Page 4 sur 14

Quête : un sombre désir de crépuscule

Posté : mer. 19 nov. 2008, 16:32
par Voyageuse
Astrée s'était à demi réveillée lorsqu'Arya avait ouvert la porte, et se réveilla tout à fait aux mots de la magicienne.
- Merci. J'arrive tout de suite.
Elle s'étira et se leva d'un bond. Une cuvette d'eau froide était à sa disposition : elle y plongea le visage pour achever de dissiper les dernières brumes du sommeil, fit un brin de toilette avant de s'habiller, et descendit l'escalier, parfaitement réveillée.

Avisant ses compagnons en grande discussion, elle les salua silencieusement d'un signe de tête et s'assit près d'eux, discrètement, désireuse de ne pas déranger leur conversation. Elle se servit à son tour un bol de thé fumant, et sourit franchement en s'apercevant que leur conciliabule n'avait rien de secret ni même de sérieux.
Elle s'installa confortablement pour écouter la suite de la discussion. Elle aimait l'humour, du moins celui des autres, elle-même se sentant incapable de faire rire qui que ce soit. Et visiblement, elle était tombée sur deux personnes le maniant avec un art consommé. De quoi se détendre agréablement avant l'étape du jour...

Quête : Un sombre désir de crépuscule.

Posté : mer. 19 nov. 2008, 16:43
par Galathée
Le gruau, malgré son apparence des plus inquiétantes, était plutôt bon. Il était agrémenté de noix, pistaches et raisins secs, ainsi que d’une bonne cuillérée de miel, et s’il n’était pas au goût de tout le monde, il était certainement propre à caler les estomacs les plus voraces jusqu’à midi.
Le retour d’Arya, puis d’Astrée, avait un peu calmé les esprits, d’autant que le tenancier du Bon Repos avait l’air moyennement ravi qu’on se fiche de sa liche.

« Sans rire, à présent. Nous allons longer le cimetière de Dargyll pendant une petite partie de notre périple. C’est un endroit très intéressant, un peu effrayant. On raconte beaucoup de choses sinistres à son sujet et de temps en temps, un mort-vivant y pointe son nez. J’imagine qu’il n’est pas impossible que trente-six liches s’y terrent, en effet. Mais je ne suis pas certain qu’elles feraient des alliés de choix. En tout cas, personnellement, ma religion m’interdit de frayer avec ces gens là. »

Quête : Un désir de crépuscule

Posté : mer. 19 nov. 2008, 17:19
par Arya Du Varden
Arya resta quelques instants grimaçante le regard posé sur son gruau avant d’y plonger une cuillère hésitante, de tenter de ne prendre qu’un cerneau de noix et de le porter lentement à sa bouche. La consistante visqueuse du plat qui inévitablement s’était collée faillit lui donner la nausée, mais elle réitéra son geste, ne prenant que les noix, pistaches et raisins secs entourés le moins possible de la pâtée. Cela ne la dérangeait pas plus que cela de rester l’estomac presque vide. Les elfes mangeant par plaisir et non pas pour se sentir le ventre plein. Pourtant elle redoutait de plus en plus cette différence entre elle et ses compagnons qui ne devaient guère plus la comprendre qu’elle ne les comprenaient. Mais mieux valait éludé cette évidence et les dires de Belenn la firent rire.
Et bien sans rire, je n’apprécie pas les liches et ce n’est pas ma religion qui me l’interdit, remarquez si nous voulons apportez des forces vives en cadeau à nos ennemis ... dans le cas contraire, il vaudrait mieux, malgré qu'ils apprécieraient notre geste, de passer rapidement notre chemin.

[Quête : un désir de crépuscule]

Posté : mer. 19 nov. 2008, 17:45
par Taliesin
Taliesin, silencieux, songeait à la mascarade morbide qu'il avait orchestrée à Luménis. Le Monstre venu d'outre-tombe et sa légion de damnés... Cela avait eu son petit effet, et il aurait pu en rire, aujourd'hui, si ledit Monstre s'était contenté d'être un pantin grotesque, un épouvantail. Mais non, il avait bien porté son nom, il l'avait revendiqué dans le sang, la souffrance, les râles d'agonie d'innocentes victimes. A cette époque, au-delà de la supercherie, il avait bel et bien été un mort-vivant : une carcasse creuse animée par la seule haine qui le consumait de l'intérieur. Et puis cette haine était partie. N'était restée que la carcasse vide qui, peu à peu, s'était à nouveau remplie. Grâce à Galathée, à ce qu'elle lui avait montré, au courage et à l'espoir qu'elle avait su lui insuffler. Aujourd'hui, privé de ce soutien, il devait apprendre à marcher seul, et cette aventure était l'occasion de lui redonner un peu de confiance en lui. Un peu d'estime pour ce qu'il était, pour ce qu'il pouvait accomplir.
La mine toujours impassible, il se hâta d'avaler son gruau qui, sans être un plat de gourmet, remplissait bien son objectif... et son estomac. Il n'allait certainement pas faire la fine bouche !

Quête : un sombre désir de crépuscule

Posté : mer. 19 nov. 2008, 18:13
par Voyageuse
Astrée mangeait de bon appétit, sans se préoccuper de l'aspect plus ou moins attirant du gruau. Il leur fallait prendre des forces s'ils voulaient chevaucher toute la journée.
Elle eut une petit grimace à la mention du cimetière, songeant à la petite farce qu'elle avait dû orchestrer deux nuits précédentes. Décidément, elle n'aimait pas vraiment ce village ni son cimetière.
Elle avait hâte de retrouver Respelm, se souvenant de l'accueil chaleureux du prêtre Aïdan.

Elle ne fit aucun commentaire et garda ses pensées pour elle. Elle termina tranquillement son petit-déjeuner. Ses affaires étaient prêtes, et il serait bientôt temps d'aller préparer les chevaux, même si le froid et la nuit qui régnaient au-dehors n'étaient guère engageants. Elle se servit un demi-bol de thé supplémentaire avant de se décider à se lever.

