La Couronne de Cuivre

- Ah, je savais que tu allais en arriver là !

Il sourit.

- A vrai dire, oui. Mais j'ai des circonstances atténuantes, pour moi... euh quoique non. Je n'aime pas vraiment les Halfelins, j'ai toujours un mauvais apriori sur eux. L'un d'entre eux m'aura sans aucun doute traumatiser au-dessus du berceau.

Il rit.

- Enfin bon. En gros ce sont effectivement les soupçons sur lesquels je me base. Mais ne crois pas que je n'ai pas conscience des lacunes de mon hypothèse, qui après tout n'est que ce qu'elle est : une hypothèse. C'est bien pour ça que je ne me limite pas qu'à elle.
Enfin, ne t'inquiètes pas, je suis un mage. Je suis capable de mettre mes sentiments et convictions personnelles de côté pour arriver à un résultat.

Il mordit à pleine dent dans un morceau de viande, qu'il mâchonna avec entrain.

- Et toi, qu'es-ce que tu pense de tout ça?

Quête : Une si belle nuit

Emeric répondit d'un ton songeur.
- Ce que je pense... Tu sais, je n'ai pas eu beaucoup d'enquêtes à mener dans ma carrière, je ne suis pas sûr d'être de bon conseil. Mais à ce que je pense, il y a deux manières de mener une enquête : soit on se concentre sur l'acte en lui-même, on cherche qui, matériellement, a pu le faire ; soit on cherche le mobile : pourquoi cet acte a-t-il été commis. Les deux approches sont assez complémentaires, en général... Et donc tu as choisi la première.

Il avala une bouchée de plus avant de poursuivre, réfléchissant à voix haute.
- Si on se concentre sur "qui a pu commettre le crime", toutes les personnes présentes au mariage sont soupçonnables, même si le baron pense davantage au pâtissier et au barde. Ce qui te fait soupçonner le pâtissier, c'est parce que tu penses qu'il a pu voler ta bourse et la laisser là-bas pour t'accuser. Mais il aurait pu la voler et la perdre par inadvertance là-bas, sans avoir aucun lien avec le meurtre... Et tes camarades ont également pu la voler, se rendre invisibles et entrer dans la propriété... Ou cela peut être quelqu'un dautre encore, qui a volé ta bourse avant que je n'arrive...

Il sourit.
- Mais après tout, il faut bien commencer par quelqu'un, et ton pâtissier me semble l'un des principaux suspects. Même s'il a certainement agi pour un autre...

- Tu as bientôt fini? On peut y aller? Demanda-t-il, soudain pressé.

Yaël termina son assiette avec précipitation, il ne pouvait plus tenir. Il en avait assez d'attendre, il voulait tout tirer au clair, d'un seul coup. Il savait que c'était impossible, mais les jeunes gens, même s'ils savent leurs rêves irréalisables ne peuvent s'empêcher d'y croire.

- Bon, si tu es prêt, on va y aller. Je veux vraiment régler cet interrogatoire au plus vite !

Quête : Une si belle nuit

Emeric et Yaël quittèrent la taverne après avoir chacun réglé leur part, aucun des deux n'acceptant que l'autre paye pour lui.

Puis ils se dirigèrent vers la pâtisserie qu'ils avaient repérée auparavant. La boutique était petite, et ne payait pas de mine. Mais de nombreux indices laissaient deviner une clientèle aisée, que ce soit dans la décoration, dans les noms des desserts proposés, ou les prix affichés...

Lorsqu'ils entrèrent, une jeune fille de toute petite taille se précipita pour les accueillir. Une halfeline, avec un certain air de parenté avec le pâtissier pour autant que Yaël pouvait en juger d'après les souvenirs qu'il avait de leur rencontre.
- Bonjour ! Vous venez pour une commande ? J'espère que ce n'est pas encore le marquis de Zadhe qui vous envoie....

- Non, ce n'est pas le marquis de je-ne-sais-quoi qui nous envoie, nous ne sommes pas là pour prendre commande non plus. Nous aimerions parler au pâtissier. Si c'est possible bien entendu, mais il me serait très important de m'entretenir avec lui. Pour une affaire sérieuse.

