La Couronne de Cuivre

Le nain regarda piteusement Finrod, tout en déclarant simplement :

"Non... je préfère que nous en restions là. Sait-on jamais, je pourrais avoir besoin de revenir plus tard, autant calmer le jeu. Je vais aller voir ce navire. Le prix n'est pas très élevé, en effet. Ca cache peut-être quelque chose..."

La petite troupe s'en fut le long de la jetée, lorsqu'un grand type à l'air patibulaire fit trébucher Noumn'nin, qui fut projeté de côté et envoyé au tapis en une seconde. L'homme se tourna vers Morcar et lui darda un regard mauvais.

"C'est vous qu'je cherche. J'ai un message pour vous."

Quelque peu sonné, Noum'nin n'entendit pas moins la voix menaçante.
Se cambrant aussitôt, il resta à terre, tendant l'oreille tout en déplaçant son corps lentement de façon à pouvoir atteindre sa dague.
Les muscles tirés, il jeta un coup d'œil alentour en bougeant le moins possible.
Il ramena la dague sous lui et ramena ses mains à hauteur de poitrine de façon à se redresser et se projeter devant aussi rapidement que possible.

Pour la plupart, il était resté sensiblement sur la même position, celle d'un petit format évacué par un plus grand.

Finrod raffermit sa prise sur son bâton qu'il tenait à la main, et se prépara à intervenir si nécessaire. L'inconnu avait une attitude intimidante, toutefois pas forcément menaçante.
Mais l'elfe s'attendait déjà à la suite des évènements...

Depuis quelques temps déjà, Sylveneïssa se faisait traîner avec persévérance, de la taverne aux quais, des quais à la capitainerie, écoutait des discussions passionnées dont l'enjeu lui échappait totalement, et se sentait aussi utile qu'un poids mort. Ce qui ne la changeait pas beaucoup de la descente de la Houleuse, finalement.

Le surgissement de cet individu ne dérogea pas à la règle ; avec son bras en écharpe, ce n'était pas encore cette fois qu'elle pourrait expliquer sa façon de concevoir le respect dû aux demi-portions. Mais il n'y aurait probablement pas besoin de se battre... ce gars-là lui paraissait tenir beaucoup plus du dominé que du dominant. "Voyons comment humains savent montrer les crocs", songea-t-elle...

"Ouais, c'est bien vous", conclut-il après avoir jeté un coup d'œil aux quatre compagnons. Un nain, un halfelin, et deux elfes. Suffisamment rare par ici pour ne pas pouvoir se tromper.

"Soyez pas si méfiants, j'vais pas vous attaquer. Notez bien que j'm'en fous, hein. On m'a dit de vous dire de bien réfléchir à votre tentative de rejoindre vot'île. Pasque les ennuis qui vous attendent s'aggraveront encore, si c'est l'cas. On m'a dit que vous survivriez pas à une seconde attaque, et que vous comprendriez ce qu'ça veut dire. C'est tout. Adieu."

Sans attendre de réplique, le grand homme poursuivit son chemin comme si de rien n'était, sifflotant distraitement.

Tout à fait sonné par les propos de son bousculateur, Noum'nin mit quelques secondes avant de réagir et d'un coup se relever pour se 'mettre à l'ombre'.
Comment cet homme pouvait-il croire qu'ils le laisseraient partir aussi facilement.
Il devait avoir un plan; cela n'empêcherait pas Noum'nin d'essayer.
Cherchant à encore réduire sa taille, il se cacha au ras du mur avant de suivre l'homme.
Sans prêter attention à ses compagnons, il usait des passants pour cacher sa filature.

