[Lieu] Respelm

[Voyageuse]

Ils ne s'enfoncèrent pas très profondément dans la forêt. Hortense restait prudente, consciente qu'elle n'avait pas l'énergie pour une longue promenade. Elle ramassa quelques herbes, quelques champignons, lui expliquant au passage leur usage médicinal. Puis elle finit par trouver un tronc d'arbre déraciné sur lequel elle prit appui, à demi assise.
" Regarde, là..., fit-elle en désignant de minuscules fourmis courant le long du bois mort. Tous ces insectes qu'on néglige trop souvent alors qu'ils sont indispensables au cycle de la vie. Notre religion nous enjoint à les respecter, à avoir conscience de leur utilité. Ils vont dégrader cet arbre mort pour qu'il nourrisse les autres, tout comme ils dégraderont mon corps lorsqu'il sera en terre... Grâce à ta présence, je peux être certaine que les rites funéraires de notre ordre seront respectés et que je retournerai à la Forêt après ma mort. Là où je continuerai à être utile dans le cycle de la nature... Tu sauras ce qu'il faut faire... je crois ?"

[Kasumi]

Il devait bien encore une fois reconnaître ses lacunes sur le sujet. Il avait lu quelques oraisons dans le recueil prêté par Hortense mais il ne voulait pas risquer de commettre d'impair si la tâche d'inhumer la vieille dame lui revenait. Alors, quitte à passer une nouvelle fois pour un inculte, il encouragea son aîné à lui expliquer les rites à respecter en cette circonstance. Il avait conscience qu'aussi déplaisante soit cette tâche, elle faisait partie inhérente de son sacerdoce : respecter le cycle de la vie et de la mort passait aussi par ces moments solennels.

[Voyageuse]

L'idée de la mort paraissait totalement naturelle à Hortense, et pas seulement à cause de son grand âge qui la rendait si proche. C'était quelque chose d'inhérent au cycle de la vie, notion qu'elle avait pleinement intégrée lorsqu'elle était clerc, et elle fit de son mieux pour rappeler à Kasumi combien la mort faisait partie de la vie, et la place qu'elle occupait dans leur religion. Il aurait certainement à assurer des cérémonies, de temps en temps : en tant que clerc de Mielikki il lui appartiendrait d'amener l'assemblée à voir au-delà du deuil et de la tristesse, à comprendre l'inéluctabilité et le sens de la mort, son rôle dans le cycle de la nature, l'espoir de repos de l'âme tandis que le corps reviendrait à la Terre qui l'avait engendré et aiderait à engendrer à son tour de nouvelles vies.
Certes, tout cela, il le savait déjà, mais Hortense en parlait avec une telle conviction que cela prenait une importance nouvelle. Elle lui rappela leurs coutumes : on devait enterrer les morts, bien sûr, en un lieu où leurs proches pouvaient se recueillir. Mais pour un clerc, ce lieu était nécessairement la forêt. Et pour sa part, elle espérait demeurer pas trop loin du bosquet. Quant à la cérémonie en elle-même, elle ne différait guère des autres religions.

[Kasumi]

Pour avoir assisté à quelques cérémonies funèbres, Kasumi était relativement confiant quant à sa capacité à respecter les étapes essentielles. Cela dit, la façon naturelle dont en parlait Hortense contribuait à lui faire prendre confiance. Le moment venu, il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour respecter leurs coutumes et aider son âme à rejoindre les forêts éternelles de leur déesse. Il y avait nombre d'endroits propices près du bosquet pour accueillir le corps d'une prêtresse. Le demi-elfe espérait seulement qu'Hortense pourrait le revoir de son vivant. Cela lui semblait important que la vieille prêtresse puisse réaliser que rien n'avait été perdu avant de rejoindre Mielikki.

[Voyageuse]

Le temps filait, doucement, tandis qu'ils devisaient ainsi de certains aspects de leur religion. Hortense avait trouvé une position assise confortable, à l'ombre, mais Kasumi devinait à quelques signes discrets qu'elle commençait à fatiguer. Cependant, la discussion se poursuivit encore. Tout naturellement -pour une Mielikéane-, l'idée de la mort la ramenait à celle de naissance, et elle lui demanda plus de précision sur l'enfant qui naîtrait prochainement, curieuse de connaître la date prévue de la naissance, et lui rappelant qu'il existait une cérémonie, s'il le souhaitait, pour présenter son enfant à la Forêt et le mettre sous la protection de la Dame des Bois.

