La Couronne de Cuivre

« Tenons-nous à distance de ces effluves délétères », déclara Alchem, d’un ton toujours calme.

On aurait presque pu croire que l’attaque l’avait laissé de marbre. Il n’en était rien et lorsqu’il reprit, un soupçon de colère perçait dans sa voix.

« Une tentative d’assassina, sur votre propre personne, pour me faire porter le chapeau... Ce n’est plus de la divergence d’opinion, mais de la trahison. Ou alors les Drow et leurs sbires sont déjà là. Je ne peux pas ignorer ça. La sécurité de Lameroy est compromise. Daïn Briseroche, vous devriez sans tarder vous entourer de membres sûrs. Nous devrions aussi retrouver mon escorte. Je crains que nos ennemis ne cherchent à provoquer par tous les moyens des incidents diplomatiques. »

Ce qui faisait enrager Alchem, s’était que cette ville, c’était aussi la sienne. Il avait des amis à Lameroy. Il y avait dormis des centaines de fois. Il avait ses habitudes, il appréciait sa culture. Alors bon sang, il était prêt à faire le ménage si on lui en laissait l’opportunité.

Le général était du même avis : même s’il n’aurait pas cru possible d’être la cible d’un attentat à l’intérieur de l’enceinte de la ville, il fallait se rendre à l’évidence : leur ennemi avait au moins un coup d’avance sur eux. Et rester ici pour enquêter ne ferait que les exposer davantage. Le nain emmena aussitôt Alchem à travers des ruelles et des tunnels détournés pour éviter de se retrouver à nouveau dans la ligne de mire d’un tir hostile. A la faveur de la protection d’une venelle, il lui exposa ses premiers sentiments :

- Je vais devoir alerter la garde pour retrouver ces assassins et boucler toutes les sorties de la ville. Je doute qu’il s’agisse de nains : aucun d’entre eux n’aurait pu se montrer aussi discret. Ou alors il y a aussi des mages à l’œuvre. Par Clangeddin, donnez-moi plutôt une bonne mêlée que ces ruses de lâches !

Alchem, toujours vigilant, lui exposa également le fond de sa pensée.

« Daïn, si ce ne sont pas des nains, il n’est pas impossible que nous ayons affaire à des svirfnebelins à la solde des Drow. Si ces gnomes ont obtenus quelques informations, ils peuvent s’introduire à Lameroy en se faisant passer pour mes patrouilleurs. Peut-être ai-je tort, mais on ne doit rien négliger. On doit absolument trouver qui sont ces assassins. Donnez l’alerte. Il faut que tous les gnomes des profondeurs présents en ville me soient présentés, je reconnaitrai les imposteurs. Je dois aussi retrouver mon escorte et voir les corps. »

Le nain hocha gravement la tête et mena son compagnon jusqu’au poste de garde le plus proche où il put revêtir son rôle de général. Dès lors, l’alerte lui fut donnée, une escorte lui fut attribuée quelques minutes plus tard et il insista pour qu’Alchem l’accompagne. Bien malheureusement, il pouvait davantage se fier à cet étranger qu’à ses propres hommes.

Les ordres ayant mis les processus en mouvement, ils pouvaient à nouveau se concentrer sur leur tâche première et se rendre à la caserne où étaient conservés les corps des svirfneblins et où avait été menée l’escorte d’Alchem. Dès qu’ils arrivèrent devant la morgue, un sous-officier vint à la rencontre du général et lui annonça :

- Mon général, quelque-chose est arrivé aux corps des gnomes. Nous avons dû les mettre en quarantaine…

Quand le général demanda des détails, le sous-officier lui expliqua que les corps avaient été découverts, une heure plus tôt, couverts de moisissures et de champignons. Un prêtre et un herboriste avaient été mandés pour déterminer si les champignons étaient dangereux et quelle était leur origine. Il semblait plus sage d’attendre le résultat de leurs analyses avant d’aller examiner ce qu’il restait des corps. En attendant, le général manda son interlocuteur réunir la liste des personnes ayant eu accès à la morgue, à commencer par le matin. Il se tourna ensuite vers Alchem pour lui demander :

- Souhaitez-vous parler aux membres de votre escorte ?

