La Couronne de Cuivre

Aknoll pensa que si on ne prend jamais de risque on ne fait jamais rien. Il essaya donc de le prendre par surprise et le mettre hors d'état de nuire le plus vite possible pour reprendre sa couverture et peut être réitérer l'action si une autre diversion se présente.

Il parvint à blesser son adversaire - sans doute grièvement - mais l'homme avait tout de même pu réagir à temps pour ne pas être simplement embroché par la hallebarde d'Aknoll. Avant que ce dernier ait pu tenter une nouvelle attaque, une flèche passa tellement près de lui pour frôler son torse. Son adversaire se traîna en arrière, tout juste hors de portée, ne laissant d'autre choix au demi-orc que de se risquer encore plus à découvert ou de regagner au plus vite un abri.

La blessure lui semblait trop grave pour que le bandit représente un réel danger maintenant. Aknoll alla se mettre à couvert au plus vite mais avant Aknoll essaya de prendre l'arme à distance du bandit car elle était sûrement tombé au sol.

Malheureusement, l'archer ne devait pas être ce bandit là car il n'avait laissé tomber aucun arc et ne semblait pas non plus en avoir conservé un sur lui. Alors qu'il faisait ce constat, l'archer ennemi lui apparut l'espace d'un instant, loin sur sa gauche. Encore une fois il allait devoir se risquer à découvert ou faire un long détour pour espérer l'atteindre. Mais avant qu'il ne s'y risque, une flèche partit dans cette direction et força l'archer à se dissimuler à nouveau. Cette fois, Aknoll avait repéré d'où venait ce nouveau tir et pouvait tenter de s'en rapprocher, ce que Fendel tenta de faire...

Profitant de cette nouvelle diversion Aknoll se risqua à courir à découvert pour se rapprocher de l'archer et peut être le mettre hors d'état de nuire.

Aknoll était à mi-chemin et pouvait fonder des espoirs sur son action héroïque quand il sentit une vive douleur à la cuisse. L'archer avait repéré son manège sans doute car le demi-orc avait davantage misé sur la rapidité que sur la discrétion. La flèche qui l'avait atteint n'avait probablement pas touché l'artère mais sa course en fut néanmoins stoppée nette et manqua le précipiter au sol.

La douleur était très forte et il sentait que sa jambe ne pourrait le soutenir que peut de temps encore. Aknoll chercha un endroit à couvert le plus proche possible. Aknoll commençait à regretter son action trop téméraire mais bon:qui ne tente n'a rien.

Fort heureusement pour lui, le bois offrait à Aknoll de nombreuses positions de repli. Mais alors que la situation menaçait de dégénérer maintenant qu'il ne pouvait plus se défendre, la voix du brigands se fit à nouveau entendre :

- Ils ne sont pas seuls, on s'en va !

Quel fut le soulagement d'Aknoll quand il entendit cette phrase libératrice. Aknoll chercha du regard Fendel et ces possibles alliés.

Fendel avait atteint le fourré d'où était parvenue la flèche précédente et leurs regards se croisèrent quand Aknoll tourna son attention dans sa direction. Le guerrier, prudent, attendit que les brigands battent en retraite, craignant sans doute une ruse de leur part. Mais - une minute plus tard - quand il fut évident qu'il ne s'agissait pas d'un piège, l'humain ressortit pour venir aux nouvelles. A ses côtés, un elfe tout vêtu de tons de vert s'approcha et se pencha sur le demi-orc après avoir brièvement examiner sa jambe :

- Ne bougez pas, je vais examiner ça !

Aknoll le laissa faire mais une pointe de méfiance restait présente.-Qui êtes vous?

L'elfe se contenta de répondre d'un ton sarcastique tout en sortant un nécessaire de soin de son sac :

- Je suis celui qui vous a aidé à mettre ces bandits en fuite et à se disperser dans les bois. J'espère que vous aviez une bonne raison de passer par là et de ficher par terre ma surveillance.

L'elfe était agaçant mais Aknoll décida de répondre poliment. -Un village voisin nous a envoyé enquêter sur la disparition d'un chariot et de deux personnes.

Le ton de l'elfe se fit alors plus conciliant tandis qu'il dénudait la blessure d'Aknoll :

- Alors il se pourrait que nous partagions le même but. Je suis venu enquêter sur la présence de brigand sévissant dans cette région depuis près de trois veilles. Attention, ça va piquer un peu je crois...

Et, après avoir appliqué une lotion sur la blessure du demi-orc, il cassa la flèche pour l'extraire. La douleur fut intense et lui fit voir une myriade d'étoiles. Il était probable que quelqu'un de moins résistant aurait instantanément perdu conscience.

La douleur fut intense et Aknoll se dit que la vie paisible de lumenien n'était pas si mal. Il chassa vite cette idée et attendit que les soins prodigués par l'elfe prennent fin.

La douleur mit cependant longtemps à refluer malgré le bandage que l'elfe pris soin d'attacher solidement autour de sa plaie.

- Je vais vous faire un soin mais vous ne pourrez pas marcher bien longtemps avant de vous reposer. Je vais vous mener jusqu'à mon abri si vous en êtes d'accord.

L'elfe tint promesse quelques instants plus tard :

Elfe -> Soins mineurs -> Aknoll

Cette fois, Aknoll se sentit ragaillardi même si toute sa cuisse était encore engourdie et ses articulations douloureuses.

Aknoll remercia l'elfe puis se retourna vers Fendel. -J'ai blessé un bandit assez gravement et je pense qu'il est toujours dans les parages. Nous devrions le retrouver et l'interroger.

