La Couronne de Cuivre

Il secoua la tête.
-Non, on ne m'a rien dit de tel. On m'a juste parlé du principe de l'Appel de l'Âme, et la solution m'a semblé bonne d'autant que, quoique la sachant rare, je pensais qu'elle était bien connue. A vrai dire, je pensais que vous sauriez comment procéder... Peut-être le mieux serait-il que vous annonciez mon intention de recourir à cette méthode et que, de mon côté, j'interroge ceux qui m'en ont parlé pour mettre les choses en place, en espérant qu'ils en sachent davantage.
Une pensée lui traversa l'esprit et il eut un sourire apaisant.
-Oh, et ceux qui m'ont parlé de cela... ce sont des gens bien vivants, rassurez-vous. Je n'ai rien d'un nécromant qui devise avec les morts.

Le notaire pinça les lèvres.
" A mon avis, il n'est nul besoin de vous déplacer. Tout doit se trouver ici : il doit y avoir moyen de trouver trace de la méthode dans la jurisprudence. Je pourrais demander à mon assistant de chercher dans les anciens dossiers... en croisant cela avec les procès célèbres où l'Appel de l'Ame a été utilisé, nous devrions pouvoir retrouver tout ça rapidement."
Il parut songeur.
" Que diriez-vous d'aller déjeuner ? Il est l'heure. Revenez ensuite et nous aviserons."

-Très bien.
Il marqua une hésitation puis se lança :
[color=#FFFFF66]-Cependant, avant de partir, je tiens à préciser que je ne voudrais pas vous embarquer dans une procédure qui heurterait vos convictions, vos principes... Ce serait bien mal vous remercier de la bienveillance que vous avez témoigné à mon égard et à celui de Baptiste. Par conséquent, si vous préfériez ne pas participer à cette démarche, je le comprendrais très bien.[/color]

" Non, ne vous en faites pas. Quand je me suis installé ici, il y a de cela... ouh, je m'en souviens à peine... J'ai accepté de faire avec les traditions de la région. Elles sont parfois... très sinistres, mais au final... Ce n'est pas plus mal que je sois confronté à ce genre de choses au cours de ma carrière. Même si, à l'âge que j'ai, il n'y aura sans doute pas de seconde fois."
Il eut un sourire.
" Maurin aurait voulu que le manoir revienne à son fils, j'en ai la conviction. C'est tout ce qui compte, aujourd'hui. C'est ça, l'essence de mon métier."

Dans cette sinistre affaire, ils avaient tout de même eu la chance de tomber sur des gens bienveillants sans lesquels rien n'aurait été possible. Et le notaire en faisait assurément partie.
-Merci, dit-il simplement.
Il se leva;
-Nous allons suivre votre conseil et aller déjeuner. Bon courage pour vos recherches.

Baptiste réagit avec stupeur.
Il avait manifestement passé la journée en cuisine, à réorganiser celle d'Haran qui s'était laissé faire, mi-scandalisé, mi-amusé. Le demi-elfe n'y entendait rien et Baptiste n'avait pas compris comment il arrivait à survivre avec des capacités aussi médiocres. Haran avait raconté n'importe quoi, bien entendu, mais il parut soulagé lorsqu'il put se débarrasser de l'enfant.
" Je suis vraiment obligé d'y aller, demanda-t-il d'une voix chevrotante. Ce n'est vraiment pas mon genre de... de situation. Devant tout le monde. Dont des gens qui voudraient que je n'existe pas... Je ne suis pas sûr que... Est-ce que c'est seulement prudent ?
— Taliesin te protègera ! s'exclama Victor. Et puis c'est jamais qu'une vieille maison décrépite. Franchement, si c'était un super trésor, je dis pas, mais... risquer la potence pour trois vieilles pierres... Faut être fêlé. Ils peuvent pas TOUS être fêlés, dans ce village."

