La Couronne de Cuivre

RP : Retour à l'abri

Kasumi se laissa prendre au jeu des baisers, ne pouvant qu'attendre le suivant pour lequel la jeune femme savait savamment le faire attendre. Lorsqu'elle le prit dans ses bras, il s'abandonna lui aussi à leur étreinte tendre et chaleureuse. Les mots d'amour l'atteignaient toujours aussi profondément et sa gorge se noua d'émotions, le laissant incapable de répondre par des mots. Il compensa son mutisme par une série de caresses de baisers qu'il déposa dans son cou, chacun d'eux en appelant irrémédiablement un autre.

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Ce moment de tendresse partagé leur aurait presque fait oublier l'orage, les éclairs qui illuminaient leur abri, le tonnerre qui grondait.
Mais souain, dans la lumière blafarde d'un éclair, Astrée vit une silhouette se détacher nettement à l'entrée de la grotte. Elle sursauta et s'écarta par réflexe de Kasumi, les yeux fixés sur l'homme qui venait d'apparaître.
- Qui êtes-vous ? lança-t-elle d'une voix tendue, qu'elle aurait voulue plus assurée.
L'homme ne répondit pas et se contenta d'un signe de tête avant de s'asseoir à l'entrée de la grotte. A se demander s'il l'avait entendue.... Machinalement, elle serra la main de son compagnon un peu plus fort.

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Kasumi se redressa vivement en entendant l'interjection de la rôdeuse, tendant instinctivement la main vers l'épée qui aurait du se trouver à sa ceinture mais qu'il avait laissé dans son paquetage. Immédiatement, il en appela à Première Neige tandis qu'il se plaçait devant Astrée, du moins, tel qu'il le pensait. Il attendit alors, tendu, à l'affût du moindre bruit, de la moindre explication.

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Mais d'explication... point. L'homme restait silencieux, près de l'entrée de la grotte. Tout juste leur avait-il adressé un vague salut de la tête.
Quoi qu'il en soit, il ne paraissait guère menaçant. Ses vêtements étaient en loques et il portait un paquetage dans un sac de toile. Il avait une épée à la ceinture mais ne semblait pas vouloir s'en servir.

Astrée prit la main de Kasumi dans la sienne et la serra brièvement pour le rassurer. Ils ne couraient aucun danger. Même si le silence de l'inconnu était quelque peu étrange.
- Bonjour à vous, fit-elle dans une nouvelle tentative. Je dois avouer que j'ai eu peur, en vous voyant surgir brutalement... Mais il est bien naturel que vous cherchiez à vous abriter de l'orage...
Seul le silence lui répondit. l'homme n'avait même pas tourné la tête vers elle. A nouveau, elle serra la main de Kasumi... Mais elle y mettait plus de crainte cette fois-ci...

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Ne pas voir les réactions de l'inconnu mettait les nerfs du rôdeur à rude épreuve et il ne pouvait pas vraiment se lever pour lui faire face. Qui savait ce qui se passerait s'il trahissait sa vulnérabilité. Il répondait à la pression de la main d'Astrée par sa propre angoisse malgré ses efforts. D'une voix qu'il découvrit bien moins assurée qu'il ne l'aurait voulue, il essayé à son tour d'interpeler le nouveau venu :

- Pouvez-vous nous entendre ?

Devant l'absence de réponse, il renouvela sa question mais en elfique. C'était sans doute un peu stupide mais tout valait mieux que ce silence.

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L'homme ne répondit pas davantage à la question en elfique qu'à la question en langage commun. C'était à se demander s'il les entendait...
Astrée hésita un instant à aller se planter face à lui. Peut-être était-il tout simplement sourd ?
- On dirait qu'il ne nous entend pas, il n'a aucune réaction quand on lui parle fit-elle observer à Kasumi. A voix basse, malgré tout.
Elle se sentait un peu tendue, un peu inquiète. Cette cohabitation inattendue la mettait mal à l'aise.

L'orage, au-dehors, paraissait se calmer enfin. Le tonnerre grondait encore dans le lointain, mais apparemment le gros de grain était passé. La pluie, en revanche, continuait de tomber, même si elle s'était transformée en une fine averse bruineuse.

