La Couronne de Cuivre

Damant avait passé une bonne nuit également, après avoir mis au point les derniers détails de son armement avec Adara, il avait décidé de rester dormir à la belle étoile sur la plateforme loin du tumulte de la cahute des luméniens.
Au matin, il avait chargé son sac, passé son arbalète en bandoulière et rangé avec précaution les traits aux têtes huileuses enroulées dans un morceau de lin. Ce poison était fulgurant avait-elle dit.
Ayant chargé son sac de quelques vivres, il laissa de côté dans un sac de toile preté sur place ses cartes et instruments d'écriture et de repérage. S'il y avait des artefacts à trouver, il y aurait de la place pour eux dans ses affaires! Il passa sa lame à sa ceinture, vérifia la place des dagues de jets sous son gilet de cuir et emprunta à contrecoeur une dague longue pour remplacer celle qu'il avait confié à Arya du Varden pour trancher les liens de leur canot lors du naufrage.

En faisant le compte, leur petite aventure avait déjà couté fort cher. Arya, Dorian, Eomer et Manfredd avaient disparus ainsi qu'une majeure partie de l'équipage du bateau dont cet entété de capitaine avec son horripilant sens du devoir. Le comte d'Aiglepierre avait succombé à l'attaque sans avoir la décence d'avoir sur lui quelque chose d'utile à leur survie, Joon était au plus mal et le mioche de la Nébuleuse devait faire des siennes à la manière de son père puisqu'il n'avait pas reparu après les épreuves.
Ce fut donc avec un brin de soulagement qu'il avisa la décision d'Astrée. Bien qu'il appréciât la rôdeuse, il avait rien moins envie que de remettre sa vie entre les mains de quelqu'un qui hésiterait à tuer.
Pendant l'attroupement, il s'assit sur la margelle d'un des brasero en s'adossant à la paterre des rotissoire. Si quelqu'un faisait une déclaration il l'entendrait.
Il cherchait également Adara du regard, bien décidé à travailler de concert avec elle puisque leurs capacités physiques étaient à peu de chose près du même acabit.
C'est alors qu'à quelque mêtres devant lui, la déclaration incongrue de Zaïu retentit, à intervalle court après un claquement sec qui, vu la position de la main du jeune elfe, allait porter à confusion.
Un petit soupir franchit ses lèvres ; puis il croqua dans un fruit en attendant la suite, continuant sa recherche.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

La séparation d'avec Astrée s'était révélée encore plus douloureuse qu'il ne s'y était attendu. Elle lui laissait maintenant un goût amer tandis qu'il rejoignait le reste du la petite armée sur le départ. Le rôdeur était encore plus taciturne qu'à son habitude si cela était possible. Au cours du périple, il ne s'était guère rapproché des autres membres de l'escouade luménienne et les évènements tragiques qui les avaient frappés n'avaient guère resserré ces liens. Le rôdeur se tenait donc un peu à l'écart de ses acolytes. Il s'était contenté de changer la corde de son arc et d'en prendre plusieurs autres de rechange. Les elfes lui avaient en outre fourni un carquois de flèches de bonne facture qui avaient remplacé celles perdues pendant le naufrage. Pour le reste, il préférait ses propres épées à celle de l'arsenal des guerrières. L'intervention inopportune de Zaiu le tira de se ruminations et il observa l'elfe avec des yeux écarquillés de stupeur par cette nouvelle mais inattendue entorse au bon sens.

Et aux bonnes manières !
Arthur avait mal dormi, tourmenté par un moustique particulièrement tenace qu'il n'avait réussi à tuer qu'un demi-battement de coeur avant l'aube. Il s'était équipé avec soin, armure de cuir et épée courte, bottes de bonne facture pour la longue marche à venir, avait même ceint, au hasard, une arbalète légère. Il se sentait plus à son aise au corps à corps mais n'était pas complètement incapable de viser non plus.
Un peu zombiesque, il s'était ensuite rendu au rassemblement, à peine conscient d'être l'un des rares hommes parmi toutes les guerrières, l'un des rares humains, aussi. Il était vraiment fatigué et étouffait bâillement après bâillement dans le creux de ses mains. Avec un peu de chance, le départ lui donnerait un petit coup de fouet. A moins que les amazones ne disposent d'une substance énergisante pour activer les petits matins... Il chercha Elwen du regard. Si quelqu'un avait un breuvage magique à proposer, ce serait bien elle. C'est alors qu'il vit Zaiu débouler avec son habituelle délicatesse. Tant de vulgarité manqua le faire défaillir. D'un geste, l'elfe dément venait de prouver aux elfes qui en doutaient que les mâles n'étaient décidément pas fréquentables.

