[Lieu] La Traversée de la Lorien
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Astrée acquiesça.
" Oui, je suis druide, mais depuis peu de temps. Avant j'ai été rôdeuse. Pendant... la moitié de ma vie. Et Garahel m'a dit que vous étiez beaucoup de druides. Quand on voit comme votre forêt est belle, on comprend que c'est une vocation toute naturelle."
" Oui, je suis druide, mais depuis peu de temps. Avant j'ai été rôdeuse. Pendant... la moitié de ma vie. Et Garahel m'a dit que vous étiez beaucoup de druides. Quand on voit comme votre forêt est belle, on comprend que c'est une vocation toute naturelle."
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" C'est vrai, acquiesça Astrée. Je comprends. La forêt, c'est.... votre milieu de vie. Elle apporte tout ce qui vous fait vivre... et mourir aussi."
La relation des elfes avec la Lorien était.... quelque chose comme un lien de dépendance totale. C'est peut-être lié à ce que Garahel voulait dire en parlant d'essence. On pouvait même parler d'une sorte de symbiose, puisqu'en échange de ses bienfaits, ils la défendaient. Mais c'était un peu complexe à exprimer face à quelqu'un qui parlait mal le commun.
La relation des elfes avec la Lorien était.... quelque chose comme un lien de dépendance totale. C'est peut-être lié à ce que Garahel voulait dire en parlant d'essence. On pouvait même parler d'une sorte de symbiose, puisqu'en échange de ses bienfaits, ils la défendaient. Mais c'était un peu complexe à exprimer face à quelqu'un qui parlait mal le commun.
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Il y eut soudain un mouvement sur leur gauche.
" Dina." lâcha la meneuse du groupe, d'une voix sèche qui sonna comme le craquement d'une branche.
Un des elfes de leur groupe battit rapidement en retraite vers eux, puis désigna un arbre. Thessia attrapa la main d'Astrée et la guida dans cette direction. Deux elfes étaient déjà en train de grimper, un troisième murmura quelque chose d'incompréhensible à Astrée, puis ils la hissèrent rapidement dans l'arbre, sans lui laisser le temps de protester. Elle fut poussée jusqu'à une branche basse, puis des mains l'agrippèrent, la halant un peu plus haut, avec une force et une vitesse surprenante, jusqu'à ce qu'elle se retrouve dans le feuillage, à presque cinq toises du sol, surplombant le ruisseau et le sol verdoyant, environnée des autres elfes. Trois d'entre eux avaient bandé leur arc et ils demeurèrent en alerte, tendus, silencieux.
La créature qu'ils avaient cherché à éviter surgit alors de la broussaille, escaladant la crête en grommelant. C'était un être humanoïde qui marchait à quatre pattes, couleur charbon, le dos couvert d'un poil hirsute sur lequel poussaient des plantes diverses et même quelques champignons. Il dégageait une puissante odeur de terre et son visage plissé s'ornait de défenses et d'un groin. On aurait dit le croisement improbable d'un sanglier et d'un géant, si cela avait le moindre sens, et la créature fourragea un moment autour de l'endroit où ils s'étaient tenus un peu plus tôt. Elle ne leva pas la tête, qu'elle gardait au niveau du sol, mais souleva de grosses mottes de terre dans ses mains énormes et les jeta à droite à gauche, comme furieuse, avant de grommeler à nouveau. Puis elle s'assit et souffla avant de mettre les pieds dans le ruisseau en soulevant de grandes éclaboussures. C'était pourtant un être qui ne devait pas très souvent rencontrer de l'eau, à voir son apparence crasseuse...
" Dina." lâcha la meneuse du groupe, d'une voix sèche qui sonna comme le craquement d'une branche.
Un des elfes de leur groupe battit rapidement en retraite vers eux, puis désigna un arbre. Thessia attrapa la main d'Astrée et la guida dans cette direction. Deux elfes étaient déjà en train de grimper, un troisième murmura quelque chose d'incompréhensible à Astrée, puis ils la hissèrent rapidement dans l'arbre, sans lui laisser le temps de protester. Elle fut poussée jusqu'à une branche basse, puis des mains l'agrippèrent, la halant un peu plus haut, avec une force et une vitesse surprenante, jusqu'à ce qu'elle se retrouve dans le feuillage, à presque cinq toises du sol, surplombant le ruisseau et le sol verdoyant, environnée des autres elfes. Trois d'entre eux avaient bandé leur arc et ils demeurèrent en alerte, tendus, silencieux.