Yaël sourit de toute ses dents. Il lui fallait faire bonne impression.

Quête : une si belle nuit.

La jeune fille haussa les épaules.
- Je vais voir s'il est là...
Elle ouvrit la porte donnant sur l'arrière-boutique et lança d'une voix forte :
- Papa !.... Y'a deux monsieurs qui veulent te voir....

- Oui ? C'est à quel sujet ? demanda distraitement le halfelin en aparraissant dans l'encadrure de la porte. Apercevant Yaël, il pâlit soudain.
- Encore vous ? Qu'est-ce que vous venez faire là ? Pas me dédommager pour mon gâteau renversé, j'imagine... Ce serait trop espérer...

Yaël regarda le pâtissier. Il réfléchit au meilleur moyen d'obtenir ce qu'il désirait.

-Ce n'est effectivement pas le cas. Je n'ai pas les moyens de rembourser, et j'en suis désolé. Mais je n'aime pas rester sur de telles altercations avec des gens de bien comme vous, et je souhaiterais vous inviter dans une taverne pour vous divertir. Ne trouvez-vous pas l'idée intéressante?

L'idée avait dépassé l'espace de ses lèvres avant même qu'il ne s'en rende compte. Comme poussé par son esprit ayant pris conscience de la meilleur possibilité.

Quête : une si belle nuit.

Le halfelin fronça les sourcil, croisa les bras, et se mit à toiser le jeune mage - ou du moins il l'aurait toisé s'il ne mesurait pas quelques têtes de moins que lui, ce qui en l'occurence rendai sa position presque risible.
- Dans quoi tentez-vous donc de m'embarquer là ? Vous espérez pouvoir me voler, peut-être, en dédommagement de la tâche sur votre robe de mage ?

Il secoua la tête.
- Je regrette, mais votre subite proposition me semble louche... Et sachez, jeune homme, que j'ai passé l'âge d'aller me divertir dans les tavernes. Quand j'avais votre âge, bien sûr, j'y passais mes soirées... mais je suis maintenant veuf et père de famille responsable. Donc si c'est pour cela que vous veniez... vous pouvez repartir. Sachez que je ne compte pas porter plainte pour le gâteau, au cas où ce soit cela qui vous inquiète...

Yaël secoua la tête, peu étonné du résultat.

- Très bien, si vous le pensez. A vrai dire, je m'en contre-fiche, je trouverais bien d'autre manière d'obtenir ce que je veux réellement. Même si ce n'est pas de vous.

Il afficha un sourire faux et crispé.

- Adieu dans ce cas, et j'espère que votre réputation continuera sur la bonne voie, une fausse rumeur, ça peut tout gâcher.

Quête : Une si belle nuit

Le pâtissier sembla pâlir légèrement.
- De quelle... de quelle rumeur parlez-vous ? Vous avez l'intention de faire courir des bruits sur mon compte ? Et... ce garde, qu'a-t-il à voir dans cette histoire ?
Son ton avait légèrement dévié vers les aigus, et il semblait inquiet...

Puis il parut se calmer.
- Non... Vous êtes un simple étudiant de l'université de la magie, et mes clients sont de riches aristocrates Luméniens. Je ne pense pas que vous puissiez me causer beaucoup de dommages... Même avec des rumeurs... D'ailleurs je ne vois pas ce que vous pourriez inventer...

Sans doute tentait-il seulement de se rassurer. Car l'inquiétude continuait de se lire dans son regard. Il avisa sa fille, restée derrière lui.
- Dis-moi, Aubépine... Est-ce que tu pourrais aller t'occuper de la pâte feuilletée que j'ai laissée derrière... J'en étais au deuxième tour de main...
La jeune fille s'éclipsa, laissant les trois hommes en tête à tête. Mais le halfelin ne reprit pas la parole. Il semblait se refuser à laisser transparaitre son inquiétude.

Yaël ne manqua pas de remarquer l'inquiétude du halfelin. Il avait de toute évidence réussi à le faire douter.