En d'autres circonstances, sous d'autres latitudes, au sein d'une population différente, le geste de Zaiu aurait peut-être suscité un cri aigu d'indignation et une claque aussi sonore qu'inoffensive. Mais ici, la réaction fût toute différente : les amazones étaient faites d'un bois bien particulier... et très solide, comme en témoigna le vigoureux coup de poing qui atteignit le malappris au menton et l'envoya valser dans l'herbe.
-Ouais, on est super chaudes... gronda l'elfe outragée. Et toi ?
Ce fut le seul événement marquant de ce départ en guerre. Apparemment loin de raffoler des grandiloquents discours dont était coutumière la mâle gente militaire, la chef du clan se contenta de distribuer ses ordres, et tous se mirent en branle. L'armée fut divisée en petits groupes qui suivraient des sentes différentes, afin de limiter au maximum les traces de leur passage. Le Coq, Salazar et Ridculle furent incorporés dans une escouade vigilante - même bien disposés, les mages étaient un danger latent, sur cette île -, tandis qu'Arthur, Zaiu, Damant, Kasumi et Première-Neige étaient assignés à un autre groupe comprenant également Adara - qui en assumerait manifestement le commandement, Elwen et Lyriaël, ainsi qu'un trio d'amazones inconnues. Sans doute tenait-on à mettre les rescapés à l'aise en les faisant côtoyer des personnes qu'ils connaissaient déjà bien.
Le voyage fut long... et pénibles. Certes, les elfes connaissaient parfaitement bien la jungle, les menaient sur des sentes invisibles où la végétation se faisait accommodante. Mais la chaleur humide, la touffeur ambiante, ajoutée aux heures de marche ininterrompues, avait de quoi harrasser le plus endurant des explorateurs
Ils progressèrent deux journées entières, plus la moitié d'une autre. La nuit, ils campaient dans les branches de grands arbres, sans allumer le moindre feu. Et reprenaient la route sitôt l'aube venue.
Vers midi, le troisième jour, ils s'immobilisèrent. Adara les informa que l'ancien village que partageaient autrefois hommes et femmes de son clan était tout proche, que des éclaireurs y avaient été envoyés et qu'ils en auraient bientôt des nouvelles.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Malgré la rigueur du voyage, Kasumi ne songea jamais à s'en plaindre. Du reste, les courtes pauses et les veilles sans confort ne facilitaient pas les échanges entre les membres du groupe. C'est donc presque avec soulagement que le rôdeur accueillit la nouvelle de leur approche du village. Tout au long du chemin, le demi-elfe s'était demandé avec angoisse ce qui se passerait alors. Il était temps d'affronter ce que le destin leur avait réservé. Il tira une flèche de son carquois et la positionna sur son arc, prêt à le bander et à tirer au moindre signe d'attaque. Première Neige avait perçu la tension chez son maître et se tenait aux aguets du moindre mouvement ou d'un signe avant-coureur.

Arthur avait souffert au cours du voyage : il n'était décidément pas taillé pour ces climats tropicaux, et malgré les onguents, baumes et autres encouragements prodigués par Elwen, discrète mais bien présente, il avait prié Lathandre chaque seconde d'écourter leur périple. C'est donc avec un soulagement indicible qu'il accueillit les paroles de la dénommée Adara. Pour tout dire, il était tellement heureux qu'il faillit étreindre l'amazone. Mais le regard acéré qu'elle lui décocha lorsqu'il fit un pas en avant l'en dissuada immédiatement. Il se contenta donc de prendre une pose bravache, qu'il calqua sur celle de Kasumi, la main sur le pommeau de l'épée plutôt que sur l'arc, et tendit tous ses sens autour de lui. Autant dire qu'il n'alla pas très loin. Si quelqu'un devait détecter quoi que ce soit, ce ne serait pas lui. Il y avait suffisamment d'oreilles pointues au mètre-carré pour deviner le plus petit craquement. Sans parler de leurs regards perçants. Non, Arthur savait pour quoi il était fait : charger et faire rempart de son corps. On lui avait autrefois enseigné le nom que l'on donnait à ce maillon indispensable de l'organisation guerrière, maillon souvent éprouvé, spécialiste des grands cris, des bottages de fesses, et autres hémorragies, dans le lointain pays de Kara-Tur : le Thankk. Ça avait de la gueule. Arthur pouvait faire face.

