La Couronne de Cuivre

Quête : l'affaire Blancbouillon

Le périple se poursuivit donc. Dommage qu'ils ne parvinrent pas à découvrir l'auteur de ce si appétissant meurtre, car ce devait être une créature intéressante. Ou un humanoïde encore plus intéressant, pour s'acharner ainsi sur un cadavre...

Ils n'eurent pas à marcher longtemps avant de rencontrer quelque chose d'autre. De vivant. Et de bruyant... qui pouvait être assez inconscient pour faire un tel raffut dans un pareil endroit ? Un fou, ou quelqu'un qui ne craignait pas les mauvaises rencontres. Quoiqu'il en était, il fallait rester prudent. Kededric se décida à conserver ses sortilèges en cas de besoin : les deux brutes pourraient aisément retarder un éventuel assaut pour lui donner le temps de lancer quelque sort pour affronter leur adversaire, si c'était bien un adversaire, évidemment.

Il choisit donc de rengainer son arme et de focaliser son attention sur le siffleur.

Quête : l’affaire Blancbouillon

Rowan avait rengainé son arme quand Berelda avait décidé de continuer mais avait continué de serrer sa garde au cas-où, c'est à dire quand une présence se fit savoir quelques instants plus tard. Lame de nouveau sortie, la roublarde préféra reculer de quelques pas histoire de placer au moins un des deux acolytes de la rouquine entre elle et le personnage qui s'amenait sans grande discrétion.
Machinalement, elle jeta un coup d'oeil en arrière par acquis de conscience.

Quête : l’affaire Blancbouillon

Rien ne venait par l’arrière, Rowan en était pratiquement certaine. Les deux brutes de Berelda étaient devenues nerveuses. Arme au poing, elles attendaient comme tout le monde. La rousse, quant à elle, avait empoignée une dague effilée sortie d’un des plies de son sombre habit. En face du groupe, la lueur de la torche allait croissante, tout comme les sifflotements. Une silhouette finit par passer le virage, celle d’un homme, ou d’une créature humanoïde, un rien voutée, plutôt trapue, portant sur son épaule ce qui semblait être un corps inerte. L’individu s’immobilisa et devint silencieux. Nul doute qu’il observait les cinq personnes qui se trouvait devant lui. Il portait une grande robe noire. Impossible de distinguer son visage qui disparaissait sous un capuchon. Ce qui reposait sur son épaule était bien un corps, celui d’un enfant à en juger par sa taille. Il ne semblait pas armer. Il ne tarda pas à apostropher le groupe et ce, joyeusement. Il aurait pu employer ce ton dans la rue, face à des amis.
« Ho, en voilà une surprise ! Je ne m’attendais pas à trouver pareille compagnie en ces lieux. Quel bon vent vous amène ? Le délicat parfum de ces eaux limpides ? »
Il rit de bon cœur.

Quête : l’affaire Blancbouillon

Les poils de la nuque de Rowan se hérissèrent devant cet être énigmatique. Si au premier abord ils avaient l'air d'être en face d'un fou, il ne faisait aucun doute qu'un simple d'esprit ne survivrait pas longtemps dans ces lieux, leur vis-à-vis avait la puissance nécessaire pour se déplacer sans grande crainte dans les égouts. Son attitude désinvolte en face de 5 individus armés le prouvait assez bien.

Quête : l'affaire Blancbouillon

L'homme mystérieux qui venait d'apparaître face à leur groupe paraissait bien confiant pour quelqu'un qui se promenait dans ces égouts putrides. Un fou ? Son attitude pouvait le laisser penser, mais c'était un jugement hâtif, trop facile pour expliquer quelque comportement un tant soit peu anormal. N'étaient-ils pas fous, eux aussi, dans ce cas, car présents au même endroit avec la même désinvolture apparente ? Kededric répondit.

"Probablement pas, messire, comme vous devez vous en douter. Présentement, nous nous méfions des rencontres que nous pourrions faire ici bas." Une réponse commode qui détournait le sens premier de la question. Ils pourraient prendre un peu de temps pour le jauger davantage, même si la feinte était toujours possible, quelles qu'étaient les apparences.