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Kasumi était maintenant autant intrigué qu'inquiet. L'homme les ignorait-il sciemment ou était-ce une nouvelle manifestation de l'étrange magie qui semblait imprégner ce lieu ? Il avait senti Astrée bouger légèrement mais nae savait pas si elle s'était déplacée. toujours est-il qu'aucune réaction ne vint en retour de la part de l'inconnu. Se pouvait-il qu'il ait perdu tous ses sens, qu'il ne soit pas vraiment là ? Le demi-elfe frissonna mais pas seulement à cause de la fraîcheur de l'air ambiant.

- Peut être devrions-nous le laisser seul et reprendre la route ? La tempête semble s'être calmée, suggéra-t-il, incertain.

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Comme s'il l'avait entendu, ou comme s'il avait eu la même idée, l'homme se redressa... et s'en fut. Avec un bref signe d'adieu en direction des rôdeurs. Kasumi entendit son pas décroître à mesure qu'il s'éloignait.

- C'est vraiment bizarre, commenté Astrée. Il nous a vus, il nous a même faitsigne... Soit il est tout simplement sourd... soit....

Elle n'ajouta rien. Les fantômes ça n'existe pas. Elle secoua la tête pour chasser cette étrange impression.
- Tu as raison, allons-y. Viens, je vais te guider jusqu'à Prince...

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Kasumi ne se fit pas prier pour suivre la rôdeuse. Ils auraient pu attendre que l'homme s'éloigne mais ils étaient tout aussi impatient de quitter les abords du lac si étrange et de reprendre la route. Le demi-elfe était pourtant aux aguets et la tension dans le contact d'Astrée révélait qu'elle l'était aussi. Tous deux craignaient une embuscade après le comportement singulier de leur visiteur nocturne. Le rôdeur n'osait pas répondre avant d'être en selle de peur de couvrir le bruit d'une attaque.

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Mais il n'y eut aucune attaque, aucune embuscade. Astrée informa Kasumi, à mi-voix, qu'elle voyait la silhouette de l'homme s'éloigner à travers les pâturages, sans guère se soucier de suivre le moindre sentier tracé. Elle se demandait qui était cet étrange inconnu... Mais n'avait aucun moyen de le savoir. Elle le décrivit un peu plus en détail à son compagnon : il était apparemment assez âgé, l'air un peu hagard... Ou peut-être était-ce simplement son existence misérable qui se reflétait ainsi dans son apparence. Mais tout cela n'était que suppositions, qu'elle partagea avec son compagnon sans avoir la moindre possibilité d'en vérifier l'exactitude. Ou peut-être avait-ils eu une hallucination ? ...

L'après-midi était bien avancé lorsqu'ils reprirent la route. Une bruine glaciale les enveloppait, étouffant les bruits, glaçant les corps des voyageurs, et rendant le sol un peu glissant. Astrée montait Ombrage, pour profiter de la relative sûreté du chemin qui serpentait à travers les pâturages. Elle mena les deux montures au petit trot, durant une petite demi-heure....Mais déjà la descente s'amorçait, dans un paysage à nouveau exclusivement minéral et sur un sentier très escarpé, elle s'en souvenait.
Elle laissa les deux montures se désaltérer à un petit bief, et brouter tout leur saoul, avant de donner le signal de la descente.
- Je vais guider Prince par la longe, c'est plus sûr pour toi. Ombrage nous suivra. Mais je ne sais pas si on arrivera avant la nuit....

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Kasumi s'était détendu progressivement bien qu'il accuse la fatigue due à la monte en aveugle. Jamais il n'aurait cru que garder son équilibre sans voir pouvait être aussi difficile, et aussi usant tant physiquement que nerveusement. S'il échangeait fréquemment quelques paroles avec la rôdeuse, il avait perdu de sa verve humoristique et provocante et se contentait souvent de répondre simplement aux amorces de conversation d'Astrée. Cette fois-ci, il se fit un peu plus disert :

- Ce n'est pas grave. Les chevaux commencent à fatiguer et moi aussi je l'avoue. Si tu le trouves un endroit où camper, mieux vaudra peut être s'arrêter. Arriver en pleine nuit ou au point du jour ne fera guère de différence. Je pense que la région est plus ou moins tranquille maintenant que cette histoire de brigands est réglée au village.

