[Bâtiment] La Commanderie des Paladins de Lathandre

[Taliesin]

Sire Armand haussa les sourcils, incrédule.
-Bien sûr que si, je peux ! s'exclama-t-il.
Il soupira, secoua la tête.
-Arthur, vous devez comprendre que les paladins forment un ordre, une confrérie. Et dans confrérie, il y a le mot frère. C'est ce que nous sommes, sur le champ de bataille et en dehors. C'est ce qui fait notre cohérence, notre force. Les hiérarchies sont importantes pour maintenir une bonne organisation. Mais la fraternité les dépasse, les transcende.
Il sourit.
-Ce matin, à l'abreuvoir, face à l'urgence et suivant vos conseils, vos élèves l'ont bien compris. Ils ont unis leurs efforts pour se tirer du mauvais pas, sans laisser la place à des considérations futiles telles que l'orgueil ou un amour propre mal placé. J'ai trouvé la chose des plus symboliques... Et c'est toujours ensemble qu'ils ont voulu vous aider, alors que rien ne les y contraignait, que ce n'était pas leur rôle... Mais j'aurais été bien bête de les en empêcher. Cela me semblait au contraire important de les laisser faire, et je suis sûr que de tout cela ressortira beaucoup de bon.
Quelqu'un passa devant la porte de l'armurerie d'un pas pressé, et sire Armand fit la grimace.
-Je crois qu'il nous faut remettre les discussions à plus tard.. Alors suivez plutôt l'exemple de vos apprentis et laissez-moi vous aider. D'autant que je ne vais pas vous laver de la tête aux pieds, juste vous seconder pour enfiler votre armure. Et si vous tergiversez encore, la proposition ne tardera pas à se transformer en ordre.

[Arthur de Faisanlys]

Vaincu et plus pivoine que jamais, Arthur ne protesta pas davantage et laissa Armand l’aider à revêtir son armure. Elle était plus propre qu’elle ne l’avait été depuis des mois et il se promit de remercier les enfants, comme il le fit avec son supérieur, du bout des lèvres. Il était particulièrement honteux d’avoir été incapable de percevoir ce qu’Armand avait dû lui expliquer, l’importance de la solidarité dans leur confrérie, et tout en rejoignant ses pairs alignés pour la revue, il se promit de s’efforcer, désormais, de se montrer à la hauteur de la voie qu’il s’efforçait de suivre. En actes comme en esprit.

[Taliesin]

Sire Iluvatar parut moins de cinq minutes après qu'Arthur et sire Armand aient rejoint les rangs de leurs confrères. Le commandeur, en grande tenue, passa ses troupes en revue avec attention, s'intéressant à chaque paladin, écuyer ou apprenti avec d'autant plus de facilité que les effectifs étaient réduits. Il dispensa quelques remarques, de ci, de là, mais, de manière générale, il donna surtout des marques d'encouragement et de satisfaction. Notamment concernant les sept élèves du fils Maelwedd : de son aveu, il avait rarement vu pages avec une si fière allure.
Un quart d'heure plus tard, la petite cérémonie touchait à son terme et, après quelques phrases amicales et réjouies, Iluvatar quitta la cour, tandis que les rangs commençaient à se disperser. Contrairement à ce qu'aurait pu craindre Arthur, tout c'était passé pour le mieux.

[Arthur de Faisanlys]

Après la revue, Arthur fit exactement ce qu’il avait prévu : il alla voir les enfants. Il les attrapa juste avant qu’ils ne filent à la leçon de religion lathandrite que dispensait un clerc venu du temple voisin. Lorsqu’il les apostropha, il les vit se raidir, comme s’ils escomptaient un commentaire sur leur performance de la matinée, et cela lui fit perdre ses mots. Il balbutia donc des remerciements sincères mais un peu ampoulés, avant de les renvoyer à leurs études. Ensuite, abruti par le soleil et la chaleur torride qui régnait dans son armure, il retourna vers l’armurerie, comptant s’en débarrasser au plus vite, mais de préférence, sans la salir.