La créature qu'ils avaient cherché à éviter surgit alors de la broussaille, escaladant la crête en grommelant. C'était un être humanoïde qui marchait à quatre pattes, couleur charbon, le dos couvert d'un poil hirsute sur lequel poussaient des plantes diverses et même quelques champignons. Il dégageait une puissante odeur de terre et son visage plissé s'ornait de défenses et d'un groin. On aurait dit le croisement improbable d'un sanglier et d'un géant, si cela avait le moindre sens, et la créature fourragea un moment autour de l'endroit où ils s'étaient tenus un peu plus tôt. Elle ne leva pas la tête, qu'elle gardait au niveau du sol, mais souleva de grosses mottes de terre dans ses mains énormes et les jeta à droite à gauche, comme furieuse, avant de grommeler à nouveau. Puis elle s'assit et souffla avant de mettre les pieds dans le ruisseau en soulevant de grandes éclaboussures. C'était pourtant un être qui ne devait pas très souvent rencontrer de l'eau, à voir son apparence crasseuse...
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Astrée se laissa soulever de sol sans protester. Elle savait grimper à un arbre sans aide, pourtant... Mais dina, cela signifiait silence et elle comptait bien obéir au doigt et à l'oeil.
Elle resta parfaitement silencieuse une fois dans les feuillages, aux aguets comme ses guides, scrutant le sol, en maintenant son équilibre d'une main sur une branche. La vision de la créature lui arracha un froncement de sourcils, mais elle ne fit aucun bruit. Elle maîtrisait même son souffle, pour ne pas attirer son attention. Il ne manquerait plus que la bête -enfin, la chose étrange tenant du sanglier- tente de déraciner l'arbre... Heureusement, il semblait ne pas avoir conscience de l'existence d'une troisième dimension, verticale.
Il ne leur restait plus qu'à attendre que l'étrange créature veuille bien s'éloigner...
Elle resta parfaitement silencieuse une fois dans les feuillages, aux aguets comme ses guides, scrutant le sol, en maintenant son équilibre d'une main sur une branche. La vision de la créature lui arracha un froncement de sourcils, mais elle ne fit aucun bruit. Elle maîtrisait même son souffle, pour ne pas attirer son attention. Il ne manquerait plus que la bête -enfin, la chose étrange tenant du sanglier- tente de déraciner l'arbre... Heureusement, il semblait ne pas avoir conscience de l'existence d'une troisième dimension, verticale.
Il ne leur restait plus qu'à attendre que l'étrange créature veuille bien s'éloigner...
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La créature s'éternisait et un conciliabule de signes éclot entre les elfes. L'un d'entre eux finit par acquiescer, puis s'écarta du groupe et remonta doucement la branche voisine jusqu'à changer d'arbre. Astrée le perdit rapidement de vue : sa tenue lui permettait de se fondre dans le feuillage marbré de soleil et sa discrétion faisait que ses mouvements s'accordaient avec ceux de l'arbre et du vent. Puis, quelques minutes plus tard, il y eut un craquement sonore plus loin sur la gauche. La créature leva sa tête hideuse, grommela et se dirigea dans cette direction. Son grommellement devint cri, elle accéléra, soulevant l'humus dans sa course tordue. L'elfe était sûrement quelque part, mais Astrée n'en vit rien. La meneuse de leur groupe ne donna le signal de la descente qu'une fois tout bruit de poursuite étouffé par le sous-bois.
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C'était une diversion efficace. Ce genre de bestiole semblait décidément avoir les capacités intellectuelles d'une carpe...
Astrée attendit, comme tout le monde, le signal. Elle descendit de l'arbre sans attendre qu'on lui propose la moindre aide, glissant de branche en branche. Elle ne se déplaçait pas aussi souplement et lestement qu'un elfe, bien sûr, et elle faisait craquer quelques branches là où ils parvenaient à être totalement silencieux. Pour une humaine, elle était pourtant douée dans ce domaine... mais elle devait leur paraître désespérément lourde et maladroite.
Restant toujours silencieuse, elle reprit sa place auprès de Thessia, prête à repartir dès qu'on en donnerait le signal.
