La Couronne de Cuivre

RP : Retour à l'abri

Astrée éclata de rire.
- Mais tu aurais dû dormir à l'intérieur ! Mon abri est toujours ouvert à tous les vents et à tous les voyageurs de passage... D'autant plus lorsqu'il s'agit d'un ami proche... très proche même, ajouta-t-elle avec un clin d'oeil.
Elle ponctua cette remarque d'un léger baiser sur ses lèvres.
- Quand même... Tu aurais dû te douter que mon abri t'était grand ouvert, le gourmanda-t-elle avec une nuance d'amusement dans la voix. Quel timide tu fais... On dirait pas comme ça!
Elle ponctua sa remarque d'un baiser de plus avant de se serrer fort contre lui.

RP : Retour à l'abri

Kasumi se délecta de la tendresse dont Astrée faisait preuve et oublia bien vite sa gêne pour apprécier tout le comique de la situation. Il répliqua d'un ton léger :

- Je suis affreusement timide ! Mais ne t'en fais pas : je n'hésiterais jamais plus à dormir dans ton lit, c'est une promesse.

Il ponctua lui aussi sa remarque d'un baiser qu'il prolongea un long moment.

RP : retour à l'abri

Astrée répondit avec un doux rire.
- Je m'en doute bien...
Mais elle ne chercha pas à en dire davantage, noyée sous les baisers de son compagnon auxquels elle répondait avec fougue.

La fatigue accumulée finit par avoir raison de leurs baisers enthousiastes. Astrée se blottit contre son compagnon, confortablement allongée, la tête sur son épaule, et ferma les yeux.
- C'est si bon d'être avec toi... Je t'aime... Mais je crois que je suis trop épuisée pour te le montrer autrement qu'avec des mots ce soir... Je me sens capable de dormir toute la journée de demain tellement j'ai sommeil...
Elle bailla, et se serra un peu plus fort contre son compagnon, prête à sombrer.

RP : Retour à l'abri

Kasumi l'embrassa une dernière fois sur le front avant de fermer les yeux à son tour. Avant de sombrer, il chuchota d'une voix ensommeillée :

- Je t'aime aussi. Bonne nuit ma douce.

La bienveillante chaleur de son corps contre le sien sapa ses dernières résistance et il s'endormit comme un bienheureux pour un sommeil sans rêve.

RP : Retour à l'abri

Rien ne vint troubler le sommeil des deux amoureux. Le lit était confortable, le village parfaitement calme. Leurs hôtes, qui dormaient probablement sur le même palier, parfaitement silencieux.
Ce fut le chant du coq qui tira Kasumi de son sommeil, un peu avant l'aube. Le ciel commençait tout juste à pâlir, d'après ce qu'il pouvait en juger. Tout était calme et silencieux. Il était trop tôt pour se lever, d'ailleurs sa compagne dormait paisiblement. Il pouvait se rendormir.

Petit à petit, la luminosité qui filtrait à travers ses volets se faisait plus intense. Lorsqu'il ouvrit les yeux à nouveau, un rayon de soleil filtrait à travers les volets. A ses côtés, Astrée dormait toujours profondément. Mais le bruit de casserole qui provenait du rez-de-chaussée indiquait qu'on était en train de préparer le petit déjeuner.

RP : Retour à l'abri

Kasumi était tenté de se rendormir mais il n'y parvint pas même en refermant les yeux. Sentant la fraîcheur régnant dans la chambre, il remonta la couette qui avait glissé des épaules de sa compagne. Se faisant, il se tourna pour mieux la regarder dans son sommeil. Il sourit en silence de la chance qu'il avait de l'avoir rencontré. Il poussa un soupir de bien être en remuant pour se réchauffer. Sa compagne quant à elle semblait dormir paisiblement, manifestement épuisée et il se retint de lui caresser les cheveux pour éviter de la réveiller. Au lieu de ça, il continua à l'observer sans se lasser, laissant s'écouler les minutes en écoutant les faibles bruits de la maisonnée. Rien ne pressait, il n'y avait aucune raison de la réveiller...

