La Couronne de Cuivre

" Je ne m'en suis jamais trop soucié, je dois bien l'avouer... Mais je pense que j'ai gagné en sagesse... Je n'ai l'intention de marcher sur les plates-bandes de personne. Mais je ne suis pas trop sûr de futur proche, en imaginant que nous sortions vainqueurs des démons, que les Ithiliens renoncent à leurs prétentions sur les lieux... Ça fait beaucoup de peut-être... C'est sûr que le Temple de Lathandre est magnifique et que chaque fois que j'y mets les pieds, je l'imagine ramené à la vie, parcouru de clercs, de novices, de fidèles... Ces couloirs, ces salles... La beauté de ces formes et de ces fresques... Mais dans le même temps, c'est déjà penser trop loin."

-C'est surtout penser avec optimisme, donc penser... lathandrite !
Son sourire s'élargit.
-Et ce temple vaut le détour oui. Et pas qu'un peu... En outre, sache que quelques-uns de tes vieux amis seraient sans doute prêts à t'y rejoindre. Je n'ai pas été le seul à quitter Luménis : ce que tu avais mis en place était... je ne sais pas, spécial, et pour autant que je sache, ça n'a plus été la même chose ensuite. Ce n'est pas forcément devenu moins bien : je ne veux pas présumer et Alaric est bourré de qualités. Mais voilà, ta petite touche personnelle manquait à certains qui ont, comme moi, eu des envies d'ailleurs. Quelques-uns sont restés plus longtemps, pour ne pas laisser le nouvel aubemestre seul avec les "grincheux", mais quand il a bien pris ses marques... Enfin bref, tout ça pour dire que tu pourrais sans trop de mal et sans priver personne te reconstituer une équipe.

Albérich grimaça. Il ignorait tout de cet exode et n'était pas certain de le voir sous un très bon oeil.
" Est-ce que tu ne crois pas que ce serait au contraire... malvenu ?"
Il se carra dans son siège.
" De toute façon, je ne pourrais jamais fonder un nouveau temple sans en discuter d'abord avec la hiérarchie, et même avec Luménis... Je crois que... même si j'ai foi en notre capacité à vaincre aujourd'hui, les démons comme les Ithiliens... Je pense que le Prince ne renoncera pas. Et si le Prince ne renonce pas, Clairétoile demeurera une cité assiégée... tournée vers la défense... militaire par nécessité. Tu me diras que la puissance des gemmes est telle que personne n'osera nous attaquer... mais cela veut dire que nous serons vulnérables à la traîtrise, à l'espionnage... Cette cité, elle est merveilleuse, bien sûr. Mais du coup, on la convoite... Honnêtement, à l'heure actuelle, je ne vois pas comment nous allons nous en sortir à moyen terme."

Marcus haussa les épaules.
-Je suis assurément moins que toi au fait des enjeux et de la situation gépolitiques, et ceci explique sans doute cela, mais... Je ne trouve pas le tableau aussi sombre. Il y a bien des bourgs et bien des villages à proximité des terres ithiliennes et pourtant, le prince n'ose pas s'en emparer, parce que le faire serait un cassus belli ouvrant la voie à une guerre qu'il aurait toutes les chances de perdre. Alors pourquoi en irait-il différemment de Clairétoile ? De surcroit, le duc a commis tant d'atrocités ici que, pour conserver un minimum de respectabilité, le prince sera peut-être obligé de le désavouer, de le condamner au moins en apparence, ce qui le contraindra à laisser la Communauté tranquille...

" J'espère que tu as raison. Je vois peut-être les choses trop en noir, à nouveau. J'ai du mal à me défaire de ce travers."
Il pinça les lèvres.
" Mais tu vois... Le fait que le Prince ne craigne rien aujourd'hui me fait douter de la capacité d'une cité distante, engagée dans une guerre à l'étranger de surcroît, à le garder dans le rang à la prochaine incartade. Que le régime ithilien est coupable d'atrocités, nous le savons depuis longtemps. Mais Luménis a eu tellement de plaies à panser, ces derniers temps... Je ne sais pas s'ils agiront jamais à Ithilion. Ils pourraient tout autant nous accuser d'être aller narguer l'ennemi... et nous reprocher de leur avoir mis une épine dans le pied. De surcroît, nous en reviendrons à la situation présente : impliquer Luménis dans nos affaires, ce que personne ici ne veut. Je reste dubitatif. L'avenir nous le dira sûrement mais... je crois que même si cette crise trouve la conclusion la plus heureuse possible... Clairétoile demeurera une cité convoitée... Les Oghmans viendront en prosélytes, s'ils ne peuvent nous attaquer de front. Ils infiltreront le gouvernement tôt ou tard... et ils auront le droit... Non. Ce n'est pas gagné. Il faudrait un changement radical à la tête d'Ithilion. Ou une guerre, oui. Mais je ne souhaite jamais la guerre, Marcus. Il y a toujours des morts, et ce sont rarement les généraux."

