La Couronne de Cuivre

" Non, il n'y a rien à faire. Ce n'est pas un loup ordinaire qui l'a mordue, c'est un loup de Féérie. Tout, ici, est imbu d'une magie bien plus puissante que ce que vous trouveriez dans votre monde, et les petits humains n'ont aucune résistance à ce pouvoir. Si un leprechaun, une licorne, une nixe avait été mordue, rien ne se serait produit. Mais l'absence de magie fait un appel d'air très puissant. Il n'y a rien à faire."
Son expression demeura sévère, mais il ne poursuivit pas, regardant Taliesin droit dans les yeux, comme pour s'assurer qu'il avait compris.

Et il avait compris.
Trop bien compris.
-D'abord, avant que vous ne me jugiez... Nous sommes arrivés ici par accident, suite à de violents désordres magiques dans notre monde. Ensuite, l'un des gosses a été attiré à l'extérieur par traîtrise, et il a bien fallu aller le sauver. Je n'expose pas volontairement mes protégés au danger : ce serait plutôt tout le contraire.
Il poussa un profond soupir.
-De ce que j'en sais, les loups-garous ne sont pas tous foncièrement maléfiques. Mais ils ont parfois du mal à se contrôler, lorsqu'ils se métamorphosent, si bien que leur coexistence avec les simples mortels... est difficile. J'imagine donc qu'il va me falloir trouver, pour elle, une meute ou quelque chose d'approchant : elle y sera sans doute plus heureuse et courra moins de risques de faire du mal à autrui, ce qu'elle ne voudrait pas car elle a un bon fond... Mais bref, je me demande bien comment je vais parvenir à lui trouver pareil foyer, sachant que pour l'heure, j'ai complètement échoué pour le demi-faune que j'ai également pris sous mon aile.

" Lui trouver une meute est une option... que je ne vous conseille pas forcément." dit le Veneur.
Il se carra dans son siège, puis prit une petite bourse à sa ceinture et la présenta au barde. Elle contenait un tabac odorant. Il en bourra lui-même sa pipe.
" Comme je le disais, elle est jeune. Cela signifie que vous pouvez l'éduquer. Les gens qui deviennent loups-garous à l'âge adulte sont souvent, comme vous l'avez dit, des êtres dangereux et incontrôlables. Les meutes sont généralement le résultat de l'agrégation de pareils individus, et elles gonflent à mesure que leurs pulsions se font plus dévastatrices. Il devient alors nécessaire de les ramener à une taille acceptable, ce qui ne se fait pas sans souffrance. Mais un enfant, gardé loin de ces influences, justement, peut être éduqué... petit à petit... lune après lune... à contrôler ce qu'il est."
Il alluma sa pipe.
" La dernière solution, que certains considèrent comme la plus miséricordieuse et qui est certainement la plus simple, est de la perdre dans les bois. Elle n'y survivra pas une nuit."

Il ne put réprimer une grimace mais s'efforça de rapidement la chasser, peu désireux de froisser son interlocuteur.
-Je ne pourrais m'y résoudre.
Et il se hâta d'enchaîner.
-Mais peut-être existe-t-il... Je ne sais pas, des loups-garous éduqués, tout ce qu'il y a de plus bienveillants et recommandables, qui pourraient l'éduquer à leur tour... J'imagine que pareille tâche réclame une présene de tous les instants et pour être franc, même si j'aime beaucoup Marius et même si je ne songerais jamais à le repousser à cause de ce qu'il est devenu, force est de constater que j'ai déjà fort à faire avec les autres et que je ne pourrais sans doute pas lui consacrer tout le temps nécessaire...
Profondément troublé, il ne songea même pas à toucher au tabac.