[Taliesin]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Les jours suivants, la vie retrouva un cours normal, à la Commanderie. Un cours presque normal, du moins. car les leçons dispensées par Arthur se déroulaient beaucoup mieux. L'attitude de ses élèves avait imperceptiblement changé. Ils se chamaillaient toujours, évidemment, mais leurs plaisanteries étaient moins acides, plus bienveillantes. Hubert était moins en butte à la moquerie de ses comparses ; Bors, toujours pitre dans l'âme, modérait cependant ses ardeurs. Plus qu'à une juxtaposition d'individus mis ensemble par la force des choses, on avait la vague impression de voir naître un groupe, de voir émerger un esprit de corps. Et puis, les gamins se montraient plus attentifs, davantage désireux de bien faire. Peut-être la culpabilité, le souvenir de la catastrophe évitée de justesse les taraudait-il encore. Il n'y avait pas que cela, cependant : ensemble, ils avaient réussi à se tirer de ce mauvais pas, compris, peut-être, que les choses qu'on leur demandait étaient moins infaisables qu'ils ne le pensaient. Bref, ils s'appliquaient, et leurs progrès étaient manifestes.
C'est à l'issue de l'une de ces leçons que sire Armand vint trouver Arthur. Il avait la mine grave et l'entraîna à l'écart, loin des oreilles indiscrètes.
-Le Conseil a demandé l'aide de l'Ordre de l'Aster, fit-il sans ambages. Ils ont besoin de certains des nôtres pour une importante mission. Sire Iluvatar et moi nous sommes longuement entretenus, et nous nous sommes mis d'accord sur deux noms. Ceux de personnes qui nous semblaient le plus à même d'accomplir cette tâche. Il s'agit de sire Lothor... et de vous-même. Vous devrez vous rendre ce soir au Palais présidentiel, où l'on vous informera des détails de l'opération. Moi-même, je ne les connais pas : le secret est préservé autant que possible par les Conseillers.

[Arthur de Faisanlys]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Le jeune paladin accueillit la nouvelle avec stoïcisme et répondit à son supérieur avec moult superlatifs : il était très honoré, il ferait de son mieux, il serait présent au rendez-vous et il veillerait à ne pas trahir la confiance qu’on plaçait en lui. En lui-même, il était à la fois excité et épouvanté. C’était la première fois qu’il partait en « mission » avec pour seul compagnon un chevalier encore jeune, plus expérimenté que lui mais loin encore des grands seigneurs de l’Ordre. Lothor était paladin depuis plus longtemps que lui, avait combattu dans la résistance, c’était un homme de valeur, et Arthur le connaissait à peine.

Une fois de retour dans ses quartiers, il tourna les paroles d’Armand dans tous les sens, tâchant d’y déceler un indice, une information, mais le paladin n’avait rien lâché. Puis un élément le frappa au visage : le Palais Présidentiel. Le conseil. Son père. Il s’assit pesamment sur son lit, et tenta de retrouver son calme. Ça ne devait pas être si compliqué. C’était sire Iluvatar qui l’envoyait. Il était paladin de l’Aster, d’abord. Un vrai. Et fils du général seulement ensuite.
Il réalisa surtout que s’il continuait d’y penser, il risquait d’entrer au palais les genoux vacillants et proche de l’évanouissement. Il exploita donc le temps qui lui restait à se récurer de fond en comble et à vérifier l’état de son uniforme, tout en récitant cent fois les préceptes de l’Ordre de manière à s’occuper l’esprit.
A l’heure dite, il rejoignit Lothor et ensemble, ils partirent vers le Palais.

[Voyageuse]

Reflets de guerre
Il y avait maintenant plus de deux ans que la guerre civile avait pris fin. Les vocations n'avaient pas fait défaut, et le nombre de paladins de l'Aster avait crû assez rapidement. Peu à peu, la commanderie retrouvait son importance passée, à la grande satisfaction de sire Iluvatar qui en assurait toujours le commandement, secondé par Sire Armand. Cependant, ils restaient trop peu nombreux pour qu'une force de frappe puisse être envoyée guerroyer en Dorrandin. Les conseillers avaient préféré laisser les paladins de l'ordre poursuivre sereinement leurs missions en ville et leur recrutement de forces vives, arguant qu'on avait aussi besoin d'eux ici. Cette décision n'avait pas été sans faire grincer quelques dents, certains paladins n'appréciant guère de se faire supplanter, dans ce domaine, par de simples prêtres formés à la guerre venus d'autres cités héloniennes. C'est peut-être pour ménager les susceptibilités qu'on avait finalement envoyé un petit nombre d'entre eux se joindre aux forces qui avaient embarqué quelques jours auparavant.