Lui-même n'en était pas tout à fait certain mais continuer dans le noir sur ce terrain caillouteux pouvait se révéler tout aussi dangereux.

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Astrée hocha la tête.
- Oui, tu n'as pas tort. Mais si je me souviens bien, on a d'abord une bonne descente à franchir, avec le vide d'un côté et la roche de l'autre, avant d'arriver en terrain moins escarpé. Il faut qu'on tienne encore deux bonnes heures, je dirais... mais ensuite, dès qu'on pourra, on cherchera un abri. pas la peine de continuer de nuit, et de toute façon on trouverait porte close au temple...

Le soleil apparut à cet instant entre deux nuages, illuminant le paysage d'un magnifique arc-en-ciel, et nimbant les nuages de lueurs orangées. Astrée admira le spectacle en silence, se désolant intérieurement que Kasumi ne puisse en profiterlui aussi.
Le chemin était de plus en plus escarpé, et ils atteigirent bientôt la portion dont Astrée se souvenait, où ne se trouvaient ni herbe pour les montures, ni plate-forme accueillante. Elle prit prudemment la tête du convoi, les mains un peu crispées sur la longe.

HRP: Je te laisse nous emmener au soir

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Kasumi n'en menait pas large une fois de plus. La descente se révéla encore plus éprouvante que l'ascension et le rôdeur resta crispé pendant la majeure partie du trajet, trouvant le temps affreusement long. Il ne sentait presque plus ses jambes à force de les avoir serrées contre les flancs de Prince des frelons dans les descentes les plus abruptes. Il accueillit donc le retour à un terrain plus égal avec un soulagement non dissimulé. Il affirma alors pouvoir tenir encore quelque temps maintenant qu'il pouvait se relâcher un peu et adressa même un pauvre sourire dans la direction d'où il entendait Astrée.

- Je crois que pour une fois, je ne t'embêterai guère ce soir. Si jamais je trouve le moyen d'endormir mes courbatures, je tomberai immédiatement de sommeil.

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Astrée sourit, et prit brièvement la main du rôdeur dans la sienne pour lui transmettre un peu de réconfort. Il avait les jointures blanchies par le froid et la crispation de ses mains sur le pommeau de la selle.
- On a bien mérité une bonne nuit de sommeil, répondit-elle simplement. Pour elle aussi, la journée avait été éprouvante nerveusement, rongée comme elle l'était par l'inquiétude pour la cécité son compagnon et par la crainte qu'il ne se blesse.

La pluie avait progressivement cessé, et le soleil venait de se coucher, illuminant la roche autour d'eux de mille reflets. Il n'aurait pas été prudent de poursuivre trop longtemps leur marche das la pénombre qui s'épaississait. Heureusement, le terrain s'aplanissait légèrement, et elle n'eut pas de difficulté à trouver un petit bosquet touffu où le sol avait été relativement épargné par la pluie. L'orage, apparemment, avait été moins violent de ce côté-ci.
- On va s'installer ici, si ça ne te dérange pas de dormir à la belle étoile. Le ciel semble se dégager, et de toute façon les sapins nous abriteront. Je vais t'aider à descendre de cheval, tu sembles épuisé... Ensuite j'irai chercher un peu de bois pour le feu pendant que j'y vois clair. Il y a un tronc d'arbre renversé juste à ta droite, si tu veux t'asseoir...

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Kasumi prit largement appui sur Astrée pour descendre de cheval. Avec un sourire, il s'accrocha à elle pendant un bon moment mais ce geste était autant dicté par ses membres ankylosés que par son habitude de profiter de toute occasion pour l'étreindre avec affection.