-Je ne souhaite pas non plus de guerre. Mais je crains qu'elle ne soit inéluctable : dans toutes les cités du nord que j'ai pu traverser, on en a marre d'Ithilion. Plus que marre, même... Celle-ci pourrait donc bien finir par avoir affaire à une coalition qui la débordera en fort peu de temps. Mais qui sait si le changement ne viendra pas de l'intérieur ? Il doit bien y avoir des opposants terrés dans l'ombre et guettant une opportunité de renverser ce régime vicié...
Il eut un sourire assuré.
-Sincèrement, sachant que personne ne se satisfait de la situation actuelle, je vois mal comment l'établissement de Clairétoile pourrait être envisagé de manière défavorable : il pourrait au contraire s'agir d'un refuge pour ceux qui cherchent à fuir l'horreur et d'une tête de ponts pour ceux qui souhaitent y mettre un terme. Et les Oghmans chercheront à venir semer le trouble, évidemment, mais dans une cité où le prosélytisme agressif est d'emblée interdit... Ils risquent d'être renvoyés à grands coups de pieds dans le fondement !

" En fait, mon espoir est que Nora Felden a pris les choses en main. Les services secrets luméniens sont mal en point, mais ils ont encore d'excellents agents et... ils connaissent mal le terrain dorrandin... Même s'ils ont les mains pleines à Luménis... Nora pourrait avoir commencé à baliser le terrain à Ithilion... Juste avec... un homme ou deux... ou trois... Je ne dis pas que le conseil luménien ira jusqu'à commanditer l'assassinat du Prince... On sait comme ces choses tournent souvent : il est remplacé par pire, ou la ville s'enfonce dans le chaos... Mais à mon avis, le travail de sape est en cours. Je l'espère du moins. Je pense qu'une révolution de l'intérieur serait l'idéal... mais je crois qu'elle sera immanquablement soutenue... ou organisée... par l'extérieur."

-Je me fie à ton jugement : tu es bien plus calé que moi en ces matières.
Il eut un sourire en coin.
-Peut-être les services secrets penseront-ils à leur envoyer Taliesin... Tu sais, le barde qui provoque des révolutions dans toutes les villes où il se rend...

" Oui, je sais bien sûr qui c'est." dit Albérich avec un léger sourire.
Il avait été de ceux qui l'avaient arraché aux mains des Sharites, il ne l'avait pas oublié. La pensée lui arracha un frisson.
" Mais je dois dire que j'espère plutôt qu'il s'est rangé. D'autant que les Ithiliens n'ignorent certainement pas de qui il s'agit. Ils ne le laisseraient pas circuler longtemps, si tu veux mon avis."
Il termina son verre, un vin corsé que Marcus n'avait sûrement pas choisi lui-même.
" Enfin... Tout cela ne nous concerne pas directement."

-Un peu quand même : c'est de nos voisins qu'il est question. Ou, au moins, des voisins de nos compagnons.
Il reposa son verre, désormais vide.
-Enfin : à chaque jour sa peine. Aujourd'hui les démons, demain l'tablissement de la cité, après-demain les Ithiliens.

" Voilà, c'était davantage cela que je sous-entendais. Je sais bien que la situation à Ithilion va être critique pour le futur de Clairétoile... mais nous avons des défis plus urgents à relever et il vaut mieux ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Même si nous pouvons triompher, cela ne signifie pas que nous pouvons pour autant nous relâcher et imaginer que les choses tourneront à notre avantage sans que nous les y aidions."
Il sourit.
" Cela dit, pour l'heure, nous avons un peu épuisé nos idées... J'espère qu'Hubert pourra déceler de nouvelles voies d'action dans les jours qui viennent."