- Je vais m'occuper des chevaux, lança-t-elle à la cantonade.
Sans doute l'un ou l'autre de ses compagnons viendrait l'aider, lorsqu'ils auraient fini à leur tour de déjeuner.

Elle s'habilla chaudement, prit une lanterne et se dirigea vers l'écurie.

Quête : Un désir de crépuscule

Posté : mer. 19 nov. 2008, 18:38
par Arya Du Varden
Tout en mangeant du bout des lèvres, Arya se demandait comment quitter la table en laissant son assiette à moitié pleine, enfin juste le gruau. Elle touillait ne trouvant plus rien qui puisse être mangeable à ses yeux et c'est avec un plaisir sans conteste qu'elle se leva à la suite d'Atrée.

Sans attendre, laissant avec un plaisir non dissimulé le reste de son petit-déjeuner, elle monta mettre sa tenue chaude et rejoignit la rôdeuse dans les écuries ravie d'enfin se sentir un peu utile, enfin c'est surtout ce qu'elle espérait. Mais, elle savait comprendre rapidement et c'était l'instant à saisir pour apprendre. Elle arriva avec un grand sourire et son voix se fit chantonnante tant elle était ravie de retrouver Furet.

Tu ne peux préparer toutes les montures seule, je viens t'aider, je ne suis peut-être pas très douée, mais j'y arriverai.

Re : [Lieu] Dargyll

Posté : mer. 19 nov. 2008, 20:09
par Voyageuse
Astrée sourit en voyant entrer Arya, et réfléchit une seconde à une répartition des tâches qui lui permette de se rendre utile malgré son inexpérience.
-Je vais me charger du harnachement, c'est un peu compliqué quand on ne sait pas faire. Je vais commencer par les trois bêtes de bats, et je propose que tu te charges ensuite de répartir les bagages, armes et provisions dans les fontes de chacune, du mieux possible. On va commencer par Ombrage.

Le harnachement des six bêtes prendrait sans doute un peu de temps si elle devait l'accomplir seule, mais elle ne doutait pas d'être bientôt rejointe et aidée par les autres.
Joignant le geste à la parole, elle se dirigea vers la stalle d'Ombrage.


HRP post édité pour cohérence...

Re : [Lieu] Dargyll

Posté : mer. 19 nov. 2008, 20:19
par Kasumi
Quête : un désir de crépuscule

Lorsqu’elles arrivèrent enfin devant la stalle d'Ombrage, les deux jeunes femmes se rendirent compte qu'elle était vide. Il n'y avait nulle trace de la monture de Kasumi. En faisant le tour des stalles restantes, leur étonnement grandit en constatant que les animaux de bât étaient déjà chargés.

Avec prudence, elles se préparèrent à débusquer le voleur de chevaux lorsque la porte s’ouvrit à la volée. Kasumi se tenait dans l’embrasure de la porte, déjà emmitouflé dans sa pelisse. Il sembla aussi étonné qu’Astrée et Arya lorsqu’il les vite devant la porte.

- J’ai nourri les chevaux et fixer le harnachement des bêtes de bât. Je vois que vous avez déjà du manger. Pouvez-vous vous occuper de seller les chevaux pendant que je vais prendre mon repas ? Nous pourrons ainsi partir plutôt que prévu.

Le demi-elfe avait entreprit de reconnaître les environs et de débourrer Ombrage par la même occasion. il savait que sinon il le ferait payer au groupe aujourd'hui. La monture n'avait que peu goût pour sa situation d'animal de bât. En traversant le village, il avait vu les lumières de la chapelle allumées et s'était pressé de rentrer songeannt que Belenn était déjà levé lui aussi. De retour, il se hâta vers l’auberge et la promesse d’un repas chaud propre à finir de le réveiller. En se dirigeant vers la table où étaient installés Belenn et Taliesin, il croisa le chemin d’un homme qui grommela auprès du tenancier au sujet des plaisantins elfes qui s’amusaient à réveiller les honnêtes clients au milieu de la nuit.

HRP : Voyageuse, plus besoin d'éditer, je crois.

Quête : Un sombre désir de crépuscule.

Posté : mer. 19 nov. 2008, 22:07
par Galathée

Finalement, l’équipage fut en selle en moins d’une demi-heure, comme l’avait espéré Kasumi. Les rôdeurs le savaient, la route vers Respelm était longue mais en bon état, traversant de nombreux champs et prés, des collines rondes, de temps en temps un bosquet. Si une mauvaise rencontre était possible, ils ne seraient cependant jamais en territoire véritablement sauvage : les chiens errants représentaient davantage de risques que les loups et s’ils rencontraient un problème, il y aurait toujours une ferme à une distance raisonnable. Cependant, même sur une piste parfaite, un cheval se fatigue, et les leurs étaient lourdement chargés. Ils partirent donc à la nuit, et le ciel ne les épargna pas. Il pleuvait depuis des heures et il était difficile de deviner pendant combien de temps cela durerait encore. Kasumi reprit la tête, monté cette fois sur l’impatient Ombrage, tandis que Belenn, dont la bonne humeur semblait inaltérable, restait en arrière sur son hongre gris. Les autres s’échelonnèrent entre eux, selon leur bon vouloir. La piste serait moins fréquentée, ils pouvaient se permettre de voyager en troupeau si cela leur chantait.
Alors qu’ils quittaient Dargyll, les sabots de leurs chevaux craquant sur le givre, ils entendirent un hululement, et une chouette effraie vint se poser sur l’épaule de Taliesin, avant de réclamer une place à l’intérieur de son capuchon (qu’il avait heureusement large). Ensuite, ce fut le silence de la nuit et du temps maussade de cette fin d’automne.