RP : Retour à l'abri

La luminosité changeait, petit à petit. Le jour s'était levé et Kasumi devinait que le soleil montait lentement dans le ciel.
Mais Astrée dormait toujours.

Il entendit des pas monter pesamment l'escalier, une voix d'homme - la voix d'Hugo - parler dans une des pièces de l'étage, mais il ne parvint pas à comprendre ce qu'il disait. Il finit par redescendre.

Des bruits de casserole, de couverts, de pas. Quelqu'un qui frappait à la porte en bas, un homme d'après la voix, une discussion étouffée par le plancher qui l'en séparait.

A côté, Astrée dormait toujours, paisiblement. Et la matinée était déjà bien avancée.

RP : Retour à l'abri

Kasumi commençait à s'inquiéter. Cela ne ressemblait pas à Astrée de dormir si longtemps même si le voyage avait été éprouvant. Leurs hôtes n'avaient pas cherché à les réveiller mais le rôdeur commença à soupçonner que la matinée était bien avancée. Il secoua doucement la jeune femme par l'épaule. Devant son absence de réaction, il se fit un peu plus insistant et l'interpela à voix basse :

- Astrée mon cœur, il est temps de te lever. Veux-tu que je t'amène ton petit déjeuner pour que tu puisses un peu profiter du lit ?

RP : Retour à l'abri

Mais la rôdeuse ne réagit pas. Elle semblait plongéedans un sommeil profond. Anormal. Et ni le bruit de la voix de Kasumi, ni ses tentatives pour la secouer, ne semblaient devoir l'en tirer.

En bas, la conversation étouffée avait été brève. Il entendit quelqu'un sortir de la maison, puis quelqu'un d'autre monta l'escalier quatre à quatre, frappa doucement à leur porte et parla sans attendre de réponse.
- Je ne sais pas si vous êtes réveillés... Je suis obligé de sortir faire une course, je serai vite de retour. Je vous laisse de quoi déjeuner en bas.
C'était la voix d'Hugo, qui, déjà, redescendait l'escalier.

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Vraiment alarmé cette fois-ci, Kasumi sauta hors du lit et courut ouvrir la porte de leur chambre pour interpeler leur hôte, paniqué. Il ne savait pas trop pourquoi il s'en remettait à une aide extérieure mais la panique lui faisait perdre sa capacité de réflexion :

- Attendez s'il vous plait ! Nous avons un problème, je n'arrive pas à réveiller ma compagne...

Immédiatement il se sentit ridicule mais il n'en était pas moins inquiet. Il retourna dans la chambre avant d'entendre une réponse et ouvrit les volets pour pouvoir examiner Astrée, redoutant ce qu'il découvrirait.

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Il entendit leur hôte marquer une pause.
- Justement, j'allais chercher la guérisseuse, finit-il par lancer. Ma femme...
Il n'ajouta rien de plus et Kasumi l'entendit sortir.
La porte claqua. Puis ce fut le silence.

La lumière du jour pénétrait à flot dans la chambre. Par la fenêtre, Kasumi aperçut Hugo qui s'éloignait à pas rapides, rejoint par un jeune homme avec qui il discutait vivement.
Astrée, sur le lit, semblait simplement endormie. Aucun signe visible d'empoisonnement ou de blessure. Elle respirait paisiblement. Mais rien ne parvenait à la tirer du sommeil.

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Kasumi inspecta Astrée pendant plusieurs minutes pour trouver des signes de ce qui la maintenait endormie mais ses investigations ne furent pas couronnées de succès. Finalement, il dut se résoudre à s'habiller en hâte pour tenter de trouver quelqu'un capable de l'aider. Hugo avait parlé de la guérisseuse... et de sa femme. Se pouvait-il qu'Astrée ne soit pas la seule souffrant de cet étrange symptôme ? A contrecœur, Kasumi descendit au rez-de-chaussée puis sortit sur le pré communal, sur les traces d'Hugo.