Quête : Chercheurs de sens

En provenance de l'Ombre de l'Arbre

Lorsque Sylveneige et Streen se présentèrent à la commanderie, deux jeunes gens, tout juste sortis de l'adolescence, en gardaient les grilles. Ils s'interposèrent sans agressivité, mais avec une certaine raideur.
- Bien le bonjour, citoyens. Quelle mission vous amène en ce lieu ? Avez-vous un laisser-passer ? Un rendez-vous peut-être ?
Au-delà, dans la cour pavée, ils entendaient le fracas des armes et distinguaient quelques jeunes gens en armure qui s'entraînaient sous l'oeil plus ou moins bienveillant de leurs aînés.

[Streen]

Arrivés à la commanderie, Streen fut tout d’abord impressionné par l’environnement. Les gardes lui rappelaient désagréablement le fort ainsi que la prison. Maintenant qu’il était arrivé à destination, il ne savait pas comment formuler leur demande. Il voulut laisser parler sa compagne mais il se rappela que c’était lui qui avait eu l’idée de venir ici. Alors autant aller jusqu’au bout de son idée. Il chercha ses mots et répondit :
-Hé bien notre requête est un peu spéciale. Nous avons appris qu’un des paladins qui loge ici souhaitait nous voir à l’auberge de l’Ombre de l’arbre. Il s’avérerait qu’il soit grand, blond avec les yeux bleus. Comme nous n’étions pas là à ce moment là, nous avons décidé de le trouver dés maintenant. Nous répondons au nom de Sylveneige et Streen.

[Voyageuse]

Les deux jeunes gens s’entre-regardèrent.
- Je ne vois pas bien en quoi nous pouvons nous aider... Des paladins grands, blonds, aux yeux bleus, il doit bien y en avoir sept ou huit à la commanderie... A commencer par moi, même si je n'en ai pas encore le grade...
- Et nos supérieurs ne nous tiennent bien sûr pas au courant des missions en cours. Aussi vos noms, et le nom de votre auberge, ne nous disent rien.
- Peut-être qu'il faudrait demander à Sire Armand ?
- Tu plaisantes ? Si on le dérange avec si peu d'informations, il va nous jeter...
- Oui mais c'est peut-être lui qui a donné la mission. Il saura sans doute de quoi il retourne.
- Pas forcément. Beaucoup de missions sont données directement par des prêtres haut placés du temple et même Sire Iluvatar n'en connaît pas le contenu exact. C'est ce que mon cousin m'a expliqué !
Apparemment, ils avaient affaire à de jeunes recrues, enthousiaste mais guère habituées aux demandes sortant de l'ordinaire.

[Streen]

Streen ragea intérieurement. Bien entendu, les deux sentinelles postées n’étaient que de jeunes recrues incapables de prendre une initiative si on ne leur tenait pas la main. Si ce n’était pas de l’infortune…Bref, cela pouvait néanmoins jouer en leur faveur car ils pourraient se montrer très influençables. Il fallait donc jouer la carte de la manipulation comme les deux gamins à qui ils avaient eu affaire sur la plage.
-Vraiment, il est impossible de demander à quelqu’un ? Nous avons peut être une idée sur l’identité de la personne étant venue pour nous rencontrer. Il se peut qu’il s’agisse d’Alaric car nous avions rendez vous avec lui et nous l’avons peut être manqué. Il serait dommage que vous n’informez personne de notre venue car l’affaire est d’une importance capitale. La sécurité de la cité pourrait même en dépendre. J’ai bien peur que le paladin concerné ne soit courroucé s’il apprenait que l’on venait pour lui et que personne ne l’en informe.

[Féérune]

Sylveneige avait, quant à elle, une stratégie d'approche quelque peu différente de celle de Streen.

Tout sourire, elle se planta devant les sentinelles.

- Vous comprenez... C'est tellement important ! messire Alaric risquerait de nous en vouloir... De m'en vouloir... A moi... Et s'il m'en veut... Oh... Je ne peux pas l'imaginer...

Son sourire s’éteignait au fur et à mesure qu’elle parlait. Pour finir, l’elfe porta à ses longs cils en pleine action un mouchoir soigneusement plié pour présenter la délicatesse de son liséré brodé.

Qui résisterait à une jeune fille de bonne famille en difficulté ?