Décidément, ce voyage était rempli de surprises. Après un mystérieux ennemi, voilà qu'ils avaient un mystérieux allié.
Mais étais-ce vraiment un allié ?
Etait-il juste comme il le prétendait un messager, ou bien une personne au courant de leur affaire ?
Et voilà que Noumn'nin se mettait en tête de suivre cet homme !
Décidément, les choses évoluaient vite. Trop vite pour un elfe.
Soit il rattrapait immédiatement Noumn'nin, et faisait ainsi preuve de prudence, soit il le laissait aller, mais dans ce cas, il prévoyait de graves ennuis pour le halfelin.
Choisissant la première option, il se lança à la poursuite de l'inconscient.
Vif et souple comme ceux de sa race, il se glissa discrètement jusqu'à Noumn'nin (ses enjambées étaient plus longues), et lui chuchota:

- Par tous les dieux de la Seldarine, que fais-tu ? Tu ne sais pas de quoi est capable cet homme, et s'il te mène dans une embuscade. Nous n'avons qu'une faible marge de manoeuvre, et nous ne pouvons commettre trop d'erreurs.

Tout en essayant de ne pas perdre l'accosteur des yeux, chose rendue difficile par sa courte taille. Noum'nin siffla sans regarder Finrod;

-alors jette moi ton sort d'invisibilité mais vite. Je suis conscient que mon action est prévisible mais je veux tenter le coup.
J'improviserai si j'en ai l'occasion, mais nous sommes restés trop longtemps sur la défensive.

Je... jette moi ce sort maintenant!

Se trémoussant sur place, le hin se déplace encore un peu pour ne pas perdre l'homme de vue. Son empressement autoritaire aurait pu être comique si son visage d'ordinaire souriant ne s'était fixé en un masque de détermination.

Finrod n'ajouta rien. Il jeta son sort:

- Finrod-->Invisibilité-->Noumn'nin

Celui-ci disparut alors de sa vue. L'elfe murmura toutefois avant de rejoindre Morcar et Sylveneïssa:

- Il se peut que tu trouves plus que ce que tu ne cherches.

Noum'nin ne comprit pas tout de suite que le sort avait été jeté. C'est lorsque les gens s'apprêtaient à lui passer tranquillement et le plus naturellement du monde qu'il prit garde.
Se déplacer en étant invisible était déstabilisant au milieu d'une foule. Mais il restait avant tout majeur de suivre la silhouette de l'homme.
Prenant une longue inspiration, il se remit à le courser. N'hésitant plus à se rapprocher toujours un peu plus de sa cible.
A sa place, Noum'nin aurait ménagé une sortie via un bâtiment où il aurait ses entrées, quelque espace chaotique surbondé ou à entrée privée.

-Brandobaris, mon pote, guide mon pas et aiguise mes yeux, prête moi tes oreilles,...

chuchota-t-il pour lui en rasant les murs.

Une drôle d'idée qu'avait eue là le petit homme, songeait Sylveneïssa tout en continuant de fixer le point où ce dernier avait disparu sous l'effet du sort d'invisibilité. Sans doute comptait-il que le commissionnaire qu'il filait retournerait auprès de son employeur ? Le halfeling risquait le coup d'épée dans l'eau, et pire que cela, l'embuscade, si on le découvrait.

Résolue à ne pas laisser Noum'nin s'expliquer tout seul avec l'inconnu et d'éventuels renforts au cas où les choses tourneraient mal, la lythari décida de suivre de loin le grand type patibulaire qui s'éloignait en sifflotant sans grande discrétion. Pour sa part, elle se contenta d'être petite et agile, et d'attendre avant de tourner les coins. Avec un peu de chances, l'homme n'irait pas bien loin. Dans le cas contraire... Elle aviserait.

Hrp : il n'y a pas énormément foule, en fait. Le port est actif, mais vous pouvez le suivre sans le perdre de vue plus d'une seconde d'affilée

Le grand homme ne cherchait nullement à se cacher. Il marchait d'un pas relativement rapide, mais, alors qu'il continuait à siffloter, il ne se retourna pas pour vérifier s'il était suivi. Il ne donnait pas l'impression d'avoir délivré un message d'une importance capitale pour les quatre compagnons, quelques instants plus tôt.

Soudain, il bifurqua vers la gauche et s'engagea dans une autre rue.

De leur côté, Morcar et Finrod étaient restés en arrière.

"J'espère qu'ils savent ce qu'ils font. Me méfierait, à leur place. C'était peut-être un piège destiné à nous attirer dans une embuscade... on les suit ?"

