons prier beaucoup pour nous faire pardonner de Lathandre.
Posté : jeu. 03 oct. 2013, 20:36
par Voyageuse
Le prêtre avait écouté toute l'argumentation sans prononcer un mot. Il resta un moment silencieux, songeur.
- Vous me demandez, si je comprends bien, de cautionner l'acte que vous vous apprêtez à commettre au prétexte qu'il vous est indispensable pour vous infiltrer dans cette secte. Avez-vous imaginé un seul instant les retombées que cet acte pouvait avoir sur les fidèles de l'église ? Parce que c'est sur eux que je dois veiller. C'est mon rôle. Ils ont besoin, plus que jamais en ces temps de guerre, d'espoir et de confiance. Ils ont besoin de croire en un dieu fort. Que croyez-vous qu'ils imagineront en trouvant le temple plongé dans l'ombre ? Et vous voudriez que je prenne le risque de briser leur confiance ?
Son ton était devenu de plus en plus sévère. Dur. Il se leva.
- Ma réponse est non. Et je vous interdit formellement de passer outre. Maintenant, vous pouvez disposer. Et trouvez un autre moyen de remplir votre mission.
Posté : jeu. 03 oct. 2013, 21:47
par Streen
Comme attendu, l’aubemestre refusait leur demande. Streen s’en était douté. Pourtant la déclaration lui fit l’effet d’une gifle. Mais il ne se laissa pas démonter pour autant :
-Donc si j’ai bien compris, il n’est pas très important que nous intégrons la secte ? Si tel est le cas, la mission est donc un échec et les objets maudits continueront à circuler au temple. Je ne me souviens plus du nom du clerc de Lathandre qui a été torturé par les sharites et sa femme qu’ils ont exécuté. Tout ceci n’a pas d’importance ? La justice ne peut elle triompher ?
Puis en soupirant, il reprit :
-Est-ce qu’il est au moins possible de leurrer la population de Luménis ? Vous pourriez clamer avec l’aide de vos frères que cette nuit, des brigands s’en sont pris aux vitraux du temple et qu’il a fallu faire appel à la magie pour réparer les dégâts.
Si la population de Luménis y croyait, peut être qu’il en serait de même pour les deux clercs sharites.
Posté : jeu. 03 oct. 2013, 22:14
par Féérune
Sylveneige réfléchissait.
- Je n'avais pas vu les choses sous cet angle... Que les fidèles risqueraient de perdre confiance, de la situation dans laquelle se trouve la ville en ces temps de guerre. Streen, même le recours à la magie ou l'information fausse répandue auprès des citoyens causerait une baisse de moral néfaste...
Ca, on n'était pas dans la bouse.
D'un ton presque accusateur - qu'elle réussit à contenir un peu cependant - la rôdeuse s'adressa à l'aubemestre.
- Vous devez nous aider. Ou nous ne pourrons rien pour les lathandrites. Lathandre veille sur le bien-être de ses fidèles, mais Streen et moi sommes chargés de veiller sur Lui... Si cela passe par un sacrilège nécessaire, si ce sacrilège ne peut être lavé par l'excellence de la mission qui nous a été confiée, vous devez nous aider à trouver une autre idée. AH !
Sylveneige rougit légèrement.
- Je voulais dire "Ah !". Désolée 'avoir crié, mais j'ai une idée !
L'elfe sourit d'une oreille à l'autre.
- Faites-nous jeter en prison.
Ses yeux pétillaient, elle battit des cils à grande vitesse.
- Appelez la garde, et dites que vous nous avez arrêtés alors que nous commencions à souiller les vitraux. Non seulement le moral des fidèles reste ce qu'il est, mais il risque même d'être gonflé à bloc quand on saura que les prêtres savent défendre le Temple ! quant à nous, après avoir été ostensiblement libérés après une grosse réprimande et avoir été copieusement moqués par les prêtres auxquels nous jurerons vengeance, nous serons remontés à bloc contre les lathandrites et donc mûrs pour intégrer la secte.
Enfin elle respira.
- Alors, que pensez-vous de ma nouvelle idée ?
Posté : ven. 04 oct. 2013, 20:14
par Voyageuse
L'aubemestre réfléchit un instant, et hocha finalement la tête.
- Effectivement, ce plan-ci ne nuira pas à l'église et à son prestige. Et peut également renforcer votre crédibilité... C'est un bon plan je pense. Je peux très facilement demander d'appeler la garde, et vous faire emmener, en traversant la salle du temple pour que des témoins puissent vous voir.
Il hésita, regardant alternativement Streen et Sylveneige.
- Il faut savoir que vous allez dans ce cas-là passer probablement une nuit en prison. Il ne serait pas crédible qu'on vous relâche tout de suite. Or, cela n'a rien de très réjouissant... Donc il faut que vous y soyez vraiment prêts. Tous les deux. Ou peut-être qu'un seul d'entre vous peut s'être laissé prendre...