RP : retour à l'abri

Il n'eut aucune peine à deviner où se trouvait leur hôte. Un attroupement d'une petite dizaine de personnes se trouvait devant l'une des maisons, un peu excentrée, en train de discuter avec animation.
En s'approchant, il parvint à entendre des bribes de conversation.
- Chez toi aussi .... ?
- Il parait que .....
- Tu crois qu'elles ont été empoisonnées ?
- La guérisseuse n'est pas là ?
La dernière phrase avait été lancée sur un ton plus fort, par un homme qui arrivait en même temps que Kasumi.
- Elle ne répond pas. Mac Cornic est allé voir, heureusement la porte n'était pas fermée...

Un homme sortit de la maison. Kasumi reconnut celui qui les avait abordés la veille au soir.
- Elle dort.... fit-il simplement.
Un grand silence se fit soudain dans l'assemblée. Un silence teinté d'incrédulité.
- Elle aussi ? finit par souffler l'homme qui se trouvait à côté de Kasumi.

Puis tout le monde se mit à parler en même temps, d'une voix où se mêlaient peur et colère, dans un brouhaha si confus que le rôdeur n'y comprenait goutte, d'autant que la plupart des villageois avaient un accent assez prononcé.
Hugo parut s'apercevoir à ce moment-là de sa présence et s'approcha de lui.
- Toutes les femmes du village dorment profondément, on n'arrive pas à les réveiller, expliqua-t-il pour résumer la situation. Il n'ajouta rien, mais son regard reflétait son incompréhension et son impuissance.

RP : Retour à l'abri

L'agitation dans le village était communicative et le rôdeur était désempara par cette nouvelle révélation. Ainsi, toutes les femmes étaient touchées par le mal qui atteignait Astrée. Que la guérisseuse fasse partie des victimes n'arrangeait en rien la situation. Kasumi n'avait pas le talent de sa compagne pour les remèdes à base de plantes et il doutait de savoir comment s'y prendre pour combattre le mal, à supposer qu'il ne soit pas magique.

- Y a-t-il un autre guérisseur ? Ce genre de choses s'est-il déjà produite ?

Affolé, le rôdeur contacta Première Neige : si un poison avait été utilisé, elle pourrait peut être en sentir la trace. Mais pourquoi seules les femmes seraient touchées... Le demi-elfe n'avait jamais entendu parler d'un tel poison mais tout valait le coup d'être tenté. Tout valait mieux plutôt que se morfondre à rien faire.

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Hugo paraissait perdu.
- Non, ce n'est jamais arrivé. Et il n'y a pas d'autre guérisseur, à moins d'aller chercher un prêtre à Haute-Roche.
- Ca ne servira à rien. Un prêtre ne peut rien contre une telle sorcellerie, intervint l'un des villageois.
- Tu crois que....
- Oui, c'est évident, c'est l'espèce de sorcier de l'autre jour...

Kasumi sentit la colère monter dans le groupe alors que les paroles fusaient en tout sens. Les poings étaient serrés, l'un d'eux avait la main crispée sur la garde d'une épée.
Puis l'homme qu'il avait croisé la veille s'approcha et se planta devant lui.
- Vous... Je vous ai vu hier, vous étiez armé, vous savez vous battre, vous êtes un aventurier ? Vous pourriez nous aider ?

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Kasumi sentit une vague glacée lui parcourir l'échine. Il aimait de moins en moins la tournure que prenait les évènements mais au moins les villageois venaient de lui fournir une piste. Cependant, il ne devait pas agir sans réfléchir, la vie d'Astrée en dépendait peut être. Il avait toutes les peines à garder la tête froide et ne comprenait que trop bien la colère des villageois aussi répondit-il avec conviction :

- Vous pouvez compter sur moi bien sûr. D'autant plus que ma compagne est touchée elle aussi. Vous devriez contacter le prêtre de Haute Roche, il nous est déjà venu en aide à deux reprises récemment, il saura peut être comment combattre ce phénomène. Mais parlez-moi plus avant de ce sorcier. Qui est-il ? Pourquoi le soupçonnez-vous ? Et où est-il parti ?