Astrée attendit, comme tout le monde, le signal. Elle descendit de l'arbre sans attendre qu'on lui propose la moindre aide, glissant de branche en branche. Elle ne se déplaçait pas aussi souplement et lestement qu'un elfe, bien sûr, et elle faisait craquer quelques branches là où ils parvenaient à être totalement silencieux. Pour une humaine, elle était pourtant douée dans ce domaine... mais elle devait leur paraître désespérément lourde et maladroite.
Restant toujours silencieuse, elle reprit sa place auprès de Thessia, prête à repartir dès qu'on en donnerait le signal.
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C'était aussi que l'arbre en question était loin d'être un de ces pommiers ou chênes tordus qui offraient de nombreuses prises : le tronc était lisse, les premières branches relativement hautes, et la fin de sa descente ne fut sans doute pas aussi élégante qu'elle l'aurait espéré. Les elfes ne firent pas le moindre commentaire et elle ne put lire ni approbation ni irritation sur leur visage. Sans doute ne s'attendaient-ils à rien d'autre.
Ils repartirent sans se soucier du destin de celui qui avait fait diversion : sans doute les rejoindrait-il plus tard. Ils descendirent la crête, prudemment, en fille indienne, et s'engagèrent dans les fourrés épais. Astrée nota que la hauteur des plantes était bien supérieure à ce qu'on aurait pu croire vu de haut, et rapidement, ils furent avalés par les plantes, qui engloutirent le ciel. Circuler dans ces broussailles était une épreuve pour leurs vêtements et ceux d'Astrée furent particulièrement malmenés, s'accrochant dans les épines, les branches basses et les feuillages épais. La sensation d'enfermement était proche de celle qu'on aurait pu ressentir à cheminer dans le fond d'une penderie particulièrement bien fournie en manteaux rêches et moisis.
Ils repartirent sans se soucier du destin de celui qui avait fait diversion : sans doute les rejoindrait-il plus tard. Ils descendirent la crête, prudemment, en fille indienne, et s'engagèrent dans les fourrés épais. Astrée nota que la hauteur des plantes était bien supérieure à ce qu'on aurait pu croire vu de haut, et rapidement, ils furent avalés par les plantes, qui engloutirent le ciel. Circuler dans ces broussailles était une épreuve pour leurs vêtements et ceux d'Astrée furent particulièrement malmenés, s'accrochant dans les épines, les branches basses et les feuillages épais. La sensation d'enfermement était proche de celle qu'on aurait pu ressentir à cheminer dans le fond d'une penderie particulièrement bien fournie en manteaux rêches et moisis.
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L'endroit était particulièrement désagréable à traverser. Un peu comme s'ils se trouvaient constamment au coeur d'un buisson touffu et impénétrable... ce qui était certainement le cas. Astrée se demanda pourquoi ils passaient par un endroit aussi difficile s'ils ne faisaient que chercher une piste encore introuvable. Comme s'il n'y avait pas de sentier plus agréable que les disparus auraient pu suivre ? Ou alors, on partait du principe qu'ils étaient passé par des passages très difficiles, qu'ils avaient magiquement refermés sur leur passage pour ne laisser aucune trace ? Et donc on prenait les pires passages ?
Ou peut-être qu'il n'y avait aucun accès facile, après tout.
Mais avancer sans trop se faire mais nécessitait de la concentration, et elle en oublia rapidement ses questions. Pour ses vêtements, elle aurait toujours un sortilège de réparation, mais les égratignures étaient désagréables.
Ou peut-être qu'il n'y avait aucun accès facile, après tout.
Mais avancer sans trop se faire mais nécessitait de la concentration, et elle en oublia rapidement ses questions. Pour ses vêtements, elle aurait toujours un sortilège de réparation, mais les égratignures étaient désagréables.
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La traversée de la cuvette épineuse parut interminable. Les elfes ne bronchaient pas, aucun ne se plaignait quand il était accroché à une branche ou frappé par une autre. Le cuir solide de leurs armures paraissait peu souffrir des ronces et ils finirent par déboucher dans un espace ouvert, à nouveau, d'arbres très minces, très hauts, à l'écorce bleutée et aux feuilles presque jaunes. Ils semblaient s'étendre à perte de vue et lorsque le vent souffla dans leurs ramures, le son qui en sortit ressemblait à une mélodie parsemée de rires. Les elfes se placèrent en éventail et cheminèrent alors de manière plus détendue, devisant entre eux.
