[Commerce] Au Loyal Paladin

[Elzen]

Il en avait effectivement dit quelques mots.

« Oh, je ne m'inquiète pas spécialement pour ça, mais… »

Elzen hésita un instant. Mais Chance finirait probablement par apprendre la vérité, et elle aurait alors raison de lui en vouloir de ne l'avoir pas informée.

« Il faut peut-être que tu saches que, pour s'assurer que tu ferais bien ce qu'il attendait, ce type a – vainement – tenté d'enlever Ulysse. »

Voilà, c'était dit. Là aussi, les détails étaient peut-être superflus pour le moment.

[Echo]

- Chance, pourquoi est-ce que tous tes employeurs sont de dangereux détraqués ?

La tieffeline écarquilla les yeux. Mais assez rapidement, la stupeur se transforma en colère.

- Il voulait une garantie ? J'ai l'air donc si peu fiable ? Pour qui est-ce qu'il se prend, ce...

Elle avait mis Ulysse en danger. Le traîner dans des tavernes peu fréquentables passait encore, mais provoquer son enlèvement en s'associant une fois de plus avec les mauvaises personnes... Sa colère était à moitié dirigée contre elle-même.

- Je ne vais peut-être pas régler ça si vite, finalement. S'il croit s'en tirer comme ça, il fait une erreur.

[Elzen]

« Fais attention, quand même. Il est sacrément plus puissant que moi. »

Si, sur le moment, le choc avait été rude, le tieffelin pouvait néanmoins l'affirmer sans une once de difficulté. C'était une chose d'être confronté à cette terrible sensation d'impuissance, et une autre de reconnaître, la tête froide, que les forces en présences étaient clairement disproportionnées.

« Si tu me racontais ce qui s'est passé exactement de votre côté ? Histoire que je sache un peu mieux ce dont il s'agit ? »

Il n'était pas sûr de pouvoir arranger les choses ; mais il était en revanche certain que nager dans le brouillard ne les mènerait nulle part.

[Echo]

- Des détails, je n'en ai pas beaucoup. On s'est arrêtés dans une taverne pour manger un morceau, moi et Ulysse. Ce type s'est invité à notre table et m'a fait une proposition, il voulait que je récupère des documents pour lui. Il m'a même payé la moitié en avance pour que je m'en charge. J'imagine qu'il voulait surveiller son investissement.

Le tieffelin put entendre ses dents grincer.

- Il n'avait pas l'air bien dangereux, je ne m'en suis pas méfiée. Est-ce que tu penses qu'il pourrait s'en prendre encore à Ulysse, maintenant qu'il n'est plus avec nous ?

[Elzen]

« C'est… possible, oui. »

Le tieffelin hésita.

« Il n'avait pas l'air de vouloir spécialement attirer l'attention. Il nous a approché parce que nous étions à l'écart, sans personne autour ; si Ulysse et son père sont restés dans des endroits relativement fréquenté, ils n'ont vraisemblablement couru aucun risque. Sinon… hum, on verra bien. »

Cela changeait les perspectives vis-à-vis de l'invitation du soir…

« Il me semble qu'ils sont logés ici. On pourrait peut-être se renseigner. »

[Echo]

Cette réponse n'était pas pour la rassurer. S'il était arrivé quelque chose à Ulysse, elle ne pourrait jamais se le pardonner. L'enlèvement avait peut-être échoué, mais la menace qui planait au dessus de lui restait une motivation suffisante pour en finir au plus vite ; en cela, Floréal avait bien réussi son coup.

- Oui, je dois savoir s'il va bien, s'il est en sécurité.

Après, elle aviserait.

[Elzen]

« Eh bien, on va commencer par vérifier ça. »

Le personnel de l'établissement pourrait sans doute les renseigner ; de toute façon, il faudrait leur laisser un message si la rencontre de la soirée était annulée – quoiqu'il se sache très vraisemblablement totalement inutile face à quelqu'un comme Floréal, le tieffelin n'était pas rassuré à l'idée de laisser sa compagne rencontrer seule un homme qu'il savait dangereux, et si elle persistait à vouloir aller au rendez-vous, sans doute s'y rendrait-il également.