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Les questions pourtant légitimes du rôdeurs parurent provoquer une certaine... gêne chez ses interlocuteurs. il n'aurait su définir précisément ce qui n'allait pas. Toujours est-ils qu'ils se consultèrent du regard avant de répondre.
- En fait, ce sorcier... c'était juste un voyageur de passage, comme vous, mais il est resté quelques jours.
- Sauf qu'il n'était pas armé, et qu'il était bizarre. Il gardait toujours sa capuche comme pour se cacher, et il avait un regard étrange... Des yeux dorés.
- Il était pas normal. Il pouvait communiquer avec les animaux.
- On avait l'impression qu'il nous jugeait quand il nous regardait, moi ça me glaçait.
- Personne aimait le croiser, et encore moins croiser son regard. il faisait peur... Même les enfants s'arrêtaient de jouer quand il passait.

Hugo hocha la tête.
- C'est moi qui l'ai hébergé... Il est reparti il y a trois jours. Mais je ne sais pas où.
- Il est parti dans cette direction, précisa l'un des villageois, désignant la route du côté opposé à celui par lequel les rôdeurs étaient arrivés. Il nous a lancé une malédiction, j'en suis sûr. Ma femme l'a entendu, elle me l'a dit...
- C'est étrange que ça ait touché votre femme, ajouta Hugo, pensif, à l'adresse de Kasumi. Vous n'étiez pas là à ce moment-là...

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Les explications confuses des villageois ne permettaient pas au rôdeur d'y voir clair et il soupçonnait que leur vision des choses était avant tout guidée par les superstitions. N'était la malédiction qui s'était abattue sur tout le village. Il y avait de plus en plus de question sans réponse et le demi-elfe sentit la tête lui tourner, désorienté. Devait-il chevaucher vers Haute Roche à deux jours de voyage ou partir traquer le voyageur qui n'avait peut être aucun rapport avec les faits. A supposer qu'il entretenait des liens avec la nature comme le soupçonnaient les villageois, il ne serait pas facile à retrouver et il pouvait perdre des jours à chasser un leurre...

- Pourquoi s'en prendrait-il aux femmes du village ? Avez-vous remarqué d'autres détails ? Le moindre indice pourrait se révéler utile.

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Ses interlocuteurs parurent un peu embarrassé.
- Disons... qu'on ne s'est pas quittés en très bon termes, marmonna l'un d'eux, le regard fuyant.
- Il y en a qui voulaient le brûler
- Surtout chez les femmes.... C'était un sorcier, vous comprenez... Il faisait des choses... pas normales.
- Il avait un pipeau. il en tirait des sons bizarres, à vous glacer le sang dans les veines. Et c'est avec son pipeau qu'il commandait les bêtes.
- Enfin... On a fini par le mettre dehors..., lâcha l'un d'eux, les yeux fixés au sol.
- On aurait mieux fait de le brûler ! Linda et Rachel avaient raison !
Quelques marmonnements approbateurs.
- Il faudrait le retrouver... Il est le seul à pouvoir réparer ce qu'il a fait ! Vous allez nous aider ?
- Si vous nous le ramenez on saura l'obliger à réveiller nos femmes, gronda une voix menaçante.

La réponse de Première Neige se faisait attendre. Le rôdeur finit par percevoir sa présence. Elle était partie chasser à quelque distance du village. Mais elle se sentait anormalement fatiguée, ses sens étaient émoussés, et Kasumi comprit qu'elle aurait bien du mal à détecter la présence éventuelle de poison.