Quête : l’affaire Blancbouillon

« Il est vrai qu’on peut faire ici de mauvaise rencontre. Des gens exotiques parcourent ses galeries. La méfiance est légitime. »
La diction de l’inconnu était un peu particulière, comme s’il avait une difformité au niveau de la mâchoire. Mais son ton, au contraire, suggérait une bonne éducation. Il s’approcha encore de quelques pas. L’obscurité qui régnait sous son capuchon était si totale qu’on pouvait la croire surnaturelle. Ses mains laissaient apparaitre une peau blafarde. Ses ongles étaient crochus et tâchés de sang séchés. Il portait belle et bien sur l’épaule un gamin. Mort ou inconscient, ses vêtements indiquaient un milieu de vie confortable. L’inconnu reprit :
« Vous cherchez quelque chose ? Peut-être puis-je vous aider. »

Quête : l'affaire Blancbouillon

Ongles qui ressemblaient à des griffes, teint blême, mains tachées de sang, cadavre de gosse sur les épaules... cette créature était plus probablement un mort-vivant qu'un humain. La méfiance n'était pas suffisante : il fallait être prêt au combat. Ces choses avaient souvent des pouvoirs cachés pour prendre le contrôle de l'esprit des faibles, et Kededric songea un bref instant aux deux butors qui les accompagnaient. S'ils avaient un cerveau inversement proportionnel à leurs muscles, ils seraient facilement dominés. Mais la chose essayerait peut-être de les immobiliser ou les empoisonner avec quelque sinistre pouvoir maléfique accordé par Myrkul...

"Tenez-vous prêts" souffla-t-il aux autres. "Nous essayons de trouver une créature mort-vivante qui semble sévir en ces lieux. Elle a laissé quelques indices de ci, de là, et ils mènent tout droit à vous. Coïncidence, peut-être." Sa voix, d'ordinaire empreinte de douceur et d'obligeance, même s'il était en train d'égorger sa cible, était à présent teintée de fiel et de haine clairement perceptible. L'assassin haïssait les morts-vivants, pour une raison qu'il ne comprenait pas.

Quête : l’affaire Blancbouillon

Rowan fronça les sourcils devant la réaction de Kededric, alors qu'ils auraient pu se contenter de s'échanger quelques amabilités et de se quitter "bons amis" on se dirigeait vers une confrontation sanglante. Son acolyte mettait leur mission en danger avec son défi moins subtil de ce qu'il l'avait habitué jusqu'ici. S'agissait-il d'une aversion irrésistible envers les créatures d’outre tombe ou alors ce personnage émettait peut-être une aura des plus subtiles qui influençait les personnes aux alentours.
Néanmoins, elle était prête malgré qu'elle doutait de l'efficacité de sa dague face à un puissant mort-vivant.

Quête : l’affaire Blancbouillon

Berelda sembla vouloir dire quelque chose, mais elle s’en abstint. Elle se contenta d’attendre, un peu à la façon de Rowan. Les deux brutes étaient des plus anxieuses, l’une tout particulièrement, celle avec la masse. L’inconnu encapuchonné émit un gloussement assez répugnant qui semblait sortir de son estomac. Lorsqu’il reprit la parole, ce fut avec la même amabilité :
« Un mort-vivant vous dites ? Diantre, seriez-vous en train d’insinuer que je ne suis qu’un cadavre ambulant ? Pardon, mais il y a méprise. Monsieur, sachez que je suis tout à fait respectable ! Sans doute n’y-a-t-il, ici bas, point d’être aussi bien élevé que moi ! »
Alors qu’il affirmait cela, il saisit le môme par les jambes et le dégagea de son épaule. Il le maintint en l’air, devant lui, sans pour autant lâcher sa torche qu’il tenait de son autre main. Un troisième bras émergea de sa robe noire, un bras noueux et blafard. Celui-ci entreprit d’arracher les habits du mioche pour les jeter dans la rivière d’excréments.
« Etes-vous certain que c’est bien moi que vous cherchez ? Ce serait... regrettable. »

Quête : l'affaire Blancbouillon

Voilà une chose que Kededric n'avait jamais vue, et dont il n'avait jamais entendu parler non plus. Des morts-vivants avec plusieurs bras devaient bien exister, mais... cette créature ne semblait pas être un mort-vivant, après mûre réflexion. Plutôt quelque abomination générée par la magie d'un quelconque magicien torturé et complètement cinglé. À moins, bien sûr, que ce fût cette créature elle-même qui se fût fait "pousser" ce troisième bras grâce à un rituel adapté. L'assassin avait ouï des rumeurs à ce sujet, à Melandis même. Des diabolistes, souvent, qui souhaitaient bénéficier d'atouts surnaturels pour accomplir leurs sinistres tâches. Celui-ci pouvait en être un, si on se fiait au cadavre du gamin désormais nu.