Finrod réfléchit à cette possibilité. Mais il lui semblait que ce n'était pas prudent:

- Je pense que si nous suivions tous cet homme, il y aurait plus de chances pour qu'il s'en rende compte. Noumn'nin est invisible, et Sylveneïssa suit l'individu discrètement. Si tout se passe bien, leur entreprise devrait réussir, mais je ne sais si elle leur apportera quelque information. Ils peuvent veiller l'un sur l'autre, et si l'un rencontre des problèmes, le second pourra sans doute venir nous prévenir.
Non, je pense que nous devrions aller voir le navire, et commencer à préparer le voyage, car nous devrons peut-être partir dans la précipitation.

"C'est toi qui décides. Allons-y, alors."

Ils se remirent en marche vers la jetée, et arrivèrent rapidement au navire convoité. Le capitaine se trouvait toujours sur le pont ; ils montèrent, puis allèrent le voir.

"Il paraît que vous acceptez de vendre votre bateau ?
- Mouais. Trois mille pièces d'or. Un prix d'ami... même si je ne vous connais pas.
- Il y a un piège ? Pourquoi une somme si basse ?
- Eh... je deviens vieux. Ma retraite m'attend. Et comme les affaires vont pas trop bien, en ce moment..."

Morcar jeta un coup d'oeil à Finrod. Peut-être avait-il autre chose à lui demander ?

Finrod se méfiait toujours. Pourquoi un prix si bas ? Mais une des phrases du capitaine attira son attention:

- Vous dites que le négoce ne va pas très bien en ce moment. Pourquoi donc ?

Le capitaine haussa les épaules, comme si cela suffisait comme réponse. Mais il expliqua ensuite :

"Récemment, Manost et Melandis ont commencé à commercer beaucoup plus qu'avant. Rapport à des accords qui ont été rédigés, il paraît. Je m'en suis pas trop soucié au début, vu que je fais la liaison avec Helonna. Mais apparemment, ben... l'empire a trouvé son compte avec Manost, du coup, le volume de marchandises a diminué... vraiment diminué. Je dois attendre trop longtemps avant d'être plein, et si je pars avec la cale à moitié vide, je perds de l'argent aussi. Bref... la fin, quoi."

Il y avait une note d'amertume dans sa voix, assez compréhensible vu sa situation.

Finrod se tourna alors vers Morcar. Après tout, c'était lui le marin, et il valait sans doute mieux qu'il vérifie l'état du navire.

Le nain examinait du regard l'état général du navire. Un mât principal solide, une voilure en bon état, un pont assez propre... de prime abord, le vaisseau ne semblait pas de mauvaise facture.

"On peut jeter un oeil ?
- Ouais. Je vous laisse faire, j'ai des choses à régler concernant ma marchandise."

Les deux aventuriers se promenèrent alors sur le pont. Le bois était bien protégé des intempéries, il ne semblait guère avoir souffert au fil du temps. Évidemment, il devrait aussi sans doute supporter d'autres assauts que ceux du temps.

Ils descendirent sous le pont. Là aussi, Morcar appréciait grandement la bonne qualité générale du navire. Un peu d'usure, de désordre, mais rien n'était à refaire ; ils pourraient partir sitôt le minerai embarqué.

"Ça me semble bon, tout ça. Qu'en dis-tu ?"

Finrod hocha la tête:

- Je n'ai guère de connaissances quand aux navires, mais il me parait adapté.
Maintenant, je pense qu'il faudrait commencer à charger le minerai.
Mais il faut que cela soit fait de manière discrète.

Il réfléchit:

- Le mieux est d'emmener le navire le plus près possible du local où est stocké le minerai, puis de le charger.
Peut-être vaut-il mieux attendre la nuit, en espérant éviter une scène comme celle
de Mélandis.
Ensuite, une fois que nos deux fuyards seront revenus, et que Bertrand et ses hommes seront prêt, nous pourrons appareiller vers... et bien, la destination qui sera choisie.