Thessia se plaça aux côtés d'Astrée.
" Chemin plus court mais secret, expliqua-t-elle. Ils ne sont pas ici."
Thessia se plaça aux côtés d'Astrée.
" Chemin plus court mais secret, expliqua-t-elle. Ils ne sont pas ici."
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Astrée se surprit à prendre une grande bouffée d'air lorsque la végétation, enfin, s'écarta pour les laisse cheminer normalement. Elle avait l'impression de pouvoir à nouveau respirer.
Elle sourit à Thessia.
" C'est plus agréable ici... Et ces arbres... -elle désigna les étranges arbres bleutés- font une jolie mélodie."
Elle sourit à Thessia.
" C'est plus agréable ici... Et ces arbres... -elle désigna les étranges arbres bleutés- font une jolie mélodie."
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" Lieu protégé." dit Thessia en acquiesçant.
Le vent souffla soudain plus fort et il y eut un miroitement entre les arbres. Quelques secondes plus tard, une créature translucide, presque invisible, était apparue, et la meneuse de leur groupe se porta à sa rencontre. S'il y eut un échange entre l'elfe et la présence - il était difficile d'en dire davantage car plus on essayait de la regarder et moins on la percevait - Astrée n'en entendit rien : ni en elfique, ni en sylvestre, ni en quelqu'autre langue que ce fut. Les autres elfes n'y prêtèrent guère attention et continuèrent à bavarder, à l'exception de Thessia et de son homologue masculin, qui avaient fermé les yeux et semblaient tendre l'oreille. Ils se redressèrent ensuite.
" Repartir."
La présence avait disparu et les elfes se choisirent un nouveau cap entre les troncs bleus. En quelques pas, ceux-ci firent place à des arbres ordinaires, bien que plus sauvages que dans une forêt exploitée par l'homme. Mousses et fougères reprirent leurs droits, fleurs colorées et faune sylvestre, et la randonnée se fit à nouveau tranquille et prudente, pas à pas dans l'humus. La Lorien paraissait infinie.
Le vent souffla soudain plus fort et il y eut un miroitement entre les arbres. Quelques secondes plus tard, une créature translucide, presque invisible, était apparue, et la meneuse de leur groupe se porta à sa rencontre. S'il y eut un échange entre l'elfe et la présence - il était difficile d'en dire davantage car plus on essayait de la regarder et moins on la percevait - Astrée n'en entendit rien : ni en elfique, ni en sylvestre, ni en quelqu'autre langue que ce fut. Les autres elfes n'y prêtèrent guère attention et continuèrent à bavarder, à l'exception de Thessia et de son homologue masculin, qui avaient fermé les yeux et semblaient tendre l'oreille. Ils se redressèrent ensuite.
" Repartir."
La présence avait disparu et les elfes se choisirent un nouveau cap entre les troncs bleus. En quelques pas, ceux-ci firent place à des arbres ordinaires, bien que plus sauvages que dans une forêt exploitée par l'homme. Mousses et fougères reprirent leurs droits, fleurs colorées et faune sylvestre, et la randonnée se fit à nouveau tranquille et prudente, pas à pas dans l'humus. La Lorien paraissait infinie.
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Astrée avait observé la rencontre de tous ses yeux, et de toutes ses oreilles. Ce fut en vain pour ce qui concernait les oreilles : les druides elfes -ou ceux qui semblaient avoir des affinités avec la nature- avaient perçu quelque chose, mais pas elle. La magie druidique des elfes ne devait pas être tout à fait la même que la sienne. Elles étaient voisines, pourtant, elle le savait. Mais cette fois-ci, elle était passé par des canaux qui lui étaient inaccessibles. Elle avait vu la présence, cependant, et découvert cet étrange passage protégé. C'était déjà une expérience intéressante.
Le retour dans une forêt ordinaire était presque décevant -ou peut-être pouvait-on le considérer comme rassurant, si cela signifiait qu'on approchait d'un endroit susceptible de leur apporter des réponses. Astrée s'obligea à garder le silence, respectant la discrétion de ses compagnons de marche, et reprit sa place devant Thessia.