- Eh bien, vous voilà silencieux. Dois-je prendre ceci pour un oui?

Quête : Une si belle nuit.

- Je suis sensé avoir accepté quoi ? De vous suivre dans une taverne louche ? Pourquoi cela ? Vous avez des complices qui vous attendent et veulent s'en prendre à moi ?
Le halfelin croisa les bras.
- Si vous avez quelque chose à me dire, des rumeurs que vous voulez propager, pourquoi ne pas me le dire en face ? Je peux même fermer la boutique quelques minutes si vous craignez d'être dérangé...

Son attitude était celle d'un homme qui ne voit pas ce qu'on pourrait lui reprocher. Mais peut-être était-ce pure comédie... Après tout, il avait eu l'air inquiet à propos de ces rumeurs. Et visiblement, s'aventurer hors de sa boutique avec un inconnu l'inquiétait encore plus.
Joignant le geste à la parole, il se dirigea vers la porte et retourna face vers l'extérieur la pancarte "fermé".
- Souhaitez-vous que nous discutions autour d'une tasse de thé ? J'en ai dans l'arrière-boutique....
Emeric jeta un regard interrogateur à Yaël. Mais il le laissait mener entièrement son affaire, sans s'immiscer, ne sachant ce que le jeune homme avait exactement en tête.

Et à vrai dire, le jeune homme ne savait plus vraiment se qu'il avait en tête non plus. Son cerveau était embrouillé, comme s'il était resté plusieurs jours sans aucune activité. La conversation lui semblait longue et fastidieuse, il avait grande peine à trouver des mots pour s'exprimer.
Le manège du halfelin l'intriguait, mais il avait perdu beaucoup de son intérêt et il semblait désormais à Yaël beaucoup moins suspect.

Il émit un vague soupir, ou plutôt, un soupir à demi-étouffé, par politesse.

- Vous ne m'apparaissez plus vraiment comme autrefois, ce ne sera donc pas nécessaire, je vous dit adieu.

Quête : une si belle nuit

Le halfelin en resta pantois...
Interloqué, il ouvrit la bouche pour répondre, ses yeux rond manisfestant sa stupeur. Comme s'il n'arrivait pas à en croire sa chance. Un éclair de triomphe passa dans son regard avant qu'il ne se détourne pour se diriger vers la porte qu'il ouvrit toute grande.
- Et bien c'est parfait... Au plaisir de vous revoir, cher monsieur, dans d'autres cironstances..

L'expression de triomphe avait fait place à une amabilité toute commerçante. A croire que le jeune mage l'avait imaginée.
Emeric fronça un sourcil mais ne dit rien, préférant laisser l'interrogatoire à son compagnon. Il n'avait pas l'habitude de ce genre de situation...

Yaël n'en changea pas moins d'avis et continua sa route vers la porte. Il préférais laisser le pâtissier de côté pour le moment, il s'en occuperait plus tard.
Il lança un regard vers Emeric, et tout deux sortir du magasin.

- Je sens qu'il n'est pas tout à fait net, lui dit-il, mais je préfère le laisser de côté pour le moment. Je pense qu'on devrait chercher à se renseigner auprès de la fille et surveiller les habitudes du halfelin, si on n'étais pas à Lumenis, j'aurais bien proposé à un gamin des rues de s'en charger, mais j'ai bien peur qu'on en trouve pas à proximité...

Il s'interrompit interrogeant du regard son "gardien".

(HRP : Semaine difficile, contrôles sur piles de devoirs... Avec un peu de chance je devrais pourvoir reprendre un peu plus de régularité la semaine prochaine.)

HTP : j'avais bien compris que tu étais submergé de travail cette semaine... Moi aussi, si ça peut te rassurer, et la semaine à venir s'annonce chargée aussi, et ensuite on a plein de réunions. Et ne t'en fais pas quand tu dois ralentir, je m'adapte...