Damant encocha un carreau sur son arbalète, souriant à la mine sévère qu'Arthur s'était mise à arborer pour se donner contenance, il le dépassa en avalant une gorgée d'eau puis tendit l'outre à Adara, sourire en coin, en s'arrêtant à ses côtés.

Nous y voilà enfin. Avec un peu de chance nous ne serons pas débordés par le nombre, à une poignée de continentaux près et avant ces mages de malheurs...

Après un temps passé à observer la forêt.

Je vais aller faire le tour de l'endroit avec tes éclaireuses pour éviter que l'on ne se fasse encercler ou autre chose de désagréable dans ce genre.

Assurant l'attache de son arme, repars vers l'avant, retournant la tête vers elle pour rajouter un mot avant de s'enfoncer dans les feuillages :

J'espère que ce périple vaudra de rétablir un certain équilibre dans cette histoire rouquine!

Zaiu, quant à lui, allait mieux. Enfin, je parle de son menton endolori. Sa traversée ? La fougue guerrière qui caractérisait son départ enthousiaste se mua rapidement en morne randonnée harassante. En plus, on l'avait empêché de chanter pour égayer la situation ! Du coup, il s'était efforcé depuis la veille d'adopter le caractère exemplaire de soldat en campagne. Il chercha d'abords l'inspiration chez Kasumi ... Puis chez Arthur et enfin chez Damant ... Rien de tout cela ne lui convenait ! Il fallait qu'il développe son propre style ! Sur les conseils de Lyriaël, il se détendit et se concentra sur ses sens. Il faut dire qu'il était toujours un bleu et que par moment, son excitation se transformait en nervosité.

Pendant l'attente des éclaireurs, il scruta l'horizon presque en transe : devant, derrière, sur les côtés ! Le moindre papillon, le moindre lézard passait au crible de son regard affuté et inquisiteur ! Qu'un mage se soit déguisé, et c'est toute la population reptillienne qui se serait décimée en un massacre préventif de rigueur !

Cette attente n'en restait pas moins stressante ... Jouer au chat et à la souris en espérant être le premier mettait ses nerfs à rudes épreuves. Il n'avait pas participé à beaucoup de combats mais affronter ses semblables l'inquiétait : au moins les orcs sont gros, lourds, nauséabonds et prévisibles ... Les elfes sauvages ? Tout l'inverse ! Dans leur domaine en plus ... Les choses risquait d'être très compliquées.

Il prépara son arc et une flèche, au cas où ... juste au cas où ...

HRP : Désolé, Damant... Je ne veux pas te frustrer, mais comme il faut vraiment qu'on se dépêche, je ne peux pas me permettre de vous séparer à nouveau

Mais rassure-toi, d'ici quelques temps, vous aurez davantage de libertés

Mais Adara ne laissa pas le cartographe aller bien loin. Déjà, elle le rattrapait, le retenait par le bras.
-Je n'ai pas reçu l'ordre de détacher des éléments de mon groupe pour les envoyer comme éclaireurs, et nous devons donc rester groupés, expliqua-t-elle. La discipline à ses désavantages, je sais bien... Mais de toute façon, comme nous n'avons trouvé aucun signe de présence de ce côté-ci du village, il y a des chances qu'il soit désert.
Moins d'une heure plus tard, un oiseau venait se poser sur l'épaule de l'amazone. Un instant plus tard, il s'envolait.
-Bon, comme nous le soupçonnions, les hommes ne sont pas au village. Celui-ci a l'air abandonné depuis un moment... dit-elle à l'intention de ses compagnons. Les nôtres ont gagné la Maison de la Mémoire. Ce qui les a amenés à deux découvertes : des gens s'y sont rendus il y a peu, quoi qu'elle n'a pas été profanée. Et les artefacts conservés dans ses profondeurs sont désormais protégées par un baelnorn.

D'entre toutes les créatures, un baelnorn !
Arthur sentit son sang se figer dans ses veines, la main refermée sur le manche de son épée devenir moite. Il murmura quelques mots de prière à Lathandre, se remémora les bottes les plus efficaces qu'il connaissait, les paroles les plus sages qu'il avait jamais entendues. Il pensa à son père, à sa mère, à ses camarades paladins, tandis qu'une sueur glacée lui baignait tempes et omoplates.
Un baelnorn ! Toutes les légendes qui couraient sur ce monstre ! Les récits mélodramatiques d'aventuriers qui l'affrontaient ! Avec ses... et ses... Oh, et puis aussi son... et...
Il fronça les sourcils.
" C'est quoi, un baelnorn ?" demanda-t-il.