Le retour dans une forêt ordinaire était presque décevant -ou peut-être pouvait-on le considérer comme rassurant, si cela signifiait qu'on approchait d'un endroit susceptible de leur apporter des réponses. Astrée s'obligea à garder le silence, respectant la discrétion de ses compagnons de marche, et reprit sa place devant Thessia.
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Ils marchèrent à nouveau un certain temps puis firent une pause pour manger. Le soleil avait bougé dans les arbres, mais il était difficile de savoir dans quelle direction, et Astrée n'était pas tout à fait sûre de pouvoir retracer son parcours à l'envers : certains lieux avaient été tortueux, sans beaucoup de repères visuels, et leur trajectoire tout sauf rectiligne. Ils ne s'arrêtèrent pas très longtemps, juste le temps de se distribuer des tranches d'une sorte de gâteau salé, riche en noix, en légumes, en viande séchée. Tandis que certains mangeaient, d'autres veillaient, puis ils repartirent.
Soudain, juste à côté d'un elfe, une silhouette verte se dressa en maugréant, s'arrachant directement au buisson voisin, comme si elle en était issue. C'était une créature manifestement végétale, épineuse, humanoïde, qui se referma sur l'elfe comme pour l'étreindre. Une demi-douzaine d'arcs se dressèrent, encochèrent une flèche et la lâchèrent sur l'agresseur qui lâcha prise en se tortillant. L'elfe, cependant, était blessé, de longues griffures rouges lui marbraient le visage et partout où il avait de la peau exposée, mille aiguilles s'étaient plantées dans sa chair.
La meneuse aboya des ordres et les patrouilleurs et rôdeurs formèrent un cercle défensif autour du blessé, des druides et de l'humaine.
Soudain, juste à côté d'un elfe, une silhouette verte se dressa en maugréant, s'arrachant directement au buisson voisin, comme si elle en était issue. C'était une créature manifestement végétale, épineuse, humanoïde, qui se referma sur l'elfe comme pour l'étreindre. Une demi-douzaine d'arcs se dressèrent, encochèrent une flèche et la lâchèrent sur l'agresseur qui lâcha prise en se tortillant. L'elfe, cependant, était blessé, de longues griffures rouges lui marbraient le visage et partout où il avait de la peau exposée, mille aiguilles s'étaient plantées dans sa chair.
La meneuse aboya des ordres et les patrouilleurs et rôdeurs formèrent un cercle défensif autour du blessé, des druides et de l'humaine.
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Bigre... Une vraie saleté, cette créature verte. Heureusement qu'elle n'en avait pas été la cible.
Elle ne put que laisser les éclaireurs faire leur boulot, s'installer en cercle défensif. Les druides savaient ce qu'ils avaient à faire : ils soigneraient le blessé sans son aide, et ne voudraient sans doute pas qu'elle s'en mêle.
Mais tout de même, par conscience professionnelle, elle intervint à mi-voix.
" Si jamais vous avez besoin de sorts de soin supplémentaires... je peux aider, maintenant ou plus tard."
Elle ne put que laisser les éclaireurs faire leur boulot, s'installer en cercle défensif. Les druides savaient ce qu'ils avaient à faire : ils soigneraient le blessé sans son aide, et ne voudraient sans doute pas qu'elle s'en mêle.
Mais tout de même, par conscience professionnelle, elle intervint à mi-voix.
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Thessia lui sourit.
" Retirer piques, toi aussi ?"
Elle ôta deux épines et les jeta sur le sol, puis recommença, une par une, doucement. Son collègue était en train d'étaler une pâte jaunâtre sur les meurtrissures que l'elfe avait au visage. Autour d'eux, les elfes de garde étaient nerveux.
" Monstre sensible à magie elfique. Pas usage sinon attirer des autres."
" Retirer piques, toi aussi ?"
Elle ôta deux épines et les jeta sur le sol, puis recommença, une par une, doucement. Son collègue était en train d'étaler une pâte jaunâtre sur les meurtrissures que l'elfe avait au visage. Autour d'eux, les elfes de garde étaient nerveux.
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" D'accord... Alors je peux aider à retirer les piques, ça ira plus vite", proposa-t-elle avec un sourire.
Et elle se mit à l’œuvre, doucement, attentive au moindre signe que sa démarche soit mal accueillie ou que le blessé ait trop mal, auquel cas elle les laisserait faire.
