[Lieu-dit] Les ruines du temple de Talos

[Duo]

Un halo bleuté s'échappait par la faible ouverture de la porte. Elza découvrit la grande salle du Temple de Talos. De son poste d'observation elle distinguait juste en face d'elle la grand'porte du temple qui semblait bien fermée. La moitié de la pièce située à sa droite était occupée par une colossale statue du Destructeur entourée de colonnes. Au pied de la statue se trouvait des urnes, des paniers, des vases, et d'autres récipients destinés à recevoir les offrandes des fidèles. On y voyait des pièces d'or, de la nourriture, des beaux objets et des livres anciens. Toutes ces choses étaient, bien sûr, pour les prêtres qui feraient un festin avec toute cette nourriture, et pourraient fondre l'or pour fabriquer de nouveaux fastidieux ornements pour le temple ou pour eux-mêmes.

Discrètement située à l'abri d'une colonne, Elza distinguait une porte. De l'autre côté de la grande salle, elle aperçut trois portes. L'une était relativement discrète, à l'image de la précédente, tandis que les deux autres étaient richement décorées. Il y avait aussi plusieurs bibliothèques contre les murs,différentes statues, d'imposants vitraux dévoilant Talos dans toute sa puissance et l'ensemble était baigné par une lueur bleutée surnaturelle. Enfin, en se penchant, Elza remarqua qu'une gigantesque mosaïque du symbole de Talos couvrait le sol du temple. Décidément, cet endroit était de moins en moins rassurant.

[Chalindra Pharn]

Quête : la fin de la suprématie

Chalindra sourit en voyant la paladine lancer son sort de détection du mal, sa présence troublerait à coup sûr sa tentative. Elle s'entoura d'un globe de ténèbre.

Chalindra -->Globe de ténèbre --> Chalindra

Elle chuchota à la paladine:

"Si tu souhaites un globe de ténèbre dit le tout de suite car on aura peut-être plus le temps...

Chalindra sourit à cette persperctive, se faire rejoindre dans les ténèbre par une paladine, vibrante image de la lumière, était assez savoureux et en plus ça ouvrait d'intéressante perspective...

[Kasumi]

[Quête : la fin de la suprématie]

La paladine s’était préparée mentalement à affronter le mal qu’elle ne manquerait pas de détecter en pareil lieu. Pourtant, sa tentative avait échoué, ou trop bien réussi. Le mal omniprésent dans ce bâtiment maudit l’avait prise de court, s’engouffrant à l’intérieur même de sa conscience, la laissant pantelante et nauséeuse. Quand Chandara eut maîtrisé les hauts le cœur que la proximité de la drow avait soulevé en elle, elle fut prise d’un affreux doute. S’était-elle détournée de Helm en s’alliant avec de tels compagnons ? Son dieu, déçu, lui refusait peut-être son aide… Les choses allaient de mal en pis et la jeune femme se sentait de plus en plus inutile et perdue.

Toute à son angoisse, elle ne prêta aucune attention à ce qu’avait dit Elza. Ce fut la drow qui l’arracha à ses pensées, s’adressant à elle comme si elle avait deviné son état d’âme. La paladine considéra la proposition de Chalindra sous cette optique, comme s’il s’agissait d’un piège destiné à la faire déchoir plus avant dans les ténèbres. Ce fut cette raison qui la décida plus que celle qu’elle évoqua dans un murmure :

- Je n’ai pas pour habitude de me battre dans les ombres, à quoi me servirait-il de passer inaperçue si je ne vois même pas où je vais ? Je me débrouillerai pour ne pas vous gêner, tâchez d’en faire autant.

[Chalindra Pharn]

[Quête : la fin de la suprématie]

Chalindra sourit encore plus, la paladine semblait mal à l'aise. Elle désida de l'êmbéter un peu plus.

"Pourtant tu sembles apprécier de te précipiter au coeur des ténébres... Tu t'es peut-être trompée en choisisant ta foi. Mais c'est ton choix et à découvert tu feras une bonne diversion."

Chalindra prit en main son fouet et se prépara à se glisser dans le temple.

