La Couronne de Cuivre

L'elfe s'y était attendu et, tout en essayant de reprendre des forces, il songea aux moyens d'améliorer le moral des troupes. Recourir à un sortilège était tentant mais inenvisageable, compte tenu des discussions de la veille, compte tenu, aussi, du contrecoup qui ne manquerait pas de survenir quand la magie prendrait fin. En revanche, pourquoi ne pas se servir du pouvoir de la musique ? Cela semblait une bonne idée, en théorie du moins. Car malheureusement, là encore, l'effet n'était pas éternel, e s'il passait son temps à jouer des airs, qui le remplacerait pour manier la faux ? Oui, tout bien réfléchi, cela semblait difficilement faisable... Sans doute faudrait-il faire sans, ou n'utiliser cette solution qu'en cas d'extrême recours. En revanche, on pouvait toujours promettre à la marmaille une expédition à la rivière en fin de journée, d'autant que cela éviterait les ablutions d'après-repas...

Guillhem consentit à cette solution et bien que les enfants aient l'habitude de penser à court terme et n'en parurent pas complètement satisfaits, ils ne rechignèrent pas quand il fallut reprendre le travail et attaquer le champ d'orge. Le principe était le même mais la parcelle plus petite. Galathée faisait des pauses régulières pour aller s'occuper des enfants et Mathieu avait été exempté de travail. Il batifolait dans le jardin voisin et apportait de temps en temps des fruits et de quoi boire aux valeureux qui continuaient à trimer. En milieu d'après-midi, Jehan se sentit mal et il fut rapatrié à l'intérieur. La faux d'Antoine dérangea également un nid de guêpes, ce qui provoqua une mini-panique que Galathée parvint à contenir à l'aide de son affinité avec les animaux. Victor et Robin, qui s'étaient trouvés à proximité, se firent néanmoins piquer.
La nuit s'approcha à nouveau, mais Guillhem n'était pas prêt à capituler avant d'y être réellement contraint. Mathilde eut cependant pitié de Taliesin et l'appela en cuisine pour aider à la préparation des faisans du jour.

Son soulagement n'eut d'égal que sa gratitude envers la jeune fille et, avec une pensée désolé pour le malheureux qui devrait le remplacer, il prit la direction du logis d'une démarche pour le moins roide. La journée avait été rude, la suivante le serait plus encore, pour lui comme pour tout le monde, les enfants en particulier. Néanmoins, ils avaient bien avancé, abattu, probablement, plus de la moitié du fauchage. Le moral du barde était donc sauf, d'autant qu'il voyait un avantage à se replier en cuisine : si d'aventure Baptiste se présentait, il serait en mesure de l'envoyer à la rivière avec les autres.

Ce n'était pas Baptiste qu'on avait réquisitionné en cuisine, mais bien Jehan. Il accueillit le barde d'un sourire fatigué et recommença à plumer son volatile d'un geste mécanique. Mathilde elle-même était également de la partie et elle indiqua à Taliesin ce qu'il pouvait prendre en charge : la cuisson des pommes de terre et la préparation des légumes. Il y avait six faisans, cette fois, et une fois encore, il fallait croiser les doigts pour que ce soit suffisant.
" La maison de Victor, à Luménis, demanda soudain Mathilde. Elle est vide, en ce moment ?"

Il releva les yeux, surpris.
-Et bien... A moins que quelqu'un ne s'y soit installé à notre insu, j'ai tout lieu de croire qu'elle est vide...
Il hésita. Évidemment, la question n'avait pas manqué d'éveiller sa curiosité.
-Tu penses que quelqu'un en aurait besoin ? s'enquit-il sur le ton de la conversation.
Spontanément, il lui aurait plutôt demandé si elle avait envie de vacances, mais il avait préféré opter pour quelque chose de plus anodin.