[Voyageuse]

Quête : chercheurs de sens

Le plus jeune -et accessoirement le plus beau- des deux jeunes gens parut pleinement sensible au petit manège de Sylveneige. Il s'empourpra légèrement, et faillit bafouiller. Mais son aîné gardait les sourcils froncés.
- Je pense que vous faites erreur. Il n'y a aucun paladin répondant au nom d'Alaric.
- Non, je ne vois pas non plus de qui il pourrait s'agir. A vrai dire, la seule personne portant ce nom dont j'aie jamais entendu parler est le Seigneur du Matin, notre aubemestre - que Lathandre veille sur lui.
- Oui mais ce n'est certainement pas lui, voyons ! Il n'est pas blond aux yeux bleus et je ne vois pas pourquoi il se serait fait passer pour un paladin ! Non, vraiment, vous devez vous fourvoyer sur l'identité de la personne que vous cherchez...

[Streen]

Quête : chercheurs de sens

-Je vois reprit Streen, visiblement, celui qui est venu pour nous rencontrer à l’auberge n’est pas Alaric.
Streen resta dubitatif. Il s’était probablement mépris dans les explications de Sylveneige. A vrai dire, il ne connaissait rien des ordres de Marvin, étant lui-même kidnappé la matinée. Se concentrant pour garder son calme, il reprit d’une voix plus douce :
-N’y t’il vraiment aucun moyen pour vous de faire la commission ?
Il faillit rire lorsqu’il vit le plus jeune des deux s’empourprer face à Sylveneige. Qui pouvait résister à ses charmes ?

[Féérune]

- Oh, pouvons-nous rencontrer l'aubemestre Alaric ? Mais oui, ooooh, il le faut !

Sylveneige battait des cils comme si sa vie en dépendait.

- Rendez-vous compte, quelqu'un s'est fait passer pour lui ! jamais il ne...

L'elfe se tamponna délicatement les yeux avec son fin mouchoir, en prenant garde de ne pas aplatir ses cils.

Les cils, si on les écrasait en se frottant ou en tapotant la paupière, perdaient leur courbure, c'était bien connu.

- Jamais Maître Alaric ne me pardonnerait, de ne pas l'avoir prévenu, jamais !

Sylveneige leva vers les deux hommes un regard embrumé de crainte, au bord des larmes.

[Voyageuse]

Les deux jeunes gens paraissaient décontenancés.
- Mais, mademoiselle... L'Aubemestre ne vit pas ici, voyons ! Il demeure au Temple ! C'est là-bas que vous devez vous rendre si vous voulez le rencontrer.
- Mais il n'y est peut-être pas, j'ai entendu dire qu'il était parti deux ou trois jours à l'extérieur de la ville, Sire Armand le disait l'autre jour à Sire...
- Toi, tu es toujours au courant de ce que tu ne devrais pas entendre. On ne t'a jamais appris la discrétion ?
L'adolescent rougit, bafouilla et se tut.
Son aîné fronça les sourcils.
- Ecoutez, votre histoire est bien floue. Tout ce que je peux pour vous, c'est demander à Sire Armand s'il souhaite vous recevoir. Mais il est probable que cela ne vous mène à rien si vous ignorez le nom de la personne qui est venue vous voir. Enfin, sauf si c'est lui qui l'a envoyé, peut-être...

[Streen]

Streen sentit que leur venue n’avait servie à rien. Si le plus jeune des deux semblait coopératif, il ne pouvait pas en dire autant de l’autre. De plus, il ignorait si le sire que daigne de les recevoir soit au courant de quelque chose. Après tout, peut être que cette affaire devait rester secrète. Mais qui ne tentait rien n’avait rien. Il préféra demander avant tout :
-Hé bien cela dépend. Ce sire Armand, est il grand et blond aux yeux bleues comme je l’ai décrit ?

[Féérune]

- Mais Streen, peu importe ! nous devons voir messire Armand !

Sylveneige pensait, à juste titre, qu'ils n'avaient rien à craindre du côté de la loi de Lumenis. Même si quelqu'un s'était fait passer pour un paladin ou pour l'aubemestre ou pour Lathandre Lui-Même, personne ne pourrait leur reprocher de s'en inquiéter et de venir en informer les autorités.

Soudain Lumi poussa un cri sauvage et voleta vers la porte. Allait-il parvenir jusqu'à sire Armand ?

Personne n'aurait pu le dire, mais la rôdeuse partit à sa suite : il fallait bien le rattraper !