[Kasumi]

Quête : la fin de la suprématie

Cette fois-ci, la perfidie et l’outrecuidance de la prêtresse se heurtèrent à la colère froide de la paladine. S’entendre dire ce qu’elle avait un instant craint au plus profond de son âme eut pour effet de nourrir cette colère. Un sentiment qui affermit sa résolution de combattre le mal qui se gaussait d’elle partout dans ce temple. Elle eut grand peine à contenir son indignation et suivit la drow arme en main… Parfois, il faut traquer le mal qui se cache dans son repère d’ombre, cela ne veut pas dire que j’aime à supporter sa souillure. Ainsi donc cette perdue à la lumière pensait se servir d’elle en tant qu’appât. Elle allait lui démontrer qu’elle savait se battre, qu’une servante de la lumière n’avait pas besoin de recourir à ses artifices félons.

Ayant pénétré dans la grande salle, elle put voir les multiples représentations du Dieu destructeur. Ce dernier détourna à son propre compte toute sa colère contenue. Il fallait abattre ces horreurs, ne pas laisser d’autres représentants du mal la détourner de sa mission sacrée. Le mal vous divise pour saper vos forces. Il se nourrit de votre haine pour se protéger. Les enseignements de ses pompeux instructeurs lui revinrent en cette heure noire comme une bouffée d’oxygène dans cette atmosphère où exsudait la puanteur d’une foi avilie.

[Lothringen]

Dédaignant la salle de garde déserte, Lothringen s’était avancé, comme Elza, jusqu’à l’entrée de la grande salle du culte. Or et trésors, voilà qui ferait probablement baver de convoitise tous les pillards du groupe. Et l’aura qui créait cette lumière étrange le mettait de plus en plus mal à l’aise… Il se concentra sur sa tâche.

Inspecter cette salle pouvait prendre beaucoup de temps, surtout si l’on prenait soin de repérer d’éventuels pièges – sur la mosaïque ou la statue, par exemple ; l’incendier causerait beaucoup de bruit. On ne pourrait faire cela tranquillement que lorsqu’on se serait débarrassé de toute personne susceptible de les interrompre en pleine action.

S’il y avait six gardes à l’entrée (en comptant ou ne comptant pas ceux de la porte de derrière ?), à en croire les bribes de conversation surprise, cela ne signifiait pas qu’ils étaient les seuls défenseurs de ce temple. Il devait demeurer quelques prêtres, quelques servants dans leurs quartiers, derrière une ou plusieurs des quatre portes latérales. Le semi-drow était d’avis de s’occuper d’abord des prêtres, et de finir le travail en attirant à l’intérieur du temple – après leur avoir préparé un comité d’accueil, bien entendu – les gardes du parvis.

Un murmure jaillit de nulle part tandis que le manostien invisible se tournait vers ses compagnons:

« Je conseillerais de nous assurer des occupants avant toute autre chose. Elza, Kemsher, l’une ou l’autre de ces portes outrageusement ornées ne vous tente-t-elle pas? »

[Dreiyan]

[Quête : la fin de la suprématie]


La soirée au temple semblait s'avérer des plus paisibles. L'absence des hauts prêtres de Talos, invités auprès du chancelier, remplissait le temple d'un calme dont on peut sans risque dire qu'il ne plait guère au destructeur maître des lieux. Mais cela convenait à Dreiyan, fort aise de ne pas avoir sur le dos ce tas d'opportuniste imbu d'eux-mêmes. Il profitait de ce moment pour achever la transcription de manuscrits, tâche ô combien fastidieuse, mais nécessaire pour obtenir la bonne grâce de ses supérieurs sus-cités. La protection offerte par le statut de prêtre de Talos dans cette ville vallait bien quelques sacrifices, ainsi il s'attelait à la tâche sans broncher, mais non sans un certain mécontentement.

Une habituelle lumière bleutée baignait la petite pièce où se tenait le talosien, due à la lumière lunaire filtrant à travers l'unique vitrail de la salle. Une bougie éclairait Dreiyan dans son labeur.