-Je l'espère également : l'oisiveté n'est jamais très bonne pour le moral, surtout dans un tel contexte. Enfin, en ce qui me concerne, j'aurais toujours à faire : au pire du pire, si vraiment je m'ennuyais, je pourrais lancer l'intendance dans l'inventaire de tout ce qu'abrite le palais. Mais pour les soldats, les hommes d'armes... L'inactivité deviendrait vite délétère.

Albérich n'avait pas grand chose à ajouter sur le sujet. Sans doute le paladin se pencherait-il à nouveau sur les livres le lendemain. Il avait failli aller le trouver pour lui suggérer d'y passer une partie de la soirée, mais c'était inutile et injuste : Hubert avait déjà beaucoup à faire et les dernières journées avaient été riches en émotions diverses. Même s'il paraissait physiquement en pleine forme, le Luménien supposait que son esprit, parfois, avait besoin de se détendre. Les prochains heurts viendraient bien assez tôt.

Sans doute.
Mais dans l'immédiat, aucun heurt n'était en vue et Hubert passait une très agréable soirée en compagnie de ses officiers. Ce fut pour lui l'occasion de constater que Sofia et Rachel s'étaient parfaitement intégrées à l'état-major. Elles étaient à l'aise et pour cause : elles devaient être habituées à côtoyer des hommes d'armes autrement moins courtois et progressistes que ceux de la Communauté...

La soirée finit par toucher à sa fin et Albérich et Hubert se retrouvèrent dans le couloir. Ils décidèrent de faire un passage rapide aux thermes avant d'aller se coucher mais ne s'y attardèrent pas, d'autant qu'ils n'y étaient pas seuls. Le paladin demanda tout de même à son compagnon de jeter un oeil sur son dos. Les marques n'avaient pas évolué, cependant, ce qui parut le soulager grandement. Ils retournèrent ensuite se coucher à leur endroit habituel, dans la grande salle qui les avait accueillis depuis le premier jour. Une fois dans les ténèbres, ils se permirent une étreinte furtive, un baiser timide, puis chacun se tourna de son côté et ils cherchèrent le sommeil. Hubert le trouva pratiquement immédiatement, bien que ses songes soient emplis de lumière. Albérich demeura éveillé plus longtemps, ses pensées tournant autour de ce qu'il avait échangé avec Marcus, de ce que Lathandre lui avait dit, du futur...

L'aube vint, obscure et pourtant porteuse d'espoir.
Puis ce furent les prières qui, pour eux, eut une intensité toute particulière.
Enfin, ils rejoignirent la salle à manger pour y petit-déjeuner.
Une nouvelle journée avait débuté.
Une journée qui, comme la précédente, ne leur offrait guère, pour l'heure, de perspective d'actions...

Cette fois, Albérich imposa à Hubert de retourner aux livres. Celui-ci ne rechigna que pour le principe : il était bien conscient que c'était actuellement leur seule source d'informations et qu'ils avaient besoin de nouveaux indices quant à la manière de repousser l'envahisseur démoniaque. Albérich avait l'impression que les chapelles avaient permis de contenir la menace à l'intérieur des limites de Clairétoile, ce qui était une première étape prometteuse, si c'était effectivement leur rôle et leur pouvoir. Désormais, il fallait trouver le moyen de rebâtir le sceau, en renvoyant les démons chez eux... ou en les éliminant un à un ensuite...
Hubert opta à nouveau pour le livre sunite. Il lui semblait qu'il n'avait pas encore livré de secrets transcendants. Or, il devait bien servir à quelque chose...

Il servait à quelque chose, oui.
Il eut d'abord une vision générale de Clairétoile au temps de sa splendeur : pas à son apogée, car les vieilles enceintes existaient encore tandis qu'entre celles-ci et les nouvelles, il restait beaucoup d'espaces verts. Mais la cité était déjà imposante. Toutefois, ce qui retint le plus son attention, c'est la sombre nuée qui la recouvrait lentement à partir de la forteresse...
Il vit ensuite la belle femme rousse qu'il connaissait déjà priant seule dans le sanctuaire de l'amour, avec ferveur et inquiétude. Rien de particulier ne se produisit mais elle s'immobilisa un moment puis acquiesça.
Il la vit enfin gagner la crypte, monter sur l'estrade, prendre avec révérence les objets déposés dans le coffre...
La vision s'interrompit.