Elle pinça les lèvres.
" Je ne sais pas... Je pensais... peut-être... solliciter la permission de m'y installer un moment... Comme vous n'êtes pas dedans..."
Elle jeta un regard aigu à Jehan mais celui-ci haussa les épaules.
" Je sais bien que papa songe à vous envoyer à Luménis, dit-il. Robin ira-t-il avec vous ?"
La jeune fille grimaça.
" Je ne sais pas."

Il haussa les sourcils, décontenancé. S'agissait-il d'un projet déjà ancien dont il n'aurait pas eu connaissance ? Cela lui semblait peu probable, vu la teneur de sa récente discussion avec Guilhem... Était-ce plutôt une conséquence de ladite discussion, ou de la déprimante rapidité avec laquelle leur groupe engloutissait la nourriture ? Et puis... Qui incluait ce "nous", outre Mathilde et éventuellement Robin ? Certainement pas Elliot, qui devait rester ici pour le surveiller - point qui devait fort peu réjouir la jeune fille. Quant à ce qu'il ressentait lui-même, il n'aurait su le dire.
-En tout cas, je pense qu'il n'y aurait aucun problème pour que vous vous installiez dans la maison, fit-il d'un ton dégagé.

La jeune fille acquiesça.
" Ce n'est pas pour tout de suite... Enfin, peut-être pour quelques jours, en automne, mais ensuite... Je ne sais pas bien. Il faut que je sois sûre de pouvoir trouver du travail, déjà. Ce n'est pas garanti... Mais Galathée dit qu'elle connait peut-être l'un ou l'autre endroit où me recommander. Seulement si je promets de ne pas trop travailler et de prendre la moitié du temps pour me former."

Galathée était donc passée à l'action. Et plus tôt que prévu... Certes, l'automne, ça n'était pas demain, mais... ça n'en était pas loin.
Un instant, il se demanda si la rôdeuse serait aussi détachée lorsque ce serait au tour de leurs enfants de les quitter. Sans doute que oui, en partie du moins : elle verrait surtout le côté naturel de la chose - conséquence, probablement, de son métier et de sa foi envers Mielikki...
-Elle connaît du monde, oui, assura-t-il avec un demi-sourire, avant de se remettre à la tâche.

Ils préparèrent donc le repas du soir, puis envoyèrent Elliot, qui était resté dans la salle à manger, chercher les enfants à la rivière. Quand ils passèrent à table, Taliesin remarqua que l'humeur était meilleure et, indirectement, les enfants avaient davantage d'énergie et bavardaient avec animation. Les mines reflétaient leur fatigue, mais ils paraissaient ravis de leur journée, en dépit des récriminations antérieures. Les faisans furent engloutis avec autant de facilité que le chevreuil la veille, et certains commencèrent à ranger la table tandis que d'autres grimpaient les escaliers pour se changer et se préparer à la suite de l'histoire de Taliesin...

Il en alla ce soir là comme le précédent : il prêta main forte à Galathée pour coucher les jumeaux, rejoignit les enfants pour leur narrer un nouvel épisode de sa saga puis, quand tout le monde fut couché, rejoignit sa compagne, bien décidé à la masser. L'échange avec Mathilde trottait toujours dans un coin de sa tête, mais la fatigue physique, comme de coutume, lui évitait de trop s'inquiéter, de trop s'interroger. Bref, tout augurait d'un prompt endormissant et d'un sommeil aussi profond... que trop bref.

Ils terminèrent le champ d'orge le lendemain et attaquèrent la petite parcelle de houblon. Comme le blé du premier jour avait séché, une partie de l'équipe fut affectée à le rentrer et à commencer la tâche cruciale qui consistait à séparer le grain de la paille. Taliesin eut ainsi l'opportunité de changer d'activité plusieurs fois sur la journée, puisque les faucheurs fatigués allaient superviser ce travail. La ferme ne comprenait pas de meule, mais les sacs de grain seraient emmenés au moulin le plus proche dans les jours à venir : Guillhem avait réservé un moment avec le meunier pour y procéder. En ces temps de moisson, il fallait anticiper sous peine de se retrouver le dernier à moudre son blé.
Le barde eut la possibilité d'observer les interactions entre les enfants : Victor demeurait un meneur, Baptiste était en retrait et pour ainsi dire, ils ne s'adressaient jamais la parole.

