La Couronne de Cuivre

Une confiance aveugle envers les soldats ne résolvait pas les problèmes. -Les gardes ne viendront pas. Ils auront certainement oublié cette histoire à la fin de leur patrouille et n'avertirons pas les autres. Et si ce sont des bandits plus nous attendrons plus ils auront le temps de consolidé leur attaque et les personnes disparus seront sûrement morte d'ici là.Voilà, c'est derniers arguments venait de sortir de sa bouche.

Brus était vraisemblablement très mal à l’aise. Sans doute partageait-il le point de vue de son interlocuteur mais il s’était aussi engagé à livrer des marchandises à bon port. Finalement, sentant qu’Aknoll n’en démordrait pas, il proposa un compromis :

- Ecoute, je peux peut-être m’arranger avec ces soldats ou avec le bourgmestre pour me faire escorter jusqu’au prochain village. Fendel et toi, vous pourriez aller vérifier si la route du hameau est libre pendant que j’effectue l’aller-retour… Après tout, ce serait dans vos attributions mais il faudra peut-être renoncer à une part de la prime pour rémunérer la nouvelle escorte. Qu’en penses-tu ?

- J'accepte de sacrifier une partie de ma prime pour le bien des villageois. Mais il faudrait voir si Fendel est d'accord avec ça.

Brus lui sourit, manifestement soulagé qu’ils puissent trouver un accord qui leur convienne à tous.

- Je vous laisse le lui demander pendant que je vais parler à ces gardes et au bourgmestre. Je suis certain que nous parviendrons à un arrangement et je le connais de vue donc il acceptera plus volontiers de négocier avec moi.

Aknoll retourna voir Fendel et lui expliqua la situation.-Fendel! Brus est d'accord pour que nous allions voir ce qui se passe pendant que lui et une nouvelle escorte vont livrer un autre paquet. Est tu d'accord pour aller avec moi voir ce qu'il c'est passé à Pierrefite ?

Fendel parut surpris – que le demi-orc soit parvenu à convaincre Brus ou simplement de sa décision peut-être. Dans tous les cas, il ne répondit pas immédiatement et le fit finalement d’une voix hésitante :

- C’est assez dangereux j’imagine. Alors je ne vais pas te laisser y aller seul car j’ai dans l’idée que ta décision est prise. Alors voilà ce que je te propose : nous partirons quand nous serons assurés que Brus et le chargement ne seront pas eux-mêmes en danger. Et de toute façon, je crois qu’il ne serait pas très prudent de nous mettre en route dès ce soir. Même si nous serions plus discrets au final…

Aknoll respectait la volonté de protéger le chargement.-C'est d'accord.Aknoll avait réussi à convaincre Fendel et Brus ce qu'il considérait comme une victoire personnel.

En ce milieu de printemps, il devait bien leur rester encore trois ou quatre heures de soleil avant le crépuscule… Aknoll constata en outre qu’après un bref conciliabule avec le bourgmestre, Brus revenait vers eux en sa compagnie. C’est le notable du village qui s’exprima alors le premier :

- Bonjour voyageur, Brus m’a appris que vous vous proposiez pour aller enquêter sur la route de Pierrefite. C’est très louable de votre part mais je me dois de vous prévenir que je ne pourrai malheureusement pas rémunérer vos efforts. Je crains que le village ne traverse une passe un peu difficile financièrement…

-Ce n'est pas grave. Je voudrais juste savoir si vous aviez un forgeron? Car je voudrais une épée courte et si vous êtes d'accord je m'en contenterais comme payement.

Le bourgmestre secoua la tête, l’air désolé quand il répondit au demi-orc :

- Malheureusement, notre forgeron n’est pas spécialiste des armes : il a plus l’habitude de réparer les outils des paysans aux alentours ou de ferrer le cheval d’un cavalier de temps à autre…

Il réfléchit quelques instants puis son visage s’éclaira alors qu’une idée lui traversait l’esprit :

- Je vais néanmoins me renseigner auprès des villageois si l’un d’entre eux n’aurait pas une arme de ce type et dont il n’aurait plus l’usage. Et il va de soi que vous avez le droit à notre hospitalité pour cette nuit. Pierrefite est à une demi-journée de marche et vous ne pourriez jamais l’atteindre avant la nuit, même en temps normal.

-Merci je vous en suis très reconnaissant. Aknoll retourna voir Brus pour le remercier. Brus merci beaucoup de me laisser élucider ce mystère, je te revaudrais ça .