« Et bien, puisque les champignons semblent le permettre, allons examiner les corps. »

En matière de champignon, les svirfnebelins étaient incollables. Les mages qui accompagnaient Alchem allaient pouvoir faire leur propre examen, leurs propres constatations. Avec les récents événements, le chef des patrouilleurs voulait un rapport de première main, sans compter qu’il désirait vérifier si les corps appartenaient ou non aux natifs de Lameroy. Peut-être que l’infection allait empêcher cette identification, mais en temps ordinaire, la teinte de la peau suffisait à se faire une idée à ce niveau. Les gnomes des profondeurs adoptaient la couleur des roches majoritaires à leur lieu de naissance, d’où une certaine homogénéisation de l’épiderme au cœur d’une même cité.

Convaincre le général, probablement et c’était tout ce qui importait, pour l’heure. Alchem lui fit part du rapport en n’omettant aucun détail. Puis il se livra à quelques conjectures.

« L’échantillon de peau me laisse perplexe. Honnêtement, j’aurais été moins surpris si on avait identifié quelqu’un de chez moi. ça aurait été des prisonniers récents sous domination. Là, c’est un entre-deux bizarre. Il n’y a pas d’autre communauté de svirfnebelins dans la région. En fait, la seule chose concrète qu’on a, ce sont les champignons. On les trouve sur la route commerciale et maintenant ici, sur ces cadavres. Des cadavres qu’on a semble-t-il cherché à défigurer, comme si on ne voulait pas que nous puissions les voir. J’ai une piste à suivre, ce qui n’occulte en aucun cas ce qui s’est passé un peu plus tôt. On doit mettre la main sur les assassins. L’ennemi est dans vos murs. »

Le général écouta avec une grande attention son rapport : il l’avait invité, lui et son escorte, dans un bureau fermé de la caserne pour qu’ils puissent deviser plus à leur aise et surtout à l’abri des espions. Il se hasarda à une hypothèse concernant les svirfneblins :

- Se peut-il qu’il s’agisse d’esclaves de longue date dont les ancêtres auraient pu appartenir à votre cité ou à votre clan ? Quant aux assassins situés dans les murs, je ne veux pas qu’ils rentrent dans leur trou : j’ai ordonné que les portes de la ville soient fermées et que les patrouilles soient renforcées mais je crains qu’il ne faille prendre des risques pour les retrouver. Et comme ils veulent me tuer, ou vous d’ailleurs, je ne vois pas d’autre stratégie que de les attirer à nous en servant d’appât. A moins que vous ayez une meilleure suggestion à me faire ?

« Votre hypothèse sur les corps svirfnebelins est plausible. Lors de la dernière guerre, nous avons eut bien des captifs. »

Il en avait libéré une partie lors de son fameux assauts sur la cité Drow qui l’avait rendu si célèbre parmi les siens. C’était lors de cet assaut surprise qu’il avait défiguré la grande prêtresse de Lolth. Et tout cela avait été rendu possible grâce à la vanité des elfes noirs qui n’imaginaient pas un seul instant que les gnomes oseraient venir jusque chez eux. Un acte héroïque donc... mais qui n’avait pas pu sauver tout le monde.

« Et pour votre idée... je suis perplexe. Le risque est énorme. S’il vous arrive quelque chose, à vous ou à moi, les relations de nos cités respectives vont être mis en péril. J’aimerais que nous gardions cela en dernier recourt. Ou alors... on procède par des moyens magiques. Il existe des sortilèges capables de créer des doubles illusoires. »

Alchem marqua une pause puis reprit.

« Mettons-nous dans la tête de ces assassins. Ils ont raté leur coup. Ils savent qu’on va prendre des précautions. Si on s’expose trop, ils vont trouver ça bizarre, à moins qu’ils soient idiots. Mais je ne le pense pas. Montons une opération bidon. Une opération prétendument secrète, mais vous en parlez tout de même autours de vous. Je suis certain que l’information va filtrer. Je m’expose avec une illusion de vous. Je sers d’appât et les assassins vont le savoir. Ils vont se croire malin car on va nous même ménager la faille dans notre plan, une faille qu’ils vont avoir l’impression de trouver. Cette faille, c’est de vous assassiner pendant que j’ai le dos tourné. Vous serez cacher dans un lieu connu de nos ennemis puisque l’information aura filtrée. La seule chose vraiment secrète, c’est que ma garde sera avec vous. J’ai une absolue confiance en eux. Et si les assassins, me saute dessus parce qu’ils sont idiots, j’aurai de quoi les recevoir. »

Ce plan tordu faisant la part belle à la manipulation était typiquement un plan Drow.

