La Couronne de Cuivre

RP : Retour à l'abri

Astrée avait elle aussi éclaté de rire devant l'allure de son compagnon, maculé de boue de la tête aux pieds. Elle peinait à garder son équilibre sur le sol glissant, et n'osait plus faire un pas. Et elle sentait la boue qui commençait à sécher sur la peau de ses chevilles et de ses mains, promesse de démangeaisons peu agréables.
- On n'a plus qu'à trouver un beau lac limpide pour se décrasser, on dirait... Première Neige en a peut-être vu un dans les parages ? Enfin, je veux dire... En-dehors de cette tourbière ? Et on ferait bien de rejoindre nos montures et de vérifier si nos vêtements de rechange sont restés au sec. Mais je ne pense pas que nos chevaux se soient risqués dans pareil bourbier, ils ont dû rester sagement à proximité du chemin, là où on les a laissés...

RP : Retour à l’abri

Kasumi se désolait de ses bottes émettant des bruits spongieux à chaque pas. Comme l’avait suggéré Astrée, ils n’avaient plus qu’à abandonner leur partie de chasse pour aller se décrasser. Dans ces conditions, il serait presque impossible de s’approcher suffisamment d’une proie pour la surprendre de toute façon. Les vagues tentatives pour retirer la boue de son visage n’avaient fait que l’étaler et le demi-elfe renonça avant de passer ses bras autour de la taille de sa compagne, soit disant pour garder son équilibre.

- J’espère que tu aimes ma tenue actuelle parce que je t’emmène au bal ce soir.

Les chevaux étaient à effectivement à l’endroit où ils les avaient laissé et dévisagèrent leurs cavaliers d’un air… réprobateur. L’expression d’Ombrage notamment signifiait clairement qu’il ne comptait pas porter Kasumi avant qu’il ait procédé à un nettoyage en règle. Première Neige leur offrit la solution en leur indiquant un point d’eau situé heureusement non loin, en léger surplomb de la tourbière. Avec un peu de chance, le cours d'eau leur permettrait en outre de pécher leur pitance ou de surprendre un animal venu s'y abreuver.

RP : Retour à l'abri

Astrée tenta bien de repousser Kasumi lorsqu'il entreprit consciencieusement d'achever de la couvrir de boue en s'agrippant à elle... mais elle faillit glisser et dut se résoudre à le laisser s'appuyer sur elle, achevant de salir sa tunique.

Prince des Frelons évita ostensiblement son contact... et se transforma rapidement en abeille, histoire d'aller butiner plus loin. Et Ombrage n'était guère plus coopératif.
C'est donc à pied qu'ils cheminèrent jusqu'au point d'eau. Un minuscule étang, et une rivière. Astrée jeta machinalement un coup d'oeil dans les environs pour vérifier qu'ils étaient seuls. Puis, d'un geste rapide, elle ota ses chaussures, sa tunique et ses chausses et plongea dans l'eau froide, sans même vérifier si Kasumi la suivait.

RP : Retour à l’abri

Kasumi ne perdit que quelques instants à observer sa compagne plongée dans l’eau froide avant de l’imiter. Ses vêtements étaient poisseux et raidis par la tourbe en train de sécher. Il faudrait songer rapidement à faire une lessive intensive sous peine de ne plus pouvoir jamais les remettre. Mais pour le moment, l’urgence était de se débarrasser de la crasse qui commençait à lui donner de sérieuses démangeaisons. Le petit cours d’eau était juste assez large et profond pour que les rôdeurs aient de l’eau jusqu’à la taille à moins de s’accroupir dans son flot. Le demi-elfe commença à se frotter, timidement à l’écart d’Astrée avant de la rejoindre quand le plus gros de la tourbe se fut dissoute. Il l’aspergea d’eau par jeu, arguant qu’elle en avait besoin. Pourtant, la rôdeuse était bien moins sale que lui et il aurait besoin de davantage de temps qu’elle pour se laver les cheveux.