(pas de problèmes, de toutes façons je comptait me restreindre à ce que tu me dise si j'avais vu ou pas quelque chose)

Il haussa un sourcil dubitatif et attendit qu'on réponde à la question d'Arthur

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Le demi-elfe n'était pas certain de savoir à quoi ressemblait un baelnorn mais il se douta, au ton de l'elfe et d'après ses souvenirs brumeux qu'il devait s'agir d'une sorte de gardien. Il remit en place la flèche qu'il avait sortie de son carquois et relâcha lentement la tension qui l'avait habité. Néanmoins, il restait sur ses gardes, bien décidé à ne pas se laisser surprendre par une mauvaise surprise.

- Avons-nous une chance de contourner cette chose ? Au moins, la bonne nouvelle est que les artefacts ne sont pas aux mains de nos ennemis...

Le rôdeur ne savait pas lui-même s'il évoquait les mages ou les elfes qu'il avait commencé à considérer comme tels. Mais peut être ce "baelnorn" était-il la création des premiers...

A l'évocation du Baelnorn, le corps de Zaiu fut parcouru de frissons incontrôlés.
A l'instar de Kasumi, il rangea sa flèche et tenta de remettre de l'ordre dans son esprit.

Primo, il n'avait jamais compris cette pratique, son peuple ayant une longévité plutôt envieuse. Deuxio, devenir tout défraichi au point de ne plus plaire au femmes ! Et même aux enfants ! Qui irait faire un bécot sonore sur une épiderme si ... Brrrrr ...

Il hasarda une réponse à ses camarades :

C'est un vieil elfe qui ne peut mourir que si on lui tape dessus.
Sa peau sèche,
Ses yeux se vident,
Ses dents ne sont plus cachés par ses lèvres,
Il ne se nourrit plus ... Et débite un flot volubile de paroles plus ou moins en adéquation avec notre millénaire, quand il parle la même langue que nous ...

On en a un dans notre village. On l'appelle Papy-belle-Dent parce qu'il en a qu'une. A vrai dire, on dit papy mais rien ne nous dit si ça a été une mamie auparavant ... Et comme il ne s'en souvient plus ...
Chaque lune gibbeuse, les enfant pas sages devaient aller dans le tronc du Grand-arbre et passer la nuit à écouter les histoires de Papy. On raconte que certain garnements particulièrement irrespectueux ont été transformés en ... En .... En poney ...

-Votre Baelnorn est vraiment étrange... constata Adara, arborant une expression mi-amusée, mi-incrédule.
Puis, se tournant vers les autres :
-Un Baelnorn est un non-mort, effectivement. Plus précisément, c'est un puissant mage elfe qui a renoncé au repos afin de mener une tâche à bien, ou pour protéger des savoirs, des objets. Telle semble être la mission de celui-ci. Ce qui est étonnant, toutefois, c'est que je n'ai jamais entendu parler de sa présence au village. Et, à ma connaissance, jusqu'ici, personne ne l'avait vu. Les salles inférieures de la Maison de la Mémoire ne sont pourtant pas immenses...
Elle secoua la tete, reprit :
-D'ailleurs, il est totalement impossible de le contourner, ou de l'éviter : il garde la seule entrée. Il ne s'est néanmoins pas montré agressif : il s'est contenté d'en interdire formellement l'accès et n'a voulu entendre aucun argument.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Le gardien mort-vivant avait sans doute percé à jour les intentions des guerrières elfes à l'encontre de leurs anciens compagnons. Sa décision de ne pas les laisser accéder à d'anciens artefacts de leur peuple qu'elles pourraient employer dans une guerre civile paraissait logique. Restait à savoir si ce baelnorn avait été l'un des anciens elfes vivants ici ou s'il s'agissait d'une manœuvre des mages, peu désireux de fournir des armes à leurs adversaires. Dans le premier cas, affronter le gardien pouvait passer pour immoral. En revanche, si les elfes revenaient après avoir neutralisé leurs consœurs, peut être la créature serait-elle plus encline à leur laisser libre accès au trésor qu'elle gardait. Mais la question la plus importante était de déterminer si ce trésor valait la peine d'attaquer une créature probablement extrêmement puissante. Le rôdeur fit part de ses doutes :

- Quelles seraient nos chances dans un affrontement direct ? Est-ce vraiment souhaitable ? Peut être que le baelnorn se montrera plus disposé à nous aider lorsque nos seuls ennemis seront les mages étrangers à l'île ?

