La Couronne de Cuivre

Asmodeus demeura silencieux, son regard pénétrant semblant apte à sonder les âmes des vivants avec d'autant plus d'acuité qu'il était parvenu à percer les secrets de la mort. La réponse et l'attitude de la roublarde sembla le satisfaire et il hocha la tête avant de répondre avec flegme :

- C'est une attitude très saine que de réprimer sa curiosité envers vos employeurs. Et votre discrétion à maintenir secret leurs noms est également tout à votre honneur. Vous êtes sur la bonne voie. Votre deuxième tâche ne devrait pas vous poser de grandes difficultés étant donné vos contrats précédents : achevez ces moribonds qui ne méritent pas de mourir de la main d'Asmodeus lui-même.

« Ho, ça... »
La blonde contourna la momie et se dirigea vers le doyen du groupe. Elle se pencha sur lui et dit :
« Navré, vieux, ce sons les affaires. »
Elle l’égorgea sans un soupçon d’hésitation. Elle fit de même avec l’autre spadassin puis à Legcarn à qui elle avoua :
« Depuis le temps que j’en avais envi. »
Elle se redressa, sa besogne achevée, et revint à pas lent vers Asmodeus. Tuer ne lui posait aucun problème, même quand il s’agissait de ses compagnons.

Asmodeus se concentra l'espace d'une seconde pour vérifier que la seule personne encore en vie dans cette salle était la roublarde puis il hocha gravement la tête :

- Bien, vous connaissez déjà cette leçon fondamentale : il est parfois nécessaire de donner la mort pour préserver la vie. Votre vie en l'occurrence. Voilà qui est satisfaisant. Mais pas encore suffisant : Asmodeus a parlé d'une troisième tâche et la voici : il a volontairement laissé le barde qui vous accompagnait quitter le domaine. Retrouvez-le, laissez-lui trois jours pour répandre ses histoires puis ramenez sa tête au caveau que vous avez emprunter pour entrer dans les catacombes. Les serviteurs d'Asmodeus vous laisseront passer sans encombre si vous venez seule. Faîtes tout cela et vous aurez la vie sauve. Faîtes un autre choix, échouez et vous en assumerez toutes les conséquences.

Avant qu'elle ait pu répondre, le seigneur momie sortit un petit couteau de sa poche, attrapa une mèche de la blonde et la lui découpa.

- Ceci n'est qu'une garantie de pouvoir vous retrouver. Si les circonstances l'exigent.

La blonde, qui avait tressaillit au moment où la momie lui avait subtilisée une mèche, s’inclina et répondit simplement :
« Trois jours, messires. Ça sera fait. Nadia Bravelet n’a qu’une parole. »
Les grands discours, ce n’était clairement pas son truc apparemment. Elle s’en fut, un sourire aiguisé aux lèvres. Asmodeus n’eut pas à faire usage de la mèche de cheveux car la dénommée Nadia revint, trois jours plus tard, enfin, trois nuits. Elle portait alors un grand manteau crasseux et un bandage ensanglanté lui enserrait le poignet droit. Pour autant, elle affichait une expression satisfaite et transportait un sac de toile.

Asmodeus salua la dénommée Nadia en conservant une attitude méfiante : la jeune blonde n'avait pas froid aux yeux pour être ainsi revenue seule et il devait donc d'autant plus s'en méfier. Il lui demanda tout d'abord d'ouvrir le sac de jute pour lui montrer le présent qu'elle lui ramenait. Reconnaissant sans peine le barde pompeux malgré la progression de la malédiction qui avait altéré ses traits, il parut enfin satisfait et demanda avec calme à la jeune femme :

- Alors, comment est mort ce cher barde ? A-t-il su pourquoi il était mort ?

« Ho, oui, il a comprit. Il a comprit dès qu’il m’a vu, vivante, bien portante. »
Nadia releva sa manche, révélant d’avantage le bandage rougit.
« Il s’est défendu aussi, mieux en fait que je m’y attendais. Il avait l’air si faible mais c’était un vrai acharné. Sauf qu’il en faut plus pour me tenir tête. »
Elle laissa retomber sa manche puis attendit la suite, un rien anxieuse. D’ordinaire, elle aurait cherchée à se faire payer, mais ici, c’était sa propre existence qui faisait partie du marché, marché qu’elle avait respectée à la lettre.