" Je ne sais pas ce qui existe dans votre monde, je n'y suis plus allé depuis très longtemps, et jamais dans la région d'où vous venez, dit le Veneur. Ce n'est pas impossible, cependant. Si vous avez le temps de chercher."
Il grimaça, sensible au trouble du barde.
" Il n'est pas non plus totalement impossible que certains prêtres de votre monde soient capables de soigner ce mal... mais j'en doute beaucoup. Comme je vous l'ai dit, il ne s'agit pas de lycanthropie ordinaire. De plus, il faudrait trouver un prêtre très puissant... Mais ce n'est sans doute pas impossible, non, je dois l'admettre. Il faut cependant que vous sachiez, si vous optez pour cette possibilité... que le sujet devra être consentant pour que la malédiction soit levée. Or... certains sont parfois très emballés à l'idée d'avoir ce pouvoir."

-Et elle en fera partie... Devenir une louve-garou, vous pensez : elle sera ravie.
Quant à Victor, il risquait d'être jaloux, au point peut-être d'essayer de trouver un moyen de se faire mordre : avec lui, il fallait s'attendre à tout.
-Et ici, en Féérie ? Ne connaissez-vous pas des gens bien qui pourraient être heureux de s'occuper d'elle ? Si j'étais sûr d'être la personne la plus indiquée pour l'aider, je n'hésiterais pas mais... Je n'en suis pas sûr. Comme je ne suis pas sûr d'être le mieux placé pour élever Titus, le demi-faune...
Déjà qu'il ne se sentait pas à la hauteur avec un petit humain traumatisé par ce qu'il avait vécu...

" En Féérie ?"
Le Veneur éclata d'un rire de gorge, amenant ses voisins de table à se retourner puis à retourner précipitamment à leurs affaires.
" Nos loups garous n'ont pas besoin d'être bienveillants et civilisés. Et ils ne le sont pas."

Troisième soupir.
Enfin, troisième : il en avait perdu le compte depuis bien longtemps.
-Bon, et j'imagine qu'il serait tout aussi illusoire de chercher des faunes prêts à accueillir et a aimer Titus, malgré le sang elfique qui coule dans ses veines ? Quelqu'un lui a fait miroiter cette possibilité, hier, mais dans le but de le piéger...
Autant éliminer toutes les fausses pistes...

" Je n'en ai aucune idée, je ne suis pas expert en faunes... Vous devriez poser la question à quelqu'un qui a quelque affinité avec ces créatures. Aucun d'entre nous n'a une connaissance innée de Féérie, vous savez... Nous ne sommes pas différents des habitants de votre monde : chacun sait ce qu'il sait et ignore ce qu'il ignore. Pour moi, les faunes sont des petites chèvres à moitié hommes, ou l'inverse. Je n'en sais rien d'autre."
Il tira sur sa pipe.
" Avant que vous ne vous éloigniez, je voudrais cependant rectifier quelque chose que je ne suis pas certain que vous ayez compris... L'éducation d'un jeune loup-garou n'a lieu qu'une seule fois par mois. Une seule nuit, en réalité. Pas tous les jours. Tous les autres jours, il s'agit d'éduquer un enfant. Ce qui n'est pas forcément plus facile, à ce qu'on raconte."

-Oh que non. En ce qui me concerne, je suis totalement dépassé.
Il secoua la tête.
-Et je le serai encore davantage avec un loup-garou. Sachant que si je commets la moindre erreur, cela pourrait avoir de terribles conséquences pour ceux qui l'entourent comme pour lui, s'il se rend compte de ce qu'il a fait. Et vivre avec pareil risque, avec pareille pression...
Soupir.
-Enfin, j'envisagerai tout cela plus posément quand j'aurai pu... décanter, disons. Merci beaucoup pour ces informations.

" En même temps, jeune homme, je ne voudrais pas me mêler de ce qui me regarde pas, mais vous y gagneriez à vous trouver une compagne... Elever cinq gamins tout seul, ce n'est une sinécure pour personne."
Il souffla un rond de fumée.
" Pour le reste, je suis désolé d'avoir été le porteur de mauvaises nouvelles, mais il vaut mieux savoir à quoi s'en tenir. Et il n'y a pas de raison que vous échouiez. Elle a quoi, cette gosse ? Six ans ? Sept ? Vous avez tous les atouts en main."

