La Couronne de Cuivre

Martha lui apprit qu'elle avait discuté avec son frère, qui lui-même avait bavardé avec plusieurs des chasseurs. La tension était perceptible, et la moindre alerte se solderait par une battue, c'était certain. Mais pour l'heure, ils semblaient décidés à patienter.
Le dîner -soupe et omelette, comme souvent- était ravigotant, et Sylvia était ravie de pouvoir profiter de son compagnon pour toute une soirée. Elle l'entretint des menus travaux de couture qu'elle faisait en prévision de l'arrivée du bébé, mais aussi des travaux qu'elle prévoyait pour la cabane, et notamment la nécessité de se trouver du mobilier. Des considérations bassement terre à terre, loin du Bosquet et de la mission de Kasumi, qui changeaient agréablement les idées.

Le rôdeur se plaisait à cette discussion qui ancrait un peu plus leurs projets dans le réel, promesse d'une vie commune dans un foyer coquet. Il écoutait plus qu'il ne parlait mais il fit remarquer avec une certaine habileté :

- Il va de soi que tu pourras choisir les meubles mais j'aimerais pouvoir les décorer à mes heures perdues !

Non pas qu'il se désintéresse de la question mais il reconnaissait l'esprit pratique de sa fiancée et surtout son besoin de s'occuper l'esprit et ses journées en cette période d'inactivité forcée.

" Oh mais j'y comptais bien ! Pas seulement pour la décoration d'ailleurs. Vu tes talents dans le domaine, je suis sûre que tu saurais nous les fabriquer, ces meubles ! Une table, des chaises, un ou deux coffres, un lit pour nous et pour le bébé, des étagères, une commode, une penderie... Certes, ça va prendre du temps...
- Hey, c'est pas si simple de s'improviser menuisier !, s'amusa Martha. Mais on en a un au village, et ses prix ne sont pas excessifs... Et puis, ne vous inquiétez donc pas tant : vous pourrez sûrement récupérer certains meubles d'une famille n'en ayant plus besoin, contre une somme modique ou des services...
- Ah, oui, sans doute...
- Je ferai savoir que vous cherchez ce genre de chose, si vous voulez. Quand le temps sera venu. Car c'est encore tôt, beaucoup trop tôt. Les risques de fausse-couche restent élevés jusqu'à la fin du troisième mois au moins...
- Je sais... mais c'est bientôt !
- C'est vrai..."
Leur hôtesse se tourna vers Kasumi.
" Et donc, pour demain... casse-croûte à l'aube ?"

Kasumi n'avait aucune raison - ni aucune envie d'ailleurs - de réfréner l'enthousiasme de sa compagne et il devait bien admettre qu'elle faisait plaisir à entendre : tant de perspectives les attendaient, elle lui, et leur enfant ! C'était assurément une motivation supplémentaire pour réveiller le bosquet qui suffirait sans doute à assainir et sécuriser toute la région de Peyregorde.

- Nous vous serions reconnaissants si vous passiez l'annonce. Mais peut-être vaut-il mieux attendre la décision du conseil, ne serait-ce que par courtoisie ? Et pour demain, je pense effectivement que je partirai à l'aube : mieux vaut ne pas retarder ce voyage et plus vite je partirai, plus vite je serai de retour !

Restait à espérer que les loups ne feraient pas de grabuge d'ici là...

" Tout sera prêt ! Et pour ce qui est du conseil, ne vous inquiétez pas trop. A moins d'un brusque revirement de situation, je doute que quiconque s'oppose à ce que vous vous établissiez dans la cabane.
- Il est quand, ce conseil, d'ailleurs ?
- Hum... je ne me souviens plus, mais ça devrait être très bientôt ! Je me demande si ça n'était pas prévu pour ce soir... ou demain soir peut-être. Je ne sais plus exactement, je n'en suis pas membre. Mais quoi qu'il en soit, vous aurez bientôt votre réponse !"