Ils longèrent d’abord le célèbre cimetière de Dargyll, ses caveaux, ses tombeaux, ses croix de bois pourri, ses mausolées somptueux, ses vitraux cassés, ses statues prisonnières du lierre et de la mousse… De temps en temps, une lueur, un feu follet attardé, illuminait la pierre grise d’une stèle, avant de s’éteindre, et de réapparaître plus loin. Les arbres nus, le souffle du vent, les ombres en cette fin de nuit où la lune était absente, tout contribuait à rendre l’atmosphère sinistre, comme chargée. Finalement, de l’arrière du convoi, Belenn murmura quelques mots et le groupe fut subitement entouré d’une aura blanche et laiteuse, qui ne handicapait pas la vue, mais rendait tout autour d’eux beaucoup plus réel, beaucoup moins obscur, et quelque part, chaleureux.


HRP : Il fait froid, très froid, intégrez donc ce petit détail joyeux à vos posts, mes amis ! Même les personnages qui ont une constitution de 18 (et ils sont… absents !) devraient avoir froid.
Je vous laisse disposer de vous-mêmes sur le trajet, n’hésitez pas à 1) bavarder, 2) décrire la région, 3) faire avancer le périple, à votre convenance. N’arrivez cependant pas en trois posts à Respelm !

Re : [Lieu] Dargyll

Posté : mer. 19 nov. 2008, 22:20
par Kasumi
Quête : un désir de crépuscule

Le rôdeur avait remonté son col et remonté son masque facial à hauteur de son nez pour affronter le froid très prenant d’avant l’aube. L’atmosphère était saturée d’une brume qui s’installait jusque dans les os. Il sentit Ombrage trépigner, les jambes raides sur le sol en terre battue du village. Traverser le cimetière à cette heure avait quelque chose d’inquiétant, de surnaturel et le piétinement des bêtes résonnait tel un glas dans le silence de plomb qui accompagnait le groupe. Le rôdeur n’était pas bien réveillé et se permettrait de somnoler en selle une fois le soleil levé. La région était calme et permettait ce genre de récupération mais il attendrait d’avoir quitté le cimetière pour laisser tomber la vigilance qui lui faisait regarder de tous côtés, s’attendant à moitié à entendre le râle d’un mort vivant.

[Quête : un désir de crépuscule]

Posté : jeu. 20 nov. 2008, 00:35
par Taliesin
En plein jour, un cimetière pouvait être un lieu de majesté, de quiétude, de paix, même. Mais en longer un en pleine nuit... On faisait mieux, comme promenade. D'autant qu'il semblait fort que le cimetière de Dargyll ne puisse en aucun cas être un lieu agréable, même sous les chaleureux rayons d'un soleil d'été. Il émanait de l'endroit une telle impression de malaise, d'oppression, parfois de malignité rampante, qu'il y avait de quoi vous faire frémir. Ajoutez à cela le temps exécrable, le froid mordant qui cinglait cruellement la moindre parcelle de peau découverte et vous faisait grelotter jusque sous vos empilements de vêtements... Ajoutez tout cela et le sinistre tableau était achevé.
Pourtant, Taliesin était moins éprouvé qu'il n'aurait pu le craindre. D'abord, il y avait l'aura projetée fort à propos par le clerc, qui apportait un peu de lumière et de chaleur dans les ténèbres. Et puis, il y avait Plume, tout contre sa joue, sous le vaste capuchon de son mantel. Une fois encore, il se sentait débordant de gratitude pour Galathée. Depuis la perte de la jument qui l'avait porté des années durant sur les chemins du monde, le barde avait oublié à quel point la résence d'un compagnon animal pouvait être réconfortante. Aujourd'hui, il le redécouvrait, mais d'une manière plus profonde qu'auparavant. Plume n'était pas qu'une chouette : c'était le familier d'une rôdeuse, un être qui partageait avec elle un lien qu'il ne pouvait qu'imaginer. Au final, c'était comme si la jeune femme avait délégué une part d'elle-même à ses côtés. Et il y puisait une bonne part de son courage. De quoi avancer sans trébucher, peut-être.
Il en était presque sûr et, emporté par un étrange élan d'optimisme, il commença à siffloter un air guilleret. Lequel, s'il tranchait étrangement sur l'atmosphère glauque et gelée qui l'entourait, semblait en dessérer un peu l'éteau.

Quête : Un désir de crépuscule

Posté : jeu. 20 nov. 2008, 14:37
par Arya Du Varden
Arya avait pris du plaisir à participer à la préparation des bêtes, même si son principal travail ne fut que de les charger. Le petit tour involontaire que leur avait joué le rôdeur avait surtout amusé l’elfe et dans son regard était rester longtemps le sourire qui était né lorsqu’elle s’était rendue compte que celui qu’elle avait réveillé et dont elle n’avait entendu que des grognements n’étaient en fait pas Kasumi, mais un homme qui devait la maudire de l’avoir ainsi privé de sommeil en se trompant de chambre.

Comme la veille, l’elfe avait revêtu sa tenue peu seyante, mais qui elle en convint, lui permettait d’être bien protégée et le temps froid et maussade de cette deuxième journée lui fit finalement accepter cet accoutrement et ne plus penser à son apparence.Mais, la pluie qui tombait sans discontinuité rendait encore plus sinistre le spectacle qui accueillaient leurs premiers et ne laissait pas l’elfe indifférente. Le frisson qui lui parcourut l’échine lorsqu’ils longèrent le cimetière était autant dû à l’humidité ambiante, qui accentuait le froid cinglant, qu’à la vision troublante de ces tombes ruisselantes animées par les feux follets qui se profilaient lugubres et menaçantes dans la nuit.