Pendant que Morcar et Finrod allaient voir le capitaine; Noum'nin continuait sa filature.
Sa première impulsion de suivre l'homme avait fait place à plus de circonspection.
Il était bien content d'avoir la couverture du sortilège de Finrod, même s'il ne comprenait pas trop la magie, elle lui donnait l'impression d'avoir un atout de son côté.
Car atout il aurait besoin; vu le niveau du feu-mage, il y avait de fortes chance qu'on ''l'attende au tournant''.
Il continua néanmoins et tourna à l'angle pour suivre son homme.

Le petit-homme le vit de justesse entrer dans ce qui ressemblait fortement à une taverne ; rien d'étonnant au fait d'en trouver là. Elle devait être peuplée de marins en quête de repos et de femmes.

Sylveneïssa suivait à quelques enjambées, derrière Noumn'nin. Pas très difficile de le rattraper, d'autant qu'elle le suivait à l'odeur qu'elle reconnaissait maintenant sans trop de difficultés.

Noum'nin eut un instant d'hésitation sur le seuil de la taverne mais l'idée de lui voir s'échapper son homme le poussa à franchir la porte.
Il profita donc que la porte était ouverte pour se glisser à l'intérieur; s'il était invisible, il devait néanmoins ne cogner personne au risque de perdre cet atout.

Etrange obstination que celle du destin à la renvoyer devant ce genre d'établissements. A croire que les humains passaient leur vie dans les tavernes, mangeant, dormant, y asphyxiant leurs sens... Ce n'était pas le genre d'endroit où la lythari pouvait espérer passer inaperçue de quelqu'un qui l'avait déjà croisée ; aussi demeura-t-elle prudemment à l'extérieur, à surveiller les issues.

Dans la taverne

La taverne n'était pas encore très peuplée. La soirée n'avait pas encore débuté, aussi, les marins et autres clients habituels n'étaient pas encore au rendez-vous pour s'épancher le gosier avec de la bibine infâme. Noumn'nin put donc repérer l'homme sans difficulté. Il était en train de s'asseoir à une table ronde, à laquelle étaient présents trois autres types aux mines assez peu engageantes. Un paquet de cartes était retourné, face contre le bois, et l'un d'eux s'en saisit, tout en saluant le nouveau venu :

"Eh ben, t'en as mis du temps ! On allait finir par embaucher quelqu'un d'autre pour la soirée...
- Un peu pris du r'tard. C'est parti !"

Les cartes furent distribuées, et la partie commença alors, ponctuée de grognements, de mises, de coups d'œil à chaque joueur...

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Sur le navire

"Tu as raison. Mais je pense qu'il vaut mieux attendre que tout le monde soit revenu avant de commencer à charger le navire. Plus nous serons nombreux, plus nous irons vite. Et nous pourrons mieux nous défendre en cas d'offensive."

Noum'nin se rapprocha prudemment de l'homme. Une fois celui-ci assis, il se plaça derrière; dans son dos.

Et maintenant; je ne suis pas là pour regarder qui à des cartes dans sa manche...

Sortant lentement sa dague, il s'interrogea sur la durée du sort de Finrod, il n'avait pas eu le temps de demander si quelque chose pouvait y mettre fin.
Il s'attendait à beaucoup mais pas à ça.
Il aurait bien attendu qu'il se rende dans les latrines pour avoir une petite conversation mais d'une part, il doutait que le sort d'invisibilité persiste et d'autre part, il ne voulait pas inquiéter les autres par une absence prolongée.
Jouant avec la pointe de sa dague, il attendit encore quelque minutes, il voulait voir le début de leur conversation avant d'envisager la suite. En attendant, il prit position pour avoir le moins possible de gens derrière. Se tenant prêt à ramener sa dague sous la gorge de l'homme (pour une fois que une gorge est à la portée de mon demi-portion) il parcourut la salle du regard, répertoriant les sorties, les ouvertures, les voies et escaliers; la configuration spatiale et des individus présent.

hrp: je voudrais savoir comment mon homme s'assieds et s'il est possible 1) de le menacer verbalement sans perdre mon invisibilité 2) comment lui-même se place pour savoir si je peux me mettre dans son dos tout en ne tournant pas moi le dos à la salle.