Le général se lissa la barbe et un lent sourire se dessina progressivement sur son visage à mesure qu’Alchem exposait sa stratégie.

- Je pense qu’il sera simple de laisser traîner un plan de ma localisation dans la salle de commandement. Cela nous permettra de confirmer que les espions ont infiltré la caserne ou mon état-major. Et si cela ne suffit pas, nous laisserons courir une rumeur en demandant à deux soldats de confiance de discuter en ville de leur affectation à ma protection personnelle. Reste à définir où nous tendrons le piège.

Le général acquiesça à cette dernière remarque : pour sa part, il avait l’intention de se rendre à l’atelier des golems puis dans une inspection factice des remparts en dehors de la ville et dans les tunnels menant aux souterrains. Ces démarches occuperaient son double illusoire une bonne partie de l’après-midi et ne risquaient pas de paraître suspectes en ces temps de préparatifs de guerre. En outre, ce serait l’occasion de se montrer dans différentes parties de la cité et donc de laisser tout loisir à ses ennemis de se découvrir.

- Préférez-vous que j’affecte deux de mes gardes à votre escorte ou d’employer vos propres hommes ? Pour ma part, je crois qu’il vaudrait mieux maintenir une certaine couverture montrant que nous surveillons vos déplacements.

HRP : navré, je pensais avoir posté. J’ai dû faire une fausse manipulation.

« Oui, en effet, ce serait bien. Deux nains avec moi. Ma garde, par contre, reste avec vous. J’ai confiance en eux et ils seront rester discret pour agir au moment opportun. »

D’un côté Alchem, l’illusion du général et les deux nains servant d’appât. De l’autre, le général et la garde d’Alchem, en lieu prétendument sûr, mais prêt à cueillir les assassins si ceux-ci mettaient la main sur les informations laissées à leur intention. Ce plan n’était pas sans risque, mais s’il marchait, la situation en seraient grandement améliorée.

HRP : il n’y a vraiment aucun souci !

Le général se redressa et hocha gravement la tête avant de répondre sans circonvolutions :

- Très bien : je sais déjà qui affecter à votre escorte. Ce sont deux membres de ma famille parfaitement sûrs et qui ne devraient susciter aucune suspicion de la part de nos ennemis. Je crois qu’il vaut mieux que je ne vous révèle pas l’endroit où j’attendrai avec votre escorte. Non pas que je n’ai pas confiance en vous mais nous ignorons ce dont les conspirateurs sont capables. J’imagine que vous avez le moyen de contacter les mages qui m’accompagneront pour nous prévenir quand et où agir ?

S’ils s’en tenaient à la suite du plan, cela impliquait qu’Alchem effectuerait en compagnie du sosie l’inspection de la fabrique de golems et des défenses de Lameroy.

« Les magiciens de mon escortes peuvent me contacter. S’il faut que je rapplique en cas de problème, je serai prompte à réagir. Si les assassins agissent plutôt de mon côté, ce qui est moins probable, je me débrouillerai. Au pire, il y aura toujours là où je vais des nains pour prêter main forte. »

Brève pause.

« Puisque je vais inspecter avec votre double illusoire la fabrique de golems et les défenses de Lameroy, vous devriez me donner quelques informations pratiques. C’est moi qui vais contrôler l’illusion, moi qui vais donc la faire parler, agir. Il faut que la supercherie fonctionne au moins un minimum. »

Pas besoin d’être absolument convainquant puisque le piège que constituait Alchem était là pour faire croire à une erreur. Mais une erreur trop grosse devenait suspecte.