Heureusement, l’aura générée par Belenn offrit ce crépuscule qui tardait à venir donnant un peu de douceur aux images tristes du paysage, aux arbres lançant dans l’espace leurs branches dénudés et aux champs vides à la terre détrempée. Même le crissement qui se faisaient sous les sabots des chevaux semblaient n’être maintenant plus qu’une musique venue pour rythmer leurs pas et accompagner l' air guilleret sifflé par le barde.De loin en loin, quelques pâles lumières des fermes isolées qui se réveillaient arrivaient jusqu’à eux et donnaient un peu de vie aux paysages rendus mornes par la morte saison. Il tardait à la magicienne que le jour se lève, que la pluie cesse et se laissant par moment prendre par ces images de paysages enchanteurs qu’elle avait connus, elle arrivait à en oublier la tristesse de celui qu’ils traversaient. Certes, quelques chansons du barde auraient égayés leur cheminement, mais Arya ne se risqua pas à le lui demander de crainte que le clerc ne vienne lui aussi à faire entendre sa voix qui n'avait rien de comparable à celle de Taliesin et qui fut par moment une torture pour son ouïe fine et délicate.

La pluie qui venait s’écraser en cadence sur la capuche de la magicienne, semblait vouloir se concentrer en petits rus qui se réunissaient juste avant de chuter devant son visage, profitant à chaque bourrasque de vent pour venir se glisser au chaud en se faufilant sournoisement le long de son cou. Pourtant, Arya mis à part de tenter de leur couper ce chemin providentiel, ne s'en inquiétait pas et avait pris le parti d'accompagner le barde en sifflotant en coeur avec lui.

Quête : un sombre désir de crépuscule

Posté : jeu. 20 nov. 2008, 19:29
par Voyageuse
Astrée frissonnait. Les heures précédant le lever du jour sont toujours les plus glaciales de la nuit...
Elle plia les genoux, plaça ses pieds sur la selle, se pelotonnant dans une position peu stable, certes, mais qui lui permettait de réchauffer ses jambes engourdies par le froid. Son manteau et sa cape lui tenaient suffisamment chaud, et elle avait remonté son écharpe jusqu'aux yeux, qu'on devinait à peine sous sa capuche. Elle avait enfilé les bottes de neige qu'elle avait rapportées des montagnes de Jahlin, ce qui lui permettait d'avoir les pieds bien au chaud et au sec. Les pieds. Mais pas les jambes, que son pantalon fourré ne protégeait qu'imparfaitement. Si au moins elle avait pu marcher un peu...

Mais ce n'était pas seulement le froid qui la faisait frissonner. Le cimetière était là. Sombre, inquiétant, oppressant. Synonyme de mort et de deuil. La perte de ses proches revenait avec d'autant plus d'acuité dans son esprit, et la douleur qui l'accompagnait, lancinante, l'obsédait. Ses pensées oscillaient entre désespoir, révolte et résignation. L'aura dégagée par le prêtre lui apporta un soulagement tout relatif, mais elle ne se sentit pas le cœur à siffloter avec les autres pour défier la tristesse ambiante.
Ombre silencieuse, elle se laissa sombrer dans la mélancolie.

Ce n'est que lorsque la nuit pâlit à l'horizon qu'elle émergea un peu de ses noires idées. Elle admira le rosissement progressif du ciel, le rougeoiement des nuages, l'éclat du disque d'or trop vite entrevu, aussitôt disparu derrière le plafond nuageux. L'aube était belle. Comme toujours. Et le cimetière était déjà loin derrière.
Elle se secoua mentalement : elle devait à tout prix s'occuper l'esprit. Elle se concentra sur les montures, laissant son esprit vagabonder de l'une à l'autre, partageant un moment leurs préoccupations toutes simples : avancer, un pied devant l'autre, régulièrement.

Kasumi, à la tête du groupe, semblait s'être autorisé quelques instants de somnolence. Elle se sentit un peu coupable de le laisser conduire seul le groupe. Elle talonna Moïse pour se placer à sa hauteur.
Repose-toi un moment, je prends le relai, pensa-t-elle, sans toutefois oser le prononcer tout haut, craignant de troubler sa méditation.
Guider le convoi était une façon comme une autre de s'occuper l'esprit. Bien sûr, aucun danger ne les menaçait sur cette route que les chevaux n'avaient qu'à suivre. Néanmoins, elle s'appliqua à recréer un contact mental régulier avec les montures, se concentra davantage sur la route à suivre, cherchant le contact avec la faune environnante en prévention d'un éventuel danger. Danger absolument inexistant, elle le savait bien. Mais se concentrer ainsi lui évitait de broyer du noir...

[Quête : un désir de crépuscule]

Posté : jeu. 20 nov. 2008, 20:55
par Taliesin
La lumière augmenta lentement. La température également, mais si imperceptiblement que les voyageurs grelottants ne firent pas la différence. Ils continuèrent leur périple à travers la campagne, recroquevillés sous leurs pelisses, certains somnolents, d'autres laissant divaguer leurs pensées engourdies.
Midi venu, ils mangèrent comme la veille, à cheval, sans guère trouver de plaisir dans leur pitance quasiment gelée. Mais il fallait bien se remplir la panse... Toutefois, Taliesin éprouva le besoin de réchauffer ses entrailles nouées par un digestif des plus gaillards et, fouillant dans son sac, il tira une flasque qu'il déboucha vivement de ses doigts gantés avant de s'en envoyer une généreuse rasade. Il songea à faire partager le breuvage à ses compagnons. Mais il se dit que la plupart d'entre eux refuseraient, préférant garder leurs pensées claires en cas d'incident... Et puis, ils étaient en tête de colonne : lui-même la fermait, ainsi que Belenn. Il n'allait pas brusquement galoper pour les rejoindre... Et puis, il en avait d'autre, des flasques. Ce n'était pas comme s'il gardait tout pour lui...
Belenn, par contre, n'avait pas manqué de remarquer son manège... Mais quelque chose lui fit penser que le clerc n'aurait rien contre un petit écart de conduite. Alors, il lui tendit le précieux récipient. L'humain le regarda, amusé, mais accepta sans rechigner.
Une fois les agapes terminées, l'objet du délit camouflé, le barde se sentit mieux, d'une humeur presque légère, et une envie insidieuse de pousser la chansonnette se mit à le démanger. Et pourquoi pas, après tout ? Un barde était censé réchauffer l'humeur de ses compagnons d'aventure...
Il hésita, puis, souriant tout à coup, se tourna vers son comparse.