Ainsi donc les choses n'avaient-elles pas progressé d'un pouce, à ce niveau... Cela l'ennuyait mais, dans le même temps, il ne savait trop comment y remédier. Leur parler ne servirait à rien : comme l'avait dit la rôdeuse, c'était affaire d'émotions, non de raison. Quant à se garder de toute intervention, cela ne lui semblait guère mieux : il avait espéré que la situation évoluerait naturellement mais du mieux, via les interactions incontournables du quotidien, via la naissance d'habitudes, via le hasard, aussi, et pourtant, il n'en avait rien été. Il faudrait qu'il en discute avec sa compagne, qu'ils réfléchissent, ensemble, à une solution. Peut-être devraient-ils emmènent les deux garçons pour quelque activité ? C'était une piste qui, malheureusement, ne pourrait sans doute pas être suivie avant la fin des moissons...

Le lendemain, ils attaquèrent le champ d'avoine. A nouveau, une partie des enfants devaient désormais s'occuper de ce qu'ils avaient fauché les jours précédents et même s'ils parvenaient à couper tous les épis, ils seraient loin d'avoir terminé leur labeur. D'autant que ce qu'ils gagnaient en expertise, ils le perdaient en fatigue. Guillhem consentit à découper la journée en trois phases de trois heures de travail, entrecoupées chacune d'une heure de pause. Ce n'était sans doute pas l'organisation la plus efficace, mais elle contribua à préserver le moral des troupes. Les enfants se contentèrent de jeux calmes, cependant, par groupes de deux ou trois, dans la pelouse du jardin. Ils mangèrent ça et là, sans se rassembler, cette fois, puis reprirent le travail. On n'alla pas jusqu'à la rivière, pour une fois. Quand les faucheurs eurent terminé leur travail, ils durent se joindre aux autres équipes pour lier les meules ou séparer le grain de la paille. Puis le ciel s'assombrit vers l'est et Guillhem, la mort dans l'âme, organisa le rapatriement des meules à l'intérieur de la grange. Il faudrait sans doute les ressortir le lendemain.
Lorsqu'ils eurent terminé et que la pluie commença à tomber, ils étaient tous épuisés. Ce fut une délégation d'enfants qui vint demander à Taliesin de reporter la saga du soir au lendemain et ils allèrent se coucher comme de jeunes zombies, encadrés par Mathilde et Antoine, qui ne redescendirent pas. Guéric paraissait guilleret, de son côté, Galathée tranquille et Guillhem lorgnait l'eau qui dégringolait du ciel au travers des fenêtres.
" C'était moins une." remarqua-t-il.

-Oui, acquiesça Taliesin après avoir étouffé un bâillement. Le temps a eu pitié de nous... Et s'il nous reste encore du pain sur la planche, nous avons triomphé du plus gros. Bref, ça ne s'est pas trop mal passé.
Son ami aurait évidemment espéré mieux. Toutefois, il avait fallu faire avec les moyens du bord et l'elfe s'était montré sincère : il estimait réellement que les choses s'étaient plutôt bien déroulées. De surcroit, il était soulagé que le plus dur soit derrière eux : il n'aurait pas pu continuer à ce rythme très longtemps...

" S'il fait sec demain, nous ressortirons les meules... Elles ne sécheront pas bien dans la grange et il ne manquerait plus qu'on attrape une moisissure...
— Ne t'en fais pas, dit Galathée, doucement. C'est un orage estival. Il a fait étouffant ces derniers jours. Demain, nous pourrons tout ressortir avant la mi-journée."
Le fermier acquiesça.
" Oui, bien sûr. Mais ça tient à peu de choses... C'est stupide, mais j'étais plus tranquille avec Valaellyn dans les parages.
— Ce n'est pas stupide. Avoir une adepte de Chauntéa à demeure, ce n'est pas rien."

