La Couronne de Cuivre

" Non, j'ignorais qu'il y avait un hôpital de ce genre à Eredhun... Il y en a un à Evendum, aussi... Mais j'imagine qu'avec le nombre de clercs au mètre carré, il sera pris en charge par les meilleurs."
Il pinça les lèvres.
" Je garde l'espoir que nous parvenions à quelque chose ici... Même si Giovanni voudra sans doute partir le plus loin possible, quand il aura repris conscience."
Il croisa les bras.
" Je pense qu'Hubert et moi-même partirons aussi, dans un premier temps... Enfin, quand les choses seront stabilisées, le problème ithilien réglé, le nouveau conseil en place... Ce genre de choses."

-Alors arme-toi de patience. M'est avis qu'on reverra pas ceux des Dents Grises avant un bon moment. Et quand ils seront là, il faudra un certain temps avant que les élections ne soient organisées. Et alors, il faudra que tu empêches les gens de voter pour toi.
Sourire en coin.
-D'avance : bon courage.

" Je ne me présenterai pas. Ils ne peuvent pas m'élire contre mon gré !" s'exclama le Luménien.
Il sourit.
" Il faudrait une clause d'inéligibilité pour tous ceux qui sont descendus aux Enfers. Pendant au moins un an, le temps que l'émotion se tasse. De toute façon, comme je te le disais, j'ai l'intention de partir quelques mois, au moins..."
Il leva les yeux au ciel, secoua la tête.
" Ah, je parle comme si toutes les décisions avaient été prises, déjà... Trop vite. Je ne sais pas de quoi sera fait demain. J'oscille... Ce sont des choix de vie... A mon âge, j'ai l'impression de ne plus avoir droit à l'erreur."

-"A ton âge", non mais qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre... Bigre, je connais, au sein même de la Communauté, des septuagénaires, des octogénaires et des nonagénaires qui t'assommeraient à coups de canne en te traitant de gamin idiot s'ils t'entendaient parler ! Tu as toute la vie devant toi, mon vieux. Heu, mon jeune, plutôt.
Sourire mutin.
-Et si j'étais toi, je ne m'absenterais pas trop longtemps de Clairétoile. Sinon, tu te feras piquer ton temple par un autre Lathandrite.

" Si je me fais piquer mon Temple, ainsi soit-il, c'est que je ne le méritais pas." dit-il avec un sourire.
Il pinça les lèvres.
" Hubert a besoin de retourner chez lui. Il n'a pas vu ses parents depuis plus de dix ans et maintenant qu'il s'est découvert des origines imprévues... Il a d'autant plus besoin d'y aller. De mon côté... Je voudrais retourner à l'endroit où les Sharites m'ont séquestré... pour refermer cette parenthèse définitivement. Même si je sais que je dois intégrer ce qui s'est produit dans mon histoire... J'ai le sentiment que c'est nécessaire. Ensuite Luménis, sans Hubert puisqu'il ne peut pas y mettre les pieds, puis Combeloup, probablement... et je serai de retour pour la fin de l'été, j'espère."

-Mise quand même plutôt sur l'automne : les voyages, ça n'est jamais une science exacte, et tu vas quand même devoir faire beaucoup de trajets...
Il se fit pensif.
-Ah, ça va faire un choc à la Communauté, votre départ : les gens vont un peu se sentir... orphelins. Alors essayez de ne pas les prendre au dépourvu et de ne pas faire de promesses que vous n'êtes pas sûrs de pouvoir tenir.

" N'exagère pas... Mais je sais que nous devrons préparer le terrain. C'est pour cela que je ne pense pas que nous partirons de sitôt. Et je pense au contraire qu'il sera nécessaire de promettre. Les gens doivent pouvoir savoir que nous avons l'intention de revenir, que nous ne les abandonnons pas. Agir autrement serait... indigne. Nous ne sommes plus des jeunes gens qui se laissent porter par des impulsions. Je n'ai pas peur de prendre des engagements. Mais tu as raison que je serai flou sur la date de retour..."