Le demi-elfe hocha sobrement la tête et répondit qu'il ne doutait pas vraiment de la décision qui serait prise mais qu'effectuer des démarches dans l'intention d'emménager avant que les sages se soient prononcés risquait d'être mal interprété. D'autant plus après les tensions qu'il avait induite concernant la façon de régler le problème des loups. Non, rien ne pressait alors mieux valait laisser le temps aux choses de suivre naturellement leur cours.

La nuit, au-dehors, était tombée -ou du moins, elle devait l'être, mais la luminosité était si faible depuis son retour qu'il ne voyait aucune différence. Sylvia avait les traits tirés, la mine fatiguée, et ils ne s'éternisèrent pas longtemps à table.
" Enfin couchée !... C'est affreux, il n'y a qu'au lit que je me sens bien. C'est terrible de n'être bonne à rien comme ça !"
Malgré la discussion plutôt joyeuse et optimiste qu'ils venaient d'avoir, son ton reflétait maintenant une certaine frustration, qu'elle dissimulait devant Martha.
" Je crois qu'après la naissance, je vais m'octroyer une escapade d'une veille au moins dans la nature ! Je ne supporte plus d'être entre quatre murs..."

Le demi-elfe se fit rassurant, passant une main dans ses cheveux pour les caresser tout en répondant :

- Tu aurais tort de t'en priver ! Les environs sont magnifiques et le seront d'autant plus si je parviens à faire pousser le gland. Mais ta mission à toi - pour peu qu'elle soit frustrante - est encore plus grandiose.

Car aussi magnifique puisse être un chêne, donner la vie à un enfant - à leur enfant - était encore plus merveilleux. A tel point qu'il avait encore bien du mal à réaliser.

" Attends, je te vois venir... Faudra nourrir le bébé, le changer, le veiller, le nourrir, le changer... je vais me transformer en vache à lait nourricière en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire ! Alors, oui c'est merveilleux un bébé, mais il va falloir qu'on trouve un équilibre de vie où je ne sois pas toujours coincée à l'intérieur, sinon je n'en pourrai plus ! Enfin, tu me diras que je peux l'emmener avec moi en forêt. Tant qu'il n'est pas trop lourd..."
Elle secoua la tête.
" Mais on n'en est pas encore là, Martha a raison. Elle trouve que j'ai trop de contractions encore, que c'est un peu inquiétant. Et donc... je suis ses conseils, je reste allongée, toute la journée. J'ai l'impression que mes muscles se transforment en guimauve ! A part ceux du ventre, bien sûr... Mais il va falloir que je m'entraîne dur pour retrouver ma forme quand tout ça sera fini ! Et je compte bien sur toit pour prendre le relais auprès du môme... Du ou des mômes. Mais Martha penche plutôt pour un seul, maintenant."

Les inquiétudes de Sylvia étaient bien légitimes et naturelles mais cela ne l'empêchait pas d'assumer son rôle consistant à les apaiser :

- Je compte bien l'emmener moi aussi, et rester un maximum de temps avec lui ou elle ! Et puis, je peux aussi t'aider à t'entraîner quand tu voudras !

" J'y compte bien ! je suis sûre que tu feras un très bon professeur. pour moi et pour lui... ou elle. S'il vit jusque-là..."
Elle grimaça.
" Pardonne-moi. Martha a parfois des discours pessimistes. Je sais que c'est pour me préparer au pire, au cas où, mais ça m'angoisse... et tout au moins ça ne m'aide pas à conserver mon allant. Même si elle est adorable, j'ai de plus en plus hâte qu'on soit tranquille chez nous. J'ai bien envie d'emménager dès qu'on a le feu vert... Mais elle trouvera sûrement que c'est trop tôt."

Il déplaça sa main et la laissa glisser sous les draps pour lui caresser doucement le ventre en un geste tendre.