RP : Retour à l'abri

Astrée s'était débarrassée de la boue plus rapidement que son compagnon, et elle était déjà presque propre lorsqu'il s'amusa à l'asperger d'eau. Elle y répondit par un plongeon, s'immergeant complètement. Elle se plaqua tout au fond de l'eau, saisit les chevilles de son compagnon, et entreprit de le déséquilibrer, le faisant chuter pour un bain bien mérité... et amplement nécessaire.
L'eau autour d'eux était devenue trouble et brunâtre, témoin de la quantité de boue qu'ils avaient accumulée. Elle attendit que son compagnon émerge après son bain forcé, et ne lui laissa pas le temps de parler.
- Je remonte sur la berge prendre un savon pour te laver les cheveux. Essaie de ne pas trop bouger, que la boue se décante un peu, il nous faut de l'eau claire.... Je vais me charger de te faire un bon shampoing.
Elle ne précisa pas qu'elle en profiterait sans doute pour le couler à nouveau, rinçage oblige....

RP : Retour à l’abri

Kasumi ne protesta pas à la fuite d’Astrée. Il savait qu’il n’aurait pas le dessus dans leur jeu aquatique aussi décida-t-il de prendre le parti de profiter de la baignade et des attentions de sa compagne. Il acheva rapidement de se délester des restes de boue s’étant infiltré sous ses chausses et sa tunique puis attendit sagement le retour d’Astrée, s’efforçant de ne pas fixer trop attentivement son corps dénudé. Il finit par s’asseoir dans le lit glacé de la rivière pour masquer tenter de réprimer les effets que cette observation avait sur son corps. Rougissant légèrement, il tourna le dos à la jeune femme lorsqu’elle vint le rejoindre avec le savon.

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Astrée ne parut pas remarquer l'émoi que tentait de dissimuler son compagnon. Elle s'approcha de lui et se mit en devoir de lui laver les cheveux. Elle prit grand soin de mettre deux fois plus de savon qu'à l'ordinaire, et frictionna longuement le cuir chevelu de son compagnon, le massant vigoureusement. Petit à petit, la boue s'évacuait de ses cheveux, et elle put les enduire d'huile pour les dêméler, et, accessoirement , les parfumer. Elle se dit qu'elle avait bien fait d'acheter cette huile au village.
-Tes cheveux auront la même odeur que les miens, maintenant, fit-elle avec tendresse. Ils sont propres, tu peux te relever... Enfin, sauf si tu tiens à continuer à te cacher... Si tu permets, je prend le temps de me laver aussi les cheveux avant de faire un peu de lessive...

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Le massage de son cuir chevelu et la sensation de propreté que le savon et les huiles avaient permis détendirent le rôdeur qui se laissa faire sans bouger. Toutefois, Astrée parvint à le faire rougir à nouveau par sa remarque si bien choisie. Elle savait ou alors faisait comme si. Dans un cas comme dans l’autre, le demi-elfe se sentait pris en faute. Il décida néanmoins de ne pas se laisser impressionner et se releva avant de répondre aussi calmement qu’il put. Fort heureusement, la séance de lavage de cheveux l’avait détourné de ses aspirations indésirables.

- Veux-tu que je t’aide pour tes cheveux ? Les tiens sentiront toujours meilleur que les miens. En tous cas, j’aurai toujours grand plaisir à les sentir. Mais si tu préfères t’en occuper toi-même, je vais faire la lessive.

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Astrée sourit.
- Oh oui, je serais ravie que tu m'aides... En fait, je disais cela simplement pour savoir si tu le proposerais. J'adorerais ça, c'est si agréable de te sentir masser ma tête et caresser mes cheveux. La lessive attendra bien un peu...
A son tour, elle s'agenouilla dans l'eau, tournant le dos au rôdeur, pour qu'il puisse confortablement atteindre sa tête. Elle ferma les yeux, prête à se détendre sous le massage, laissant ses pensées vagabonder. Oui, la lessive attendrait. Ils auraient vite fait d'enfiler des vêtements de rechange et de laver leurs vêtements sales. La lessive sècherait en route, sur le dos d'Ombrage... Elle sentait les mains sur son cuir chevelu, et petit à petit, ses muscles se détendre. Elle se sentait si bien...