Le seigneur momie se fendit à nouveau d'un sourire mordant : il lui plaisait que celui qui l'avait défié ait rendu l'âme en toute connaissance de cause. Il s'approcha de la roublarde et lui saisit la main - il la sentit tressaillir de peur à son contact - mais il se contenta d'y déposer un petit objet avant de la libérer.

- On dit que les diamants sont éternels. Un symbole et un rêve pour les mortels. Mais cela ne reste qu'une pierre. Quel est l'intérêt de passer l'éternité sous une forme inerte ? Vous avez accompli votre tâche. Il se peut qu'Asmodeus ait à nouveau à faire appel à vos services compétents. Mais il est l'heure pour vous de partir.

Sur ces mots, la momie se transforma en un tourbillon de poussière aveuglant. Quand la roublarde retrouva la vue, elle se trouvait seule. Une pierre grosse comme un ongle dans la paume de sa main. Une petite fortune si elle la vendait auprès des bonnes personnes.

HRP : je pense qu'on peut clore le récit mais je te laisse en tous cas le mot de la fin.

Nadia, satisfaite, prit le temps d’admirer le diamant. Le vendre à la bonne personne ne serait pas difficile. Elle avait ses relations. Elle savait négocier. Pour preuve, une fois de plus, c’était ses mots, plus que sa dague, qui lui assurait le succès. Elle était la seule à avoir survécu, la seule à avoir gagné quelque chose dans cette expédition. La seule du groupe en tout cas. Car la momie, elle, avait gagnée un sbire potentiel, du genre de ceux qui ne posaient pas de question, qui gardaient les secrets et savaient faire les salles besognes. Nadia tourna les talons et s’en fut, la lueur de sa lanterne disparaissant bientôt dans les méandres des catacombes mélandiennes.

HRP : fin. J’espère que ce petit RP t’aura plu. Moi, j’ai trouvé ça sympa.

[Quête : N'est pas mort ce qui à jamais dort]

Quelques jours s'étaient écoulés depuis ces événements lorsqu'Asmodeus reçut la visite de Lord Ebenezer. Comme à son habitude, le fantôme apparut sans crier gare mais eut tout de même la courtoisie de toquer à la porte la plus proche, afin de ne pas prendre son hôte totalement au dépourvu.
-Salutations, mon ami ! fit-il d'un ton joyeux. Cela faisait trop longtemps que nous ne nous étions vus !
Il s'avança, souriant. L'une de ses mains était refermé sur ce qui semblait être un journal - rien d'étonnant à cela : il en apportait fréquemment lors de ses visites.
-D'après la rumeur, il y aurait eu un peu d'animation ici, ces derniers temps...

Lord Ebenezer était une des rares personnes qu'Asmodeus accueillait toujours à bras ouverts dans son chez lui "privé". Ceci dit, il était aussi l'un des rares à en connaître l'emplacement et à savoir s'y rendre et à passer outre toutes les protections que le seigneur momie avait patiemment érigées pour assurer sa tranquillité et la sécurité de son domaine.

Asmodeus accueillit son invité surprise avec affabilité et le mena tranquillement vers son étude, lieu idéal pour recevoir sans y mettre trop les formes. C'est d'ailleurs avec une certaine désinvolture qu'il répondit à la question rhétorique :

- Les nouvelles vont aussi vite que le vent quand vous êtes dans les parages, Lord Ebenezer. Vous faites certainement référence à ce petit groupe d'inconscient qui s'est perdu corps et biens dans les catacombes. Franchement, ils étaient tellement peu préparés à affronter ce qui y rôde que mettre une fin à leur carrière de profanations et de rapines était une action fort charitable. Enfin, il paraît que l'un d'entre eux aura survécu assez longtemps pour faire passer le message aux autres candidats au suicide. Mais vous devez déjà savoir tout cela, n'est-ce pas ? Et en tant que personne aussi bien informée, vous venez certainement faire profiter Asmodeus de vos lumières ?

[Quête : N'est pas mort ce qui à jamais dort...]

-Sur cette question précise ? Pas exactement. Mais si vous voulez mon avis, votre stratégie est intéressante, quoiqu'à double tranchant : d'aucuns pourraient être tentés de relever le défi que vous constituez. Mais je ne doute pas un seul instant que vous seriez en mesure de triompher d'eux comme vous avez triomphé de leurs prédécesseurs.
Il sourit.
-Mais ce qui m'amène est une toute autre affaire. J'ai en effet tout lieu de croire que vous pourriez bien, sous peu, recevoir des visiteurs d'une nature différente et avec lesquels traiter ne sera pas aussi évident.