Allez... plus que quelques pages pour sa bonté Talos, et j'aurai mérité mon repos ce soir!

Un dout emplit le coeur du talosien; le temple était certes peu peuplé, les hauts prêtres étant à la reception et les novices ne le fréquentant usuellement que de jour, il n'était pas pour autant vide. Sans doutes les paroles qui venaient de lui glisser des lèvres ne seraient pas du plus bel effet si elles venaient à tomber dans les oreilles de quelque fanatique...
Dreiyan s'immobilisa, croyant avoir perçu quelque bruit dans la grande salle attenante, mais n'entendant que le vent qui grondait à l'extérieur, il se remit au travail, rassuré.

[Kasumi]

Quête : la fin de la suprématie]

Un sentiment d’urgence commençait à gagner la paladine. Elle jeta à peine un œil aux trésors laissés à la vue de tous y compris à celle de ses compagnons attirés par la fortune. Les oboles vouées au clergé Talossien cachaient peut être des pièges physiques ou magiques mais ce n’était pas la seule raison qui poussait Chandara à s’en détourner. Pour elle, le piège spirituel qu’ils constituaient était bien plus pernicieux encore. Ils éveillaient la convoitise de ceux qui jugeaient la valeur marchande de toutes ces choses mais cet or était souillé par l’infamie du Dieu destructeur. Les récipients auraient-ils contenu des scorpions et des serpents venimeux qu’elle s’en serait moins défié.

Les paroles de Lothringen résonnaient de l’accent de la sagesse : éliminer l’engeance qui protégeait ce temple maudit avant toute chose puis accomplir leur mission. Sans attendre la réponse de Kemsher ou d’Elza, la paladine s’adressa à son tour à Eredef et au globe de ténèbres qui dissimulait la drow à sa vue :

- Il est temps de nous séparer pour agir vite, je crois. Nous devrions peut être voir ce que dissimule l’une des autres portes. Pourquoi pas celle-ci ?

Elle désigna la porte simple à moitié dissimulée derrière une colonne.

[Eredef]

Hrp: euh désolé j'ai été absent quelque temps pour causes de révisions en vue d'une semaibe de révision. Enfin bref, me revoilà...

Eredef qui s'était fait jusqu' alors discret comme une ombre récolta d'une main habile bon nombre de pièces d'or qu'il fourra dans sa bourse, un calice en argent massif et un sceptre incrusté de rubis qu'il glissa dans son sac. Il se résigna à laisser sur place un magnifique vase en bronze qu'il comptait vendre au marché du fait de son poids.
Le tieffelin se retourna ensuite et s'adressa à Chandara:

- Hum... Il vaudrait mieux que je passe devant, mademoiselle, vous me semblez être légèrement incommodée par l'atmosphère régnant en ce lieu, et cela risque d'amoindrir vos réflexes. De plus, sans vouloir vous offenser, j'ai remarqué que vous n'aviez rien d'un éclaireur...

Il passa devant elle et fit signe à la drow de le suivre.

[Chalindra Pharn]

[Quête : la fin de la suprématie]

Chalindra empocha elle aussi une certaine quantité de bijoux et d'or. Elle en profita pour sacager les icones de Talos qu'elle rencontrait. Quand le Tieffelin voulu passer devant, elle haussa les épaules, elle n'avait rien contre le fait de rester dérrière. Les mâles étaient fait pour passer devant et ouvrir la voie. Elle lui emboita donc le pas en se demandant où ils attériraient.

[Kasumi]

Quête : la fin de la suprématie

Une moue dédaigneuse se peignit sur les traits de Chandara en voyant ses deux acolytes se servir outrageusement dans les offrandes destinées à Talos. Elle adressa cependant un regard presque approbateur à la drow qui saccageait les immondes idoles du dieu destructeur. Elle lui emboîta finalement le pas, sa masse d’armes toujours en main, alors qu’Eredef s’approchait déjà de la porte qu’ils avaient choisi pour poursuivre l’exploration du temple.