Kededric n'était pas téméraire ni inconscient au point de provoquer inutilement quelqu'un qui ne méritait pas forcément la mort - à ses yeux, évidemment. Il entreprit donc de prendre un ton plus neutre pour répondre :

"Mmh. Non, vous ne correspondez pas à la description que nous nous sommes faite de notre proie. Celle-ci doit avoir des mâchoires bien plus développées que les vôtres, et... peut-être n'a-t-elle que deux bras." Il disposait d'un sens de l'humour très particulier, mais néanmoins présent. "Ne perdez pas votre butin dans la fange. À moins que vous ne comptiez en chasser d'autres ce soir..."

Cette chose ne lui inspirait que dégoût, mais il ne pouvait prendre de risques inutiles pour ôter de sa vue de telles créatures. Sa tâche serait alors sans fin, rien qu'en explorant les égouts et les cryptes de la cité.

Quête : l’affaire Blancbouillon

Rowan avait déjà vu beaucoup de choses dans vie et des plus horribles que ça, mais ce troisième bras était une nouveauté pour elle. Des créatures à plus de membres qu'il ne fallait comme des béhirs ou d'autres rejetons des enfers, ça c'était courant mais ce drôle de bonhomme rencontré dans des égouts sordides, c'était ... original.
Mais toute originale fut cette rencontre, elle n'en était pas moins dangereuse. A cinq contre un, l'individu s'amusait visiblement des menaces de Kededric et des tentatives de ce dernier d'amadouer l'homme - si c'en était un - aux trois bras. Son compagnon en était en tout cas arrivé à la même conclusion qu'elle, ça risquait de tourner mal.

Quête : l’affaire Blancbouillon

L’inconnu gloussa, certainement très satisfait de l’effet produit par l’apparition de son bras supplémentaire. Puis il reprit la parole, toujours aussi affable :
« C’est heureux que vous n’ayez point l’intention de m’importuner. Je dois le concéder, il m’arrive parfois d’être un brin susceptible, voir quelque peu violant. »
Disant cela, la créature commença à ouvrir le ventre du gamin par le seul tranchant de ses ongles. Le malheureux émit un faible gémissement. Il n’était apparemment pas encore tout à fait mort.
« J’apprécie votre humour et je suis, ce soir, de bonne disposition. Si un mort-vivant me ressemble et me fait du tort, je veux bien vous aider à le chasser. La réputation est si précieuse. Pouvez-vous m’en dire plus au sujet de cette... chose ? »

Quête : l'affaire Blancbouillon

Être aidés par cette créature répugnante ? Kededric n'était pas certain d'apprécier cela. Et puis, leur objectif n'était nullement de traquer un mort-vivant cannibale dans les égouts, mais de cheminer dans ceux-ci pour atteindre le domaine de Blancbouillon... néanmoins, son avis seul ne faisait pas loi, et il ne voulait pas imposer sa volonté aux autres. Pour l'instant.

"À dire vrai, nous n'avons pas eu la chance de voir la créature. Nous n'avons pu observer qu'une de ses victimes : un... disons un humain, car nous ignorons si c'est bien le cas, l'abdomen et la poitrine grands ouverts, avec une partie de leur contenu dévorés. Le corps semblait avoir été traîné sur quelques mètres avant d'être ouvert."

Prudent, l'assassin préféra ne pas aborder à nouveau le sujet du gosse que la chose venait d'éventrer. Mieux valait éviter de fâcher quelque chose capable d'entailler la peau aussi facilement avec une de ses griffes... la chose le mettait mal à l'aise, et il ignorait pourquoi précisément. Cela ne le rendait pas de très bonne humeur, car il n'avait pas pour habitude d'être effrayé ou dégoûté. Mais la créature était obscène, grotesque. Pire qu'un mort-vivant, à la réflexion.