Brus répondit d’un ton moins joyeux :

- J’espère que personne n’aura à regretter nos décisions. Ces villageois sont de braves gens et je suis content de te permettre de les aider. Alors si tu t’en sors, toi et Fendel, c’est plutôt moi qui te revaudrais ça dans la prochaine taverne !

Fendel, quant à lui, était retourné près du chariot pour y récupérer leurs affaires : ils allaient pouvoir garer le véhicule derrière la maison du bourgmestre mais mieux valait garder leurs effets personnels avec eux. De plus, le guerrier avait l’intention de se coucher aussitôt après le repas de manière à se lever et se mettre en route avant l’aube du lendemain.

Tous les trois se retrouvèrent ainsi dans la salle à manger de la plus grande maison du village, une bâtisse à deux niveaux meublée avec simplicité.

- J’espère que vous n’avez rien contre le poisson… Maria va vous montrer votre chambre : je crains qu’il ne vous faille vous partager une pièce à vous trois…

Maria était manifestement la femme du chef de village, celle qui les avait accueillis poliment quelques instants plus tôt.

-Cela ne nous dérange pas c'est déjà assez généreux de votre part de nous laisser dormir ici. Aknoll ne parla pas durant le repas et dès qu'il fut fini il monta dans sa chambre et s'endormis sans un mot.

Fendel vint le réveiller au petit matin en lui secouant légèrement l’épaule. Ils quittèrent la chambre sans un bruit pour ne pas réveiller Brus mais constatèrent cependant qu’ils n’étaient pas les seuls à être levés. Le bourgmestre les attendait en effet dans la salle principale devant un petit-déjeuner. Après les avoir salué, il annonça remit aux deux compagnons un sac contenant de quoi se restaurer en chemin. En outre, il avait une bonne surprise pour Aknoll car il avait réussi à se procurer une épée courte auprès de l’un des villageois. Elle n’était plus de première jeunesse mais le forgeron l’avait aiguisée, la rendant tout à fait opérationnelle.

Aknoll remercia le bourgmestre et ceignit l'épée courte. Aknoll était content de cette nouvelle arme car une hallebarde n'était pas adapté pour toutes les distances. Après avoir été rassasiés par le petit déjeuner, Aknoll et Fendel sortirent pour prendre la route.

Malgré l’heure matinale, le petit village était animé, qui se dirigeant vers l’embarcadère pour prendre la mer, qui réunissant ses outils pour se rendre aux champs. Plusieurs villageois adressèrent un salut poli aux deux guerriers qui prirent la route de terre menant vers l’intérieur des terres et le hameau de Pierrefite.

Rapidement, la route se mit à monter, rendant un peu plus pénible la progression dans la lande même si la promenade était loin d’être désagréable. De chaque côté du chemin, la végétation dense offrait des senteurs variées mais fournissait aussi maintes cachettes propices à une embuscade. Pourtant, Fendel progressait avec confiance, s’attendant sans doute à ce qu’aucun danger de cette sorte ne les attende avant qu’il atteigne un bosquet ou un passage plus encaissé.

Aknoll regardait avec méfiance chaque bosquet assez gros pour cachez un homme. Aknoll garda tout de même l'allure de Fendel car sinon il se laisserait distancer. -Fendel tu devrais quand même ralentir un peu on ne sait pas ce qui peut arriver.

Le guerrier obtempéra et répondit à voix basse à son compagnon :

- Très bien mais gardons tout de même une bonne allure : si nous donnons trop l’impression de nous méfier, nous risquons de mettre la puce à l’oreille d’éventuels guetteurs. De toute façon, je crois que les attaques ont eu lieu plus loin sur la route…

Il désigna discrètement des traces dans la poussière signifiant qu’un chariot était récemment passé par là avant de poursuivre sur le même ton :

- Il est toujours possible que la bande se déplace mais nous retrouverons certainement des traces du chariot un peu plus loin, s’il s’agit bien de celui d’un des groupes disparus.

Aknoll répondit d'un hochement de tête. La forêt était assez lumineuse et il ne serait jamais douter quelle abriter des danger de cette sorte. La faune était assez présente: les oiseaux chantaient et il crût plusieurs fois avoir vu un écureuil. Il continuait à surveiller les buissons et le sentier en quête de bandit ou du chariot

Alors il les vit : des traces dans la boue. Le chariot avait changé brusquement de direction – ou avait été détourné, plus probablement, vers le bas-côté. Fendel leva une main pour enjoindre son compagnon à la vigilance tandis qu’il s’avançait vers les fourrés dont plus d’une branche était cassée à cet endroit.