La paladine affermit encore sa prise sur son arme tout en s’efforçant de se déplacer le plus silencieusement possible en se plaçant derrière Eredef. Les choses sérieuses débutaient enfin et elle pria silencieusement Helm de l’assister dans sa tâche.

[Duo]

Choisissant judicieusement une porte en partie dissimulée, Chandara s'en approcha. Elle en distingua rien de particulier. Ni verrous, ni ornements. Juste une teinte destinée à ce que la porte ne soit pas particulièrement visible par la fidèle sans pour autant la camoufler totalement.

De leur côté, Kemsher, Elza et Lothringen n'avaient toujours pas décider de la porte à emprûnter. Au dessus de leur tête, la titanesque statue du Destructeur semblait lancer un regard désapprobateur au Tieffelin et la Drow qui n'hésitait pas à se servir dans les offrandes lui étant destinées.

Groupe 1 (Chandara, Eredef, Chalindra), à moins d'interagir tout de suite avec l'autre groupe, vous postez dorénavant dans ce sujet.

[Elzen]

[Je comptais laisser à mes partenaires le choix de la direction à prendre, mais puisque notre meujeuh adoré trouve que ça commence à trop tarder...]

Les autres s'en étaient allés. Elza trouvait particulièrement curieux cette aptitude toute paladine à se sentir mal dans les lieux à l'aura maléfique. Si elle avait bien compris, et que la mission de ces charmants exaltés était bien de combattre le Mal, ne devraient-ils pas ressentir la ferveur du combat plutôt que des malaises ? Pour elle, en tout cas, tout allait bien: Au milieu de l'adversité, elle était dans son élément.

À la question du Drow, Elza jeta un oeil à Kemsher, mais, celui-ci ne semblant pas décidé à répondre, elle s'y décida, toujours dans un murmure.

"Ma foi, l'une vaut bien l'autre. Tout ce qui m'importe, c'est qu'elles se soient effondrées après notre passage. Prennons la plus proche de nous, et nous verrons bien."

[Ravestha]

HRP : toutes mes excuses *accourt*

Ravestha n'avait cure du choix fait par Elza. Elle l'avait dit elle-même, tout n'était que hasard dans ces cas là. Se perdre en considérations sur le choix de portes qui de toutes façons ne révéleraient leurs secrets que lorsqu'elles seraient ouvertes était parfaitement inutile.

Pour toute réponse, le Manostien avait dégainé ses épées. Sa lamelune paraissait sereine, aucun danger immédiat ne semblait les guetter. Malgré tout une mauvaise surprise n'était pas à écarter dans l'antre de Talos le Destructeur. Le semi-elfe eut un sourire : le dieu goûterait-il autant la destruction de son temple que celle qu'il sème ailleurs ? Sans doute pas.

"Allons-y alors."

[Duo]

Groupe 2, par ici ! Notez que la porte que vous allez prendre se situe sur le même mur que la porte par laquelle vous êtes entrés, tout à gauche.

[Lothringen]

RP : L’inattendu

HRP : joie des paradoxes temporels, ce RP se situe chronologiquement longtemps avant le précédent…

Au moment où tous deux se rematérialisaient dans une large rue à peine éclairée par les fenêtres des riverains, Lothringen se tournait vers Mornagest pour dissiper partiellement l’invisibilité dont il l’avait lui-même enveloppé. Un bref effort de concentration plus tard, il put constater que le guerrier était figé, le visage comme un masque de souffrance, apparemment presque aveugle, que sa respiration faiblissait et qu’il n’allait pas tarder à tomber de tout son long sur le sol si lui-même ne le soutenait pas.

Quant à lui-même ,justement, il luttait contre la panique. Si Mornagest ne pouvait pas marcher, ils allaient encore perdre un peu de temps.

Lothringen = = > force de taureau = = > Lothringen

Porter son compagnon s’avéra un véritable défi. Non seulement Mornagest était lourd, ce que sa force provisoirement surhumaine lui permettait de pallier, mais il était aussi passablement encombrant et pour l’heure ne l’aidait pas beaucoup. Quelques contorsions plus tard, Lothringen avait réussi à le plier en deux et à le saisir sous les aisselles et la pliure des genoux, et, penché en arrière, serrant les lèvres, se hâtait en direction de ce grand temple qui écrasait le quartier de sa présence.