Asmodeus tenait à sa quiétude et il n'avait pas oublié le sort peu enviable qu'avait subi son prédécesseur en ce domaine. Il n'était donc pas du genre à prendre l'avertissement de Lord Ebenezer à la légère. Du reste, il sentait une gravité peu coutumière dans le ton du fantôme épicurien.

- Asmodeus doit-il comprendre que les survivants Kelemvorites seraient prêts à retenter leur chance ? Si c'est le cas, il ne faudra effectivement pas se contenter d'attendre leur maudite visite.

[Quête : N'est pas mort ce qui à jamais dort...]

-Non non, ces butors ne sont pour rien dans cette histoire. Je vous l'assure, traiter avec vos visiteurs potentiels sera à la fois plus délicat et plus intéressant. Mais tenez, lisez donc...
Il s'avança, lui tendit le journal - il s'agissait d'un numéro très récent du Lutin Cafteur - et lui indiqua un article.

Le retour de la momie
[JUSTIFIER]Le nom d’Evelyn Carnahan vous est sans doute familier : éminente archéologue, elle est célèbre pour avoir mené plusieurs expéditions dans les Antiques Cryptes qui s’étendent sous notre cité et, surtout, pour en être revenue saine et sauve, ce dont fort peu de gens peuvent se vanter. Aujourd’hui, l’érudite-aventurière revient sur le devant de la scène en annonçant l’organisation d’un nouveau périple dans les profondeurs. Son but ? Retrouver un tombeau qui, selon d’anciennes inscriptions, abriterait une précieuse momie, une importante bibliothèque et, accessoirement, un immense trésor. Forte de sa détermination coutumière ainsi que du soutien de puissants mécènes, à commencer par le Musée des Mystères qui espère bien acquérir et présenter au public ses futures trouvailles, Evelyn Carnahan est sûre de la réussite de son projet, ce malgré les dangers et les mises en garde. D’aucuns avancent en effet que la momie pourrait être toujours vivante et ne guère apprécier que l’on souhaite la déposséder de ses biens et l’exposer aux regards de tous dans une vitrine...[/JUSTIFIER]

L'expression - et notamment les yeux - du seigneur momie passa de l'incrédulité à la colère à mesure qu'il lisait l'article de presse. Il marqua une longue pause après en être venu à bout pour intégrer les informations qu'il contenait et surtout pour en analyser les implications. Finalement, c'est avec une certaine retenue qu'il livra ses premières impression à son ami fantôme :

- Asmodeus déduit de votre introduction qu'éliminer cette bande là comme ses précédents visiteurs ne serait pas forcément la solution la plus indiquée. Qu'en est-il de l'influence des soutiens de cette pillarde - Evelyn Carnahan - et de son commanditaire ? Empêcher l'expédition d'atteindre le domaine sans se faire de nouveaux ennemis puissants risque en effet de s'avérer délicat. Avez-vous des suggestions, Lord Ebenezer ?

[Quête : N'est pas mort ce qui à jamais dort...]

-En premier lieu, je n'ai pas la certitude que votre domaine soit la cible de cette mission puisque, après tout, les cryptes abritent bien des tombeaux ; cependant, il faut admettre que la coïncidence paraît troublante... Pour le reste, si le Musée des Mystères soutient Lady Carnahan, il y a fort à parier que l’École du Necronomicon fera de même, quoique plus discrètement ; or, ces deux institutions sont dans le giron de la maison de Boissuaire, l'une des plus puissantes familles nobles de Melandis... En résumé, je le crains, éliminer purement et simplement cette expédition n'est guère envisageable tandis que l'égarer risque d'être ardu, sachant qu'elle comptera probablement dans ses rangs de puissants éléments. Dès lors, la négociation pourrait être une solution : les Boissuaire sont des gens raisonnables, acquis à la cause de la nécromancie et des non-morts...

Le seigneur momie livra aussitôt le fond de sa pensée tout en réfléchissant à voix haute :

- Asmodeus a le plus grand respect pour cette famille dont il a entendu beaucoup de bien mais pourtant ils soutiennent des pilleurs de trésor et de dépouilles qui dérangent les légitimes occupants des cryptes. Asmodeus se tient prêt à négocier mais s'il peut espérer obtenir de garantir sa sérénité et d'entrer en contact avec les Boissuaire, que pourra-t-il offrir en contrepartie sinon les trésors qu'il entend conserver précieusement ?