Peut-être que les monstres n'étaient pas aussi sensibles à la magie humaine.... mais elle n'allait pas prendre bêtement le risque.
Et elle se mit à l’œuvre, doucement, attentive au moindre signe que sa démarche soit mal accueillie ou que le blessé ait trop mal, auquel cas elle les laisserait faire.
Peut-être que les monstres n'étaient pas aussi sensibles à la magie humaine.... mais elle n'allait pas prendre bêtement le risque.
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L'elfe se laissa faire avec courage, son expression se crispant par moments, sans qu'il lâche le moindre cri ou gémissement. Il y avait finalement très peu de peau exposée et Astrée et Thessia en vinrent à bout assez rapidement. Ensuite, la meneuse et les rôdeurs discutèrent un moment avec animation. La nervosité était toujours palpable chez les elfes.
" Pas normal eregornonnagar ici. Jamais ici." dit la druidesse.
Elle secoua la tête.
" Et si un, parfois beaucoup."
Elle posa le doigt sur son nez.
" Sens l'elfe. Suivre pour attaquer."
" Pas normal eregornonnagar ici. Jamais ici." dit la druidesse.
Elle secoua la tête.
" Et si un, parfois beaucoup."
Elle posa le doigt sur son nez.
" Sens l'elfe. Suivre pour attaquer."
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Astrée acquiesça. Le sens des paroles était limpide. Ils risquaient d'être suivis à l'odeur, et attaqués par une armée de créature végétales verdâtres, répugnantes et dangereuses.
" Ca veut dire qu'il faudrait changer de secteur assez vite, je suppose, par sécurité... Mais il est possible qu'ils aient été dérangés par les disparus."
Si sa présence n'était pas habituelle, c'était l'une des explications envisageables...
" Ca veut dire qu'il faudrait changer de secteur assez vite, je suppose, par sécurité... Mais il est possible qu'ils aient été dérangés par les disparus."
Si sa présence n'était pas habituelle, c'était l'une des explications envisageables...
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Astrée grimaça. Ces créatures étaient un danger pour le village ? Car trop près ?
Il fallait espérer que les elfes aient le temps d'éliminer la menace avant que celle-ci ne leur cause de réels problèmes, dans les jours à venir. Mais s'ils pouvaient remonter leur piste jusqu'au village, alors ils seraient un danger peut-être dès aujourd'hui. C'était du moins ce qu'elle comprenait des explications.
" Le village manque de défenseurs aujourd'hui. Il faut espérer qu'ils ne remontent pas la piste jusque là-bas. Que vous puissiez les détruire avant. Où vivent-ils d'habitude ? Plus profond dans les bois ?"
Car éliminer un danger, c'était bien... mais permettre à l'espèce de trouver une place quelque part où elle ne gênerait pas, c'était plus proche de ses principes druidiques.
Il fallait espérer que les elfes aient le temps d'éliminer la menace avant que celle-ci ne leur cause de réels problèmes, dans les jours à venir. Mais s'ils pouvaient remonter leur piste jusqu'au village, alors ils seraient un danger peut-être dès aujourd'hui. C'était du moins ce qu'elle comprenait des explications.
" Le village manque de défenseurs aujourd'hui. Il faut espérer qu'ils ne remontent pas la piste jusque là-bas. Que vous puissiez les détruire avant. Où vivent-ils d'habitude ? Plus profond dans les bois ?"
Car éliminer un danger, c'était bien... mais permettre à l'espèce de trouver une place quelque part où elle ne gênerait pas, c'était plus proche de ses principes druidiques.
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Astrée acquiesça.
Ils auraient pu certainement pu se contenter d'envoyer un message pour prévenir le village, avec le faucon. S'ils préféraient rentrer, c'est qu'ils avaient besoin de se concerter, d'une façon ou d'une autre, au sujet de cette menace.
C'était frustrant de rentrer déjà, de ne pas en avoir découvert davantage sur ce qui était arrivé... Mais elle ne pouvait que se plier aux décisions, sans discuter.
Elle se demanda un instant si ces créatures pouvaient avoir quoi que ce soit à voir avec les disparitions. Mais c'était absurde. C'était une pure coïncidence.
Ils auraient pu certainement pu se contenter d'envoyer un message pour prévenir le village, avec le faucon. S'ils préféraient rentrer, c'est qu'ils avaient besoin de se concerter, d'une façon ou d'une autre, au sujet de cette menace.