Autre signe de son épuisement, il ne chercha pas à la retenir lorsqu'elle s'éloigna de lui pour s'occuper de l'installation du campement après l'avoir mené jusqu'au tronc. Le rôdeur se rendit vite compte que la position assise, qui plus est sur le tronc rugueux, lui était tout sauf agréable après sa journée de chevauchée. D'un ton penaud mais peut être un peu amusé, il appela sa compagne :

- J'ai bien peur d'avoir besoin d'un peu de pommade ce soir.

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Astrée sourit, amusée, et lança.
- Je vois que tu sais profiter de toutes les situations !
Elle se doutait bien qu'il n'exagérait pas, qu'il avait réellement mal aux fesses après la journée de chevauchée à l'aveugle.

Elle continua à amasser du petit bois pendant encore quelques minutes avant de revenir auprès de son compagnon.
- C'est promis, tu auras droit à un pommadage intégral de toutes les parties douloureuses de ton corps.
Elle déposa un léger baiser sur le cou de son compagnon.
- Attends, je vais amasser un peu de mousse et de branchages pour nous faire un matelas un peu confortable, tu pourras t'y asseoir. Et ensuite j'épluche quelques légumes et je nous prépare une bonne soupe chaude bien consistante. On mangera un peu de pâté et de jambon ensuite. Le menu te convient ?

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Kasumi partit d'un rire complice à la remarque taquine de sa compagne et à sa tentative de ramener le sujet de conversation vers des sujets plus prosaïques. Sa réponse, mutine, ne se fit guère attendre :

- Je souscrit à tout ce programme ! Tu as bien dit toutes les parties douloureuses de mon corps ? J'ai bien entendu ? Parce que je suis désolé de t'avouer que chaque parcelle de mon corps me fait souffrir ce soir ? Chacune sans exception...

Il attendit la réponse qui ne manquerait pas de venir en tâchant d'identifier toutes les réactions de la jeune femme, imaginant sans peine son air faussement outré par ses suggestions.

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Astrée se mit à rire.
- Oui, j'ai bien dit toutes les parcelles douloureuses de ton corps, sans exceptions. Je sais bien que l'équitation provoque des raideurs dans de nombreux muscles, ajouta-t-elle d'un ton faussement innocent démentit par l'éclat taquin de son regard. Tu auras donc droit à un bon massage avec l'onguent. Je vais faire ça pendant que la soupe cuit, si tu veux, on a une petite demi-heure à patienter. Mais d'abord, il faut que j'aille chercher de l'eau et que j'épluche les légumes...
Puis, comme si de rien n'était, elle se détourna et entreprit d'allumer le feu.

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Kasumi fit mine d'être choqué par la réponse équivoque formulée par la rôdeuse. Mais il était évident à son attitude que cette perspective le rendait impatient. Il en avait presque oublié ses douleurs, gênantes mais excuses toutes trouvées pour profiter une nouvelle fois de la situation. Il soupçonnait Astrée de se prêter sans rechigner à ce genre de petits jeux amoureux sans quoi il se serait probablement abstenu de cette nouvelle provocation. Pour l'heure, il se contenta de répondre sur le même ton innocent :

- Je te fais confiance pour la préparer exactement comme je l'aime. Je m'en voudrais si tu la brûlais au cas où les soins mettent plus de temps que prévu. J'ai bien peur que certains de mes muscles aient été considérablement éprouvés et qu'il faudra beaucoup d'attentions pour les détendre...

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Astrée se contenta, pour toute réponse, de tirer la langue... avant de se souvenir qu'il ne la voyait pas, et d'ajouter une légère tape sur l'arrière de sa tête pour faire bonne mesure.
- Ne profite pas trop de la situation ! Ou sinon tu seras obligé de me rendre la pareille très bientôt... Même si je gage que ça ne sera pas une corvée.

Le feu avait fini par partir malgré l'humidité ambiante, et dégageait un parfum aigre-doux de résine.
- Je vais chercher de l'eau pour la soupe, et ensuite je te prépare un matelas confortable.
Elle eut tôt fait de revenir avec une gamelle pleine qu'elle mit à bouillir, et entreprit de rassembler des branchages et de la mousse et de les recouvrir d'une couverture, taquinant au passage son compagnon sur ses muscles ankylosés qui dénotaient certainement une poussée de vieillesse prématurée.
- Assieds-toi là. Laisse-moi encore un peu de temps pour préparer les légumes, et ensuite je m'occupe de toi. Tu me diras par où tu veux que je commence...., ajouta-t-elle avec un léger baiser sur sa joue.