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La somnolence de la louve lui mit la puce à l'oreille et il fut pris d'une intuition. Si l'homme était capable de commander aux animaux, peut être l'enchantement qu'il avait créé les touchait-il aussi. Après avoir demandé à Première Neige de ne pas s'approcher pour éviter qu'elle aussi soit contaminée, il s'adressa aux villageois d'un ton pressant :

- Ma question va vous paraître bizarre mais certains d'entre vous élève-t-il du bétail ? Il faudrait savoir si le mal touche aussi les animaux femelles ou juste les femmes. Je vais tenter de retrouver la trace de cet homme mais tout ce que l'on pourra apprendre par nous-mêmes pourrait se révéler décisif. L'un d'entre vous peut-il se rendre rapidement à Haute Roche pour y quérir de l'aide ? Nous ne disposons peut être que de quelques jours si nos femmes ne peuvent pas s'alimenter. Il faudra aussi les hydrater à défaut de pouvoir les nourrir.

Kasumi essaya de contacter discrètement Prince des Frelons. Celui-ci pourrait peut être se révéler utile en gardant sa maîtresse ou en l'aidant à suivre la piste du mystérieux voyageur.

RP : Retour à l'abri

Les regards tournés vers lui reflétaient surtout de un mélange de peur et d'incompréhension.
- Les réhydrater ? Mais encore faudrait-il qu'elles acceptent de boire...
- Il faudra bien essayer, de toute façon.
- On a des bêtes, oui. J'ai des moutons et des poules. Je vais voir...
L'homme, que ses camarades avaient appeléplus tôt Mac Cornic, s'éloigna à grandes enjambées.

Un groupe d'enfants s'était approché. Il était composé uniquement de garçons....
- Maman... elle est malade ?, questionna l'un d'eux d'une toute petite voix. Et Lucie aussi ?
On les sentait au bord des larmes. L'un des hommes s'empressa de les entraîner avec lui à l'écart, en direction d'une des maisons.

Déjà, Mac Cornic revenait.
- Oui, vous aviez raison, les femelles sont touchées. Mais seulement à moitié... Mes brebis ont l'air un peu vaseuses, elles se contentent de brouter leur foin sur place comme si elles n'avaient pas la force ou le courage d'aller voir l'herbe plus loin. Mais elles sont conscientes, et si on les pousse un peu elles y vont.
Il s'avéra que seuls les mammifères étaient touchés par l'étrange mal, à des degrés variés. Les vaches et les chèvres l'étaient autant que les brebis, les chats un peu moins. Les poules ne semblaient nullement affectées.

- Moi, je peux aller chercher un clerc à Haute-Roche, j'ai un bon cheval...
- Ton cheval, c'est pas une jument ?
- Ah, si, tu as raison...
- Je vais te prêter le mien, il est un peu vieux mais docile...
- Vous allez faire quoi vous ?, demanda Hugo Brunepeyre en se tournant vers Kasumi.

RP : Retour à l'abri

Un peu rasséréné par l'action qui lui évitait au moins de se morfondre, Kasumi expliqua calmement qu'il faudrait utiliser des linges humides voire verser quelques gouttes dans la gorge des femmes endormies à intervalle régulier. Il mit en garde les hommes pour qu'ils ne risquent pas d'étouffer les victimes en versant trop d'eau d'un coup. Alors enfin il répondit à Hugo, plein d'une résolution nouvelle.

- Je vais tenter de retrouver la trace de votre fugitif. J'ai besoin qu'on me montre par où il est parti. S'il est à l'origine de ce mal, il est primordial de le retrouver rapidement. J'ai des talents de pisteur mais peut être que quelqu'un connaissant bien la région pourrait m'être utile. Pouvez-vous vous occuper d'Astrée ? Elle a un petit écureuil pour animal de compagnie alors ne vous inquiétez pas si vous en voyez un. Essayez aussi d'amener une des bêtes malades à quelque distance du village. Celz ne donenra probablement rien mais peut être que le phénomène est centré sur le hameau et n'a pas d'effet quand on s'en éloigne.