Quand il gravit presque en courant les marches du parvis, Lothringen crut sentir comme un souffle méphitique lui fouetter le visage et l’esprit, en guise d’accueil. Ou peut-être n’était-ce qu’une illusion… Peu importait. Talos et lui n’étaient certainement pas appelés à une fructueuse amitié, mais leurs intérêts pouvaient bien ponctuellement se rejoindre.

Le semi-drow envoya un puissant coup de pied dans la lourde porte d’entrée, qui voulut bien s’ouvrir en gémissant, puis pénétra avec fort peu de discrétion dans la salle principale du sanctuaire. Il cherchait d’un regard oblique une éventuelle présence, mais le corps de Mornagest lui bouchait un peu la vue. Il cria.

« Un prêtre pour le chancelier, de toute urgence ! Il est empoisonné. »

Et il déposa le corps à terre, non sans une fugitive impression de soulagement.

[Mornagest]

La tête de Mornagest heurta le genou de Lothringen quand il le posa au sol, directement sur les dalles. Le guerrier avait les paupières closes, et seul un faible mouvement irrégulier au niveau de sa cage thoracique indiquait maintenant qu'il était toujours en vie. Pour combien de temps, c'était autre chose...

L'appel du demi-drow ne passa pas inaperçu. Il y avait peu de monde en cette heure relativement avancée de la soirée, mais les prêtres terminaient de ranger les affaires déplacées pendant la journée, et préparaient l'office de minuit - quelques rares insomniaques y participaient presque systématiquement. Deux prêtres de Talos vinrent rapidement s'enquérir de la situation ; un elfe noir qui portait le corps d'un homme qu'il appelait chancelier, cela surprenait plus qu'autre chose. La nouvelle de la nomination de Mornagest ne s'était bien entendu pas encore répandue, de même que la tentative d'assassinat sur sa personne.

"Qu'est-il arrivé à cet homme ? Vous avez une idée de la nature de ce poison ?" demanda le premier prêtre, tandis que le second examinait rapidement le corps inanimé du guerrier. Meilleures étaient les informations, plus rapides seraient les soins. Et il fallait faire vite. Le second prêtre prit le pouls de Mornagest, à la jugulaire. Rien de bien rassurant... il fronça les sourcils, puis se redressa à demi, yeux fermés, mains jointes. Un ralentissement du poison ne serait sans doute pas suffisant, mais il leur donnerait davantage de temps afin d'en venir à bout.

"Posez sa tête sous votre cape en guise d'oreiller", poursuivit le prêtre. "Il n'a pas perdu beaucoup de sang, je pense qu'il survivra. Cela fait longtemps qu'il est touché ?"

[Lothringen]

Lothringen s’était assis par terre à son tour, pendant que le prêtre parlait. Les yeux mi-clos, en nage, il avait tenté de reprendre son souffle, mis à mal par cette dernière marche forcée : en son esprit apparut une soudaine sensation de vide, de hurlement. Il répondit d’une voix altérée par la fatigue :

« Un poison insinuatif… transmis par un carreau d’arbalète… un attentat… ça provoque une paralysie progressive… les perceptions, les membres… puis l’aphasie, et là… on dirait que ça s’en prend aux voies respiratoires… »

Il avala difficilement sa salive, puis poursuivit :

« Il est touché depuis un bon quart d’heure, je dirais. »

Les idées encore un peu confuses, Lothringen dégrafa sa cape et la plia sous la nuque de Mornagest, comme on le lui avait demandé. Son regard se reporta avec anxiété sur le visage de son compagnon, guettant son souffle. Puis sur les prêtres. Pouvait-il faire quelque chose de plus ?

[Mornagest]

Le prêtre fronça les sourcils. D'après les dires du demi-drow, on aurait essayé d'injecter quelque chose qui s'apparentait au tétanos. Comment aurait-on pu se procurer tel germe, et surtout, l'appliquer sur un carreau d'arbalète ? Mais la question était à se poser plus tard. Pour l'instant, il fallait sauver la vie de cet homme, chancelier ou non.