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Kasumi ne se fit pas prier, souriant du bonheur simple de pouvoir un peu s’occuper d’elle. Il procéda avec application et délicatesse, massant l’imposante chevelure bouclée qu’il admirait tant chez sa compagne. Les cheveux d’Astrée n’étaient du reste pas vraiment sales mais aucun d’eux ne semblait vouloir le remarquer, chacun prenant autant de plaisir à ce moment de partage simple. Lorsqu’il les eu soigneusement savonné, il prévint la jeune femme avant de les rincer doucement avec l’eau fraiche puis les essora lentement, prolongeant encore ses caresses qui effleuraient sa nuque et ses épaules sans jamais vraiment les toucher.

- Attends un instant.

Il s’éloigna un instant pour revenir avec une serviette sèche qu’il employa à sécher les cheveux de sa belle. Evidemment, il ne s’arrêta pas en si bon chemin et appliqua la serviette sur le haut de ses épaules trempées elles aussi.

- Si on ne les couvre pas un peu, tu risques d’attraper froid par cette température. Je crois que la boue d'ici a vraiment des vertues étonnantes, ta peau me paraît encore plus douce... Il faudra venir plus souvent faire trempette.

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Astrée avait fermé les yeux, se relaxant sous l'effet du doux massage que son compagnon exerçait sur son cuir chevelu. Elle frissonna lorsqu'il versa l'eau froide, et sourit lorsqu'il apporta une serviette.
- Merci, fit-elle, reconnaissante. Mais je ne crois pas avoir envie de me baigner à nouveau dans une eau aussi glacée. Le petit bassin sous la cascade près de chez moi est moins froid.... Enfin, il me semble....

Elle se redressa, déposa un léger baiser sur les lèvres de Kasumi en signe de remerciement, et remonta sur la berge, achevant vigoureusement de se sécher. Elle ne tarda pas à se rhabiller chaudement : même si son compagnon adorait la voir déambuler nue, ce n'étaitvraiment pas le moment de prendre froid.
Elle frotta ses chaussures avec de l'herbe pour tenter d'enlever la boue collante avant de les enfiler, puis elle prit un bout de savon pour laver de son mieux ses chausses et sa tunique, laissant Kasumi s'occuper ses siens. Il aurait fallu de l'eau chaude... Mais elle ne voulait pas prendre le temps de faire un feu. Ils pourraient les laver à nouveau le soir, à l'auberge.

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Le rôdeur ne fut tout de même pas fâché de quitter le cours d’eau glacé et d’enfiler des vêtements propres. Ses vêtements étaient presque irrécupérables après leur immersion dans la tourbe et il dut s’échiner de longues minutes pour obtenir un résultat satisfaisant avec cette eau froide. Il faudrait recommencer le soir même mais pour l’heure, il parvint à retirer le plus gros de la boue sur ses chausses et sa tunique sans qu’elles soient propres pour autant. Ses bottes lui posèrent encore plus de problème. Il était obligé de les remettre mais dut les inonder à plusieurs reprises pour en extraire toute la tourbe. Il dut ensuite se résoudre à les enfiler mouillée, sentant immédiatement la gêne du froid sur ses pieds. Lorsque la lessive fut enfin achevée, il était plus que temps de se remettre en quête de gibier, la rivière dans laquelle ils avaient pris leur bain ne semblait en effet pas très poissonneuse.

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Malheureusement pour eux, leur présence et les éclats de voix et de rire avaient apparemment fait fuir tous les animaux des alentours. Il leur fallait soit attendre sur place et guetter silencieusement leur retour, soit s'éloigner nettement. Ils choisirent cette dernière option, désireux de gagner du temps, et se remirent en route dans la direction approximative où ils espéraient rejoindre le chemin qu'ils avaient eu la mauvaise idée de quitter. Ils ordonnèrent à leurs montures de rester pour l'instant sur place, et de les rejoindre quand ils leur en donneraient l'ordre.
Ils se trouvaient légèrement en surplomb de la tourbière, dans une zone à la végétation plus clairsemée qui leur permettait de voir assez loin - mais offrait le même avantage à leurs proies éventuelles.
- Le mieux serait que l'un de nous parte silencieusement en avant, et que l'autre joue les rabatteurs. Peut-être avec l'aide de ta louve ? Il doit bien y avoir quelques lièvres ou canards dans les parages...