-Mon ami, il me vient là un air qui, je le crois, ne sera pas sans vous déplaire... Je ne connais pas la moitié des références qui y sont faites, mais peut-être vous, en tant que clerc, pourrez me renseigner sur ce culte étrange... Cela vaut la peine de risquer la pluie, les orages, les ouragans que provoqueront ma chanson, m'est avis...
Et, sans plus tarder, il se lança.


Enfin nous sommes là, entre nous, tous les deux
Seul à seul, tête à tête et les yeux dans les yeux
J'avais tant à te dire mais par où commencer ?
Deux verres, une bouteille, je crois que j'ai trouvé !

Le vin délie la langue, il entrouvre le cœur
Il donnera ce soir le ton et la couleur
Rouge ardent de la braise et cristal du désir
A notre nuit d'amour, buvons pour le plaisir !

Qu'il soit de Blaye ou d'Echeronne,
De Vacqueyras ou de Tursan
Le vin réjouit le cœur de l'homme
Et de la femme, évidemment !

Né d'une âpre Syrah, d'un peu de Carignan
D'une terre solaire, des mains d'un paysan
C'est avec ce vin-là qu'on dit qu'Ulysse a mis
Le cyclope à genoux et Circé dans son lit

Le vin délie les sens, il entrouvre les draps
Et pourtant, sous sa coupe je ne mentirai pas
Je bois, moi, pour le goût mais aussi pour l'ivresse
Pour cette nuit d'amour, soyons donc sans sagesse !

Les joues vermeilles, les yeux qui brillent
Chavirés par de doux émois
Le vin réjouit le cœur des filles
Et des garçons, ça va de soi

Noé sur son raffiot en prit quelques futailles,
Aux noces de Cana, au milieu des ripailles,
C'est ce vin que Jésus fit d'une eau ordinaire
Et notons qu'il n'a pas eu l'idée du contraire

Le vin délie les âmes, il entrouvre le ciel
De sa petite messe gourmande et solennelle
Prions saint Emilion, saint Estèphe et les autres
Pour une nuit d'amour, voilà de bons apôtres !

De Kyrie en Te Deum
Vin du Cantique et sang divin
Le vin réjouit le cœur de l'homme
Du Père, du Fils, de l'Esprit Saint !

Le vin comme l'amour, l'amour comme le vin,
Qu'ils soient impérissables, qu'ils soient sans lendemain
Qu'ils soient bourrus, tranquilles, acerbes ou élégants,
Je suis sûre qu'il ne faut pas mettre d'eau dedans !

Oh, ne partageons pas ces amours qui s'entêtent,
Pas plus que ces vins-là qu'on boit pour l'étiquette
Tu es ce que tu es, je suis comme je suis
A notre vie d'amour, buvons jusqu'à la lie !

Mais taisons-nous et voyons comme
Finit cette nuit attendue
Le vin réjouit le cœur de l'homme
Et puis le mien... bien entendu !

Quête : Un désir de crépuscule

Posté : jeu. 20 nov. 2008, 21:13
par Arya Du Varden
Finalement, l’elfe s’était tue se ralliant au silence de la majorité du groupe. Son esprit partit bien loin, là où il avait des souvenirs perdus qui revenaient, images de ses congénères et de lieux qui étaient liés à sa vie, des noms traversaient son esprit sans qu’ils soient associés aux personnes connues ou ayant fait partie de son éducation, des paysages à la beauté sans pareille, un méli-mélo qui petit à petit lui faisait tourner la tête.

Sous la pluie qui parfois semblait vouloir s’arrêter mais qui n’en finissait jamais de revenir comme si le ciel pensa que la petite troupe avait besoin d’être abreuvée d’eau du ciel en permanence pour qu’elle y puise force et courage, à moins que les nuages noires qui déversaient à l’infini des trombes d’eau ne furent qu’un avertissement de leurs ennemis.

L’elfe finit par murmurer un mot « Noldor » et dans sa mémoire vint le visage de son père, sa voix résonna douce et autoritaire dans son esprit, mais tous ses mots ne lui parvenaient pas alors qu’elle avait comprit qu’il lui parlait de sa terre natale, les noms semblaient comme effacés et dans la suite des paroles laissaient des trous béants qu’elle-même était bien incapable de comblé. Son cœur s’était accéléré, cela ne l’aidait pas à trouver le nom de sa terre natale, pourtant il lui semblait avancer vers ce but qui lui était cher grâce aux paysages qui prenaient parfois la place du visage paternel.

Brutalement, tout s’estompa alors qu’une bourrasque de vent vint aspergé de pluie glacée son visage la faisant sortir de sa transe brutalement comme si une cloche venait de sonner le repas de midi. Maigre pitance mangée sans guère d’appétit, juste pour se nourrir et pour cela inutile de descendre de monture et de patauger dans la gadoue. Un peu de viande séchée qui s’humidifia rapidement, du pain qui fut détrempé en quelques secondes fut le repas que quelques amandes et noix vinrent clore.

Elle s’avança vers la tête du convoi qui était toujours tenue par les rôdeurs, Furet ayant accepté sans trop de mal de resté en milieu de convoi, alors que la chanson du barde leur parvenait plus ou moins nettement selon que le vent leur faisait une faveur ou décidait que lui seul devait avoir la parole.

Le ciel semble ne pas nous apprécier, heureusement que notre barde nous offre un peu de bonne humeur,Je ne sais comment est la région lorsque le soleil lui de tous ses feux, mais là je trouve que le paysage est bien triste.