Il s'approcha donc du comptoir pour chercher les informations désirées.

[Althéa]

Le tavernier du Loyal Paladin, Titoeil Debeurré de permanence au comptoir les gratifia tous deux de son habituel sourire débonnaire.

"Que puis-je pour vous ?"

Autour d'eux, un bon nombre de clients les observaient. Certains outrés par leur manège baissaient la tête en maugréant, d'autres les défiaient presque de recommencer. Seuls quelques couples les observaient rêveurs souhaitant surement avoir la même audace qu'eux pour s'enlacer en public sans craindre les regards.

[Elzen]

Elzen ne se souciait pas réellement des réactions des autres personnes. En revanche, il réalisait qu'en dehors de ses liens de parenté avec Ulysse, il ne connaissait que peu de choses sur l'homme qu'il recherchait. Bah, cela n'empêchait pas d'improviser quelque peu : l'enfant avait certainement été remarqué.

« Nous avons rendez-vous ici ce soir ; mais il est possible qu'un contretemps nous en empêche, aussi nous aurions aimé prévenir nos camarades. Ils logent ici, je crois : le petit Ulysse et son père. Sauriez-vous où nous pourrions les trouver ? »

C'était un début. S'il l'ignorait… on aviserait.

[Althéa]

Titoeil eut un grand sourire.

"Vous voulez dire le petit garçon qui n'arrête pas de poser des questions sur les paladins ? Depuis qu'il est arrivé, il n'a pas arrêté de demander des histoires. Pourquoi ma taverne s'appelait le Loyal Paladin, tout ça ... ça fait du bien de voir quelqu'un - même un petit comme ça - s'intéresser à l'histoire de la ville. Ensuite, il a interrogé très sérieusement les paladins qui se trouvaient là. Il aurait bien continué si son père ne l'avait pas emmené prendre un bain."

[Elzen]

Ça y ressemblait bien là.
Au passage, Elzen se rendit compte qu'il avait lui-même accepté ces noms – et ce qui allait avec – comme fait accompli, sans se poser la question de savoir comment les choses avaient pu tomber aussi bas. Dont acte, l'enthousiasme du gamin pouvait conduire à une attitude bien plus « bardique » que celle que son rejet de l'ordre.

« Je vous poserai sans doute moi-même des questions à ce sujet, mais plus tard. »

Surtout pas alors qu'il était avec Chance.

« Ils sont partis il y a longtemps ? »

Cela pourrait leur donner une première indication sur ce qu'ils cherchaient à vérifier.

[Althéa]

Titoeil réfléchit. Il voyait passer bon nombre de clients, un peu plus en cette période troublée.

"Je ne sais pas vraiment. Une demi heure environ. C'est un peu normal étant donné que le gamin n'était pas vraiment décidé à monter se décrasser. J'étais pareil quand j'étais petit. Je pâlissais dès que je voyais de l'eau à proximité. C'est pour ça que je suis devenu tavernier. Enfin ..."

[Echo]

- Il adore les paladins, il déteste les bains ; éduquer ce garçon nous aurait pris toute une vie, murmura la tieffeline, à moitié pour elle-même.

Mais les paroles du tavernier -celles où il ne digressait pas sur sa propre hygiène corporelle douteuse- la rassurèrent quelque peu. Ulysse était vraisemblablement en sécurité et elle ferait en sorte que cela dure. Et pas d'autre choix que de s'éloigner de lui pour l'instant.

- Un... contretemps nous empêche de rester pour dîner avec eux ce soir, est-ce que vous pourrez les prévenir ? demanda t-elle au tavernier.

[Althéa]

Titoeil hocha la tête.

"Oh mais ... Le petit risque d'être déçu si vous êtes la personne dont il n'arrêtait pas de parler. Un nom pas très commun ... Peut-être Garance, Clarance, ou ... Non, j'y suis, c'est Chance. Il avait très envie de la revoir dans tous les cas."

[Echo]

- Oh... Eh bien, je...

Ainsi donc, elle n'avait pas encore été totalement occultée des pensées du petit. Elle n'aurait su dire si la nouvelle la rendait heureuse ou plus malheureuse encore.