[Quête : N'est pas mort ce qui à jamais dort...]

-Votre concours ? répondit tranquillement Ebenezer. Les Boissuaire et plus largement les membres de l’École du Necronomicon apprécient beaucoup de pouvoir, à l'occasion, collaborer avec des êtres tels que nous. Songez-y, si les choses en arrivent là.
Il sourit à nouveau.
-Pour le reste, permettez-moi d'apporter une nuance quant à votre jugement sur cette expédition. Ce que vous considérez fort légitimement comme du pillage ne l'est pas tout à fait, de leur point de vue : ils estiment que les vivants aussi ont le droit de profiter des œuvres du passé, qu'elles soient esthétiques ou intellectuelles.

Asmodeus retrouva un semblant de sérénité en entendant l’avis de son ami fantomatique. Il n’était cependant pas encore tout à fait convaincu et la méfiance restait de mise. Entrer en contact avec une famille puissante pouvait s’avérer une opportunité à ne pas laisser passer mais il voulait également veiller à conserver sa liberté d’action et le maximum de marge de manœuvre.

- C’est en effet une éventualité à envisager. Mais Asmodeus aimerait, dans la mesure du possible, pouvoir intercepter ses visiteurs et évaluer leurs intentions réelles sans que ne soit découvert son sanctuaire. Pensez-vous qu’il soit envisageable de connaître les détails de leur projet d’expédition ?

[Quête : N'est pas mort ce qui à jamais dort...]

Le barde se frotta le menton, pensif.
-Hum, cela me parait ardu, pour dire le moins. Ils n'ont pas divulgué beaucoup de détails, préférant les garder bien secrets. De fait, ils se doutent que certains essaieront de les doubler, et que d'autres, originaires des cryptes, pourraient vouloir leur mettre des bâtons dans les roues. Dès lors, je crains qu'ils n'aient également pris des mesures drastiques pour empêcher quiconque d'accéder à leurs plans, le quiconque incluant y compris des êtres tels que moi...

Asmodeus se frotta le menton, réévaluant une nouvelle fois la situation. Il n’avait aucune raison de douter des informations recueillies et délivrées par le fantôme ni même de ses analyses sages et fines. Lui-même n’aimait d’ailleurs pas s’en remettre à la chance et à un plan par trop aléatoire.

- Très bien : il faudra leur préparer une réception au cas où ils atteignent les abords du sanctuaire. Le mobilier et la décoration ne devrait poser aucun problème mais la nourriture et le vin pourraient s’avérer plus problématiques à conserver. Enfin, Asmodeus tentera d’aller à leur rencontre s’il est possible de les intercepter mais ce sera un avantage de bien leur faire comprendre que leur visite ne lui avait pas échappé s’il venait à échouer dans cette tentative.

[Quête : N'est pas mort ce qui à jamais dort...]

-Je suis de votre avis sur ce sujet. De même que sur votre projet de les intercepter : une rencontre en terrain neutre vous serait évidemment favorable, et cela ne me paraît pas impossible, puisque votre domaine est ardu à trouver, même quand l'on dispose de bonnes pistes. Si toutefois cela devait échouer... Bah, la majesté des lieux pourrait jouer en votre faveur. Il faudrait seulement vous organiser afin qu'ils doivent demander audience, afin qu'ils aient bien conscience de toquer à la porte d'un puissant personnage.

Asmodeus était fort aise de constater que le fantôme partageait son analyse et son avis sur la situation. Il réfléchissait déjà - à voix haute - aux possibilités qui s'offraient à lui, aux préparatifs à effectuer : la première chose serait de fermer les lourdes portes barrant l'accès à son sanctuaire intérieur. Elles étaient suffisamment majestueuses pour imposer le respect à défaut de rendre hermétiques ses quartiers à un groupe véritablement compétent et déterminé.

Ensuite, il faudrait faire en sorte de nettoyer et apprêter les salles qui se trouvaient dans le périmètre proche pour en faire autant de terrains de rencontres potentiels en fonction de la direction qu'emprunteraient les explorateurs : il était primordial d'imposer l'idée que le domaine était bien géré et que sa domination s'y étendait. Ce serait un message adressé aux commanditaires de cette Evelyn Carnahan et de ses suivants.