C'était certainement le principal problème de ce plan et Alchem avait mis le doigt dessus : jouer de façon crédible le général nain même si ce genre de visites était très convenu. Daïn donna cependant tous les éléments qui lui venaient à l'esprit :

- Le point positif est que je n'ai pas passé énormément de temps en ville ces dix dernières années. Enfin, toutes proportions gardées bien entendu. J'ai visité deux fois déjà la fabrique et j'ai de bons rapports avec le principal ingénieur et membre de mon clan : Aldan Briseroche. Cependant, il ne s'attendra pas à ce que je lui fasse la conversation et se doute bien que cette visite est surtout politique. Pour les remparts, vous en savez quasiment autant que moi et vous pourrez vous fier aux deux nains que je vous assignerai : ce seront eux plutôt que mon double qui mèneront la danse. On s'attendra à ce que je me contente de les suivre et de serrer quelques mains en prenant un air intéressé.

Le général était du même avis et Alchem sentait qu’il était lui aussi un homme tourné vers l’action plutôt que le goût des longues discussions. Il prit donc discrètement congé tout en affirmant au svirfneblin que les nains de son escorte se présenteraient d’ici quelques minutes. Juste le temps pour lui de les faire prévenir et de les informer de la situation.

Daïn n’avait pas menti car, moins d’un quart d’heures plus tard, on toqua à la porte et deux nains se présentèrent à Alchem. Ils préférèrent toutefois refermer la porte avant d’entrer dans le vif du sujet :

- Enchanté de vous rencontrer, maître éclaireur ! Je suis Traïn et voici Duïn. Mon oncle m’a beaucoup parlé de vous.
- Et vos exploits, ici comme en dessous, ont inspiré bien de bons nains !
- Nous sommes prêts à vous suivre.

Alchem considéra les nains avec attention et jugea qu’ils feraient l’affaire. Être bien entouré le rassurait tout de même un peu. Il n’était pas impossible que les assassins s’en prennent à lui et il n’était pas invulnérable.

« Je suis heureux de l’apprendre. Si le général est prêt, alors nous y allons. »

Il se mit à incanter et une illusion plus vraie que nature de Daïn se matérialisa. En se concentrant, il pouvait la faire agir et parler comme bon lui semblait. Une véritable marionnette qui toutefois demeurait intangible. Voilà pourquoi il fallait que les principaux concernés par la tournée d’inspection soient informés.

« N’hésitez surtout pas à me chuchoter des conseils pour donner à notre général fictif toute la vraisemblance possible. Vous le connaissez mieux que moi. Bien, si vous avez des questions, c’est le moment, sinon, on y va. »

Les nains entourèrent immédiatement l’illusion tant pour parfaire leur rôle de protecteurs que pour éviter que ne soit découverte par mégarde son caractère intangible. Le plus âgé des deux nains se fit répondit à Alchem :

- Nous sommes prêts, le général et nous. Il vaut mieux que vous restiez derrière car le général se présente souvent en première ligne, surtout quand la situation est tendue. Je me chargerai de faire son porte-parole. Vous n’aurez qu’à calquer son attitude sur moi et cela devrait paraître crédible.

L’autre nain fit un pas en avant pour ouvrir la porte et l’étrange procession put débuter. C’est vers le quartier des forges, situé près du marché aux gemmes que les deux nains menaient Alchem et la marionnette qu’il contrôlait. Alchem était familier de cet environnement pour l’avoir souvent arpenté mais il n’avait jamais pénétré dans le grand bâtiment à deux étages qui flanquait un côté de la place : la grande fabrique de golems de combats de la cité. Une de ses fiertés et de un de ses principaux atouts sur le plan militaire.

HRP : merci de me faire un jet de dé 20.

Alchem suivit bien sûr le mouvement. La fabrique de golems était un lieu qui l’intriguait et il aurait aimé la visiter dans d’autres circonstances. Présentement, il devait se concentrer sur son sortilège, tout en demeurant attentif et prêt à prendre éventuellement la parole. Bref, difficile d’apprécier. Mais il n’était de toute façon pas là pour jouer le touriste. La guerre avant tout...

HRP : 4

Ils longèrent une allée bordée des deux côtés par des modèles grandeur nature du génie militaire nain et atteignirent les portes principales de la fabrique qui étaient gardées par six guerriers nains. En reconnaissant le général et la délégation qui les accompagnaient, tous se mirent dignement au garde à vous sauf l’un d’entre eux qui entreprit d’ouvrir la porte pour les laisser entrer dans le hall.