Quête : Une si belle nuit

Emeric sourit.
- Oh, des gamins des rues, il y en a ici aussi à Luménis. Souvent on les trouve en train de gagner un peu d'argent en vendant des journaux ou en portant des messages, dans ce quartier en particulier. Généralement, ils habitent le quartier est, dans la zone la plus pauvre de la ville, mais les plus débrouillards d'entre eux se font embaucher à la journée sur le port, au déchargement des cageots, ou par un commerçant du marché...
Il entraîna son jeune compagnon un peu plus loin, longeant l'esplanade, s'éloignant des boutiques les plus chics.
- Tu vois, là-bas, ce gosse qui cire des chaussures ? Et là-bas, plus loin, celui qui vend des journaux ? Ce sont tous des gamins issues de familles pauvres, qui tentent de se faire un peu d'argent de poche. Ceux-ci sont probablement souvent par ici. Mais on peut aussi aller voir sur le port, si tu préfères...

Il se tut un moment, songeur, et demanda :
- Que veux-tu dire par "se renseigner auprès de la fille" ? Elle est sans doute au courant de rien, et se refermerait comme une huitre si elle sent qu'on cherche à percer un secret de son père. Il faudra faire très attention à ce que tu lui poses comme question. Mais ça doit pouvoir être une piste à explorer, là aussi...

Yaël se permit le temps de la réflexion. Il s'assit à même le sol de la rue, la tête sur le poing.

Il avait plusieurs possibilités qui s'offraient à lui : il pouvait s'occuper lui-même du marchand, mais ça ne menait pas à grand chose pour le moment ; il pouvait charmer ou simplement interroger la fille, pour en savoir plus sur lui ; confier sa surveillance à un ou des gamins, qui offrait une discrétion non négligeable et une efficacité qu'il savait proportionnelle au prix proposé pour la filature ; et enfin, il pouvait laisser le pâtissier en paix, mais il sentait que le bonhomme cachait quelque chose, c'était donc hors de question.

Mais il ne devait pas oublier qu'il y avait aussi le barde à interroger et qu'il avait tout intérêts à retourner à ces cours avant de se faire violemment tirer les oreilles.
Il soupira.

- Bon, dit-il en se relevant, je vais payer un gamin du coin pour surveiller notre homme. Puis on pourra aller interroger le barde. Après il faudrait que je trouve un moyen de me faire un peu d'argent puisque ma bourse fond comme neige au soleil, je me demande si faire des tours de passe-passe dans une rue me rapporterai quelques pièces?

Quête : Une si belle nuit.

Emeric sourit, amusé.
- Des tours de passe-passe ? Oh oui, certainement, auprès de quelques badauds un peu crédules. Sur le port, ça devrait marcher, je pense... Tu ne gagneras pas une fortune, mais ça peut te dépanner. Mais.... je croyais que tu était nourri et logé à ton université ? Tu n'as donc pas besoin de beaucoup d'argent... Et pour payer un gamin pour faire un peu de surveillance, il ne faut pas une fortune, une pièce d'or doit largement suffire, deux au grand maximum en cas d'information importante. Méfies-toi, si tu proposes trop, ils te croiront riche et chercheront à te duper...

Il jeta un coup d'oeil aux gosses des alentours : le cireur de chaussures, le vendeur de journaux... un autre, plus loin, qui transportait des caisses de marchandises.
- Alors... Lequel choisis-tu comme informateur ?

Yaël les observa un à un et trouva au cireur de chaussures un petit plus indéfinissable par rapport aux autres... Il le regarda longuement, sans parvenir à y mettre de mots.

- Je pense que celui qui cire les chaussures là-bas conviendra parfaitement.

Puis il revint sur le sujet précédent.

- Certes, je suis nourri, loti, blanchi par l'université, ce n'est pas pour autant que je suis payé pour rester y étudier. Et tout ne m'est pas fournit non plus. Jusqu'à présent l'argent que j'ai gagné c'est en travaillant pour les mages de niveau d'études supérieur ou les mages-professeurs, soit en les aidant au niveau des expériences, soit en leur rendant divers service. Ce qui entre-autre m'a donné quelques privilèges...