Re : [Lieu] Dargyll

Posté : jeu. 20 nov. 2008, 21:23
par Kasumi
ahQuête : un désir de crépuscule

Kasumi avait apprécié qu’Astrée se propose d’ouvrir la marche un petit moment. L’endroit ne présentait guère de danger ou de risque d’embuscade et il en profita pour se reposer en se laissant bercer sur sa selle. La matinée se déroula ainsi sans anicroche. Le rôdeur suggéra à ses compagnons, à un moment où le terrain s’accidentait légèrement en une lente descente caillouteuse, de démonter et de mener les montures par la bride. Cela permit de réchauffer les voyageurs et de leur dégourdirent les jambes et les muscles ankilosés et de soulager et de ménager les animaux sans pour autant leur faire perdre beaucoup de temps. Les animaux repartirent ensuite au petit trop dans leur longue étape du jour.

Un sourire ourla les lèvres du rôdeur en entendant la chanson du barde. ce dernier semblait se ragaillardir malgré la bruine omniprésente. Kasumi regarda Arya s'approcher de la tête du convoi. Son humeur à elle ne semblait pas au beau fixe. Il haussa les épaules, philosophe :

- Les pluies hivernales empêchent la région de sombrer dans la sécheresse. A toute chose malheur est bon. La pluie nous cache aux yeux d'éventuels espions bien que nous n'ayons encore peu à craindre de ce côté. Lorsque nous atteindrons la forêt, nous serons à l'abri du vent et de la pluie. Une raison de plus de nous hâter.

Quête : Un désir de crépuscule

Posté : jeu. 20 nov. 2008, 21:44
par Arya Du Varden
Les nuages semblèrent se déchirer pour laisser subrepticement passé un maigre rayon du soleil hivernal, mais les cieux durent penser que cela était bien suffisant pour donner un peu de chaleur à la terre, car une averse monumentale et glacée suivit ce brin de douceur.

La réponse de Kasumi était sensée, pourtant l’elfe était attristée par tant de grisaille et lorsque apparut au loin noyé dans un rideau de pluie les premiers arbres annonçant la forêt, il y eut comme un regain de vigueur tant des montures que des cavaliers pour rejoindre au plus vite cet abri bienvenu qui leur offrirait de chevaucher au sec, bien que dans la pénombre qui y régnait, ils devraient non pas se protéger de la pluie, mais des dangers qui pouvaient survenir de derrière n’importe quel arbre.

Je reconnais que ce temps maussade nous permet de nous fondre dans le paysage, mais je n’avais jamais rien vu d’aussi triste et si cela ce devait que j’y reste prisonnière, je ne pourrais y survivre plus que quelques jours.

HRP je serai absente jusqu'à demain soir, alors ne m'attendez pas ... je vous rejoindrai là où vous serez.

Re : [Lieu] Dargyll

Posté : jeu. 20 nov. 2008, 21:59
par Kasumi
Quête : un désir de crépuscule

Le rôdeur entrevit en effet la silhouette sombre de la Forêt Maudite se dessiner au loin. Il faudrait encore une heure avant d’atteindre la lisière estima-t-il. Avant cela, la trajectoire de la route s’incurverait pour longer plus ou moins la forêt à distance somme toute respectable. C’était l’endroit le plus dangereux avant l’arrivée à Respelm et Kasumi redoubla alors de vigilance. Si la grisaille masquait leur progression auprès d’yeux hostiles, elle ne facilitait en rien l’observation des environs pour prévenir une embuscade. Kasumi talonna sa monture prit quelques longueurs d’avance sur le reste de la troupe.

Quête : un sombre désir de crépuscule

Posté : jeu. 20 nov. 2008, 22:01
par Voyageuse
Astrée avait vaguement souri en entendant la chanson du barde. Elle s'était un instant demandé s'il cherchait à faire pleuvoir davantage... Mais aucun risque, il chantait juste. Après tout c'était son métier. En tout cas, cela prouvait que son moral remontait. Au moins une bonne nouvelle.

Elle avait moins froid, réchauffée par la petite marche proposée par son compagnon rôdeur.
Elle écouta d'une oreille distraite la discussion entre Arya et Kasumi, et approuva d'un signe de tête. Oui, il pleuvait et le paysage était bien terne. Pour sa part, elle ne l'avait jamais vu à la belle saison et ne pouvait que l'imaginer... Mais non, finalement, elle n'avait pas envie de l'imaginer. Le temps chagrin s'accordait parfaitement à son humeur du moment. Le ciel pleurait les larmes qu'elle aurait voulu laisser couler.

Elle resta donc silencieuse, perdue dans ses pensées trop sombres. A nouveau, elle s'obligea à se concentrer sur la nature environnante, sur les montures, sur toute forme de vie susceptible de la distraire de ses idées moroses. Elle partagea quelques instants le vol en piqué d'une buse fondant sur une proie qu'elle n'eût pas le temps d'identifier, la maraude d'un renard non loin. Puis de nouveau le pas régulier des chevaux. Avancer, encore, toujours. Régulièrement.

Elle vit Kasumi partir en éclaireur et songea à le rejoindre. Mais finalement, il préférait peut-être être seul. S'il avait eu besoin de son aide il le lui aurait fait savoir. Elle haussa les épaules, et décida de se concentrer sur la conduite du convoi.

Quête : Un sombre désir de crépuscule.

Posté : ven. 21 nov. 2008, 12:29
par Galathée
Le trot imposé par Kasumi n’était pas du goût des chevaux de bât qui n’avaient pas été délestés de leurs cavaliers quelques instants plus tôt, et assez rapidement, ils ralentirent la cadence. Belenn et Taliesin, qui les suivaient, se trouvèrent donc un peu distancés, sans pour autant s’en inquiéter. La route était bien tracée, la vue dégagée, et le groupe qui les précédait n’était qu’à une cinquantaine de mètres. Il n’y avait aucun danger de se perdre.
Doucement, le ciel s’assombrissait, il continuait de pleuvoir, et la température se remit à chuter, annonçant des gelées pour la nuit.
Soudain, Taliesin entendit un choc mat juste derrière lui et en se retournant, l’elfe constata que Belenn était tombé de cheval. Le hongre s’était arrêté et lorgnait son cavalier à terre, lequel se redressa rapidement et épousseta ses vêtements avec un sourire contrit.