"Vous avez l'air exténué. Allez vous reposer quelques minutes, nous n'en aurons pas pour très longtemps. Vous avez agi vite et bien, il vivra."

Ils poursuivirent tous deux leurs séance de sortilèges destinés à purifier le corps des toxines injectées par la blessure. Déjà, la plaie avait été refermée, et il semblait à Lothringen que son compagnon respirait plus aisément. Plus de peur que de mal...

Une dizaine de minutes passèrent, au bout desquelles le guerrier ouvrit les yeux, et grogna faiblement.

"Mmhgnb.
- Restez calme, tout se passe bien", murmura l'un des prêtres. Lothringen, alerté par les remuements de son compagnon, s'approcha. Le visage du guerrier était pâle, et ses yeux entrouverts semblaient vides, inexpressifs. Il respirait régulièrement, mais son état ne semblait pas excellent. Ses yeux se refermèrent à nouveau, et il parut plongé dans un sommeil aussi profond que soudain.

"Il n'a pas l'air en forme... j'espère qu'il se repose simplement", murmura le prêtre.

[Lothringen]

« Mes connaissances en médecine sont limitées, mais ce sommeil ne me semble pas tout à fait naturel. », répliqua le semi-drow en hochant la tête avec inquiétude. « Quoi qu’il en soit, il n’y a sans doute rien à faire de plus pour l’instant… Indiquez-moi une chambre, que nous puissions l’aliter. »,, ajouta-t-il en se préparant à transporter le blessé de nouveau. Il se redressa avec lenteur, son fardeau inanimé dans les bras, une vague crispation sur le visage.

Il songea alors qu’on achète rarement un poison sans son antidote, et que retrouver l’assassin était leur meilleure chance d’en finir tout à fait avec ce fléau. Une piste bien mince, mais une piste qui méritait d’être suivie… L’inconscience de Mornagest n’allait cependant pas lui faciliter les choses.

« Oh, j’y pense, il me faut aussi quelqu’un pour porter un message à l’Antichambre. »

[Mornagest]

Les prêtres acquiescèrent. "Il lui faudra du repos. Il risque d'être affaibli... dans quelle mesure, je l'ignore. Peut-être davantage que par un simple poison."

L'autre répondit :

"Il existe une bonne auberge non loin d'ici, Dar Bella. Vous n'aurez pas trop à marcher, et vous y trouverez un bon lit pour lui. Pour le messager, nous allons demander à l'un des nôtres de vous accompagner, si vous le désirez."

En ce moment même, à l'Antichambre, un remue-ménage plutôt inhabituel régnait dans tout le bâtiment. Le chancelier, à peine investi dans ses fonctions, venait déjà de disparaître suite à une tentative d'assassinat sur sa personne... qui l'avait enlevé ? Il apparaissait assez clair que Mornagest était trop faible que pour s'échapper seul... Dans le quartier, des gardes étaient dépêchés afin de ratisser les environs.

[Duo]

Faisant les cents pas du le pont du Squale Ecarlate, Duorok aperçut avec joie que de la fumée s'échappait d'une des ailes du temple. Il ordonna que l'on se tienne prêt à appareiller et fit envoyer un canot sur les "quais" du temple, là où les aventuriers avaient déjà débarqué.

Il demanda par ailleurs à l'équipage de se tenir prêt... L'incendie serait bientôt visible de tout Melandis et nul doute qu'il ne serait pas bon se trouvait encore là quand cela serait le cas.

[Duo]

La troupe des conspirateurs étaient visibles sur le parvis des jardins du Temple et Duorok en fut rassuré. Alors que ceux-ci traversaient prestement les jardins, piétinant les massifs et renversant les statuettes, un fracas gigantesque se fit entendre derrière eux. La voûte de la salle principale venait de céder et cela fit même trembler le sol sous les pieds des fuyards !

Un canot les attendait avec à bord un mercenaire leur faisant signe d'embarquer vite. A bord du Squale Ecarlate, Duorok se rongeait les sangs.

