La Couronne de Cuivre

Aknoll prit le bandit par les épaules pour le mettre à son niveau puis prit la parole. -Alors on essaye de faire le mort? Tu sais j'ai pas envie de te faire mal mais si tu parle pas je serais obligé de m'occuper de ton autre bras. Et je suis sur que tu n'aimerais pas ça. Ou peut être devrait-je te casser les doigts un par un? Ou te les couper? Allez parle ou je laisse libre cours à mon esprit créatif.

Le prisonnier semblait passablement sonné mais les menaces d’Aknoll semblèrent le réveiller assez pour qu’il parle :

- Vous feriez aussi bien de m’achever tout de suite : si je parle, le chef me tuera de toute façon. Et je n’ai pas peur de la douleur…

Sentant que c’était le bon moment pour entrer en jeu, l’elfe s’approcha à son tour et demanda d’un ton calme :

- Je suis certain qu’il y a certaines choses que tu peux nous dire… C’est quoi ton nom ?

Le regard passa du demi-orc à l’elfe et ne sut se fixer sur aucun d’entre eux :

- Pourquoi vous voulez le savoir ?
- Simple curiosité. Et puis je n’aime pas laisser des tombes anonymes. Mon ami demi-orc a un peu trop tendance à semer des cadavres et ça fait du désordre, tu vois ?

Aknoll laissa l'elfe parler tout en essayent de paraître le plus intimident possible (ce qui ne devrait pas être dur après son numéro d'artiste psychopathe).

A nouveau, le regard du prisonnier passa de l'elfe au demi-orc et Aknoll put noter à cette occasion qu'il semblait plus nerveux :

- Je suis Gerold. Et vous ? Vous êtes qui d'abord ? Des gardes ? Des aventuriers ?

L'elfe se pencha sur lui, menaçant à son tour :

- C'est nous qui sommes en position de poser les questions, ne l'oublie pas ! Que sont devenus les voyageurs qui sont passé ici récemment ? Sont-ils encore en vie ?

Encore une fois, le prisonnier chercha à fuir le regard insistant de l'elfe, plus angoissé que jamais :

- C'est pas moi qui les ai tué ! Enfin, ceux qui sont morts...

Aknoll contenait sa colère autant qu'il put mais serra les épaules du bandit beaucoup plus fort. Ils avaient gâché des vies qui auraient pu être heureuse mais par la faute des bandits ils était mort. Heureusement ils en restaient en vie.

L'elfe lui décocha un revers de la main sur la joue avant de répliquer d'un ton furieux :

- N'essaie pas de te débiner : tu faisais partie de la bande, tu es aussi coupable que tous ceux qui tenaient des armes ! Où sont les autres ? Réponds ou je te laisse quelques minutes avec mon ami. Je te préviens, tu n'apprécieras pas autant que lui !

L'homme chercha à se défaire de la poigne d'Aknoll mais celui-ci était bien trop fort. De guerre lasse, il chercha à améliorer sa situation ou en tous cas à gagner du temps :

- Ils sont gardés dans notre repère. Notre chef comptait demander une rançon au village. Il a tué tous ceux qui ont préféré se battre : on n'a tué personne de sang-froid !

L'elfe sentit que leur prisonnier était sur le point de craquer et il adressa un signe au demi-orc, sans doute pour l'inviter à presser leur avantage.

Aknoll très content de pouvoir faire payer la mort des villageois au bandit pris son doigt et commença à sortir son épée courte.Comme je suis très généreux je vais te faire une dernière offre. Tu nous dit où est votre repère et nous te laisserons la vie sauve. Et il y a la deuxième option pendant que nous parlions j'ai réfléchi à ce que je pourrais te faire:je te casserais les doigts, te couperais les orteils et t'arracherais les paupières et t'arracherai toutes tes dents. Alors que choisis tu? La première ou la deuxième option?