Les évocations d'Adara et Zaïu lui firent revenir en tête certaines chsoes qu'il avait lu a propos de ces créatures. Des genres de Liches elfiques ayant pour but de protéger le savoir de leur peuple et ses trésors. En y réfléchissant il n'y avait que trois solutions, il réfléchit donc à haute voix :

Ces créatures sont l'équivalent elfique d'une liche, un magicien très puissant donc, et pour devenir à ce point puissant il faut être relativement intelligent, je doute donc que ce Baelnorn soit un zombi tout juste capable d'articuler qu'il va nous bouffer, il devrait être possible de le raisonner en expliquant que vous, son peuple, devez arreter le travail insidieux de mages étrangers qui détruisent votre communeauté de l'intérieur. Ces créatures sont bien là pour protéger leur tribue si je me souviens bien.

Si nous ne parvenons pas à le raisonner il faudra alors se poser la question... Qui lui donne ses ordres pour qu'il soit incapbale de réfléchir de son propre chef.
Si se sont les mâles, il faudra peut être s'en occuper avant comme le dit Kasumi, savoir si ces objets seront à ce point utile dans l'immediat.
D'un autre côté, enfin, si se sont les mages qui le controlent et qu'il faille l'attaquer, c'est que tout puissant soit-il il est passé sous leur domination ; dans ce cas puisque nous devrons de toute façon affronter les mages, autant jauger nos forces sur celui-ci car il sera évident que ne pas réussir à le battre serait une preuve de notre incapacité à affronter les prisonniers de l'hospice.

Il haussa les épaules et regarda ses compagnons avec un sourire en coin

Et bien... je propose d'avancer sur le village en s'assurant qu'il n'y a pas tout un peuple en embuscade autour ; de rester, nous, humains, cachés pour ne pas faire preuve de "provocation" envers le baelnorn le temps que la plus mystique d'entre vous, regardant les elfes, aille plaider la cause de son peuple avec la créature en gardant une distance respectable

Qu'en dites vous?

Zaiu blêmit.
Ses yeux s'écarquillèrent.
Sa bouche s'entrouvrit accentuant encore son hébétude.

Il repassa plusieurs fois dans sa tête le discours de Damant.
Non, pas de doute ! Il l'avait bien dit !

La situation était-elle si critique ?
La balance en faveur du Bien était-elle sur le point de basculer de l'autre côté ?

Damant vient de dire ... "Bouffer" ?!

Ha c'est sûr ! Il venait de perdre 3 points en charisme pour le jeune elfe point habitué à entendre de telles trivialités sortir de la bouche raffinée du précieux bretteur !
Du reste, Zaiu se dit qu'il se passait beaucoup trop de choses dans la tête de ce-dernier et ne considéra qu'une partie : "on y va!"

En avant alors ! Un problème après l'autre : d'abords, arrivons indemne au village, ensuite, parlementons avec le Pas-mort. Zaiu aimerait pouvoir parler même s'il ne rentre pas dans la catégorie "la plus mystique d'entre vous". En effet !

Et il bomba le torse :

J'ai faillit faire fuir Papy-Belle-Dent tellement je parlais plus que lui !

Damant accentua son haussement de sourcil dubitatif devant l'air choqué de Zaïu.

hemm... Oui. Damant à dit "bouffer" comprenant que le language familier ne semblait pas plaire au jeune elfe, d'ajouter : pour souligner l'écart de capacité mentale existant entre un puissant mage elfique, même mort, et un ridicule zombie privé des plus élémentaires connections entre muscle et cervelle.

...Par ailleurs, je pense que devant représenter un peuple luttant contre la tyrannie masculine et préserver leur intégrité ethnique avec fierté. Amener un mâle étranger ne ferait qu'embrouiller les choses.
Et puis failli faire fuir n'est pas faire fuir et ce baelnorn là ne t'enverrais pas au piquet pour bavardages l'ami!

Sourit à l'elfe en lui tapant amicalement l'épaule, puis interroge du regard le reste des troupes elfes et luméniennes.