Posté : ven. 04 oct. 2013, 20:33
par Streen
Streen fronça les sourcils devant Alaric. Le plan ne le réjouissait pas trop.
-Franchement répliqua Streen, je ne sais pas trop. Le plan ne me disait rien qui vaille. Se faire passer pour des fauteurs de troubles me paraissait saugrenu comme idée.
Puis haussant les épaules :
-Mais si vous ne voyez pas d’autre solution, alors j’accepterai ce plan puisque vous semblez être d’accord tous les deux. En plus, je n’ai pas d’autre idée. En revanche, le commandant me connait et m’a déjà dans le collimateur. Ne pourrait t’on pas au moins lui expliquer le plan ? Parce que si je suis surpris à commettre un délit, ce n’est pas une nuit que je passerai à l’ombre mais un séjour.
Puis après une nouvelle réflexion :
-Et pour conclure, il est hors de question que l’un seul de nous deux se fasse prendre. Imaginons que l’autre retrouve les deux clercs ce soir. Comment expliquera t’il sa liberté alors que l’autre est à l’ombre ?
Puis vers Sylveneige :
-Sauf si tu veux que je me sacrifie pour toi mais il faudra te montrer convaincante. Je te rassure, je te sens tout à fait apte pour cette tâche. Moi, c’est hors de question.
Et vers Alaric :
-Si vous ne voyez pas d’autre solution, Quand pouvons nous mettre notre plan à exécution ?
Posté : ven. 04 oct. 2013, 20:55
par Féérune
Sylveneige se retint de soupirer. De ciller. De bouger. De respirer à fond trop bruyamment. Ce Streen... Mais l'essentiel était qu'ils tombent enfin d'accord avec l'aubemestre.
- Disons que nous pourrions être pris sur le fait ce soir, mais que l'un d'entre nous - Streen - réussisse à s'échapper. Et, pendant que je suis en prison, il pourra courir à la taverne rencontrer les frères et leur raconter, très énervé, que nous avons été pris mais qu'il a réussi à se sauver... Du coup, il jouera le type très remonté, qui n'a qu'une envie, qu'on délivre son amie pour que tous deux puissions enfin vénérer le dieu de destruction prôné par la secte.
La rôdeuse regarda attentivement Streen.
- Streen, as-tu bien compris ? Ca ira ? Accessoirement, si vous pouviez vraiment me libérer au cours de la nuit, j'apprécierais...
Posté : ven. 04 oct. 2013, 22:01
par Streen
Streen secoua la tête :
-Alors là non, je ne suis pas d’accord. Si je m’occupe de cette tâche, je sais très bien que je parviendrai pas à convaincre les deux clercs. Alors non, si il doit y avoir une personne de libre, ce sera toi Sylveneige. C’est toi qui les as abordé, toi en qui ils ont le plus confiance. Alors soit c’est toi qui y va, soit on reste une nuit en prison. N’oublie pas que je suis sensé être un benêt pour eux alors ca ne marchera pas. C’était même ton idée. Si je le fais, ce sera l’échec.
Posté : sam. 05 oct. 2013, 14:41
par Féérune
Oh boudiou.
Sylveneige faillit se gratter la tête de tous ses ongles disponibles, mais retint à temps ce geste inélégant.
- Donc : il faut expliquer au commandant le plan parce que Monsieur Streen a eu déjà maille à partir avec la garde ; il faut que Monsieur Streen reste tout de même bien à l'abri pendant que je vais me coltiner les frérots ; Monsieur Streen ne souhaite t-il pas un peu de caviar sur ses tartines ? Un vieux vin cuit servi dans un gobelet d'argent ? Un massage pour son corps délicat ? Une disciple de Sunie sur ses genoux ? Oh, pardon Maître Alaric...
Posté : sam. 05 oct. 2013, 17:41
par Streen
Streen fut tellement interloqué qu’il ne répondit pas de suite à sa compagne. Mais il ne se laissa pas démonter pour autant :
-Ce que tu viens de dire ne sont que des paroles de colère et d’exaspération. Je pense qu’au contraire, tu devrais comprendre que notre mission est plus importante que cette querelle futile.
Puis sur un ton imitant Sylveneige :
-Et qui c’est qui a dit « Et, pendant que je suis en prison, il pourra courir à la taverne rencontrer les frères et leur raconter, très énervé, que nous avons été pris mais qu'il a réussi à se sauver... Du coup, il jouera le type très remonté, qui n'a qu'une envie, qu'on délivre son amie pour que tous deux puissions enfin vénérer le dieu de destruction prôné par la secte.». Ce n’est pas toi qui voulais que je m’évade, que je me coltine les frères tandis que toi tu resteras bien au chaud, bien à l’abri ? Tu me reproches de vouloir faire ce que tu t’apprêtais toi-même à accomplir. Je t’ai fait des reproches moi ?