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Une fois n'était pas coutume, Kasumi fit mine de rester sage pendant qu'Astrée s'affairait à éplucher les légumes. Mais il était évident au petit sourire qu'il arborait que les fausses menaces ne l'avaient pas atteint. Il trompait son ennui impatient par quelques techniques de relaxation des muscles qu'il avait apprises au cours des années. Ainsi, il profiterait peut être un petit peu plus du massage promis par sa compagne. Tout était bon pour ne pas penser au lendemain et à la déception qu'il risquait d'encourir si le prêtre de Haute Roche se révélait impuissant à dissiper le mal qui l'affectait. il refusait d'envisager que sa cécité soit permanente.

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Malgré le sourire que Kasumi affichait, Astrée devinait l'inquiétude qui l'habitait et contre laquelle il luttait de son mieux.
Elle éplucha et coupa en petits dés pommes de terre, courge, carottes et oignons, ajouta quelques herbes, du sel, et mit le tout à bouillir.
- Je suis toute à toi, annonça-t-elle d'un ton plein de tendresse en se plaçant juste derrière lui. Mais il te faut d'abord ôter tes vêtements si tu veux que je puisse appliquer l'onguent... Avec le feu que j'ai fait, tu ne risques pas d'avoir froid.
Et, tendrement, elle commença à soulever sa tunique.

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Kasumi sursauta légèrement car il ne l'avait pas entendu approcher avec le feu qui crépitait et alors qu'il était perdu dans ses pensées. Mais il se détendit immédiatement en sentant le contact de ses mains. Il l'aida à ôter sa tunique puis décida de la laisser faire, en se montrant le plus coopératif possible :

- Je m'en remets totalement à ton jugement de guérisseuse. J'ai l'impression d'avoir mal partout. Je serais un patient très sage, tu verras.

Avec habileté et tendresse, il attrapa ses mains pour les placer sur ses épaules dénudées et poussa un soupir d'aise en les sentant sur sa peau. un frisson délicieux parcourut se s muscles malmenés par la journée de chevauchée. Il libéra les mains d'Astrée pour la laisser prendre le contrôle de la situation.

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Astrée prit une bonne quantité d'onguent et commença à enduire les muscles du dos, qu'elle sentait tendus. Elle massait par petits mouvement circulaires, accentuant la pression sur les muscles qu'elle sentait les plus crispés, passant plus rapidement sur les autres endroits. Elle laissa ses mains s'égarer sur le torse de son compagnon, arguant que même les muscles de ses côtes étaoent trop tendus, et profitant de l'occasion pour l'enlecer tendrement et l'embrasser dans le cou. Puis elle fit doucement descendre ses mains vers les reins.
- Tu me disais que tes fesses étaient en compote... Je crois que tu vas être obligé d'ôter tes chausses...

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Le massage lui faisait un bien fou et le relaxait au-delà de ce qu'il aurait cru possible étant donné la douleur qu'il avait éprouvé jusque là. Les attentions plus tendres encore d'Astrée lui firent baisser sa garde et il sursauta en sentant une main plonger bien en-dessous de ses reins. Il sentit une rougeur gagner ses joues et se félicita de savoir sa compagne derrière lui. Il avait été pris à son propre jeu et il était bien trop tard pour reculer. Refusant d'admettre sa gêne, il s'allongea sur le tapis de mousse avant de faire glisser ses chausses. Cependant, au lieu de se fendre d'une plaisanterie, il préféra garder le silence de peur que sa voix ne le trahisse.