[Voyageuse]

Mais les deux paladins ne l'entendaient pas de cette oreille. Après un bref instant de surprise en voyant Sylveneige se précipiter, le plus âgé d'entre eux lui barra la route. Craignant qu'elle ne passe malgré tout, il lui saisit fermement le bras.
- Voyons mademoiselle, il est inimaginable de forcer ainsi l'entrée de la commanderie.
Il avait une poigne de fer. Son cadet, quant à lui, avait tiré son épée et se tenait prêt à en découdre avec Streen si celui-ci faisait mine d'intervenir.
- Que se passe-t-il ici ? intervint immédiatement un homme en armure d'une voix autoritaire, qui apparut derrière les deux gardes avant que streen ait eu le temps de réagir.
Grand, blond aux yeux bleus, il correspondait à la description de l'homme qu'ils recherchaient... mais ils n'était pas le seul : parmi les trois autres personnes qui s'étaient approchées, un autre paladin avait lui aussi les mêmes caractéristiques.
- Ces personnes sont à la recherche d'un paladin dont ils ne connaissent pas le nom... Et qu'ils confondent avec notre aubemestre je crois, enfin c'est un peu flou. Et cette Dame a tenté d'entrer sans notre accord !

[Streen]

Streen prit doucement la main de sa compagne en tenant de l’entrainer vers lui. Après ce qu’elle venait de faire, il valait mieux calmer les choses et ne pas tenter de forcer le passage. Qu’importe que Lumi soit parti, il finirait par rejoindre sa maîtresse. Streen se tourna vers les nouveaux venus en disant d’une voix solennelle :
-En effet, ma compagne et moi sommes venus car l’un d’entre vous a cherché à nous joindre à l’auberge de l’Ombre de l’Arbre. Nous ignorons de qui il s’agit et de quoi il en retourne. Nous répondons aux noms de Sylveneige et Streen. Cela dit il à quelqu’un ?

[Féérune]

Mais Sylveneige était sous le choc. Elle se dégagea sèchement de la main de Streen. Elle avait mal ! la poigne de l'homme l'avait blessée et elle n'était pas femme à laisser passer ça.

- Comment ? Mais bien sûr je dois me laisser brutaliser sans rien dire ? Messire, sachez que mon harfang s'est échappé et est entré par cette porte. N'est-il pas naturel que j'aille le chercher ? Je ne saurais repartir sans lui.

La rôdeuse se tourna vers l'homme qui lui avait brutalement pris le bras.

- J'aurai un bleu, par votre faute !

[Voyageuse]

- Qui est entré par cette porte ?
- Un harfang. C'est un oiseau.
- Et alors, où est le problème ? S'il est apprivoisé, il vous reviendra ! En revanche, tenter de forcer l'entrée de la commanderie, comme vous venez de faire, est un délit et une offense à l'ordre de l'Aster. Nous sommes normalement tenus de signaler ce genre de chose aux gardes et vous pourriez vous retrouver à passer une nuit en prison ! Vous avez bien de la chance de ne pas vous retrouver déjà les menottes au poignet, mademoiselle.
- Sans compter que votre histoire est bien floue. Si l'un d'entre nous avait cherché à vous joindre, il aurait laissé son nom, ou un message... S'il ne l'a pas fait c'est certainement qu'il compte revenir...
- Maintenant que vous le dites... Il me semble bien que Jolan avait parlé d'une auberge tout à l'heure...
- Mais peu importe ! Ces deux jeunes gens sont coupable d'outrage à paladin. Ils vont faire demi-tour immédiatement, et s'en retourner bien sagement là d'où ils viennent.
- Vous avez raison, c'est la règle. Messire Streen, Dame Sylveneige, l'accès de la commanderie vous est refusé. Si vous devez y revenir un jour, sachez qu'il vous faudra un laisser-passer ou une invitation expresse de l'un de nos supérieurs.

[Streen]

Streen frémit à l’idée de passer une nuit en prison. Déjà que le commandant l’avait de le collimateur, ce n’était pas le moment de se faire remarquer. De toute façon qu’avaient ils à faire ici ? Soit l’homme qui était venu les voir ne faisait pas partie de leurs interlocuteurs soit il ne se démasquait pas devant ses collègues. Une autre idée, lui vint à l’esprit. Et si l’homme qui était venu n’était pas un paladin mais s’était fait passé pour l’un d’eux ? Streen n’en savait rien. De toute manière, cela ne changeait rien à la situation. Il fallair partir. Il tourna les talons et fit signe à Sylveneige de le suivre.
-Viens Sylveneige, Lumi va revenir quand il nous verra nous éloigner.
Streen cherchait à surtout à calmer les choses d’autant plus que face aux paladins, ils n’auraient pas le dessus.