- Tu te fais du mauvais sang et c'est compréhensible mais tu es la personne la plus forte que je connaisse. Moi aussi j'ai hâte qu'on soit vraiment chez nous. Tous les trois !

Il essayait de lui transmettre sa confiance même s'il comprenait la démarche de Martha qui était dans son rôle.

Elle ne répondit rien et se blottit contre lui, confiante, souriante. Son ventre s'était arrondi, son état était à présent clairement visible. Mais la fatigue la rattrapait, et il était évident qu'il lui faudrait faire un effort sur elle-même pour poursuivre la conversation. Il était temps de dormir...

Et Kasumi se réveilla peu avant l'aube le lendemain, sans que nul rêve ne vienne lui dicter sa conduite cette fois-ci. Sylvia, bien sûr, dormait encore, couchée tout contre son flanc. Et Martha ne tarderait guère à se lever.

Kasumi sourit dans le noir avant de se dégager doucement pour ne pas risquer de réveiller Sylvia par mégarde. Il releva ensuite le drap qui la couvrait partiellement pour qu'elle reste bien au chaud dans son sommeil. Il s'habilla ensuite rapidement et toujours en silence avant de rejoindre la salle commune et d'aider à préparer le petit-déjeuner pour ne pas perdre de temps ni se laisser trop servir...

Une demi-heure plus tard, il était prêt à partir, avec un sac léger, ses armes, et des provisions pour le repas de midi -probablement en quantité suffisante pour celui qu'il prendrait le lendemain sur la route du retour. Martha lui annonça qu'en prime, il trouverait tous ses vêtements lavés et séchés à son retour. En attendant, il n'avait que ce qu'il avait sur lui, mais pour deux jours, cela suffirait certainement.
Ombrage était dans le pré commun, comme d'habitude. Et il y avait fort à parier qu'il se montrerait ravi de se dérouiller enfin les jambes en sa compagnie.

Navré de ne pas s’être beaucoup occupé de lui lors des derniers jours mais tout de même soulagé des bonnes conditions dans lesquelles il se trouvait, le rôdeur s’approcha de sa monture et lui offrit quelques carottes et une pomme coupée en deux pour se faire pardonner. Il passa aussi un moment à inspecter ses membres et l’état de ses pieds : pour des raisons pratiques autant que par le lien que cela contribuait à renouer avec sa monture parfois caractérielle.

C’est donc après une quinzaine de minutes seulement qu’il entreprit de prendre la route qu’il avait déjà parcouru quelques jours plus tôt. Il savait le déplacement utile et même nécessaire mais il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il laissait les coudées franches aux profanateurs pendant ces deux jours. Tout ce qu’il avait mis en place avec les loups et à la source pouvait notamment être gâché…

Passés les premiers instants de bouderie, Ombrage se montra ravi de le retrouver. Il prit le galop sitôt qu'il en eut l'occasion -ce qui se produisit dès leur départ du village : à une heure aussi matinale, les probabilités que quelqu'un arrive en sens inverse, se dirigeant vers le village, étaient nulles.
Et ce fut donc au grand galop que Kasumi effectua le première moitié du parcours. Autour de lui, le paysage défilait : plaines cultivées, petits bosquets, quelques friches, et toujours, à sa gauche, l'ombre immuable de la Forêt Maudite. Il ne croisa pas grand-monde : une charrette venant d'un hameau isolé dans la campagne, puis un petit groupe de personnes à pied -des locaux à en juger par leur manque de bagages. Il doubla un paysan et sa charrue en début d'après-midi, et parvint enfin en vue de Respelm.

Quête : Mission

Le voyage lui parut plus court que d'habitude - il connaissait la route. Il arriva au village sous une pluie battante, vers la fin de l'après-midi. Les nuages qui menaçaient avait fini par crever, une bonne demi-heure plus tôt, et la pluie tombait drue. En un rien de temps, l'air avait fraîchi, et des rafales de vent lui glaçaient maintenant les os. Mais la pluie ayant ramené tous ceux qui le pouvaient vers leurs pénates, il avait la route pour lui tout seul et put piquer un bon galop sur la fin du trajet.
Sylvia, confortablement installée dans la salle principale, ne l'attendait peut-être pas si tôt, mais son regard s'illumina en le voyant entrer.
" Rentre vite à l'abri ! Mon pauvre... Hum... Évite peut-être de traverser la pièce avec ton manteau dégoulinant d'eau..."