[Dreiyan]

De l'autre côté de temple en flammes, se tenait Dreiyan. Quelques pas l'éloignaient à présents du bâtiment, et il pouvait apercevoir un groupe de six fuyards se dirigeant vers la Houleuse.

Il détourna son regard, pour le diriger vers les sinueuses ruelles de Melandis, et leurs bâtiments éclairés par la chancelante lueur des flammes. Lui qui avait frôlé la mort à plusieurs reprises ce soir là, n'avait aucunement envie de se lancer à la traque des fuyards dans une course suicidaire, ni même d'aller chercher des renforts au poste de garde ou ailleurs pour les lancers aux trousses des incendiaires. Non, il n'avait plus la force de se battre pour cette cause en laquelle il ne croyait plus, pour ce dieu qu'il n'admirait plus...
Si longtemps qu'il jouait un rôle dans ce maudit tas de pierres... si longtemps qu'il aurait dû partir vers d'autres horizons...

Sans savoir où ses pas le menaient, Dreiyan s'éloigna du temple. Sans y jeter un dernier regard. Sans même entendre le fracas de l'effondrement de la voute du temple sonnant le glas du règne du Destructeur en Melandis.


La suite par ici

[Lothringen]

Ils traversaient les jardins quand le fracas de chute de la charpente leur indiqua de source très sûre que les talosiens étaient de très mauvais bâtisseurs. Des flammes immenses léchaient le ciel dans leur dos, découpant des silhouettes incertaines sur le sol tandis qu'ils fuyaient. Sans s'être coordonnés, voilà qu'ils avaient rejoint le premier groupe, qui courait devant eux: ils étaient donc au complet, la paladine et la drow ne s'étaient même pas entretuées, et c'était inespéré... Au moins autant que de voir que le canot de la guilde les avait attendus. Même pas une petite trahison de dernière minute ? Vraiment, c'était la soirée des miracles.

Lothringen songea aux conséquences à court terme de leur raid. Les talosiens allaient se chercher des coupables, et faute de pouvoir identifier les vrais, se rabattraient sur d'autres... Sans compter la guerre de succession que la chute de Talos allait ouvrir à la tête des cultes mélandiens. De beaux règlements de compte en perspective ! Il s'en moquait. La seule chose importante à ses yeux, c'était de savoir que Talos avait perdu sa suprématie sur cette ville, et Beorn De Vir une bonne partie de son emprise sur le Conseil. C'était pour cela qu'il était venu.

Le tout était de savoir s'il avait voulu servir par là les intérêts du bien, de Manost, ou même ceux d'une personne plus précise... Il avait beau avoir retourné la question tant et tant de fois au cours de la journée, il ne le savait plus lui-même.

Somme toute, un puissant Dieu du Mal venait de subir un cuisant revers, et c'était déjà bien.

[Duo]

HRP: J'attendais un peu plus de réaction de la part des conspirateurs mais bon, on va continuer.

Alors que le canot glissait sur la Houleuse, éloignant les conspirateurs des lieux de leur forfait, des badauds se rassemblaient déjà non loin du temple. Certains célébraient en leur for intérieur la déchéance du Seigneur des Tempêtes, d'autres pleuraient la perte du temple de leur suzerain. Tous savaient que la vie à Melandis serait bien différente et que de nombreux bouleversement surviendraient dans les jours prochains.

Parmi eux, Duorok espérait enfin voir le culte d'Umberlie s'affermir et s'émanciper pour prendre la place qui lui revenait de droit. Il s'imaginait déjà annonçant le triomphe du culte de la Dame des Flots à la grande prêtresse quand Lothringen fut le premier à monter à bord du Squale Ecarlate. Une fois que tous furent à bord, il donna quelques ordres et le navire mit toute la toile afin de quitter rapidement les lieux du crime. Celui-ci descendait la Houleuse quand Duorok fit à nouveau rassembler les conspirateurs dans la cabine du capitaine. Une fois que tous furent installés, il prit la parole.