-Victor a raison : tu n'auras rien à craindre des quelques personnes présentes. Et si d'aventure nous nous trompions, s'il devait y avoir quelqu'un d'assez fou pour tenter quoi que ce soit, je serai là pour l'en empêcher.
Il soupira.
-Je suis navré de t'imposer ça, Baptiste. Ce ne sera pas un moment très agréable, c'est certain. Mais ça ne sera pas long non plus. Et... Je suis convaincu, vraiment, que c'est important de le faire.

Baptiste poussa un soupir misérable.
" On n'aurait jamais dû venir... Qu'est-ce qu'on va faire de ce manoir ?
— On va l'utiliser pour des supers parties de cache-cache !" s'exclama Victor, en reflet inversé de son manque d'enthousiasme.
L'hériter d'Averlande leva les yeux au ciel.
" Qu'est-ce qu'on fait, alors ? On va dormir en ville ? Je suppose que si on doit être là demain matin, c'est ça, ou se lever avant l'aube..."

-C'est vraiment comme tu préfères. Dans l'absolu, être déjà sur place serait plus pratique, c'est certain. D'un autre côté, une soirée à l'écart du village pourrait être plus paisible, plus propice à se changer les idées... Bref, nous choisirons l'option que tu jugeras la moins pénible pour toi.
C'était ce qu'il avait le plus à cœur.

" Peut-être qu'on devrait y aller, oui, dit Baptiste. Je n'aime pas l'idée de devoir cavaler à l'aube... On ne sait pas quel temps il fera, et si on arrive en retard..."
Il paraissait partagé.
" T'inquiète pas, s'il y a un souci, Taliesin invoquera ses coursiers morts-vivants et on filera sans soucis." dit Victor d'un ton blasé.
Baptiste écarquilla des yeux stupéfaits.
" C'est bon, on y va aujourd'hui !"
A voir l'expression de Victor, il n'était pas impossible que sa répartie ait obtenu le résultat escompté.

Haran accueillit favorablement leur décision.
" Je ne peux pas vous accompagner aujourd'hui, mais je vous rejoindrai demain chez le notaire. Après tout, Maurin était mon ami, et il ne paraîtra pas étrange que je vienne assister à la lecture de son testament : il aurait pu me léguer quelque chose. Mais je vous conseille de monter dans votre chambre et d'y rester quand vous serez à Athrey : vous pouvez vous faire servir en chambre et vous ne serez pas importunés."

[color=#FFF66]-Oui, je pense également que cela vaut mieux : autant éviter les situations potentiellement délicates et passer la soirée la plus agréable possible en songeant à autre chose que l'affaire en cours. En tout cas, ce sera un plaisir de vous revoir demain.[/color]
Et sans doute se reverraient-ils encore avant leur départ pour Luménis : quelque chose lui disait en effet qu'ils allaient devoir s'attarder encore quelques jours pour régler un certain nombre de démarches.

Ils cheminèrent sans mal jusqu'à Athrey et furent reçus, comme au premier jour, dans l'hostellerie principale. Si le majordome parut surpris de les revoir, il n'en laissa rien transparaître, pas plus qu'il ne discuta leur désir de rester dans leur chambre.
Ce n'était pas la même que lors de leur premier séjour, mais elle était vaste et confortable, un réel petit appartement dans lequel ils pourraient rester sans trop se marcher sur les pieds. C'était une chance car Victor tourna rapidement en rond tandis qu'ils attendaient le dîner. Baptiste finit par accepter d'improviser un jeu où ils prétendirent être des aventuriers dans un donjon. Ils devenaient l'un et l'autre un peu âgés pour ce genre de choses, mais ils compensèrent les failles de leur imagination par des prouesses physiques, et Taliesin dut vérifier qu'ils ne défonçaient pas trop les lits et écarter les objets les plus fragiles de leur trajectoire. Personne ne vint se plaindre et ils dînèrent de canard et de légumes, sauce au miel, avant de terminer la soirée à la lueur des bougies locales, qu'on leur avait fournies à profusion.
Une fois le repas terminé, le barde fut sollicité par le jeune d'Averlande pour occuper la fin de soirée, histoire de tempérer l'excitation de son jeune frère. Ils s'installèrent presque sagement dans leur grand lit et l'écoutèrent avec attention, angéliques soudain, après leur gymkana.
Pour Taliesin, il était sans doute difficile de croire qu'à peine vingt-quatre heures plus tôt, il débutait son périple vers Gisombre.