Non, décidément, il haïssait la chose. Mais il était curieux de savoir ce qu'elle pouvait bien être.

Quête : l’affaire Blancbouillon

Curieusement, la lycanthrope n'était pas vraiment dégoûtée par la manière dont leur rencontre d'un soir s'occupait de ce qui devait être son repas du jour. L'inconnu oui, qui ou quoi que ce soit elle ne souhaitait qu'une chose s'en éloigner au plus vite. Mais son attitude, non, après tout elle-même avait déjà mangé sa part de chair humaine dans le passé. Mais elle n'allait pas s'en vanter, ses sens lui indiquait que Kededric n'était pas emballé par le spectacle offert.

Quête : l'affaire Blancbouillon

« Hooo ! Ce que vous décrivez là ressemble fort au père de ce bambin, répondit le monstre en exhibant sa petite victime au ventre désormais béant. Je le sais bien puisque c’est moi qui l’ai mis dans cet état. Je ne peux pas m’empêcher de grignoter tout ce qui me passe entre les mains. »
Il illustra son propos en croquant un orteil du gamin. Puis il reprit, tout en agitant négligemment le cadavre.
« On dirait qu’il n’y a point de mors-vivant au final. Il n’y a que moi. Faut-il en déduire que c’est bien moi que vous cherchez ? »
La créature s’approcha un peu plus. Un quatrième bras émergea de sa robe noire. Berelda, qui avait gardée jusqu’à présent le silence, déclara d’un ton sec et contrôlé :
« Non. On n’est pas là pour vous. Continuez vos affaires dans votre coin, on fera les notre plus loin.
- Hélas, charmante demoiselle, il se peut que vous fassiez désormais partie de mes affaires. Vous étiez vraisemblablement en train de me chercher puisque votre collègue vient de décrire l’une de mes victimes. Je n’aime pas spécialement être traqué. Il parait que c’est dangereux pour la santé. »
A nouveau, il gloussa.

Quête : l'affaire Blancbouillon

Les menaces étaient évidentes, et Kededric se morigéna d'avoir ainsi provoqué le combat, qui n'était pas nécessaire. D'un autre côté, la créature n'était pas fiable et rien ne disait qu'elle ne les attendrait pas quelque part, à leur retour - s'ils prenaient le chemin inverse après avoir effectué leur mission. L'assassin dégaina donc sa rapière en un clin d’œil et fixa des yeux la chose, qu'il trouvait toujours aussi fascinante d'abjection.

"Très bien. Puisque nous en arrivons là... veillez à mourir rapidement, voulez-vous ? Nous avons d'autres choses à faire que nous occuper de créatures aussi répugnantes."

Il ne lui semblait plus nécessaire de cacher son dégoût, désormais. Restait à savoir comment les choses allaient se dérouler. Au pire, lui-même avait plusieurs portes de sortie, si la situation virait à l'aigre.

Quête : l'affaire Blancbouillon

Et bien voilà on y était, la confrontation semblait désormais inévitable. Généralement l'attitude désinvolte un brin bravache de Kededric devait être assez efficace pour...elle ne savait pas trop quoi en fait, mais là ce n'était certainement pas l'effet recherché. Et la créature qui leur faisait face semblait plus que ravie de rajouter cinq personnages de plus à son macabre menu. Elle serra le manche de sa dague qui lui sembla un peu dérisoire en l'instant.
Elle aurait pu fuir, mais elle doutait qu'Elena accepte un échec sous prétexte qu'il y avait des psychopathes taquins en maraude dans les égouts.