Il n'y avait qu'une seule chose à faire : replonger, et c'est ce qu'Hubert tenta immédiatement de faire, dès qu'il eut rapidement relaté ce qu'il avait vu à Albérich. Le clerc ne dit rien, prenant rapidement quelques notes. Tout en faisant le vide, le paladin ne put s'empêcher de s'interroger sur la cause de cette interruption vraiment inopportune...

Peut-être cela tenait-il simplement à la difficulté de rester concentré, à la fatigue que causait la transe : mine de rien, il avait déjà puisé dans ses ressources, il le sentait...
Mais il eut une dernière vision.
Une vision brève mais explicite.
Il revit la jeune femme et ses trois compagnons - le quatuor qu'il avait aperçu, la veille, célébré par ses concitoyens.
Chacun d'entre eux portaient certains des artefacts légués par les célestes.
La prêtresse de l'amour, le clerc de l'aube, le vieux mage et le guerrier - ou le paladin ? - marchaient de concert dans un tunnel qui, manifestement, s'enfonçait dans les entrailles de la terre.

Hubert soupira et s'assit. Albérich lui tendit un verre d'eau, puis un second, qu'il but d'un trait.
" Au final, c'était ce que j'avais prévu depuis le début, dit-il finalement avec un léger sourire. Un raid sur la faille. Toi, moi, Thibault... et un mage. Je ne sais pas si Giovanni maîtrise suffisamment les artefacts...
— Je n'en sais rien non plus, et si tu lui poses la question, tu sais comment il réagira...
— Nous allons devoir le faire. Descendre.
— Mais nous ne sommes pas forcés d'y aller comme quatre cavaliers solitaires au devant de l'enfer. Si les tunnels grouillent de ténèbres, nous devons y descendre avec une escorte, qui nous garantira d'arriver jusqu'à notre objectif."
Hubert acquiesça.
" Je pense néanmoins que tu dois encore lire un peu. Nous devons nous assurer d'avoir tous les éléments en main avant de courir sus à l'ennemi.
— Mais pas tout de suite." dit Hubert en se levant.
Manger, se détendre, aller s'entraîner. Il ne se sentait pas l'énergie de recommencer tout de suite.

Midi n'avait pas encore sonné. Il devait donc encore y avoir du monde à la salle d'entraînement, sans compter Guillermo, sans nul doute retiré comme toujours au deuxième étage.
Personne n'était venu les trouver au cours de la matinée : cela signifiait probablement que les discussions avec les Oghmans se poursuivaient...

Albérich partit vers la bibliothèque, Hubert vers la salle d'entraînement. Ils retenteraient leurs lectures magiques dans l'après-midi. D'ici là, autant s'occuper comme de coutume, à des choses utiles si peu spectaculaires.

Il y avait désormais deux salles d'entraînement : non seulement la plupart des militaires qui n'étaient ni de faction ni de garde y passaient beaucoup de temps mais, de surcroit, la majorité des "civils" faisaient de même, pour s'améliorer et... pour tromper leur ennui. Bref, Hubert eut pléthore de personnes à conseiller, pléthore d'adversaires à affronter.
De son côté, lisant un ouvrage sur les gemmes, Albérich tomba sur un intéressant passage consacré à leurs vertus thérapeutiques : utilisées correctement, elles semblaient capables de guérir bien des maux, bien des blessures ; elles permettaient même de ramener les morts à la vie, quoique l'auteur, soulignant leur rareté comparé aux diamants, préconisait plutôt le recours à ces derniers.

C'était un usage des gemmes qu'Albérich trouvait peu réjouissant, mais il rédigea des notes selon la procédure mise au point par Daniel, bien sûr, sans rien omettre, même ce qui lui plaisait peu.
Albérich et Hubert s'occupèrent ainsi jusqu'au repas et en début d'après-midi. Ensuite, ils se retrouvèrent dans la salle du trésor pour une nouvelle plongée dans l'inconnu. Après, il serait sans doute temps de voir Frida un moment, ne fut-ce que pour lui raconter le contenu des visions d'Hubert.