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Le rôdeur approuva d’un hochement de tête et, après avoir observé le terrain, il désigna une éminence rocheuse qui formait une excellente plate forme de tir un peu plus loin et expliqua son plan dans un murmure :

- Excellente idée. Tu es meilleure grimpeuse que moi et plus discrète aussi. Combien de temps te faut-il pour atteindre ce petit sommet ? Une fois en haut, il te suffira de te cacher jusqu’à ce que Première Neige et moi t’amenions des proies à tirer.

La formation rocheuse en question présentait un à-pic de quelques mètres de ce côté mais il était probablement possible d’y grimper plus facilement en la contournant. Dans le cas contraire, le demi-elfe doutait qu’elle représente un défi insurmontable pour Astrée.

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Astrée hocha la tête.
- Donne-moi vingt bonnes minutes d'avance, que j'aie le temps de grimper et m'installer confortablement avant que les proies arrivent.
Elle prit l'arc de Kasumi, meilleur que celui qu'elle avait bricolé quelques jours plus tôt, et se mit en route. Pour éviter de laisser des traces ou des odeurs, elle préféra faire un petit détour et escalader le petit promontoire par le côté opposé, qui offrait l'avantage d'être facile d'accès.
Vingt minutes plus tard, comme elle l'avait annoncé, elle était en place, accroupie au milieu des rochers, parfaitement immobile, sa tenue se confondant avec la pierre qui l'environnait. Elle avait encoché une flèche et se tenait prête à tirer.

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Kasumi et Première Neige n’avait pas chômé pendant ce laps de temps, tâchant de découvrir des traces de gibier sans les mêmes soucis de discrétion qu’Astrée. Première Neige fut la plus chanceuse grâce à son odorat aiguisé. Elle détecta une colonie de lapins mais ceux-ci retournèrent dans leur terrier avant qu’elle parvienne à les piéger. Elle eut plus de réussite avec un daim que le demi-elfe jugea cependant trop jeune pour être tiré sans nécessité.

Leurs efforts furent enfin récompensés lorsqu’ils trouvèrent la trace d’autres daims en suivant discrètement le premier. La louve les contourna avant de charger pour les faire fuir vers Kasumi qui n’eut aucun mal à refermer le piège. Bientôt trois daims adultes se dirigèrent vers la position d’Astrée. L’un deux perçut le piège et s’écarta de la trajectoire mais les deux autres vinrent se placer dans la ligne de mire de la rôdeuse.

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Astrée prit son temps pour viser soigneusement l'un des daims. Si elle l'abattait, ils auraient assez de viende pour plusieurs jours. Sa proie était trop occupée à fuir ses deux prédateurs pour penser à regarder en hauteur, et la rôdeuse était si parfaitement immobile qu'elle ne l'aurait sans doute pas remarqué.
Calmement, elle visa l'animal, juste à hauteur de la jugulaire, le laissa s'approcher encoresans perdre de vue se cible. Et tira.

La flèche se ficha dans le cou de la bête. Par prudence, et pour ne pas faire souffrir inutilement l'animal maintenant qu'il était blessé, elle tira aussitôt une deuxième flèche, prenant soin d'envoyer un trait mortel. Kasumi et Première Neige s'approchaient déjà de la proie au sol. L'autre daim, voyant son compagnon touché, avait brutalement fait un écart et galopait de plus belle.

Elle se hâta de redescendre de son promontoire, sans souci de discrétion cette fois-ci, et par le chemin le plus direct.
- Je l'ai eu ?, questionna-t-elle par acquis de conscience, essoufflée.

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Le rôdeur s’était penché sur l’animal touché pour constater que le second trait l’avait tué sur le coup. A peine eut-il le temps de relever la tête qu’Astrée se trouvait déjà en bas de la pente. Dans un geste spontané et joyeux, il ouvrit les bras pour l’y accueillir. La chasse avait été bonne. Avec la quantité de viande que leur offrait le daim, il était inutile de traquer d’autres proies et ils pouvaient enfin reprendre leur route malgré les déboires de la matinée.