Arthur avait suivi la conversation entre les tacticiens avec attention. Il n'était jamais le premier à s'exprimer dans ce genre de situations, et la perspective de se retrouver en tête à tête avec la liche elfique n'était pas exactement son idée d'un bon petit combat comme il les maîtrisait à défaut de les aimer. Heureusement, il n'était certainement pas le plus mystique du groupe. Enfin, il l'était peut-être, mais il lui manquait les oreilles pointues pour faire effet sur le truc-machin-orn qui servait de grand-père à Zaiu. Ou alors parlait-on d'un autre zombie ? Bref. Il espérait aussi qu'Elwen n'était pas la plus mystique du groupe, car il avait un mauvais pressentiment quant à ce conciliabule d'avec les morts-vivants. Les morts-vivants ! Lathandre abhorrait la non vie ! Il devait se mobiliser !
" Peut-être que je peux... repousser les morts-vivants ?" proposa Arthur. " Si c'est un petit trucmuche-orn, je veux dire. Ou alors peut-être pas. Heu. Superbe idée, Damant. Je vote pour."

-Le pourriez-vous que ce ne serait sans doute pas une bonne idée... répondit Adara. Les Baelnorns sont des êtres particuliers, pour notre peuple. L'attaquer serait vu, par beaucoup des nôtres, comme un sacrilège. D'autant qu'il s'est montré pacifique. Pour les négociations, je pense que notre chef les entamera sous peu, si ce n'est déjà chose faite... Bref, comme le proposait Damant, le mieux que nous ayons à faire dans l'immédiat est de nous mettre en route. Ne craignez pas d'attaque ennemie, toutefois : il y a des guetteuses un peu partout, les abords du village seront étroitement surveillés.
Ils reprirent donc leur marche. Et, moins d'une heure plus tard, ils avaient atteint leur objectif.
Le village que le clan des elfes sauvages avait autrefois occupé était en même temps semblable et différent de celui que les amazones avaient bâti après leur retraite. Semblable, car on y retrouvait la même simplicité, la même intégration presque naturelle au cœur de la forêt. Différent, parce que les bâtisses de bois, beaucoup plus anciennes - et beaucoup plus nombreuses -, s'inscrivaient encore plus harmonieusement au milieu et dans les arbres gigantesques, tout en revêtant une élégance et un raffinement indéniables.
Le drame qui avait provoqué l'abandon de la bourgade sylvestre était trop récent pour que la ruine ait atteint celle-ci. Toutefois, la nature avait commencé à reprendre ses droits : l'herbe avait poussé dans les rues ; des plantes grimpantes avaient progressé le long des façades ; et des animaux, petits ou grands, ne s'étaient pas privés d'explorer les lieux à leur guise, apparemment.
De-ci, de-là, ils virent des amazones debout devant des maisons, le regard perdu dans le vague. D'autres arpentaient les rues, les yeux rivés sur le sol. La majorité, toutefois, demeurait invisible : Adara n'avait pas menti en parlant de surveillance. Les arbres alentours devaient dissimuler des dizaines d'archères aux aguets.
Continuant sa progression, leur petit groupe s'immobilisa enfin devant une grande construction. La plus grande du village, peut-être : une vaste demeure de bois à la façade élancée, parée de motifs végétaux enchevêtrés, finement sculptés dans le bois. L'endroit respirait à la fois la sérénité et une forme de tristesse indéfinissable. Tout près étaient arrêtées une dizaines d'elfes. Il ne fallut guère de temps aux luméniens pour comprendre qu'ils découvraient la Maison de la Mémoire, et que la chef des amazones était à l'intérieur, auprès du Baelnorn.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Le rôdeur éprouva un sincère soulagement en comprenant que les elfes n’avaient pas l’intention de se livrer à un combat inutile qui pouvait coûter la vie à nombre d’entre eux. Il doutait que ses armes se révèlent efficaces contre un adversaire aussi puissant. Son épée enchantée ne lui servirait guère s’il ne pouvait pas se rapprocher de la liche pour la frapper. Au moins, privilégiait-on les négociations pour parvenir à l’arsenal qui leur servirait contre les mages…

Il ne savait pas pourquoi, mais Zaiu préférait nettement l'autre village. Cependant, ces dernières déconvenues lui avaient appris que dans certains cas il valait mieux se taire. Il contempla donc un temps la bâtisse originale se demandant si, ici, les constructeurs étaient plus jardiniers que charpentiers. Quand même, ça devait être sympa d'y grimper ... Mais l'atmosphère morose le dissuada de tout écart de conduite.

...

Zaiu sent qu'il va y avoir une épreuve ou une devinette à la clef ... Les Non-morts s'ennuient tellement et sont tellement sur d'eux qu'ils aiment tester les vivants ...