Pendant la nuit, Baptiste fit des cauchemars, et Taliesin ne put que se féliciter d'avoir appris à user de Transe elfique, car il n'eut pas beaucoup l'occasion de dormir. Le coq de la basse-cour voisine les éveilla dans un petit matin grisâtre, reflet ordinaire de l'automne dans cette région. Autour du petit déjeuner, l'anxiété de Baptiste flamba à nouveau.
" Je dois m'habiller d'une certaine manière ? Dire quelque chose de précis ? Comment est-ce que tu crois que je dois me présenter ? Maurin ne m'a jamais adopté... Et je ne sais pas si je dois utiliser ton nom... ou si je peux... ou si je dois même dire quelque chose..."

Le barde posa une main réconfortante sur son épaule.
-Allons, tu ne dois pas te mettre à ce point martel en tête. Je ne ne pense pas que tu auras quoi que ce soit de particulier à faire, ou à dire. Mais si tel devait être le cas, ça te sera expliqué et, bien sûr, je serai là. Quant au nom que tu dois donner, si on te le demande... Mieux vaut opter pour celui que tu as toujours utilisé : je pense que c'est juridiquement le plus indiqué, puisque Galathée et moi ne t'avons pas encore officiellement adopté et que ton père n'a pas encore pu te reconnaître. Oh, et pour la tenue... Nous mettrons les meilleures, celles que nous avons prévues pour les occasions plus solennelles.
Il resta pensif quelques instants puis ajouta :
-Il y a une chose dont je préfère cependant te prévenir : l'esprit de ton père, ou plus précisément une petite partie de son esprit, apparaîtra pour exprimer ses dernières volontés. Mais il ne pourra rien dire d'autre que cela, et il n'aura pas conscience de ta présence ou de la mienne : bref, aucun moyen d'échanger avec lui sur d'autres sujets.

" L'esprit... de mon père ?" murmura Baptiste d'une toute petite voix, livide.
Victor bondit sur le lit voisin.
" On va voir un fantôme ? En vrai ? Trop gén..."
Il parut réaliser subitement de qui il parlait.
" Trop... heu... ha. Hum. Tu peux fermer les yeux, je suppose."
Son frère lui jeta un regard atterré et Victor haussa les épaules.
" On a déjà vu pire, non ?
— On parle de mon père.
— On a quand même déjà vu pire."

Bien évidemment, Baptiste fondit en larmes. Victor regarda Taliesin en levant les yeux au ciel, lui reprochant ce résultat prévisible. Il fallut quelques minutes au gamin pour se reprendre.
" On va être en retard, finit-il par articuler. Il ne faut pas être en retard."
Victor en profita pour quitter la table et aller se débarbouiller, laissant un moment Baptiste et Taliesin en tête à tête.