Le rôdeur habillé et armé était prêt à se mettre en route à tout instant une fois qu'Ombrage serait sellé. Il se dirigea donc vers les écuries où attendait Ombrage.

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Kasumi ne fut guère surpris de découvrir que Prince des Frelons avait disparu de l'écurie. Sans doute était-il parti voir sa maîtresse, sous une autre de ses formes. Et Hugo, qui l'accompagnait, ne releva pas l'absence de l'étalon. Il avait d'autres soucis en tête.
Lorsqu'il ressortit de l'écurie, Ombrage sellé, l'attroupement s'était dispersé. Chacun rentrait chez soi veiller sur son épouse, rassurer les enfants. Hugo interpella l'un des villageois qui s'éloignait.
- Tu dis que tu l'as vu partir... par où ?
- Par là, fit l'homme avec un geste évasif. Il est parti par la route, en direction du nord. Mais je ne peux pas savoir jusqu'où il l'a suivie...
- Vous voulez peut-être déjeuner avant de partir ?, interrogea Hugo. Et ne vous en faites pas, je prendrai soin de votre femme....

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Kasumi déclina la proposition, trop inquiet pour avaler quoi que ce soit. Les sacoches de selle d'Ombrage contenait suffisamment de nourriture pour qu'il mange un morceau plus tard si le besoin s'en faisait ressentir. le rôdeur demanda à Première Neige de contourner le hameau pour se diriger vers le nord et le rejoindre dès que possible. Son flair pourrait peut être lui permettre de détecter tout changement de direction que le présumé coupable aurait pu opérer. Les adieux furent bref et Kasumi se dirigea avec résolution vers le nord. Arrivé à la limite du village, il ressentit un vertige et fit ralentir sa monture un instant avant de reprendre de plus belle : Astrée lui manquait.

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La route longeait le petit ruisseau qui courait au fond de la vallée, le traversant de temps en temps sur un vieux pont ou un gué à peine praticable. La vallée s'incurvait petit à petit vers le nord, et se resserrait jusqu'à former des gorges. Tout au bout, il devinait la barrière rocheuse dont lui avait parlé Astrée, aux sommets couverts de neige. A sa droite, il devinait, en hauteur, le plateau par lequel ils étaient arrivés. Il se souvenait de la tourbière... A gauche de la vallée se trouvaient d'autres montagnes, d'autres pâturages. Plusieurs pistes quittaient la route pour monter sur les coteaux, d'un côté comme de l'autre. Certains étaient régulièrement empruntés par des troupeaux, d'autres l'avaient été récemment par un ou plusieurs piétons. Il serait difficile de repérer une personne précise parmi ce va et vient...
Première Neige le rejoint assez rapidement, dès que le village fut hors de vue. Elle avait le poil terne, la truffe trop sèche. Elle n'était pas au meilleur de sa forme, visiblement. Elle ne semblait pas avoir de fièvre. Juste une grande fatigue.

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Kasumi avait mis pied à terre, ralentissant sa progression pour mieux étudier les traces mais il lui parut vite évident qu'il ne trouverait probablement rien à moins d'un coup de chance. L'homme qu'il cherchait était passé il y a trois jours, rendant impossible la tâche de Première Neige, même au meilleur de sa forme. Comme il l'avait craint, s'éloigner du village n'avait pas eu d'effet positif sur la louve. Peut être son adversaire était même capable d'adopter une forme animale ? S'il avait cherché à fuir, il avait pu changer de direction pour leurrer d'éventuels poursuivants. Et pourtant, le rôdeur ne pouvait pas imaginer abandonner et s'en remettre à l'arrivée providentielle du clerc de Haute Roche. Il poursuivit donc son chemin, arpentant les bas côtés et inspectant consciencieusement les traces exploitables, sans grand espoir...