Damant opina du chef à la remarque de Zaïu, les enigmes étaient l'apanage de bien des thaumaturges et également de nombreux gardiens cryptiques, alors un mélange des deux.
Il profita de la pause pour signifier d'un geste à Adara de l'appeler lorque cela bougerait enfin et alla faire un tour d'horizon du village, fixant bien son attention sur ses pas pour ne pas tomber dans un piège, passant une têtedans chaque porte et pénétrant dans chaque maison dans laquelle une elfe ne se trouvait pas en train de ressasser des souvenirs. Relevant et empochant soigneusement ce qui semblait digne de servir leur prochaine bataille ; que ça ait l'air d'une arme, d'un plan, d'un parchemin ou d'un artefact.
Il ferait le tri ensuite avec Adara et ses soeurs.

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Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi se contenta d’afficher une mine désapprobatrice à Damant quand celui-ci s’éloigna du groupe. Son attitude désinvolte et imprudente commençait à agacer le rôdeur. Certes, les elfes gardaient les abords du village, rendant improbable une attaque surprise, mais le demi-elfe en connaissait assez sur la nature elfique pour considérer les initiatives de son compagnon comme irrévérencieuses. Le rôdeur garda pour lui-même ses réflexions, préférant concentrer son attention sur ses partenaires avec l’espoir d’y lire la même indignation.

Pour sa part, il se sentait mal à l’aise face à ce village fantôme et sentait par empathie la douleur des elfes qui parcouraient les ruines récentes. Il ne se dégageait pas de ce lieu la paix et l’impression de sérénité qui semblait caractériser tous les lieux occupés par le beau peuple.

Arthur était soulagé qu'ils aient gagné une forme de civilisation. Même si les elfes étaient aux aguets, dans le périmètre du village, il se sentait comme protégé, gagné par une certaine sérénité. Il observa les lieux avec une curiosité respectueuse, puis réalisa que nombre de leurs compagnes étaient troublées, revivant sans nul doute les événements terribles qui les avaient menés jusque ici. Il baissa alors les yeux, désireux de n'embarrasser personne avec un regard mal placé. Elles avaient droit à leur deuil, à leurs émotions, il ne fallait pas qu'il les juge, ou qu'elles croient qu'il le faisait.
Puis soudain, pris d'une impulsion enthousiaste, il décida de faire quelque chose de constructif et agita doucement les mains devant lui, histoire de lancer l'unique sortilège (ou presque) qu'il connaissait.

Arthur --> Détection du Mal

Pour efficace qu'il fut, ce sortilège n'en était pas moins mineur. D'ordinaire, en tout cas ; ailleurs que sur cette île. Car, ici... Ici, il prit une ampleur imprévue : une onde de force invisible mais presque palpable s'échappa des doigts du paladin, le projetant au sol avant de s'élargir, d'englober le village, la forêt alentour... Tous les compagnons d'Arthur, toutes les amazones la ressentirent vivement. Et jusqu'aux animaux : des nuées d'oiseaux s'envolèrent des branches, de petits rongeurs détalèrent dans les buissons, des myriades d'insectes vrombirent furieusement dans l'air lourd...
Puis, peu à peu, le calme revint. Dans un silence désormais profond, comme si le monde suspendait son souffle.
Le jeune homme eut alors une certitude intime, puissante : il n'y avait pas, à des lieux à la ronde, d'être mauvais, mal intentionné.
Damant, pour sa part, qui avait perçu comme les autres le phénomène, devait constater que ses explorations n'avaient pas ramené grand chose d'utile. Les elfes sauvages étaient gens simples : nul parchemin, nul livre dans les maisons où il était entré. Des objets utilitaires, surtout. De bonne facture, néanmoins. Et quelques armes, de-ci, de-là : une dague, une épée, un arc... La majorité, cependant, avait dû être utilisée lors du carnage, emportée par les fuyards ou les bourreaux...
Sur ces entrefaites, la chef des amazones refit son apparition.
-Il ne veut pas en démordre, annonça-t-elle d'emblée à la petite troupe assemblée devant la Maison de la Mémoire. Il dit s'être récemment éveillé pour remplir sa mission, à savoir éviter que ces antiques artefacts tombent entre de mauvaises mains, ou qu'ils servent à verser le sang de notre peuple. Il a ajouté qu'il refusait de nous les céder, comme il l'a refusé... à ceux qui ont voulu les prendre, voici peu de temps.
Elle garda un instant le silence, dévisagea les autres, puis reprit :
-Il y a donc deux conclusions à tirer de cet entretien : la première, c'est que des mâles sont venus ici en vue de récupérer les artefacts. La seconde, c'est que cette velléité témoigne de leur volonté de passer à l'action. Et de passer à l'action contre nous.
Son expression se fit décidée.
-De ces conclusions doit découler une action : il faut que nous retrouvions les traces de ces mâles. Elles nous mèneront à leur repère. Il faut que nous les frappions avant qu'eux ne nous frappent.