Kasumi commença par adresser un sourire rayonnant à sa fiancée, la détaillant près d'une demi-minute comme si cela faisait des jours qu'il n'avait pas pris plaisir à la regarder. Puis, toujours sans un mot, il se délesta de son manteau et de ses bottes qu'il laissa près de l'entrée. Alors seulement, il s'approcha pour l'embrasser et justifier sa présence aussi tôt :

- J'ai pu voir Hortense hier soir alors je suis reparti directement de Respelm ce matin ! Un peu plus et je finissais véritablement trempé comme une soupe !

Ce qui était déjà passablement le cas, il fallait bien le reconnaître.

Elle lui rendit son baiser avec tendresse, mais frissonna à son contact.
" Tu es glacé ma parole... Et tu sens bon le cheval ! Tu veux que je te fasse couler un bain ? Martha n'est pas là, elle est allée rendre visite à je-ne-sais-qui... Je peux aussi préparer une infusion..."
Elle se leva -moins brutalement que d'habitude, elle faisait désormais attention à ses gestes- et l'enlaça un bref instant, se blotissant contre lui comme pour lui transmettre un peu de chaleur.

Et le rôdeur s'y laissa aller un petit moment avant de s'écarter de peur de la faire frissonner.

- On a la maison juste pour nous deux alors, fit-il remarquer avec un clin d'œil faussement évocateur.

- Je te propose que je m'occupe moi-même du bain mais je serai effectivement très heureux de boire une infusion chaude quand je reviendrai.

" Comme tu veux !, répliqua-t-elle d'un ton joyeux, en réprimant toutefois un frisson. Il doit y avoir une réserve de bois toute prête, et des serviettes pour t'essuyer. On a fait la lessive, et elle a eu le temps de sécher, donc tu as un bon choix de vêtements secs, profites-en..."
Elle eut un petit rire.
" Et profites bien, parce qu'il ne faudra pas compter sur moi pour te faire ta lessive à chaque fois ! Là, ça va bien que je suis coincée ici, mais dès que j'aurai retrouvé ma liberté, il faudra qu'on songe à une répartition des tâches plus... équitable !"

Kasumi se fendit d'un baisemain taquin avant de se replier à toute vitesse vers la salle de bains.

- Bien évidemment, ce sera un honneur de nettoyer vos dessous, de cirer vos bottes et de faire couler votre bain, ma dame !

Il n'avait pas l'intention de s'attarder dans son bain mais se réchauffer et se décrasser ne serait certainement pas une mauvaise idée après avoir galopé sur la route deux jours d'affilée.

Lorsqu'il ressortit de la salle d'eau, revêtu d'habits propres -pour la première fois, lui semblait-il, depuis un moment-, la bouilloire chantait sur le feu que Sylvia avait allumé en son absence. La rôdeuse s'était déjà rassise, obéissant certainement aux conseils de la sage-femme, et avait déposé devant elle une pile de légumes qu'elle commençait à éplucher.
" J'ai promis à Martha que la soupe serait prêt quand elle rentrerait... Donc au travail !"
La pluie, dehors, tombait toujours sans discontinuer : Martha attendrait certainement une accalmie. Il ne leur restait plus qu'à se mettre à l'oeuvre...

Ce qu'il fit sans rechigner un seul instant. Il choisit de s'installer juste en face de sa compagne et ne s'interrompit que le temps de retirer l'eau chaude du feu pour son infusion. Qu'il était étrange d'avoir ce genre d'activités anodines d'autant qu'avec juste un geste d'imagination il pouvait déjà s'imaginer installés chez eux. Et juste pour le plaisir de la taquiner, il lui demanda s'il fallait rajouter un peu de menthe ou de groseilles dans la soupe...