-Je sais bien que tu n'as pas peur de t'engager. Cependant, vous vous apprêtez à entreprendre des démarches importantes dont vous ne savez pas exactement ce qu'elles donneront, quel impact elles auront sur votre état d'esprit. Toi, en particulier... Par exemple, coment réagiras-tu quand tu auras remis les pieds à Luménis, quand tu seras rentré... chez toi ? Auras-tu encore envie de quitter l'immensité et l'activité débordante de la capitale pour revenir te perdre ici, au beau milieu des Landes ?

" Je ne serai pas le bienvenu à Luménis. Ma présence pourrait fragiliser la position d'Alaric, ce que je ne voudrais pour rien au monde, et le général Maelwedd va me surveiller... Si je fais mine de rester, je suis par ailleurs persuadé que subitement, des informations me concernant feront leur apparition dans le Luménien Libéré, pour saluer mon retour tout en rappelant ce qui m'est arrivé, en ce compris ma démission et ma fuite. Je n'ai aucune envie de m'exposer à ce déballage..."
Il eut un léger sourire.
" Et tu oublies qu'Hubert est banni à vie de cette cité. Je ne m'y établirai plus."

-Et où est l'optimisme, dans tout ça ? Tu évoques des faits réels, certes, mais sans jamais imaginer qu'ils puissent évoluer de manière positive. En quoi la position d'Alaric serait-elle menacée, par exemple, du moment que tu annonces n'avoir aucune intention de prendre sa place ? Et qui te dis que Maelwedd sera élu lors des prochaines élections ? Et pourquoi le bannissement d'Hubert ne pourrait-il être réévalué ? Si on apprenait ce qu'il a fait, m'est avis qu'on oublierait ses torts passés, quels qu'ils soient... Honnêtement, Alby, toutes ces insurmontables difficultés que tu évoques... Cela me semble être des broutilles comparé à aller défier les diables en leur propre domaine.

" Ah, moi je ne suis pas d'accord... Combattre les diables... C'est à la fois difficile et facile. Facile, parce que c'est tranché, clair : il faut tuer, vaincre... Gérer des situations politiques, des relations entre êtres humains... Misère, Luménis, Thibault, on voit que tu n'as jamais mis les pieds dans cette arène... Et je ne suis pas certain d'en être encore capable. Tu vois... J'ai beau être où je suis aujourd'hui... J'ai été frappé parce que j'étais l'aubemestre luménien. J'ai survécu, je me suis relancé, mais... dans le fond du fond... je pense pouvoir servir Lathandre sans plus m'exposer de la sorte. Tu peux dire que c'est lâche, ça l'est sûrement un peu."
Il pinça les lèvres.
" Après, je pourrais effectivement garder un profil très bas au Temple, mais je n'y arriverais jamais ! Enfin... Je n'ai aucune sympathie pour Gareth Maelwedd, vraiment aucune... mais je pense que Luménis a davantage besoin de lui que de moi, en ce moment."

-C'est sûr que si on a envie que Luménis devienne une cité militaro-dictatoriale guidée par le seul pragmatisme, il est indispensable. Ceci dit, ça mettra de l'animation sur Helonna, quand toutes les villes se soulèveront pour éviter que ne s'instaure un état centralisé les privant de toute marge de manœuvre...
Il sourit.
-Mais sinon... Est-ce que tu t'es déjà demandé si, par hasard, Alaric n'avait pas accepté la place d'aubemestre juste pour rendre service, sans avoir vraiment l'envie d'occuper un tel poste ?