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Plusieurs pistes partaient de la route. Malgré son affaiblissement, Première Neige faisait de son mieux pour aider son maître. Il repéra sans peine, à quelque distance du village, les deux sentes principales permettant d'emmener les troupeaux aux pâturages, l'une à droite montant sans doute en direction du plateau qu'il avait traversé la veille, l'autre à gauche montant vers d'autres pâturages qu'il apercevait d'ici. De nombreuses bêtes et plusieurs humains y étaient passé récemment, telles furent les informations que put lui donner la louve. Et rien ne disait que l'homme qu'il poursuivait n'y était pas passé, lui non plus.
D'autres pistes, plus discrètes, partaient de la route. Première Neige parvint à lui en signaler plusieurs, mais elle peinait à savoir si elles avaient été laissées par un seul homme ou par deux ou trois, quant à les dater... Elle savait juste lui dire si c'était avant ou après la dernière pluie.
Et après tout, l'inconnu avait très bien pu poursuivre son chemin en restant tout simplement sur la route...Ou se transformer en aigle et s'envoler au loin sans laisser de trace... Il y avait peu de chance qu'il trouve ainsi sa piste, et, surtout, qu'il sache que c'était la bonne...

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Kasumi sentait le découragement peser sur sa résolution mais il ne pouvait tout simplement pas abandonner, aussi futiles soient ses efforts. Il était aussi passé par des moments de doute lorsqu'il avait traqué les esclavagistes à travers les montagnes. Et pourtant, jamais il n'avait douté pouvoir sauver Astrée en fin de compte. Cette fois-ci, il n'était même pas certain d'avoir choisi la bonne voie en traquant une piste refroidie et incertaine. Sentant la colère couver en lui, il poussa un grognement de rage et de frustration. Puis, débarrassé d'un trop plein d'émotions, il se força à réfléchir. Il élimina d'emblée les pistes semblant conduire vers l'endroit d'où il était venu la veille, se disant qu'il aurait peut être croisé l'homme étrange s'il était parti vers le haut plateau. Immédiatement, il trouva ce raisonnement très léger et décida de poursuivre sur la route principale se disant que si l'homme s'était éloigné rapidement, il aurait une chance de le retrouver et s'il était resté dans les parages, il serait peut être retrouvé par les villageois. Peut être un indice plus flagrant serait découvert plus loin sur la piste...

Au bout de quelques minutes cependant, il conçut un nouveau plan en tentant de contacter les animaux réceptifs. Peut être l'un d'eux aurait remarqué un autre homme capable de communiquer avec eux ?

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Trouver un animal ayant vu l'inconnu ne fut pas chose facile. Après tout, aucun d'entre eux n'était sensé rester constammentà la même place pour épier un étranger, et ceux avec qui il rentrait en contact ne se trouvaient pas forcément là les jours précédents. Et puis, la notion des "trois jours" était difficilement transmissible...
Il finit cependant par glaner quelques informations. Un homme étrange était bien passé dans les environs. tellement étrange que les animaux ne le percevaient pas vraiment comme un humain, même si Kasumi aurait été bien en peine de savoir comment ils le considéraient.
Difficile de savoir quand l'homme avait été aperçu. Le témoignage le plus fiable fut celui d'un corbeau, qui se souvenait clairement l'avoir aperçu, Kasumi en eut même une vision fugitive. Mais le souvenir éveilla chez l'oiseau une certaine colère, ou peut-être de la vexation. Toujours est-il qu'il ne semblait guère disposé à aider le rôdeur. Il allait falloir le convaincre...

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Kasumi s'efforça d'appliquer les conseils que lui avait prodigués Astrée en cherchant à déterminer ce qui pourrait intéresser l'oiseau contre son aide. Il commença naturellement par lui proposer de la nourriture, passant mentalement en revue ce dont il disposait, viande fraîche ou séchée, pain et fromage... Ce qui l'intéressait, pour l'heure, était la direction que l'homme avait prise. Les corbeaux étaient réputés particulièrement intelligent, celui-ci pourrait peut être lui être d'un grand secours s'il parvenait à le faire collaborer.

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