« Tout va bien, un moment d’absence. » fit-il avec embarras, et il enfourcha sa monture.

[Quête : un désir de crépuscule]

Posté : ven. 21 nov. 2008, 13:10
par Taliesin
Le barde se détendit. La chute de Belenn l'avait pris totalement au dépourvu, le faisant sursauter et jeter un regard inquiet sur les environs. Mais il n'y avait pas de tireur embusqué, pas de piège, et le clerc était déjà remonté en selle. Taliesin songea un instant à se fendre d'une quelconque plaisanterie sur le manque de sommeil ou le peu de résistance de certains à l'alcool, mais il préféra s'abstenir : il ne voulait pas froisser l'homme, même si celui-ci ne lui paraissait pas spécialement susceptible.
-Remettons-nous en route, si vous êtes d'accord... dit-il finalement. Les autres ont l'air pressés d'arriver, mais je ne pense pas pouvoir, moulu comme je suis, soutenir leur allrue. Cependant, mieux vaut tout de même ne pas trop nous laisser distancer...

Quête : Un sombre désir de crépuscule.

Posté : ven. 21 nov. 2008, 13:36
par Galathée
Ils repartirent et rattrapèrent leurs compagnons peu avant qu’ils n’arrivent en lisière de la forêt. L’orée des bois était sinistre, obscure mais silencieuse. Le soleil se coucha. Heureusement, bientôt, les lueurs de Respelm se dessinèrent à l’horizon, perchées sur leur colline. Le silence avait gagné le convoi et la pluie, miséricordieuse, avait cessé de tomber. Les chevaux peinaient. La journée avait été longue et pénible, ils étaient moins bien protégés du froid que leurs homologues humains, et les rôdeurs réalisèrent qu’il leur faudrait soigner les chevaux avec attention, dès qu’ils feraient halte. De même, ils notèrent que s’ils voulaient arriver au bout de leur route sans perdre d’animal, ils seraient forcés de faire des arrêts en journée. Le hongre de Belenn se mit à boiter et le clerc démonta pour effectuer la fin du périple à pied. Astrée sentit que Moïse avait les jarrets fragiles, qu’il avançait moins bien, et peu à peu, elle dut le laisser prendre la queue du convoi, aux côtés du barde et du clerc à pied. Ombrage et Furet continuaient à tracer leur route, ils avaient aperçu la civilisation et les bonnes odeurs, encore imaginaires, de l’écurie les faisaient accélérer, initiative que devaient réprimer leurs cavaliers sous peine de disloquer définitivement le groupe.
Cahin-caha, sous un ciel de plus en plus sombre, ils finirent par arriver au pied de la butte et gravirent lentement la pente qui menait à la barricade de Respelm. Il faisait désormais nuit, même s’il était encore tôt.

Quête : Les chemins de Luménis

Posté : lun. 27 juin 2011, 21:26
par Voyageuse
Quête :les chemins de Luménis

L'après-midi touchait à sa fin. Eldrina et Asna avaient quitté Respelm à l'aube, et malgré les pauses, la jeune adolescente avait bien du mal à mettre encore un pied devant l'autre, son sac trop lourd sur son épaule.
Elles avaient croisé peu de personnes sur la route : peu de personnes allaient dans la forêt maudite, et encore moins en venaient. Un paysan les avait regardées d'un air méfiant, s'attendant peut-être à les voir se transformer en zombies. Un berger, heureux de voir un peu de monde, avait voulu se lancer dans une longue conversation qu'elles avaient dû écourter. Un bûcheron les avait interpelées pour les avertir de s'éloigner de sa zone de coupe. Rien qu'une campagne ordinaire, en somme, mais qu'Asna découvrait avec de grands yeux brillants d'enthousiasme. Elle avait même fini par renoncer à chercher partout des traces de son cher Enzo.

Le soleil, bas sur l'horizon, illuminait les abords du village.le village lui-même n'était pas visible, caché dans un repli du terrain. Seul était visible un immense cimetière, impeccablement entretenu. Des tombes marquées de pierres hautes et sombres, de petits mausolées, des statues anciennes, s'étendaient à perte de vue. Une silhouette arpentait les allées, arrachant les mauvaises herbes. Plus loin, une famille se recueillait à l'entrée d'un caveau.


HRP: n'hésite pas à aller voir le tout premier post de ce topic, tu auras une petite description des lieux

Posté : mar. 28 juin 2011, 10:09
par missElder
Quête : Les chemins de Luménis

Eldrina sourit, soulagée. Il était temps qu'elles arrivent; non pour elle mais pour Asna, car de toute évidence la jeune fille n'aurait pas pu tenir le coup encore longtemps.

La vue du cimetière lui rappela la requête de Bill. La rôdeuse projetait de s'y rendre dès à présent, mais un coup d'oeil à sa compagne lui fit comprendre qu'il valait sans doute mieux commencer par se rendre au village pour s'y reposer. Elle pourrait toujours y aller seule ensuite en laissant Asna à l'auberge, ou l'emmener avec elle si les habitants de Dargyll ne lui inspiraient pas confiance.

De plus, un cimetière n'était pas l'endroit le plus rassurant qui existe, et il valait peut-être mieux ne pas y emmener la jeune fille.

Elle se tourna vers elle.

- Nous arrivons. Hmm... J'envisage de … de visiter le cimetière, tu sais, pour Bill, euh, tout à l'heure... Elle espérait qu'Asna se souvenait de sa demande. Mais... Je propose qu'on aille d'abord se reposer au village.

HRP: ça devrait aller :) C'est un bac S par contre, donc je vais connaître les joies de la notation revue à la baisse, des déficits d'organisation parce que bon, les vrais fonctionnaires ça coûte trop cher, un ordi ou des stagiaires qui n'y connaissent rien c'est tellement mieux... Bref, on verra bien le jour des résultats!

Posté : mer. 29 juin 2011, 20:27
par Voyageuse
Quête : les chemins de Luménis.