C'était frustrant de rentrer déjà, de ne pas en avoir découvert davantage sur ce qui était arrivé... Mais elle ne pouvait que se plier aux décisions, sans discuter.
Elle se demanda un instant si ces créatures pouvaient avoir quoi que ce soit à voir avec les disparitions. Mais c'était absurde. C'était une pure coïncidence.
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Ils repartirent à pas feutrés dans la forêt. Ils marchaient déjà depuis de nombreuses heures et l'après-midi, mine de rien, devait déjà être bien avancée. Pendant un long moment, la nervosité du petit groupe resta palpable. Puis ils atteignirent un bois de conifères aux troncs garnis de toiles d'araignée gigantesques et entreprirent de le contourner. A plus d'une reprise, Astrée aperçut l'ombre d'une araignée grande comme un cheval, perchée au sein de son domaine de soie, mais aucune ne fit mine de sortir de sa cachette pour poursuivre les randonneurs.
Ils pénétrèrent dans une sorte de clairière aux fougères démesurées, enroulées comme des crosses, parsemées de fleurs bleues et de fruits roses. Cette fois, les elfes en cueillirent et la druidesse en offrit un à Astrée. De la taille d'une pomme, il était sucré, juteux et délicieux, la revigorant en quelques bouchées. Son nom était imprononçable. Ils s'engagèrent dans un étroit chemin qui serpentait entre des rochers acérés, sans doute tracé par le passage d'un ruisseau disparu ou emprunté par des animaux. Puis un son à la fois nouveau et connu emplit l'atmosphère : ils s'approchaient de la rivière.
Ils pénétrèrent dans une sorte de clairière aux fougères démesurées, enroulées comme des crosses, parsemées de fleurs bleues et de fruits roses. Cette fois, les elfes en cueillirent et la druidesse en offrit un à Astrée. De la taille d'une pomme, il était sucré, juteux et délicieux, la revigorant en quelques bouchées. Son nom était imprononçable. Ils s'engagèrent dans un étroit chemin qui serpentait entre des rochers acérés, sans doute tracé par le passage d'un ruisseau disparu ou emprunté par des animaux. Puis un son à la fois nouveau et connu emplit l'atmosphère : ils s'approchaient de la rivière.
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Cela signifiait qu'ils approchaient du village, ce qui était plutôt bon signe. Mais cela signifiait, peut-être, qu'ils allaient longer un moment la rivière pour le rejoindre. Ce qui était moins bon signe la concernant.
Elle se tourna vers Thessia.
" Si jamais nous devons longer la rivière... Je préfère prévenir qu'il y a une guenaude qui semble m'en vouloir particulièrement. Enfin... probablement une guenaude. Nremyn m'a dit de m'en méfier, mais je présume qu'elle ne se manifestera pas face à un groupe aussi important. Je vous informe juste, au cas où."
Son ton n'était pas soucieux : elle était entourée d'un groupe d'éclaireurs expérimentés et ne risquait rien.
Elle se tourna vers Thessia.
" Si jamais nous devons longer la rivière... Je préfère prévenir qu'il y a une guenaude qui semble m'en vouloir particulièrement. Enfin... probablement une guenaude. Nremyn m'a dit de m'en méfier, mais je présume qu'elle ne se manifestera pas face à un groupe aussi important. Je vous informe juste, au cas où."
Son ton n'était pas soucieux : elle était entourée d'un groupe d'éclaireurs expérimentés et ne risquait rien.
- Galathée
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" Nous pas aller rivière. Chanson forte mais loin."
Elle sourit.
" Guenaude. Hum. Mauvais ennemi.
— Dina !" s'exclama la meneuse en levant la main.
Pendant quelques secondes, Astrée n'entendit rien. Puis il lui sembla percevoir, parmi tous les bruits de la forêt, celui de branches brisées. Quelque chose approchait. Les elfes reculèrent vers un buisson touffu et s'y glissèrent, écartant le feuillage luxuriant et les grappes de fleurs roses pour se dissimuler à l'intérieur. Ensuite, ils ne bougèrent plus, aux aguets. Seuls deux arcs, flèche encochée, pointaient hors des broussailles, invisibles.
Elle sourit.
" Guenaude. Hum. Mauvais ennemi.