La partie allait bon train, et les mises suivaient. Le grand type disposait apparemment d'un bon jeu ; il venait de doubler la somme déposée au milieu de la table.

La manche terminée, il abattit ses cartes : full aux as par les dames. Et il rafla le jackpot en grognant de satisfaction.

"C'est qu'partie r'mise, fiston", assura un de ses adversaires.
"J'attends d'voir, novice !"

Les cartes furent redistribuées.

Noum'nin hésitait sur place; lui qui agissait généralement suite à des impulsions et intuituvement se creusait la tête pour trouver la meilleure façon de réagir.
Il avait l'initiative; il devait donc en tirer bénéfice le plus possible.
Pris d'une idée subite, il tira la poignée de sable de sa bourse et en vida une fine couche dans la bière de l'homme qu'il considérait maintenant depuis bonnes minutes.
Pour une petite personne comme lui professionnelle de l'escamotage et qui plus invisible, le geste fut imperceptible.
Restait à voir si la situation en découlant le servirait.

Le sable coula rapidement au fond de la chope, sans causer plus de dégâts qu'un dépôt siliceux dans le liquide ambré. L'homme vidait régulièrement une partie du verre dans sa bouche, mais ne sembla pas remarquer la présence du sable dans sa boisson ; peut-être le repérerait-il lorsque le verre serait vide.

La partie de cartes battait son plein, et une nouvelle mise fut emportée par le joueur à gauche de l'homme.

A l'extérieur de la taverne, la lythari s'exerçait à une performance d'actrice particulièrement ardue, qui se résumait, pour l'essentiel, à n'avoir l'air de rien et à flairer le vent comme si son activité naturelle, en ce port, consistait à étayer le mur crasseux auquel elle s'était adossée. Autant dire que le résultat s'avérait, de son propre avis, passablement déplorable. En fait de nonchalance, elle devait surtout donner l'impression du cabot prêt à mordre au moindre geste un peu suspect.

Aussi se demandait-elle si elle servait vraiment à quelque chose, ici, et si elle ne ferait pas mieux de retourner auprès de Finrod et de Morcar, après avoir mémorisé l'emplacement de ce bâtiment. Noum'nin ne s'était apparemment pas encore fait découvrir, et sa phase d'observation pouvait durer longtemps. D'après sa propre expérience des tavernes, désormais assez riche pour intégrer l'éventualité d'une attaque mort-vivante, l'humain qui entrait là-dedans avait généralement l'intention d'y passer sa soirée, et pouvait même y passer éventuellement la nuit.

Rester ou ne pas rester ? L'elfe brassait et rebrassait la question, dans le secret espoir que les événements décideraient pour elle avant longtemps...

À l'intérieur, la partie de cartes s'éternisait. Le grand type termina son verre de bière sans même remarquer l'amas sableux qui s'était accumulé dans le fond du récipient, et les hommes repassèrent commande, tout en poursuivant la manche en cours. Noumn'nin patientait toujours, mais ne voyait pas, pour l'instant, d'autres actions à pouvoir mener. Et ce type qui ne parlait pas de leur rencontre...

Brusquement, l'homme s'étira, heurtant du revers de la main la tête du petit-homme. Il se retourna, ne vit rien, et brassa machinalement l'air devant lui, avant de saisir un pan de la tunique du voleur.

"Hein ? C'est quoi ce bordel ?"

À ce moment, le sortilège de Finrod prit fin, et le voleur redevint visible, et visiblement embarrassé...

Dehors, Sylveneïssa s'impatientait, quant à elle. Pourquoi les humains persistaient-ils à fréquenter ces endroits où les narines étaient brutalement assaillies par un tas d'odeurs toutes plus désagréables et rances les unes que les autres ? Si ce n'était la fumée de leur tabac moisi, c'étaient les effluves d'alcool mal fermenté, ou pire encore, la sueur et les phéromones d'un amas de mâles à l'aspect plus répugnant parfois que celui d'un troll des bois...

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