Fendel aida Aknoll à se relever tandis que l'elfe se dirigeait dans la direction qu'il avait indiquée. Une minute plus tard, l'elfe les interpelait tout en tenant en joue l'homme blessé qui restait étendu sur le sol :

- Bien joué : il est toujours en vie mais peut-être pas pour très longtemps. Nous devrions l'interroger tout de suite...

Aknoll se dirigea du mieux qu'il pu vers le bandit avant de l'empoigner fermement: sa jambe avait souffert mais Aknoll avait encore toute sa force dans les bras. Une foule de question se bousculait dans sa tête. -Qu'est devenu le chariot et ses propriétaires? Où se trouve votre refuge? Qui est votre chef? Parle car tu n'as même pas idée de combien de souffrance nous pouvons t'infliger.

L'homme semblait à la limite de la conscience mais la tentative d'intimidation d'Aknoll n'eut pas l'effet escompté. Après qu'il ait fini de tousser, il répondit avec morgue :

- Et tu n'as pas idée de ce qui m'arriverait si je parlais alors ravale tes menaces, demi peau-verte ! Allez chercher ailleurs l'aventure, bande d'amateurs...

Aknoll serra les épaules du bandit de toute ses forces puis repris la parole. -Pour la dernière fois parle, mais réflexion faite tu n'as plus besoin de ce bras. Il ne ferait que te ralentir.Dit Aknoll tout en commençant à faire tourner le bras du bandit. -C'est tellement fragile un humain,on force un peu et se retrouve avec son bras dans la main. Je me demande combien de temps ton courage ou ton inconscience tiendra.

Malheureusement, l’art de la torture était une science inexacte surtout pour quelqu’un peu habitué à la pratiquer… Leur prisonnier perdit connaissance sous la douleur, sans doute à cause de la perte de sang. Fendel avait blêmi devant les méthodes que n’hésitait pas à employer le demi-orc mais il s’abstint de tout commentaire. L’elfe – quant à lui – semblait plus circonspect et fit remarquer d’un ton calme :

- Je peux faire en sorte qu’il soit transportable : il y a un risque qu’il ne survive pas mais ce serait tout de même plus prudent de l’amener à mon abri avant de poursuivre l’interrogatoire : les brigands sont peut-être partis chercher des renforts…

-Vous avez raison faite ce que vous avez à faire. Aknoll réussit à se lever difficilement puis se retourna pour parler en privé à Fendel. Ecoute Fendel, je comprend ta réaction face à ce que je viens de faire, mais je serais prêt à tout pour qu'on puisse retrouver ces villageois saint et sauf. Et je comprendrais si tu n'est pas d'accord avec ces méthodes.

L'elfe s'occupait de panser les plaies du prisonnier ce qui garantissait aux deux guerriers une certaine discrétion. Fendel n'avait pas pour autant relâché sa vigilance, bien conscient que leur position était toujours vulnérable. Il répondit néanmoins :

- Ne t'en fais pas : je sais ce qui te motive. J'espère simplement que tu n'auras jamais à regretter d'aller trop loin. Si tu veux mon avis, ces villageois sont déjà morts mais nous pouvons encore empêcher qu'il y ait d'autres victimes.

-Merci de le comprendre, tu est vraiment quelque un de bien. Aknoll s'affala sur un rocher proche en attendant que l'elfe finissent les préparatifs et il le suivrait jusque à son campement.

L'elfe ne tarda pas à les rejoindre et prouva qu'il était plus fort que la plupart des membres de sa race car il souleva le prisonnier et le hissa sur son épaule avant de les rejoindre. Aknoll constata que ce dernier était également ligoté et bâillonné.

- Je lui ai administré un somnifère mais on n'est jamais trop prudent. et mon repère n'est pas très éloigné : vous pensez pouvoir marcher ?

Fendel se proposa pour l'aider si tel n'était pas le cas...

Aknoll déclina poliment l'aide de Fendel et suivi l'elfe. Il devait se réhabituer à marcher pour que ça passe le plus vite possible.

Deux d'entre eux étant alourdis par une charge et le troisième encore handicapé par sa blessure, ils ne progressèrent que lentement mais, moins d'une demi-heure plus tard, l'elfe leur indiqua un monticule qui leur aurait probablement échappé s'ils n'étaient pas tombés directement dessus.

- C'est ici que j'ai élu domicile. C'est un peu étroit et spartiate mais nous ne pourrons pas rester longtemps de toute façon. Je n'ai pas envie de perdre la trace de ces forbans de grand chemin !

L'elfe n'avait pas menti : l'entrée de la cavité les forçait à se voûter et l'intérieur était juste assez large pour que tous les quatre puissent y tenir assis et en se serrant qui plus est...

Aknoll attendit que le bandit se réveille et en profita pour casser la croûte. Il commencer à regretter la violence dont il avait fait preuve mais quelque chose le répugnait encore plus: il avait pris du plaisir à infliger ça au bandit! Il effaça vite cette effroyable vérité de son esprit et attendit patiemment le réveil du bandit.

Celui-ci ne tarda pas à intervenir : le prisonnier remua sur le sol mais cessa aussitôt qu'il se rendit compte de sa position, espérant sans doute que son réveil soit passa inaperçu. L'elfe qui n'était pas plus dupe qu'Aknoll lui fit discrètement signe qu'il le laissait agir à sa guise. Sans doute pour voir de quoi son nouvel allié était capable.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] La campagne luménienne