Quête : Une si belle nuit

- Quel genre de privilèges ? demanda Emeric. La question avait fusée, spontanée, et il parut se rendre compte un peu tard de son indiscrétion.
- Je sais que c'est une question indiscrète, pardonne-moi... Simple curiosité. Je ne connais rien au petit monde de l'université de la magie... Je ne sais pas combien d'argent tu gagnes en assistant un professeur... Mais si tu veux faire quelques tours sur le marché, sur le port... ou peut-être même dans une auberge si tu te sens suffisamment doué pou affronter un public plus sélectif, ça pourrait compléter tes revenus je pense. Il y a plusieurs auberges à Luménis, la plus connue est la Bienveillance, mais tu peux aussi commencer dans une moins fréquentée...

Il jeta un coup d'oeil au cireur de chaussures, un blondinet d'une dizaine d'années installé non loin de la pâtisserie. Il ne restait plus qu'à aller lui expliquer ce qu'ils attendaient de lui...
-Tu veux qu'on aille le voir maintenant ou tu veux attendre qu'il s'éloigne, pour qu'on soit plus discret ? Il risque de rester jusqu'à ce soir...

- Je préfère le faire dès maintenant, ce sera une bonne chose de faite.

Il commença à marcher en direction du petit.

- Tu te demandes quels genre de privilèges? Rien de bien glorieux, je suis dans les bonnes grâces des surveillants et des élèves des grandes classes, ce qui me permet d'être relativement tranquille, sortir après le couvre-feu, fureter dans les endroits réservés... Et la plupart des gens me laissent en paix à cause de ça. Tu vois, rien d'extraordinaire, juste de quoi se rendre la vie plus facile.

Il était tout proche du garçon aux cheveux couleur de paille maintenant, et il l'accosta avec un franc sourire.

- Eh salut petit, ça te dirait un peu d'argent supplémentaire? Ne t'inquiètes pas, ce n'est rien de bien dangereux, mais je ne peux t'en parler que si tu me promet de n'en souffler mot à personne.

Quête : une si belle nuit

Le gosse sursauta quand le jeune mage l'aborda. Blond, les yeux bleus, il devait avoir huit ou dix ans, et portait un pantalon tâché de cirage et une chemise trop grande pour lui, tout aussi sale.

Les sourcils froncés, il paraissait hésiter à répondre.
- Moi je suis toujours prêt à faire un peu de boulot en plus pour gagner plus d'argent, c'est sûr que le cirage ça rapporte pas beaucoup. Et je suis capable de garder un secret ! Mais.... c'est quoi votre proposition ? Rien de dangereux, vous dites ? parce que la dernière fois qu'on m'a dit ça, j'ai dû jouer les cobayes pour un mage débutant et je me suis retrouvé transformé en poulet ! En poulet, vous vous rendez compte ? Heureusement que l'apprenti mage il était étudiant à l'université, il m'a emmené voir son professeur et...

Il regarda soudain plus attentivement Yaël.
- Vous êtes pas mage au moins ?

Sourire crispé de la part de Yaël.

- Si, je suis un mage.

Puis il enchaina le plus vite possible, en espérant que le gamin ne parte pas en courant.

- Mais je ne suis pas là pour ça. C'est pour surveiller quelqu'un, rien de bien compliqué. Et je te laisse le choix du prix.

Quête : une si belle nuit

- Le choix du prix ?
Le gamin fixait Yaël, incrédule.
- Elle est où l'arnaque ? non parce que ça n'existe pas, les employeurs qui vous laissent le choix du salaire, ça se saurait sinon...

Il fronça les sourcils et fixa le mage droit dans les yeux.
- Alors je vais demander... heu... 50 pièces d'or ! Nan mais parce que c'est sûrement dangereux, si vous me demandez de surveiller quelqu'un à votre place c'est que c'est risqué... Alors je veux 30 pièces d'or de salaire, par jour, et une prime de risque de 20 pièces d'or !

Il n'espérait sans doute pas obtenir une telle somme. Mais il cherchait à tester le mage, plus probablement.

Un énorme sourire s'étira sur le visage du jeune mage.

- Non. 50 pièces d'or pour ce que j'ai à te demander, c'est clairement cher payé.