[Kasumi]

Kasumi se montra très intéressé par les détails de cette cérémonie. D'autant plus qu'il avait déjà eu l'intention de proposer à Sylvia de l'emmener avec elle au bosquet dès que son état le lui permettrait. Il lui semblait important que leur enfant prenne contact avec les aspects les plus bénéfiques de la forêt dès son plus jeune âge. Ne présumant rien de ses chois futurs, il avait envie de lui transmettre cette sensibilité naturelle. Toutefois, pour ne pas qu'Hortense s'épuise une nouvelle fois en présumant de ses forces, il lui proposa de poursuivre la discussion sur le chemin du retour.

[Voyageuse]

Elle se tut, le temps qu'ils sortent des bois. Marcher était fatiguant, elle n'avait pas l'énergie de parler en même temps. Elle prit une profonde inspiration avant de quitter la forêt, comme si elle voulait retenir au fond de ses poumons un peu de cet air chargé d'odeurs d'humus.
Il dut l'aider à remonter en selle : elle n'avait plus guère de force, mais elle retrouva un peu d'énergie au bout de quelques dizaines de toises, et put lui expliquer en quoi consistait la cérémonie, toute simple, de présentation d'un jeune enfant à la Dame des bois. C'était bien sûr quelque chose de symbolique, mais elle se souvenait, pour sa part, avoir ressenti en cette occasion la bienveillance de leur déesse tout autour d'elle, comme si elle se penchait réellement sur l'enfant qu'elle lui présentait. Simple illusion, peut-être, et puis de toute façon, l'enfant suivait ensuite son chemin sans que la déesse le guide ou le protège en rien, elle l'avait largement constaté. Mais c'était tout de même un moment important, un moyen peut-être de faire entrer à cet instant sa profession au coeur de sa vie privée. Dans son esprit, ne pas le faire aurait presque été vouloir cacher l'enfant à la déesse.
Elle finit par se taire, un peu essoufflée, sur la fin du trajet.

[Kasumi]

Kasumi partageait son avis et sourit d'avance de la perspective de cette cérémonie privée - presque intime - à laquelle n'assisterait que Sylvia, l'enfant et lui-même. Il n'insista toutefois pas au-delà des informations que lui transmit Hortense de peur de raviver à nouveau quelque souvenir douloureux. Au lieu de cela, il l'aida à descendre de selle quand ils eurent rejoint le hameau et sa cabane. L'heure du repas approchait certainement mais il ne l'imposerait pas à la prêtresse si elle préférait se reposer un peu avant de se sustenter.

[Voyageuse]

Hortense se reposa avant le repas, lui laissant le soin de le préparer. Elle lança ensuite la discussion sur le problème récurrent des loups et de leurs relations avec les hommes, lui conseillant fortement de les éloigner au maximum du village. Le passif était trop lourd, et le moindre incident lui coûterait la confiance des villageois. Il n'était pas certains qu'ils aient tous fait la différence entre le loup-garou qui se trouvait avec les malarites, et la meute de loup : les deux devaient être associés dans certains esprits, les peurs se renforçant. D'où l'importance de les éloigner au moins le temps qu'une génération naisse et meure et que les peurs se tassent. A nouveau, elle lui conseilla d'aller vers le sud, sans toutefois être trop proche de Respelm, et d'éviter le nord et l'est. Se rapprocher de la rivière serait s'enfoncer plus profondément dans la forêt : la souillure était nettement plus perceptible aux abords de la rivière, et, pire, sur l'autre rive. Elle lui déconseillait d'ailleurs de s'y rendre sans précautions.

[Kasumi]

Kasumi partageait son opinion concernant le futur habitat des loups : non seulement il aurait du mal à leur faire accepter de se rapprocher du cœur de la forêt et de tous ses périls mais il était intimement convaincu que ce serait une mauvaise chose pour les loups mais aussi pour les humains. Le risque était en effet important que la meute soit décimée ou transformée par la funeste influence de la Forêt Maudite.

Quant à rester prudent en s'approchant lui-même de ces zones dangereuses, il tint à rassurer Hortense sur sa longue expérience de la traque des mort-vivants et sur le fait qu'il avait déjà effectué plusieurs missions et reconnaissances bien au-delà de la rivière par le passé.