C'était le moins que l'on puisse dire. Mais voilà, il faudrait faire avec cette absence...
-Si Galathée est optimiste, alors je le suis également, dit-il tranquillement. Et si, malgré tout, quelque chose venait à clocher... Il doit bien y avoir un sanctuaire de Chauntéa à proximité, et nous pourrons toujours faire appel aux services d'un clerc pour y remédier...
Cela devait être dans leurs moyens.

Guillhem secoua la tête.
" Ce n'est pas la même chose. L'avoir ici c'était... comme de jouir d'une bénédiction permanente. Mais tu as raison... et des tas de fermiers s'en tirent sans leur clerc à domicile...
— D'autant que si je ne m'abuse, tu as ici un fils qui ne demanderait pas mieux que d'entrer au Temple..." dit alors la rôdeuse, un sourire malicieux aux lèvres.
Le fermier grommela.
" Chaque chose en son temps.
— Je ne dis rien."

Le barde ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel, car Galathée donnait vraiment l'impression de vouloir expédier au loin, et au plus vite, l'ensemble des enfants du fermier. Mais c'était une mauvaise impression : outre juger leur départ des plus naturels, elle songeait avant tout à leur propre intérêt, à leur propre épanouissement.
Se gardant bien de dire quoi que ce soit sur ce sujet, il préféra se donner contenance en bourrant de tabac sa pipe, qu'il irait fumer sous le porche, tout en se demandant lequel des fils Merlu était tenté par la prêtrise - Félix, peut-être, que son père avait décrit comme, d'entre tous, le plus proche de la terre.

Personne ne s'offusqua de sa brusque désaffection et Guéric décida de lui emboîter le pas : il lui tardait de regagner le confort de sa grange, laquelle était désormais pleine de céréales et de chats, les acolytes nécessaires à la protection de tout ce grain délectable.
" Finalement, je crois que je vais dormir pendant les derniers jours de mes vacances. Non stop. Et prendre des bains chauds. Si j'avais l'énergie... mais je n'ai pas l'énergie. La vie de marin est drôlement relax, par rapport à ce qui se trame ici..."
A l'intérieur, la conversation entre Galathée et Guillhem avait repris, de manière plus soutenue.

Le barde jeta un regard dans cette direction, avec la désagréable impression d'avoir fait faux-bond à Guilhem. Celui-ci était en train, peu à peu, de se faire à l'idée que certains de ses enfants allaient partir. Mais si Galathée continuait à être aussi impitoyable, à faire fi de tout ce que cela lui causait... Il risquait de se braquer.
-Je suis désolé, murmura-t-il, revenant au halfelin. En t'invitant, je n'avais pas imaginé que tu serais à ce point mis à contribution... Mais cela devrait être mons rude, à présent. Et je m'engage à te préparer un bain chaud à la première occasion.

" T'inquiète pas, je ne suis pas contraire. C'est exotique, pour moi, ce travail des champs. Je me représente ce qu'est la vie de mes semblables, à la campagne... Le halfelin et son village. Ce n'est pas mon truc, Valkur en soit témoin ! Je suis heureux d'avoir entendu l'appel de la mer. Mais je peux comprendre le plaisir qu'on trouve à travailler la terre, ce n'est pas ça. Et c'est très nécessaire, de surcroît."
Il haussa les épaules.
" Ça me fait penser... Sais-tu ce qu'est devenu Rumoc ? J'ai bien compris que Martin avait pris la poudre d'escampette, mais est-ce qu'il l'a emmené avec lui ?"

Il secoua la tête.
-Je n'en ai aucune idée. A vrai dire, j'avais complètement oublié Rumoc. Mais à mon avis, soit Martin l'a emporté avec lui, soit Guilhem l'a caché quelque part où personne ne peut le trouver. Sinon, nous aurions entendu parler de lui. Nous l'aurions entendu parler, en réalité.
Il n'osait imaginer la pagaille que la ceinture magique avait pu semer ici...