Le prisonnier blêmit, hésita encore le temps d'un clin d'œil puis craqua devant l'air déterminé et effrayant d'Aknoll :

- C'est pas loin d'ici ! Vous auriez trouvé de toute façon ! Juste à l'est du petit ruisseau, vous pouvez pas le manquer ! Laissez-moi partir maintenant !
- Pas si vite, répondit sombrement l'elfe :

- Combien as-tu de complices ? Quel est le nom de ton chef ? Combien y-a-t-il d'otages ?

Une nouvelle hésitation... L'elfe fit un geste du menton à destination du demi-orc. Lui demandait-il de mettre une de ses menaces à exécution ou était-ce simplement du bluff ? Difficile à le déterminer avec le visage impassible de l'elfe.

Aknoll défit la chaussure du bandit et pressa l'épée courte contre un des orteils du bandits. -Alors je commence par les orteils et je finirai par les paupières. Ou peut être devrait-je commencer par les paupières?

- Ils sont une douzaine ! La réponse avait fusé et le prisonnier tenta de se recroqueviller pour échapper à la lame avant de s'aviser que c'était vain. Une réponse en appelant une autre, il devint vite intarissable, révélant que leur chef était un demi-orc du nom de Ragnoll, qu'il restait trois otages en vie dont une femme et que ces derniers n'étaient pas maltraités. Toutefois, cette dernière affirmation n'était peut-être qu'une façon de se dédouaner.

Aknoll se releva et se retourna vers Fendel.-Que faisons nous de lui ? On lui laisse la vie sauve ou on apporte sa tête à son chef?

Fendel parut horrifié à cette idée mais l’elfe eut une réaction plus flegmatique en demandant à Aknoll d’aller en discuter dehors pendant que l’autre guerrier surveillerait leur prisonnier. C’était une sorte de mise en scène bien entendu et, une fois à l’extérieur, il parla à voix basse :

- Nous ne pouvons pas le relâcher c’est certain : il irait aussitôt prévenir ses complices et nous perdrions l’avantage de la surprise. En revanche, je préfère le garder en vie pour plusieurs raisons : s’il nous a menti, il pourra encore parler à notre retour et il ne risque pas de s’échapper si nous le laissons ligoté ici. Et je préfère le remettre à un juge que l’exécuter sommairement. En revanche, nous pourrons lui faire peur et l’inciter à nous révéler des détails supplémentaires car il aura tout intérêt à ce que nous survivions pour venir le libérer ensuite…

-Ça c'est dans mes cordes. Il pourrait en effet nous permettre de les prendre par surprise. Je vais m'occuper du prisonnier pendant que vous expliquerez la situation à Fendel. Aknoll rentra dans la bâtisse et regarda dans le yeux le bandit.-Écoute dit moi quelle sont les accès de votre repère, combien sont tes coéquipiers. Et je suppose que tu te souviens déjà de que je te ferais si tu ne répond pas. Et de plus nous te tiendrons ligoter ici le temps de notre absence donc tu a toute intérêt qu'on revienne le plus vite possible.

Le prisonnier protesta à nouveau vivement :

- Vous ne pouvez pas me laisser ici ! Ils sont douze, vous ne les battrez jamais ! C'est me condamner à la mort ! Ecoutez... Si vous me relâchez, je ne tenterai pas de prévenir les autres !

Vous avez laissés les paysans s'échapper? Alors pourquoi nous nous le ferions? Mais parle des différentes entrés de votre repaire et j'aviserai ensuite. Mais si tu refuse tu ne pourra plus jamais fermé les yeux.

Jusqu'ici, Aknoll n'avait encore jamais mis ses menaces à exécution mais le prisonnier ne perdit pourtant pas un instant à répondre d'une voix nerveuse :

- Il n'y a qu'une entrée ! Et elle est gardée en permanence : vous ne pourrez jamais entrer inaperçu sans un mage !

HRP : peux-tu me donner le résultat d'un jet de d20 ?