Il passa une main distraite sur sa nuque.

- C'est une simple mission de surveillance. Tu vois la pâtisserie là? Je veux que tu en surveille le pâtissier.Tu ne le lâche pas d'une semelle, même la nuit. Je veux savoir ce qu'il a fait à chaque moment de la journée. Je viendrais te voir pour te remettre ton salaire et récupérer les infos tous les jours à 16h. Maintenant tu peux proposer ton prix, mais reste convenable...

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Le gamin grimaça. Il semblait jauger du regard son interlocuteur, cherchant à évaluer le prix qu'il pouvait demander, ou ce qui semblerait excessif au jeune mage. En même temps, s'il voulait paraître compétent, il était clair qu'il ne devait pas se montrer trop gourmand, ni trop peu, ou son interlocuteur en déduirait qu'il n'avait aucune habitude de ce genre de mission - ce qui était certainement le cas.
Emeric jetait ostensiblement des regards intéressés au jeune garçon en train de vendre des journaux, à l'autre bout de la place. Histoire de pousser le gosse à réfléchir vite.

- Alors ce sera cinq pièces d'or par jour. Ou alors deux si je ne le surveille qu'en journée. Parce que, ajouta-t-il précipitamment, je peux pas le surveiller nuit et jour, il faut bien que je dorme... Et ma mère s'inquiéterait en plus. Donc si vous voulez vraiment que je le surveille tout le temps, il faut que j'embauche un pote à moi pour assurer les nuits. Et je lui proposerai deux pièces d'or par nuit comme salaire. Il m'en restera trois.... Est-ce que ça vous va ?

Le regard du gosse indiquait qu'il n'était pas sûr que son prix soit accepté. Sans doute serait-il prêt à marchander encore un peu...

Yaël sourit, le petit était malin, mais il n'aurait aucun mal à faire descendre encre un peu les prix.

- Tu ne touche même pas 5 pièces d'or par moi avec ton travail, c'est non. Je te donne une pièce par jour, plus deux par nuit, à prendre ou à laisser.

Il savait que le gosse accepterait sans faire trop de difficultés : il pourrait trouver un autre pour moitié prix, mais il voulait un gamin avec un minimum de jugeote.

Quête : une si belle nuit.

Le gamin grimaça, hésita... et rétorqua, pour la forme :
- Vous vous trompez, je gagne plus de 5 pièces d'or par mois ! Certains mois j'atteins 6 ou 7 pièces....

Mais il était clair qu'il était prêt à accepter l'affaire.
- Bon, c'est d'accord. une pièce par jour et deux par nuit. Et vous venez tous les jours me voir en milieu d'après-midi pour avoir mon rapport. Mais vous m'amenez un sandwich alors... Comme je ne peux pas quitter mon poste... il faut bien que je mange !

Il tendit la main.
- Topez là... Et je vais voir si mon pote Marco peut me relayer la nuit. Sa mère travaille la nuit, donc elle surveille pas ce qu'il fait. Et au fait... j'm'appelle Alex !

- Tope là Alex !

Et le jeune mage tapa dans la main du jeune garçon.

- Bien ceci étant fait, on va pouvoir aller faire un tour voir notre ami barde, tu ne crois pas Emeric?

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Emeric acquiesça.
- Oui, allons-y. Bien que j'aie rarement croisé de bardes en plein jour, c'est une espèce qui sort plutôt le soir... Mais le tenancier de la Bienveillance saura sûrement nous renseigner.

Le jeune Alex intervint.
- Heu... Vous oubliez un détail... Il me faut au moins deux pièces d'or d'avance, parce que pour convaincre Marco va falloir que j'allonge la monnaie... Il bosse pas gratuitement ! Et vous repassez ce soir ou seulement demain ? juste pour savoir....

Emeric interrogea Yaël du regard.
- Tu as de quoi lui avancer ou est-ce qu'il faut que je te prête de l'argent ?, demanda-t-il discrètement

HRP : je te laisse répondre au gosse et nous mettre en route... et je te répondrai ensuite à la bienveillance

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