" Pauvre Rumoc. Il était insupportable, mais comment ne pas l'être quand on est une ceinture, vouée à passer de taille en taille sans avoir son mot à dire. Enfin... Son mot à dire, il l'avait plus qu'à son tour. Mais bref... Je demanderai à Victor, il doit sûrement savoir. C'était un compatriote, même si pour rien au monde je ne voudrais me retrouver associé avec lui..."
Derrière eux, la lumière s'était éteinte, signe que Guillhem et Galathée étaient allés se coucher.

-Tu me diras quand tu auras eu de ses nouvelles. Après tout, il a été l'un de nos compagnons d'aventure, et il nous a rendu dde grands services, en certaines circonstances... Sans compter l'animation qu'il causait !
Il exhala une nouvelle bouffée de fumée.
-Je crois que j'irai au lit sitôt ma pipe terminée, annonça-t-il. Que je tienne encore debout est assez miraculeux... mais nous aurons davantage l'occasion de bavarder et de nous détendre dans les jours à venir.

" Je vais aller me coucher, moi aussi... mais avant ça."
Il pinça les lèvres.
" Ce que je vais dire... Ça ne va pas te faire plaisir, mais je préfère quand même t'en parler. J'ai entendu les gosses parler entre eux. Il y a une grosse fête des moissons, demain soir, dans le village voisin... Pré-aux-Sources, je pense que ça s'appelle. Comme tu ne peux pas y aller, vu la situation, Guillhem a exclus qu'ils y aillent, par solidarité, ce qui est très bien, évidemment... Mais les gosses sont déçus, évidemment... Enfin. J'ai pensé que tu voudrais le savoir."

-Tu as bien fait, répondit-il sitôt revenu de son étonnement. Demain matin, j'en discuterai avec Guilhem et je ferai mon possible pour qu'il autorise toute la maisonnée à aller à cette fête. Tout le monde a énormément travaillé pour les moissons : cela mérite bien une petite récompense, d'autant que ce genre d'occasion, ça ne se présente pas tous les jours. Et puis... Je refuse que les autres pâtissent de ma situation. On leur impose déjà bien assez de contraintes comme cela.
Il sourit.
-On verra si j'arrive à être persuasif. Je l'espère vraiment. De mon côté, j'en profiterai pour aller me coucher tôt, j'ai sacrément besoin de repos.

" Je peux rester avec toi. Il y aura de toute façon le jeune gars qui doit te garder à l'oeil, il ne pourra pas partir. A mon avis, Galathée ne partira pas non plus. Les bébés sont encore drôlement petits et devoir veiller sans cesse sur eux lui gâchera la fête... D'autant que je ne crois pas qu'elle puisse vraiment profiter de ce genre d'occasions sans son beau barde... En fait, si ça se trouve, vous allez transformer ça en petite soirée en amoureux... J'espère que le garde sait jouer aux cartes !"

-Alors là, aucune idée. Mais ça a l'air d'être un jeune homme fort sympathique... Enfin, je ne suis pas certain que nous nous replierons dans notre coin. Et puis... Rien n'indique que je viendrai à bout des réticences de Guilhem. Nous verrons bien.
Il vida les cendres de sa pipe puis tapa sur l'épaule de son ami.
-Merci encore de m'en avoir parlé, Guéric. Je te souhaite bonne nuit et te dis à demain.

Galathée ne dormait pas encore quand il se glissa dans les draps à côté d'elle. Les bébés, par contre, semblaient profondément assoupis, imbriqués l'un dans l'autre. La rôdeuse lui sourit doucement, frôlant son bras puis son dos tandis qu'il trouvait sa position. Toute la maison était silencieuse, on entendait juste les craquements du plancher, de temps en temps, révélant que le bois jouait. Vu son épuisement, Taliesin sombrerait probablement sans la moindre difficulté... sauf s'il voulait encore converser avec la jeune femme avant de s'abandonner à la torpeur.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] La ferme Desmoulins