« Pourquoi tant d’empressement ? Apprenez à profiter du moment présent ! C’est d’autant plus important puisque votre futur est compromis ! »
Disant cela, toujours avec la même amabilité, le monstre attrapa le cadavre d’enfant à quatre mains, chacune d’entre elles se mettant à enserrer un membre différent. Puis il tira d’un coup sec. Sans beaucoup d’effort, il démembra le corps. Il jeta alors les jambes et les bras du gamin sur le groupe. A l’une des jambes étaient encore rattaché le tronc et la tête. Des viscères en profitèrent pour s’échapper du ventre ouvert. Sous cette pluie macabre, l’une des brutes de Berelda paniqua.
« J’ai pas été payé pour ça ! » glapit-t-il en faisant volte-face et en bousculant tout le monde pour fuir.
A cause de l’étroitesse du passage, il faillit expulser Rowan dans les eaux immondes. La seconde brute poussa un cri tout en chargeant le monstre, marteau brandi. La rousse s’apprêta visiblement à lancer sa dague. Elle en avait déjà sortie une deuxième. Néanmoins, elle dût craindre de toucher un allié et s’en abstint donc. Il était possible de combattre à deux de front en ce lieu, pas d’avantage.

Quête : l'affaire Blancbouillon

Après avoir reçu un demi-mètre d'intestin sur le visage, Kededric ne se sentit plus franchement de très bonne humeur. Ses vêtements allaient être tachés durablement, et il n'avait pas envie de sentir la tripaille pendant tout le reste de leur mission. L'un des deux butors se mit à courir, paniqué par la scène. Il manqua faire tomber Rowan dans la fange, mais celle-ci devait disposer d'un solide aplomb car elle évita la chute - ce qui l'aurait conduite à être encore bien plus sale que ce qu'il l'était lui-même.

Et le combat démarrait. Berelda venait de dégainer une seconde dague, mais ne paraissait pas prête à s'en servir pour autant. Mieux valait qu'elle restât en arrière si elle n'avait pas l'expérience de telles créatures, car celle-ci pouvait tout aussi bien l'étrangler de l'un de ses bras tandis qu'elle frappait les autres avec les trois bras restants...

Kededric opéra un mouvement pour contourner la chose. Il lui faudrait sans doute plonger dans les eaux boueuses et puantes, mais si cela leur permettait de remporter le combat... il n'avait pas franchement de choix. Évidemment, il pouvait aussi sacrifier un sortilège pour s'éviter un bain douteux, mais c'était un gaspillage au regard de la situation.

hrp : je ne suis pas certain... est-ce qu'il y a un "trottoir" de l'autre côté de l'eau ? Si c'est le cas, mon personnage peut envisager de sauter par-dessus l'eau pour contourner la créature, si la largeur de l'égout n'est pas énorme.

Quête : l'affaire Blancbouillon

Le combat commençait mal, leur adversaire - puisque c'était ce qu'il était maintenant - possédait la force d'un ogre survitaminé, les sbires de Berelda étaient soit lâches (comme celui qui avait failli lui faire boire la tasse et qui avait failli se prendre un coup de dague en retour) soit stupides (comme celui qui allait rejoindre les légions de kelemvor dans 2 secondes au mieux) et les lieux ne les avantageait pas.
Elle remarqua l'hésitation de la rouquine, ses gestes semblaient indiquer qu'elle était une adepte du lancer de la dague. Voilà qui n'allait pas l'arranger, elle ne pouvait pas faire pareil au risque de laisser Kedreric affronter seul au corps à corps la créature, elle allait devoir y aller aussi.

Quête : l’affaire Blancbouillon

Le monstre évita assez aisément le coup de marteau que voulait lui infliger la brute. L’instant d’après, il envoyait deux de ses mains agripper la gorge de l’homme. Celui-ci, sans doute inconscient de s’en prendre ainsi à une telle créature, ne manquait toutefois pas de force. Il brailla tout en se dégageant d’un vigoureux coup de pied. Son cou portait de sanglantes traces de griffures. L’encapuchonné, quant à lui, dû reculer. Kededric, d’un bond, put atteindre de justesse le trottoir d’en face. Il n’eut alors plus qu’à avancer pour à nouveau sauter et se retrouver dans le dos du monstre. Rowan arrivait au niveau de la brute au marteau. Berelda gagna le trottoir d’en face et y resta. De là, elle allait pouvoir lancer ses dagues sans prendre le risque de blesser un alliés.
« Voilà un combat qui ne manque pas d’intérêt ! se réjouit l’abomination. J’aime les défis ! »
Elle s’adossa au mur et dégaina quatre épées courtes. Ainsi positionnée, elle semblait pouvoir faire face à tout le monde à la fois.