[Voyageuse]

" Je ne voudrais pas sous-estimer ton expérience. Mais j'ai tout de même vu parfois des créatures inquiétantes.... Et, d'après le prédécesseur d'Aïdan, plus calé que moi, elles devaient avoir été produite par une force quelconque, venant peut-être d'un autre plan, ou peut-être créées par un nécromancien puissant. Il m'est arrivé plusieurs fois de faire face à des attaques violentes contre le bosquet, qui heureusement était préservé en partie par la magie de Mielikki... Cela t'arrivera sans doute aussi, dès qu'ils sentiront que le bosquet retrouve sa puissance. Je dis "ils" parce que je pense qu'il y a des entités à l'origine de ces attaques. Certes, je peux me tromper, mais j'ai toujours soupçonné un nid de forces obscures quelque part de l'autre côté de la rivière. Je me suis même demandées si un passage menait jusqu'au monticule où se trouvait le cercle de pierres levées, si ancien... Mais je n'en ai pas trouvé de preuve, ça n'a peut-être rien à voir. Et peut-être que je me fais des idées, aussi, concernant cette éventuelle entité..."

[Kasumi]

Ils pouvaient certainement débattre des heures sur cette possibilité mais ne seraient alors ni les premiers ni les derniers à le faire. Des générations entières de Lathandrites n'étaient pas parvenu à comprendre le mal à l'œuvre dans l'une des plus grandes forêts d'Helonna et encore moins à l'éradiquer. Et malgré toute son expérience, il savait ne pas être à la hauteur de tâches aussi ambitieuses que découvrir les foyers de nécromancie à proximité du bosquet. Le mieux qu'il pourrait faire - en tous cas tant qu'il était seul ou presque - était de tenir la menace à l'écart en détruisant les petits groupes qui s'approcheraient trop. Ce serait déjà un mieux pour les habitants de Peyregorde et la faune sylvestre et c'était déjà un bel objectif en soi.

[Voyageuse]

La fin du repas fut l'occasion pour la vieille femme de s'adonner à sa sieste coutumière. Elle semblait, dans ces moments-là, si vieille et si fragile qu'on devinait ce temps de repos indispensable à son vieil organisme.
Elle n'avait donné aucune consigne particulière à Kasumi, mais le temps était redevenu agréable, et il pouvait, au choix, prendre des nouvelles de son aube, s'occuper de menus travaux, ou bien du jardin où les limaces, attirées par le sol à nouveau humide, semblaient se multiplier à vue d'oeil.
Au-dehors, un sifflement reconnaissable lui fit lever la tête : le faucon de Sylvia l'observait depuis une branche haute d'un arbre de la haie.

[Kasumi]

Kasumi salua l’animal et prit quelques instants pour aller récupérer un morceau de viande fraîche qu’il lui offrit en récompense de sa surveillance. Sa présence orienta également son choix d’aller se renseigner sur son aube et éventuellement de la récupérer : ce serait une bonne chose de faite et nécessaire avant d’entreprendre le retour vers Peyregorde. Et Hortense serait sans doute ravie de le voir arborer cette tenue pleine de symboles. Il verrait, à son retour, s’il avait également le temps de s’occuper de ces limaces. Peut-être en étalant la cendre récupérée dans le foyer de la maison d’Hortense...

[Voyageuse]

Il s'en alla donc en direction Respelm, salué au passage par quelques rares personnes affrontant les heures chaudes de la journée. Des bergers somnolaient à demi en veillant leur troupeau, à l'ombre d'un arbre. Un chien errant vint quémander un peu de nourriture. Un homme réparait une clôture, en sueur. Ombrage, lui, ne semblait pas se plaindre de la chaleur et savourait le plaisir de se promener.
Puis il sentit un vague picotement à la base de la nuque, et mit quelques instants à réaliser ce qui se passait.
" Bonjour ! fit la voix de Galawen dans son esprit. Comment vas-tu ?"

[Kasumi]

Kasumi perdit sa concentration suite à cet imprévu et préféra stopper Ombrage le temps de se reprendre. Il faillit répondre naturellement avant de se souvenir, d'extrême justesse, que ses paroles devaient être limitées au maximum. Il réfléchit donc quelques instants avant de formuler sa réponse même si le style austère imposé par le sortilège ne lui donnait pas satisfaction :

- Très bien. Beaucoup de nouvelles à partager.