-Si c'était le seul enfant à ma garde, je ne dis pas. Mais c'est loin d'être le cas.
Il eut un sourire un peu las.
-Je suis marié, vous savez. Ma compagne et moi avons adopté les deux garçons humains, et nous avons eu, récemment, deux jumeaux... Nous n'avions pas forcément l'intention d'élargir encore notre famille, parce que ce n'est pas le tout d'avoir des enfants : il faut pouvoir s'en occuper convenablement. Mais voilà, le destin a fait que j'aie dû prendre Titus et Marius sous mon aile, au cours d'un voyage qui s'est révélé autrement plus mouvementé que prévu et dont notre débarquement en Féérie n'est qu'une péripétie parmi d'autres, au final. Et évidemment, mon épouse ne sait pas que, partir à trois, nous allons revenir à cinq...
Ah ça, Galathée allait faire une drôle de tête.
-Mais pardonnez-moi de vous ennuyer avec tout cela : c'est juste que... C'est un peu déstabilisant, ce que vous venez de m'apprendre.
Il observa son interlocuteur, décida de changer de sujet, histoire d'éloigner un temps les brumes de l'inquiétude.
-Mais merci d'avoir été franc, d'avoir partagé avec moi vos connaissances. Et, à ce propos... Serait-il indiscret de vous demander... qui vous êtes ? La maîtresse des lieux vous a désigné comme un spécialiste, et Lola m'a révélé que l'on vous nommait le Veneur. Mais en dehors-de cela...

L'homme sourit.
" Je ne suis rien d'autre que le Veneur. Mon rôle et mon identité sont un, comme nombre d'habitants de Féérie. Je m'occupe des garous, quelle que soit leur espèce. Certains disent que j'en suis un, moi aussi... mais ce n'est pas quelque chose que je confirmerai ou infirmerai. La légende est ainsi faite."
Il regarda les enfants.
" Bon courage à vous, et à votre épouse. Mais dites-vous que votre... meute s'auto-régulera d'elle-même, d'une manière ou d'une autre. Vous n'en êtes pas l'unique garde-fou."

-Ce qui m'importe avant tout, c'est qu'ils soient heureux. Enfin heureux, devrais-je dire, après une vie qui, quoiqu'encore brève, leur a valu plus que leur ocntent de malheurs.
Il pinça les lèvres.
-Je vais dire la vérité à Marius : il a le droit de savoir ce qui lui arrive. Et si d'aventure il a des questions auxquelles je ne suis pas capable de répondre, seriez-vous d'accord pour lui parler ?

" Je ne suis pas certain que vous devriez lui dire, dit le Veneur. Pas comme ça, pas tout de suite. Il... elle ne se transformera pas avant plusieurs années. Les premières fois... ce sera très léger... un peu plus de poils, un changement de forme des oreilles, des dents... rien d'autre. Je ne suis pas sûr qu'elle ait besoin de savoir quoi que ce soit. C'est un secret très lourd à porter pour un enfant aussi jeune. Et elle ne comprendra sans doute pas les tenants et les aboutissants. De surcroît, si vous songez à la faire soigner... mieux vaut qu'elle ignore tout."

-Mais comment lui expliquer ses fringales ? Le fait qu'elle n'arrive plus à dormir la nuit, à moins de se dépenser allègrement un long moment puis de faire un banquet nocturne ? Elle va vite se rendre compte que ça n'est pas... ordinaire, surtout au contact d'autres enfants qui, eux, n'ont pas ces... particularités.