Oh mais ne t'inquiète pas pour nous, nous serons nous débrouiller. Enfin,je l'espère pour toi. Aknoll prit la corde et commença à le ligoter

HRP: 16

Cependant, quelque-chose dans le ton et l'attitude du prisonnier lui avait mis la puce à l'oreille. Aknoll en était à lui ligoter les mains quand il parvint à mettre le doigt dessus : le brigand avait discrètement tenté de dissimuler un objet au fond de sa poche et faisait des efforts louables pour la dissimuler aux regards.

-Alors? On essaye de me cacher quelque chose? Je connais quelque un qui ne tient pas à ses orteils.Aknoll récupéra l'objet de la poche du bandit.

Le prisonnier chercha à l'en empêcher mais c'était peine perdu, diminué et ligoté comme il l'était : il s'agissait d'un petit couteau, sans doute dissimulé pour l'aider à s'échapper quand ils auraient le dos tourné. L'expression sur le visage du demi-orc fit rouler des yeux le brigand qui craignait sans doute qu'il ne mette maintenant une partie de ses menaces à exécution par pur sadisme.

-Ta punition sera le simple fait d'avoir la crainte de mourir de faim si nous ne revenons pas. Et je pense que les insectes s'occuperont très bien de toi pendant notre absence. Aknoll pris le couteau et le mis dans sa poche. Il invita alors les autres à partir pour le repère des bandits.

L'elfe avait déjà réuni ses affaires et interrompit sa discussion avec Fendel quand le demi-orc approcha de lui. Il n'avait pas l'intention de lui poser de questions sur le prisonnier comme lui témoigna son approche :

- Au fait, comme il apparait que nous allons collaborer sur cette affaire, je m'appelle Enduriel. Et vous ?

-Je me nomme Aknoll mais je pense que nous pourrons approfondir les présentations quand cette affaires aura pris fin. Pour l'instant je pense que nous devrions plutôt nous dépêcher d'aller à leur repère plus vite nous irons plus il y aura de chances que les villageois soit vivant.

L'elfe lui tendit une main avant de répondre :

- Votre sens du devoir envers ces villageois est admirable mais nous ne pourrons pas investir le repère des bandits. En tous cas pas avant que la nuit ne masque notre approche. En revanche, je vous propose d'aller y faire un repérage. Et je ne crois pas me tromper en affirmant être le plus discret de nous trois...

-C'est dur de l'admettre mais vous avez raison. Allez y en repérage nous vous attendrons ici. Aknoll retourna voir le bandit et s'assit près de lui pour le surveiller.

Débuta une longue attente qui mit les nerfs des deux guerriers à l'épreuve. Mais avant qu'ils ne se mettent en tête de partir en reconnaissance à leur tour, l'elfe reparut et les interpela depuis le couvert de la forêt :

- Vous êtes prêts à me suivre ? Je crois que le bon moment est venu !

Pourtant, il ne devait pas être plus tard que le début d'après-midi. Soit Enduriel avait changé d'avis, soit il avait un plan en tête.

Aknoll se releva et suivi Enduriel. Mais Aknoll restait vigilant car c'etait bien étrange de changer d'avis de la sorte. Peut être que c'était un mage déguisé? Aknoll ne fit point part des ses inquiétudes mais resta vigilant.

Quand ils furent sous le couvert des arbres, l'elfe chercha à éclaircir la situation :

- J'ai vu six des bandits quitter leur abri, sans doute pour mener d'autres embuscades : je crois que c'est donc le meilleur moment pour agir : avec l'avantage de la surprise et seulement la moitié du groupe à affronter, je pense que nous n'aurons pas de meilleure opportunité.

Aknoll hocha la tête et se prépara à suivre les instructions de l'elfe.-En effet mais il faudra au moins en tuer deux dés notre arrivée pour avoir un combat plus équitable.

L'elfe hocha la tête et répliqua sur le même ton grave :

- Ils ont positionné un guetteur à l'extérieur : une erreur de débutant ! Je l'abattrai de loin pendant que vous vous préparerez à intervenir. Nous allons devoir veiller à ce qu'aucun brigand n'ait le temps de fuir le combat et de s'en prendre aux otages.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] La campagne luménienne