Je tiens avant tout à vous féliciter. Grâce à votre action, le culte du Seigneur des Tempêtes va être ébranler et c'est une nouvelle merveilleuse pour Melandis et Dorrandin. La tyrannie de Talos va peut être disparaître.

Il s'arrêta un instant et dévisagea ces aventuriers.

J'ai cru comprendre que vous n'aviez pas vraiment réussi à prendre de butin dans les coffres du temple. Soyez rassurez qu'une compensation vous sera offerte. Je tiens à vous informer que nous vous débarquerons à quelques lieues de la cité. Dans un endroit où le navire sera à l'abri des regards indiscrets.

Par ailleurs, je pense ne pas avoir à vous répéter que l'engagement de qui que ce soit dans cette mission ne devra être révélé sinon...

Pour ménager son effet, il laissa sa phrase en suspens.

[Chandara]

Quête : La Fin de la Suprématie

Chandara avait retrouvé le pont de l’embarcation avec soulagement mais entra avec réticence dans la cabine. Le traumatisme consécutif à l’exploration nocturne des souterrains était encore bien présent à son esprit et son regard se perdait dans le vague. Elle ne regrettait pas l’acte criminel auquel elle avait participé mais, à la vue de son commanditaire et de ses complices, elle ne put s’empêcher de craindre les motivations et les conséquences de l’incendie du symbole Talossien. Helm n’aurait pas plus sa place demain qu’hier dans la capitale Mélandienne, elle en était convaincue… elle fut donc aussi sourde aux promesses qu’aux menaces de son employeur. Elle se demandait simplement si elle allait pouvoir récupérer son cheval, quitter la triste compagnie et regagner la cité Manostienne.

[Elzen]

C'était... fini ?

Elza ne parvint vraiment à réaliser que lorsqu'elle senti dans ses poumons l'air pur (du moins plus que la fumée du temple) de l'extérieur de la ville et le roulement de la houleuse sous ses jambes.

Talos avait perdu.

"C'est... naturel. Bien évidemment." Elle jeta un œil aux autres membres du groupe. "Mais il semble que nous soyons tous à peu près indemnes. Les différents cultes vont pouvoir prendre la place qui leur est due en cette ville, et chacun d'entre nous va repartir auprès des siens, tout de même plus chargé qu'à l'aller. Je pense qu'il y a assez pour nous donner toutes les raisons de ne regretter ni l'or maudit du Seigneur des Tempêtes, ni les chansons des bardes à nos égards. Après tout... nous avons fait ce qui est juste."

Elle se tût, observant ses camarades, intérieurement songeuse. Il fallait qu'elle retourne auprès de Bryan et qu'elle s'assure qu'il allait bien. Ensuite... ce serait un autre temps.

[Chalindra Pharn]

Quête : La Fin de la Suprématie

Chalindra était satisfaite, elle avait semé le chaos dans la cité. Plus important elle avait fait le premiers pas vers l'aboutissement de son objectif final. Elle avait du frayer avec des misérables et des idiots mais le jeu en valait la chandelle. Elle était accoudé au bastingage, fatiguée mais heureuse, une main posée sur son fouet dans un geste machinal.

[Lothringen]

Pour ne pas se faire remarquer, Lothringen avait embarqué avec les autres, mais en son for intérieur, il devinait déjà qu'une fois lâché dans la nature il ne reprendrait pas la route de Manost avec ceux qui en étaient venus. Partir maintenant, cela laissait un goût d'inachevé... Si cette petite excursion avait été plutôt amusante, le plus intéressant résidait dans les conséquences qu'elle pourrait avoir, et cela valait plus que tout l'or qu'on pouvait lui promettre. Quant à son compter sur son silence, le mélandien prenait de sérieux risques.

La petite compagnie, harassée, trop disparate, parlait à peine. Le regard fatigué de Lothringen flottait au hasard sur les remous autour de leur étrave, tandis qu'ils s'éloignaient peu à peu de la ville, sans même être inquiétés.

Puis... s'il arrêtait un peu de se mentir? Il n'avait pas envie de repartir. Pas sans l'avoir revu. S'il osait...