[Féérune]

Bien sûr. Il fallait juste la fermer, voire remercier qu'on ne vous jette pas en prison, et surtout abandonner son animal aux mains de types qui jugeaient les Plans entiers à l'aune de leur ego surdimensionné.

Sylveneige décida malgré tout de se montrer diplomate. A sa manière.

- Je n'ai aucunement songé à vous outrager, ni à outrager l'Ordre. Vous comprendrez, si vous prenez la peine d'écouter les aventures que nous avons récemment vécues, pourquoi nous préférons prendre les devants en venant vous voir.

L'elfe se frottait le poignet. Elle se risqua à un timide battement de cils à l'adresse du grand blond aux yeux bleus - un bleu intense... Ah oui... Un très beau bleu...

- Et mon harfang ne saura pas me retrouver, parce qu'il est entré par une porte et ressortira par une autre, ou par une fenêtre... Il n'aura plus l'orientation qui était la sienne, ne saura pas forcément me trouver aussi facilement que vous semblez le croire.

Décidément très très très beau bleu. Des yeux magnifiques. Plusieurs battements de cils suivirent cette constatation.

[Voyageuse]

Le grand blond aux yeux bleus parut fort décontenancé d'être l'objet de tant d'attention... si toutefois l'attention se mesurait aux battements de cil. Il détourna le regard, puis observa à nouveau l'elfe à la dérobée, et finit par trouver un nouvel objet passionnant à observer : ses pieds. Avant de se souvenir, peut-être, qu'un paladin se devait de garder la tête haute en toutes circonstance, et de fixer son regard à quelques pouces au-dessus de la tête de Sylveneige, cherchant ostensiblement à ignorer les battements de cils.
- Bah, il est sûrement déjà ressorti votre harfang. Regardez, ce n'est pas lui là-bas ?
L'oiseau indiqué avait approximativement la taille de Lumi et pouvait tout à fait être lui, effectivement. Et comme il redescendait lentement, ils en furent bientôt tout à fait certains.

Cependant, les grilles s'étaient refermées derrière eux, les laissant tout penauds à l'extérieur. Les deux jeunes gardes les observaient, attendant visiblement qu'ils s'éloignent. Puis, soudain, ils se raidirent, et saluèrent quelqu'un qui se trouvait apparemment juste derrière eux.
- Messire Jolan, vous voilà de retour ! Juste un instant, nous rouvrons les grilles...
L'homme à qui ils s'adressaient était grand, blond, les yeux bleus, et ne devait pas avoir dépassé la trentaine. il ne portait pas d'armure, certes, ni aucun insigne visible sur sa tenue, mais sans doute était-il un paladin lui aussi.

[Streen]

Streen en avait un peu assez de cet endroit où il n’y avait que des hommes grands, blonds avec les yeux bleus. Tout prêtait à croire que la nature cherchait à brouiller les pistes pour qu’ils ignorent à qui ils doivent s’adresser. Bon, maintenant que Lumi était revenu, il était temps de partir. Les paladins commençaient à lui taper sur le système et plus vite ils quitterait cet endroit, mieux ce serait pour lui. Il commença à s’éloigner et fit signe à Sylveneige de le suivre. Il ne s’intéressait même pas au nouveau paladin venu qui devait encore être une fausse piste.

[Féérune]

Sylveneige se plaça subtilement sur le chemin dudit Jolan. Entre la grille et lui, exactement. Ses cils fournis et brillants entrèrent en action.

Sans plus de façons, mais avec un sourire délicieux, elle s'adressa à l'homme.

- Messire Jolan, je vous prie de m'écouter juste un instant ! je suis Sylveneige, d'Evereska. Je suis arrivée à Lumenis il y a quelques semaines et...

Ici un petit incident survint. Lumi atterrit avec grâce sur la tête de la rôdeuse. Gracieux harfang des neiges, mais pesant sa bonne livre et demie.

- Ouch ! oh, et voici mon harfang, Lumi, qui a été à l'origine d'un petit souci à la Commanderie... On vous racontera... Bref, mon ami Streen et moi-même logeons à l'auberge de Dame Poikarea, l'Ombre de l'Arbre...