Elle n'avait pas attendu sa suggestion pour ajouter un peu de menthe... et du citron surtout. Pour relever les goûts des feuilles de blette, il n'y avait rien de tel.
Martha rentra bien plus tard, lorsque le ciel cessa enfin de déverser ses trombes d'eau sur eux, à la tombée de la nuit. Ils l'avaient attendue pour dîner -enfin, presque : la fringale de Sylvia était telle qu'elle s'était autorisé un petit en-cas, pour le bébé, comme elle le faisait chaque fois que Kasumi rentrait trop tard.

Ils discutèrent un moment, de choses et d'autres. Il ne s'était rien passé de notable pendant son absence. Les loups n'avaient heureusement pas fait parler d'eux, et les chasseurs rongeaient leur frein, plutôt patiemment tout compte fait. Le train-train quotidien s'était poursuivi, Sylvia progressant bien malgré elle en couture, tricot et cuisine. Le seul fait notable était que le conseil du village s'était réuni et qu'on acceptait de leur mettre la cabane à disposition, contre un loyer modique, et surtout contre la promesse d'une aide face aux loups et autres menaces de la forêt.

C'était là une excellente nouvelle qui, bien que plutôt attendue, venait un peu plus concrétiser leur projet de vie commune. Kasumi était en tous cas enchanté à cette idée et ne rechigna pas à le montrer par sa bonne humeur tout le reste de la soirée. Il en profita aussi pour raconter ses derniers échanges avec Hortense et aborda la possibilité de passer une partie de l'été près de la jeune pousse : somme toute, il tenait à insister sur le fait que la croissance serait rapide et qu'il serait ensuite libéré de cette tâche avant l'arrivée de leur enfant. Une période où il ne doutait pas que Sylvia aurait besoin de son soutien.

Sylvia ne paraissait pas franchement enthousiaste à l'idée de le voir passer près d'un mois loin d'elle. Son visage s'était aussitôt assombri à cette évocation, et elle eut beau tenter de donner le change en changeant de sujet, et en prétextant que cela ne l'ennuyait guère, que l'essentiel était de mener rapidement sa mission à bien, il n'était nul besoin d'être grand-clerc pour deviner que la nouvelle la touchait. Mais, peut-être parce que Martha était là, elle s’efforça de n'en rien laisser paraître durant la soirée. Sans doute attendait-elle qu'ils soient seuls tous les deux pour extérioriser ses sentiments.

Kasumi s'en voulut aussitôt d'avoir gâché l'ambiance en remettant cette prochaine séparation sur la table. Il chercha à croiser le regard de la jeune-femme pendant le reste du repas mais il semblait lui échapper et il était visible que Sylvia faisait de gros efforts pour ne pas montrer toute sa déception devant Martha. Dès lors, l'appétit du demi-elfe l'avait un peu fui et il était impatient - et un peu nerveux aussi - de se retrouver seul avec sa fiancée pour la rassurer.

Leur hôtesse ne parut pas se rendre compte du changement d'humeur de Sylvia, se contentant de remarquer qu'avec la pluie qui venait de tomber, ajoutée à celle de l'avant-veille, le sol devait être humide à souhait, parfait pour y planter un gland. Mais la conversation dévia bien vite, et il était déjà tard. La vaisselle fut rapidement expédiée, et Martha assura vouloir se charger seule du rangement, les laissant se diriger vers leur chambre.
Mais Sylvia, même une fois qu'ils furent seuls, garda obstinément le silence, ne répondant que par monosyllabes. Elle se débarbouilla rapidement, se glissa dans une chemise de nuit et sous les couvertures -l'air avait sensiblement fraîchi, sans revenir sur le sujet qui la préoccupait.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Peyregorde