- Comme je l'ai dit, il ne s'agit que d'un contretemps. Ce n'est que partie remise, je suis sûre qu'il comprendra.

De toute façon, sa peine ou sa déception ne pourraient jamais égaler celles de la tieffeline lorsqu'elle avait appris qu'il repartait vivre avec son père.

Après un temps d'hésitation, elle ajouta :

- Dites-lui qu'on se reverra. C'est une promesse.

[Elzen]

Une demi-heure était une durée tout à fait raisonnable pour un bain, ce qui, en soit, était rassurant. Peut-être ne tarderaient-ils pas à revenir ?

« Je ne sais pas à quel point nous sommes pressés… quelle heure est-il ? Peut-être pouvons-nous attendre pour que tu lui dises toi-même ? »

Bon, Chance risquait de ne pas être d'accord ; mais ça ne coûtait rien de le demander ; surtout en lui préparant la justification d'un refus. Cela leur permettrait également de prévenir le père d'Ulysse – s'il ne l'était encore – du danger potentiel qui courrait pour l'instant. Danger qui, il fallait l'espérer, serait bientôt levé.

[Echo]

Pourquoi tout le monde semblait vouloir la retenir ? Elle se sentait presque pris au piège.

- Parce que tu penses qu'il nous laissera partir une fois qu'il nous aura vus ? Non, le mieux, c'est de partir rapidement avant qu'il nous tombe dessus et de régler nos... affaires avant tout.

Et si Floréal les avait fait suivre ? Il était peut-être déjà trop tard mais ils devaient également penser à ne pas trop attirer son attention à l'endroit où logeaient Ulysse et son père, au cas où il voudrait tenter un nouvel enlèvement.

Chance se tourna vers le tavernier.

- Alors, je peux compter sur vous pour leur passer le message ?

[Althéa]

Titoeil hocha la tête avec sa bonhommie habituelle.

"Bien sûr. Même si je pense qu'il va être très déçu. Il vous attend de pied ferme. J'espère que vous pourrez vous revoir, dans tous les cas."

[Elzen]

« C'est toi qui décides. Je te suis. »

D'une certaine manière, la réaction de la tieffeline était sans doute la plus sensée. Le tieffelin ne pouvait que regretter qu'elle sont tombée sur ce Floréal et ses propositions ; mais il n'était pas possible de revenir sur ce qui était fait : il fallait maintenant faire en sorte de régler cette histoire. Et pour cela, il serait présent s'il était susceptible d'aider.

[Echo]

Chance remercia le tavernier et sortit sans attendre. S'éloigner, c'était leur rendre service, et ce n'était pas juste quelque chose qu'elle se répétait pour se donner bonne conscience. Elle ne pouvait pas régler cette histoire tout en redoutant que ses actions ne mettent Ulysse en danger. Est-ce que tous les parents étaient constamment mort d'angoisse à l'idée qu'il arrive quelque chose à leur progéniture ? Encore une chose qu'elle n'arriverait sans doute jamais à gérer, vu le stress qu'occasionnait Ulysse alors qu'il n'était même pas son fils.

- Bon, retrouvons et étripons ce salopard, dit-elle placidement une fois qu'ils furent sortis.

Ça, c'était le plan, mais elle se rendit compte assez vite qu'elle n'avait aucune idée sur la façon de procéder. Floréal avait été prudent en lui témoignant aussi peu de confiance que possible, il ne lui avait même pas donné la marche à suivre si elle avait besoin de le contacter. La seule façon d'attirer son attention était maintenant de retrouver ces fameux documents, en espérant que ces derniers soient assez importants pour leur donner du poids lors d'éventuelles négociations. Négociations ! Pfouah, comme si j'avais envie de négocier avec lui. Imaginer qu'il puisse s'en tirer aussi facilement la mettait hors d'elle.