Ici Sylveneige piqua un fard et re-battit des cils.

- Je ne voudrais pas abuser de votre temps... Ni de votre patience... Mais nous avons appris là-bas qu'un paladin nous cherchait... Serait-ce vous, par extraordinaire ?

[Voyageuse]

- Et bien, je... Oui, c'est bien moi en effet, mais... Comment avez-vous su...? Je n'ai pas donné mon identité à l'aubergiste...
Il fronça les sourcils, et leur fit signe de s'éloigner de quelques mètres des grilles de la commanderie. Il vérifia que nul ne pouvait les entendre avant d'ajouter:
- J'espère que vous n'avez pas interrogé tous mes camarades un par un jusqu'à trouver le bon ? Ce serait bien mal commencer notre coopération : normalement notre mission est sensée rester discrète...
Il soupira.
- Enfin, vous ne pouviez pas savoir, j'imagine. Mais je ferais mieux de me présenter : Sire Jolan, paladin de l'Aster. On m'a demandé de faire équipe avec vous pour une mission dont je ne sais pas grand-chose pour le moment. Et on m'a simplement chargé de vous inviter à vous rendre demain matin, en milieu de matinée, au Temple, avec moi. C'est l'Aubemestre en personne qui nous convoque, donc c'est certainement quelque chose d'important ou de très confidentiel... mais j'imagine que nous en saurons davantage demain.

[Féérune]

- Euh... Non... Enfin, pour votre nom je l'ai entendu à l'instant prononcé par un des gardes.

Sylveneige pensa battre des cils, mais se contint sagement.

- C'est à dire... Nous venions à la recherche d'un homme blond aux yeux bleus passé à l'auberge... Mais...

Courageusement la rôdeuse se lança :

- De toutes façons, ne vous inquiétez pas, nous ne reviendrons plus à la capitainerie, ici nous sommes complètement grillés. On nous a proprement fichus à la porte !

L'elfe eut un large sourire.

- Ils sont du genre à avoir une tringle dans le... Hem... Vous avez dit demain en matinée, temple de Lathandre ? Nous y serons.

[Streen]

Streen se sentit blêmir. Certes l’espace d’un instant, il s’était sentit stupide d’être passé à coté du véritable paladin mais il commençait à ne plus y croire. Et voilà que sa compagne était parvenue à le trouver. Il blêmit davantage en entendant la dernière phrase qu’elle prononça. Fort heureusement, elle se ressaisit aussitôt et annonça de venir demain au temple de Lathandre. Ouf, il avait cru qu’elle allait agir de manière inconsidérée. Néanmoins, il admirait la force de caractère dont elle disposait. Il n’y avait aucun doute à avoir là-dessus. Entre ses irrésistibles battements de cils et son caractère, il ne regrettait pas son choix. Il avait choisi la bonne personne. Il sourit pendant qu’il l’attendait. Il n’adressa en revanche aucun signe aux paladins.

[Voyageuse]

- La commanderie, pas la capitainerie, corrigea machinalement le paladin. On n'est pas dans la marine... Oh, mais peu importe, je veux bien croire que ce genre de subtilité vous est complètement étrangère.
Jolan eut un large sourire, ce qui le fit instantanément paraître bien plus jeune -et plus beau- que lorsqu'il fronçait les sourcils. Sans doute enseignait-on aux paladins à avoir toujours l'air sérieux, quitte à paraître ennuyeux à mourir...
- Et donc... dame Sylveneige, messire Streen, vous me voyez enchanté de faire votre connaissance. Je dois hélas me rendre à mon entraînement du soir, mais nous nous reverrons demain matin au temple et nous en saurons enfin plus sur cette mystérieuse mission !
Il inclina la tête en guise de salut, et se dirigea à grands pas vers la grille maintenant ouverte.

HRP : pour éviter tout télescopage à l'auberge avec Soraes et missElder, je propose que vous résumiez ce que vous faites de la fin de journée (ou alors on peut le jouer pour de bon, si vous avez des courses à faire ou autre chose d'important à jouer), mais qu'on ne poste pas à l'auberge pour la nuit : ça ne sert à rien de toute façon d'investir un lieu pour y poster deux posts chacun. Bref, dès que vous avez fini ce que vous avez d'utile à dire et faire, vous résumez la nuit et vous dites que vous allez le lendemain au temple (et je posterai là-bas pour vous y accueillir)