Hubert eut droit... à une vision de cérémonie, à une autre de banquet...
...et à un nouvel aperçu, très fugace, du quatuor progressant dans le tunnel. Il lui sembla, une fraction de seconde, entrevoir au bout de celui-ci une porte imposante et... entrouverte.
Comme prévu, ils allèrent ensuite trouver Frida qui les écouta avec attention.
-Bon et bien, il ne me reste plus qu'à voir si je peux utiliser les artefacts de magiciens : cela m'ennuirait de rester ici les bras croisés pendant que les choses cruciales se jouent... fit-elle.
Elle plaisantait.
Mais... A demi seulement.

" Il ne me semble pas raisonnable de descendre juste à quatre... vers quelque part que nous n'avons même pas localisé ! s'exclama Albérich. Il y a des chances que ce qui se trouve dans ces livres soit une version... romancée de ce qui s'est réellement produit. Quatre héros solitaires sont plus romantiques que toute une troupe, mais je pense que c'est à ça que nous devrions réfléchir.
— Je me demande si le plan des souterrains que Ruth a déniché à la bibliothèque pourrait contenir des informations intéressantes...
— Il me semble que ça ne reprenait que le premier niveau...
— Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas une indication de la direction à emprunter."
Hubert se leva pour aller récupérer la carte en question.
" Cette porte, c'est peut-être simplement l'allure du sceau, tu sais..."

Frida se frottait le menton, songeuse.
-Quatre sanctuaires cachés... Quatre coffres contenant quatre ensembles d'artefacts remis par des célestes... Quatre héros plongeant dans les ténèbres... Mouais, à mon avis, aucun hasard là-dedans, d'autant qu'il faut être honnête : hormis vous, personne n'est de taille ne serait-ce qu'à vaincre un seul de ces démons... Alors une escorte ne serait pas forcément inutile, mais ses membres n'auront aucune chance d'en réchapper, surtout qu'ils n'auront pas d'objets merveilleux pour les protéger...
Le plan ne leur apprit absolument rien de particulier : il concernait juste les souterrains, indiquait seulement l'endroit où descendre dans les mines.

Le Luménien croisa les bras.
" Je ne nie pas que la fermeture du sceau doivent être réalisée à l'aide de ces artefacts et par ces quatre personnes... mais tout ça me parait bien trop... spectaculaire pour être un reflet de la réalité. Toutes ces informations nous viennent de livres, après tout, même si elles s'expriment sous forme de visions. Pour moi, c'est une sorte de conte symbolique, davantage qu'un récit précis de ce qui s'est produit."
Il soupira.
" Imaginons que nous descendions à quatre dans les souterrains. Hubert, Thibault, un mage et moi. Nous serions attaqués presque d'emblée. Et même si nous avons le pouvoir de repousser les démons... nous ne l'aurions plus après cent toises dans les souterrains ou en surface. Hubert a liquidé un groupe imposant dans les caves, mais il aurait suffi d'un deuxième du même genre pour qu'il soit démuni. Je peux renvoyer... quatre ou cinq démons, sans doute, chaque jour. Contre cent... Il faudrait vingt personnes de ma puissance pour le même résultat. Il doit y avoir autre chose. Ne fut-ce que parce que le clerc ithilien pense pouvoir refermer le sceau sans nous, et qu'il ne mentirait pas sur ces choses. Or il n'a ni Lathandrite, ni Sunite, ni paladin demi-céleste à sa disposition."

-Peut-être y a-t-il autre chose à faire que refermer le sceau ? Peut-être que les quatre porteurs des ratefacts réunis disposent de davantage de pouvoirs encore ? Ce sont des suppositions, évidemment, mais... Disons que je vois mal les Anciens cacher des manières de romans dans des endroits aussi sacrés : s'ils avaient voulu user de paraboles, de métaphores, ces bouquins auraient pu être plus largement diffusés, se retrouver en moult exemplaires dans les bibliiothèques... Et puis, comme je le disais... A quelques exceptions près, tous les membres de la Communauté se feraient abattre en une fraction de seconde par le premier démon venu : à quoi pourraient-ils donc servir, concrètement ? Vous ne pourriez les protéger assez logntemps pour qu'ils aient la moindre chance d'être utiles...

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Une cité perdue