Des craquements se firent alors entendre dans le sous-bois, de l’autre côté de la route, près de l’endroit où se tenait Aknoll. Fendel, tout à son examen, ne semblait pas les avoir remarqués.

HRP : je reviens dimanche soir, désolé.

Aknoll toucha l'epaule de Fendel puis lui montra d'où venait les bruits tandis qu'ils se mettait en garde et se préparait au combat. Cette situation devait être l'une des plus stressantes qu'il avait connues.

Se retourner pour montrer l’origine des sons à Fendel leur sauva probablement la vie à l’un ou l’autre car Aknoll surprit un éclat filant dans leur direction et put pousser son compagnon de côté une seconde avant qu’une flèche ne s’enfonce dans un arbre derrière lui.

Son compagnon dégaina aussitôt son arme et désigna le fossé où ils pourraient tenter de se mettre à couvert, durant un instant en tous cas. Des bruits de bottes se faisaient en effet entendre, clairement audible sur le sol du sous-bois et provenant des deux côtés de la route. Un « Jetez vos armes » se fit également entendre, les enjoignant à se rendre…

Abandonner maintenant serait inutile. Aknoll se mit à couvert dans le fossé que Fendel le suive ou non. Si les bandit se rapproche du fossé, Aknoll les embrocherais avec sa hallebarde.

Mais les bandits ne semblaient pas décidés à abandonner non plus : une nouvelle flèche passa à nouveau au-dessus de leur tête puis - avisant que la situation était plus ou moins bloquée ou pour gagner du temps – la voix du bandit se fit à nouveau entendre, un peu plus proche :

- Vous n’avez aucune chance de vous en tirer, nous sommes plus nombreux : remettez-nous vos armes et votre or et nous vous laisserons repartir !

Aknoll fit signe à Fendel de défendre le côté droit du fossé pendant qu'il défendrait le côté gauche. Il regretta que Brus ne soit pas avec eux: son arbalète aurait été utile. Aknoll pensait que les bandits n'était pas très nombreux car sinon ils serait venu les dans avertissement.

Ou peut-être était-ce la prudence ou l’assurance que les deux guerriers ne pourraient pas riposter efficacement surtout face à des hommes équipés d’armes de jet. Fendel se positionna néanmoins selon les indications du demi-orc avant de déclarer :

- J’en vois au moins trois de ce côté ! Mais ils ne semblent pas encore décidés à en découdre…

Pour sa part, Aknoll repéra deux silhouettes se déplaçant à couvert pour les encercler de l’autre côté. Le fossé - quant à lui – se poursuivait sur une vingtaine de mètres de chaque côté et leur laisserait peut-être une chance de s’enfuir ou en tous cas de ne pas se retrouver complètement encerclés.

-Il y en au moins deux de ceux coté. Aknoll remercia le hasard de lui avoir choisir une arme de mêlée à longue portée.

Pour que l’arme d’hast lui serve, Aknoll allait tout de même devoir trouver un moyen de s’approcher de ses adversaires en restant à couvert ou d’attendre que ces derniers se lassent de tenter de les attaquer à distance – heureusement sans succès jusque-là.

A nouveau, le brigand qui devait être le chef de bande les enjoignit à se rendre :

- Cette fois, c’est le dernier avertissement, vous l’aurez voulu !

Mais juste à cet instant, une nouvelle flèche apparut mais vint se planter dans l’un des arbres à côté duquel Aknoll venait de voir une silhouette se dissimuler. Avaient-ils des alliés ?

Aknoll profita de cette diversion pour essayer de se déplacer à couvert jusque à ce que l'un des bandits soit à portée. Il jeta tout de même un œil pour découvrir l'identité de ses hypothétique alliés.

Il dut cependant mobiliser toute son attention pour atteindre un fourré où il put se mettre à l'abri d'un chêne. Quand il releva la tête et regarda dans la direction d'où était venu la flèche, il ne découvrit rien d'autre que la forêt. Leur allié était soit très bien dissimulé, soit rapide, soit les deux...

Le déplacement d'Aknoll l'avait mené près d'un épéiste regardant dans la direction de la fosse et de Fendel : il pourrait sans doute le surprendre en agissant vite mais cela impliquait aussi de se risdquer à découvert.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] La campagne luménienne