" Cela va passer. Elle va reprendre le rythme des autres enfants. C'est le fruit de la transformation qui est en cours. Les trois premiers jours sont les plus bouleversants, et puis tout rentre dans l'ordre. Il faut vous rappeler aussi qu'ici, au Festival, il fait toujours nuit et les rythmes usuels sont fortement perturbés, surtout chez des créatures qui ont l'habitude de baser nombre de leurs activités sur le déplacement du soleil. Laissez-la penser qu'il s'agit juste d'un moment de nervosité passagère... et rien ne se produira. Ne craignez pas non plus l'effet de sa morsure. Elle ne deviendra dangereuse que lorsqu'elle sera femme, et uniquement lorsqu'elle est sous forme lupine."

-Merci. Je vais garder tout cela à l'esprit.
C'était rassurant dans l'immédiat.
Mais seulement dans l'immédiat.
Quoi qu'il en soit, et à moins que le Veneur n'ait d'autres informations à délivrer, il ne l'ennuierait pas davantage. Resterait à prendre le temps de se forger un masque d'impassibilité, pour que les gosses ne s'inquiètent pas, avant de replonger dans le bain.
La priorité absolue serait désormais l'affaire du chamois : il était impératif, sinon vital, de fuir le plus rapidement possible loin de se monde où la moindre morsure anodine pouvait aboutir à conséquences aussi effrayantes.

Les enfants se pavanaient dans leurs vêtements, Victor charriait Baptiste sur ses écrits nombreux, Marius avait commencé son épopée de Gérard de Berge Junior entre les tables, choisissant sans doute les monstres à occire et les monstres à épargner. Seule Lola suivit le barde des yeux quand il revint mais, une fois encore, elle ne posa aucune question et n'attira pas davantage l'attention sur lui. Titus, de son côté, paraissait observer les lieux sans rien dire, d'un air absent. Difficile de savoir s'il était encore un peu sonné ou si c'était son état naturel...

C'est vers lui qu'il se dirigea, soucieux.
-Comment te sens-tu ? lui demanda-t-il, prévenant, en posant une main légère sur son épaule.
Vu ce qu'il avait traversé la veille, il avait bien mérité qu'on s'occupe un peu plus de lui que des autres qui, par ailleurs, s'occupaient sans mal.

" Ça va, dit-il avec un léger sourire, en sylvestre. J'ai un peu mal entre les cornes."
Il posa une main à plat sur sa tête et ébouriffa ses cheveux couleur renard.
" Il parait que j'ai failli me faire manger par la Dame Blanche... mais je ne me souviens pas du tout. Je me souviens que je marchais sur les bords du lac... et puis plus rien."

-Je suis vraiment désolé, Titus. J'ai essayé de garder en permanence un œil sur toi, mais j'ai eu un moment d'inattention et... cette sorcière, qui devait guetter l'instant propice, en a profiter pour t'assommer et t'enlever. Dès que je me suis rendu compte de ton absence, nous avons commencé à te chercher mais... Elle était déjà retournée dans ton antre, et nous avons donc mis un certain temps à te tirer de ses griffes.
Certes, tout s'était bien terminé. Néanmoins, il s'en voulait d'avoir cru que les lieux étaient sûrs et d'avoir par conséquent baissé sa garde. Cette erreur aurait pu leur coûter très cher.

" Ce n'est pas de ta faute, dit Titus. C'est moi qui ai suivi les cailloux, déjà. Je n'aurais pas dû m'enfuir quand Victor nous a aspergés d'eau froide."
Il eut un calme sourire.
" Beaucoup de gens me veulent du mal. Ici ou là d'où on vient. Je comprends mieux pourquoi on vivait cachés dans les bois, avec Ainhoa. Elle disait toujours que c'était plus prudent, et moi je ne voulais pas comprendre, mais finalement, elle avait raison."

-Cette sorcière ne t'en voulait pas à toi en particulier : elle capturait des tas d'êtres différents, nous avons pu le constater. Mais c'est vrai qu'il y a des gens méchants. Et des gens que leur peur de l'inconnu ou du différent rend méchant. Cependant, leur existence et les souffrances qu'ils nous imposent ne doivent pas nous faire oublier le plus important : il y a des gens bienveillants, aussi. Des gens qui se moquent de l'apparence ou des différences de races. C'est sur ceux-là qu'il faut se concentrer.