" J'ai accepté ce poste pour exactement la même raison, Thibault. Pour rendre service. Mais je suis sûr qu'il y a pris goût... et qu'il fait ça remarquablement bien. C'était un général, autrefois, il a mené des hommes... Il a la foi et la force de diriger le Temple. C'est sans doute la seule personne, à Luménis, que Maelwedd respecte... Non, c'est une aubaine, qu'il ait pris cette place après moi, même si cela a sûrement changé la face du Temple."
Il sourit doucement.
" Quant à Maelwedd, c'est sûr qu'il a besoin d'un contre-pouvoir... Mais je n'ai jamais eu les reins pour lui tenir tête. Il est pire que toi, pour faire tourner quelqu'un en bourrique. Dans un tout autre style, bien sûr. Lathiriel et Théobald le gèrent bien, je n'en doute pas une seconde. Franchement, le conseil luménien n'a pas perdu grand chose avec ma défection : j'étais le novice, l'élément fragile... Cela s'est vérifié."

-Gnagnagna. Tu me parlais de conseillers plus jeunes que toi, tout à l'heure : n'étaient-ils pas novices et fragiles, eux aussi, au début de leur mandat ? Est-ce que ça les a empêchés d'apprendre et de faire du bon boulot ? Non. Et ç'aurait été la même chose pour toi : si tu n'avais pas été attaqué, enlevé, horriblement meurtri, tu serais toujours aubemestre et conseiller, et tu ferais du super boulot. Comme tu en as fait partout où tu es allé.

" Mais j'ai été attaqué, enlevé et horriblement meurtri, Thibault. C'est une réalité. Je ne peux pas faire comme si ça ne s'était pas produit, et comme si ça ne m'avait pas profondément changé. Je ne suis plus l'aubemestre qu'a connu Luménis et plus le jeune conseiller fringant qui se levait avant l'aube pour préparer ses dossiers avant la prière. Les secondes chances lathandrites n'ont jamais voulu dire qu'on faisait table rase du passé : c'est une mauvaise compréhension du dogme. Rien ne s'efface jamais, tout s'intègre. Je ne suis pas le même homme qu'hier, et je ne saurai jamais ce qui aurait été si les choses s'étaient passées autrement. Cela n'a d'ailleurs pas d'intérêt. Les regrets, eux, ne sont pas lathandrites."

-Tu n'es plus le même, oui. Ce qui ne t'a pas empêché d'être de longs mois durant régent de l'une des plus grandes cités de l'île et d'y faire un excellent travail. Et épargne-moi, je te prie, les "Ce n'est pas sûr", "Tu n'en sais rien" : je suis allé là-bas pour te chercher, je sais quel souvenir tu a laissé. Donc tu as encore les nerfs et les épaules pour ce genre de choses. Mais restons-en à celui que tu es devenu : tu t'es relevé d'une épreuve qui aurait définitivement brisé la plupart des mortels ; tu es béni de ton dieu, qui t'honore parfois de sa présence ; tu es celui qui a tracé le septième symbole grâce auquel une faille entre les plans a été refermée, grâce auquel Helonna a évité une effroyable invasion diabolique... Bon, et je te passe ton formidable travail à la tête de la Communauté et, j'y reviens, de Solarcis... Bref, est-ce que tu conçois que jouer les ultra-modestes avec un tel parcours est... difficilement audible ? Surtout quand tu t'adresses à quelqu'un dont le seul fait de gloire est... d'avoir renoncé après seulement quelques semaines à un poste de grand prêtre local, tout ça parce que ça lui cassait les pieds ?

Albérich grimaça.
" Diable, Thibault, je n'essayais pas... Je t'expliquais juste pourquoi je ne me sentais pas..."
Il frissonna.
" Je n'ai plus personne à qui parler, en réalité."

Thibault ouvrit instantanément la bouche pour répliquer mais la referma et prit plutôt le temps de la réflexion.
-Mais je suis ravi que nous parlions ensemble, Albérich, et je t'écoute avec attention. Simplement... Je pense que c'est aussi mon rôle d'ami de réagir. Or, en toute honnêteté... T'entendre te dépeindre comme une sorte de vieillard fatigué, dont la carrière est derrière lui, dont l'avenir n'est fait que de choses modestes, de fuites, de renoncements... Cela me fait réagir. Bon sang, Alby ! Tu as à peine quarante ans, tu es sans doute le clerc le plus puissant d'Helonna, tu jouis de la faveur de ton dieu, tu as trouvé l'amour... Pour toi, tout est possible, et c'est sans doute à présent que le meilleur commence.