[Voyageuse]

Il y eut un instant de silence. Ombrage, un peu surpris de l'arrêt brusque, se mit à brouter un peu d'herbe trop sèche, profitant de la pause. Il tirait sur les rênes, cherchant à aller vers la droite où se trouvait un fossé plein d'eau.
" Je mémoriserai d'autres sortilèges demain. Raconte...", reprit la voix de Galawen, d'un ton intrigué.

[Kasumi]

Par où commencer ? La pensée réconfortante de savoir que d'autres communications seraient possibles dès le lendemain incitait davantage le rôdeur à s'épancher sur les nouveauté ayant émaillé sa vie depuis son retour. Mais le sortilège était toutefois trop précieux pour amener les choses avec le tact qui aurait été de bon aloi :

- Le mariage est prévu à l'automne, la naissance aussi. Vous êtes invités si possible...

Il marqua une pause pour laisser à Galawen le temps de digérer ces nouvelles avant d'ajouter, épuisant quasiment son potentiel de mots pour la journée :

- ... Et je suis devenu clerc de Mielikki.

[Voyageuse]

Il y eut un instant de silence.
" Oh... Clerc ?", fit la voix incrédule de la magicienne.
Elle se tut, ne trouvant peut-être rien à dire sous l'effet de la surprise. Le temps filait, et le sortilège avait certainement une durée limitée...
" Ca va beaucoup faire rire Tilmandil ! Le bébé aussi !" finit-elle par ajouter.
Il devinait un sourire.
" Je te contacte demain. Bonjour à Sylvia !"
Puis la sensation dans la nuque disparut et la voix se tut.

[Kasumi]

Kasumi eut un sourire en coin en songeant à son demi-frère et à sa réaction : il n'avait pas fini d'en entendre parler, pour sûr ! Après une minute à songer à ces perspectives et notamment la venue prochaine de sa famille, il se remit en route - ou en tous cas essaya de convaincre Ombrage de lever le museau de la rivière bien fraîche. Son temps était compté : même si cela ne lui plaisait pas de laisser Hortense seule, il devrait bientôt repartir pour surveiller le bosquet et surtout revoir Sylvia qui devait s'impatienter.

[Voyageuse]

Il trouva la maison de Lucia quasiment déserte. La couturière s'était absentée, lui apprirent les plus jeunes de ses filles, occupée à ramasser des fraises dans le jardin. Elle se trouvait chez Aïdan, du moins si elle n'avait pas changé ses plans.
Mais sa tenue de clerc était prête, s'il souhaitait la récupérer. La grand-mère, Lucinda, était à la cuisine, il lui suffisait de frapper.

[Kasumi]

Cela aurait été impoli de récupérer sa commande sans pouvoir remercier celle qui l'avait confectionné. Kasumi avait en outre dans l'idée d'aller saluer Aïdan et ce serait une bonne occasion de le faire. S'il manquait la couturière en chemin, il n'aurait pas énormément perdu de temps et il lui suffirait de rebrousser chemin. C'est donc vers le temple qu'il porta ses pas non sans avoir remercié les deux fillettes.

[Voyageuse]

Il trouva Aïdan en Lucia en grande discussion, dans une petite pièce attenante à la grande salle du temple, là où le clerc rangeait tout ce dont il avait besoin pour ses offices. Il entendit, de loin, le ton revêche de la couturière, auquel répondait le ton un peu bourru du clerc. Mais la discussion s'interrompit à son arrivée. Elle avait été animée, à en juger par le teint un peu rouge de Lucia.
Aïdan, l'air plus serein, lui adressa un large sourire et s'avança à sa rencontre.
" Ah, vous voilà de retour parmi nous ! Lucia m'a dit qu'elle jouait les couturières pour votre service ?"
Il semblait un peu intrigué.

[Kasumi]

Kasumi appréhendait un peu la réaction du prêtre lathandrite et ne savait pas bien comment aborder un tel sujet mais il n'était pas non plus du genre à tergiverser pendant des heures. Il semblait qu'il tombait mal à en juger par l'expression de Lucia aussi préférait-il ne pas abuser inutilement de leur temps :

- Lucia a accepté de me confectionner une tenue pour les cérémonies au bosquet. Martha me la chaudement recommandée et je suis impatient de découvrir ma commande...