Puis sur un ton agacé :
-C’est quand même incroyable, d’abord que je dois passer pour un benêt car selon dame Sylveneige me juge inapte à aborder les frères, je ne dois pas piper un mot car elle me juge inapte à faire preuve de diplomatie et de discussion et je dois me plier à ses quatre volontés parce que cette même dame ne me juge pas capable de prendre un savon noir et de souiller les vitraux du temple. Et malgré ça, ce n’est toujours pas suffisant car je dois en plus aborder les frères alors qu’elle me juge inapte en tout.
Puis sur un ton plus calme et plus posé :
-Tu as toutes les cartes en main. Mais je tiens à te prévenir d’une chose. Si tu veux que la mission échoue et que je ne parvienne pas à te faire libérer de prison, d’accord, c’est moi qui vais m’en charger. Il ne faudra pas venir te plaindre après à cause d’un sombre idiot de la pire espèce qui n’a pas été capable de faire ce qu’on lui demande. Ca te va ? C’est pourquoi il serait préférable que tu reconsidères ta décision. Si tu veux que la mission réussisse, c’est toi qui doit aller les aborder. Sans cela, nous ne partirons pas en compagnie des prêtres mais en compagnie de Sir Jolan.
Posté : sam. 05 oct. 2013, 20:04
par Féérune
Sylveneige se prit la tête dans ses mains, qui se crispèrent dangereusement.
Un énorme soupir retentit.
Enfin, la rôdeuse parla.
- Bon, alors pour récapituler : Maître Alaric, vous nous faites arrêter. Je m'enfuis et seul Streen est arrêté. Vous dites à la garde qu'il s'agit d'un malentendu probable ou vous mettez le capitaine de la garde dans le coup, histoire que Streen ne soit pas molesté. Je file à l'auberge, où je raconte l'histoire - j'en rajouterai un peu, pour la gloriole - aux deux frères.
L'elfe leva enfin le regard, qu'elle avait tenu vers le sol pour mieux se concentrer.
- En fait, le capitaine de la garde devrait être dans le coup, histoire de laisser Streen s'enfuir rapidement quand nous viendrons le libérer... En principe, libération par une troupe avinée, je pense.
Les yeux de Sylveneige pétillaient à l'idée de retourner dans la taverne. Elle eut quelque difficulté à dominer son excitation puis reprit son petit discours.
- J'espère que cela suffira pour que nous puissions intégrer cette fichue secte... Enfin ! sinon nous devrons trouver autre chose.
Posté : dim. 06 oct. 2013, 13:06
par Voyageuse
Durant leur dispute, Alaric s'était dirigé vers la porte de son bureau, s'entretenant un bref instant avec le clerc qui les avait guidés jusqu'ici. Il revint vers son bureau, haute silhouette à la stature impressionnante, juste au moment où ils semblaient enfin se mette d'accord, et son regard alla de l'un à l'autre avec une expression passablement agacée.
- Je me demande bien pourquoi Marvin m'a conseillé de faire appel à vous... Vous perdez du temps en disputes stériles et n'avez visiblement aucune expérience de ce genre d'affaire. Mais il me faut faire avec j'imagine. Bref... Les gardes seront là d'une minute à l'autre. Mais qu'ils vous arrêtent tous les deux ou seulement l'un de vous, je vous préviens tout de suite d'une chose : on ne s'évade pas ainsi des prisons luméniennes. Donc ôtez-vous tout de suite cette idée de la tête, à moins que vous n'ayez vraiment envie de vous trouver tous les deux arrêtés pour des motifs sérieux et pour une très longue durée ! Une tentative de dégradation de matériel, ça vous vaudra une nuit derrière les barreaux, ainsi qu'une amende que je peux payer pour vous. Mais risquez une tentative d'évasion ou pire, une attaque avec des personnes venues de l'extérieur, et vous allez y passer des mois en attendant votre jugement. Sans que rien ni personne ne puisse intercéder en votre faveur. A vous de voir, conclut-il d'un ton sec.
Posté : dim. 06 oct. 2013, 18:04
par Streen
Streen haussa les épaules en entendant l’aubemestre. Il ne voyait pas pourquoi il devrait s’évader s’il ne restait qu’une journée derrière les barreaux. Ce fut la suite de ces propos qui l’inquiétait.
-Moi je suis prêt reprit il. Et puis je n’ai jamais parlé d’évasion. Ce qui m’inquiète, c’est concernant une tentative. Si ce n’est qu’une tentative, rien ne garantit que les deux clercs de Shar acceptent de nous prendre dans la secte puisque nous étions sensés réussir sans nous faire prendre.
Se tournant vers Sylveneige :
-Prenons cet élément en compte. Si tu maintiens ta décision, alors je partirai derrière les barreaux mais attends toi à la possibilité qu’ils ne nous intègrent pas pour avoir soit disant échoué ou du moins qu’ils n’acceptent que de t’intégrer toi seulement.
Puis vers l’aubemestre :
-Dés que Sylveneige aura donné son accord, vous pourrez appeler la garde.