- Tu as été parfaite. Un très joli tir.

Le rôdeur était lui aussi essoufflé par sa course frénétique pour entraîner les animaux dans le piège et sa voix en était légèrement affectée.

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Astrée laissa Kasumi la serrer dans ses bras avec un plaisir évident. Elle finit par se dégager et sourit.
- On a de la viande pour un moment. Il faut juste qu'on prenne le temps de le dépecer.

A deux, l'opération fut rondement menée. Première Neige, à l'affut, guettait les morceaux que ses compagnons de chasse lui laisseraient. Ils se réservèrent les cuisseaux et les flancs, plus riches en viande, et lui laissèrent les abats, plus longs à préparer, et qui pour un prédateur animal était un met de choix. et puis, elle savait les déchiqueter tellement plus efficacement qu'eux. Elle avait également tous les os à sa disposition : ils avaient laissé une bonne quantité de viande y adhérer, à la fois pour aller plus vite dans leur dépecage, et parce qu'ils savaient quelle avait amplement mérité sa part.

Ils avaient rappelé leurs montures, et Prince était déjà là, bourdonnant allègrement autour d'eux. La viande ne l'attirait guère, quelle que soit la forme qu'il prenait, et il se mit rapidement un peu à distance, sans doute incommodé par l'odeur. Ombrage arrivait lui aussi, précautionneusement, peu désireux de s'approcher trop près de la carcasse, devinant sans dote qu'il aurait à en transporter les restes...

RP : Retour à l’abri

Les rôdeurs emballèrent avec application les pièces de viande qu’ils ne pourraient pas consommer tout de suite à l’aide de toile huilée. Malgré tout, la venaison devrait être consommée dans les jours à venir sous peine de rancir. Malgré les objections d’Ombrage, les morceaux furent répartis parmi les sacoches qu’il portait en plus de son cavalier. Prince des Frelons, toujours sous sa forme d’insecte, échappa comme de coutume à la répartition des charges et sembla narguer son infortuné compagnon.

Malgré le temps passé à chasser et celui perdu dans la tourbière, les deux rôdeurs estimaient pouvoir encore atteindre le village avant la tombée de la nuit, à condition de ne pas lambiner en chemin et d’écourter la pause déjeuner. Ils ne perdirent donc pas un instant de plus avant de se mettre en selle, poussant leurs chevaux au galop dans la prairie verdoyante du haut plateau.

RP : Retour à l'abri

Ils finirent par rejoindre le chemin qu'ils avaient quitté un peu plus tôt, et qui montait lentement, s'élevant petit à petit en altitude. L'humidité ambiante avait disparu, remplacée par les chauds rayons d'un soleil printanier, et le chemin était pour l'heure suffisamment large pour pousser leur monture au galop. Ils ne s'en privèrent pas, cavaliers comme monture prenant plaisir à cette pointe de vitesse.
Ils firent halte à la mi-journée, et s'assirent sur quelques rochers au soleil, laissant les montures se reposer un moment. Un petit point d'eau, non loin, permettait aux chevaux de boire - et aux cavaliers de remplir leurs gourdes.
Ils mangèrent un repas froid, composé d'un reste de jambon et de fruits. Ils n'avaient pas le temps de cuire leur viande s'ils voulaient arriver au village avant la nuit. Astrée ne connaissait pas ette portion du parcours, ni d'ailleurs le village, qu'elle n'vaait fait qu'entrevoir de très loin dansune expédition ancienne. Elle se souvenait qu'il était blotti au fond d'une vallée, au bord d'une rivière, mais peinait à le situer par rapport à l'endroit où ils se trouvaient. Normalement, la petite route qu'ils suivaient y menait tout droit. Restait à savoir au bout de combien de lieues.
- Tiens, regarde, il y a quelques champignons... Je sais bien qu'on mange dans une auberge ce soir, enfin j'espère, mais on pourrait peut-être en cueillir pour demain ?