Il acquiesça.
" Tu as raison. Et je n'avais nullement l'intention de me plaindre ou de me prétendre au crépuscule de ma vie... Simplement, je voulais juste te dire que je n'aspirais plus à Luménis... pour de multiples raisons. Et j'entends bien ce que tu essaies de me dire... Mais je crois pouvoir promettre aux gens d'ici que je reviendrai une fois mon périple effectué. Néanmoins, comme je le disais aussi, je ne prendrai pas le risque d'être au conseil. Ce serait de toute façon déraisonnable de prétendre gouverner une cité en la quittant pendant six mois."
Il regarda à nouveau vers le Sunite. Il ne s'en sentait pas si différent, quoi que dise Thibault. Et entendre que son ami le percevait désormais comme une sorte d'invulnérable héros capable de tout traverser le démoralisait légèrement. Il avait beau avoir réussi un certain nombre de choses, Lothar l'aurait tout de même coupé en deux si Guillermo n'était pas intervenu in extremis. C'était ça, le paradoxe de sa situation.
" Mais tout ceci est prématuré... Nous n'en avons pas encore fini avec les Ithiliens. Et si ça se trouve, les gens de la Communauté sont tellement échaudés par ce qui s'est produit que personne ne reviendra. Je ne me vois pas en aubemestre d'une cité en ruines peuplée par des morts-vivants..."

-Je voudrais juste, un instant, revenir sur le point précédent, dit doucement Thibault. J'ai bien compris ce que tu voulais dire, Albérich. J'ai bien compris que tu ne te plaignais pas. J'essayai simplement... de te redonner un peu d'llant, quelque part. De t'insuffler un peu d'optimisme. Je comprends bien que tu tiennes à faire preuve de réalisme mais j'ai souvent l'impression que tu confonds celui-ci avec le pessimisme. Ce qui m'amène au deuxième point.
Il sourit.
-Il va forcément se bâtir quelque chose à Clairétoile : trop de monde connaît désormais la cité pour qu'elle puisse retomber dans l'oubli. Si la Communauté s'en va, des gens de Grand-Estuaire ou d'ailleurs la remplaceront. Et s'ils ne sont pas assez prompts, les Ithiliens s'approprieront les lieux. Ce qui serait dramatique. Je crois donc important que la Communauté reste. Peut-être faudra-t-il un peu l'encourager mais... Pas forcément beaucoup.

" Je pense qu'Hubert a l'intention de... fonder une sorte d'ordre de chevaliers... pour protéger le sceau. J'imagine qu'en réalité, même ce genre de choses devrait se décider en Assemblée... Dans le même temps... C'est compliqué de savoir ce qu'il convient de faire : énormément de gens sont désormais au courant de l'existence de cette faille. Tous les membres de la communauté. Un nombre non négligeable d'Ithiliens. Des Paludiers, aussi... Je ne sais pas si nous pouvons mesurer ce que cela va signifier, de protéger cet endroit. La manière dont la Communauté va s'établir va fatalement nécessiter d'intégrer cette dimension... probablement au détriment de l'ouverture totale qu'espéraient des gens comme Marthe ou Etienne."
Il posa la main sur son front.
" Diable, j'ai mal à la tête rien que de penser aux palabres qui nous attendent !"

Thibault rit de bon cœur.
-A mon avis, ce qui te donne mal à la tête, c'est ta manie de toujours énumérer de manière exhaustive les problèmes, les sources d'inquiétudes, tout ce qui ne va pas ou pourrait ne pas aller, en oubliant absolument tous les aspects positifs et enthousiasmants. Ladite manie doit entrer en contradiction totale avec l'énergie lathandrite qui t'habite, d'où les migraines. Et c'est bien fait : il serait temps que tu arrêtes de présenter le présent et le futur comme une succession infinie de trucs désagréables.