[Elzen]

« Ce n'est pas l'envie qui me manque, mais ça risque d'être plus dur que ça n'en a l'air. Il est assez costaud, ton gus. »

Et le tieffelin avait déjà épuisé une bonne partie de sa magie quotidienne lors de leur précédente rencontre. Mais il allait bien falloir faire avec, et pour atteindre l'homme, savoir ce qu'il recherchait était souvent une bonne idée. Et comme ils étaient désormais à l'air libre, hors de portée des oreilles indiscrètes…

« Tu peux m'en dire plus sur ce qu'il t'a demandé exactement ? »

[Echo]

- Des documents. Un journal en fait. Il appartient soi disant à son commanditaire, Floréal n'est qu'un intermédiaire.

Et Chance étant le tout dernier maillon de la chaîne, il n'y avait pas vraiment de raison pour qu'on lui confie les détails, ce dont elle se satisfaisait très bien en temps normal ; dans ce genre de situation, moins on en savait et mieux on se portait. Mais en l'occurrence, son ignorance la frustrait énormément.

- J'étais censée m'introduire dans une maison près du Port, une maison carrée.

Elle jeta un œil critique autour d'elle.

- J'ai l'impression que tout est carré ici, même l'architecture manostienne est d'un ennui mortel, mais apparemment ce bâtiment n'est vraiment pas difficile à trouver.

Elle parlait tout bas, histoire de ne pas attirer l'attention.

- Tu sais, ce journal avait vraiment l'air important. Peut-être qu'on pourrait en tirer un avantage ? S'il n'arrive pas dans les mains de son commanditaire, Floréal pourrait être à blâmer. Et alors on aurait même pas besoin de se venger nous-mêmes...

[Elzen]

Le tieffelin lui aussi parlait bas, s'efforçant de s'assurer que personne autour d'eux ne les écoutait.

« Sous réserve qu'il ait bien un commanditaire, et que celui-ci soit du genre à intervenir… »

C'était très probable ; encore fallait-il s'en assurer. Acquérir des informations dans une ville comme Melandis était tout à fait faisable ; mais à Manost, si stricte que l'on en avait presque peur de parler, cela pouvait s'avérer plus délicat. Néanmoins, il y avait sans doute quelque chose à tenter.

« On peut peut-être aller voir du côté de cette maison carrée – j'imagine qu'elle doit être encore plus carrée que les autres, pour être appelée comme ça. S'ils détiennent le journal, il y a fort à parier qu'ils sachent à qui il appartient, voire qui veut s'en emparer. Ce qui nous permettrait d'en savoir plus et de voir ce que nous pouvons tenter. »

Et l'idée de faire en sorte que quelqu'un d'autre se charge de Floréal lui convenait très bien, qu'il s'agisse d'un commanditaire ou des gens qu'il souhaitait voler.

« Et puis, voyons les choses telles qu'elles sont : nous arrivons en ville. Personne ne nous connaît, ni de fait ni de réputation. Ulysse est maintenant auprès son père ; tout au plus l'avons-nous gardé quelques temps. Qu'il confie ses responsabilités à une inconnue faisant office de garde d'enfant, était sans doute déjà une grossière erreur aux yeux des personnes travaillant avec lui. Vouloir ensuite s'en prendre à l'enfant en question après que les choses aient, comme c'était prévisible, mal tourné… ce serait une sorte de suicide, je pense. »

Peut-être que, si la tieffeline s'arrangeait pour trouver d'autres enfant à garder et ainsi se donner l'aspect d'une honnête baby-sitter, cela rendrait le risque de s'en prendre à ce gamin-ci d'autant plus stupide. Mais ce n'était peut-être pas la chose à lui proposer dans l'immédiat.

[Echo]

"Une inconnue faisant office de garde d'enfant" ? Pour un peu, elle aurait pu s'en offusquer. Si Floréal l'avait choisie pour ce boulot, c'est parce qu'il avait tout de suite remarqué que c'était une personne vraiment talentueuse, non ? Ou désespérée et sans le sou, avec un enfant à charge, plus probablement. Et son besoin d'argent n'avait peut-être pas été une garantie suffisante aux yeux de Floréal, alors quoi de mieux que de s'en prendre à la sécurité de son "fils" ?

Cette façon de faire lui rappelait quelqu'un. Quelqu'un qu'elle détestait par dessus tout, sans pour autant réussir lui remettre un nom et un visage. Foutue mémoire !