Une fois prêts, ils se rendirent donc tous les trois chez le notaire. Athrey n'était pas très grand, et il ne leur fallut qu'une dizaine de minutes pour rallier sa demeure. Ils n'étaient pas les seuls à y converger : de nombreuses personnes bien mises, hommes et femmes, jeunes et plus vieux, faisaient la file devant une porte latérale, conduisant manifestement à la salle où aurait lieu la lecture. Victor était curieux, observant les invités avec curiosité, sans chercher à se cacher, tandis que Baptiste, cramponné à la main du barde, fixait le bout de ses chaussures en marmonnant quelque chose à mi-voix. Ils ne passèrent pas inaperçus très longtemps, et les notables se mirent à murmurer, leurs regards passant sur eux pour s'en détourner aussitôt, et revenir à leurs messes-basses. Puis Haran surgit dans leur champ de vision, souriant et expansif comme à son habitude, et les occupa le temps qu'ils arrivent à la porte, formant un écran de bavardage et de gesticulations entre eux et les gens d'Athrey.
Enfin, ils atteignirent la porte, y furent accueillis par l'assistant du notaire, qui les dirigea dans le couloir puis la salle. Une vingtaine de personnes s'y trouvaient déjà, en grappes de deux ou trois, à l'exception d'un groupe plus imposant, composé de huit personnes, trois femmes et cinq hommes, au premier rang. Haran hésita puis les guida sur le banc voisin, à la même hauteur, devant la petite estrade où le notaire ne tarderait plus à s'installer. Lui-même se plaça juste derrière eux.
L'assistant reparut et referma les portes.
Ceux qui devaient être les Steynhave murmuraient, leurs expressions surprises ou scandalisées. Une des femmes, déjà âgée, était habillée tout de noir.
Enfin, le notaire parut avec le document qui devait être le testament de Maurin.
" Je m'apprête à vous lire le testament de Messire Maurin d'Averlande, rédigé le 15ème de Tarsakh en 1383. A ma connaissance, Maurin n'a pas modifié son testament après cette date. Néanmoins, si quelqu'un, dans cette assemblée, a des preuves irréfutables que les volontés de Maurin étaient autres, au moment de sa mort, qu'il se signale."
Il y eut un murmure dans la salle, prise au dépourvu par cette déclaration. Haran se pencha sur l'épaule de Taliesin.
" Voulez-vous que je m'en charge ?"

-Je préférerais m'en charger, murmura-t-il en retour. Mais si vous jugez préférable de le faire vous-même, parce que vous êtes plus connu dans la région, mieux au fait des pratiques locales ou pour quelque autre raison, je vous fais entière confiance et vous laisse la main.
Même s'il tenait à défendre en personne les intérêts de Baptiste, il devait se montrer prgmatique.

" Je disais ça parce que je pourrais paraître... plus neutre... mais la voix de Maurin se suffira à elle-même, de toute façon."
Il fallait en tout cas que Taliesin prenne une décision. Baptiste lui jetait des regards inquiets, lui broyant la main, et Victor paraissait prêt à endosser la responsabilité de l'Appel si le barde ne bougeait pas rapidement.

Le barde réfléchit quelques instants puis reprit :
-Vous avez raison : faites-le. Vous paraitrez effectivement plus neutre et, de surcroit, vous étiez l'ami de messire Maurin : votre voix est donc autrement plus légitime que la mienne à se faire entendre en cet instant. Et bien sûr... Merci d'accepter de le faire : cela n'a rien d'anodin et j'en ai pleinement conscience.

" C'est moi qui vous ai incité à emprunter cette voie, je peux assumer." répondit-il avec un sourire, avant de se lever.
Des murmures parcoururent l'assemblée.
" Moi, Elstephann Haran, ait de bonnes raisons de penser que le testament rédigé par Maurin est caduc. En vertu des traditions d'Athrey, je fais par la présente un Appel de l'Ame, et je demande à Maurin d'Averlande de venir exprimer ses dernières volontés."
Un homme se leva parmi les Steynhaeve.
" C'est ridicule !" s'époumona-t-il.
Mais il n'eut pas le temps d'en dire davantage. Comme soufflées par un vent invisible, toutes les lampes s'éteignirent plongeant la salle dans le noir, et une brume phosphorescente s'éleva devant l'estrade, arrachant des cris de stupeur aux témoins du prodige.
La brume virevolta un moment, à droite puis à gauche, puis commença à se condenser et, en quelques secondes, ce qui avait été un nuage indistinct se mua en une silhouette. Maurin se tenait dos à l'assemblée, s'adressant directement au notaire. Celui-ci, éclairé par le fantôme, tentait de rester stoïque alors qu'il était manifestement épouvanté. Baptiste se cramponna à la main de Taliesin à lui planter les ongles dans la paumes.
" Moi, Maurin d'Averlande, né le 18ème jour d'Uktar 1353, répond à l'Appel de l'Âme. Je suis prêt à prononcer mes dernières volontés."
Le notaire ne répondit rien, se contentant d'acquiescer. Son assistant, plus contrôlé, écrivait sur du parchemin, à toute vitesse.
" Mon testament reste valable, je ne désire pas le modifier... à une exception, cependant. Je lègue le Manoir d'Averlande, le domaine l'environnant, ainsi que tout ce qu'il contient, à l'exception des items mentionnés dans mon testament, à mon unique fils, Baptiste, fils de Filippa de Respelm. Je lui lègue aussi, s'il le désire, le nom des d'Averlande. Ceci était mon désir avant que frappe le destin, la mort n'y est pour rien, je le jure."
La silhouette resta figée un instant puis s'évapora subitement, alors que les lumières se rallumaient, révélant des visages stupéfaits. Avant que quiconque n'ait eu l'opportunité de parler, le notaire se releva.
" Ainsi a parlé Maurin d'Averlande." déclara-t-il d'une voix mal assurée.
Le choc était tel que personne ne protesta.