Cette fois, Albérich rit joyeusement.
" Tu as raison. Tout ira bien."
Il lui décocha un large sourire.
" Comme tout ira bien, inutile de nous casser la tête à l'avance avec des problèmes qui ne se poseront pas."
Les Sharites l'avaient complètement métamorphosé, et en dépit du retour de la lumière dans sa vie, il demeurait affecté. Mais Lathandre ne lui était revenu qu'un peu plus d'un mois plus tôt, il avait une marge de progression. Et le retour à la Tour où il avait été torturé faisait partie de cette convalescence... Il irait mieux. Il retrouverait son élan formidable, comme autrefois.
" Je baisse ma garde avec toi. C'est un peu fatal, tu me connais mieux que quiconque."
Même si tu ne me comprends pas toujours.

-C'est justement parce qu'on se connaît que je me permets de te répondre avec franchise et sans nécessairement prendre de gants. Bon, comme je ne suis pas forcément très sage, comme mes réactions ne sont pas forcément très pertinentes, je ne suis pas certain que mes réponses te soient très utiles : une écoute silencieuse et attentive le serait peut-être davantage. Mais voilà, on ne se refait pas, je le crains. Bavard un jour, bavard toujours.

" Si, ça m'est utile. Et ça me fait du bien, ce qui est utile en soi, même si je finis par ne pas suivre tes conseils ou que je ne suis pas capable de les appliquer d'emblée."
Il aurait aimé que Thibault puisse lui parler avec la même franchise, mais le fossé qui s'était ouvert entre eux rendait la chose impossible : on ne pouvait être à la fois témoin et partie prenante.
" Nous devrions peut-être rejoindre les autres... Le souper est probablement sur les tables."

Le Sunite acquiesça.
-Vas-y. Je ne tarderai pas à arriver, de mon côté. Mais j'ai envie de profiter encore un peu de la quiétude de ce lieu. cela me fait du bien.

Albérich acquiesça.
" D'accord."
Il aurait tant voulu pouvoir soulager le Sunite. Mais ce n'était plus de son ressort, il devait l'accepter. Prendre ses distances. Il n'en avait aucune envie, mais dans le même, il était cruel de s'imposer ainsi, continuellement, dans son univers. En l'abandonnant près de la fontaine, il réalisa qu'il n'aurait jamais dû venir s'épancher auprès de lui. Thibault avait besoin d'espace... de pouvoir se libérer de lui. Et il lui imposait exactement le contraire.

Pourtant, le sourire que lui adressa Thibault, en manière d'adieu provisoire, était des plus amicaux. Peut-être les choses étaient-elles plus complexes que ne le pensait le Luménien...
En tout cas, il ne s'était pas trompé sur un point : on était en train de servir le repas. Et bien évidemment, quelle que soit la table à laquelle il décidait de s'installer, il y serait le bienvenu.

Il évita d'aller vers Marthe : il ne pourrait s'empêcher de lui demander s'ils avaient progressé sur la question de l'état de Giovanni et la perspective était grise. Il évita aussi les Lathandrites et Hubert, par crainte de créer une clique qui paraîtrait fermée sur elle-même. Il chercha Etienne du regard, sans espérer vraiment qu'il se soit joint à eux. Il irait s'asseoir parmi les gens, simplement, ce serait encore le plus facile. La première place libre serait la bonne.

Le problème, c'est que des "gens" ordinaires, il n'y en avait pas beaucoup : les seuls véritables civils étaient ceux qui avaient récemment été libérés. Mais peut-être serait-ce une occasion de se rendre compte de leur état d'esprit... Sinon, il avait le choix entre une foule de tables occupées par des soldats ou des baroudeurs.
Quant à Étienne, il était évidemment aux abonnés absents.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Une cité perdue