Alors qu'il ramassait les quelques armes trouvées en chemin, il ressentit une espèce de souffle étrange venant du centre du campement, il s'y précipita pour arriver pile au moment où la cheftaine revenait de son entretien et annonçait ses déductions.

Il regarda un vol d'oiseaux se reposer sur leurs branches et lacha laconiquement :

Dans tout les cas, nous n'avons plus trop le choix, si nous ne pouvons avoir ces artefacts, nous savons au moins qu'eux ne les ont pas non plus, autant s'en passer et se passer par la même occasion des pertes certaines qu'il y aurait à devoir combattre une creature comme ce baelnorn. D'autre part...

Désignant d'autres oiseaux qui revenaient aussi sur leurs perchoirs.

...Je ne sais pas ce qui c'est passé, mais si vos hommes sont ne serait-ce que moitié moins méticuleux que vous, ils savent que nous sommes ici...

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi avait réagi comme bon nombre de personnes présentes en dirigeant son regard vers le paladin. L'air confus de ce dernier ne laissait en effet aucune place au doute quant à l'origine de la vague de force qui avait tout chamboulé à des lieues à la ronde. Le rôdeur trouvait que le moment choisi par Arthur pour abandonner la discrétion relative à laquelle il s'était tenu jusque là n'était pas le plus propice. Au moins, seraient-ils maintenant rapidement fixés si des ennemis les attendaient à proximité.

- J'espère que les mages n'ont pas ressenti ça sinon le combat contre les hommes n'en sera que compliqué. Je crains de devoir rejoindre la conclusion de Damant : il n'y a plus de doute possible sur les mauvaises intentions d'au moins une partie d'entre eux...

De fait, le combat semblait maintenant inéluctable. Une petite partie inconsciente du demi-elfe se demandait même si ce n'était pas là l'intention secrète du paladin. Il réprima bien vite cette pensée ridicule.

Arthur, quant à lui, ne pouvait pas jeter de regard courroucé au paladin, puisque le paladin, c'était lui. Rouge sombre (comme de coutume), il chercha quelques paroles à balbutier, histoire d'expliquer que, heu, il avait oublié les pouvoirs de l'île, et, heu, il croyait que les sorts divins, après tout, heu, n'étaient pas tout à fait affectés comme les sorts profanes, et... et rien du tout. Il grimaça et jeta un coup d'oeil autour de lui, puis rebaissa précipitamment les yeux.
" Heu... Et bien... Au moins... Je peux dire qu'il n'y a pas d'âmes mauvaises dans les environs... de larges environs... Nous devrions avoir un peu de marge..."
Il songea alors que si l'île démultipliait ainsi son pouvoir minime, il pourrait bien être assez fort pour repousser un baeltrucmachin. Mais les elfes ne verraient sans doute pas cette initiative là d'un bon oeil non plus...

Seul Zaiu manifesta donc son enthousiasme quand Arthur libéra la terrible puissance divine qui sommeillait en lui ! Parce qu'on peut et cogner fort, et faire apparaitre des sphères qui déplace le vent avec les doigts ! Il s'approcha donc du paladin et lui tapa sur l'épaule pour maquer sa complicité autant que son admiration genre : " et ouais ! C'est mon pot !".
Bien sur, comme d'habitude, les autres trouvait à y redire. Zaiu ne comprenait pas l'attidtude constamment réprobatrice du reste des gens :

Défroncez un peu tous ces surcils !
Vous allez faire un ulcère avant la fin de la journée si ça continue !
Zau ne s'inquiète pas lui ! Arthur l'a déjà soigné sur le bateau. Ici, On pourrait perdre un bras qu'il nous le ferait repousser !

Puis à Arthur en particulier :

Pourras-tu m'apprendre tes tours ?
Zaiu ne savait pas qu'un grand guerrier pouvait faire le lumière avec ses doigts !

La Couronne de Cuivre

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