Bon, il n'avait pas osé aborder frontalement le sujet en donnant l'impression d'étaler sa vie sur la place publique mais Aïdan était sans doute assez fin pour faire ses déductions et l'interrogeait plus avant.

[Voyageuse]

" Je ne savais pas qu'il fallait une tenue pour assister à une cérémonie Mielikkeane...
- Je lui ai cousu une tenue de prêtre, le coupa Lucia, sans guère se soucier du fait que le clerc puisse ne pas être au courant. Elle est terminée, bien sûr. Venez, je vais vous la faire essayer..."
Kasumi vit Aïdan pâlir un peu, les yeux écarquillés. Il lui fallu quelques temps pour reprendre contenance.
" Une tenue de prêtre... Vous êtes... clerc ?

[Kasumi]

Kasumi se serait plus attendu à une réaction de surprise de la part du lathandrite plutôt que cette expression d'inquiétude. Et puisque Lucia avait vendu la mèche sans aucun tact, il ne chercha plus à tergiverser et entreprit de donner des détails à son ami :

- C'est très récent et je suis en apprentissage... Pour avoir aidé le bosquet à renaître, Mielikki m'a offert de la servir de cette façon et j'ai accepté.

[Voyageuse]

" Oh..."
Aidan avait l'air totalement abasourdi par la nouvelle.
" Et beh... Si je m'attendais... Et... Hortense est au courant ? Mais oui, suis-je bête : c'est pour cela que vous logez chez elle et pas au temple..."
Il secoua la tête, l'air toujours aussi incrédule.
" Clerc... Je ne vous voyais vraiment pas... Mais bon, ça veut dire que j'aurai un allié de plus pour lutter à notre petite échelle contre les forces maléfiques de la forêt ! Enfin, quand vous aurez un peu plus d'expérience... Mais donc.... Félicitations ! Enfin, je suppose que c'est le compliment d'usage dans cette situation...", ajouta-t-il en lui serrant la main avec vigueur.

[Kasumi]

Kasumi se sentit grandement soulagé par la réaction franche et enthousiaste d'Aïdan. Il avait craint, l'espace d'un instant, que le clerc voit en lui un motif d'inquiétude voire de concurrence... Savoir qu'il était plus que jamais son allié était rassurant à tous les niveaux. Il serra la main avec la même vigueur que celle manifestée par le Lathandrite et abonda dans son sens :

- Nous travaillons déjà bien ensemble je trouve et je ne vois aucune raison pour que ça change. Vous aurez sous la main un spécialiste de la forêt et de la nature et moi le meilleur expert en matière de mort-vivants de la région !

Il était sincère : pouvoir travailler de concert avec Aïdan était une perspective réjouissante et il n'appréhendait pas un instant que cela puisse aller à l'encontre de sa loyauté envers sa déesse et ses préceptes

[Voyageuse]

Lucia, de son côté, attendait qu'ils aient fini leur discussion. Lui jetant un coup d'oeil, Aïdan se souvint alors de la raison de la présence de Kasumi et eût un petit sourire en coin.
" Je me demande bien à quoi vous ressemblez dans une aube..., D'ailleurs, j'ignore quels vêtements portent les Mielikkeans. Je n'ai jamais assisté à l'une de leur cérémonie, vous vous doutez... Il faut dire qu'il n'y en a guère dans les environs. Ce sont des aubes aux couleurs de la nature ? Vertes ? Et vous faites vos cérémonies... hum, laissez-moi deviner.... aux solstices et équinoxes? Ou selon la lune ?"

[Kasumi]

Le demi-elfe n'avait pas spécialement envie de retarder Lucia et il lui fit signe qu'elle pouvait s'en aller si elle le souhaitait et qu'il ne manquerait pas de la retrouver sur le chemin du retour, d'ici quelques minutes. Il livra ensuite ses maigres certitudes au Lathandrite :

- En fait, Hortense m'a appris que nous portons quatre tenues différentes en fonction du cycle des saisons. Pour l'été, c'est une aube jaune bordée de rouge. Et nos cérémonies se font une fois par mois avec des moments privilégiés lors des équinoxes et des solstices, spécialement pour l'automne.