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La brute allait peut-être leur servir, s'il faisait perdre du temps à la chose tout en attirant son attention... mais non. Cette saleté semblait capable de regarder partout autour d'elle à la fois, et venait maintenant de dégainer quatre lames ! Une diablerie, certainement. Beshaba était de la partie, pour avoir autant de malchance à rencontrer pareille chose.

Kededric se trouvait dans ce qui était censé être le dos de la créature, mais cela ne l'avançait pas vraiment puisqu'elle pouvait parer ses attaques. Il n'avait donc pas d'autre choix que de tenter des attaques pures et dures, ce à quoi il n'était pas vraiment mauvais, mais nettement moins efficace qu'avec des coups sournois. Évidemment... il avait quand même une autre possibilité. L'assassin prit soin de rester à distance de la créature, puis entama une incantation magique.

Kededric ---> invisibilité suprême ---> Kededric

Il pourrait malmener leur adversaire de manière plus redoutable, de la sorte. Et tant pis si ses alliés découvraient qu'il était mage. Mieux valait trahir un petit secret que de perdre la vie...

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Rowan gardait la tête froide mais se laissait guider par son instinct, la créature en plus de posséder une force hors du commun ne semblait pas être dépourvue de réflexes ni de ressources, il fallait donc miser sur l'effet de surprise. La roublarde se jeta en avant pour passer entre les jambes du dernier sbire présent de Berelda et se réceptionna pour être en bonne position par rapport à son adversaire. Elle frappa d'un revers visant l'un des genoux du monstre à quatre bras.

Quête : l’affaire Blancbouillon

L’abomination avait beau avoir quatre bras, elle ne possédait que deux yeux. Son attention fut attirée par le sort que Kededric commençait à lancer.
« Diantre, auriez-vous plus de ressources que je ne me l’imaginais ? Ce serait fâcheux ! Très fâcheux ! »
Il tenta de se désengager afin de fondre sur l’assassin. Il n’en eut pas le temps, il était trop loin. De plus, il dut se contorsionner pour éviter une dague lancée par Berelda. L’initiative de Rowan surprit à peu près tout le monde, y compris la brute au marteau qui faillit s’affaler. La lycanthrope parvint à déséquilibrer le monstre. Par réflexe, celui-ci lui porta un coup. Il la blessa mais sans grande gravité. Ce fut alors qu’il eut un sursaut et poussa un cri perçant. La rapière de Kededric, désormais invisible, l’avait traversé de part en part. La brute en profita pour abattre son marteau sur la tête du monstre. Il y eu un sinistre craquement. Rowan et Kededric achevèrent rapidement le travail. Le monstre gisait maintenant au sol, mort. Sa cape noire le recouvrait presque entièrement, masquant ses blessures. Ses quatre épées courtes, au premier abord, étaient plutôt banales.

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À peine avait-il lancé son sortilège que Kededric pouvait profiter d'une ouverture sur la créature. Rowan venait de la surprendre, et il disposait d'un boulevard pour frapper d'estoc à l'aide de sa rapière, ce dont il ne se priva évidemment pas. Touchée, la chose se tordit sous l'effet de la douleur, et la brute épaisse mais néanmoins costaude l'acheva d'un formidable coup de marteau. Le bruit écœurant résonna lugubrement dans le couloir, puis le silence se fit, très soudainement. L'assassin contempla son arme, dégoulinant d'un liquide à la couleur douteuse, puis haussa les épaules avant de l'essuyer sur les guêtres de la créature. Il n'aimait pas salir ses affaires.

"Déjà terminé ?" fit-il, toujours invisible. "Cette chose était bien plus douée en paroles oiseuses qu'en combat." Il demeura ensuite silencieux. Si ses compagnons souhaitaient fouiller la créature, il n'allait pas les en empêcher. La curiosité était forte chez lui, mais il la satisfit en examinant la morphologie de la créature. Quatre bras, un corps particulièrement étrange... il envisagea de pousser plus loin son analyse, toujours désireux d'en apprendre davantage.