— Dina !" s'exclama la meneuse en levant la main.
Pendant quelques secondes, Astrée n'entendit rien. Puis il lui sembla percevoir, parmi tous les bruits de la forêt, celui de branches brisées. Quelque chose approchait. Les elfes reculèrent vers un buisson touffu et s'y glissèrent, écartant le feuillage luxuriant et les grappes de fleurs roses pour se dissimuler à l'intérieur. Ensuite, ils ne bougèrent plus, aux aguets. Seuls deux arcs, flèche encochée, pointaient hors des broussailles, invisibles.
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Astrée, plus d'une fois, s'était demandée si elle devait faire usage de son arc. Mais les elfes semblaient maîtriser la situation mieux qu'elle ne le ferait jamais. Elle notait, par exemple, qu'il y avait toujours un certain nombre d'arcs en action, pas tous. Elle se contenta donc, comme chaque fois, de se tenir prête à saisir son arme si le besoin s'en faisait sentir. Mais la priorité était de garder un silence absolu, elle le comprenait bien. Elle retint son souffle et scruta les bois, dans la direction d'où leur parvenait le bruit de piétinement.
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Les broussailles s'écartèrent sur leur droite, à environ une trentaine de mètres. La vue à moitié dissimulée par les branchages, Astrée mit quelques secondes à reconnaître ce qui venait de s'extirper de la végétation. C'était un être rose et un peu bleu, de taille moyenne, humanoïde, probablement un être humain, car aucun des elfes ne broncha. En écartant deux feuilles de plus, elle vit que l'homme courait à perdre haleine, qu'il était à moitié nu, et que c'était, indéniablement, Mathilde. Ou plutôt Mathieu, parce qu'il n'aurait pas pu le dissimuler dans la tenue qui était la sienne. Quelques secondes seulement après son apparition, trois fauves déboulèrent des buissons, couleur flamme, le poursuivant. Ils n'étaient qu'à quelques mètres et il paraissait clair qu'ils seraient bientôt sur lui. Les elfes, toujours, ne bougeaient pas.
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Astrée eut un serrement au coeur en voyant débouler Mathieu -qu'elle ne reconnut pas tout de suite dans son état. D'instinct, elle empoigna son arc, attendant la réaction des elfes. Qui ne venait pas.
Elle blêmit. Ils n'allaient tout de même pas laisser Mathieu se faire dévorer ? Préféraient-ils ne pas attirer l'attention des fauves pour ne pas risquer de se faire attaquer ? Non, sûrement pas : ils avaient besoin d'enquêter, de l'interroger. Ils allaient tirer, fatalement, bientôt... Les fauves approchaient...
Elle encocha machinalement une flèche, doucement, en silence, sans demander d'autorisation, et jeta un oeil interrogateur à la meneuse, puis un regard implorant. Elle ne savait pas ce qu'elle ferait si on lui faisait signe de ne pas agir, si personne n'agissait. Elle se répéta qu'elle devait obéir aux ordres. Qu'il en allait de leur survie. Qu'elle devait avoir confiance dans leur jugement. : s'ils choisissaient de ne pas tirer, c'était parce que la situation était trop risquée. Elle ne devait pas les mettre en danger.
Elle serra les dents, retint son geste, se contentant de supplier du regard, prête à tirer en renfort.
Elle blêmit. Ils n'allaient tout de même pas laisser Mathieu se faire dévorer ? Préféraient-ils ne pas attirer l'attention des fauves pour ne pas risquer de se faire attaquer ? Non, sûrement pas : ils avaient besoin d'enquêter, de l'interroger. Ils allaient tirer, fatalement, bientôt... Les fauves approchaient...
Elle encocha machinalement une flèche, doucement, en silence, sans demander d'autorisation, et jeta un oeil interrogateur à la meneuse, puis un regard implorant. Elle ne savait pas ce qu'elle ferait si on lui faisait signe de ne pas agir, si personne n'agissait. Elle se répéta qu'elle devait obéir aux ordres. Qu'il en allait de leur survie. Qu'elle devait avoir confiance dans leur jugement. : s'ils choisissaient de ne pas tirer, c'était parce que la situation était trop risquée. Elle ne devait pas les mettre en danger.
Elle serra les dents, retint son geste, se contentant de supplier du regard, prête à tirer en renfort.
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