- Ça m'embête de le reconnaître, mais ce n'était pas si idiot de sa part d'enlever le petit. Bien sûr que j'aurais eu envie de le tuer encore plus que maintenant... mais j'aurais eu les mains liées.

Mais le chantage n'était vraiment pas quelque chose qu'elle appréciait. Vraiment pas.

- Bon, alors, nous sommes d'accord pour dire que ce se serait une bonne idée de mettre la main sur ce journal ? On a peut-être plus d'options qu'on ne le croit, ou peut-être moins, mais on ne le saura pas avant d'avoir mis la main dessus.

Puis elle s'arrêta soudain et sourit.

- Mais je n'arrête pas de dire "nous" alors que tu préfères peut-être te tenir éloigné de tout ça. J'ai une drôle de façon de gagner ma vie, je sais, et j'ai cru comprendre que tu avais trouvé quelque chose de ton côté. Alors, tu n'es pas obligé de... Voilà.

[Elzen]

« Au cas où je me serais mal exprimé : je parlais de l'avis de son commanditaire ou des autres gens travaillant avec lui. Bien sûr, lui sait aussi bien que nous qu'il aurait pu arriver à ses fins en capturant Ulysse. Mais ça, nous sommes les seuls à le savoir, de même que nous sommes les seuls à connaître tes talents. Pour n'importe qui ne t'ayant jamais rencontré… tu n'es qu'une fille qui gardait un gosse, et il aurait beaucoup de mal à les convaincre de l'intérêt de s'en prendre au gosse en question. »

S'ils entraient en possession du journal, cependant, cela pourrait se justifier d'avantage.

« Mettre la main dessus, pas forcément. Ça peut être beaucoup plus intéressant pour nous de faire en sorte que ce soient d'autres qui l'aient : ça détournerait les éventuelles représailles. Tant qu'ils s'entre-tuent, nous, on peut regarder ça tranquillement, et éventuellement achever les survivants à la fin. Mais dans tous les cas, j'aimerais bien y jeter un œil, oui, ne serait-ce que parce qu'on manque vraiment d'informations. »

Il sourit à la dernière remarque.

« J'ai décommandé ma soirée pour pouvoir la passer avec Ulysse et toi. D'accord pour ne pas voir le môme, mais, que ça te plaise ou non, je reste avec toi. Ça a l'air amusant, de toute façon. »

[Echo]

- Le plus probable, si on laisse la situation mûrir sans intervenir, c'est que Floréal se dégote un autre voleur pour avoir ce qu'il veut. Est-ce qu'il nous fichera la paix après ça ? Peut-être, peut-être pas, mais dans tous les cas, nous ne serons pas vengés, alors cette solution ne me convient pas.

Et en y réfléchissant, peu de solutions lui convenaient pour le moment.

- Écoute, trouvons ce journal, je pense que nous saurons quoi en faire. Rien ne nous oblige à prendre une décision maintenant.

Bon, la question de savoir quoi faire semblait réglée au moins en partie, il ne restait plus qu'à aborder un autre sujet qui intriguait beaucoup la tieffeline.

- Tu sais, je suis contente que tu sois avec moi, tout ça, mais je ne savais pas que les bardes étaient doués dans l'art... d'entrer par effraction chez les gens. À moins que tu ne souhaites détourner leur attention avec un numéro de jonglage. Euh... sans offense bien sûr, ajouta t-elle avec un sourire penaud.

[Elzen]

« Un autre voleur ? Sous-entendrais-tu qu'il trouverait – à plus forte raison dans cette ville – quelqu'un qui pourrait t'arriver à la cheville en la matière ? »

Oui, bon. Se montrer un peu flatteur ne pouvait pas faire de mal.

Pour le reste… eh bien, la question méritait sans doute quelques éclaircissements.

« Oh, tu sais, il y a toutes sortes de bardes. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, certains de ceux qui sont plus avancés que moi en matière de magie ont même pour spécialité de se rendre invisible. Invisibles. Des bardes. A-t-on idée ? »

Il lui décrocha un sourire amusé.