Quête : l’affaire Blancbouillon

En sentant la morsure d'une des armes de leur adversaire, Rowan se rejeta instinctivement en arrière ce qui lui sauva certainement la vie car elle ne récolta qu'une légère estafilade. Une fois hors de portée elle se remit en position défensive prête à encaisser le prochain coup, mais cette précaution s'avéra parfaitement inutile car elle s’aperçut que la lame d'une rapière lui sortait du thorax juste avant que le dernier des sbires de Berelda ne fasse de la charpie avec son crâne.
Une fois la créature au sol, les différents protagonistes survivants s'approchèrent pour inspecter l'intrus. Etait-il possible que cela ce soit révélé aussi facile et rapide?

Quête : l’affaire Blancbouillon

Poussé par sa curiosité un rien morbide, Kededric n’eut qu’à soulever la robe noir pour avoir une idée globale du physique du monstre. Celui-ci, outre sa robe, ne portait rien d’autre. Son corps difforme, à l’épiderme blanc, avait pour plus grande particularité ses deux paires de bras. Il était également couvert de cicatrices dont la disposition géométrique de la plupart laissait penser aux traces d’un sombre rituel. Impossible d’examiner la tête, elle était défoncée. Berelda s’approcha de la brute au marteau, blessée au cou, et lui tendit une minuscule fiole.
« Tiens. Bois. »
Elle but et sa blessure se résorba aussitôt.
« On doit retrouver Macar », dit-il d’une voix vacillante.
« Non. On ne peut pas. J’avais prévenu. A lui de s’en sortir. Nous, on va conduire ces deux personnes où elles veulent. »
« Alors grouillons-nous ou on va tomber sur une autre saloperie. »
Une petite bourse de cuire était accrochée à la robe noire du monstre. Pour l’instant, personne ne l’avait prise.

Quête : l’affaire Blancbouillon

Rowan s'était approchée également pour observer de plus près l'abomination qui leur avait donné moins de fil à tordre que prévu. L'affreux machin était surement le résultat d'une expérience maléfique ou d'un pacte démoniaque quelconque. Si quelque part l'univers se portait un chouia mieux avec la mort de ce monstre, la lycanthrope s'en foutait comme de son premier bouton d'acné; n'était-elle pas un être qui avait le mal chevillé au corps également? Bon pas autant que le cadavre qui serait la proie des charognards quand ils seront partis, mais si elle avait été une enfant de coeur ça se saurait.
Son œil exercé repéra une petite bourse pendue à la ceinture du mort, Berelda et son sous-fifre étaient trop occupés à discuter pour y prêter attention. Elle se baissa promptement et trancha la lanière qui retenait la bourse, qui disparut comme par magie dans une de ses poches.

Quête : l'affaire Blancbouillon

La jeune femme fut si prompte que Kededric eut à peine le temps de voir son geste. Il devina cependant que Rowan ne comptait évidemment pas partager le contenu de la bourse, quel qu'il fût. Cela posait un problème, et pas pour des questions d'équité ; Kededric se moquait éperdument de l'or en tant que tel, et même s'il était curieux de savoir ce que pouvait bien transporter sur elle pareille abominable chose, il songeait plutôt à leur sécurité.

"J'admire votre sang-froid. Imaginez que cette escarcelle contienne un objet dangereux, ou du poison ? Je ne voudrais pas me montrer indiscret, mais si vous le souhaitez, je peux au moins tenter de savoir s'il s'agit d'un objet magique quelconque. Je recommande de toute manière la prudence : qui sait ce qu'une telle chose a bien pu récolter dans cette bourse ?" Peut-être des composantes magiques diverses, des organes, voire... rien du tout...

Quête : l’affaire Blancbouillon

Rowan regarda Kededric en silence quelques secondes avant de glisser la main dans la poche où elle avait remisé sa prise de guerre, son complice n'avait pas tort. Allez savoir ce qu'était capable ce genre de créature.

"Faites donc cher collègue. Si il s'agit d'espèces sonnantes et trébuchantes, nous prélèverons notre part en raison des dangers encourus ici bas et le reste rejoindra le trésor de la guilde. Si cela a plus de valeur, et bien gageons qu'Elena appréciera si nous lui apportons un petit bonus en plus de la réussite de cette tâche." dit-elle en lui tendant la bourse en cuir.