La Couronne de Cuivre

Aknoll ne sachant que dire,se contenta d'écouter la conversation tout en observant la mer. Décidément, il ne pouvait en détacher le regard. Les vagues se brisait en contrebas formant une écume épaisse. Voulant lancer la conversation car la journée risquait d'être longue il interpella brus. -Pourquoi avoir choisi ce métier? Il est dangereux et si vous avez une famille c'est encore pire. Que ferait ces enfants sans leurs père?

Brus ne se fit pas prier pour répondre mais sans quitter le chemin des yeux :

- Ces routes n’ont pas toujours été dangereuse et – aujourd’hui encore – le besoin de recourir à des gardes est surtout dissuasif. Il y a un peu moins de patrouilles mais nous évitons les zones les plus dangereuses : dans les montagnes, c’est une toute autre histoire et ma femme me tuerait de les emprunter si ce n’était les brigands. Et puis, qui accepterait de rester à travailler en ville ou dans le même champ tout une vie quand on peut ainsi voyager au grand air ?

Aknoll le comprenait car lui aussi avait cette envie de liberté. En attendant quelque chose d'intéressant, Aknoll réfléchissais à comment il pouvait utiliser sa récompense.

Le reste de la journée lui fournit tout le loisir d'imaginer de nombreuses façons de dépenser son premier petit pécule. De ce que pouvait en voir Aknoll, ce voyage s'annonçait être une formalité qui lui permettrait en outre de découvrir les décors de la campagne luménienne.

Les journées commençaient à se rallonger étant donné la saison mais le demi-orc put observer le soleil se coucher rapidement à l'horizon alors que l'ombre s'étendait sur la campagne. Brus fit claquer ses rênes pour diriger les chevaux vers un petit bosquet bordant la route pavée.

- Hey le nouveau : nous allons nous arrêter là pour la nuit. Tu sais monter un campement ?

Comme Aknoll n'était jamais sortie de lumenis , monter un camp n'était pas une des ces compétences mais il essaya d'aider du mieux qu'il pût.

Fendel et Brus ne rechignèrent pas à lui déléguer certaines tâches simples comme réunir des pierres en cercle pour le feu et récolter un peu de bois mort pour l'alimenter. Pendant ce temps, le colosse humai avait disposé stratégiquement leurs trois couchages pendant que le cocher s'occupait de vérifier l'état des chevaux et de les nourrir.

- J'imagine que tu n'es pas non plus un cordon bleu ? Enfin, non pas que nous soyons de fins gourmets non plus !

Aknoll se remémora avec effroi le dernier essai de cuisine. Non,il ne voulait pas infliger ça aux soldat.
-A vrai dire, je ne sais vraiment pas cuisiner. Croyais moi la dernière personne qui a insisté s'en ai voulu au final.

La remarque du demi-orc provoqua l'hilarité de ses camarades de route et Brus l'invita finalement à s'asseoir pendant qu'il mettait à chauffer dans une poêle ce qui ressemblait à des haricots blancs et de petits morceaux de bœuf séché.

- Comment veux-tu t'y prendre pour les tours de garde, Aknoll ? Tu as une préférence pour le tien ? Fendel est un lève-tôt mais moi je peux m'adapter.

-Non je n'ai pas de préférences,organisaient les tours de garde comme bon vous semble.En attendant qu'il s'organisent, aknoll révisa son équipement: il valait mieux être bien préparé.

Brus répondit aussitôt, relevant le nez de sa préparation hautement gastronomique :

- Dans ce cas, je te laisse le second tour de garde : je te réveillerai vers la minuit alors j'espère que tu n'auras pas trop de mal à t'endormir tôt. De toute façon, on pourra inverser demain si ça ne convient pas. Autant faire les derniers réglages cette nuit où nous devrions être tranquilles : nous sommes encore trop près de Luménis pour craindre plus qu'un animal sauvage ou deux.

Quinze minutes plus tard, les trois compères étaient assis autour du petit feu de camp, Aknoll s'étant vu remettre une écuelle contenant la préparation un peu bourrative mais pas si mauvaise qui constituait leur dîner. Pour meubler la conversation plus que par réelle curiosité sans doute, Fendel interrogea le demi-orc :

- Alors, comment ça se passait les combats dans le quartier indigent ?

Aknoll ne voulait pas révéler qu'il avait gagné l'anneau de protection qu'il portait au doigt dans ces combats car quelque pourrait le lui voler.- Eh bien ça se passait plutôt bien: j'ai gagné la plupart de mes affrontement et amassé un petit pécule.

Fendel montra cette fois davantage d'intérêt tout en entamant son assiette avec un bel appétit :

- Et où se passaient ces combats ? Je crois bien ne jamais en avoir entendu parler. Enfin, j'imagine que ça fait une distraction à regarder... Et aussi un moyen de gagner un peu d'or pour quelqu'un de doué.

Aknoll acquiesça.En effet. La force et la rapidité paye dans ce genre d'affrontement. Mais il ne faut pas avoir peur de se blesser car les adversaire les plus lâches peuvent se permettre les pires des coups bas.

Les deux humains l'écoutaient avec attention et Fendel en vint à révéler à son tour comment il avait appris à maîtriser le métier des armes : il n'avait pas toujours été gardien de caravane et avait commencé sa carrière dans la garde urbaine avant de démissionner peu après l'accession au pouvoir du tyran Morféa Nwalk. Depuis qu'il avait été renversé, il songeait parfois à reprendre son poste mais il s'était découvert un attrait certain pour les voyages.