Asna haussa un sourcil, l'air interloqué, avant de se souvenir de la rencontre.
- Ah oui, la fameuse Berthe Campana...
Elle contempla les rangées de tombes, puis jaugea du regard la route qui menait au village.
- Je dois avouer que je suis complètement épuisée. Une fois au village, je crois que je vais dormir d'une traite jusqu'à demain matin. Je n'aurai pas la force de revenir jusqu'ici. Il vaudrait peut-être mieux s'arrêter maintenant, pendant qu'on y est... Enfin, sauf si vous préférez...
Elle leva un sourcil soudain interrogateur.
- Vous vous imaginez peut-être que l'ai peur des cimetières, c'est pour ça que vous ne voulez pas vous arrêter ?
Elle rit.
- Si vous saviez le temps que j'ai passé dans notre cimetière à nous ! Ma mère m'emmenait toutes les semaines sur la tombe de mon grand-père. Il est mort quand elle était toute petite, c'était une vraie obsession pour elle... Mais il faut bien avouer que celui-ci est plus... plus impressionnant. Heureusement qu'il fait encore jour, j'imagine qu'il doit être assez effrayant la nuit. J'ai pas peur, hein, j'ai jamais eu peur des cimetières ! Mais quand même, j'aimerais pas être ici après le coucher du soleil.

Posté : jeu. 30 juin 2011, 10:03
par missElder
Quête : Les chemins de Luménis

Eh bien, si Asna s'en sentait la force, autant s'y rendre dès à présent.
- Bon, allons donc trouver cette Berthe Campana, alors. Ça m'évitera de devoir y aller en pleine nuit, ajouta-t-elle avec un sourire. Elle non plus n'avait pas particulièrement peur des cimetières, et la rôdeuse trouvait très plaisant le côté débrouillard, voire un peu effronté de la jeune fille.

Elle se dirigea vers l'entrée du cimetière, se demandant ce qu'elle pourrait bien dire à la dame en question. Qu'elle n'ait pas l'air d'une folle, à débarquer soudainement en bégayant quelque chose d'incompréhensible... L'image d'une demi-elfe échevelée tombant au beau milieu du cimetière pour se ruer sur une pauvre femme en hurlant quelques obscures onomatopées s'imposa soudain à son esprit, et elle sourit. Heureusement qu'Asna était avec elle pour lui donner un peu de crédibilité.

Posté : ven. 01 juil. 2011, 22:21
par Voyageuse
Quête : les chemins de Luménis

L'homme qui arrachait les mauvaises herbes l'entendit aprocher et se retourna. Le gardien du cimetière sans doute... Plus tout jeune, le crâne dégarni, un sourire édenté, il boitait légèrement.
- Mademoiselle... vous cherchez quelque chose ? Un tombeau à visiter, un caveau à louer pour la nuit, un disparu, un revenant ? Je ne crois pas vous avoir déjà vue par ici, vous ne faites donc pas partie de la dernière catégorie... Ne prenez pas cet air affolé, jeune fille, je plaisante, ajouta-t-il à l'adresse d'Asna qui ouvrait des yeux ronds comme des soucoupes et vaguement inquiets. Mais j'oubliais, vous n'êtes pas d'ici, vous ne connaissez donc pas encore l'humour de notre village....

Posté : dim. 03 juil. 2011, 19:56
par missElder
Quête : Les chemins de Luménis

La plaisanterie fit sourire la rôdeuse. L'humour du village ? Eh bien, elles étaient prévenues. Ça nous changera de Respelm, songea-elle.

- En fait, nous cherchons quelqu'un... Vivante, rassurez-vous, je ne suis pas d'humeur à réveiller les morts. Euh... Berthe Campana, vous connaissez?

Posté : dim. 03 juil. 2011, 21:03
par Voyageuse
Quête: les chemins de Luménis

L'homme éclata de rire.
- Vivante ? Mademoiselle, ou vous vous moquez de moi, ou vous tentez une pinte d'humour dargylien... ou bien on s'est fichu de vous ! La vieille Berthe est décédé depuis quelques années déjà ! Peut-être est-elle revenu depuis, je ne sais pas, on a toujours du mal à identifier les revenants qui viennent parfois hanter le cimetière. Mais si vous voulez espérer la rencontrer, quoiqu'il en soit, il vous faudra attendre la nuit pour espérer qu'elle se relève d'entre les morts... Quoique venant d'elle, j'en doute, elle a eu une vie et une mort bien trop normales pour avoir la moindre chance de se retrouver privée du repos de l'au-delà. Il est plus probable qu'elle dorme de sa belle mort...
Il écarta les bras en un geste d'impuissance et repris sur un ton plus sérieux.
- Mais qui donc vous envoie lui parler, dites-moi ? Un parent éloigné qui ignorerait son décès, peut-être ?

Posté : lun. 04 juil. 2011, 11:01
par missElder
Quête : Les chemins de Luménis

Eldrina lança un regard perplexe à son interlocuteur. Elle était morte ? La rôdeuse réfléchit. De deux choses l'une : soit Bill le savait déjà, soit il l'ignorait. Se pouvait-il qu'il se soit moqué d'elles ? Elle en doutait. Dans ce cas, il était peut-être fou. Quoique... Qu'avait-il dit exactement ? Elle essaya de se souvenir. Avait-il explicitement dit qu'elle était vivante ? C'était quelque chose comme... Elle fouilla dans sa mémoire. « Essayez de trouver Berthe Campana » : peut-être voulait-il simplement qu'elle aille parler à la tombe de sa mère...

Mais dans tous les cas, elle s'était engagée à aller parler avec Berthe Campana, et elle le ferait, que celle-ci puisse l'entendre ou non.

- S'il vous plaît, emmenez moi sur sa tombe, j'ai deux mots à lui dire.
Elle prononça ces mots d'un ton un peu ironique, se trouvant plus à l'aise quand elle faisait de l'humour.