" C'est vrai. Je le sais aussi, dit-il avec un sourire chaleureux. Mais c'est comme si... on retenait mieux les choses qui nous font du mal que les choses qui nous font du bien. Parce que les choses qui nous font du bien, elles sont fragiles, alors que les choses qui nous font du mal... elles durent plus longtemps."
Son expression devint plus sérieuse.
" Merci d'être allé me chercher. Je sais que je te cause beaucoup de soucis, et que tu en as déjà trop. Je suis désolé pour ça. Je ne crois pas qu'Ainhoa imaginait que ça allait être aussi compliqué de me trouver une maison."

-Eh, Titus...
Il se pencha pour le regarder bien en face.
-Ne te tracasse pas pour ça. Et ne sois surtout pas désolé. C'est le rôle des adultes de veiller sur les enfants, alors... Repose-toi sur moi, et dis-toi que ce que je fais, je le fais de bon cœur.
Il hésita, puis ajouta :
-Et je t'ai déjà trouvé une maison : la mienne, où tu seras accueilli et aimé comme tu le mérites. Si je cherche d'autres solutions, c'est seulement parce que je ne suis pas certain que celle-ci soit la meilleure pour toi. Mais si nous ne trouvons rien qui te convienne mieux, eh bien, tu rejoindras notre joyeuse bande, si bien sûr tu es d'accord. Cela n'empêchera pas de continuer à chercher d'autres pistes, mais si tu t'y sens bien, tu pourras y rester autant que tu le souhaiteras.

Il parut surpris, un peu embarrassé, puis ses yeux s'emplirent de larmes.
" C'est gentil de dire ça, murmura-t-il. Mais je sais que ce n'est pas si simple. Mais j'essaierai de... faire comme tu dis. De ne pas m'en faire. Et de garder l'oeil ouvert, on ne sait jamais. Le problème c'est que... comme je te l'ai déjà dit... je n'ai aucune idée de ce que je suis censé chercher ou même... ressentir."
Il regarda vers Victor et Baptiste qui se pourchassaient désormais entre les tables, sous les regards interloqués des convives. Sans doute allait-il falloir intervenir tôt ou tard...
" Quand on ne connait pas quelque chose... Ça ne peut pas vraiment nous manquer. On peut essayer d'imaginer ce que ça pourrait être mais... ce n'est pas mon genre. J'ai appris à me contenter de ce qui existe vraiment."

-C'est bien de savoir profiter de ce que l'on a. Mais que cela ne t'empêche pas non plus de rêver, car c'est important.
Il jeta un regard à ses fils.
-Je vais rassembler les troupes pour une sortie : je ne voudrais pas que les autres clients soient importunés par leur chahut. Mais nous pourrons continuer à discuter ensuite, si tu veux.

Titus lui décocha un léger sourire mais Taliesin sentit que si poursuite de conversation il y avait, cela devrait venir de lui : le faune n'était pas du genre bavard. La fée orange, de son côté, accueillit le mouvement vers la sortie avec un soulagement manifeste.
" Je crois qu'ils ont besoin de se défouler." souffla-t-elle au barde, avec un clin d'oeil, avant qu'ils ne franchissent la porte.
Une fois au dehors, Marius reprit son escalade des racines qui jouxtaient l'entrée, tandis que Victor posait les poings sur les hanches, en grand seigneur.
" Bon ! C'est l'heure de mon arme magique !"

-J'avais parlé d'un objet magique. Et tu en as eu plusieurs, à savoir... les vêtements que tu portes.
Sourire innocent.
-Il me semble que vous avez besoin de vous défouler, alors pourquoi ne pas commencer par quelque chose de plus actif que de simples emplettes ? Celles-ci peuvent intervenir ensuite...

La Couronne de Cuivre

[Quête] Escapade en Féérie