« En ce qui me concerne… je suis devenu barde davantage par nécessité que par passion, à l'origine. J'ai acquis les compétences dont j'avais besoin au fur et à mesure. »

Il savait à peu près crocheter une serrure, oui. Mais cela lui demanderait vraisemblablement largement plus de temps et d'efforts que ça n'en prendrait à sa compagne.

« Mais je m'attends à tout : cambrioler ne sera pas forcément le plus adéquat. On obtient parfois beaucoup plus en parlant avec les gens, selon la situation, et selon ce que l'on cherche. Bref, même si c'est toi l'experte, je peux quand même peut-être t'être utile. On verra bien. »

[Echo]

La première remarque la fit rire de bon cœur, d'autant qu'elle s'était plus ou moins dit la même chose sans oser le formuler à haute voix.

- Trouver quelqu'un qui m'arrive à la cheville ? Ça risque d'être impossible, j'en ai peur. Mais le pauvre ne saura jamais sur quoi il vient de s'asseoir, heureusement pour lui.

Cela aurait pu être le début d'une collaboration fructueuse, pour l'un comme pour l'autre. Quel idiot d'avoir tout gâché. Et tout ça pour quoi ? Juste pour lui signifier qu'il ne plaisantait pas ? Le message était passé.

- Bon, mon employeur est une ordure et j'imagine que je peux faire une croix sur le reste de l'argent. Tant pis, ce n'est pas grave, ce n'est pas comme si on avait l'intention de rester en ville longtemps, non ?

Pas assez longtemps pour qu'elle soit contrainte de trouver un travail honnête, elle l'espérait.

Mais tandis qu'ils faisaient route vers le port, pour trouver cette fameuse maison carrée, Chance fut contrainte de revenir à des considérations plus immédiates.

- Alors... puisque tu ne peux pas te rendre invisible, j'imagine que tu vas vouloir... parler ? Je m'attendais et je craignais que tu proposes cette option. J'ai l'habitude de rentrer par la porte de derrière, pas de prendre le thé avec les gens que j'ai l'intention de voler. Enfin, sauf si ce sont de vieilles dames inoffensives bien sûr. Mais d'après ce qu'on m'a dit, ce n'est pas une maison de retraite ici.

[Althéa]

Au Loyal, l'activité était quelque peu retombée après le repas de midi. Dryade, la serveuse semi-orque avait laissé tomber tablier et plateaux et assise à une table prenait une collation bien méritée. Titoeil quant à lui restait derrière son comptoir.

A l'approche de Mortis, il sourit aimablement, attendant qu'il prenne place pour le servir. Il n'était pas de ces taverniers qui sautaient sur les clients dès leur entrée.

[Mortis]

Alors qu'il pénétrait dans la taverne, jetant un coup d’œil discret au alentour, les murs lambrissés, les grandes tables rectangulaires les petites table rondes, cette taverne était fort sympathique Mortis comprit pourquoi son "ami" le garde du port l’appréciait, la taie dorée était un furoncle purulent à côté ! et le sourire de la semi-orque risquait d’être plus bien plus aimable que celui de la rombière du bouge aux portes de la ville... Mais il n’était pas la pour l'architecture des lieux ou faire la conversation à la serveuse il avait un tâche à accomplir...

Il se dirigea vers le tavernier avec le sourire le plus aimable du monde, et s'adressa à lui :

- Bien le bonjour ami tavernier ! Excuse-moi de déranger, je me nomme Phileas Frogg je viens de la part de deux amis qui sont passés ici il y a peu... en effet la voleuse engagé par Floréal à du, de toute évidence, d’assurer personnellement que le gamin allais bien et donc venir au Loyal, toujours dans son jeux d'acteur, il prit un air peiné :
- Ooh... certainement que te donner leurs noms n'a que peu d’intérêt, au vu du caractère illustre de ton établissement, tu ne dois pas forcement retenir le nom de tout le monde, mais leur accoutrement a peut-être retenu ton intention ? demanda-t-il Une jeune femme et un jeune homme qui portent des capuches ! Cela te dit quelque chose ? enfin peu importe...si le tavernier pouvait lui en apprendre plus sur les deux tourtereaux tant mieux, sinon tant pis ils m'ont demandé de donner un message en main propre à un enfant et son père, qui logent ici !