La chaleur du feu, la beauté du paysage, les imprévus trépidants, les rencontres pouvant changer la vie. Toutes ces choses qui font qu'une fois que l'on a voyagé on ne peut plus s'arrêter. Aknoll écouta la discussion sans intervenir préférant écouter.

Loin de déplaire à ses compagnons, sa réserve semblait plutôt appréciée et la veillée permit à chacun de profiter du calme presque surnaturel de la campagne. Bientôt vint le moment de se coucher cependant, en particulier pour Aknoll à qui Brus rappela qu'il le réveillerait dans un peu plus de trois heures.

HRP : je te laisse décider si ton personnage parvient à s'endormir ou non et ce qui lui passe alors par la tête.

Aknoll s'allongea en pensant à ce qu'il avait laissés derrière lui. Il s'endormis bien vite en pensant à quelle point sa vie de lumenien était monotone.

Quand on lui secoua l'épaule pour le réveiller, Aknoll eut sans doute l'impression de venir de fermer les yeux. Mais ce n'était aucunement une alerte, simplement Brus qui lui cédait son tour de garde :

- Rien à signaler pour l'instant. Mais reste tout de même vigilant !

Brus rejoint sa couche sans plus de formalités, sans doute bienheureux de pouvoir prendre enfin un peu de repos lui aussi.

Aknoll sortit sa hallebarde puis attendit que quelque chose se passe ou que son tour de garde se termine.

Le demi-orc devait tout de même se rendre à l'évidence : il allait devoir décider comment procéder: soit rester assis près du feu en se concentrant uniquement sur la route ou sur les fourrés, soit se déplacer de tant à autre pour être sûr de couvrir toutes les directions. En tous cas, la nuit semblait peuplée d'une myriade de sons inconnus, craquement de branchage, bruissement de feuilles, cris d'animaux nocturnes. Il allait devoir apprendre à faire le tri entre les dangers potentiels et les bruits "naturels" amplifiés par la nuit.

Aknoll opta pour se déplacer de temps à autre. L'atmosphère delà nuit était angoissante, il entendit plusieurs fois des bruissement dans la nature, des hululement. De petites formes se déplaçait pendant la nuit: sûrement des fouine ou autre chose d'inoffensif. Aknoll restait sur ses garde.

Alors qu'il s'habituait progressivement aux sons de la nuit, un bruit bien plus fort que les autres se fit soudain entendre. Cela ressemblait à la chute d'un lourd objet, au peut-être au saut d'un animal de grande taille. Et ça s'était produit dans les fourrés tous proches, à quelques dizaines de mètres tout au plus. Malheureusement, il ne pouvait rien distinguer au travers du feuillage. Devait-il donner l'alerte ?

Aknoll décida d'aller voir tout seul. Après tout de quoi aurait il l'air auprès de ses compagnons si ce n'était qu'une branche ?

Le demi-orc dut se frayer un passage dans la végétation dense tout en faisant attention de ne pas faire trop de bruit au risque de réveiller ses compagnons ou de prévenir un éventuel intrus. Au bout d'une vingtaine de mètres, il fut convaincu d'avoir trouvé l'origine du son qui l'avait alerté : des traces de pas dans la boue. Elles n'étaient pas très nettes et Aknoll ne s'y connaissait pas mais elles n'avaient rien d'humain.

Aknoll ne connaissait pas les bêtes sauvages mais il essaye de suivre les traces et si elles s'éloignent c'est que la bête n'est pas une menace immédiate.

Les traces le menèrent effectivement assez loin du campement et il s'apprêtait à rebrousser chemin quand un grondement de mauvais augure se fit entendre à quelques mètres seulement. La bête était toujours invisible mais il semblait évident qu'elle l'avait repéré.

Aknoll se prépara à toute assaut de la part de la bête et essaya de la localiser pour lui enlever l'avantage de la surprise.

Les fourrés se mirent à s'agiter follement, un jeune arbre se balança également puis Aknoll le vit : le plus gros ours qu'il lui ait été donné de voir, bien plus que ceux des ménageries parfois exposées en ville. Le grizzli se dressa sur ses pattes arrières en signe de défi et la hallebarde du demi-orc ressemblait soudain un peu trop à un jouet.

Si Aknoll va vers le campement ses compagnons seront en danger mais si il s'enfoncent dans la forêt il se pourrait qu'il ne retrouve plus jamais la trace du campement ou que l'ours le rattrape. Il décida alors de l'attirer loin du campement et d'essayer de le semer. Car aussi courageux que le demi-orc fut il n'était pas de taille. Et si il n'avait pas d'échappatoire alors il affrontera cette bête sanguinaire.

L'ours hurla un défi et fit mention d'attaquer mais ne suivit pas Aknoll entre les arbres. Toutefois, pour regagner le campement, le demi-orc allait devoir parcourir un long détour ou attendre que l'animal se lasse de rester sur son chemin. La situation promettait d'être inextricable jusqu'à ce qu'Aknoll entende d'autres bruits venant des fourrés. Des bruits venant de la direction approximative du campement...

La Couronne de Cuivre

[Lieu] La campagne luménienne