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Kasumi trouva l’idée lumineuse et s’empressa d’y ajouter un défi pour agrémenter la cueillette. Celui qui récolterait le plus de champignon aurait droit à un massage pour le détendre le soir même. Evidemment, le rôdeur ne se pressa pas pour trouver des champignons, laissant volontairement une belle avance à Astrée. L’issue du concours ne fit rapidement aucun doute et le demi-elfe reconnut facilement sa défaite, s’inclinant devant l’habileté et le sens de l’observation de sa compagne, pas dupe pour le moins du monde. Toujours était-il qu'ils accumulèrent une bonne réserve qui pourrait servir à agrémenter au moins un bon repas.

RP : retour à l'abri

La cueillette avait été rapide, et ils avaient la sensation de n'avoir pas perdu trop de temps. Ils l'espéraient du moins. Ils se remirent en route, suivant le chemin qui montait toujours aussi paresseusement, serpentant dans les bois de conifères, à flanc de montagne. L'après-midi était déjà bien avancée lorsqu'ils arrivèrent au col, d'où les attendait une vue plongeante sur la vallée au-delà. Juste au-dessous d'eux se trouvait le village dans lequel ils espéraient dormir.
En guise de village... ce n'était guère qu'un gros hameau de maisons agglutinées au pied de la falaise, les maisons s'étirant le long d'un ruisseau qui jaillissait de la paroi rocheuse. Astrée se prit à douter de la pr"sence d'un auberge dans une aussi petite agglomération. Après tout, elle n'y avait jamais mis les pieds, et, lorsqu'elle l'avait aperçu depuis l'autre côté de la vallée, elle n'avait pas cherché à savoir s'il était important. Peut-être, à défaut d'auberge, trouveraient-ils quelqu'un pour les héberger dans une grange ?
Le chemin pour y parvenir faisait de larges boucles, descendant lentement, en lacets. Ils n'y parviendraient pas avant deux ou trois bonnes heures. Juste à la tombée de la nuit.

RP : Retour à l’abri

Kasumi observa un instant le hameau avant de se fendre d’un commentaire sur un ton léger :

- Au moins, nous n’aurons certainement pas à craindre l’agitation de nos voisins cette nuit. A moins bien sûr que l’arrivée d’une aussi jolie voyageuse que toi ne soit un tel évènement que les villageois décident d’organiser un bal.

Le demi-elfe aussi craignait de ne pas trouver de chambre à louer dans une localité manifestement à des lieues de toute route commerciale. Il faudrait probablement user de diplomatie pour obtenir bon accueil et le droit de dormir dans une remise. Enfin, les bonnes surprises étaient toujours possible et s’attarder en conjectures ne les ferait pas arriver avant la nuit. Les rôdeurs reprirent donc leur progression, de plus en plus prudent à mesure que la luminosité baissait et qu’ils approchaient des premières maisons de la localité. Kasumi avait pris la tête, plaçant sa monture plusieurs foulées devant celle d’Astrée.

RP : Retour à l'abri

Le chemin qu'ils suivaient descendait lentement, dans un paysage verdoyant de pâturages et de bosquets. Petit à petit, le paysage se modifiait. Quelques champs cultivés annonçaient les premières fermes. Au détour d'un virage, le chemin offrait des vues magnifique sur le petit bourg.
L'essentiel du village était construit autour d'un petit pré communal carré, où on devinait quelques cheveaux à l'attache, sur lequel donnait chaque maison. Le ruisseau jaillissant de la falaise serpentait paisiblement au milieu de ce pré, rejoignant une centaine de mètres plus loin le sentier par lequel arrivaient les rôdeurs. La route longeait ensuite le ruisseau, s'éloignant du village. Les deux voyageurs la quittèrent et suivirent le petit sentier, visiblement très fréquenté, qui rejoignait le hameau.

Arrivés sur le pré qui faisait office de place centrale, ils hésitèrent, cherchant du regard une maison qui pourrait évoquer une auberge, ou, à défaut, quelqu'un qui pourrait les renseigner. Un peu plus loin, une femme entre deux âges prenait de l'eau au ruisseau. Une autre, sur le pas de sa porte, était occupée à filer de la laine, profitant des dernières lueurs du jour. De délicieux fumets de soupe s'élevaient des habitations, et Astrée s'aperçut qu'elle avait faim. Le repas pris sur le pouce était bien loin....
- Vous cherchez quelque chose ?
Ils sursautèrent, surpris d'être ainsi interpelés. Derrière eux se trouvait un homme d'une cinquantaine d'année, l'air plutôt revêche, voire méfiant.