Les deux nains de l’escorte se contentèrent de rendre leur salut martial aux gardes et l’un d’eux se tourna discrètement vers Alchem pour lui adresser un léger signe de tête pour lui signifier d’en faire de même.

Ils franchirent ensuite les grandes doubles portes et pénétrèrent dans la vaste salle qui devait tenir lieu de galerie d’exposition. Les bruits provenant d’une plus petite porte en face d’eux suggéraient que c’était là que se trouvait la fabrique proprement dite. Mais avant qu’ils ne s’avancent, un nouveau nain fit son apparition et s’avança vers eux pour se présenter :

- Bienvenue ! Je suis le contremaître Briseroche. J’imagine que vous avez hâte de voir nos derniers prototypes de patrouille et de combat.

Et pour que la démarche paraisse parfaitement naturelle, c’était évidemment à Alchem qu’il se tourna pour tendre la main.

HRP : peux-tu me refaire un jet ?

Alchem, égal à lui-même, faisait preuve d’une retenue absolue. Il était difficile de lire la moindre émotion sur son visage, il était froid et silencieux comme la pierre. Il se considérait en terrain hostile et se tenait prêt à réagir en cas de problème autant que le fait de maintenir le contrôle sur son illusion le lui permettait. La petite voix dans sa tête lui susurrait mille traquenards, assez pour inspirer bien des Drow et ce n’était pas la présence d’un Briseroche qui allait l’inciter à se taire. Ainsi il se trouvait en présence d’un des membres de ce clan hostile à la route commerciale... Si sa mère avait été là, elle l’aurait sans doute questionné sans détour sur une telle position. Alchem, lui, se contenta de serrer la main qu’on lui tendait. Il fit par contre agir le général pour confirmer la supposition du contremaitre.

HRP : 2

Les grandes portes se refermèrent derrière la délégation mais, quand il y jeta un coup d’œil, Alchem ne détecta rien d’inquiétant : personne ne semblait les avoir suivi et c’est sans doute le même soldat qui leur avait ouvert qui jugeait préférable de refermer l’atelier.

De son côté l’ingénieur parut satisfait par la comédie jouée par Alchem et adressa au « général » un sourire de circonstance, plutôt protocolaire. Il les conduisit d’un bon pas vers les portes du fond du hall mais s’arrêta juste avant de les franchir pour se tourner vers un golem de petite taille, à peine plus grand qu’un svirfneblin en vérité :

- Ce spécimen nous a été inspiré par vos compatriotes, maître Murmure : il parait peut-être moins impressionnant que nos modèles de combat classiques mais il possède une grande puissance et il a surtout l’avantage de pouvoir s’infiltrer dans les plus petits des tunnels. Là où seuls les gobelins et les kobolds peuvent se rendre. Avec ce genre de modèle, nous pourrons les traquer où qu’ils se cachent ce qui est une très grande avancée pour la défense des mines et même de la route commerciale.

L'ingénieur parut presque déçu du manque de réaction enthousiaste de ses interlocuteurs. Il devait avoir la fierté du passionné et miniaturiser un golem n'était pas un si mince exploit. Toutefois, il ne se laissa pas aller à la morosité et emmena les trois nains et le svirfneblin vers la porte de l'atelier.

Dès qu'ils l'eurent franchie, ils se retrouvèrent en face d'une sorte de fosse où se tenait le plus grand golem qu'Alchem ait vu de son existence. La créature mesurait dans les quatre mètres de haut et semblait recouverte de la tête aux pieds d'une armure lourde. Des câbles et des tuyaux étaient toutefois branchés au niveau de des bras, de ses jambes et de son torse. Leur guide annonça fièrement :

- Notre dernier prototype de recherche dans les golems autonomes ! Le modèle à activitation tactique autonome de combat est doté d'un revêtement en titane et carbone et d'un module d'intelligence artificielle préprogrammé. Il peut se déplacer sans être sous le contrôle direct d'un mage et a la force de frappe de trois modèles de combat classiques. Souhaitez-vous que je l'active pour vous ?