[Quête : N'est pas mort ce qui à jamais dort...]

Comme précédemment, Lord Ebenezer fut de son avis et ne se priva pas pour le signaler.
-Une piste, également, serait de soigner tant le nombre que l'apparence de vos gens, dit-il bientôt. Des serviteurs, une garde d'honneur, voilà qui soulignerait opportunément votre statut.

Ce projet faisait écho à une aspiration profonde chez le seigneur momie et qui lui restait de ses années de servitude – de son vivant : disposer de serviteurs à ses ordres pour souligner sa magnificence était alors un rêve qui était maintenant à portée. Il avait d’ailleurs voulu s’y consacrer dès son accession à son nouveau statut mais d’autres projets et des difficultés de mise en œuvre avaient remis à plus tard la constitution d’une garde d’honneur et de moyens de défense supplémentaires. Il était peut-être trop tard pour s’y atteler avant la venue des explorateurs mais peut-être Lord Ebenezer aurait-il des idées pour hâter le processus.

- Peut-être serait-il intéressant de contacter Kurt et organiser une réception : cela serait un premier pas pour rallier des soutiens et faire connaitre Asmodeus à ses voisins. Cependant, le risque de déloyauté serait important…

[Quête : N'est pas mort ce qui à jamais dort...]

-Il est certain qu'à Mélandis, que ce soit parmi la société des vivants ou celle des revenants, complots, intrigues et autres cabales n'attendent qu'un prétexte pour débuter. Toutefois, une réception n'engagerait à rien et ce serait assurément une bonne initiative pour nouer des relations... Toutefois, il me paraît difficile d'en organiser une digne de ce nom avant d'avoir réglé cette affaire d'expédition...

Asmodeus était donc face à une impasse : il n’aurait plus le temps d’engager suffisamment de serviteurs pour faire une forte première impression à ses visiteurs impromptus mais il avait peut-être une idée pour passer outre cette position de faiblesse :

- Dans ce cas, il faudra qu’Asmodeus vienne à la rencontre des explorateurs et fasse en sorte de leur interdire le sanctuaire. Il suffira de faire passer cette initiative comme un honneur et une preuve qu’Asmodeus ne craint pas ses visiteurs.

[Quête : N'est pas mort ce qui à jamais dort...]

Le spectre opina du chef.
-Oh, pour qu'ils prennent la chose ainsi, il suffira que vous apparaissiez avec pompe et que vous paraissiez particulièrement sûr de vous. Pour le reste, les intercepter avant qu'ils n'atteignent votre domaine impliquera d'avoir une idée de leur itinéraire et de choisir un lieu en fonction de celui-ci. Je gage toutefois que les observer discrètement, fut-ce à bonne distance, sera tout à fait réalisable lorsqu'ils se seront aventurés dans les cryptes.

C'était en effet tout à fait réalisable : aussi puissants qu'ils soient, les explorateurs ne pourraient pas totalement échapper à son regard scrutateur et inquisiteur. Et une fois qu'il aurait repéré les intrus, il n'aurait qu'à aller à leur rencontre et les orienter vers une des grandes salles en marge de son domaine. Avec un peu d'organisation, il pourrait fort bien donner illusion et il le devait au fait d'avoir été averti par son ami dont les informations étaient précieuses et arrivaient toujours à point nommé. Le seigneur momie se sentait d'ailleurs suffisamment en confiance avec Lord Ebenezer pour le remercier directement de ces renseignements forts utiles.

[Quête : N'est pas mort ce qui à jamais dort...]

Le fantôme lui répondit qu'il n'y avait pas de quoi, que cela avait été un plaisir comme toujours. Puis il partagea avec lui les dernières nouvelles, les dernières rumeurs circulant dans la cité : c'était une mine d'informations et il n'aimait rien tant que les partager. Enfin, il salua son hôte et prit congé, l'assurant qu'il reviendrait le trouver sitôt qu'il aurait du neuf.

Asmodeus reprit le cours de ses recherches et de son exploration des environs de son domaine mais commença doucement à préparer la réception de ses futurs visiteurs : il faudrait meubler un endroit accessible mais à l'écart de son domaine pour y accueillir la délégation. Pour la nourriture et la boisson, cela risquait de poser quelques difficultés supplémentaires car il avait remarqué que les aliments se dégradaient très rapidement autour de son sanctuaire.

La Couronne de Cuivre

L'antre d'Asmodeus