Baptiste était en larmes, toujours cramponné à la main du barde, mais il effaça son émotion d’un bras rapide devant ses yeux. Soucieux de détourner l’attention de l’assemblée, le notaire lut ensuite le testament, ou plutôt ce qui en restait. Il mentionnait quelques biens mineurs, que Maurin léguait expressément à d’autres, des livres, des artefacts mazticans, un tableau, mais dans l’ensemble, comme attendu, l’injustice avait été gommée, du moins matériellement.
Sonnés et impuissants, les Steynhaeve partirent les premiers, puis les autres témoins du prodige, en file désordonnée, et le notaire attendit que tout le monde soit parti pour s’approcher du nouvel héritier.
« Il va y avoir quelques papiers à signer. » dit-il, l’air de rien.
Haran, qui était resté avec eux, proposa ensuite de les inviter à manger.

En cours de dîner, Haran leur proposa un arrangement : il prenait le manoir à sa charge, réparations, entretien, personnel et le reste, en échange d’un entretien en tête à tête avec Baptiste et d’une visite bisannuelle à Athrey, pour lui fournir matière à de nouveaux romans. Les choses seraient actées devant le notaire, de manière à ce qu’aucune des deux parties ne soit lésée, et l’arrangement serait révocable avec un préavis de trois mois. Haran s’engageait évidemment à ne rien vendre, emprunter ou détruire de ce qui se trouvait entre les murs du manoir, sans l’autorisation expresse de son propriétaire légitime.

Hériter d’un manoir décrépi n’était pas une mince affaire et Taliesin et ses fils étaient impatients de rentrer, désormais. La proposition d’Haran, toute intéressée qu’elle fut, était au final la solution la plus simple pour qu’ils puissent rapidement quitter Athrey, sans avoir à prendre de décision hâtive. Ils ne pouvaient de toute façon rien faire sans d’abord en parler à Galathée. Ils retournèrent donc chez le notaire, convinrent d’un contrat, discutèrent de clauses diverses, puis Haran, Taliesin et Baptiste le signèrent. Victor y rajouta un petit dessin de dragon, pour faire bonne mesure.
Ensuite, Baptiste passa une soirée en compagnie de l’écrivain, et ce qu’il lui raconta, ni Victor, ni Taliesin ne le surent. Quand ils le récupérèrent, le lendemain, il paraissait curieusement apaisé.

Avant de repartir vers la campagne luménienne, la petite famille passa au Manoir d’Averlande. Haran avait indiqué à Baptiste à quel endroit il pensait qu’il trouverait des documents d’intérêt, et le gamin emporta, un peu au hasard, quelques cahiers, une liasse de lettres, deux livres et un carnet de croquis. Le notaire leur avait trouvé un transport vers Rohan, et ils repartirent en calèche, vers la Trouée, et plus loin, la Ferme Desmoulins.