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Astrée attendit que Kasumi soit allongé, sans paraître surprise de son silence qui pouvait simplement s'expliquer par l'alanguissement qui le gagnait. Elle massa de son mieux les fesses et les cuisses de son compagnon, dessendit jusqu'aux mollets, puis remonta. il avait tellement crispé ses jambes sur sa monture, suivant difficilement le rythme du trot, qu'elle dût faire durer le massage un long moment avant de sentir enfin les muscles se détendre progressivement.

Petit à petit, une odeur alléchante de soupe se fit sentir, éveillant leur appétit.
- J'ai faim, pas toi ? fit Astrée en arrêtant enfin son massage. Elle se demanda, à l'instant même où elle prononçait ses paroles, si son compagnon n'allait pas leur attribuer exprès un autre sens. Mais il était trop tard, les mots étaient dits. Et puis, il était certainement trop relaxé pour cela.

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Comme elle l'avait prédit, son compagnon ne releva pas le double sens possible, cette fois-ci. Il se sentait libéré de ses douleurs et par là même légèrement assoupi. Peu à peu, il était parvenu difficilement à contrôler la rougeur de ses joues mais il resta néanmoins allongé sur le ventre pour tenter de masquer sa gêne et la réaction naturelle de son corps aux caresses sur ses cuisses. il tenta de faire diversion par une plaisanterie :

- La crème a bien pénétré ma peau ? Tu crois que je peux me rhabiller pour dîner ? Je ne voudrais pas risquer de te déconcerter par une tenue inconvenante.

Les odeurs de cuisson parvenant à ses narines firent gargouiller son ventre, accroissant encore davantage sa gêne et il renfila ses chausses sans attendre de réponse.

- En tous cas, merci pour le massage, ça m'a fait un bien fou.

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Astrée n'était pas dupe : son compagnon mettait un temps un peu trop long à se retourner, et se rhabillaitrapidement... Elle ne put s'empêcher de laisser ses yeux dévier légèrement, souriant de l'effet qu'elle lui faisait.
Elle s'assit à côté de lui, et passa un bras eutour de ses épaules avant de lui déposer un léger baiser sur la joue.
- De rien, mon amour... Je peux te masser tous les soirs si tu veux.
Un gargouillement de son propre estomac l'interrompit, et elle s'empressa de remplir deux bonnes assiettes de soupe.

Pendant un moment, ilsmangèrent silencieusement, savourant la chaleur qui pénétrait leurs corps, bienvenue après cette journée froide et pluvieuse. Le crépuscule avait fait place à la nuit, et ils étaient trop épuisés pour prolonger outre mesure la veillée. Astrée découpa rapidement un peu de jambon, des tranches de fromage et de pain. C'était un souper tout simple, mais consistant et revigorant.
- Je ne sais pas ce que tu en penses, mais... Je suis épuisée, avoua-t-elle dans un baillement. Je crains fort de n'être pas en mesure de te proposer grand-chose ce soir et de devoir écourter la veillée.

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Les deux rôdeurs mangèrent rapidement et si la nourriture était en effet plutôt simple, elle était savoureuse et c'était un délice après leur journée éprouvante. Kasumi non plus ne se sentait plus d'énergie pour songer à veiller plus longtemps. Il sourit avec tendresse à Astrée, la sachant toute proche :

- Je pourrais bien vite me faire à cette habitude. Mais demain, tu auras droit à une récompense pour t'être aussi bien occupée de moi. Mais en attendant, si tu tombes de fatigue, viens donc te reposer et j'essaierai autant que possible de te réchauffer.

Laissant là le mystère, le demi-elfe fit mine de s'allonger et s'enroula dans les couvertures.

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Astrée ne se fit pas prier pour le rejoindre sous les couvertures. Elle savait son compagnon aussi épuisé qu'elle et bien incapable d'autre chose que de sous-entendus amoureux.

- Ma récompense, c'est de t'avoir à mes côtés, lui murmura-t-elle à l'oreille en se blotissant contre lui pour se réchauffer à la chaleur de son corps. Bonne nuit mon amour...

Elle tira deux couvertures par-dessus leurs corps enlacés, et ferma les yeux. Elle se sentait parfaitement détendue, et en sécurité. La louve veillait non loin. Le sommeil ne tarderait pas à l'emporter.

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