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Kasumi s’était plus ou moins attendu à susciter la méfiance des villageois qui ne devaient pas voir arriver des voyageurs armés tous les jours. Il s’efforça donc à répondre d’un ton diplomate et aimable en faisant faire lentement volte face à Ombrage pour faire face à leur interlocuteur.

- Bonjour, nous sommes des voyageurs de passage et nous espérions trouver refuge pour la nuit. Vous pensez que ce serait possible ?

Première Neige, comme de coutume lorsqu’ils approchaient de zones habitées - fussent-elles aussi modeste que ce hameau – s’était éloignée pour se dissimuler dans les fourrés à quelque distance des premières maisons mais toujours à portée de voix.

RP : Retour à l'abri

Le villageois lui jeta un coup d'oeil méfiant, détaillant les épées qu'il portait à la ceinture, examinant ensuite l'équipement d'Astrée. Mais ce ne semblait pas être cela qui l'inquiétait.
- P't'êt ben, finit-il par répondre. Vous venez d'où, et vous allez où ?
Ce fut Astrée qui répondit, devançant Kasumi malgré sa timidité, d'une voix un peu intimidée, se disant qu'ils auraient peut-être moins d'inquiétude face à une femme.
- Nous venons de Deux - Ponts, près d'Evendum, en passant par Haute-Roche. Et nous nous rendons chez moi, j'habite un peu après le hameau de Grange-Blanche.

L'homme se râcla la gorge pour toute réponse, un peu embarrassé.
- Ben... Y'a le père Brunepeyre qui a deux ou trois chambres à louer aux voyageurs. Mais il risque de se méfier, vu le dernier qu'il a eu... 'Fin, vous avez l'air d'être des gens normaux... Il habite la maison blanche à un étage là-bas, à côté de la salle des fêtes. C'est la plus haute du village. Vous verrez bien s'il accepte... D'ailleurs, regardez, il sort juste, il va sans doute chercher du bois. Je vous laisse, ajouta-t-il en commençant à s'éloigner, on m'attend.
L'homme qu'il leur avait désigné était de haute stature, large d'épaule, les cheveux grisonnants. Il semblait avoir lui aussi une cinquantaine d'années.

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Kasumi aurait voulu interroger l’homme plus avant sur ce dernier visiteur mais il s’était éloigné rapidement sans donner de signe de vouloir poursuivre la conversation. Il n’avait même pas pris la peine de donner son nom… Il ne restait donc plus qu’à parler au colosse grisonnant. Après un bref échange de regard avec Astrée, le rôdeur mit pied à terre et s’avança tranquillement vers l’aubergiste de circonstance et le salua poliment :

- Bonjour ! Nous sommes de passage. On nous a dit que vous seriez peut être susceptible de nous louer une chambre pour la nuit.

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L'homme ne répondit pas immédiatement. Il dévisagea Kasumi des pieds à la tête et fit de même avec Astrée, l'air soupçonneux.
- Z'avez l'air normaux.... Qu'est-ce qui vous amène dans la région ? Vous n'êtes pas des magiciens, ni des sorciers, ni des druides, j'espère ?, questionna-t-il d'une voix bourrue.
Cette fois-ci, Astrée laissa Kasumi répondre.

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Intrigué, Kasumi dévisagea l’homme à son tour avant de répondre d’un ton incertain mais où pointait une certaine curiosité :

- Nous ne sommes rien de tel si c’est ce que vous entendez par normal. Auriez-vous eu des déboires avec des pratiquants de la magie ?

Le ton était un peu plus bourru qu’il ne l’aurait souhaité aussi s’empressa-t-il d’ajouter pour aplanir les angles :

- Nous n’avons aucune intention de vous créer d’ennui en tous cas et vous nous dépanneriez s’il vous restait une chambre à louer.

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